L’Afrique centrale selon « Le Monde » : Un ilot de misère dans un océan de malheurs
Dans l’article «Ce qu’il faut retenir de 2020 en Afrique» publié le 31 décembre dernier sur son site Internet, la sous-région est apparue au journal français comme l’une des régions du berceau de l’humanité ayant le moins pâti des cinq grands événements qui ont marqué le continent noir au cours de l’année écoulée.
L’année 2020 est désormais dans le rétroviseur, et avec elle, son lot de malheurs en Afrique. Dans un article au titre évocateur : «Ce qu’il faut retenir de 2020 en Afrique» et publié depuis le 31 décembre dernier sur son site Internet, le journal Le Monde se propose de présenter à ses lecteurs et internautes une série de cinq grands événements, parmi tant d’autres, qui ont marqué le continent noir au cours des douze derniers mois. Au cours des 365 derniers jours, en effet, l’Afrique n’a pas su où donner de la tête, tiraillée qu’elle était entre «la pandémie, les coups d’Etat, le terrorisme, la crise économique et les élections», résume Le Monde. Cependant, dans le tableau sombre que brosse le journal français, on peut observer que l’Afrique centrale fait moins pâle figure que les autres régions du berceau de l’humanité. Puisque pour tout dire, la sous-région n’est citée que cinq fois par «Le Monde Afrique», bien moins souvent que l’Afrique de l’Ouest, la région des Grands Lacs, ainsi que l’est et la corne de l’Afrique.
Pour ce qu’il est d’abord des deux premières références à la sous-région, il est loisible de constater qu’elles portent sur le décès de deux personnalités, des pertes imputables à la pandémie de Covid-19. Dans sa présentation de la situation, toutefois, le site français fait le choix de faire figurer aux côtés de Pierre Buyoya, ancien président du Burundi et de Manu Dibango, saxophoniste camerounais de génie et star planétaire, des personnalités d’autres régions du continent. Ainsi en est-il dans le monde politique, de «l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings, dans celui des arts, avec le chanteur algérien Hamdi Benani, ou celui des sports avec l’ancien président sénégalais de l’Olympique de Marseille, Pape Diouf, pour ne citer qu’eux».
La troisième allusion à l’Afrique centrale dans la rétrospective concerne ensuite les élections. Et sur ce terrain, «Le Monde Afrique» observe dans un premier temps que «du Togo au Ghana, du Burkina Faso à la Centrafrique, une flopée de scrutins a rythmé l’année 2020. Des processus électoraux dont certains ont donné l’impression d’une démocratisation en péril, en Afrique de l’Ouest notamment. Ce fut particulièrement le cas en Guinée et en Côte d’Ivoire où des arrangements constitutionnels ont permis à des présidents vieillissants, en l’occurrence Alpha Condé (82 ans) et Alassane Ouattara (78 ans), de briguer et de remporter en octobre un troisième mandat contesté».
Pour le cas spécifique de la République Centrafricaine (RCA), la situation a été un peu différente quoiqu’aussi préoccupante. Et à ce propos, on apprend, dans un second temps, du site français que «le double scrutin présidentiel et législatif a ravivé la crise dans laquelle s’enfonce le pays depuis 2013. Fédérées autour de l’ancien président François Bozizé, exclu de la course à la magistrature suprême, de puissantes milices ont empêché le vote dans plusieurs villes de province», pense alors savoir Le Monde dans sa livraison de ce 31 décembre.
Insécurité et terrorisme
Dans le tableau sombre que présente le site hexagonal de la situation sur le continent noir en 2020, la sous-région Afrique centrale est une fois encore épinglée. Et cette fois, les dernières évocations ont trait au terrorisme et à l’insécurité qui ont prévalu au cours des douze derniers mois. D’après les éléments d’information alors en sa possession, le site français fait notamment savoir que «la spirale d’insécurité s’est aussi accentuée au Sahel et en Afrique centrale, entretenue par des groupes tels que celui qui a détenu dans le nord du Mali, l’opposant malien Soumaïla Cissé et l’humanitaire française, Sophie Pétronin, libérés début octobre contre plusieurs centaines de djihadistes».
Mais s’agissant précisément de l’Afrique centrale, le constat ne s’arrête pas à cela. Puisqu’«au Cameroun anglophone, l’éducation a aussi été la victime collatérale du conflit qui oppose le gouvernement aux séparatistes. Fin octobre, sept élèves ont ainsi été tués par des hommes armés dans leur salle de classe à Kumba (Sud-Ouest)», rapporte le journal français qui s’est également fait fort de rappeler qu’«en mai par exemple, deux écoles primaires ont été brûlées dans l’est du Burkina Faso et au Niger».
En tout état de cause, les éléments mis en exergue par Le Monde et qui constituent «ce qu’il faut retenir de 2020 en Afrique», permettent de faire le constat global que la sous-région n’a pas été concernée, ni dans leur nature, ni dans leur ampleur, par toutes les difficultés qu’a traversées le continent. C’est par exemple le cas du coup d’Etat dont le seul recensé par le site français a concerné le Mali, une fois de plus en Afrique de l’Ouest.
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)