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Catégorie : INTÉGRATION RÉGIONALE
Beac: vers la fin des tensions au sein du gouvernement de la Banque centrale
Le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) s’est finalement réuni en sa session ordinaire du 26 au 27 juillet dernier à Douala.
Le siège de la Beac à Douala au Cameroun Certainement en lieu et place de la session extraordinaire dont la tenue était exigée depuis juin dernier par le Pr Faustin Archange Touadéra. Et à en croire le compte rendu de la Commission de la Cemac représentée à ces assises par Baltasar Engonga Edjo’o, son président. Il s’est en effet agi, conformément aux instructions du président en exercice de la Cemac, « de prendre connaissance de l’état d’exécution des résolutions et des décisions des dernières sessions. Les ministres des Finances ont également planché sur les questions de l’heure relatives à la politique monétaire des États membres de la Communauté».
Le président centrafricain avait également indiqué au cours d’une audience à Jean Baptiste Ondaye, président du Comité ministériel de l’Umac, son souci de résoudre « la situation de blocage qui prévaut actuellement à la Beac, concernant le recrutement des agents d’encadrement supérieurs et les tensions au sein du gouvernement de la Banque centrale ». Les ministres avaient donc aussi la mission « de juger de l’opportunité de la levée de la mesure de suspension du processus de recrutement prise lors de la session du 6 octobre 2022 ».
Seul le communiqué final dont la publication sera faite « ultérieurement », selon la Commission de la Cemac, dira si cela a été le cas et si la page des tensions est définitivement tournée. La correspondance adressée en juin dernier à Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Beac, parlait en outre de s’intéresser à « l’évolution de la coopération monétaire, aux négociations avec le secteur des industries extractives ou encore à la monnaie numérique de la Banque centrale».
Ces travaux ont été précédés de quelques jours par une session ordinaire du Conseil d’administration de la Beac tenue le 20 juillet dernier, toujours à Douala. L’organe dirigeant a jeté un nouveau regard sur la conjoncture économique mondiale et sous-régionale. Il redoute par exemple « que les incertitudes et la persistance des pressions inflationnistes persistent de peser sur les perspectives macroéconomiques de la Cemac ». Et concernant l’état de santé financière de la Banque centrale, il a approuvé « le budget révisé de la Banque pour l’exercice 2023 arrêté en recettes et en dépenses à la somme FCFA de 597 014 739 802, dégageant ainsi un excédent prévisionnel de FCFA 330 851 569 176. Ont aussi été adoptés, le rapport du Comité d’audit du deuxième trimestre 2023 et le rapport annuel 2022 de la Banque».
TAA
Hausse de 32% du budget 2024 de la Cemac: priorités du quinquennat obligent
La conférence budgétaire préparatoire du projet de budget 2024 de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) s’est achevée le 22 juillet dernier à Douala.
Le ton du prochain Conseil des ministres de l’UEAC donné Et la copie rendue par le vice-président de la Commission de la Cemac annonce déjà la couleur. Elle se veut porteuse des ambitions du nouveau gouvernement de l’institution sous- régionale. «Le récapitulatif de l’ensemble des projets de budgets des institutions communautaires fait état d’une enveloppe en nette augmentation de l’ordre de 32%», fait savoir Charles Assamba Ongodo. La tendance haussière trouve son fondement dans la prise en compte de plusieurs paramètres. Spécifiquement «la mobilisation des ressources extérieures, mais aussi les nombreux défis qui se dégagent des priorités fixées par Baltasar Engonga Edjo’o, le président de la Commission».
Les experts du groupe budget de l’institution communautaire évoquent pour exemple «l’approfondissement de l’intégration régionale et la bonne gouvernance». Une attention particulière devrait également être accordée à «deux difficultés majeures auxquelles sont confrontées toutes les institutions communautaires, à savoir les dettes sociales et l’obsolescence de leurs infrastructures d’accueil et de logement dans leurs pays de siège respectifs», disent-ils. Sans revenir sur les autres impératifs liés pour l’essentiel à «la relocalisation de la Commission et de l’EID à Bangui; à la réalisation des audits en cours de préparation et à l’élaboration du manuel des procédures et l’actualisation des textes communautaires».
Charles Assamba Ongodo et les premiers responsables des institutions communautaires ont également convenu d’inclure «le renforcement de la coopération avec les partenaires techniques et financiers; la mise en œuvre des projets intégrateurs, la poursuite du processus de rationalisation, etc.» renseigne un communiqué de presse de la Commission.
Le vice-président de la Commission se satisfait ainsi de ce que «la quasi-totalité des institutions ont aligné leurs actions sur les directives présidentielles visant à créer des effets d’entraînement positifs sur le développement des économies des pays de la Cemac et à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations de cette sous-région». Il s’agit en effet pour Charles Assamba Ongodo d’un indicateur «de la maturité des acteurs communautaires».
Il est prévu pour les prochaines étapes que «le projet soit présenté dans les prochains jours au Collège des commissaires, pour observations, amendements et réajustement, avant d’être transmis au Comité Inter-États pour validation, et enfin au Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC), pour adoption», a énoncé le dirigeant communautaire.
Théodore Ayissi Ayissi
Projets de concentration: des acteurs économiques suspendus au verdict du Conseil communautaire de la concurrence
La onzième session ordinaire du Conseil communautaire de la Concurrence achevée ce 28 juillet 2023 à Malabo n’était pas de tout repos.
Ni pour les membres de cette instance sous-régionale, encore moins pour les acteurs économiques dont les projets d’acquisition étaient en examen. Il s’agit sans plus de précision, «de projets de concentration notifiés à la Commission de la Cemac», rapporte un communiqué de l’institution communautaire. La publication des décisions finales reste encore attendue. Ces résolutions devraient donner par la même occasion des indications sur l’identité des opérateurs économiques concernés, et les opérations envisagées.
Il n’y a par contre pas de flou autour des autres points inscrits à l’ordre du jour des travaux auxquels prenait part Ngabo Seli, commissaire en charge du Marché commun à la Commission de la Cemac. «La session portait également sur la présentation par visioconférence de la réglementation communautaire sur la concurrence de la Cemac à l’atelier organisé par le Comesa». À en croire le même communiqué, le programme prévoyait en outre «la participation par visioconférence aux échanges organisés par le Comesa sur la note conceptuelle relative au projet de cadre de coopération entre les autorités régionales africaines de la concurrence; l’examen du rapport sur l’état des opérations de concentration réalisées sans accord préalable et enfin, la présentation de l’état d’avancement des enquêtes sectorielles en matière de concurrence».
Théodore Ayissi Ayissi
Audit des institutions spécialisées et agences d’exécution: la CEEAC face à elle-même
«Certaines institutions spécialisées sont bien alignées sur les objectifs de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et jouent un rôle clé dans la réalisation de sa vision».
C’est l’une des grandes lignes du rapport d’audit institutionnel et opérationnel présenté en atelier le 25 juillet dernier au siège de la Commission de la CEEAC à Libreville. Gilberto Da Pieda de Verissimo, son président, les commissaires et les fonctionnaires communautaires ont ainsi pu se satisfaire des aspects positifs (encore à consolider) du fonctionnement et des rapports entre l’institution sous-régionale et ses institutions spécialisées et agences d’exécution.
Le rapport relève toutefois un certain nombre d’insuffisances à régler. «Des lacunes ont été identifiées dans d’autres organismes, notamment en ce qui concerne la gouvernance, la coordination interne, et la gestion des ressources», peut-on lire. Il en a résulté l’élaboration d’une recommandation spécifique. À savoir que «parmi les principaux défis à relever, figure la nécessité d’améliorer la collaboration entre les différentes institutions, de renforcer les capacités du personnel et de mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation plus efficaces», ont formulé les auditeurs.
En plus de la restitution des résultats, des échanges et discussions, l’atelier de Libreville était aussi l’occasion «d’identifier les priorités d’action et de prendre des engagements envers la transparence». Il a notamment été souligné «l’engagement de la CEEAC à améliorer la reddition des comptes et la gestion de ses institutions», mentionne le rapport.Théodore Ayissi Ayissi
Circulation des biens en zone Cemac : le diagnostic des experts de l’Opa
Goulots d’étranglement et méthodologie de l’Institut sous-régional de Statistiques et d’Économie appliquée (Issea).
Identifier les goulots d’étranglement empêchant la bonne intégration de la Cemac tant sur le plan économique que sur le plan humain. Voilà le travail assigné par l’Union européenne (UE) et la Commission de la Cemac à l’Issea via l’Opa. Trois mois à sillonner les deux corridors routiers Douala-Ndjamena (1844 km via Nguéli, 1 934 km en passant par Koutere) et Douala-Bangui (1431 km). À la clé, un rapport présenté lors des travaux de l’atelier de Yaoundé, le 20 juillet 2023.
L’Opa en charge de l’opérationnalisation de cette enquête, qui permet d’identifier les pratiques anormales sur les corridors, épingle deux acteurs. Notamment l’administration camerounaise à travers ses démembrements et les transporteurs routiers. Ces derniers sont aussi des acteurs de pratiques anormales sur les corridors. «Quand on parle de pratiques anormales, on a tendance à ne voir que l’État, alors qu’il y a d’autres responsables », renseigne Marcel Opoumba, directeur général de l’Issea. Et parmi les griefs relevés, on a la multiplication des check-points, soit 143, avec un grand nombre d’acteurs (douane, police, gendarmerie). Ce qui laisse libre cours aux abus avec des prélèvements légaux et abusifs. Il y a le temps mis par les camions sur un corridor. Les experts estiment que celui-ci est long. La responsabilité des transporteurs est due au non-respect des normes.
Les camions ne subissent pas les visites techniques. Du coup, ils sont obligés de corrompre les structures en charge du contrôle. À la fin de ce périple, les victimes sont le consommateur; et surtout les économies de la Cemac, moins compétitives comparées aux sous-régions voisines. «La principale conséquence de ces coûts de transport élevés est le renchérissement des produits d’importation et d’exportations avec, entre autres corollaires, un frein au commerce intra-régional et une faible compétitivité des économies de la Communauté», démontre le rapport. Un autre goulot d’étranglement est la non-application des textes adoptés par les États membres. On parle par exemple du code routier de la Cemac, qui d’ailleurs nécessite un toilettage.
Collecte et traitement
Les équipes managériales et techniques de de l’Issea mettent sur pied une méthodologie de collecte de données. Le top départ de la descente sur les corridors est le point de contrôle de Yassa. L’itinéraire va jusqu’à Ngueli au Tchad et Bangui en RCA. L’échantillonnage est aléatoire et stratifié par corridor. Les observateurs ou enquêteurs sont munis de tablettes à bord des camions. Le contrôle de ces observateurs est effectué par le tracking des tablettes. Les données sont téléversées en temps réel dans un serveur central logé à L’Issea. Le transfert et le traitement sont à la base de l’analyse et de la publication.AGB
Fonctionnement de la CEEAC: du sang neuf à la Commission
Cinq fonctionnaires ont prêté serment le 24 juillet dernier au siège de l’institution sous-régionale à Libreville.
«Je jure de servir la Communauté avec loyauté,… et de ne recevoir des ordres de qui que ce soit, en dehors de la Commission». Ce sont en substance, les mots prononcés par chacun des nouveaux fonctionnaires installés à la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Ils sont cinq au total et leur cérémonie de prestation de serment s’est déroulée le 24 juillet dernier à Libreville, au siège de l’institution communautaire.
Il s’agit de «Madame Lina Yvette Fatou Ekomo née Ikoli, en qualité de chef de cabinet de la Vice-présidente de la Commission; de Monsieur Thierry Zang, en qualité de chef de service Médiation et Diplomatie préventive; de Monsieur Gaël Mbanda, en qualité d’officier de liaison du Centre multinational de coordination de la Zone D de la CEEAC; de Madame Magaly Cynthia Ongollo, en qualité de chargée d’études auprès de la Vice-présidente de la Commission de la CEEAC; et de Monsieur Gildas Parfait Diamoneka, en qualité d’Expert chargé de l’administration du site Web de la CEEAC, des réseaux sociaux, du marketing et de l’infographie», renseigne un communiqué.
«Je vous exhorte à travailler avec ardeur, à donner le meilleur de vous-mêmes afin de contribuer au rayonnement de la CEEAC et à l’atteinte des objectifs que la Commission s’est fixés, objectifs gravés dans le Plan stratégique indicatif à moyen terme (PSIMT) de la CEEAC couvrant la période 2021-2025 qui se veut un document d’orientation et qui vise à accompagner les efforts des États membres de la Communauté pour créer un espace de développement commun», a prescrit aux promus, le président de la Commission de la CEEAC.
À charge déjà pour chaque impétrant de s’approprier le document reçu des mains du dirigeant communautaire, «afin de s’en servir comme feuille de route», a aussi instruit Gilberto Da Piedade Verissimo. C’était en présence de Yvette-NGandu Kapinga, la commissaire en charge de la promotion du Genre, Développement humain et social, et de Ruffina Mangue Obone, la cheffe du Bureau de liaison de la Commission de la CEEAC auprès de la Commission de l’Union africaine».
Théodore Ayissi Ayissi
Cameroun – Tchad : l’intégration énergétique se précise
La mise en eau du barrage hydro-électrique de Nachtigal la semaine dernière est le précurseur de sa mise en service en 2024. Ce qui permettra de satisfaire une demande tchadienne de 150 MW à l’horizon 2027.
Le Projet hydro-électrique de Nachtigal marque une avancée avec la mise en eau de retenue ce 18 juillet 2023. Soit quatre années après le début des travaux. Cette phase est partie pour durer un mois, afin de tester l’étanchéité et la solidité de l’ouvrage. D’une capacité de 420 MW, le barrage doit produire annuellement 2970 GWh, afin de renforcer l’offre énergétique locale de 30 %. Ce qui permettra de réduire la fracture dans l’approvisionnement des ménages et des entreprises ainsi qu’« une diminution des subventions liée à une sur-utilisation des combustibles et de l’empreinte carbone » ne manque pas de relever le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba. « L’énergie se situe au cœur de tout processus de développement. Sans elle, il ne peut y avoir d’industrie,
La mise en eau du barrage de Nachtigal est tout bénéfique pour l’intégration énergétique susceptible entre le Cameroun et le Tchad. Une partie de la production globale du barrage de Nachtigal sera remarquable vers le Tchad à compter de 2027. «Avec l’apport supplémentaire de Nachtigal dans le système électrique, le Cameroun sera donc en mesure de satisfaire cette demande extérieure de 150 MW», se enthousiasme le membre du gouvernement.
Cette ambition est adossée à la finalisation de la mise en place d’un réseau de transport long de 1300 kilomètres de haute tension, pour la relier à la ville de Bongor au Tchad. 786 km au Cameroun et 238 km au Tchad. Cela intègre notamment une ligne principale haute tension (HT) de 225 kV entre Ngaoundéré – Maroua – Kousséri (Cameroun) et N’Djamena (Tchad), d’une bretelle de ligne HT 225 kV entre Maroua (Cameroun), Bongor – Guelendeng- N’Djamena (Tchad), des postes de transformation HT/MT associés ainsi que des réseaux de distribution.
Le respect des échéances permettra par ailleurs au Cameroun de remplir ses engagements vis-à-vis du Tchad. Le chronogramme annonce scénarise ainsi la mise en service commerciale du barrage en septembre 2024, l’amélioration de la connexion de la partie septentrionale en 2026.
