Développement agricole en zone Cemac : la sonnette d’alarme de la Chambre d’Agriculture du Cameroun
La Chambre d’Agriculture, des Pêches, de l’Élevage et des Forêts (CAPEF) et le Minader forment les journalistes pour les outiller à la maîtrise des techniques agricoles. C’est au cours d’un séminaire organisé ce 31 octobre au siège de la CAPEF à Yaoundé.
Selon le rapport 2023 de la Banque africaine de Développement (BAD) basé sur la sécurité alimentaire, l’Afrique centrale doit impérativement et obligatoirement augmenter sa production agricole de 30% en 2024 afin d’éviter une crise alimentaire. Pour éviter cette catastrophe humanitaire pointant à l’horizon, le Cameroun, principale économie de la sous-région prend les devants. La chambre d’Agriculture, l’un des bras séculiers dans ce secteur est aux avant-postes. On assiste ainsi à l’organisation de la toute première formation des mass médias sur le processus d’acquisition et de gestion des intrants agricoles en Afrique centrale. Ce séminaire a pour but de doper l’agriculture sous-régionale. Le cas du Salon international des intrants agricoles qui organise une formation pour les hommes de médias, la véritable courroie de transmission entre les décideurs, les agriculteurs et les autres acteurs du secteur. «Vous êtes des hommes de médias, les scientifiques, des décideurs. On a besoin de vous pour véhiculer notre message. Les populations écoutent la radio, regardent la télévision, lisent la presse et prennent ce que vous dites pour vérité d’évangile. Vous êtes le véritable vecteur de l’information», déclare Henri Séverin Assembe, représentant du président Roger Melingui au cœur dudit séminaire.
Au cours du déroulement des travaux, les spécialistes et représentants des institutions vont dans le même sens que les organisateurs. Ils exhortent les hommes et femmes de médias à se rapprocher d’eux afin d’avoir les éléments pour communiquer. «Nous voulons avoir des points focaux auprès des médias et même des journalistes spécialisés dans l’agricoles. Sortez aussi du milieu politique, économique et du sport. Parlez aussi d’agriculture, d’élevage. Nous sommes prêts à vous accompagner», évoque monsieur Fouda, représentant du Minader dans le cadre du séminaire.
En termes de recherches de qualité dans l’agriculture, l’Afrique centrale en général et le Cameroun en particulier les possèdent. Il faut simplement vulgariser la production des chercheurs. Cela peut conduire les agriculteurs vers les centres de recherches et doper l’agriculture dans la sous-région. C’est pourquoi Laurence Ngata, enseignante et chercheuse en phytopathologie à l’Université de Yaoundé I, au cours de son intervention, prie les journalistes d’être le relais des travaux effectués dans le domaine de la phytopathologie. De manière prosaïque, elle est ce que le médecin est pour l’homme. La phytopathologie est la médecine des plantes. «Nous sommes prêts à répondre aux sollicitations des journalistes et présenter nos travaux de recherche que ce soit dans les médias audiovisuels ou dans la presse écrite», lance la chercheuse en guise d’exhortation aux hommes de médias. La chercheuse va au-delà des frontières pour insister sur la sous-région. Il est concrètement question de sortir la zone Cemac de la zone rouge. «La Cemac reste à votre écoute et compte sur les médias pour être autosuffisante sur le plan alimentaire».
André Gromyko Balla