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Journée mondiale de la philosophie: replacer l’homme au centre de ses préoccupations

C’est le souhait qu’émettent les jeunes de l’Afrique centrale (Cameroun, Tchad et Gabon) pour assainir l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC).

 

La Journée mondiale de la philosophie se tient ce 16 novembre 2023. Une occasion idoine d’évaluer l’apport de cette discipline en Afrique centrale. Le thème de cette année est «Philosophie et digitalisation du savoir». Selon Cyrille Matelbe, étudiant Tchadien, la philosophie est d’actualité. «Parce qu’elle nous permet de réfléchir sur le sens de la vie avec ses évolutions qui reposent aujourd’hui sur les Technologies de l’information et de la communication (TIC), l’Intelligence artificielle. La philosophie permet de relever les dérapages liés à ces outils qui se substituent à l’homme et l’aliènent davantage», souligne-t-il. «Pour l’Afrique centrale, on a l’impression que les philosophes sont absents, car il y a tellement de contradictions dans nos sociétés, et on ne les voit pas se manifester», poursuit-il. Il y a des pratiques contre-nature qui inondent les réseaux sociaux: l’homosexualité, le vol, la corruption, les discours de haine. Tout cela interpelle le philosophe et nous interpelle. «Le philosophe doit également utiliser cette plateforme qu’est le digital pour éduquer les masses. Car à la vérité, les sociétés africaines sont en crise et en perte de repères», regrette Eya François, étudiant Gabonais. Pour lui, il y a urgence de repenser une philosophie propre aux Africains, adossée sur les réalités socio-culturelles pour se libérer des chaînes de la pensée occidentale. «Car les TIC ont accéléré le processus d’acculturation, de dépravation des mœurs, des contre- valeurs, du vice, et de toutes les autres dérives érigées en normes dans nos sociétés», regrette Nyangono Mezang. Pour le jeune étudiant camerounais, cela se justifie par le fait que la philosophie est reléguée au second plan. Elle ne sert à rien pour d’autres.

Pourtant, la philosophie, et le philosophe ont toute leur place. Le philosophe doit «s’approprier les nouvelles technologies pour pouvoir faire passer ses idées, puisqu’elle est l’éclaireur, le garde-fou. Les pays comme l’Allemagne se sont développés de par leur philosophie. La Chine et toute l’Asie se sont développées à partir de leur culture. Ce sont des pays conservateurs. La plupart des pays conservateurs ont progressé. Par contre en Afrique, on embrasse tout ce qui vient de la mondialisation, sans aucune distance, ni recul».

Pour conclure, les philosophes doivent se réinventer et s’adapter aux Tics, pour faire passer leur savoir. C’est le savoir qui éclaire l’humanité et libère l’homme de toutes les formes de servitude et d’aliénation mentale ou culturelle. «En cela, la philosophie doit prêcher des valeurs solides du vivre-ensemble, de tolérance, de paix pour une Afrique centrale stable non seulement pour ses institutions, mais aussi pour ses populations», rappelle Nanon Mezang, étudiant camerounais.

Olivier Mbéssité 

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