NL
«Toutes les préoccupations : des institutions spécialisées et nos programmes seront fusionnés pour élaborer un plan de stratégie de la Communauté»
Le programme économique régional (PER) le prévoyait et nous maintenons de le dire. Nous allons faire une révision de l’état d’exécution des projets prioritaires élaborés en 2010. Avant de commencer avec l’exécution de nouveaux programmes, nous devons savoir quel est l’état d’exécution de tous ces projets, pour voir quels sont les projets qui ont été exécutés et ceux qui ne le sont pas encore. Cela nous permettra de faire une reprogrammation. 2025 était une vision et elle continue de l’être.
Baltasar Engonga Edjo’o Après le point avec les institutions sous- régionales et au-delà de ce que vous avez dit jusqu’à présent dans le discours de clôture, quel est le dossier qui vous paraît le plus urgent et par lequel vous allez commencer?
En ce qui concerne la situation de retard ou de blocage dont souffre la Cemac en ce moment-ci, mes discours font partie de la pensée de l’individu. Ça fait aussi partie des projets que nous allons élaborer ensemble. C’est-à-dire l’équipe dirigeante de la Commission, afin de rattraper ce retard. Avec de la rigueur, nous avons une programmation des activités que nous allons exécuter au fur et à mesure. Pour ce faire, nous sommes en train d’identifier les aspects qui provoquent ce retard. Alors, nous allons chercher les financements, afin que toutes les actions prioritaires que nous prévoyons réaliser au cas où la Commission arrive à avoir des moyens, puissent être exécutées au fur et à mesure. Il y a des aspects qui ont eu un retard. Je ne peux pas oser donner des explications ici. Mais, nous connaissons tous les difficultés. Vous avez suivi les panels sur l’immigration ici à travers le commissaire qui a bien détaillé les plans de facilitation, soit des échanges, soit de la libre circulation. Et les structures chargées d’accélérer le processus de la libre circulation ont demandé un moratoire parce les études ont trop duré. Pourquoi? Parce qu’il n’y a pas eu un suivi-évaluation de notre côté. Les mandats pour accélérer certaines dispositions étaient les conditions pour arriver à la libre circulation. Celui qui était chargé de l’affaire était d’Interpol. C’est-à-dire des structures de contrôle et de la mise à disposition des instruments de voyage.Lire aussi : Financement des démembrements de la Cémac : la TCI, le nerf de la guerre
Cela dit, le passeport biométrique est déjà une réalité dans tous les États. Mais, pour que la libre circulation soit maintenant effective, il va falloir la construction des postes de contrôle au niveau des frontières terrestres, leurs équipements, ainsi que la formation des policiers des frontières. Tous les policiers de frontières doivent avoir une formation harmonisée pour éviter les traitements différents. Donc, les dispositions sont prises pour sortir de ce blocage.
Vous êtes sans ignorer qu’en Afrique centrale, la Cemac a un problème de compétitivité par rapport à la Cedeao. Comment est-ce que vous entendez gérer cela à partir de maintenant?
Notre équipe prévoit de travailler et de s’entretenir avec les présidents de la Cedeao et de l’Uemoa, pour voir plus loin les actions que nous pouvons développer ensemble. Vous savez dans le passé, il y avait de forts échanges entre la Cemac et l’Uemoa, quand il y avait la circulation parallèle du franc CFA de l’Afrique centrale et le franc CFA de l’Afrique de l’Ouest. Mais, les conséquences de cette libre circulation des billets des deux Banques centrales a fait que la Cemac était obligée de réaliser une étude, une réflexion pour freiner la libre circulation des billets parallèles dans un même espace. Donc, il y a des aspects sécuritaires, économiques, monétaires, qui prévoient que les deux communautés ne peuvent pas vraiment s’échanger librement sans passer par les structures du secteur bancaire, c’est-à-dire les établissements de banque. Il faut faire des échanges à travers des banques commerciales, mais pas dans les sacs. C’est ce qui se passait avant et cela avait un coup au niveau de la Banque centrale au moment de rapatrier nos billets qui sont déplacés dans une autre Zone. Donc, c’est la raison pour laquelle on a pris des dispositions pour éviter la libre circulation des billets de deux genres monétaires différents.Les institutions spécialisées et les agences d’exécution de la Cemac sont des structures qui concrétisent l’intégration régionale sur le terrain. Avec les difficultés de mobilisation du fruit de la Taxe communautaire d’intégration (TCI), quelles sont solutions, selon vous?
Les difficultés de collecte de la TCI ne freinent pas seulement les institutions spécialisées, mais aussi la Commission pour réaliser les programmes prévus dans son plan d’action. Raison pour laquelle il y a une mission de haut niveau qui est allée chercher le financement chez les partenaires financiers de l’Europe et d’autres zones. Tous les projets intégrateurs présentés aux partenaires financiers seront adoptés lors de la table ronde organisée à Paris en novembre 2023.Concernant l’épineux problème du déplacement des populations de la Cemac sur le plans aérien, peut-on s’attendre à la création de la compagnie Cemac au cours du quinquennat?
La compagnie aérienne Air Cemac était un projet proposé par l’organe supérieur de la Communauté. La Commission dans le passé a travaillé au-delà pour réaliser des structures qui n’ont pas abouti. Avec le temps et malgré les dépenses que les chefs d’État avaient consenties, l’organe supérieur a décidé d’annuler ce projet. Parce que les fonds mis à la disposition par les États étaient mal gérés. L’orientation de la création de cette compagnie aérienne était mauvaise. Air Cemac dans sa construction initiale était pour garantir les liaisons entre les capitales des pays membre de la Cemac. Ce qui était proposé à l’époque était pour faire la concurrence avec les autres compagnies aériennes. Le partenaire qui devait prendre une partie des actions de cette compagnie aérienne a abandonné le projet. Parce qu’il ne voulait pas de concurrence entre la compagnie Air Cemac et les autres compagnies européennes. Dans notre projet, nous n’avons pas encore réfléchi à la création d’une compagnie aérienne. Nous priorisons d’autres actions que nous allons élaborer ensemble et présenter à nos supérieurs pour son adoption. La Cemac peut soutenir une compagnie privée dans les six États, en essayant de revoir à la baisse certaines taxes qui peuvent pénaliser l’efficacité de cette compagnie.Plusieurs écoles et institutions supérieures appartiennent déjà à la Cemac. Peut-on attendre la création d’une université d’enseignement général?
Toutes les années, les recteurs des universités de l’Afrique centrale se réunissent. Il y a un projet piloté par la Commission de la Cemac. Celui d’essayer d’élever certaines universités au niveau des centres d’excellence universitaire de la Communauté. Les études sont en cours. Nous n’avons pas encore focalisé l’attention dessus. Les commissaires responsables de ces départements vont revoir les dossiers concernés et les actualiser en fonction des universités qui se sont inscrites pour une transformation en centre d’excellence universitaire communautaire. Le nouveau commissaire va dynamiser ce processus. Il ne s’agit pas de créer une université de la Communauté. Celles qui existent peuvent valablement former nos étudiants. Ce qu’on avait prévu pendant la réforme institutionnelle, c’est prioriser la libre circulation des étudiants inscrits dans les universités communautaires reconnues.S’agissant de la fusion entre la CEEAC et la Cemac, quelle est la place qu’occupera ce projet dans la nouvelle dynamique?
Les dirigeants de la Cemac sont en train de définir sur les projets prioritaires afin de dynamiser le processus d’intégration dans la zone Cemac. Pour la rationalisation des deux institutions, il y a un Comité de pilotage qui est créé et il y a aussi une partie des actions de la réforme de la CEEAC dont nous attendons qu’elles s’achèvent. Après l’adoption des textes révisés en 2020 à Libreville, il était question de créer encore d’autres institutions communautaires comme le parlement régional, la Banque de développement régionale, la Cour de justice régionale, la Cour des Comptes pour compléter la réforme de la CEEAC. Le Copil CERs piloté par un ministre de la sous-région est en train d’élaborer les textes qui vont aller au-delà, pour fusionner les deux institutions. Au niveau du Conseil des ministres, il y a un traité qui était adopté, mais qui sera complété lors du Sommet des chefs d’État. S’il y a une volonté politique des onze États membres de la CEEAC, l’Union économique peut être mise en application. Mais pour l’Union monétaire, il en faut encore du temps.La plupart des démembrements de la Commission de la Cemac éprouvent des difficultés structurelles qui en font des entreprises fondamentalement déficitaires et partant, inopérantes. Comment sortir de cet étau?
Ce n’est pas de la responsabilité de la Commission et encore moins des institutions communautaires de résoudre le problème du secteur privé. Les sociétés elles-mêmes vont jouer leur rôle d’acteur pour développer l’économie. Quant aux entreprises en difficulté, c’est à elles de sortir de cette crise. Ce n’est pas un projet communautaire. Nous somme une Commission et les institutions communautaires vont jouer le rôle d’assistance.Sur la politique d’intégration sous-régionale, êtes-vous optimiste pour la suite?
Bien sûr avec le dynamisme que nous allons entreprendre après cette réflexion, l’intégration sous- régionale sera renforcée. À condition que chaque responsable soit à la hauteur des défis, pour réaliser les actions prévues dans nos programmes qui seront élaborés dans la collégialité.Y a-t-il des innovations avec vous pour que les choses se concrétisent finalement?
Toutes les préoccupations manifestées par les institutions spécialisées et nos programmes seront fusionnés pour élaborer un plan de stratégie de la Communauté. Les actions et les préoccupations manifestées feront l’objet d’une prévision dans l’élaboration du budget 2024.Le Programme économique régional de la Cemac ambitionne en 2025 de faire de l’espace communautaire un espace émergent et intégré. Nous sommes à deux ans de cette échéance adoptée en 2010. Est-ce que ses objectifs seront atteints?
Le programme économique régional (PER) le prévoyait et nous maintenons de le dire. Nous allons faire une révision de l’état d’exécution des projets prioritaires élaborés en 2010. Avant de commencer avec l’exécution de nouveaux programmes, nous devons savoir quel est l’état d’exécution de tous ces projets, pour voir quels sont les projets qui ont été exécutés et ceux qui ne le sont pas encore. Cela nous permettra de faire une reprogrammation. 2025 était une vision et elle continue de l’être. Alors, quelles sont les actions qui ont été exécutées afin que la Cemac trouve une situation de satisfaction. On va évaluer, puis réajuster le PER.Quel est le regard de la Commission sur la crypto-monnaie au regard des mutations actuelles?
La problématique de la crypto-monnaie est une responsabilité de l’institut d’émission (Beac), qui réalise une réflexion et une étude à présenter à l’organe supérieur de la Communauté. Ce n’est pas la responsabilité directe de la Commission. Parce que le gouverneur de la Banque centrale a eu un mandat de travailler en concertation avec la Commission pour faire des propositions sur cette monnaie électronique. C’est une responsabilité directe de la Banque centrale pour faire des réflexions et apporter des propositions.Interview proposée par Diane Kenfack
Financement des démembrements de la Cémac : la TCI, le nerf de la guerre
Les bases de Baltasar Engonga Edjo’o
À l’appel du président de la Commission de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), Baltasar Engonga Edjo’o, les premiers responsables des instituti ons communautaires ont répondu tous présents, à Douala ce lundi 17 juillet 2023. La rencontre de prix de contact à la grand-messe, qui est d’ailleurs la première depuis la nomination de ces différents responsables sous-régionaux, marque l’ouverture d’un nouveau quinquennat de travail interne. «Cette rencontre que je veux cordiale pour des échanges sincères va nous permettre non seulement de nous connaître, mais aussi de définir la nouvelle ligne de conduite à tenir pour cette mandature», fait savoir Baltasar Engonga Edjo’o. À en croire le président de la Commission de la Cemac,
En s’adressant aux responsables de la Communauté dont il a la charge, l’Equato-Guinéen veut entreprendre une profonde réforme du mode de fonctionnement des institutions. Tout en suivant un crédo qui est celui de « reconquérir la renommée de notre Communauté vis-à-vis de nos États membres, de nos partenaires financiers et stratégiques et de nos populations ». À cet effet, le chef du gouvernement de la Cemac invite à «jouer un rôle pédagogique qui doit faciliter l’information à tous nos personnels, le secteur privé, les populations et les partenaires sur l’évolution de nos activités, les mesures prises, les difficultés rencontrées, ainsi que les propositions d’amélioration de l’efficacité de nos actions ».
Pour ce faire, trois sessions ont en effet permis aux responsables de la Cemac de tabler sur les problématiques de gouvernance de la Communauté. Les échanges étaient centrés sur le système juridique et institutionnel de la Cemac ; le fonctionnement, les missions et attributions des institutions spécialisées ; et la participation des institutions de formation dans le processus de l’intégration sous-régionale. Lire le zoom .
Diane Kenfack
La Commission propose également d’autres voies d’autonomisation des institutions communautaires.
Un gouvernement, un plafond. « Dans mon ouvrage, publié en 2008, je m’interrogeais sur les véritables raisons de la poursuite inlassable depuis tant d’années du processus d’intégration régionale. La réponse à ma question se trouve dans la vision du Programme économique régional (PER), qui comme vous le savez, poursuit l’ambition de faire de la Cemac en 2025 un espace économique intégré et émergent, où règne la sécurité, la solidarité, et la bonne gouvernance, au service du développement humain», commence par le postulant Baltasar Engonga Edjo’o, président de la Commission de la Cemac. À deux ans de cette échéance, le sous-financement de la Cemac se révèle être un obstacle majeur à l’atteinte de l’objectif. « Nos États peinent à rétrocéder la TCI collectée à la Communauté car eux-mêmes ont des problèmes. Cet argent n’est pas collecté et envoyé directement à la Commission.
Les institutions spécialisées et les institutions de formation vivent essentiellement de la subvention de la Commission de la Cemac. Ce qui est une difficulté surmontable pour le nouveau président de l’institution communautaire. Pour sortir de cette dépendance de la TCI, il exhorte les institutions à diversifier les sources de recettes à l’effet de fonctionner de façon autonome. « Les écoles de formation doivent aller vers l’autonomisation pour pouvoir financer leurs engagements et ne pas toujours être dépendantes de la TCI », affirme Baltasar Engonga Edjo’o.
Pour atteindre l’objectif de l’autonomisation, la création des sources de revenus propres est fortement favorisée, en plus des apports des partenaires financiers et des subventions. «Il est important pour nous de penser à des financements additionnels. C’est la raison pour laquelle il faut travailler avec les partenaires techniques et financiers pour bénéficier de leurs appuis. Même si on a la bonne volonté, on a besoin d’avoir une bonne gouvernance, du leadership, des ressources humaines formées et exécuter, mettre en place un mécanisme de suivi –évaluation, accompagner les équipes à pouvoir initier des activités génératrices de revenus et initier des projets à soumettre aux partenaires techniques et financiers ». À en croire le top management de la Commission, l’idée ici est que «chaque institution ait une mission et qu’elle puisse s’étendre en faisant soit des formations; créer des formations totalement nouvelles ; faire de l’expertise, la table de consultations; évaluer les programmes, aider d’autres à monter des projets», propose Pierre-Marie Tebeu, directeur général du Centre inter-États d’Enseignement supérieur en Afrique centrale (Ciespac). Aussi, « nous mettrons en place des mouvements d’accompagnement, de formation et de renforcement de capacités. N’hésitez donc pas, à déclarer vos effectifs. Car, nous devons identifier toutes les situations de sous-activité», ajoute le président de la Commission. directeur général du Centre inter-États d’Enseignement supérieur en Afrique centrale (Ciespac). Aussi, « nous mettrons en place des mouvements d’accompagnement, de formation et de renforcement de capacités. N’hésitez donc pas, à déclarer vos effectifs. Car, nous devons identifier toutes les situations de sous-activité», ajoute le président de la Commission. directeur général du Centre inter-États d’Enseignement supérieur en Afrique centrale (Ciespac). Aussi, « nous mettrons en place des mouvements d’accompagnement, de formation et de renforcement de capacités. N’hésitez donc pas, à déclarer vos effectifs. Car, nous devons identifier toutes les situations de sous-activité», ajoute le président de la Commission.
