Circulation urbaine à Yaoundé : Mayday mayday sur l’axe Deux-Chevaux-Cfta
Après la réhabilitation de la route Coron-Ekounou en 2014, l’on croyait être sorti de l’auberge. Aujourd’hui, la sérénité n’existe plus
Il faut retenir son souffle lorsque l’on passe au lieu-dit Ekounou vallée. Parce qu’à tout moment, la route peut céder. La faute à un coté de la chaussée qui s’érode très rapidement, créant un immense trou en contre-bas et risquant même l’effondrement totale de la route par ces temps de pluie. Cette dernière, risque à tout moment de faire des victimes et paralyser la circulation en coupant Ekounou en deux. Que l’on soit dans un véhicule, sur une moto ou à pied, l’on pousse un ouf de soulagement après la traversée de l’un des côtés de la route. «C’est lorsqu’il y aura des morts que les autorités songeront à arranger définitivement cette route?», s’interroge maxime, chauffeur de taxi dont le trajet se retrouve prioritairement sur cette axe.
Et ce jeudi 7 juillet 2022, après la pluie aux environs de 16 heures, une grosse frayeur s’est emparée des menuisiers possédant un atelier tout prêt. Angoula, l’un d’eux, dit avoir suivi des énormes bruits venant de cet endroit. Lorsque l’on se rapproche, on voit la rambarde qui est tombé dans le vide, subissant la colère des eaux de pluies. «On a pourtant versé le sable et les moellons depuis, c’était pour faire quoi?», ajoute Janvier son collègue.
Iceberg
Sur cet axe très fréquenté de la capitale camerounaise, desservant les quartiers d’Ekounou, Nkomo, Awae escalier et Nkoabang, au niveau de Nicolas barré, il faut être curieux pour voir l’état de dégradation de la route. Les herbes occupent l’espace, Mais pourtant, son existence ne tient plus qu’à un fil. C’est lorsque les curieux s’approchent tout prêt qu’ils se rendent compte de l’état défectueux de cet ouvrage.
Un gros trou visible ayant une circonférence impressionnante vous amène à avoir peur. «Je peux vous dire que lorsqu’il y aura les grandes pluies en septembre et octobre, la catastrophe aura lieu», révèle une source du côté de la Magzi. La même source affirme que solutionner le problème «reviendrait à couper totalement la voie pendant des semaines». «Pourtant après la livraison des travaux en 2014 par la société Buns, l’on s’est cru déjà tiré d’affaires», souligne William Mbarga, habitant du quartier Deux-chevaux.
Inquiétudes
L’inquiétude des parents dont les enfants en bas âges fréquentent l’école publique d’Ekounou, situé non loin de là, est perceptible dans les discours. Pauline Nnomo est de ceux-là. Elle est très remontée. «Je ne sais pas comment je vais faire avec Samuel quand l’école va recommencer, il n’a que 7 ans», se demande la mère d’enfants.
Christine Bikoula a dû dévier l’itinéraire de vente des prunes et plantains de ses enfants. «Ce secteur est devenu trop dangereux et mes enfants sont trop petits pour traverser cette endroit», avoue la braiseuse de prunes et de plantains. «Je ne fais plus mon marché à Ekounou parce que j’ai peur, je pars plutôt à Mvog-Mbi», ajoute encore Christine.
André Gromyko Balla