Franc CFA: historique d’une monnaie calquée sur le nazisme
Dans son exposé ce 13 décembre, le Pr Agbohou est revenu sur les origines de la monnaie utilisée par quelques pays africains.
On dirait un criminologue reconstituant les faits sur une scène de crime ce 13 décembre 2023. Le Pr Nicolas Agbohou édifie les spectateurs sur l’origine du franc FCFA. À première vue on dit: c’est du déjà vu et du déjà entendu. Mais écouter le spécialiste retracer le chemin de «cette monnaie, fausse monnaie», c’est écouter une histoire, celle qui donne les armes pour comprendre la place de l’Afrique sur l’échiquier mondial.
Pour l’économiste, tout commence avec Napoléon Ier qui créé en 1853 la Banque du Sénégal, avec un capital de 230 000 F français. L’argent, apprend-on, est une indemnité pour les esclavagistes. «On les a indemnisés le 27 avril 1848, depuis que l’esclavage a été aboli», dit l’enseignant. Il faut trouver un subterfuge pour adopter une nouvelle formule: payer les esclaves. Dans sa démonstration, le Pr Agbohou dévoile la méthode des colons. Laquelle établit que «le rendement de celui qui travaille sous la chicotte est plus faible que celui qui travaille en semi liberté». Sur la base de cela, «les blancs» vont amener les Africains à «travailler pour les cultures d’exportations (Café cacao, banane, caoutchouc)», dixit l’économiste.
Ancêtre immédiat
Le Pr Agbohou présente Hermann Goering comme le «grand-père» du franc CFA. Selon, lui, le bras droit d’Adolphe Hitler est le coordonnateur du siphonage des ressources françaises lors de la 2e guerre mondiale en 1935. «L’Allemagne nazie» va installer un système, où elle est présente à la Banque centrale de France (Banque de France). Il révèle alors que sous la contrainte, l’amiral Darlan approuve «l’établissement des commissaires allemands nazis à la Banque de France, aux devises, au commerce extérieur et l’institution d’un contrôle douanier aux frontières». En un mot les nazis sont présents au centre nerveux du système financier de la France.
À en croire l’Ivoirien, les États-Unis (USA) sont également un inspirateur dans la conception du FCFA. Lors du débarquement de Normandie, dit-il, les USA viennent avec la monnaie française fabriquée aux États-Unis et la baptisent AMIGO (American military government). Ceci dans le but de remplacer les allemands. Mais le général De Gaulle va refuser cette monnaie obsidionale, tout en sonnant l’alarme dans ses mémoires. «Les troupes et les services qui s’apprêtent à débarquer sont munis d’une monnaie française fabriquée à l’étranger et que le gouvernement de la République ne reconnaît pas». Il considère cela comme une atteinte à la souveraineté de son pays.
André Gromyko Balla