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Catégorie : INTÉGRATION RÉGIONALE
Devises rapatriées par le secteur extractif: vers un monitoring mensuel Beac-Banques
Une nouvelle étape vient d’être franchie dans l’application de la nouvelle réglementation des changes par les sociétés du secteur extractif. Elle consiste pour la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), en l’institution d’«une rencontre périodique via visio-conférence entre la Banque centrale et les établissements de crédit opérant dans la Cemac». La lettre circulaire signée le 18 août dernier par le gouverneur Abbas Mahamat Tolli précise bien que sont spécifiquement concernées, les banques commerciales «détentrices de comptes des entreprises opérant dans le secteur extractif».
Le gouverneur de la Beac se conforme aux instructions de la Conférence des chefs d’Etat Le libellé de la même décision communiquée à l’intention des directeurs généraux des établissements bancaires de la Cemac renseigne en outre sur la périodicité mensuelle de la rencontre ainsi instaurée. «La date exacte et les modalités de connexion vous seront communiqués à l’approche de chaque séance», indique toutefois le gouverneur. Abbas Mahamat Tolli, qui souligne enfin que la nouvelle plateforme s’inscrit «dans le cadre des diligences visant à assurer la bonne implémentation du dispositif spécial mis en place pour les entreprises du secteur extractif». De façon certes à assurer une application uniforme de la réglementation de change, mais aussi à faire le point aussi souvent que possible, du rapatriement des devises par les acteurs de ce secteur.
TAA
Autres domaines d’intervention de l’AFD : le secteur productif aussi dans les petits papiers
85,7 milliards FCFA lui sont déjà affectés. Avec la gouvernance institutionnelle et les énergies, il fait partie des secteurs ayant capté une part non négligeable des financements et de l’expertise de l’instrument de coopération de la France.
Les secteurs pour lesquels la Cemac et la RDC ont bénéficié des financements de l’AFD ne se limitent pas seulement à quatre. La France à travers son institution en recense encore au moins une demi-douzaine. Il s’agit spécifiquement «du secteur productif, avec 130,9 millions d’euros (environ 85,7 milliards FCFA) représentant près de 4,7% des engagements de l’AFD; ou encore de la gouvernance évaluée à 122,4 millions d’euros, soit autour de 4,4% des financements de l’institution française».
Ces chiffres viennent compléter ceux déjà évoqués au sujet de «l’éducation et de la formation professionnelle (208 millions d’euros, soit 7,6%); de l’eau et assainissement (129,9 millions d’euros, soit 4,7%)». Mention est par ailleurs aussi faite «des énergies et ressources naturelles (104,4 millions d’euros, soit 3,8%); de la santé (95,1 millions d’euros, soit 3,5%); et du climat et environnement pour un montant de 27,3 millions d’euros représentant 1,0% des engagements de l’AFD en Afrique centrale», est-il souligné.
Parité homme-femme
«En Afrique centrale, l’autonomisation économique des femmes et la lutte contre les violences basées sur le genre font partie des priorités du Groupe AFD». En guise de confirmation, on apprend ainsi du rapport d’activité qu’en «2022, près de la moitié des engagements dans les pays de la région ont eu pour objectif significatif de favoriser l’égalité femmes-hommes, pour un montant total de 204 millions d’euros (dont 46 millions pour ceux dont c’est l’objectif principal)».Le document récemment rendu public précise enfin que l’AFD se déploie prioritairement au travers de certains outils financiers. En l’occurrence les prêts souverains (39,5%), les C2D (25,4%), les prêts non souverains (10%) et les subventions de projets (9,3%). La liste n’est pas exhaustive.
Théodore Ayissi Ayissi
Appuis budgétaires, transports et sécurité alimentaire : ce que la Cemac doit à la France
L’Agence française de développement assure consacrer un peu plus de 70% de ses interventions dans la sous-région à ces trois enjeux. 256 000 exploitations agricoles familiales ont à titre d’exemple vu leurs performances économiques s’améliorer.
La répartition par secteur des financements de l’Agence française de développement sur la période 2016-2022 est sans appel. L’institution hexagonale assume de faire la part belle en Afrique centrale à trois d’entre eux en particulier. «En volume et nombre de projets, les principaux secteurs d’intervention du Groupe dans la région sont en effet les infrastructures, le développement urbain, l’agriculture et l’appui aux politiques publiques» relève le Bilan d’activité pour le compte de l’année 2022.
Cette répartition renvoie en termes de proportions et de pourcentage, aux «appuis budgétaires et fonds d’étude, soit 891,9 millions d’euros représentant 32,4% des fonds; aux infrastructures, transports et développement urbain pour un montant de 644,4 millions d’euros représentant 23,4% de l’ensemble des engagements; et enfin à l’agriculture et à la sécurité alimentaire pour une enveloppe de 399 millions d’euros, soit 14,5% de ses interventions dans la sous-région», peut-on lire dans le rapport.
