Produits forestiers non-ligneux : réinventons les chaînes de valeur

Les ports de Douala et Kribi représentent deux portes de l’Arc Atlantique dont les chaînes de valeur innovantes peuvent assurer la promotion d’échanges économiques et culturels entre régions portuaires et faciliter la mise en place de partenariats durables.

 

A condition d’y associer l’arrière-pays des forêts du bassin du Congo. Un rapport européen plaide en ce sens, à la suite du projet européen EUAV Forests, en proposant des préconisations afin d’accompagner les stratégies économiques, orienter au mieux les politiques publiques et d’aider à réinventer la valorisation de produits forestiers non-ligneux (PFNL), comme par exemple l’hévéaculture (récolte du caoutchouc).

Un point de départ : le “black out” du marché des PFNL au Nigéria. Il n’existe à proprement parler aucune donnée officielle nigériane sur les échanges transfrontaliers informels avec le Cameroun, en matière de valorisation des produits forestiers non-ligneux. C’est une question assez sensible, il est possible de trouver des informations auprès de certains réseaux, indiquait Dr Sonia DARRACQ, conseillère régionale agricole à l’ambassade de France au Nigéria. Une information confirmée par la GIZ au Cameroun.

Dans le cadre de travaux de recherche, l’équipe pays Cameroun du projet EUAV Forests a cherché à identifier des informations sur la place que jouent les échanges transfrontaliers entre le Nigéria et ses voisins, en matière de valorisation de produits forestiers non-ligneux. Les aspects cosmétiques, alimentaires et médicinales de ces produits sont aujourd’hui valorisés par de nombreux acteurs Nigérians, à travers le champ de la « New Nature Economy ». Les données sont largement inexistantes sur les flux transfrontaliers qui existent entre le Nigéria, le Cameroun et les autres pays qui composent l’espace des forêts du bassin du Congo. La communauté portuaires, des coopératives, des clusters portuaires peuvent jouer un rôle important d’une meilleure évaluation quantitative, qualitative voire statistique de ce potentiel.

Sur ce plan, les ports sont des acteurs stratégiques, car ils constituent les plateformes de mobilité entrante et sortante de ces produits dont la valeur est mal identifiée au-delà des mers et des océans. Il reste à étudier comment de nouveaux usages, comme par exemple la conception générative au service de la logistique maritime, pour valoriser des circuits courts et des chaînes de valeur autour de ces ports. Découvrons comment le Cameroun ou d’autres pays maritimes peuvent transformer la logistique dans le transport maritime vers la circularité et la numérisation. Les secteurs de la logistique et du transport maritime sont très en retard dans la transformation numérique. Or, des entreprises comme CIMC Smart Pallets encouragent l’utilisation des technologies connectées et des pratiques commerciales circulaires. Dans le cadre de cette ambition stratégique, l’entreprise s’est associée à Autodesk afin d’explorer des solutions innovantes destinées à créer et fabriquer des caisses-palettes en caoutchouc.
La technologie fait naître de nouvelles méthodes de fabrication

Adopter une approche écologique et collaborative est la voie à suivre dans le domaine de la logistique, car l’industrie d’aujourd’hui exige que les transporteurs de charge soient fonctionnels et rentables. Le secteur du transport maritime international a évolué au cours de ses cinq siècles d’histoire, des exploits maritimes de la famille d’Isabel de Saint-Malo à Marco Polo. Chacun d’eux ont accompagné de nouveaux échanges culturels et de marchandises. Moins connu que l’explorateur malouin Jacques Cartier ayant entrepris la découverte du Canada, Daniel de La Touche, seigneur de La Ravardière, est parti en 1604 de Cancale en direction du Brésil pour atteindre les rives fondatrices de São Luís, aujourd’hui capitale de l’Etat fédéral du Maranhão, trait d’union entre l’océan et le bassin amazonien.

Les bretons et en particulier les malouins étaient en possession du « secret de Terre-Neuve » depuis une date qu’il est difficile de déterminer mais qui semble antérieure à sa découverte par les anglais et les portugais. Les expéditions de pêche à la morue ont durablement marqué les aventures transatlantiques notamment vers les côtes du Brésil que Jacques Cartier connaissait également. Une preuve de séjour du malouin Jacques Cartier au Brésil est le baptême à Saint-Malo, le 31 juillet 1528, d’une indigène brésilienne nommée Catherine du Brésil, la marraine étant la femme de Jacques Cartier. Plus récemment, la Chine a lancé la nouvelle route maritime de la soie, renouant sans doute avec les aventures maritimes de Zheng He.

La conception générative est un outil qui intègre l’apprentissage automatique et les algorithmes de l’intelligence artificielle. Avec la conception générative, les concepteurs saisissent les contraintes de conception ainsi que d’autres conditions accessoires, puis l’ordinateur exploite les algorithmes de l’apprentissage automatique pour générer une infinité de solutions de conceptions. Ce système peut également prendre en compte des facteurs comme les économies de matériau et la faisabilité de fabrication pour aider les entreprises à équilibrer coûts et qualité.
Des caisses-palettes de deuxième génération présentent désormais une rigidité 20 % supérieure et elles ont 80 % moins de chances d’être déformées que les précédents modèles. Des améliorations considérables ont également été réalisées dans les paramètres clés comme l’espace de chargement net, le ratio de compression au pliage, la quantité d’empilage à vide et la quantité de stockage à vide. Tous ces facteurs ont aidé CMIC Smart Pallets à obtenir trois brevets industriels.

Les opérations connectées façonnent l’avenir de la logistique À l’avenir, le secteur de la logistique connectée va introduire de plus grandes opportunités de développement impliquant des innovations technologiques comme les mégadonnées, l’Internet des objets, le cloud, et l’intelligence artificielle. L’intégration des technologies numériques et de la fabrication connectée va accélérer la transformation des unités de charge et pousser le secteur à adopter des stratégies plus larges et circulaires, qu’il s’agisse des produits créés avec la conception générative ou de l’amélioration des chaînes de valeur.

Les acteurs pourront ainsi participer à la gestion de l’expédition. Il s’agira d’un système numérique connecté, circulaire, développé de manière organique qui optimisera les processus notamment la production, l’approvisionnement, la logistique, le transport, l’entreposage, la distribution, la livraison, et le recyclage.
Demain, les technologies blockchain aideront-elles les produits forestiers non-ligneux à élargir leur traçabilité et circularité au niveau mondial, par la création de chaînes de valeur connectées, exhaustives, et basées sur la création et le partage collaboratifs ?

Kevin LOGNONE

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