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Exploitation artisanale de l’or : destructrice, mine de rien

Aux yeux de la délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun, les trous économiques et environnementaux creusés par le secteur sont importants.

Philippe Van Damme, ambassadeur chef de délégation de l’UE au Cameroun

« Au Cameroun, plus de 95 % de la production et de l’exportation de l’or, représentant au moins 15 % des recettes d’exportation totales du pays, ne sont pas déclarés ». C’est sans ambages que SE Philippe Van Damme l’a déclaré le 13 mars dernier à Douala. Devant un parterre de responsables étatiques et de la société civile locaux participant à un atelier dédié à la problématique de l’exploitation artisanale des mines dans des pays d’Afrique francophone, l’ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun a dressé un tableau sombre de la chaîne frauduleuse d’approvisionnement en ou dans le pays. Se servant des données de terrain, le diplomate européen a souligné que l’exploitation minière artisanale du métal jaune contribue au déboisement et à la déforestation, à la dégradation des sols.

«Sur le plan environnemental, les conséquences sont énormes», a dénoncé SE Philippe Van Damme. « Par exemple, at-il relevé, il est démontré que pour chaque gramme d’or obtenu par amalgamation, environ deux grammes de mercure s’échappent dans le milieu ambiant, polluant directement les sols, les eaux, sans compter l’inhalation de gaz par les utilisateurs et leur voisinage. Les rejets directs de sous forme liquide au cours des opérations de mercure d’amalgamation du concentré d’or dans les sols dont le lessivage par les eaux de ruissellement favorisent la mobilisation et la dispersion des métaux lourds dans l’environnement, notamment dans les eaux de surface (fleuves, rivières, lacs, barrages et retenues d’eau), et dans les eaux souterraines par infiltration»

Face à de tels inconvénients sur l’environnement et la santé, il devient alors nécessaire que des mesures soient prises par l’état et ses démembrements. Pour l’UE, les mesures concernent la réglementation de la vente, l’achat, le transport et l’utilisation du mercure sur l’ensemble des sites d’orpaillage en activité. En plus, une attention particulière doit être portée sur la gestion des rejets miniers et des caractéristiques environnementales particulièrement sensibles portées à proximité des opérations minières.

Ongoung Zong Bella

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