Retombées
La France revendique déjà dans ces différents domaines de bons résultats, en ce qui concerne spécifiquement les projets engagés par l’AFD depuis 2020. D’abord en matière agricole et de protection de la biodiversité, les chiffres font état de «256 000 exploitations familiales agricoles dont les performances économiques ont été améliorées; de 3 620 000 hectares de superficies bénéficiant de programme de restauration et de conservation de la biodiversité; et de 264 000 personnes dont les capacités ont été renforcées grâce à un meilleur accès aux services du secteur agricole, dont 35% de femmes».Développement urbain
Le développement urbain affiche aussi fière allure dans la comptabilité de l’AFD. L’Agence parle de «1 633 000 habitants de villes dont la qualité de vie a été améliorée; de 2 009 000 personnes dont les conditions d’habitation, d’accès aux espaces publics ou aux équipements urbains socio-collectifs ont été aussi améliorées; et de 158 030 personnes dont les conditions de vie en ville ont été sécurisées suite à des crises».Santé
C’est la même satisfaction en matière de santé. l’institution de coopération internationale de la République française pense l’Afrique centrale redevable de plusieurs avancées sur ce terrain. Et notamment de ce que «425 000 personnes sont désormais desservies par des structures et services de santé; 2 177 000 personnes ont en outre vu leur accès aux soins s’améliorer; et 2 257 400 bénéficient également d’une meilleure protection sociale», mentionne le bilan d’activité.Formation
La coopération Afrique centrale-France fait également des émules dans le domaine de l’éducation et de la formation professionnelle. Sur la foi des données communiquées par l’Agence, il ressort en effet que «560 400 enfants achèvent l’école primaire chaque année grâce aux programmes financés par l’AFD (nb/an) et que 749 400 élèves sont par ailleurs scolarisés au primaire et au collège (nb/an) dont 46% des filles».Eau et assainissement
D’autres données se rapportant à l’accès à l’eau et à l’assainissement sont, enfin, à inscrire au chapitre des bons investissements de la France dans l’espace sous-régionale de la Cemac. Tant elles rendent compte d’un nombre important de personnes ayant vu leur situation se bonifier à la faveur de la mise en œuvre de projets financés par l’AFD. Il en est ainsi des «992 000 personnes qui bénéficient dorénavant d’un service d’alimentation en eau potable géré en toute sécurité et des 1 089 000 personnes sensibilisées à l’hygiène». L’AFD relève par ailleurs comme fait d’armes, avoir financé «62500 m3 de capacité de production d’eau potable au profit des populations». De quoi considérablement diluer le sentiment anti-français qui tend à s’installer.Théodore Ayissi Ayissi
L’AFD dans la sous-région : c’est 25 milliards FCFA pour des projets multi-pays
Investissement contre sentiment
La France prédatrice ou bienfaitrice ? La question fait plus que jamais débat en Afrique, sans que les partisans et les adversaires de l’un ou de l’autre camp parviennent jusqu’ici à s’entendre. Un constat semble cependant faire à ce stade l’unanimité : la position de moins en moins confortable de l’ancienne puissance coloniale sur le continent. En lien notamment avec le rejet du franc CFA, mais aussi et surtout avec le démantèlement exigé de ses bases militaires et le départ de ses troupes de plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest. Le Niger est pressenti pour être le prochain pays à obtenir ce résultat.
Face donc à ce qui s’apparente clairement à une montée en puissance du sentiment anti-français, l’Hexagone a décidé d’opposer ses propres arguments. En s’appuyant en particulier sur l’impact socio-économique de ses nombreux investissements sur le continent en général et en Afrique centrale en particulier. L’Agence française de développement (AFD), son bras séculier en la matière, vient de monter au créneau en publiant son rapport d’activité pour l’exercice 2022. Il s’agit d’un catalogue censé donner à réfléchir et qui fait le bilan des projets financés sur la période 2016-2022 par l’institution française. Lire le zoom .Théodore Ayissi Ayissi
Cela représente 1% des près de 1850 milliards FCFA de fonds directement injectés en Afrique centrale entre 2016 et 2022 par l’Agence française.
Source AFD La présence française dans la sous-région c’est aussi les nombreux investissements de l’Agence française de développement (AFD). Les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) font en effet partie des cibles prioritaires des financements de l’institution hexagonale sur le continent, au même titre que la République Démocratique du Congo (RDC). Il ressort notamment du Bilan d’activité récemment rendu public que sur la période 2016-2022, le total des engagements de sa direction régionale Afrique centrale (DRAC) s’élève à 2,8 milliards d’euros, soit près de 1900 milliards FCFA. . L’AFD dit avoir consacré 38 millions d’euros, soit environ 25 milliards FCFA à des projets multi-pays. Cela représente dans son portefeuille de projets, 1% de ses investissements dans la sous-région.
Dynamiques transfrontalières
Au total, «l’AFD soutient 13 projets régionaux en Afrique centrale à hauteur de 38 millions d’euros». À en croire le Bilan d’activité 2022 de l’Agence française, ces financements ont contribué prioritairement sur la période sous revue, à « renforcer les capacités des institutions régionales, à favoriser les dynamiques transfrontalières entre pays limitrophes et à soutenir la gestion d’ un bien public commun : la forêt du Bassin du Congo». Ces projets sont présentés comme multi-pays «au service de l’intégration régionale». Il s’agit ainsi pour l’institution française d’«apporter une réponse adaptée aux problématiques qui dépassent les frontières nationales comme la protection de la biodiversité», est-il précisé.Le rapport se montre évasif sur l’identité de ces projets à vocation régionale ayant desdits financements français. Il indique par contre que «la DRAC a mobilisée toute sa palette d’outils (assistance technique, subventions, prêts et garanties), et s’appuie sur sa filiale Proparco pour développer le secteur privé et accompagner les pays dans leur développement économique et social . Expertise France, agence technique de coopération française, est également mobilisée dans l’instruction et la mise en œuvre des projets du Groupe». L’idée étant de positionner les interventions de l’AFD au carrefour « de la recherche de nouveaux équilibres entre croissance économique et l’impératif de préserver les ressources naturelles ; entre le besoin d’investissement et le risque de surendettement; entre le besoin de stabilité et le jeu démocratique; et entre la solidarité régionale et les priorités nationales», est-il également explicité dans le rapport.
Portefeuille
Les fonds engagés ces sept dernières années par la direction régionale de l’AFD et évalués à 2,8 milliards d’euros doivent être majorés. La France se félicite en effet d’avoir également pu mobiliser sur la même période 487,4 millions d’euros, soit environ 320 milliards FCFA, grâce à Proparco. Toujours est-il que sur le montant total de 3,2 milliards d’euros (2096 milliards FCFA) d’engagements pris, seulement «1,7 milliards d’euros ont été versés entre 2016 et 2022, y compris les financements destinés aux projets multi-pays. 1,5 milliards d’euros restaient donc encore décembre à verser au 31 2022», apprend-on de la situation du portefeuille de l’AFD en Afrique centrale.2022
L’Agence française de développement a engagé l’année dernière « 480 millions d’euros sur 48 projets dans les secteurs de la sécurité alimentaire, du développement urbain, de l’éducation, et de l’appui aux politiques publiques ». Et à s’en tenir aux précisions du bilan d’activité, « 8 millions d’euros, soit à peu près 5,2 milliards FCFA, ont été consacrés en 2022 à un projet multi-pays d’insertion à l’emploi et à l’entrepreneuriat des femmes avec un consortium d’ONG».Projets nationaux sous financement français
Cameroun et RDC en vitrines de l’AFD
Ils ont empoché à eux seuls 234 milliards FCFA sur les 360 milliards FCFA d’engagement au profit de la sous-région en 2022.
