INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Match Gabon-Ghana : Les Panthères à domicile à l’Issea

Les fauves gabonais avaient ce 14 janvier 2022 les faveurs des étudiants de l’institution de formation à vocation sous-régionale. Le point du nul, 1 but partout, arraché vers la fin de la rencontre a été accueilli par de grands cris de joie.

 

Tension et concentration perceptibles sur les visages après le but ghanéen.

L’institut sous-régional de la Statistique et de l’Économie appliquée (Issea) n’est pas épargné par la fièvre de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations. Il est près de 22 heures ce 14 janvier 2022. Le match Gabon-Ghana tient en haleine depuis plus d’une heure et demie les étudiants de cette institution de formation. «On a pourtant une évaluation demain», assure Lionel Obiang Ndong de nationalité gabonaise. Depuis 19 heures et 45 minutes en effet, une dizaine d’entre eux est regroupée dans sa chambre au 3ème étage du bâtiment Z au Camp Sic de Messa à Yaoundé.

Même s’ils se taquinent beaucoup, ils sont pour la grande majorité venus soutenir les Panthères. L’ambiance dans cette pièce décorée de drapeaux camerounais et gabonais est empreinte de chaleur, de convivialité et de passion. En témoignent les cris de joie, les bruits de portes et les applaudissements venus saluer à l’issue de la rencontre, le point du nul, 1 but partout, arraché aux Black Stars du Ghana. «On a su revenir au score. On n’a certes pas pu tuer le match, mais l’essentiel est là. On a assuré la qualification», exulte Alex Beye, un autre étudiant gabonais.

Ambiance et temps forts
«J’aurais voulu aller au Stade de Mfandena et je suis certain que j’aurai été le meilleur supporter». Lionel Obiang Ndong va cependant se contenter de sa chambre. Il sait qu’il aura «la compagnie d’autres étudiants de l’Issea. Ma chambre est souvent tellement pleine que l’on ne sait même plus où se mettre», confie-t-il. Et pour son plus grand bonheur, les supporters des Panthères commencent dès 19h30 à se manifester. Assane Gopina de nationalité tchadienne est le premier d’entre eux. «Je suis derrière les Lions indomptables. Mais ce soir je soutiens le Gabon», indique-t-il d’entrée de jeu. Il est imité par plusieurs autres étudiants tchadiens, centrafricains, béninois et congolais. Itoua ondet, Christinel Louzolo et Jacques Eswa sont les plus chambreurs. À leur entrée, ils lancent chacun à son tour: «on est venu assister à la défaite du Gabon». Ce à quoi le maître des lieux leur répond sur le même ton de la taquinerie: «c’est l’Afrique centrale qui joue. Ce n’est pas parce qu’aucun des deux Congo n’est qualifié que vous allez dire cela». Le bref échange se termine par des rires.

Il y en a beaucoup pendant la rencontre. Mais il y a également des moments d’inquiétude. Notamment à la 18ème minute du match, lorsque le capitaine ghanéen, André Ayew, ouvre la marque contre le cours du jeu. Lionel Obiang Ndong se mure alors dans un silence qui en dit long sur son état d’esprit. Son compatriote assis juste devant lui se tient la tête. Seuls quelques commentaires sur le niveau de jeu du Ghana viennent sortir les étudiants de leur stupeur. Christinel Louzolo remarque par exemple que «les Ghanéens sont fébriles et ne sont pas sereins en défense.

Ce qui fait que si le Gabon pousse, il peut marquer».
Ce sentiment est largement partagé dans la pièce à l’entame de la deuxième mi-temps. «Je pense que le Gabon mérite de gagner ce match. Ils ont la précision, la possession et un bon style de jeu», analyse Assane Gopina. Prince Héritier Ketegaza de nationalité centrafricaine, Jacques Eswa de nationalité tchadienne et Ange Doukpon, béninois, sont sur la même longueur d’onde. Ce dernier laisse notamment entendre qu’il aime «le beau jeu. La deuxième partie va être très chaude. Le Gabon va essayer d’égaliser».

Supporters
Mais les minutes s’égrènent, les attaques gabonaises succèdent à celles ghanéennes sans qu’aucune équipe ne puisse trouver à nouveau les filets. À plusieurs reprises, Lionel Obiang Ndong bondit de son siège, pensant enfin la délivrance arrivée. Rien n’y fait. En signe de dépit, il frappe de temps en temps ses mains l’une contre l’autre. Son compatriote semble encore plus abattu. Il est désormais presque couché sur la table qui lui sert d’accoudoir.

Les coaches opèrent des changements. Jim Allevinah prend la place côté gabonais de Denis Bouanga. C’est de lui que vient justement le salut. D’une frappe puissante du gauche à la 88ème minute de jeu, il envoie le ballon au fond des filets gahanéens et provoque une explosion de joie de la part de l’ensemble des étudiants de l’Issea présents. Les dernières minutes ne seront alors plus que grondements et manifestations de fierté. «Nous sommes contents du résultat. Nous espérons vraiment que Pierre-Emerick Aubameyang soit guéri de son coronavirus et fasse son retour afin de confirmer la qualification du Gabon. Parce qu’il nous manque autant que Mario Lemina.

On a au moins quatre joueurs dans cette situation», crie Lionel Obiang Ndong. Alex Beye est dans la même disposition psychologique. Il se projette même déjà dans le prochain combat de fauves entre les Panthères du Gabon et les Lions de l’Atlas. «Le Maroc est une équipe que nous avons l’habitude de jouer. Et on sort souvent victorieux de ce genre de match. Donc, moi j’ai confiance, on va les gagner», dit-il avec assurance.

Les étudiants gabonais de l’Issea regroupés au 3ème étage de l’immeuble Z du Camp Sic Messa à Yaoundé ont un autre motif de satisfaction. «Tu vois, il y a plus de supporters gabonais au stade que la dernière fois. J’ai même vu un oncle à moi», dit Lionel Obiang Ndong à un de ses compatriotes qui l’a rejoint en toute fin de match. Le délégué des étudiants pense savoir que l’ambassade y est pour quelque chose. «Elle a fait en sorte que les jours de match, les supporters se retrouvent là-bas. Et on les équipe. On assure également le transport de l’ambassade jusqu’au stade, aller et retour», relève-t-il. Avant d’ajouter: «je ne suis même pas sûr que tous ceux qui sont au stade sont Gabonais».

Les trois Gabonais se félicitent par ailleurs de ce que leurs compatriotes soient «partis nombreux du Gabon pour venir vivre la CAN au Cameroun et supporter les Panthères». D’après les informations qu’ils pensent également détenir, «certains ont malheureusement été bloqués à la frontière à cause du protocole sanitaire. Autrement dit, on aurait été plus nombreux». À les croire, «ceux qui sont arrivés par avion n’ont pas eu de problèmes, c’est passé rapidement. Ceux qui ont pris la route par contre ont malheureusement connu beaucoup de désagréments», déplorent-ils.

Théodore Ayissi Ayissi

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