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Éducation/interdiction du fouet à l’école: la décision divise les familles à Yaoundé

Quelques quartiers de Yaoundé passés au scanner permettent de voir le positionnement des uns et des autres par rapport à l’instruction de la ministre des Enseignements secondaires. Actuellement dans la capitale camerounaise, les familles sont divisées au sujet de l’arrêté de la ministre des Enseignements secondaires interdisant l’usage du fouet pour punir les élèves. Quand les uns approuvent la mesure, d’autres par contre marquent leur mécontentement. L’interdiction de la chicotte provoque des débats houleux. On croit assister à un référendum où l’on vote pour oui ou non. Bref, les partisans et opposants du Pr Nalova Lyonga se positionnent. Il est 7h15 à borne 10 Odza dans le 4e arrondissement de la ville de Yaoundé ce mercredi 18 janvier 2023. Madame Owondi cri sur son fils élève au Collège adventiste.

Vu l’heure de départ de son enfant, elle croit qu’il sera en retard et elle souhaite que ce dernier soit bastonné. «Je crois qu’on va te fouetter parce que tu traines, on ne sait pas ce que tu veux», prévient-elle. Ce qui n’est pas du goût du père. Il demande à sa femme si elle n’était pas au courant de l’interdiction de la chicotte. « Tu n’as pas suivi que le ministre a interdit l’usage du fouet dans les établissements du secondaire ». Et la dame de répliquer : « je n’ai que foutre de cet arrêté qui va fabriquer des bandits ». Elle pense que ces décisions rendent les enfants insolents même à la maison. Du côté de Kondengui, Dr Totoh, parent dont les enfants fréquentent le Lycée d’Anguissa, accuse le ministre de céder aux revendications des institutions internationales comme les ONG et l’UNESCO. Dans son discours, transparaît une grande inquiétude, surtout qu’il y a une amplification de cette information par les hommes de médias. «Si la ministre ne s’amende pas, d’autres enseignants seront, soit assommés, soit violentés», commente l’homme de 63 ans. En fait, le sexagénaire se dit aussi inquiet pour son fils surveillant général dans le lycée où fréquentent ses frères.

Son épouse ne partage pourtant pas cette vision. Elle estime qu’un de ses enfants avait subi une bastonnade collective à cause d’un livre volé, alors «qu’il ne vole pas», révèle la maman. Les principaux concernés ont également leur mot à dire. Dans leurs maisons, ils se mêlent au débat. A Nkol-nda par exemple, sur la route de l’Aéroport de Nsimalen, Cédric et Nelyne son frère et sœur et élèves au lycée du coin. Ils s’écharpent sur cette question du fouet. Quand le garçon approuve la décision de la ministre, la fille par contre estime que c’est parce qu’il est turbulent. « Un grand dribleur de cours et joueur de cartes régulièrement fouetté ne peut que refuser le fouet », précise-t-elle. Pour elle, les élèves se calment pendant quelques jours et si elle disparaît ce sera la catastrophe. Esquisse de solution Le seul point de convergence est de reprendre la chicotte dans les maisons. Cette mesure de la ministre peut être contournée si l’on détermine une proximité entre le corps enseignant et les parents. Voilà l’argument évoqué par M. Amougou apaisant la colère de son épouse. Le couple habitant le quartier Ahala à Yaoundé 3, milite pour des mesures dissuasives contre les élèves rebelles.

André Gromyko Balla

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