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Coup d’envoi : Cameroun-Burkina et Éthiopie-Cap-Vert pour l’histoire

Ces deux premières affiches de la 33ème édition de la CAN serviront de véritable baptême du feu pour le Stade d’Olembe à Yaoundé et permettront de donner le ton de la Compétition.

Une vue nocture de la pelouse du stade d’Olembe

La succession de l’Algérie s’ouvre donc officiellement ce 9 janvier 2022. Parmi les prétendants au sacre final, se trouve le pays organisateur. Le Cameroun fait à ce titre partie des quatre équipes de la poule A appelées à écrire l’histoire de la compétition et celle du Stade Paul Biya d’Olembé à Yaoundé. L’honneur revient en effet ce dimanche aux poulains d’Antonio Conceiçao et à ceux de Kamou Malo de fouler les premiers la pelouse de l’infrastructure sportive la plus imposante de la Can TotalEnergies Cameroun 2021. Ils seront imités quelques heures seulement plus tard par les joueurs de l’équipe de l’Éthiopie et du Cap-Vert. Les deux rencontres Cameroun-Burkina Faso et Éthiopie-Cap-Vert marquent ainsi le début d’un chapitre important de la compétition. Elles permettent surtout à l’Afrique et au monde de plonger définitivement dans l’effervescence de la plus grande fête continentale de la balle ronde.

Lions contre Étalons
Les Lions indomptables du Cameroun et les Étalons du Burkina Faso ouvrent les hostilités ce dimanche à 17 heures. Les deux sélections se connaissent plutôt bien. Leur dernière rencontre remonte à seulement 2017. Cette année-là, les sélections camerounaise et burkinabé s’affrontent dans le cadre de la phase de poule de la CAN organisée par le Gabon. Elles se séparent sur un match nul, 1 but partout. C’est dire si la rencontre de dimanche s’annonce difficile pour les deux adversaires. Ce d’autant que d’une édition à l’autre, on observe une certaine stabilité dans les rangs des deux équipes.

Du côté du Burkina Faso, l’entraîneur Kamou Malo a de nouveau fait appel à Hervé Kouakou Koffi et Aboubacar Babayouré Sawadogo pour garder les buts. Le sélectionneur a également opté pour une certaine stabilité en défense. Il a notamment convoqué Patrick Malo et Steeve Yago. Mais de tous les compartiments, ce sont surtout le milieu de terrain et l’attaque qui ont subi les plus gros changements. Seuls reviennent par exemple dans l’entrejeu Blati Touré et Adama Guira.

Le Cameroun a pour sa part aussi fait appel à des joueurs qui connaissent la compétition et l’adversaire du jour. Ambroise Oyongo Bitolo, Christian Bassogog (le meilleur joueur de la CAN 2017) ou encore Vincent Aboubakar, pour ne citer que ceux-là, font une nouvelle fois partie des 28 Lions indomptables appelés à défendre les couleurs du Cameroun dans cette compétition.

Walya contre Requins bleus
La dernière apparition des Requins bleus du Cap-Vert dans une phase finale de la CAN remonte à 2015 en Guinée Équatoriale. Celle des Walya de l’Éthiopie date de 2013 en Afrique du Sud. Le match qui va se jouer ce dimanche à partir de 20 heures dans l’antre d’Olembé ne doit cependant pas être considéré comme un duel des mal classés. L’Éthiopie, vainqueur de l’édition de 1962, rêve encore d’une couronne. Elle a notamment réussi lors de sa dernière participation à obtenir un honorable match nul 1-1 contre la Zambie, championne de la CAN 2012. Quant aux Requins bleus emmenés par le sélectionneur portugais, Rui Aguas, ils peuvent se targuer pendant la phase des qualifications, d’avoir fini deuxième dans le groupe F. Ils ont notamment obtenu un nul 0-0 contre le Cameroun.

Théodore Ayissi Ayissi

 

«La première place nous donnerait des 1/8èmes moins compliqués»

Michel Kaham, ancien coach des Lions indomptables et actuel directeur du Centre de la Kadji Sport Academy (KSA).

