Cinquantenaire de création : l’Esstic, école d’intégration sous-régionale

Les festivités telles qu’envisagées chez les Centrafricains, Tchadiens et Gabonais. Les aspects culturels, historiques et communautaires en Afrique centrale sont particulièrement soignés.

L’École supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic) célèbre ses cinquante ans du 14 au 16 juin prochain à Yaoundé. Elle est considérée comme une référence en Afrique centrale en matière de formation en journalisme et en communication. Les étudiants de l’espace communautaire Cémac y viennent pour se former dans les filières ci-après: journalisme, communication des organisations, publicité, édition et information documentaire.
Pour ce qui est des préparatifs et dans l’optique d’immortaliser son cinquantenaire, les petits plats sont mis dans les grands. Il s’agit de donner un écho retentissant au-delà des frontières camerounaises. D’emblée, tous les étudiants étrangers sont orientés dans la promotion de la culture de leurs pays d’origine. «Nous allons présenter au cours du cinquantenaire les mets traditionnels de chez nous, je suis impliqué dans le stand de présentation des mets de mon pays», fait savoir Roger Yazi Baba, étudiant centrafricain en Licence I, filière Information-documentaire. Il est en de même, pour le jeune Gabonais, Roy David Atiret Biye de la cinquantième promotion de journalisme de l’Esstic qui fait savoir qu’ils auront aussi un stand. «On va mettre en exergue le patrimoine culturel gabonais, notamment les danses et les musiques. Nous aurons à présenter l’art culinaire du terroir, tout ce qu’il y a de riche dans la façon de s’alimenter au Gabon. Il y a aussi le vin de chez nous communément appelé le ‘‘malamba’’», précise-t-il. Pour ce qui est du Tchad, «les étudiants tchadiens entendent présenter les danses traditionnelles du Sud et du Nord», fait savoir Bienvenu Mbairo Gadadingao, étudiant en Licence 2, Communication des organisations.

L’histoire Cameroun-Gabon
Au-delà de l’aspect culinaire, «il est question de montrer l’aspect qui lie le Gabon et le Cameroun, déjà du point de vue linguistique et culturel», est-il indiqué. L’Esstic est une institution qui a cinquante ans. «Nous avons eu, dès la première promotion, des Gabonais qui sont sortis de cette école. Notamment Albert Yangari, ancien secrétaire d’Etat, ainsi qu’une kyrielle de journalistes de médias publics de notre pays qui ont été formés à l’Esstic. Ils sont aujourd’hui des vedettes du journalisme au Gabon», se réjouit un journaliste gabonais rencontré sur le site. Selon ce professionnel des médias, l’Esstic se positionne comme la référence en Afrique centrale. «Je crois que c’est aussi pour nous l’occasion de faire des économies dans le transfert des savoirs. Cette école a été contributive dans la fabrication des pépites et des élites. Les Gabonais viennent d’abord pour le journalisme, qui est la filière phare depuis sa création avec Hervé Bourges, sous l’Ecole supérieure internationale de journalisme de Yaoundé (Esijy). Et le deuxième directeur de l’Esstic était un Gabonais», rappelle-t-il. À partir de tous ces référents, l’on peut se targuer de dire que «l’Esstic a été pionnier dans la fabrication du paysage médiatique en Afrique centrale. Je rentrerai chez moi, après avoir pris mon diplôme, avec ce sentiment d’avoir été bien formé».

Le cinquantenaire de l’Esstic va se célébrer dans l’intégration de la mosaïque des peuples et communautés qu’elle accueille chaque année. Pour donner ainsi son cachet d’institut intégrateur, qui aspire à donner aux jeunes les outils nécessaires à la maîtrise des métiers de l’information et la communication. De manière à pouvoir mieux défendre l’Afrique malmenée par les médias classiques d’ailleurs et par le digital, source de Fake news, de la désinformation et de la manipulation de l’opinion.

Olivier Mbessité