Les financements de l’AFD au Cameroun Le classement des destinations de préférence des financements de l’AFD positionne le Cameroun et la RDC en tête des bénéficiaires en 2022. Le Cameroun se taille même la part du lion en captant 198,1 millions d’euros sur les 548,2 millions d’euros. ‘euros mis à la disposition de la sous-région par l’Agence française. «Il est historiquement l’un des pays d’intervention les plus importants du Groupe. Et en 2022, l’AFD l’a accompagné à travers des projets d’envergure comme le Programme Capitales régionales qui vise à moderniser cinq villes secondaires». À en croire également son bilan d’activité, les fonds ont par ailleurs servi «à des projets de sécurité alimentaire pour le déploiement d’une offre de service adaptée aux entrepreneurs ruraux, notamment dans le septentrion». 55 projets au total sont ciblés.
Le Cameroun est suivi dans ce classement par la RDC bénéficiant de 158,2 millions d’euros. «Il s’agit de plus du triple des engagements des années précédentes au service d’un développement économique et social inclusif et durable». La cagnotte couvre le financement de 42 projets. Le rapport précise que «l’Agence ya placé au centre de ses priorités la réponse à l’insécurité alimentaire, l’accès à l’électricité, ainsi que l’autonomisation des femmes».
Le Cameroun et la RDC pèsent ainsi à eux seuls 234 milliards FCFA sur les près de 360 milliards FCFA à débloquer par l’Agence française de développement. Ce qui représente plus d’une fois et demi la part globale des autres pays de la Cemac. Le Congo Brazzaville a par exemple reçu en termes d’engagement de l’AFD, 97,8 millions d’euros pour 27 projets. Il est le troisième dans le classement. Vient ensuite le Gabon et ses 76,6 millions d’euros versés par la France l’année dernière pour la réalisation de 11 projets. La protection de la biodiversité a constitué l’une des principales motivations d’une telle mobilisation de fonds.
La mobilisation ladite est restée plutôt faible pour la République Centrafricaine (RCA). La Centrafrique s’en est en effet tirée avec 17,5 millions d’euros d’engagement. Et seulement 14,7 millions d’euros ont été effectivement versés au 31 décembre 2022. Ces fonds sont censés couvrir le financement de 27 projets.
TAA
Marché financier : 100 milliards FCFA en téléchargement
Les actionnaires de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) ont donné leur accord pour le lancement d’un nouvel emprunt obligataire au cours de leur dernière Assemblée générale tenue à Douala.
Ce nouvel emprunt obligataire rentre dans le cadre du nouveau Plan stratégique (2023-2027) baptisé « Azobé ». Adopté par la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) le 22 décembre 2022, le plan quinquennal vise à diversifier les ressources, ainsi qu’à moderniser et transformer l’institution bancaire sous-régionale. Selon un communiqué publié le 27 juillet 2023 au terme de son Assemblée générale à Douala, la Bdeac a donc donné son accord pour le lancement de ce nouvel emprunt obligataire de 100 milliards FCFA.
La Bdeac a levé de 2020 à 2022, plus de 300 milliards de FCFA pour la seconde phase de son plan de financement. Celui-ci visait à répondre aux différents appels de fonds, dans le cadre des projets intégrateurs, et à appuyer la relance économique par un renforcement de financement du secteur privé dans les six États membres. Pour l’heure, la date de lancement et les modalités du nouvel emprunt obligataire ne sont pas encore connues.
Il est également précisé dans le communiqué qu’au cours des délibérations, la Bdeac a adopté une deuxième résolution majeure. Il s’agit de celle destinée à « accroître la capacité sociale de la Bdeac de 1200 milliards FCFA, soit une augmentation de 25%».
Diane Kenfack
Théophile Lognoné, fondateur des industries Probiomer, décoré de la Croix de Verdun
Théophile Lognoné est un bijoutier-horloger, fondateur des industries Probiomer et décoré de la Croix de Verdun.