La Taxe communautaire d’intégration (TCI) sert à financer plus de 60 % des activités de la Cemac et elle n’est pas toujours payée par les États. En 2022, le Cameroun et le Gabon se sont acquittés de cette taxe fixée à 1% du volume des exportations de chacun des 6 pays membres. « La Commission de la Cemac est une émanation des États. Donc si les États ne veulent pas, ils ne financent pas la Communauté. Mais les États vont toujours financer. Ce sont les États eux-mêmes qui ont décidé de soustraire un pourcentage de l’activité douanière pour financer le budget de la Cemac», explique le patron de la Commission.
Pour limiter la distraction de l’effort communautaire au travers de dépenses injustifiées, le nouveau président de la Commission de la Cemac annonce un audit des ressources humaines et financières de la Communauté. Baltasar Engonga Edjo’o aura alors jusqu’en 2027 pour faire avancer différents dossiers. Parmi ceux-ci, la réactualisation du Programme économique régional, les projets d’infrastructures et la libre circulation des biens et des personnes dans la sous-région.
Institutions communautaires
Des difficultés à la peau
La réunion de prise de contact de ce lundi 17 juillet 2023 à Douala était l’occasion idéale pour les différents responsables sous-régionaux de faire un état des lieux de leurs entreprises.
Les institutions communautaires ont profité de la réunion de prise de contact du lundi 17 juillet 2023 à Douala pour parler de leurs difficultés de fonctionnement. Et selon les déclarations des différents responsables, les difficultés sont principalement financières. Le cas par exemple de la Commission internationale du Bassin Congo – Oubangui – Sanga (Cicos). Depuis le lancement de ses activités en 2004, le Cicos est confronté à plusieurs difficultés, notamment matérielles et financières. Plusieurs années, le secrétariat général du Cicos ne recouvre pas l’entièreté des dotations calculées aux différents budgets adoptés par les instances décisionnelles. Marie-Thérèse Itongo, secrétaire générale du Cicos, ne dispose pas de siège inscrit en zone Cemac. «Cela constitue un frein au développement total des actions engagées.
En outre, la faiblesse du recouvrement des contributions auprès des États membres ne permet pas à l’institution de s’acquitter des fonds de contrepartie dans les projets soumis elle est partie contractante. « Le non-respect des obligations contractuelles retarde l’exécution effective de certains projets en maturité. Les dépenses budgétaires de la Cicos se font chaque année en francs CFA, alors que les dépenses budgétaires se produisent soit en francs congolais, soit en dollar américain ou en euro. D’où, il se produit des pertes de change consécutives à des opérations de conversion ».Assa-AC
À l’Agence de supervision de la sécurité aérienne en Afrique centrale (Assa-AC), les difficultés sont également liées à l’insuffisance des ressources financières et humaines. L’état de risques dans lequel les activités aéronautiques concernant ou permettent directement l’exploitation des aéronefs est maîtrisé à un niveau acceptable. Il reste toutefois urgent de régler le problème de « l’effondrement du premier pilier de la supervision de la sécurité, à savoir le corpus législatif, réglementaire et de renforcement des capacités, ainsi que l’effondrement du second pilier de supervision de la sécurité à savoir la certification, la surveillance et la résolution des problèmes de sécurité», souligne Eugène Apombi, directeur général Assa-AC.CPAC
La réglementation commune sur l’homologation des pesticides en Afrique centrale adoptée en 2005 par les ministres sectoriels, qui confère au Comité inter-États des pesticides d’Afrique centrale (CPAC) la compétence exclusive de l’évaluation et de l’homologation des pesticides , n’est pas respectée à la lettre. Seize ans après sa création, le CPAC n’a organisé que quatre sessions d’homologation alors qu’il en faut au moins deux par an. Cette situation est le résultat d’une volonté forte des États à ne pas libérer une partie de leur souveraineté dans l’homologation des pesticides. «Le Cameroun continue ses homologations nationales qui ne respectent pas les normes internationales et exposent les populations et l’environnement à des risques énormes. La RCA, le Gabon et la Guinée-Équatoriale continuent à autoriser l’importation des pesticides sans homologation », affirme Bernard Boutsika Ngavet, le directeur général du CPAC. Il déplore également le manque de volonté franche des États sur les homologations communes comme en Afrique de l’Ouest ; le maigre budget attribué au CPAC dont 16 % payés aux activités scientifiques et techniques, et 84 % payés au fonctionnement (90 % aux salaires) ; l’insuffisance de l’allocation mensuelle de la TCI. et 84 % affectés au fonctionnement (90 % aux salaires); l’insuffisance de l’allocation mensuelle de la TCI. et 84 % affectés au fonctionnement (90 % aux salaires); l’insuffisance de l’allocation mensuelle de la TCI.Diane Kenfack
Identification des victimes de catastrophes et attentats terroristes: les stagiaires du CCPAC dans le bain
Une simulation a eu lieu ce 26 juillet 2023 au siège à Yaoundé du secrétariat permanent du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale, sous la supervision d’Esaïe Ovono Eyi Mezuia, le maître de céans, et des experts belges de l’ETAF-DVI.
La formation de quatre jours entamée le mardi 25 juillet dernier par les stagiaires du secrétariat permanent du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale (CCPAC) est entrée dans sa phase pratique. Depuis ce 26 juillet 2023, les 25 ressortissants de la sous-région qui y prennent part sont plongés dans des simulations pour tester leurs capacités en situation réelle. Ils sont répartis en quatre équipes par les experts belges du Centre européen de formation en sciences médico-légales actives et identification des victimes des catastrophes (ETAF-DVI). L’exercice d’identification des victimes de catastrophes ou d’attentats terroristes se fait sous la supervision générale de Esaïe Ovono Eyi Mezuia, secrétaire permanent du CCPAC.
Déroulé
«Aujourd’hui, nous sommes à la première étape. Il s’agit de la phase de relevage des corps où on les récupère». On retient également des explications de Christian Roger Decobecq et de Eddy François De Valck que la simulation consiste «à faire un balisage de la zone qu’on divise en plusieurs parties de manière à pouvoir recourir pour chaque corps qui sera numéroté, à une numérotation correspondant à la zone, de façon à situer automatiquement où on a retrouvé le corps».
À l’observation en effet, le site présente une configuration particulière qui laisse apparaître des zones numérotées bien identifiables. «Il y a sur le site un sentier battu par lequel tout le monde doit passer, si l’on veut se déplacer d’une zone à l’autre, et qui est destiné à éviter la contamination». Sur la possible existence de certaines dérogations, Christian Roger Decobecq est catégorique. «Tout le monde doit passer par ce sentier battu et accéder à sa zone. À partir de ce moment-là, on met un numéro sur le corps des victimes et on fait des photographies. Et ce sera toujours le même numéro qui va suivre le corps dans les différents processus d’identification».
La situation proposée aux stagiaires du CCPAC présente ce 26 juillet 2023 des corps carbonisés. «Ce que l’on fait est qu’on protège la tête en la mettant dans un sac et en le fermant pour éviter que les dents s’effritent et qu’on les perde sur le terrain». Après quoi, disent les experts, «on fait des photographies, on met autour du poignet un numéro (toujours le même pour chaque corps), on met le corps dans la housse, on met le formulaire de récupération dans un sac plastique dans la housse qu’on ferme et on envoie l’ensemble à la morgue provisoire, en attendant l’autorisation d’un magistrat par exemple, pour pouvoir évacuer le corps vers un hôpital».
Suite
Après la séance de débriefing de leurs performances, les 25 stagiaires seront soumis dès ce 27 juillet 2023 à un autre exercice. En l’occurrence l’examen post-mortem. Il s’agit de l’une des phases importantes de l’identification des victimes. Elle-même donne lieu à la confrontation des données ante et post-mortem. Avant la mise en place de la Commission d’identification. La cérémonie officielle de clôture du stage est prévue ce vendredi 28 juillet 2023.
Théodore Ayissi Ayissi
Identification des victimes de catastrophes et d’attentats terroristes : le CCPAC accueille 25 stagiaires
La formation de quatre jours a débuté ce 25 juillet 2023 à Yaoundé avec l’onction du délégué général à la Sûreté nationale et du secrétaire permanent du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale, Esaïe Ovono Eyi Mezuia. À la manœuvre, les experts du Centre européen de formation en sciences forensiques actives.
Quatre jours à compter de ce 25 juillet 2023. C’est le temps que va durer au siège à Yaoundé du secrétariat permanent du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale (CCPAC), une formation de 25 stagiaires venus de la sous-région. Elle porte sur l’identification des victimes de catastrophes et d’attentats terroristes avec l’appui technique des experts du Centre européen de formation en sciences médico-légales actives et identification des victimes des catastrophes (ETAF-DVI). Au regard «entre autre défis, de la remontée des attentats terroristes, ainsi qu’une gestion approximative des scènes de crimes ou de zones de crise, due essentiellement à un manque d’expertise et à l’inobservation des normes en vigueur en Afrique centrale», a relevé le représentant de Martin Mbarga Nguele, délégué général à la Sûreté nationale (DGSN).
Le constat de Richard Mekulu Atangana est partagé par Esaïe Ovono Eyi Mezuia. Le secrétaire permanent du CCPAC déplore également «l’absence des Unités spécialisées dans ce domaine en Afrique centrale, répondant aux normes universelles exigées et prenant en compte l’examen minutieux des empreintes digitales, la dentition et les prélèvements d’échantillons». Le responsable communautaire parle alors d’«un déficit qui suscite d’autant plus l’attention, compte tenu du contexte marqué par la volonté des chefs d’État de dynamiser la libre circulation des personnes et des biens en zone Cemac, ce qui induit nécessairement une forte mobilité des peuples de la Communauté».
Le ton est cependant donné depuis les 8 et 9 septembre 2022 par les chefs de police et les ministres en charge des questions de sécurité. Ils en étaient arrivés à la même conclusion lors de leurs assises statutaires consacrées à l’évaluation de la situation sécuritaire de notre région. Obligeant le Conseil des chefs de police du CCPAC «à inscrire dans le programme d’activités de l’exercice 2023, l’organisation du présent stage à l’intention des pays membres», se satisfait Esaïe Ovono Eyi Mezuia.
Contenus
Le représentant du DGSN et le secrétaire permanent du CCPAC se félicitent de la tenue de la session de formation et du contenu du programme élaboré par les experts belges. Christian Roger Decobecq et Eddy François De Valck ont en effet arrêté à l’intention des 25 stagiaires aux profils variés, une session articulée en six points. À savoir «la gestion de lieu de la catastrophe ou de l’attentat; le relevage des restes humains; la morgue et l‘installation des regroupements; les formulaires post et ante-mortem universels d’Interpol; la confrontation des données; et la commission d’identification», relève Richard Mekulu Atangana.
Et à en croire Esaïe Ovono Eyi Mezuia, il s’agira particulièrement «de se familiariser avec le guide ‘‘Identification des victimes de catastrophes’’ d’Interpol dont le procédé est le seul admis et reconnu au niveau international; des renseigner efficacement les formulaires ante et post-mortem; collecter avec respect et dignité les reste humains sur le lieu de la catastrophe; maîtriser les bases de la photographie médico-légale, collecter et bien répertorier les effets personnels des victimes, etc».
Premier jour
Ambiance très studieuse pour le premier jour de la session. «Cet après-midi, nous avons fait un exercice théorique sur la récupération des corps en cas de catastrophes. Donc, on leur a expliqué les différents périmètres, les différents responsables de disciplines, les balisages, la numération des victimes et comment on procède également à l’évacuation». Toujours selon Christian Roger Decobecq, «on a vu en même temps comment remplir le formulaire d’Interpol prévu pour la récupération des corps».
Il est prévu que l’approche pédagogique se focalise essentiellement sur la pratique afin d’assurer l’assimilation des techniques et connaissance apprises les stagiaires. «Des simulations seront faites en situation d’opération avec des équipements et matériels de travail appropriés, acquis par le secrétariat permanent du CCPAC», est-il indiqué. «Nos remerciements vont également à l’endroit de Madame la présidente de la Croix-Rouge camerounaise (CRC) qui a bien voulu mettre gracieusement à disposition, le matériel de son institution pour les besoins de la phase pratique et opérationnelle de cette formation».
Les 25 stagiaires n’ont donc aucune excuse. «Je vous invite à être particulièrement studieux et attentifs aux enseignements qui vont être dispensés pendant la durée de cette session afin de vous départir de toute approximation dans un domaine fortement encadré par des normes internationales et qui requiert la plus grande précision», a enjoint le représentant du DGSN. La formation s’achève le 28 juillet prochain.
Théodore Ayissi Ayissi
Retour de la Commission de la Cemac à Bangui: Malabo piaffe aussi d’impatience
La pression ne cesse de gagner en intensité au sujet du retour de la Commission de la Cemac à son siège originel à Bangui en République Centrafricaine (RCA).
Principale curiosité cette fois, les manifestations d’impatience viennent aussi désormais de Malabo où siège à titre provisoire l’institution sous- régionale. Un «dîner de travail a en effet été offert le 12 juillet dernier par le président de la Commission de la Cemac aux responsables des entreprises dépêchées par le président de la République de Guinée Équatoriale». À en croire Balatasar Engonga Edjo’o, il était question d’«évaluer les besoins liés aux travaux de réhabilitation du siège de l’institution communautaire et des locaux de l’École Inter-États des Douanes à Bangui».
Le dirigeant communautaire était appuyé dans cet exercice d’évaluation par Francial Giscard Baudin Libengue Dobele-Kpoka, commissaire en charge du département des Infrastructures et du Développement durable. Et il ressort des échanges que «le processus de retour imminent de la Commission et de l’EIED-Cemac à Bangui est en bonne voie», fait savoir un communiqué.
Bon timing donc pour le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, certainement soucieux de se débarrasser d’un colis de plus en plus encombrant. Au regard notamment des résolutions du dernier Sommet ordinaire des chefs d’État de la Cemac tenu le 17 mars dernier à Yaoundé. Et compte tenu des exigences de plus en plus pressantes du président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, président en exercice de la Cemac. La réalité actuelle étant que Malabo cumule, de fait, le siège et la fonction de président de la Commission. Contrairement aux dispositions communautaires existant en la matière.
TAA
Pont sur le fleuve Ntem : examen de passage devant les administrateurs de la Bad en bonne voie
Le projet de construction du pont multinational sur le fleuve Ntem, entre Campo (Cameroun) et Rio Campo (Guinée Équatoriale), et de facilitation du transport sur le corridor Libreville (Gabon), Bata (Guinée Équatoriale) et Yaoundé au Cameroun, a mobilisé du beau monde du 3 au 17 juillet dernier. Dans le viseur: «la confirmation des conclusions de l’Aide-Mémoire résultant de la précédente mission de préparation effectuée du 15 au 30 janvier 2023, en vue de préparer toute la documentation exigée pour la soumission du projet au Conseil d’administration de la Bad prévu se tenir pendant le 4e trimestre de l’année en cours», rapporte la Commission de la CEEAC.
