Flux financiers illicites (FFI) : la contribution des parlementaires africains
Les législateurs étaient réunis à Kigali en octobre dernier, à l’effet de leur renforcement des capacités quant à la lutte contre ce phénomène financier en Afrique.
Tous contre la fuite des capitaux dans le continent. Voilà la posture des parlementaires africains membres de l’APNIFFT (Réseau parlementaire africain sur les Flux Financiers Illicites et la Fiscalité) depuis quelques années. Ils se sont réunis les 25 et 26 octobre dernier au Rwanda à l’effet de tabler sur ce phénomène qui plombe le développement de l’Afrique. La session est consécutive à celle tenue en 2022 à Luzaka en Zambie.
L’événement initié par Tax Justice Africa (TJNA) prend appui sur la situation alarmante dans le continent noir. D’après le rapport du Groupe Thabo Mbeki sur les flux financiers illicites, l’Afrique perd entre 50 et 80 milliard de dollars par an du fait des FFI. Des chiffres «ahurissants» et «largement supérieurs» à ceux enregistrés dans d’autres parties du monde. Pour stopper l’hémorragie, l’implication des auxiliaires du pouvoir législatif est capitale. «Cette situation défavorisée fait ressortir l’urgence et la responsabilité qui incombent aux nations africaines, en particulier aux législateurs, de prendre l’initiative pour résoudre ce problème. En tant que élus du peuple, les parlements africains ont pour tâche d’assurer une gouvernance participative et centrée sur le peuple. Ce rôle législatif leur confère en effet une place stratégique pour promouvoir la transparence au sein de l’exécutif à travers un contrôle étayé et la création de cadres juridiques rigoureux de nature à dissuader les FFI et à protéger les ressources du continent», indique le document de TJNA.
D’où le choix du thème: «le leadership africain dans la lutte contre les flux financiers illicites ». Objectif: «offrir une plateforme propice au dialogue, à l’analyse comparative et au renforcement des capacités des députés africains pour améliorer la collaboration, renforcer les efforts de plaidoyer et favoriser les réformes législatives destinées à lutter contre les FFI et à promouvoir des systèmes financiers plus transparents et plus responsables en Afrique», justifie l’Ong.
Sujets importants
Plusieurs sujets sont au cœur des échanges. Notamment, le succès et les défis auxquels sont confrontés les députés africains dans l’élaboration et la supervision de la législation destinée à lutter contre les FFI. Leur difficulté à promouvoir une mobilisation durable des ressources intérieures sur le contient. Les réflexions portent également sur la possibilité pour les députés africains d’acquérir des connaissances et des compétences nécessaires pour mener avec efficacité la lutte contre ce phénomène. Entre autres sujets: les méthodes de développement et de renforcement des partenariats et collaborations pour promouvoir et mobiliser l’action politique; le renforcement des caucus de l’APNIFFT au niveau continental, régional et national afin d’assurer un leadership parlementaire dans la lutte contre les FFI en Afrique.
Joseph Julien Ondoua Owona