Il est né le 27 juillet 1895, à Dol-de-Bretagne et décédé le 4 septembre 1974, à La Gouesnière, en baie du Mont-Saint-Michel. Passionné de découvertes, il a reconverti des micro-techniques d’horlogerie pour exploiter des minéraux marins et développer de recherches appliquées au domaine de la nutrition-santé. Ses inventions et découvertes majeures concernent principalement : le calcium organique vivant, le rôle des minéraux marins dans la nutrition-santé et l’emploi du lithothamne pour le traitement des sols. Des débuts dans l’horlogerie à l’invention active, la vie d’un innovateur. Les motivations pour la recherche et l’innovation
Théophile Lognoné observe dans la baie du Mont-Saint-Michel que les brisures de coquillages produisent des richesses nutritionnelles pour renforcer le calcium de coquilles d’oeuf. L’orfèvre observe alors les propriétés du calcium organique vivant. Ce minéral, présent dans le sable coquillier de la baie du Mont-Saint-Michel, permet de fertiliser des sols et d’améliorer la recherche en nutrition-santé.Une formation technique à peine esquissée mais d’où naissent des passions
Théophile Lognoné va utiliser des micro-techniques d’horlogerie (réparation de montres-bracelets) pour exploiter ces minéraux marins. Pour accompagner ses découvertes, il se porte acquéreur d’un bateau : le Saint-Pierre, dont le nom faisait en référence à Césarée (Caesarea), l’ancien nom antique de Jersey qui était associé à différents personnages du Nouveau Testament : Pierre, Paul, Hérode, Pilate. Le nom Césarée pour désigner Jersey fut maintenu jusqu’à ce que l’Empire Romain se christianise et devienne Andium, forme latinisée désignant « la très grande (île) ». Jersey se trouvant bien être la plus grande des îles mentionnées dans l’Itinéraire d’Antonin qui se situe entre Aurigny et Ouessant.Les débuts de l’aventure industrielle : une implication totale, un travail acharné
Pour réussir son pari, Théophile Lognoné pose les bases d’une entreprise familiale. Il entend que le savoir-faire soit transmis de père en fils, de génération en génération pour innover. “Nous ne sommes pas une génération d’héritiers, nous sommes une génération d’entrepreneurs”. Il accorde une importance à la prospective et à la recherche appliquée : L’horlogerie a besoin d’OPA : Oser, Préparer et Anticiper le monde de demain. Il nourrit une culture de propriété industrielle avec des brevets. L’ensemble de ses procédés sont brevetés avant de les industrialiser. Enfin, il entend s’appuyer sur une forte émulation locale pour décloisonner l’innovation. La valorisation de nouvelles ressources liées à la mer a longtemps rythmé l’économie locale des cités corsaires de Granville et Saint-Malo. Il observe avec intérêt le fonctionnement des usines Dior dans le négoce puis la fabrication d’engrais naturels. Pionnière de l’importation des guanos du Pérou et de la fabrication du guano dissous, la maison Dior a été aussi la première à vulgariser en France l’emploi des scories de déphosphoration qui sont mélangées à l’acide sulfurique . En 1860, celle-ci avait obtenu le marché de la récolte des boues domestiques de Granville, qu’elle revendait aux agriculteurs une fois transformées et fermentées.La crise de 1936 renforce l’entreprise
Pendant la crise de 1936, sa découverte est récompensée par la prime d’honneur du ministère de l’agriculture. Il vient alors d’inventer un complément alimentaire naturel, capable de renforcer le calcium de coquilles d’oeufs et d’approfondir de nouvelles recherches pour demain.Les réseaux de science et d’innovation, indispensables à la genèse de découvertes
L’entreprise va appuyer son développement depuis la Bretagne vers la Suisse, l’Allemagne, le Royaume-Uni. Elle va aussi cultiver des partenariats atypiques : dans l’Allier, en particulier avec les moines de l’abbaye de Sept-Fons qui fabriquent la « Germalyne ». Théophile Lognoné va aussi développer des relations épistolaires avec la biologiste, Lucie Randoin, (1888-1960). Agrégée de sciences naturelles en 1911, à une époque où l’agrégation était réservée aux hommes, puis docteur ès sciences en 1918, elle est la première femme à enseigner en Sorbonne et rejoindre l’Académie de médecine.Autres engagements
Pendant la Première Guerre mondiale, Théophile Lognoné avait été décoré de la Croix de Verdun. Il avait été fait prisonnier à Douaumont le 4 mars 1916, après avoir brûlé ses dernières cartouches.
En 1940, bien qu’exempté de toutes obligations militaires, en raison de ses charges de famille, Théophile Lognoné fut volontaire à l’usine d’aviation de Bouguenais, en qualité de mécanicien de précision, ce qui lui rappela sa première profession, celle d’horloger exercée à Dol-de-Bretagne, cité fièrement campée sur l’ancien rivage du Mont-Saint-Michel aujourd’hui séparée par un marais.Kevin LOGNONÉ
Fomac : le Burundi prend la tête de l’état-major avec ‘‘Audace’’
Le général Nduwumunsi remplace à ce poste l’Angolais Daniel Raimundu Savihemba. Il a prêté serment le 21 août dernier à Libreville en présence du président de la Commission de la CEEAC.
Il s’appelle Audace Nduwumunsi et il est le nouveau chef d’état-major régional de la Force multinationale de l’Afrique centrale (Fomac). Le général burundais et ancien proche collaborateur du président Evariste Ndayishimiye a prêté serment le 21 août dernier à Libreville, en présence de plusieurs personnalités.
Au rang de celles-ci, Blaise Placide Olouda, commissaire général à l’Intégration régionale au ministère gabonais des Affaires étrangères, et Gilberto Da Piedade Verissimo, président de la Commission de la CEEAC.
Le dirigeant communautaire a d’ailleurs «rendu publique, par le biais d’un groupe d’experts et après la cérémonie de prestation de serment, des instructions et modalités pratiques à observer pendant la période électorale en vue de se mettre à l’abri des débordements ou d’abus d’où qu’ils proviennent». Des directives reprises dans un communiqué de la Commission de la CEEAC qui interpellent également le nouveau promu.
Audace Nduwumunsi remplace à ce prestigieux poste Daniel Raimundu Savihemba. L’officier général angolais aura passé dix ans «de bons et loyaux services» à la tête de la Force régionale.
Théodore Ayissi Ayissi
Retour de la paix en Centrafrique: de nouveaux progrès à l’actif de la Minusca
«La situation sécuritaire est calme. Les forces de défense et les forces de sécurité interne font des patrouilles dans les villes de la préfecture et dans les communes de la préfecture pour protéger les civils».
La Beac fidèle à ses options de politique monétaire Telle est l’évaluation de la situation à Nana Mandéré faite par le secrétaire général de cette préfecture centrafricaine. Aux dires de Dieudonné Nondi, cette évolution positive vers un retour définitif de la paix en République Centrafricaine (RCA) n’est rendue possible que grâce au concours de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation de la Centrafrique (Minusca).