Une mission conjointe s’est ainsi déployée pendant deux semaines dans ces deux pays de la sous-région. En plus de leurs représentants, l’attelage était constitué de la CEEAC, de la Banque africaine de développement (Bad), de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) et du Comité technique mixte du projet (CTM). L’exercice a surtout consisté à «confirmer les composantes du projet y compris les activités connexes en faveur des populations riveraines; visiter les sites d’implantation du pont, des voies d’accès et des Postes de contrôle frontaliers; et convenir avec les pays, du nombre de postes à retenir finalement», apprend-on.
La commissaire à la CEEAC en charge de l’Aménagement du territoire et des Infrastructures, Chantal Thérèse Mfoula Edjomo, et les autres membres de la mission ont également eu à cœur de régler d’autres aspects. En l’occurrence «finaliser les études environnementales et sociales; affiner l’estimation des coûts de chaque composante du projet et arrêter en définitive un plan de financement en précisant les activités à prendre en charge par la Bad, l’Union européenne, la Bdeac, ainsi que les contreparties nationales». Selon la Commission de la CEEAC, il ne restait plus alors qu’à «confirmer les arrangements institutionnels avec les administrations des deux pays».
À en croire toujours l’institution sous- régionale, «la mission a atteint les objectifs contenus dans les Termes de référence (TDR). Elle a pris en compte l’inclusion dans le projet d’un volet dédié à la promotion du secteur privé dans la zone, notamment en évaluant les conditions nécessaires à la valorisation par le secteur privé des infrastructures routières, socio-économiques et du pont à construire à la frontière entre les deux pays». Il apparaît dès lors que «le dossier de financement de ce projet pourra être soumis au Conseil d’administration de la Bad pendant le dernier trimestre 2023 pour approbation. Et le lancement des travaux de construction du pont pourrait intervenir à la fin du premier trimestre 2024», apprend-on.
Théodore Ayissi Ayissi
Union douanière et Plan d’industrialisation: les nouvelles bornes du marché commun
Lourde responsabilité que celle des experts réunis du 18 au 21 juillet dernier à Libreville.
Ils avaient pour mission de mener des réflexions sur le périmètre et les contours de «l’Union douanière et le Plan directeur d’industrialisation et de diversification économique de l’Afrique centrale», indique la Commission de la CEEAC à l’initiative de la rencontre. Deux défis majeurs sont alors à relever. «Celui de l’intégration commerciale et de l’édification d’un marché commun régional porteur d’opportunités pour les entreprises et les populations, d’une part, et celui du développement des capacités productives nécessaires au renforcement de la compétitivité et du positionnement des économies sur les marchés régionaux et internationaux», souligne François Kanimba. Le commissaire au Marché commun, Affaires économiques et financières représentait le président de la Commission de la CEEAC à l’ouverture des travaux.
Le portrait-robot attendu du marché commun sous- régional résoudrait en effet bien des problèmes. La conquête de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) faisant partie de ceux-là. L’élaboration d’une stratégie régionale est logiquement inscrite dans le mandat des experts des onze pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale. Elle est entre autres commandée par le contexte économique régional et mondial. Les initiateurs des travaux évoquent notamment «la dynamique accentuée de la formation des regroupements économiques, et la nécessité pour les pays d’Afrique centrale dont les économies sont extraverties et soumises constamment à des chocs exogènes, de relever les défis pour leur intégration dans les économies continentale et mondiale».
Les initiatives déjà entreprises sur ce terrain par la Commission de la CEEAC ont logiquement servi de base de travail. Les experts de la sous-région ont ainsi pu, en s’en inspirant, «insuffler un nouvel élan au processus d’intégration économique et commerciale en Afrique centrale». À la satisfaction de Yves Fernand Manfoumbi. Le ministre gabonais du Commerce, des Petites et Moyennes entreprises a présidé l’ouverture des travaux. L’on retient en particulier de ses félicitations adressées à la Commission de la CEEAC «pour avoir pris l’initiative d’organiser cette réunion qui prépare la première session du Comité technique ministériel spécialisé Marché commun, Affaires économiques, monétaires et financières qui se tiendra dans les prochaines semaines», a-t-il annoncé.
Théodore Ayissi Ayissi
Montage de projets: Ista-Cemac offre son expertise à E3M
Renforcement des capacités et montage des projets. Il en a beaucoup été question ce 14 juillet 2023 à Moanda au Gabon.
Signature de la convention de partenariat Ces deux enjeux constituent la substance du partenariat qui lie désormais l’Institut sous- régional multisectoriel de Technologie appliquée, de Planification et d’Évaluation des projets (Ista – Cemac) et l’École des Mines et de la Métallurgie de Moanda (E3M). La cérémonie de signature de la convention y relative a réuni vendredi de la semaine dernière dans cette ville gabonaise, Evariste Evane, directeur général de l’Ista-Cemac, Christian Boupassia, administrateur directeur général de E3M. Le paraphe des documents s’est déroulé sous le regard de l’ensemble des membres du Conseil d’administration de l’E3M et du directeur général de la Compagnie minière de l’Ogoué.
L’Ista-Cemac est en plein dans son rôle en acceptant ce partenariat. L’institution spécialisée de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale a en effet vocation à renforcer les compétences des six États membres afin de leur permettre de mieux contrôler leurs projets de développement à caractère socioéconomique. Elle revendique par ailleurs une expérience de plus de 40 ans. L’Ista-Cemac ayant été créée en 1980. Tous ces éléments et atouts ont certainement été pris en compte par l’E3M. Place désormais à la mise en œuvre de ce nouveau partenariat.
TAA
Feuille de route du quinquennat et gouvernance communautaire: les institutions de la Cemac appelées sous le drapeau
Le gouvernement de la Commission de la Cemac à la rencontre des premiers responsables des institutions, organes, institutions spécialisées et agences d’exécution de la Communauté.
Les dernières instructions du président en exercice de la Cemac au président de la Commission Voilà en une image, le cliché de la prise de contact à suivre ce 17 juillet 2023 dans la capitale économique du Cameroun. Sur le contexte des assises, la Commission de la Cemac ne fait pas de mystère. L’institution sous- régionale fait le lien avec «la prestation de serment du nouveau gouvernement de la Communauté le 2 juin 2023 et la vague d’installations des Premiers responsables des institutions communautaires intervenues depuis le 17 mars 2023, date de leur nomination par la Conférence des chefs d’État». Une connexion est également établie avec la situation économique et sécuritaire de la sous-région.
Ce qui place le programme d’action triennal 2023-2026, à élaborer, au cœur de l’initiative du président de la Commission de la Cemac. Baltasar Engonga Edjo’o entend l’articuler, en collégialité avec son équipe et en collaboration étroite avec les autres institutions sous- régionales, autour de deux principaux objectifs. D’un côté, «la restauration de la crédibilité de la Commission» et de l’autre «le renforcement de l’efficacité et de la légitimité de son institution», apprend-on. Il devrait donc au cours de ces travaux se «dégager une feuille de route. Elle est censée clarifier la vision et identifier les axes stratégiques qui serviront de boussole à chaque dirigeant d’une institution communautaire», annonce déjà la Commission de la Cemac.
Un mot d’ordre précède en effet la rencontre institutionnelle de Douala et confirme sa raison d’être: «place au travail». L’exigence de la collégialité vient ensuite inciter à «apprendre à mieux se connaître, mais aussi et surtout à impulser une nouvelle dynamique à l’action communautaire, face aux multiples défis économiques, sociaux, environnementaux, et dans bien d’autres domaines, auxquels font face les États membres». On a la conviction à la Commission de la Cemac que «les conclusions attendues de cette grand-messe dessineront à coup sûr, les contours du nouveau quinquennat qui se profile à l’horizon pour l’Afrique centrale», est-il indiqué. Un programme détaillé présente déjà l’ordonnancement des différentes séquences de la rencontre.
Exposés
La prise de parole introductive de Baltasar Engonga Edjo’o devrait achever de planter le décor. C’est au président de la Commission de la Cemac qu’il est laissé le soin de fixer le cap. À la lumière, entre autres, des récentes directives reçues du Pr Faustin Archange Touadéra, président en exercice de la Cemac. Trois sessions portant sur les problématiques de gouvernance de la Communauté vont ensuite prendre le relais. En l’occurrence celle sur «le système juridique et institutionnel de la Communauté avec pour axes d’intervention principaux, le rôle et les missions de la Commission, le contrôle démocratique des institutions communautaires, le respect du droit dans l’application des textes communautaires et enfin le contrôle juridictionnel des finances publiques de la Cemac». À en croire le programme, cet exposé du vice-président de la Commission, Charles Assamba Ongodo, est prévu dans le cadre de la session préliminaire. Autant qu’un autre exposé général présenté par le Pr Pierre-Marie Tebeu, directeur général du Ciespac. Celui-ci a trait à «la mobilisation des ressources additionnelles de financement des IS-ISF, en vue de leur progressive autonomisation», peut-on lire.Une autre séquence va s’appesantir sur «les missions et attributions des institutions spécialisées de la Communauté. Elles vont mettre en scène trois d’entre elles. L’ASSA-AC pour scruter à la loupe la supervision aérienne en Afrique centrale; le CCPAC pour entrer dans les méandres de la criminalité comme obstacle à la libre circulation dans la sous-région; et enfin la CICOS pour naviguer dans les secrets des eaux intérieures et découvrir les niches d’une meilleure gestion des ressources en eau».
La dernière plateforme d’échange se structure autour du processus d’intégration régionale. L’ambition à ce stade est la mise en exergue de «la participation des institutions de formation dans le processus. Il sera question d’examiner l’impact des formations délivrées sur les capacités des États à monter des projets de développement viables, à disposer des cadres moyens et supérieurs dans le domaine des statistiques, ainsi que des douaniers et acteurs économiques compétents qui peuvent répondre aux attentes liées au développement de la sous-région», est-il expliqué.
Le président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac), Dieudonné Evou Mekou, figure parmi les personnalités attendues à Douala ce 17 juillet 2023. Il est le président de séance de la session 1 des travaux, sur le système juridique et institutionnel de la Communauté.
TAA et et Diane Kenfack
Retraite ministérielle annoncée : tapis rouge à la nouvelle Communauté
Un Conseil des ministres du Copil CER-AC va se tenir dans la foulée. Il ne restera plus au président Paul Biya qu’à convoquer ses pairs pour signer l’acte de décès de la CEEAC, de la Cemac et de la CEPGL. L’horizon 2023 toujours tenable.
Agenda chargé en vue pour Alamine Ousmane Mey, président du Copil CER-AC Une retraite ministérielle à la suite du Sommet des chefs d’État de la CEEAC pour exclusivement faire le point de la rationalisation des CERs. C’est l’un des premiers effets boomerang des agissements du président de la Commission de la CEEAC pendant les travaux de Libreville. Des sources bien introduites renseignent que la rencontre n’était pourtant pas prévue. Elle s’est imposée aux ministres et au Copil CER-AC suite aux protestations du Cameroun. «La retraite ministérielle va donc se tenir pour que tout le monde soit au même niveau d’information. Les travaux consisteront certainement à présenter les textes qui régissent le Copil, ainsi que le communiqué final donnant mandat au président camerounais», annoncent certaines indiscrétions.
Des textes
La rationalisation des CERs et l’option d’une fusion-constitution plutôt qu’une fusion-absorption en Afrique centrale ne sont pas une initiative personnelle du président camerounais. Il y a à l’origine du mandat du président Paul Biya, une déclaration de ses pairs en date de 2007 et invitant «les présidents en exercice de la CEEAC et de la Cemac à mettre en place un Comité de pilotage». Interviendra ensuite le communiqué final d’octobre 2009 à Kinshasa. Lequel est finalement consacré au plan juridique par la décision conjointe du 31 mars 2015 signée par les présidents en exercice de la CEEAC et de la Cemac, Ali Bongo Ondimba du Gabon et Idriss Déby Itno du Tchad (de regrettée mémoire). C’est la naissance du Copil CER-AC.L’option de la fusion-constitution est ensuite arrêtée par les experts (parmi lesquels ceux de la CEEAC), puis validée par le président dédié. Le Traité constitutif de la nouvelle Communauté, fruit une fois de plus des concertations entre experts de la sous-région, est validé le 11 août 2022 par le Conseil des ministres du Copil/CER-AC. Le document a reçu l’onction de l’Union africaine et est désormais sur la table du chef de l’État du Cameroun.
Mais alors que le processus est dans sa phase finale et que l’horizon 2023 reste tenable pour l’avènement d’une CER unique dans la sous-région, la Commission de la CEEAC brille par sa mauvaise volonté. En remettant constamment en cause et sans fondement juridique, le mandat confié au président camerounais par ses pairs.
Des progrès appréciables sont par contre enregistrés du côté de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL) pourtant réfractaire au départ. «La CEPGL avait refusé en 2017 d’intégrer le processus. En 2022, elle est revenue sur sa position et a intégré la rationalisation. En témoigne le déploiement du secrétariat technique du Copil/CER-AC du 17 avril au 4 mai dernier dans cette Communauté», confirme le Dr Patrice Libong.
La Commission de la Cemac est pour sa part pleinement engagée depuis le début dans le processus. Le leadership du Pr Daniel Ona Ondo aura en la matière été déterminant.Conseil des ministres
Une nouvelle session du Conseil des ministres du Copil/CER-AC devrait être organisée dans les prochaines semaines. «Elle devait se tenir en fin juillet à Yaoundé, mais l’organisation de la retraite ministérielle est venue inverser les priorités», révèlent plusieurs sources au Copil. Le principal point au menu: la validation du Plan de transition vers la nouvelle Communauté. Un document de 14 pages est déjà prêt et sera soumis à la sanction des ministres, puis à celle des chefs d’État, avant d’être endossé par le président Paul Biya.Mais avant cela, il est également attendu de l’instance sous-régionale qu’elle planche sur «le projet d’acte d’adhésion de la CEPGL au processus de fusion CEEAC/Cemac; et sur le projet de décision relatif à l’élargissement du secrétariat technique du Copil/CER-AC», apprend-on.
Lire aussi : Exclusion du Copil/CER-AC des travaux des experts : incident diplomatique et protestation du Cameroun
Toujours en perspective: «l’examen et la validation des autres projets de l’architecture institutionnelle de la nouvelle CER déjà validés par la Cellule des experts en ses sessions du 9 au 13 novembre 2020 et du 24 au 28 mai 2021», est-il aussi indiqué.
Sont précisément concernés, «la convention régissant la Cour de Justice et des Droits de l’Homme; la convention régissant le Parlement; le protocole régissant la Haute autorité monétaire de l’Afrique centrale; et le protocole régissant la Haute autorité des marchés financiers de l’Afrique centrale». Après quoi, le président Paul Biya pourra convoquer ses pairs et acter la création de la nouvelle Communauté. Conformément à l’annonce faite lors de la Conférence des chefs d’État de la Cemac en 2019 à Ndjamena.
Théodore Ayissi Ayissi
Dernier pointage de la Fusion
La CEPGL intègre le processus
La rationalisation des Communautés économiques régionales en Afrique centrale placée sous la présidence dédiée de Son Excellence Paul Biya, président de la République du Cameroun, a récemment franchi un nouveau cap avec l’intégration de la Communauté économique des Pays des Grands Lacs (Burundi, RDC et Rwanda) au processus de fusion de la CEEAC et de la Cemac. Dit autrement, la fusion en cours ne concerne plus seulement la CEEAC et la Cemac, mais également la CEPGL.
