CHAN 2021 : l’arène du business en ébullition
Le Championnat d’Afrique des nations devrait stimuler l’activité commerciale au Cameroun jusqu’au 7 février 2021. Gadgets, maillots, restaurants, commerces, bars, marketing, chaque secteur d’activité essaie de tirer son épingle du jeu.

Le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) ne se limite pas au football. Comme à chaque événement sportif de grande ampleur, une importante activité économique se développe en arrière-plan de cet événement qui rassemble 16 pays africains. Au marché Elig-Edzoa, commune de Yaoundé 1er ce mercredi 20 janvier 2021, Marc Tchinang n’est pas inactif. Ce matin dans son stand, il déballe une série de gadgets de l’équipe nationale du Cameroun. «Combien tes bracelets, et les maillots, vous les vendez à combien, est-ce que je peux voir ce polo?», avons-nous demandé. Depuis le début du tournoi, les affaires tournent en fonction de la conjoncture des prestations des Lions A’. «Quand le pré-CHAN a commencé, j’ai eu pas mal de clients qui ont pris les maillots.
J’en ai vendu près de 50», confie le vendeur. «Les casquettes et bracelets, environ 100 ont été écoulés», assure-t-il confirmant cependant que le marché est très dépendant des résultats de l’équipe nationale camerounaise. «Quand les matchs de préparation se sont achevés, l’activité est devenue morose. Sans doute à cause de la prestation des joueurs. Vous savez que quand les Lions ne gagnent pas, les supporters sont nerveux et cela n’encourage pas l’achat. Mais après le match d’ouverture comme ils ont gagné, les ventes ont repris timidement. S’ils atteignent le dernier carré de la compétition, les gens vont venir nous faire davantage de recette et aller au stade les encourager».
Il faut dire que de nombreux petits commerçants ont également abandonné leur marchandise habituelle pour se reconvertir dans la vente des articles de sport. Malgré la pandémie liée au coronavirus, les étals des marchés de la ville comme ceux de Mokolo et du Marché central de Yaoundé abondent de maillots des Lions Indomptables. De nombreux vendeurs ambulants défilent dans les coins et gagnent des sommes non négligeables. Ils proposent par exemple les programmes officiels du CHAN aux passants. Le programme coûte 100 FCFA et un vendeur peut en écouler jusqu’à 50 par jour.
Le business des cache-nez
À l’esplanade du stade Amadou Ahidjo, s’il y a une autre activité dont la conjoncture semble favorable, c’est bien celle des cache-nez. Aux abords de l’infrastructure sportive, des jeunes commerçants ambulants proposent à la criée une diversité de cache-nez (masques grands publics et chirurgicaux). «L’accès au stade est conditionné par le port d’un masque. J’ai appris que ceux qui ne porteront pas n’entreront pas. J’ai donc eu l’idée d’en faire venir ici», explique Clovis Ngami, vendeur ambulant. L’élément coûte entre 300, 500 et 1000 FCFA en fonction de la qualité. Un prix jugé «abordable», par ce dernier, soutenant que le but est «de vendre à un prix minimum pour que chacun puisse s’en procurer, à l’exception des masques médicalisés».
Poule aux œufs d’or pour le marketing
Le business du CHAN s’invite aussi dans le secteur du marketing et de la publicité. Selon une étude d’Afriscope, près des deux tiers des Africains disent regarder au moins un match de football par mois. C’est donc une aubaine pour les marques, qui peuvent développer leur image auprès des millions d’amoureux du ballon rond du continent.
Pour ce tournoi, la Caf a en effet signé des contrats de sponsoring avec plusieurs marques. Total est le sponsor principal de la compétition. L’entreprise française de pétrole et de gaz avait signé un contrat de 8 ans avec la Caf, en 2016, pour accompagner le football africain (CAN, CHAN, Champion League, CAN féminine, etc.). Mais aucun chiffre ne filtre sur les montants du contrat. Parmi les autres sponsors de cette compétition, nous avons la société de paris sportifs 1xbet. D’autres sponsors vont travailler directement avec le pays organisateur, comme Camtel et Camair-Co qui vont tenter d’accroître leur visibilité pendant les matchs.
Les droits de retransmission des matchs de la CAN des joueurs locaux constituent une manne financière importante pour l’instance dirigeante du football africain. La Confédération africaine de football et StarTimes ont d’ailleurs annoncé la signature d’un accord pour les droits de diffusion du Championnat d’Afrique des nations (CHAN). L’opérateur de télévision payante diffusera, en Afrique subsaharienne, tous les matchs de la compétition ayant débuté le samedi 16 janvier au Cameroun et qui va s’achever le 7 février prochain.
675 millions FCFA
Tout cela donnera une grande marge financière à la Caf, qui peut redistribuer une partie de l’argent reçu des sponsors. Ainsi, le gagnant du CHAN recevra la somme de 675 millions FCFA, le finaliste 350 millions de FCFA. Les demi-finalistes gagneront 216 millions de FCFA alors que les quart-de-finalistes repartiront avec 162 millions de FCFA. Le 3e et le 4e de la phase de groupes se contenteront respectivement de 108 millions et 94 millions de FCFA. De quoi donner des élans de conquête aux pays participants.
Landry Kamdem