«Les patrouilles à Nana Mandéré sont appuyées par la force de la Minusca», indique à titre d’exemple l’autorité administrative. Il relève également, au cours de la conférence de presse hebdomadaire du 16 août dernier, que d’autres progrès dans la région de l’Équateur sont aussi à mettre à l’actif de la collaboration avec la Force onusienne. Dieudonné Nondi mentionne entre autres «l’aménagement des routes, des ouvrages d’art, la réhabilitation, la construction et l’équipement des bâtiments administratifs». Des avancées qui ont poussé la «préfecture à redynamiser l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR), le Comité de mise en œuvre préfectoral (CMOP), le Comité technique de sécurité (CTS) et des comités locaux de Paix et Réconciliation (CLPR)», est-il annoncé. L’intention derrière étant de «sensibiliser les jeunes pour la restitution volontaire des armes et effets militaires», est-il souhaité.
Théodore Ayissi Ayissi
Surliquidité bancaire: des ponctions de 400 milliards FCFA envisagées par la Beac
Les options prises par le Comité de politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) en faveur de la stabilité des prix en zone Cemac restent d’actualité.
Le dévouement des soldats de la Minusca récompensé La Banque centrale a procédé du 7 au 11 août dernier au lancement de quatre avis d’appel d’offres. Il s’agit, selon elle, d’autant d’opérations de reprises de liquidités sur le marché monétaire. Et les comptes faits révèlent une volonté de l’institution bancaire sous-régionale d’opérer une ponction sur les disponibilités financières des établissements bancaires de la sous-région, d’un montant total de 400 milliards FCFA.
Jusqu’au moment de mettre sous presse, seulement 140 milliards avaient déjà été retirés du circuit. Ce dénouement est la résultante des deux premières opérations lancées le 7 et le 9 août dernier. La Beac entendait alors reprendre tour à tour, «des liquidités de maturité longue d’un montant de 50 milliards FCFA; et des liquidités d’un montant de 150 milliards». À en croire la Banque centrale, 30 milliards FCFA seulement ont été repris dans la première opération et 110 milliards dans la deuxième. Les taux de souscription s’étant successivement situés à 60% et à 73,33%.
Les résultats des deux derniers avis d’appel d’offres lancés le 11 août dernier restent par contre encore attendus. Ces derniers portaient également sur des montants de 50 milliards FCFA et 150 milliards FCFA. Le délai de souscription était fixé au 17 août 2023, avec des dates d’échéance arrêtées au 14 septembre pour l’opération de reprise de 50 milliards et au 24 août prochain pour celle relative à la ponction de 150 milliards FCFA.
Théodore Ayissi Ayissi
Audit financier à la Cemac : au cœur du tête-à-tête Obiang Nguema Mbasogo-Engonga Edjo’o
Le président de la Commission de la Cemac a récemment été reçu au Tchad, en Centrafrique et au Cameroun. Sa «mission circulaire» entreprise dans la sous-région l’a, cette fois, menée ce 9 août 2023 en Guinée Équatoriale.
Toujours avec le même objectif. À savoir entre autres: «rendre compte des actions menées par le nouveau gouvernement de la Commission de la Cemac qu’il préside depuis le 2 juin 2023, date de sa prestation de serment à Ndjamena», a déclaré Baltasar Engonga Edjo’o. Et au rang des sujets au menu de l’audience accordée par le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, il y a l’audit administratif, financier et des ressources humaines en cours au sein de l’institution sous- régionale.
«Un accent est mis sur cet audit pour avoir une bonne lisibilité de la situation de la Commission», explique le dirigeant communautaire. «Je ne pouvais qu’initier au niveau institutionnel un audit qui prend en compte tous les aspects, tant financiers qu’humain, afin de connaître l’état exact de la Commission, avant de mettre en œuvre mon plan d’action», ajoute-t-il.
C’est en effet à partir des résultats encore attendus de l’opération en cours que la prochaine étape de gouvernance va se dessiner. «Je pourrais alors élaborer et mettre en œuvre un Plan stratégique pour la Cemac que je pourrais aisément justifier devant les États membres». La perspective pour Baltasar Engonga Edjo’o est de permettre aux différentes instances communautaires de contrôle d’«être en capacité réelle de pouvoir évaluer les actions menées par la nouvelle équipe dirigeante de la Commission de la Cemac. De façon justement à pouvoir également disposer d’éléments comparatifs entre la gestion de celle-ci et celle de l’équipe précédente», souligne le responsable sous- régionale à l’intention du président équato-guinéen.
Un honneur pour lequel le président de la Commission de la Cemac a une fois de plus tenu à exprimer sa gratitude à son illustre hôte. Après avoir aussi veillé à «renouveler ses déférents remerciements au président Obiang Nguema Mbasogo, qui a convaincu ses pairs de la Conférence des chefs d’État de la Cemac, d’accorder leur confiance à sa modeste personne pour présider aux destinées de la Communauté», a-t-il assuré.
Le tête-à-tête était par ailleurs l’occasion pour Baltasar Engonga Edjo’o de «recueillir (sur ces sujets et d’autres, Ndlr) les hautes instructions et orientations du président de la République, relatives notamment à la nouvelle vision qu’il compte imprimée en tant que président de la Commission, pour une intégration économique réussie en Afrique centrale», a-t-on appris.
Théodore Ayissi Ayissi
Union douanière et libre circulation: dispositif réglementaire plus étoffé en zone Cemac
Les textes réglementaires des Comités statutaires en matière des douanes en zone Cemac étaient en révision du 1er au 11 août dernier à Douala au Cameroun.
Les experts des administrations des douanes des pays membres se sont réunis à l’initiative de la Commission de la Cemac. Leur mission, «s’accorder sur les améliorations à apporter sur ces textes instituant lesdits comités, en vue de réorganiser ces instances et repréciser leurs rôles et responsabilités», leur était-il instruit par Ngabo Seli Mbogo, commissaire au Marché commun.
Ce à quoi se sont attelés avec méthode les participants aux travaux de Douala. De telle sorte que «tous les projets de textes portant sur les cinq Comités présentés ont été validés, dans un esprit consensuel». À en croire le compte-rendu de l’institution communautaire, les textes dont il est question concernent précisément «les Comités de la Nomenclature et du Tarif, de l’Origine, de la Valeur, du Transit et enfin de la Lutte contre la fraude douanière».