Suite aux instructions du ministre burundais des Affaires étrangères au secrétariat exécutif permanent de la Communauté économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL), le ministre Alamine Ousmane Mey, président du Conseil des ministres du Copil/CER-AC a dépêché auprès des institutions et des États membres de la CEPGL (Burundi, RDC, Rwanda) une mission de travail du secrétariat technique conduite par le Dr Patrice Libong Badjan, coordonnateur dudit secrétariat. Cette mission a séjourné dans les Grands Lacs du 17 avril au 4 mai 2023 avec pour objectif la rencontre des autorités des trois pays membres de la CEPGL (Burundi, RDC, Rwanda) et les institutions de la CEPGL que sont le secrétariat exécutif permanent, SINELAC, EGL, BDEGL, en vue de l’intégration de cette Communauté au processus de fusion des CERs en cours en Afrique centrale.
Cette évolution fait suite aux résolutions de la 5ème réunion du Conseil des ministres du Copil/CER-AC tenue les 11 et 12 août 2022. Ce Conseil composé des ministres des 11 États de l’Afrique centrale en charge de l’Intégration régionale, des Affaires étrangères et des Finances avait validé le projet de Traité constitutif de la nouvelle Communauté économique régionale devant remplacer la CEEAC, la Cemac et la CEPGL. Les ministres avaient transmis ledit projet de Traité validé avec avis favorable au président dédié, Son Excellence Paul Biya, en vue de son adoption par les chefs d’État de l’Afrique centrale au cours d’un Sommet conjoint CEEAC/Cemac/CEPGL qui doit consacrer la naissance de la nouvelle Communauté économique régionale de l’Afrique centrale en cette année 2023.
Au cours également dudit Conseil, les ministres avaient recommandé qu’avant l’organisation par le Président Paul Biya du Sommet conjoint, que les actions ci-après, soient menées à savoir: l’élaboration du Plan de transition du passage des anciennes Communautés économiques régionales à la nouvelle Communauté et l’intégration de la CEPGL dans l’architecture de la nouvelle Communauté économique régionale.Dans le cadre de la mise en œuvre de ces recommandations, le ministre burundais des Affaires étrangères, président du Conseil des ministres de la CEPGL a instruit le secrétariat exécutif permanent de la CEPGL d’autoriser le secrétariat technique du Copil/CER-AC a effectué une mission de travail au sein de toutes les institutions de la CEPGL en vue de collecter les données pour l’intégration de celle-ci à la nouvelle architecture institutionnelle de l’Afrique centrale. Ceci en attendant la décision de l’instance décisionnelle de la CEPGL, à savoir la Conférence des chefs d’État, comme ce fut le cas pour la CEEAC et la Cemac dont les présidents en exercice ont signé le 31 mars 2015, une décision conjointe portant création, organisation et fonctionnement du Comité de pilotage de la Rationalisation.
Cette intégration de la CEPGL au processus de rationalisation des CERs engagé en Afrique centrale illustre la détermination des pays de l’Afrique centrale à mettre sur pied une seule et unique Communauté économique régionale au sein de la sous-région, en remplacement des trois anciennes CERs que sont la CEEAC, la Cemac et la CEPGL, conformément aux prescriptions de l’Union africaine.
Bobo Ousmanou et TAA
Exclusion du Copil/CER-AC des travaux des experts : incident diplomatique et protestation du Cameroun
Le général Verissimo et la stratégie du fait accompli
Le dernier Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) s’est tenu le 1er juillet 2023 à Libreville. Cette 23ème session ordinaire a une fois de plus été l’occasion de prendre la mesure des prétentions du président de la Commission à l’égard du processus déjà en phase terminale de la rationalisation des CERs. Gilberto Da Piedade Verissimo s’est en effet personnellement illustré par plusieurs manœuvres visant à écarter de l’ordre du jour des travaux, la question de la transition vers la nouvelle Communauté. Le champ étant désormais libre, le dirigeant communautaire a alors pu facilement obtenir des chefs d’État présents dans la capitale gabonaise, le parachèvement institutionnel de la CEEAC.
Il y a chez le président de la Commission une constance. «La CEEAC est convaincue qu’une rationalisation faite autour d’elle, sous la modalité de la fusion-absorption des trois CERs existantes a plus de chance de réussir. Il n’a jamais été question de la disparition de la CEEAC et de son remplacement par une autre institution. On parle toujours de la réforme de certains de ces organes», a-t-il déclaré par personne interposée le 11 août 2022 à Yaoundé. C’était lors du cinquième Conseil des ministres du Comité de pilotage de la rationalisation des Communautés économiques régionales en Afrique centrale (Copil/CER-AC).
Le sprint engagé depuis lors par le général angolais prend dès lors tout son sens. Il consiste à «mettre le président camerounais, président dédié de la rationalisation, devant le fait accompli pour rendre inutile la finalisation du processus de fusion-constitution», disent certaines expertises. Mais la manœuvre de fin juin-début juillet dernier qui se voulait une victoire de prestige du dirigeant communautaire sur le président Paul Biya, s’est au final révélée être un coup d’épée dans l’eau. Le marathon de la rationalisation des CERs d’Afrique centrale tirant déjà vers sa fin. Lire le zoom.
Théodore Ayissi Ayissi
La délégation camerounaise conduite par le ministre des Relations extérieures obtiendra du Conseil des ministres de la CEEAC, la promesse de l’organisation prochaine d’une retraite ministérielle pour faire le point du processus de la rationalisation.
La partie visible de l’iceberg Un incident diplomatique! L’expression est du coordonnateur du secrétariat technique du Comité de pilotage de la rationalisation des CERs d’Afrique centrale (Copil/CER-AC). À en croire le Dr Patrice Libong, elle est celle qui qualifie le mieux le traitement à lui réservé pendant les travaux préparatoires du dernier Sommet des chefs d’État de la CEEAC. «J’ai été chassé des travaux du Comité Inter-États des experts (CIEE). J’étais en salle comme d’habitude et j’ai été surpris que la Commission de la CEEAC me demande de sortir en me signifiant que la rationalisation n’a pas sa raison d’être en ce lieu». Toujours selon les dires du diplomate, «ils sont venus me dire: monsieur, si vous ne sortez pas, on va appeler les vigiles pour vous mettre dehors. En d’autres termes, ils étaient dans une stratégie de décapitation de la rationalisation». Il s’en est suivi une dénonciation de cette éviction auprès de madame l’ambassadeur du Cameroun au Gabon. Et elle a donné lieu à des protestations au sein de deux instances de la CEEAC. À la dimension de ce qui apparaît alors aux yeux de la délégation du Cameroun à Libreville, comme un nouvel affront au président Paul Biya, président dédié de la rationalisation des CERs d’Afrique centrale.
Protestations auprès du Corep
Edith Félicie Noëlle Ondoua Ateba née Ngaeto Zam prend dans un premier temps les choses en main. La diplomate camerounaise porte le problème à l’attention du Comité des représentants permanents (Corep). «L’ambassadeur du Cameroun a demandé des éclairages à propos du fait que les représentants du Copil CER-AC aient été chassés de la réunion du CIEE». Le rapport du Corep daté du 28 juin 2023 contient également les réponses apportées à ces préoccupations au sein de cette instance. «Selon les textes, les organisations ne peuvent assister aux réunions des organes de la Communauté que lorsqu’elles sont formellement invitées», fait observer la Commission de la CEEAC. Pourtant, «le coordonnateur du secrétariat technique du Copil/CER-AC prend part depuis des années aux travaux de la Cemac et de la CEEAC, sans problème», confirment plusieurs témoignages. D’où la question adressée à la Commission de la CEEAC par l’ambassadeur du Cameroun: «que voulez-vous cacher au Copil, alors que ses représentants auraient pu assister aux travaux?», s’interroge-t-elle. Au vu notamment «des avancées enregistrées dans la démarche de la rationalisation dont la présidence dédiée a été confiée au président de la République du Cameroun», est-il relevé. Le rapport fait enfin savoir que «le président de séance de la réunion du CIEE a fini par regretter cet incident qui a échappé au Bureau de la réunion». Sans que cela n’apaise pour autant les plénipotentiaires du Cameroun.Conseil des ministres.
La diplomate camerounaise est appuyée dès leur arrivée dans la capitale gabonaise par le ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex) et le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), chargé de la Planification. Lejeune Mbella Mbella et Paul Tasong inscrivent l’incident à l’ordre du jour du Conseil des ministres de la CEEAC. Les deux membres du gouvernement camerounais font en outre observer que «le président du Copil CER-AC, Alamine Ousmane Mey, avait demandé l’insertion dans l’agenda des travaux, du point relatif au plan de transition vers la nouvelle Communauté, et qu’on n’en a pas tenu compte». C’est pour eux la preuve par quatre qu’«il y a une tentative de neutraliser la rationalisation», pense savoir le coordonnateur du secrétariat technique du Copil.Leur sortie musclée va finalement se solder par l’adoption par les ministres de la CEEAC de deux principales résolutions. «Dorénavant, le coordonnateur du secrétariat technique du Copil doit prendre part à tous les travaux de la CEEAC. Et il doit être organisé une retraite ministérielle sur la rationalisation des CERs», apprend-on. Seule la dernière figure cependant dans le communiqué final.
Gabon
Le Gabon n’est pas épargné par la volée de bois verts de la délégation camerounaise. «Il s’est dit étranger à l’incident diplomatique, tout en le regrettant aussi. Ses représentants ont vu les délégués du Copil en salle et ne savent pas ce qui s’est passé. Donc, cela ne les engage pas», est-il expliqué. Mais il y a un problème de fond.
«Le Gabon agit en sous-main. Cet État veut conserver le siège de la nouvelle Communauté à Libreville. Seulement, ses dirigeants s’y prennent très mal. Ils s’appuient sur l’Angolais, qui ne défend même pas la position de son pays, pour faire un passage en force. Ils auraient pu engager des négociations en coulisses», déplorent certains observateurs avertis.Aboutissement de la réforme de la CEEAC
Vers une inflation institutionnelle coûteuse aux États
La difficile conjugaison en perspective de la CCI et de la TCI dans un contexte de rareté des ressources rappelle l’urgence de la fusion et interroge sur l’opportunité du parachèvement institutionnel à la CEEAC.
Le parachèvement institutionnel se précise à la CEEAC. «Au terme de ses délibérations, la Conférence des chefs d’État a adopté le protocole relatif au Parlement communautaire de la CEEAC; à la Cour des comptes communautaires; et les décisions portant adoption du règlement révisé de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, et du règlement intérieur révisé du Conseil des ministres, etc.», renseigne le communiqué final du dernier Sommet des chefs d’État. Selon les plans de la Commission de la CEEAC, le protocole relatif à la Cour de Justice devrait également être adopté au cours d’une session ultérieure.
Autant d’institutions dont le fonctionnement doit être financé par les États. Les dirigeants de la sous-région réunis à Libreville ont d’ores et déjà relevé «l’importance de l’opérationnalisation du mécanisme de la Contribution communautaire d’intégration (CCI) en vue de doter la Communauté de moyens financiers autonomes appropriés pour la réalisation durable de ses programmes et projets intégrateurs». Les chefs d’État ont pris «acte du paiement d’une partie des arriérés de contribution par certains États membres et de l’annonce faite par d’autres dans ce sens». Et à en croire le communiqué final, ils ont en outre «exhorté les États qui n’ont pas encore inséré la CCI dans leurs lois de finances à le faire et à mettre en œuvre intégralement ce mécanisme».
Trésorerie
Avec cette nouvelle configuration, l’Afrique centrale est plus que jamais en proie à une inflation institutionnelle tant redoutée et pourtant au fondement de la fusion des CERs. Puisqu’il s’agit par exemple pour les pays de la Cemac de fournir un effort supplémentaire de mobilisation de ressources. Dans un contexte marqué par une persistance des effets de la Covid-19 et la survenue de la guerre en Ukraine. Une évaluation objective des finances publiques permet en effet de constater que ces pays croulent déjà sous le poids d’une dette (sociale et arriérés de TCI-Taxe communautaire d’intégration) évaluée à fin octobre 2022 à plus de 120 milliards FCFA. Ce qui pose la question de l’opportunité du parachèvement institutionnel. Surtout au moment où l’on s’achemine déjà vers la fin du processus de fusion.La facture de l’aboutissement de la réforme tant souhaité par le président de la Commission de la CEEAC et acté par les chefs d’État sera donc très salée. Toutefois, il n’y aurait pas d’inquiétudes à se faire selon certaines expertises. Car à les croire, «le processus de rationalisation s’achèvera bien avant que les nouvelles institutions de la CEEAC ne puissent fonctionner».
Le Copil/CER-AC ne se sent pas non plus menacé par cette nouvelle donne. «La rationalisation est un processus déconnecté des trois Communautés. Tant qu’elle n’a pas encore abouti, chaque Communauté continue à fonctionner normalement, y compris en continuant à créer des institutions. La Cemac s’est réformée, la CEPGL a aujourd’hui l’accord d’Addis-Abeba pour le faire», entend-on dire. «C’est au Copil de faire avancer l’agenda et de présenter le projet de Plan de transition. Les ministres ayant voulu que le Traité de la nouvelle Communauté ne soit pas adopté sans ce Plan qui doit être soumis à leur prochaine réunion», est-il expliqué. Les lignes devraient bouger dans les prochaines semaines.
TAA
Fotrac 2023: au cœur de l’agenda des institutions partenaires
La ville de Kyé-Ossi située dans la zone des trois frontières entre le Cameroun, la Guinée Équatoriale et le Gabon est sous les feux des projecteurs dès ce 17 juillet 2023.
Quelques délégations déjà présentes au Cameroun En effet, la 14ème édition de la Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale (Fotrac), amenée par la promotrice Danielle Nlaté, ouvre officiellement ses portes. Au menu de cet événement intégrateur, des tables rondes et débats sur les thématiques précises. En l’occurrence la libre circulation des biens et des personnes à l’aune de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Différents exposés vont ponctuer l’événement. Entre autres: les défis et opportunités de la mise en œuvre de la Zlecaf en Guinée Équatoriale. Cette séquence sera animée par Cipriano Micha Nkulu, fonctionnaire du ministère du Commerce, négociateur en chef de la Zlecaf dans ce pays de la sous-région Afrique centrale. En outre, on aura un exposé sur le processus d’intégration de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et sur la mise en œuvre de la facilitation des échanges toujours sur le sol équato-guinéen.
Le Gabon, dans ce bal d’idées, entend entretenir le public sur la sécurité alimentaire. Le Cameroun, quant à lui, à travers le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom), se propose d’organiser une session le jeudi 27 juillet 2023 à 11 heures avec tous les maires et le président de la région du Sud. Ce sera sur le thème: «Le programme d’appui au développement des communes frontalières, une opportunité de la mise en œuvre de la Zlecaf». La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) sera également de la partie, aux côtés d’autres institutions sous- régionales de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’ouest.
Olivier Mbessité
Corridor Yaoundé-Enugu: des avancées sur le chantier Babadjou-Bamenda
Il y a des progrès sur le chantier routier Babadjou-Bamenda. Le ministre camerounais des Travaux publics (Mintp), en visite d’évaluation sur le terrain, les a touchés du doigt le 4 juillet dernier.