Avez-vous quelques souvenirs de la CAN de 1972 au Cameroun?
Oui, et j’avoue que je vais devoir faire un effort de mémoire pour pouvoir les partager avec vous. Mais effectivement, je garde quelques bons souvenirs de l’édition 1972 de la Coupe d’Afrique des nations. Je pourrais par exemple indiquer qu’il y a eu une très bonne organisation et que le stage des Lions s’est déroulé en Allemagne. Mais en termes de performances, on a été classé 3ème. Et ce fut pour moi un échec.

Y a-t-il une édition de la CAN qui vous a particulièrement marqué, celle de 2008 par exemple?
Oui, mais plutôt celle de 2000 au Nigeria et au Ghana… Je me souviens notamment que les Lions indomptables avec dans leurs rangs Patrick Mboma et Marc Vivien Foé, avaient séjourné à la KSA avant cette CAN. Ce fût un immense plaisir pour moi, directeur du Centre, de les accueillir.

S’agissant de la 33ème Coupe d’Afrique des nations, le coach des Lions indomptables a récemment rendu publique la liste des 28 joueurs qui défendront nos couleurs. Cette sélection vous satisfait-elle?
Nous avons une belle équipe avec des joueurs de qualité. Il reste pour le coach à créer cette cohésion si importante et si nécessaire.

Quels seront nos principaux atouts et peut-on avoir votre onze type?
Nos atouts pour le match d’ouverture comme pour le reste de la compétition sont le public, le fighting Spirit et notre mental. Je n’ai pas de onze type, mais j’ai des joueurs favoris à leurs postes: Onana, Ngadeu, Collins, Anguissa, Aboubacar et Karl Toko Ekambi. Cela fait quand-même six sur onze.

Le Cameroun n’a pas de bile à se faire en phase de poule. Mais pour la suite, quelles sont les équipes à surveiller, les grands favoris et les outsiders?
Erreur ! La phase de poule est très importante et sera très disputée et non une ballade. La première place nous donnerait des 1/8èmes moins compliqués. C’est donc très important.

Le prestige de la CAN tient pour beaucoup à la qualité des joueurs qui y prennent part. Comment avez-vous réagi face aux velléités de certains clubs européens de ne pas libérer les joueurs?
Les clubs européens ont pensé d’abord à eux-mêmes. Cela en cherchant à garder leurs joueurs. Il faut dire que ceux-ci sont très importants pour leurs résultats. C’est de bonne guerre, mais c’est ridicule.

Le championnat camerounais et partant les joueurs locaux ont pâti de la pandémie et des querelles à la Fécafoot. Que représente alors pour vous l’arrivée de Samuel Éto’o à la tête de l’instance faîtière?
L’arrivée d’une légende mondiale du football comme Samuel aux commandes de la Fecafoot ne peut que faire du bien à notre football local qui doit taire ces querelles et se concentrer sur la bonification du jeu et du spectacle. Une chose est certaine en le faisant, c’est que les sponsors et les spectateurs suivront. Surtout avec nos superbes stades.

Éto’o c’est une marque, c’est un label. Comment faire justement pour capitaliser tout cela pendant et après la CAN?
Il faut tout simplement être sérieux et professionnel à tous les niveaux.

L’Afrique et le Cameroun savent ce qu’ils doivent à Issa Hayatou. Il risque pourtant d’être le grand absent de cette édition. Quel commentaire cela vous inspire?
C’est dommage, Issa Hayatou reste une référence et une fierté pour notre pays.

L’organisation d’une telle compétition peut avoir un revers, celui de l’entretien des infrastructures. Avez-vous des suggestions pour éviter que celles-ci ne dépérissent comme on l’a vu ailleurs?
La maintenance est une affaire de professionnels. Il faut en être conscient et l’appliquer fermement.

L’Afrique centrale s’est en effet révélée au cours de la dernière décennie comme la partie du continent ayant organisé le plus de CAN. Comment interprétez-vous cet état de choses?
Je constate simplement que quand les cahiers de charges exigés sont remplis et sont accompagnés d’une volonté politique clairement affichée, la suite ne surprend pas.

Un mot à l’endroit des footballeurs camerounais qui entrent en scène ce dimanche 9 janvier 2022?
Je veux simplement leur dire : Allez les Lions!!!

Interview menée par
Théodore Ayissi Ayissi

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