Les avancées enregistrées sur le terrain de la libre circulation et de l’Union douanière sont depuis lors nombreuses. «Sur la question cruciale de la nomenclature et du tarif, les participants ont dressé l’état des lieux de l’avancement du processus de mise en œuvre du SH (Système harmonisé) dans les États membres. Ils ont défini les actions nécessaires pour garantir une migration vers le SH 2022 pour tous les pays de la Commission de la Cemac, ainsi qu’une projection pour une application coordonnée de la version SH 2027», est-il indiqué.L’assistance technique du Programme Union européenne-Organisation mondiale des douanes (UE-OMD) sur le Système harmonisé (SH) en Afrique et celle des représentants de la CNUCED, du FMI-Afritac, de la Zlecaf et des partenaires stratégiques de la Cemac auront été déterminantes. Elles ont notamment donné lieu «quant à l’aspect sur l’Origine, à la présentation et au partage d’une solution informatique centralisée et développée pour la dématérialisation de la procédure d’agrément de l’origine Cemac (Cicoc) et sur le Programme UE-OMD Origine en Afrique», rapporte encore le communiqué de l’institution sous-régionale. De beaux jours donc en perspective pour les populations de la sous-région.
Théodore Ayissi Ayissi
«Les migrantes d’aujourd’hui sont héritières des migrantes d’hier»
Dans certains cas, en Afrique centrale notamment, elles reproduisent et transforment des schémas migratoires nés avant elles. L’expérience migratoire des femmes ne peut être dissociée du restant de leurs expériences, alors que la migration et ses effets s’insèrent dans l’éventail des choix et des possibilités que ces femmes (pauvres la plupart du temps) perçoivent comme étant à leur portée. Dans ce sens, la décision de migrer est le fruit de négociations, de décisions, d’une organisation familiale prise avec la famille d’origine ou constituée. Même lorsqu’il s’agit de les fuir, la famille, la communauté, le milieu d’origine sont étroitement impliqués dans la décision de migrer.
Marie-Rose Effila Pourquoi les femmes émigrent-elles, selon vous?
Cela peut sembler un truisme, il n’est pourtant pas inutile de le rappeler: les femmes ont toujours été présentes dans les migrations. Les femmes émigrent pour se marier et rejoindre leur famille. Elles émigrent également sous l’effet de leurs obligations familiales, du chômage, des bas salaires, de la pauvreté, de la limitation de leurs perspectives sociales et économiques ou de difficultés ponctuelles intervenues dans leur pays d’origine. Également, le rôle assigné aux femmes dans l’économie les pousse vers des secteurs peu ou pas qualifiés faisant l’objet d’une demande croissante: les secteurs manufacturiers, les services (en particulier les services domestiques), le spectacle et le commerce du sexe. Mais par ailleurs, les migrantes qualifiées sont aussi fortement demandées, en particulier dans le secteur de la santé, ce qui entraîne d’ailleurs une grave pénurie de personnels soignants dans les zones de bas niveau sanitaire.De plus en plus, on constate que les femmes migrent seules. Quelle explication donnez-vous à cela?
Si les femmes migrent davantage seules que par le passé pour occuper les emplois cités, il convient toutefois d’apporter quelques observations dont nous croyons, qu’elles permettent à la fois de nuancer et d’enrichir les figures prédominantes des travailleuses migrantes. Ces observations sont surtout d’ordre historique: les migrantes d’aujourd’hui sont héritières des migrantes d’hier. Dans certains cas, en Afrique centrale notamment, elles reproduisent et transforment des schémas migratoires nés avant elles. L’expérience migratoire des femmes ne peut être dissociée du restant de leurs expériences, alors que la migration et ses effets s’insèrent dans l’éventail des choix et des possibilités que ces femmes (pauvres la plupart du temps) perçoivent comme étant à leur portée. Dans ce sens, la décision de migrer est le fruit de négociations, de décisions, d’une organisation familiale prise avec la famille d’origine ou constituée. Même lorsqu’il s’agit de les fuir, la famille, la communauté, le milieu d’origine sont étroitement impliqués dans la décision de migrer. Les configurations familiales sont diverses. Ces migrantes peuvent, à leur tour, entreprendre de faire venir des membres de leur famille, conjoint, enfants, parentèle plus élargie, une fois stabilisées statutairement ou installées dans le pays d’accueil, ou choisir d’effectuer des allers-retours pour maintenir leur présence en mobilité. Ou bien envisager leurs déplacements seules, ou en couple, les enfants étant confiés à la parentèle restée sur place, etc. Ainsi, le fait de migrer, même seule, mobilise un ensemble d’acteurs tout au long du parcours migratoire, l’unité domestique, mais aussi l’État, des réseaux qui peuvent aller des filières communautaires d’entraide aux réseaux mafieux, sans omettre les multiples dépendances qui se tissent dans les lieux d’arrivée ou de passage.En Afrique centrale plus particulièrement, quels sont les pays qui accueillent le plus de main-d’œuvre issue des migrations féminines?
Dans la sous-région CEEAC, la dernière décennie a été marquée par une augmentation des mouvements migratoires féminins de caractère économique ne s’inscrivant nécessairement pas dans une logique de regroupement familial. La participation croissante des femmes à l’activité productive dans certains pays d’Afrique centrale est liée à l’augmentation de la demande de main-d’œuvre dans le secteur des services, essentiellement pour les travaux peu qualifiés et mal rémunérés (service domestique, hôtellerie…). Dans les années 1990, la Guinée Équatoriale est devenue un pays d’immigration, dont l’une des caractéristiques distinctives en tant que pays d’accueil résidait dans la présence importante de femmes. En 2000, au Cameroun, le taux d’activité des femmes immigrées âgées de 15 à 64 ans s’établissait autour de 57,1% contre 63,1% en RDC.Dans certains autres pays comme le Congo-Brazzaville, le Gabon, le Tchad et dans une moindre mesure le Rwanda, les étrangères constituent, pour ce qui concerne les emplois peu ou pas qualifiés, une sorte de sous-segment du marché féminin du travail, lui-même plus étroit que celui des hommes. Cantonnée dans des emplois peu qualifiés et faiblement rémunérés, l’activité des étrangères dans ces pays-là est encore plus fortement concentrée dans la profession d’agent d’entretien.