L’axe routier situé sur le corridor Yaoundé-Enugu, reliant le Cameroun au Nigéria, est déjà praticable sur près de 15 kilomètres. Emmanuel Nganou Djoumessi a notamment pu les parcourir sur le tronçon Babadjou-Matazem, lequel a été sélectionné pour bénéficier des premières couches de bitume. À en croire le membre du gouvernement, il y a lieu de se satisfaire des avancées enregistrées sur ce chantier grandement impacté par la crise socio-politique dans les régions anglophones du Cameroun. D’autant que le rythme des travaux permet d’envisager la livraison du chantier dans les douze prochains mois. «Les travaux s’exécutent convenablement, il n’y a pas la moindre interruption», affirme le Mintp.
De bon augure donc pour la fluidité du trafic ou la densification des échanges transfrontaliers entre le Cameroun et le Nigéria, sans oublier une mobilité plus avenante entre les villes et localités camerounaises desservies par cette route. L’occasion également pour le membre du gouvernement d’exprimer sa gratitude à l’endroit de tous les acteurs impliqués dans la réussite de ce chantier. D’abord à l’intention de l’entreprise camerounaise Bun’s et de la mission de contrôle Studi Cameroun. Mais également à l’endroit des forces vives des localités traversées par l’axe routier. «Je voudrais dire mes sincères encouragements aux autorités publiques locales, administratives, municipales, forces vives et élus locaux pour l’acceptabilité sociale de ce projet», insiste Emmanuel Nganou Djoumessi. Le ministre des travaux publics y relève tout de même certaines contraintes. En particulier «celle des pluies qui interviennent de part et d’autre. Mais également les pénuries de carburant qui ont quelques fois retardé les travaux». Autrement dit, pour le Mintp, il n’existe plus de gros obstacle de nature à remettre en cause le bel optimisme suscité par l’évolution du chantier. «On est d’ailleurs en train de poser la couche de base de grave bitume au Pk 13.500», constate-t-il pour s’en féliciter.
Théodore Ayissi Ayissi
« Collectivement, nos Etats représentent un vaste marché regorgeant d’énormes ressources humaines et naturelles »
Le président de la Commission de la Cemac donne le ton de son mandat aux responsables des différentes institutions communautaires. C’était le 17 juillet 2023 à Douala.
Baltasar ENGONGA EDJO’O, président de la Commission de la Cemac Je suis particulièrement heureux de prendre la parole ce jour à l’occasion de cette rencontre entre le nouveau Gouvernement de la Commission et les premiers responsables des organes, institutions spécialisées de notre communauté. Cette rencontre que je veux cordiale pour des échanges sincères, va nous permettre, non seulement de nous connaitre, mais aussi de définir la nouvelle ligne de conduite pour cette mandature.
Permettez-moi à l’entame de mon propos, d’adresser mes sincères remerciements ainsi que toute ma gratitude à l’endroit de son Excellence Paul Biya, président de la République du Cameroun, Chef de l’Etat, sans oublier le peuple camerounais dans son ensemble pour son chaleureux accueil et son hospitalité légendaire témoignés ici par sa présence des autorités locales de la Région du Littoral.
Je voudrais aussi saisir cette occasion pour réitérer avec déférence, notre profonde gratitude à leur à leurs Excellences, Chefs d’Etat, pour la confiance placée en nos modestes personnes, en nous confiant la conduite des institutions communautaires pendant la période 2023-2027, durée de notre mandat, conformément aux dispositions de l’article 1er de l’acte additionnel N°05/CEMAC-176-CCE-11 portant harmonisation de la durée de mandat des responsables des institutions communautaires.
Qu’il me soit aussi permis de remercier toutes les délégations qui, malgré leurs immenses charges, ont bien voulu honoré la Commission en répondant favorablement à son invitation. Je voudrais vous souhaiter la bienvenue à Douala et vous exprimer la fierté que j’éprouve avec vous, mes réflexions sur l’objet de notre réunion.
Expériences
Les multiples expériences que j’ai acquises, à la suite des différentes responsabilités politiques assumées en Guinée Equatoriale, en tant que Ministre d’Etat à la présidence de la République chargé de l’intégration régionale, m’ont permis d’affirmer avec conviction que, collectivement, nos Etats représentent un vaste marché regorgeant d’énormes ressources humaines et naturelles. Ce qui est un atout majeur pour le développement économique et l’épanouissement de nos peuples.
Mais, pour transformer ces atouts en opportunités de développement, il conviendrait de promouvoir la coopération économique et l’intégration régionale qui constituent de puissants instruments susceptibles de renforcer la compétitivité et d’éviter la marginalisation de nos pays.
L’intégration régionale demeure la grande priorité de nos Etats. Elle l’était au début des indépendances, elle l’est encore aujourd’hui et le sera certainement demain.
Dans mon ouvrage, publié en 2008, je m’interrogeais sur les véritables raisons de la poursuite inlassable depuis tant d’années du processus d’intégration régionale.
La réponse à ma question se trouve dans la vision du programmes économique régionale, qui comme vous le savez, poursuit l’ambition de « faire de la Cemac en 2025 un espace économique intégré et émergent, où règnent la sécurité, la solidarité, et la bonne gouvernance, au service du développement humain ».
Il y a dans cette vision une idée fondamentale qui est le développement humain et qui est au cœur de l’intégration régionale. Il s’agit ici, d’un développement par la lutte contre la pauvreté et contre toutes les conditions socio-économiques qui fragilisent les femmes et hommes de nos pays et conduisent à leur marginalisation sociale.
Nos populations pauvres veulent pour leurs enfants ce nous tous, qui sommes réunis ici, voulons pour les nôtres, c’est-à-dire : une éducation, une bonne santé, la sécurité matérielle et des opportunités. Nos populations veulent avoir une chance d’améliorer leur condition de vie et renforcer leur « capabilité ».
Ce qui implique que les dirigeants de la communauté que nous sommes, avons le devoir de développer des initiatives efficaces et cohérentes pour permettre à ces populations de constater les effets positifs de l’intégration, préoccupation exprimée de manière réitérée par nos plus hautes autorités et qui doit servir de boussole.
Développement
Il suffirait d’observer l’architecture des institutions communautaires pour comprendre la mission de promotion de la paix et du développement harmonieux des Etats membres que les Chefs d’Etat assignent à la Cemac à savoir :
Favoriser le développement économique des Etats membres grâce à l’harmonisation de leurs législations, à l’unification de leurs marchés intérieurs et à la mise en œuvre de politiques communes dans les secteurs essentiels de leur économie ;
Se conformer aux principes d’une économie de marché ouverte, concurrentielle et favorisant l’allocution optimale des ressources ;
Développer notre capacité scientifique et technique ;
Améliorer les conditions sociales, d’instruction, d’éducation, de formation d’une jeunesse toujours plus nombreuse, de telle sorte que s’élèvent à la fois la condition de chacun, la prospérité des Etats membres et la puissance de notre Sous-région ;
Accélérer le processus d’intégration avec, sur la base d’une vision partagée, un programme économique régional structurant, une libre circulation effective et des institutions spécialisées en phase avec la vision et les priorités ;
Renforcer l’appropriation du projet d’intégration par les Etats membres.
Vous comprenez alors tout l’enjeu de notre rencontre d’aujourd’hui. Celle-ci vise à accorder les violons, mettre en place la symphonie de notre action commune durant les cinq années à venir en vue de l’amélioration des conditions de vie de nos peuples pour leur bien-être.
Ce cadre de collaboration horizontale sera en conséquent régi par les cinq piliers de la communauté articulés autour de la solidarité, la collégialité, l’égalité, la transparence, et la justice. Ce sont là les cinq principes fondateurs qui visent à renforcer l’efficacité de l’ensemble des services communautaires, avec une attention particulière sur les institutions spécialisées de formation.
S’agissant particulièrement de celles-ci, nous envisageons, au terme de notre mandat, aboutir à leur rationalisation, conformément à la volonté des plus hautes instances de notre communauté, émise le 30 juillet 2016. Pour ce faire, je voudrais d’ores et déjà inviter tous les responsables des institutions spécialisées de formation à entreprendre la prospection des voies et moyens pour aller vers une autonomisation financière. La Commission quant-à-elle assumera sa responsabilité d’accompagner de bout en bout toutes ces institutions dans ce processus, afin de garantir cette autonomie financière et surtout leur robustesse dans l’accomplissement de leurs missions.
Équipe
Je voudrais vous informer que j’ai engagé la nouvelle équipe dirigeante, le vice-président, chacun des Commissaires, et moi-même, à repréciser le rôle de chaque institution au sein de la communauté.
Il ne s’agit pas de lancer une énième consultation ou étude sur le sujet. Il s’agit désormais de trancher d’avancer, dans l’intérêt général de notre communauté.
Aussi voudrais-je vous demander d’être dans une position de continuelle remise en question de nos pratiques. Votre rôle, en votre qualité de premier responsable, est de vous demander sans cesse, si les ressources de la communauté mise à votre disposition, sont utilisées dans le sens de l’intérêt général. Il s’agit, naturellement, d’une question d’éthique, d’efficacité et de gouvernance.
Dans ce cadre, j’exhorte tous les premiers responsables des différentes institutions communautaires de formuler toutes les propositions écrites visant à améliorer le fonctionnement de leurs institutions ; J’attire votre attention sur la nécessité de faire des propositions consensuelles et non personnelles.
Je vous demande de sortir des idées qui ne rentrent pas dans le cadre des principes édictes plus haut. Pensez large, pensez innovation. Identifiez les points d’appui possibles, au-delà même de notre communauté. Soyez imaginatifs avec pour seul but la satisfaction d’atteindre la mission essentielle de la communauté à savoir, une fois de plus, le développement économique des Etats membres et les être de nos peuples dans tous les domaines de l’activité humaine.
Cette innovation que j’appelle de tous mes vœux, doit également toucher les procédures administratives. Celle-ci doivent être écrites, lisibles, connues, évolutives et transparentes pour tous.
On ne peut en effet avancer, ni parler de qualité, d’équité, d’efficacité, encore moins d’efficience, si on n’est pas en mesure d’apporter cette clarification minimale sur nos procédures et sur nos processus de travail.
Je n’ignore pas qu’il y a encore beaucoup à faire dans ce domaine. C’est pourquoi, je m’engage sans délai, avec tout mon Gouvernement, à entreprendre tous les efforts nécessaires afin d’établir un manuel des procédures administratives, financières et comptable doublé d’un logiciel comptable identique à toute la communauté, après un audit financier à réaliser à très brève échéance.
Ressource humaines
Abordons à présent le sujet le plus délicat et sensible à bien des égards de notre communauté : la question des ressources humaines. Qui dit service, dit femmes et hommes pour le réaliser. Le personnel constitue la ressource première de notre action publique. C’est en effet par eux que s’accomplissent nos actions, nos objectifs de développement et de consolidation de l’intégration de notre communauté.
Cependant, il s’agit également de la charge budgétaire la plus importante, d’autant plus qu’elle est arrimée aux charges fixes de fonctionnement.
Dès lors, il nous faut arriver à réduire cette charge tout en garantissant la qualité de notre administration communautaire et en respectant les hommes et les femmes qui composent nos équipes.
C’est pourquoi, je suis convaincu qu’il nous faut faire preuve de plus d’imagination que cela n’a été jusque ce jour. Pour ce faire, nous mettrons en place des nations d’accompagnement, de formation et de renforcement de capacités. N’hésitez donc pas, à déclarer vos effectifs. Car, nous devons identifier toutes les situations de sous-activité. Permettez-moi de rassurer les fonctionnaires qu’à ce stade aucun plan de licenciement ni de dégagement des cadres n’est envisagé.
Dispositions
Nous allons tendre progressivement vers un dispositif unique qui vise à récompenser le personnel notamment à travers la promotion et le respect de son plan de carrière.
Par ailleurs, des dispositions devront être prises pour accélérer le processus de prise en charge sanitaire par un mécanisme approprié d’assurance-santé de tout le personnel. Des démarches dans ce gens sont déjà engagées auprès de notre institution d’émission, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) qui a une expérience pointue dans ce domaine.
Stratégies
Nous avons un crédo, celui de reconquérir la crédibilité de notre communauté vis-à-vis de nos Etats membres, de nos partenaires financiers et stratégiques et de nos populations. A cet effet, je vous exhorte à jouer un rôle pédagogique qui doit faciliter l’information à tous nos personnels, le secteur privé, les populations et les partenaires sur l’évolution de nos activités, les mesures prises, les difficultés rencontrées, ainsi que les propositions d’amélioration de l’efficacité de nos actions. Il s’agit, en d’autres termes, d’entreprendre une profonde réforme du mode de fonctionnement de nos institutions respectives.
Dans cette perspective, je m’engage ici, devant vous, à mettre l’énergie et l’autorité appropriées pour conduire cette indispensable réforme. Je demande à tous les responsables des institutions communautaires ainsi qu’aux membres du gouvernement de la Commission, d’abandonner les vieilles habitudes, d’adopter un esprit de travail d’équipe, dans la réalisation du projet communautaire qui nous a été confié.
A cet effet, je voudrais vous exhorter à observer une discipline rigoureuse dans l’utilisation des deniers publics, à renforcer les comportements axés sur le respect de l’éthique dans la gestion des ressources communautaires qui sont moi « hautement sacrées ».
C’est donc le lieu de solliciter votre pleine participation dans la lutte commune que nous allons mener durant notre mandat contre l’hydre de l’extravagance qui tente de s’infiltrer dans notre communauté et non-observation de l’obligation de recevabilité qui incombe à tout gestionnaire public.
Il me parait important de rappeler ici que le principe de rotation institué en 2010 par la conférence des Chefs d’Etat, nous oblige à nous soumettre à une évaluation périodique de nos performances. Cet exercice permettra à nos Etats, détenteurs des mandats, de procéder ou non au remplacement de tout responsable dont les états des services sont en deçà des attentes de communauté ou dont la moralité compromet dangereusement la crédibilité de l’institution.
Pour cela, j’instruis tous les organes de contrôles, en particulier la Cour de justice et la Cour des comptes communautaires, d’accomplir leurs missions en toute plénitude, d’effectuer rigoureusement leur travail. Pas pour la forme, mais plutôt dans le respect des idéaux prônés par les pères fondateurs de notre communauté.
Pour ma part, je n’hésiterai pas à diligenter des audits de manière périodique dans les institutions qui semblent ne pas respecter ces principes de la bonne gouvernance dans la gestion financière. Je n’invite pas ici les contrôleurs financiers et agents comptables à défier les ordinateurs, mais plutôt à coopérer dans le sens du strict respect des textes communautaires.
J’appelle donc tous les acteurs concernés au respect des dispositions du règlement 04/18 portant règlement financier de la communauté, en attendant l’élaboration du manuel des procédures comme outil complémentaire de bonne gouvernance. Pour l’élaboration de ce manuel de procédure, qui interviendra dans un bref délai, une approche participative est envisagée.
Sur ces mots, je vous invite à vous exprimer librement et objectivement, travers les réactions qui sont attendues à la suite des présentations qui vous seront développés par les différents orateurs.
Pour votre bienveillance attention, je vous remercie.
