Finance verte au Cameroun : l’encours britannique dévoilé à PROMOTE 2024
Le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord expose son portefeuille de financement de projets au cours d’un colloque organisé le 21 février 2024 à Yaoundé.

Avec 22 millions d’hectares, le Cameroun constitue le deuxième plus vaste massif forestier dans le bassin du Congo. Ce qui représente 45% de sa surface du territoire national. Et Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement, le pays arrive au 4ème rang des États africains avec les faunes et les flores les plus riches. Voilà des chiffres qui illustrent, s’il en est encore besoin, de démontrer le riche potentiel naturel, qui regorge la première puissance économique de l’Afrique centrale. Une manière qui, si elle n’était pas bien utilisée, pourrait être préjudiciable pour les générations futures.
Partenariat
C’est dans cet élan que le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord entend accompagner le Cameroun dans sa marche vers l’émergence en réussissant sa transition écologique. Quoi de plus important que d’apporter des financements qui soutiennent des projets avec un intérêt climatique. C’est tout le sens de la tenue ce 21 février 2024 à Yaoundé, d’un symposium axé sur la vitrine de l’économie verte entre le Royaume-Uni et le Cameroun. Sous l’égide du haut-commissariat de Grande Bretagne, des acteurs publics et privés de la finance britannique entretiennent l’assistance autour du thème »des partenariats modernes pour un avenir durable». «Cette rencontre qui profite de PROMOTE 2024 réunit des représentants du gouvernement et ceux du secteur privé pour discuter de comment aborder ce défi commun de la transition vers l’économie verte. L’idée étant de promouvoir un partenariat moderne» a indiqué Barry Lowen, Haut-commissaire de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord au Cameroun.
Plusieurs représentants de grands groupes notamment dans le domaine de l’énergie et des britanniques vont se substituer le temps des échanges sur trois panels. Si le premier explore les perspectives sur la durabilité et l’économie bleue, le deuxième panel détaille la panoplie d’outils d’accès aux financements des projets durables à grande échelle qu’offre le Royaume-Uni.»Nous aidons les entreprises et les les gouvernements à pouvoir sceller des contrats avec des facilités des produits tels que des crédits acheteurs pour des gros montants. La banque va accorder le prêt en demandant des garanties pour la protection de l’environnement» précise Dimitri Koffi responsable adjoint de UK Export Finance, une agence de crédit à l’exportation.
Une structure qui intervient au Cameroun. «Nous avons deux projets, dont un a été signé il ya deux semaines. Un projet agropastoral qui concerne la restauration de la région de l’Adamaoua pour pouvoir créer une industrie. Le deuxième projet est sur la sortie est de la ville de Douala. Tous ces projets se rassurent que l’environnement et l’écosystème du Cameroun ne sont pas menacés» Conclut-il.
Les banques commerciales
Elles ne sont pas en reste dans le financement de l’économie verte. Sur ce plan le Royaume uni fait intervenir la Standard Chartered Bank. «Nous regardons quel est l’impact du projet sur l’environnement du préteur, et s’il a les capacités de s’adapter aux risques environnementaux dans la durée. Une contrepartie sera versée dans ce sens» souligne Ewelina Tomdio Mabian, haut cadre de cette banque.
Joseph Ndzie Effa
Ils ont dit
Elias Pungong, Consul Honoraire, président de la Chambre de Commerce britannique camerounaise
«Réaliser le potentiel et capter des crédits carbones»
Nous avons assisté à un symposium vert organisé par le haut-commissariat de grande Bretagne, qui est un succès. Ce que nous voulons dire c’est de réaliser le potentiel des forêts camerounaises. Nous avons au moins 50% de notre territoire qui est couvert par des forêts et beaucoup de personnes ne savent pas. Le Cameroun à lui seul a 10% du bassin du Congo. Nous avons du potentiel dans les mines, avec tous les minerais dont nous avons besoin pour la transition énergétique. Sans compter toutes les énergies renouvelables possibles. Au moment où le pays traverse des moments difficiles, le gouvernement doit réaliser ce que nous avons en main et en tirer profit. Si nous nous organisons bien, nous aurons beaucoup d’argent qui va nous permettre de développer nos propres infrastructures.
Ewelina Tomdio Mabian, directeur exécutif à la Standard Chartered Bank
«Nous avons contribué à hauteur de deux milliards d’euros pour soutenir l’économie verte»
Nous avons eu le plaisir de contribuer dans la structuration de financement vert à hauteur de plus de deux milliards d’euros, pour soutenir le gouvernement dans plusieurs projets d’infrastructures notamment dans le secteur de l’énergie. L’accès à notre financement est structuré par rapport aux besoins du préteur. Par exemple si nous prêtons 100 millions une contrepartie variable de 2 à 10% va aller directement à soutenir le préteur dans le processus de préservation de l’environnement».
Brice Beumo, chef d’entreprise Beko Capital
«Le Cameroun a un fort potentiel en terme d’énergie renouvelable»
Parler de l’économie verte est un sujet qui apporte de l’intérêt à tous les camerounais et partout en Afrique. Aujourd’hui le Cameroun a un fort potentiel en termes d’énergie renouvelable qui n’est pas assez exploité, et le but pour nous de cet évènement c’est de pouvoir démontrer qu’il y a un intérêt au niveau des investisseurs institutionnels, gouvernementaux et même international qui pourraient nous accompagner dans la recherche de financement pour pouvoir apporter. À Beko Capital, nous sommes une société de bourse agrée par la Cosumaf et nous suivons tous les coins de la Cemac».
Propos recueillis et traités par
Joseph Ndzie Effa