Ici et là, des médias font écho de traitement ignoble subie par les travailleuses immigrées en Afrique centrale. Doit-on dire comprendre que la méconnaissance du droit du travail, et plus globalement, de la culture salariale est un élément central qu’il faut revoir?
Dans tous les pays d’Afrique centrale, les femmes immigrées les plus jeunes sont celles qui sont le plus en contact avec les clients. Leur niveau de formation, leurs capacités linguistiques et leur mode de présentation de soi constituent autant de critères «d’acceptabilité sociale» qui favorisent leur invisibilité professionnelle et sociale. Pour tenir les cadences, les femmes n’ont souvent pas d’autre choix que de faire des heures en supplément qui ne sont ni récupérées, ni payées. Ce mode de gestion de la main-d’œuvre qui ne reconnaît et ne permet aucune qualification empêche toute possibilité de professionnalisation de cette activité, toute chance d’évolution, d’autant qu’une fois qu’elles sont embauchées, aucune formation professionnelle n’est proposée aux femmes. Cette invisibilité professionnelle se fonde, c’est ce que montre mon enquête de terrain, sur une méconnaissance de la culture salariale qui favorise des pratiques patronales douteuses. Ce sont des pratiques de gestion de la main-d’œuvre qui reposent sur une forme d’emploi propice aux pratiques patronales peu scrupuleuses. Le sentiment de ne pas pouvoir «trouver mieux ailleurs» joue beaucoup. Inscrite dans le prolongement de leur activité de mère-épouse exercée au sein de la sphère domestique, c’est la seule «qualification» qu’elles peuvent mettre en avant sur le marché du travail.
Dans ces conditions, les femmes ne peuvent que se maintenir dans leur sous-emploi tant qu’il peut leur permettre de subvenir aux besoins de leur famille. Il faut comprendre que, derrière, il y a une volonté de disposer le plus librement possible d’une main-d’œuvre malléable, corvéable à merci. Cette corvéabilité est obtenue par une fragilisation du droit du travail. Le tout est assommé par une faible présence syndicale et une action collective contestataire très souvent réprimée par les employeurs.En se concentrant sur les cas les plus patents de violences faites aux migrantes en tant que femmes, ceux de la traite des femmes et de l’exploitation des travailleuses domestiques, toutes deux assimilées à l’esclavage, y a-t-il lieu de dire que rien n’est fait pour réduire les discriminations à l’égard des femmes, révélées ou causées par le processus migratoire?
De nombreux instruments internationaux définissent précisément la traite et ses diverses dimensions (exploitation sexuelle, service domestique forcé, mariages arrangés…), de même que les modalités de la protection des victimes par les gouvernements des pays d’accueil signataires (visas spéciaux de résidence, protection sanitaire et sociale…) Une faible part seulement des pays d’accueil (19 sur 65 selon une étude de l’OIT) disposent pourtant de lois ou réglementations incluant les services domestiques au sein des législations nationales du travail. Certaines législations vulnérabilisent les employées de maison administrativement, socialement, économiquement et physiquement, voire au niveau sanitaire (déni de soins par les employeurs) en les plaçant sous la responsabilité directe de ce dernier et en autorisant leur confinement au sein des familles. Cependant, si les processus et institutions de recrutement sont encore peu réglementés, divers gouvernements et organisations de la société civile des pays d’Afrique centrale s’efforcent d’encadrer légalement ce secteur d’emploi (Déclaration de Colombo du Sommet régional sur les employées de maison étrangères, mesures négociées entre l’UNIFEM et certains gouvernements par exemple).Propos rassemblés par
Ongoung Zong BellaFéminisation des départs en Afrique centrale : signal fort de l’évolution de la migration de la main-d’œuvre dans la sous-région
«Si les pays africains veulent opérer la transformation structurelle et l’intégration régionale, les travailleurs et les talents africains doivent être à même de considérer les femmes, leurs opportunités d’emplois et d’envisager le transfert de compétences entre des industries différentes et entre plusieurs pays».
Depuis octobre 2013, c’est dit ainsi par la Banque africaine de développement (Bad). Selon l’institution financière panafricaine, la libre circulation de la main-d’œuvre féminine au sein des communautés économiques et entre les groupements régionaux ne favorisera pas seulement la mobilité des personnes dans leur région, mais elle encouragera aussi les échanges commerciaux, la création d’emplois et de nouvelles entreprises. La fuite des cerveaux que connaissent de nombreux pays africains pourrait alors se transformer en un transfert transfrontalier de talents féminins. Une infirmière sans emploi au Cameroun pourrait gagner sa vie décemment au Gabon, tout en contribuant à de meilleurs services de santé dans le pays hôte. Un jeune diplômé d’une école technique au Tchad pourrait trouver un emploi décent dans l’industrie de la plomberie en Afrique du Sud et contribuer à répondre aux besoins en main-d’œuvre de ce pays.
Malheureusement, la réalité est toute autre. Plusieurs migrantes d’Afrique centrale restent soumises à de nombreuses inégalités sociales pour obtenir de bons emplois dans les pays extérieurs où ils sont établis. Une situation qui rend la gouvernance des migrantes difficile. Un réel challenge tant pour elles que pour leurs pays d’origine. Ainsi, pour en parler, un atelier a réuni plusieurs acteurs et experts du domaine à Yaoundé le 8 août 2023. L’occasion a permis aux uns et aux autres d’examiner le dispositif existant et voir s’il permet d’assurer la libre circulation des travailleuses immigrées, en tant que personnages essentiels dans le processus d’intégration régionale et le développement en Afrique centrale. Lire notre zoom.