Baltasar ENGONGA EDJO’O,
président de la Commission de la Cemac
États de la région : en rangs serrés contre la verve haineuse
Sus au venin craché à tout-va
La violence verbale et oratoire est un effet de mode dans l’espace Afrique centrale. Le phénomène gagne en ampleur d’autant plus qu’il est relayé par les réseaux sociaux : Facebook, Whatsapp, etc. En tentative de remède à cette gangrène, il y a la quatrième édition du Forum régional de vulgarisation, d’appropriation et d’ endossement politique du projet de stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale. Malgré les spécificités des pays de l’Afrique centrale, l’on note que les discours de haine au 21è siècle sont « d’ordre culturel, géostratégique et géopolitique », souligne le politologue Emmanuel Pondi. Et de poursuivre : Selon le politologue,le moment de conscientisation est arrivé et la guerre s’arrêtera en République Démocratique du Congo (RDC), au Cameroun, en République Centrafricaine, et partout si et seulement nous prenons conscience du danger de ce fléau. Et pour y parvenir, il faut un changement de paradigme. Les structures sociétales que nous procédons en place doivent tenir compte de nos réalités socio-culturelles. « Les structures mises en place doivent être des structures qui tiennent compte de notre véritable réalité civilisationnelle », martèle le Pr Jean Emmanuel Pondi. Puisque le vrai problème, selon l’universitaire repose sur le fait qu’on essaie de penser ou créer l’Afrique, pas comme tel qu’elle est, mais « tel que les autres ont imaginé ».Conséquence, « on a dévitalisé tout ceci pour remplir avec quelque chose d’autre, qui n’est pas la nôtre », fulmine-t-il. Les 11 pays de l’Afrique centrale, après trois jours de réflexion à Yaoundé, ont pris des résolutions voire des recommandations qui prennent en compte les réalités socio-culturelles des États. Les travaux de Yaoundé portent sur le projet de stratégie régionale et son plan d’action. Il s’en suivra prochainement la validation et l’adoption par les instances habilitées du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (Copax), afin que « les États membres de la CEEAC, sans exception, puissent construire une approche qui promet la convivialité, le vivre-ensemble», a fait savoir Mangaral Banté, Commissaire aux affaires politiques,ont pris des résolutions voire des recommandations qui prennent en compte les réalités socio-culturelles des États. Les travaux de Yaoundé portent sur le projet de stratégie régionale et son plan d’action. Il s’en suivra prochainement la validation et l’adoption par les instances habilitées du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (Copax), afin que « les États membres de la CEEAC, sans exception, puissent construire une approche qui promet la convivialité, le vivre-ensemble», a fait savoir Mangaral Banté, Commissaire aux affaires politiques, paix et sécurité à la commission de la CEEAC. ont pris des résolutions voire des recommandations qui prennent en compte les réalités socio-culturelles des États.Les travaux de Yaoundé portent sur le projet de stratégie régionale et son plan d’action. Il s’en suivra prochainement la validation et l’adoption par les instances habilitées du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (Copax), afin que « les États membres de la CEEAC, sans exception, puissent construire une approche qui promet la convivialité, le vivre-ensemble», a fait savoir Mangaral Banté, Commissaire aux affaires politiques, paix et sécurité à la commission de la CEEAC.
Olivier Mbessité
Comment l’Afrique centrale structure son traitement de cette gangrène.
Délégués et experts de la CEEAC à l’issue du forum sur les discours haineux Le discours de haine constituant la nouvelle arme atomique de destruction de la cohésion sociale entre les peuples et les communautés en Afrique centrale. Pour autant, les États de l’Afrique centrale ne s’avouent pas vaincus. D’où le quatrième « Forum régional de vulgarisation et d’endossement politique du projet de stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale ». La verve haineuse n’est certes pas un fait nouveau. Mais, les inquiétudes naissent de son amplification par les nouvelles technologies de l’Information et de la communication.De fait, les discours de haine, y compris sur Internet, sont devenus « l’une des méthodes les plus performantes pour propager une rhétorique et des idéologies qui divisent à l’échelle mondiale et menacent la paix »,
Prise de conscience
Les États de l’Afrique centrale ont pris conscience de ces enjeux, ainsi que de l’urgence d’une mobilisation en faveur des mesures fortes pour prévenir et lutter contre le discours de haine. Face à l’ampleur de la menace, il est apparu comme un « impératif de définir une stratégie régionale adossée à un plan d’action visant à éradiquer le fléau ». Les États membres du comité consultatif permanent des Nations unies chargées des questions de sécurité en Afrique centrale (Unsac) en ont fait une priorité. D’ailleurs le sujet était au cœur des discussions lors des 52è sessions ministérielles tenues respectivement à Libreville, au Gabon du 22-26 novembre 2021 et à Yaoundé au Cameroun, du 30 mai au 4 juin 2022. En outre,La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca) co-organisateurs des trois forums, détiennent depuis le 24 juin à Kinshasa (République Démocratique du Congo) d’ un projet de stratégie régionale et du plan d’action pour la « prévention et la lutte contre les discours de haine dans les supports de communication écrite, audiovisuelle et numérique »
Objectifs
La stratégie régionale de lutte contre les discours de haine permet de « développer une approche commune aux pays membres de la CEEAC, pour déconstruire les discours de haine et co-construire un discours de convivialité, y compris par l’instauration et la valorisation d « une culture et d’une tradition de l’arbre à palabres sous-régional d’Afrique centrale ». Il est aussi question de créer un espace social ou cadre institutionnel de rencontre et de dialogue où l’on se parle pour mieux se comprendre et pour promouvoir le vivre-ensemble. La stratégie régionale vise également à assurer l’appropriation, par les locaux, des outils coordonnés de prévention des messages haineux et de lutte contre les incitations à la violence, à l’hostilité et à la discrimination.Dans le rapport des Nations unies sur le discours de haine, le Secrétaire général de l’Onu avait mis l’accent sur cette problématique. Antonio Guterres avait dès lors invité les États-membres à définir des stratégies nationales de lutte contre les discours de haine et à rallier un appui en faveur « de la CEEAC et de l’Unoca dans l’élaboration d’une stratégie sous-régionale de prévention et de lutte contre les discours de haine dans les médias», avait-il exhorté.
Olivier Mbessité
En prélude au Forum de Bangui
Yaoundé balise le chemin
Du 5 au 7 juillet dernier à Yaoundé, les délégués et experts ont planché sur la recrudescence des discours de haine dans les supports de communication écrite, audiovisuelle et numérique. Ces assises ont permis de préparer la réunion des ministres de la Communication et de l’Information des pays de l’Afrique centrale.
Les travaux de Yaoundé sur le quatrième forum de lutte contre les discours de haine ont permis aux États-membres de se projeter sur la prochaine édition dudit forum à Bangui (République Centrafricaine). En effet, elle va mobiliser les différents ministres de la Communication et de l’Information des pays de l’Afrique centrale. «Il permettra enfin de rassembler des éléments pertinents pour une meilleure information des ministres des affaires étrangères et des chefs de délégation dans le cadre du compte-rendu que le Cameroun a été invité à faire aux États-membres sur cette question lors de la 56è réunion ministérielle de l’Unsac, prévu à Kigali en novembre 2023», peut-on lire dans le rapport.
Outre cette annonce forte, il faut souligner que le Cameroun fait de la lutte contre les discours haineux sa priorité majeure dans le cadre de son mandat à la tête du comité entre mai 2022 et janvier 2023. Dans son rapport d’activités présenté à la 54è session ministérielle tenue à Kintele (Congo) en janvier 2023, la délégation camerounaise, parlant au nom du bureau sortant, a ainsi exprimé la volonté d’organiser le quatrième forum en cours.
Le Forum de Yaoundé, la quatrième concertation régionale sur les discours de haine, a pour but de « sensibiliser les États-membres sur l’existence et le bien-fondé du projet de stratégie régionale et de plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine évoqués plus haut ». Au-delà de ce souci de vulgarisation, il s’agit d’amorcer le processus de son appropriation par les États de l’Afrique centrale et d’ouvrir les discussions sur les voies à suivre en vue de son endossement et son adoption par les hauts responsables politiques des pays de la sous-région, conformément aux recommandations de la 55è réunion ministérielle de l’UNSAC tenue le 15 au 19 mai 2023 à Sao Tomé», laisse entendre le rapport. Selon le même rapport, cette démarche ultime permettra à la CEEAC de disposer d’un « outil central »,
OM
Budget 2024 de l’État du Cameroun: préparation sous le signe de la rationalisation
Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a insisté sur cet aspect lors du lancement hier à Yaoundé du séminaire y relatif.
«Rationalisation des choix budgétaires face aux effets des crises internationales pour l’atteinte des objectifs de la SND30». C’est le thème sous lequel le ministre des Finances a lancé ce 13 juillet 2023 à Yaoundé, le séminaire de préparation du budget 2024 de l’État du Cameroun. Louis Paul Motaze s’est fait fort d’éclairer le chemin des séminaristes. Le membre du gouvernement accompagné d’une demi-douzaine de ses collègues, a évoqué à la fois le contexte, les défis, les objectifs et les pistes de solutions pour atteindre la cible.
Contexte
Le Minfi annonce tout de suite la couleur. «La préparation du budget 2024 se déroule dans un contexte de fortes incertitudes au plan national. En effet, la reprise économique amorcée à la satisfaction des actions engagées par le Gouvernement dans le cadre du Plan d’appui à la relance économique post-Covid, pourrait être freinée en 2023 par les effets du conflit russo-ukrainien». Louis Paul Motaze se fait plus précis. «Après des taux progressifs de 3,6% et d’environ 4%, respectivement en 2021 et en 2022, la croissance économique est révisée à 3,8% pour l’année en cours. En raison du renchérissement des coûts de production causé par la hausse générale du niveau des prix des biens et produits importés, la perturbation des circuits logistiques d’approvisionnement consécutifs au conflit sus-évoqué et de la dépréciation actuelle de l’euro vis-à-vis du dollar».
Il en a déjà résulté pour le Cameroun la nécessité de prendre des mesures d’ajustement. «Soucieux de limiter l’envolée de sa facture destinée au soutien des prix des produits pétroliers et afin de bénéficier des marges supplémentaires pour faire face à ses charges, le Gouvernement s’est trouvé contraint d’augmenter le prix desdits produits, ce qui a davantage accentué les tensions inflationnistes dont le taux est estimé à 5,9% en 2023 contre 3% initialement prévu». Mais il y a plus. Car le Gouvernement a en outre procédé «aux ajustements des prévisions budgétaires de l’État, opérés dans le cadre de l’ordonnance récemment signée par le président de la République Paul Biya».
Il s’agit là de paramètres à prendre absolument en compte pour des prévisions de recettes et dépenses plus réalistes. Compte tenu par ailleurs de ce que «les perspectives ne sont guère reluisantes au sujet de l’issue du conflit russo-ukrainien». D’où l’invite du Minfi à la prudence «quant à la diminution substantielle du niveau de ressources propres en 2024, dans un contexte post-Covid et de mobilisation de recettes pétrolières dont les projections du dernier cadrage budgétaire prévoient pour 2024, une diminution de plus 195 milliards FCFA par rapport à 2023».
Les ressources de financement n’échappent pas non plus à ce pessimisme. «Elles pourraient connaître en 2024 une importante contraction en raison de celle des appuis budgétaires et des emprunts intérieurs» redoute Louis Paul Motaze.
Défis et solutions
Les pistes de solutions envisagées par le ministre des Finances sont nombreuses. Ses propositions aux séminaristes incitent notamment à la prise en compte «des opportunités qu’offre le dernier sommet organisé à Paris sur le nouveau pacte financier mondial. Il s’agit de renforcer les investissements productifs internes avec des projets et programmes remplissant toutes les conditions d’accès aux financements innovants proposés dans ce nouveau cadre de développement et de promotion de la sauvegarde climatique». Pour le membre du gouvernement, cela implique alors «de préparer un budget 2024 qui permette d’évoluer vers ce nouveau financement».
Il exhorte dans le même temps les participants au séminaire à tenir compte de la nécessité de «conduire efficacement l’ambitieux programme économique et financier en cours avec le FMI, en veillant particulièrement au respect des engagements consentis par l’État en matière de conduite et de gestion plus saine de nos finances publiques». Étant entendu que l’ensemble des programmes et projets doit rester aligné sur la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30).
Le renforcement de la croissance économique est de ce point de vue un impératif. Les principaux défis pour y parvenir sont notamment «l’accélération de la politique d’import-substitution; une affectation prioritaire des ressources au développement des filières agricoles et pastorales de grande consommation; le renforcement de capacités de transformation locale et d’exportation des produits de grande valeur ajoutée, etc».
Les administrations douanières et fiscales seront évidemment mises à contribution. «Quant aux recettes non fiscales, leur contribution devra être renforcée, compte tenu des marges de progression encore importantes en la matière», a prescrit Louis Paul Motaze.
Objectifs
À en croire au final le Minfi, le séminaire prend progressivement place dans le calendrier budgétaire de l’État et reste pertinent à plus d’un titre. Tant il est attendu des acteurs du processus de préparation du budget de l’État pour le compte de l’exercice 2024, «d’en questionner les outils et leurs contenus; de revisiter les méthodes et processus utilisés; de partager les innovations et contraintes liées au contexte macroéconomique et budgétaire, et d’harmoniser la compréhension des divers extrants attendus», a-t-il listé. En insistant aussi sur «le fait que les actions de l’État seront être guidées par la recherche d’une plus grande consolidation budgétaire afin de garantir un équilibre plus stable de nos finances publiques, compatible avec la stratégie globale de financement de notre développement». Les travaux prennent fin ce 14 juillet 2023.
Théodore Ayissi Ayissi
Verbatim : l’art de discourir contre la haine
Déclarations fortes lors du quatrième Forum de vulgarisation, d’appropriation et d’endossement politique du Projet de stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine dans les supports de communication écrite, audiovisuelle et numérique en Afrique centrale.
À la recherche d’une paix durable en Afrique centrale «En acceptant d’abriter les […] travaux, le Cameroun mesure les attentes que placer les pays et les partenaires au développement qui ont accepté d’y participer», a déclaré Oumarou Chinmoun, Secrétaire général du Ministère des Relations extérieures du Cameroun, représentant le Ministre à l’ouverture des travaux». Ce forum est une formidable occasion, un moment historique, pour préparer le passage d’un simple projet de Stratégie à une Stratégie régionale de prévention et de lutte contre les discours de haine dans tous les supports de communication», at-il ajouté.
Dans cette perspective, la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a indiqué que toutes les dispositions nécessaires seront prises dans ce sens par les instances compétentes de l’organisation sous-régionale. À l’issue des travaux de Yaoundé», le Projet de Stratégie régionale et son plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine seront prêts à la validation et l’adoption par les instances habilitées du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (Copax), afin qu’à terme, les États de la CEEAC, sans exception, permettent de co-construire une approche qui promeuve plutôt la convivialité, la tolérance et le vivre-ensemble», a souligné le Commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité à la Commission de la CEEAC,
Vent debout
« La dynamique en cours montre qu’il est indéniable que les États de l’Afrique centrale ont rapidement pris conscience de la menace que constituent les discours de haine pour la paix sociale et urgent la nécessité de mettre en place une stratégie régionale soutenue par un plan d’action solide afin d’éradiquer ce fléau», a déclaré Paul Coustere, Directeur régional de l’Unesco pour l’Afrique centrale, rassurant que les organismes des Nations Unies concernés réaffirment leur engagement à continuer à soutenir les initiatives allant dans ce sens, conformément à leurs mandats respectifs, et compte tenu des enjeux ». Outre le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Unoca), qui apporte un appui multiforme à l’organisation du Forum de Yaoundé,promettant un renforcement de son implication dans le processus. M. Coustere a également souligné la contribution significative du Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale (CNUDHD-AC), du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC (BCNUDH/ RDC), de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) et de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), entre autres.Bobo Ousmanou avec la Communication de la CEEAC
Ils ont dit…
Jérôme Maikandi Mangboko, expert en communication (RDC)
« comprendre les causes des discours haineux »
Il faut dire que ce sont des assises importantes pour la sous-région et aussi un enjeu de taille pour notre pays, la République Démocratique du Congo, qui fait face à une guerre dans sa partie Est. Le Rwanda nous attaque et les discours de haine sévissent au pays et divisent toute une nation ; il est donc important pour nous de mettre fin à ça. Ces assises nous ont permis de comprendre les causes et le pourquoi des discours sont propagés. Les 11 nations qui font parties de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale ont donné chacune des propositions susceptibles d’aboutir à mieux faire face à la promotion des discours de haine. Avec neuf frontières, nous avons des amis et des ennemis. Il y’a des discours qui se véhiculent dans tous les secteurs.
