Marché de la ferraille à Yaoundé : dur comme fer dans la filière
Passés maîtres dans la récupération et le recyclage de vieux objets, des ressortissants ouest-africains voient leurs activités contrariées par l’augmentation du prix du carburant à la pompe.

Ils sont Maliens, Burkinabés ou encore Nigérians. Au Cameroun, leur pays d’accueil, ils ont fait de la ferraille leur gagne-pain. La filière se porte de plus en plus mal du fait de la récente augmentation du prix du carburant au Cameroun. «Cela a changé tous les programmes. Chez nous les ferrailleurs, nous avons beaucoup de difficultés par rapport au transport de la ferraille. Le pick-up de ferraille qu’on payait à 20 000 FCFA a augmenté à 25 000 FCFA », fait savoir Touré, chef de la communauté malienne. « Le coût du transport lié à l’augmentation du prix du carburant nous affecte beaucoup ; par contre nous n’avons pas augmenté le prix de la ferraille, les prix sont les mêmes», poursuit-il. Mohamed, ferrailleur entérine : « On a de la peine aujourd’hui à trouver le taxi pour transporter la ferraille. Jadis, avec 2000 FCFA ou 2500 FCFA on trouvait facilement le taxi, chose qui n’est plus aisée après l’augmentation du prix du carburant à la pompe. La même marchandise que le taxi portait à 2500 FCFA est passée à 4000 FCFA voire 5000 FCFA », explique le Burkinabé d’un air dépité.
Coût
Cependant, le prix de la ferraille « n’a pas augmenté, le prix est resté le même », fait-il savoir. Après le transport de la ferraille pour Tsinga (Yaoundé II) on procède au tri pour mettre les déchets de côté et le reste on évacue à Douala», explique-t-il. « Dans ce métier, ce sont les patrons des usines qui fixent les prix de la marchandise, ce n’est pas à notre niveau », fait savoir Touré. Les camions qui transportaient la ferraille à Douala à 200 000 FCFA nous coûtent 230 000 FCFA, donc les effets de l’augmentation du carburant et du gasoil se font ressentir. Les ferrailleurs se battent comme ils peuvent pour joindre les deux bouts », se lamente Touré. Pour ce qui est de l’augmentation du tarif du taxi, comme les Camerounais, il se résigne. « J’habite Nkolbisson (Yaoundé 7) j’ai pris le taxi j’ai donné 500 FCFA, on m’a remboursé 150 FCFA, j’ai voulu faire des problèmes, on m’a dit qu’il y a la note officielle du ministre du Commerce. Nous les ferrailleurs on fait avec et surtout les répercussions sur le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter», laisse-t-il entendre.
Olivier Mbessité