Ghislain Ayina Nyassa, point focal de lutte contre les discours de haine au ministère de la communication du Cameroun
« Mettre en synergie tous ces efforts »
Les États veulent mettre un mécanisme qui leur permet, avec des indicateurs communs, de faire face à ce phénomène transfrontalier pouvant passer d’un État à un autre. Déjà que dans un même État, il peut être une source de division. Mon sentiment est que les travaux se sont déroulés dans un esprit de convivialité ; bien plus, ils ont été constructifs, avec beaucoup d’échanges. Les particularités de chaque pays ont été mises en exergue. Cette stratégie peut être adaptable en fonction des spécificités. C’était un aspect important qui a été soulevé par les participants du forum».
« Les recommandations sont d’abord les engagements des États à poursuivre le processus. Les engagements des partenaires au développement à suivre le processus. Au niveau du Cameroun, nous étions déjà dans un processus où nous réunissons les partenaires ; et on a commencé à trouver les voies et moyens pour gérer la question des discours de haine de manière synergique. Vous savez qu’au Cameroun, on retrouve plusieurs structures qui adressent la question de discours de haine : le ministère de la Communication, les Postes et télécommunication, l’Agence nationale des technologies d’informations et de la communication, la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, la Commission des droits de l’Homme… Il faut donc mettre en synergie tous ces efforts pour que nous ayons les résultats produits.
Mangaral Banté, secrétaire général des affaires politiques, de paix et de sécurité à la CEEAC
« Une lutte commune et non d’un seul pays »
Le forum de Yaoundé est une belle occasion pour les États membres de la CEEAC de contribuer aux efforts de l’appropriation de ce document qui va régler la question des discours de haine dans nos pays respectifs. Le document contient deux volets, il y a d’abord la stratégie régionale en matière de lutte contre les discours de haine, puis son plan d’action. Ces documents sont aujourd’hui finalisés par les experts des États membres de la CEEAC, pour être introduits dans les mécanismes d’adoption des textes en vigueur au sein de la société et en faire une stratégie commune à l’ensemble des États. Ce document est très sensible, il s’agit de quelque chose qui est en cours de traitement dans les États membres de la sous-région. Chaque État a élaboré sa propre stratégie contre les discours de haines.
Charly Gabriel Mbock, anthropologue et facilitateur d’assises
« l’adoption du plan d’action »
Les 11 se sont mobilisés comme dans une équipe de football pour gagner ce match contre la destruction de la communauté d’Afrique centrale. Nous avons été réconfortés que tous les pays se soient mobilisés. Les États ont mandaté les délégués de très haut niveau, et ma satisfaction comme facilitateur est de relever qu’aucun de ceux-ci n’a été discret, plus encore tous ont été actifs. Les contributions qu’ils ont diminuées sont méritoires. Comme facilitateur, je suis heureux d’avoir pu contribuer à ces assises de Yaoundé. Ceux-ci permettent d’avancer de manière appréciable vers l’adoption de cette stratégie et de ce plan d’action. S’il n’y a pas de société, il n’y a pas d’identité. Les francs-tireurs doivent être éradiqués parce qu’ils perturbent les professionnels des médias. La déontologie est en difficulté à cause de ce genre de pratiques. Voilà pourquoi je souhaite relever que le discours de haine ne relève pas de l’information. Le discours de haine est un acte de communication parce qu’il y a une intention, soit de défendre une cause, soit de détruire une cause ou de protéger une image, ou de déstabiliser une image, ou alors de créer un malaise dans la société.
La Minusca et le Gouvernement centrafricain en apôtres de paix à Bossangoa
En ce 5 juillet 2023, le Premier ministre centrafricain, Felix Moloua, et la Représentante spéciale du secrétaire général en RCA et Cheffe de Mission intégrée des Nations unies pour la stabilité de la République Centrafricaine (Minusca), Valentine Rugwabiza, sont en vedette dans un point de presse à Bangui. Au menu: la mission conjointe des deux parties dans les préfectures du pays afin de promouvoir la stabilité et le relèvement de la République Centrafricaine.
En effet, d’après le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro, les deux officiels se sont exprimés le 30 juin dernier après la visite conjointe à Bossangoa, dans la préfecture de l’Ouham. Le porte-parole cite le Premier ministre centrafricaine. Felix Moloua exprime son satisfecit: «aujourd’hui, nous sommes dans une dynamique d’apporter le message sur le terrain». Dans la même lancée, Valentine Rugwabiza souligne l’importance de»voir cette dynamique positive, qui est en train de prendre place, s’étendre à d’autres préfectures», rapporte le porte-parole. Et de préciser que la mission conjointe à Bossangoa a notamment permis de constater les avancées en matière de sécurité et de cohésion sociale, et de lancer les projets portés par les Nations unies.
La forte délégation de la mission conjointe compte dans ses rangs les ministres de la santé et de l’administration territoriale, le Représentant spécial adjoint, coordonnateur résident et coordonnateur humanitaire, ainsi que les représentants du Pnud, l’Unicef, de l’Unfpa, de la Fao, d’Unops, de la Bad, de la Bdeac, de la Banque mondiale et de l’Union européenne. Durant le point de presse hebdomadaire, le porte-parole de la Minusca, interrogé sur la contribution de son institution sur la protection de l’homme, fait savoir que celle-ci «soutient les institutions étatiques et la société civile, les assises du dialogue de haut niveau sur la politique nationale des droits de l’homme organisées par le ministère d’Etat chargé de la justice, dans le cadre de l’élaboration de la politique nationale des droits de l’homme est un exemple de cette coopération, en plus du renforcement des capacités nationales».
Olivier Mbessité
Projets intégrateurs de deuxième génération: 5 420 milliards de FCFA à lever
La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) est engagée dans une opération de charme en direction des bailleurs de fonds.
Elle a l’ambition de lever 5 419,516 milliards FCFA pour la réalisation de la deuxième génération de ses projets intégrateurs. Une mission du Programme des réformes économiques et financières de la Cémac (Pref-Cémac) a lancé l’assaut sur la Belgique, le Luxembourg, la France et les Emirats arabes unis du 26 juin au 4 juillet 2023. Objectif: baliser le chemin vers Paris où se tiendra, les 28 et 29 novembre prochain, une table-ronde sur le financement desdits projets.
L’Agence française de développement (AFD), la Banque européenne d’investissement (BEI), la Commission de l’UE à Bruxelles, des représentants de la finance islamique et des arrangeurs de solutions de financement sont sollicités pour un appui technique et financier en vue de la grand-messe de Paris. Avec une présentation sur la maturité des projets, leur caractère intégrateur et leurs apports face aux enjeux économiques et commerciaux de la sous-région, le message de la Cemac n’est pas resté lettre morte, se réjouit d’ores et déjà l’institution.
Fort de la réussite de la mobilisation des fonds en 2020, la Cemac espère susciter l’intérêt des donateurs pour l’aménagement, entre autres, du corridor Pointe-Noire-Brazzaville-Ouesso-Bangui-N’Djamena (Congo-RCA-Tchad), phase 2; l’aménagement et le bitumage de la route Kélo-Pala-Léré-Frontière du Cameroun (Tchad-Cameroun); l’aménagement et le bitumage de la route Kougouleu-Medouneu-Akurenam, tronçon Kougouleu-Medouneu sur un linéaire de 168 km (Gabon-Guinée-Equatoriale); l’aménagement et le bitumage de la route Garoua-Boulaï-Baboua sur le Corridor 2 (Cameroun-RCA); la construction du prolongement du chemin de fer entre N’Gaoundéré et N’Djamena (Cameroun-Tchad); la construction de la route Ndende-Dolisie du corridor Libreville-Brazzaville (dernière phase) (Gabon-Congo); la construction des voies d’accès routier au pont route-rail (Congo-RDC); l’aménagement fluvial et portuaire sur le fleuve Congo et ses affluents (Congo-RCA); la connexion électrique Grand Poubara et Imboulou (580 km) (Gabon-Congo); l’interconnexion électrique entre le Cameroun (Bertoua) et la RCA (Boali). La construction d’un port sec à Ebebiyin dans la zone des trois frontières (Cameroun-Guinée-Equatoriale-Gabon); la construction du port sec de Ngueli (Tchad-Cameroun), etc.
Louise Nsana
Cour des comptes communautaire: une mission de contrôle à la Commission de la Cemac
Pour le démarrage officiel de la mission de contrôle de la Cour des comptes communautaires à Malabo, ils étaient tous là: Charles Assamba Ongodo (vice-président de la Commission de la Cemac) et Nicolas Beyeme-Nguema (Commissaire en charge des Politiques économique, monétaire et financière (Dpemf) et tous les responsables en charge de la chaine financière de la Commission.
Selon un article publié le 4 juillet dernier sur la page facebook de la Commission de la Cemac, «cette première rencontre avait pour objet de matérialiser le début effectif de la mission et de permettre aux honorables membres de la Cour de fournir d’amples explications sur son contenu et ses modalités en vue d’optimiser la collecte des données indispensables au contrôle visé». Selon la même source, Charles Assamba Ongodo a saisi l’occasion pour inviter ses collaborateurs à apporter toute l’assistance nécessaire aux membres de la Cour et, surtout, à mettre à leur disposition tous les éléments d’information sollicités, «ceci, en droite ligne du principe de transparence, l’un des piliers majeurs de la gouvernance prônée par Baltasar Engongo Edjo’o, le Président de la Commission de la Cemac».
Annoncée depuis le mois de mai, la mission de contrôle de la Cour des comptes n’a pu commencer ses travaux que ce lundi 03 juillet 2023 au siège provisoire de la Commission. L’actualité chargée de la Communauté, notamment les cérémonies de prestation de serment du nouveau gouvernement de la Commission et la passation des charges, n’ont pas permis son déploiement avant cette date.
Rappelons que la Cour des comptes communautaire, conformément aux dispositions de l’article 3 de la Convention qui la régit, est «chargée du contrôle juridictionnel des comptes des comptables de la Communauté et s’assure de la bonne gestion des ressources financières des institutions, organes, et institutions spécialisées de la Communauté».
JRMA
Source: Commission de la CemacCrise de l’eau en Afrique subsaharienne: dur labeur pour les femmes et les enfants
La problématique pourrait faire sourire. Pourtant, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) utilise un ton grave pour décrire «les inégalités de genre» dans un contexte de crise mondiale de l’eau.
L’eau, source de vie L’institution onusienne utilise des chiffres forts parlants: seuls 6 millions de personnes au Tchad utilisent des services d’eau potables sécurisés en 2022. Idem pour la Centrafrique. Les données publiées dans le rapport «2000-2022: Progrès en matière d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène dans les ménages (Wash)» font état de 12 millions de personnes en République démocratique du Congo.
«Les femmes et les filles âgées de 15 ans et plus sont les principales responsables de la corvée de l’eau dans 7 ménages sur 10, contre 3 ménages sur 10 pour leurs homologues masculins. Les filles de moins de 15 ans (7%) sont également plus susceptibles que les garçons de la même tranche d’âge (4%) d’assurer la collecte de l’eau. Dans la plupart des cas, les femmes et les filles parcourent de plus longs trajets pour aller chercher l’eau, perdant ainsi du temps à consacrer à l’éducation, au travail et aux loisirs. En chemin, elles risquent en outre de se blesser et d’être exposées à d’autres dangers», souligne l’Unicef.
Le même rapport montre que 11 millions de personnes au Tchad partagent des installations sanitaires avec d’autres ménages. L’habitude est commune chez 13 millions de personnes en République démocratique du Congo. «Ainsi, des enquêtes récentes menées dans 22 pays montrent par exemple que, dans les foyers où les toilettes sont communes, les femmes et les filles sont plus susceptibles que les hommes et les garçons de se sentir en insécurité lorsqu’elles marchent seules la nuit pour se rendre aux sanitaires et d’être confrontées au harcèlement sexuel et à d’autres risques pour leur sécurité», dénonce l’Unicef. Problème de santé intime, et gestion difficile de l’hygiène menstruelle complètent le lot des risques mis en évidence par le Fonds. Et qui suffisent à l’Unicef pour classer les femmes et les filles comme les principales victimes de la crise de l’eau.
Louise Nsana
Armements: l’Afrique centrale s’équipe chez les Turcs pour 7,6 milliards de dollars
Sur la foi des informations confidentielles relayées par Afrique Intelligence (AI), le 27 juin dernier, Turkish Aerospace Industries (TAI) a débarqué au Rwanda. Sur place, le constructeur turc a mené une fougueuse offensive commerciale dans le mais « de convaincre l’armée rwandaise d’acquérir ses drones d’attaque Anka ». D’après AI, l’opération s’est malheureusement révélée infructueuse. Les autorités de Kigali n’ayant pas trouvé d’intérêt à acquérir ces équipements utiles lors des missions tactiques de surveillance et de reconnaissance.
Parti de la capitale rwandaise, TAI a ensuite déposé ses valises au Cameroun, relate AI. De la rencontre avec les autorités militaires locales, rien ne filtre pour l’instant. Ce qui est cependant confirmé, c’est la réception par l’aviation tchadienne de deux drones d’attaque Anka de TAI. À N’Djamena, le constructeur turc d’armes avait déjà, appris-on, livré en avril trois avions Hurkus. Des informations diffusées par la presse tchadienne précisent que les trois avions ont été livrés en pièces détachées, d’où le déploiement d’une équipe technique turque pour mener à bien leur remontage sur place.
Selon certains rapports, Ankara a un carnet de commandes de près de 7,6 milliards de dollars en Afrique centrale. Toujours des mêmes rapports, l’on apprend que plusieurs armées des pays d’Afrique centrale ont fait le choix des armes turques parce qu’elles sont plus petites et peu coûteuses.
Jean-René Meva’a Amougou
Lionnes indomptables militaires
Elles chutent de haut et elles doivent reporter leurs espoirs sur les tournois à venir. Après avoir mis tout le monde d’accord lors des matches de poules, c’était magique, fabuleux, excitant. Malheureusement, quand on arrive dans le dernier carré, tout le monde peut battre tout le monde. Et voilà, elles ont vu leur parcours s’arrêter en demi-finale de la 14e édition de la Coupe du monde militaire féminin au Pays-Bas. L’histoire a été belle. On a vu le résultat, ça ne date pas d’hier. Il y a des joueuses qui ne sont pas là pour différentes raisons, on a quand même une équipe qui montre de belles choses. Ça montre bien que le travail mis en place porte ses fruits.