Même si les données chiffrées manquent à l’analyse des experts, ceux-ci soutiennent que, depuis quelques années, le nombre de candidates au voyage dans un autre pays de la Cemac ne cesse de croître. La tendance, disent-ils, marque un changement conséquent dans le profil de l’immigration dans la sous-région.
Photo de famille à l’ouverture des travaux de Yaoundé En fin des années 1990, la Guinée Équatoriale se bombe le torse d’être le troisième producteur de pétrole brut en Afrique subsaharienne. En Afrique centrale, le pays fait alors rayonner la splendeur de sa trésorerie. L’arrivée des multinationales pétrolières induit en effet un besoin de main-d’œuvre, des hôtels aux restaurants, des jardiniers aux chauffeurs pour les cadres et les techniciens américains et européens de l’industrie pétrolière. Jeunes célibataires, ou ayant déjà une famille à charge, plusieurs femmes des autres pays de la Cemac flairent le filon équato-guinéen. Selon des estimations fournies par des experts de l’OIT, «en 2000, les femmes représentaient 52 % de l’immigration arrivée au pays de Obiang Nguema Mbasogo». «Les raisons sont connues: dérégulation du marché du travail où les emplois se sont écartés de la norme à durée indéterminée en progressant vers les contrats à durée déterminée, l’intérim, les stages, les contrats aidés ; faillite de l’agriculture ; gel des recrutements dans la fonction publique ; compressions de personnel dans le secteur privé ; désaffection de l’école et de la formation comme moyens de promotion sociale; salaires à parité de pouvoir d’achat nettement supérieurs à la moyenne sous- régionale», valide Evelyne Nkeng-Peh. Pour la conseillère en immigration à la Commission de l’Union Africaine (UA), les femmes, parties du Gabon et surtout du Cameroun, ont trouvé dans les localités équato-guinéennes certains secteurs d’insertion professionnelle (restauration, coiffure, travaux ménagers), une sorte de prolongement de leurs activités domestiques dans leur pays d’origine.
L’explication…
Au sens communautaire, ce n’est autre que l’expression d’une tendance qui se développe de plus en plus en zone Cemac. «La montée en puissance de ces groupes dits vulnérables est un signe d’une redistribution équitable des rôles entre les différentes composantes de la société», analyse Evelyne Nkeng-Peh. D’ailleurs, dit-elle encore, parce que les femmes ont une propension plus grande au changement et à l’ouverture, cette tendance pourrait exploser avec la Zlecaf. «Environ 85 % de l’activité économique en Afrique centrale est réalisée dans le secteur informel, où les femmes représentent près de 90 pour cent de la main-d’œuvre informelle. De nombreuses femmes rurales vendent également des biens et des produits agricoles par le biais de canaux commerciaux informels et du commerce transfrontalier». Telle est la conviction de l’UA, qui compile dans une étude l’ensemble des arguments favorables à la migration des femmes.Il revient également que la migration vers un autre pays de la Cemac est une composante essentielle des stratégies de survie, d’accumulation financière et de promotion sociale des populations d’Afrique centrale. C’est pourquoi, les réseaux de départ sont sans cesse revitalisés, les destinations multipliées pour répondre à la propension grandissante des dames à s’établir dans un autre pays de la sous-région. À Yaoundé, il a été observé que l’environnement dans lequel circulent les femmes rend compte des relations causales en jeu. «Avec la complexification des conditions de séjour dans certains pays, les migrations des femmes d’Afrique centrale sont de plus en plus clandestines», signale Marie-Rose Effila, secrétaire exécutive de l’ONG «Femmes capables». Du point de vue de celle-ci, «Après l’entrée dans le pays d’accueil, la consolidation n’est assurée que par la détention de titres de séjour. La quête ´ des papiers est une œuvre de longue haleine. Dans ce cas, les femmes saisissent toutes les opportunités: mariages, demande d’asile, parrainage de l’employeur, procédure juridique de revendication par le biais d’avocats». Et il y a plus: «L’émigrée est totalement dépendante et l’employeur peut ‡ tout moment se séparer d’elle. En effet, pour éliminer les risques de rapatriement, la travailleuse étrangère clandestine n’engage pas de revendications quelconques. Les immigrées en situation irrégulière vivent un confinement professionnel et résidentiel permanent. Au problème majeur de l’irrégularité du statut de séjour se greffent d’autres obstacles à l’accès à des emplois qualifiés et bien rémunérés L’émigrée clandestine vit au jour le jour la hantise d’une expulsion surtout quand le contexte politique est tendu: périodes d’effervescence politique, organisations de manifestations dans le pays d’accueil, vagues d’attentats, toutes sortes d’évènements entrainant un contrôle policier strict ou des opérations d’urgence. Peu regardantes sur les salaires et le travail, les émigrées s’insèrent rapidement dans le marché du travail du pays d’accueil pour survivre».
Textes
Un arsenal réglementaire au point
Revue du dispositif juridique qui encadre les migrations de main-d’œuvre.
Pour défendre les intérêts des travailleuses émigrées, le BIT (Bureau international du travail) s’est doté de plusieurs stratégies et moyens d’action. Il s’agît, apprend-on, d’inciter les États d’Afrique centrale à ratifier des conventions internationales dans ce domaine, d’impulser la coopération technique et de promouvoir la recherche et la formation en matière de protection et de sauvegarde des droits des travailleuses. Ainsi, deux conventions internationales ont été adoptées en matière de protection du droit au travail des émigrées: la convention n° 97 (1949) sur les travailleurs migrants qui a pour objectif de favoriser l’échange d’informations, de protéger les travailleurs migrants et de garantir l’égalité de traitement avec les travailleurs nationaux ; la Convention n° 143 de 1975 est relative ‡ la répression des conditions abusives et l’égalité des chances et de traitement des travailleurs migrants.
Lors des différents sommets de l’UA, il a souvent été recommandé comme stratégie, aux Communautés Économiques Régionales (CER), de renforcer la coopération intra et inter-régionale sur la migration de travail et faciliter le dialogue régional sur la main-d’œuvre. C’est ainsi que, le Programme conjoint sur la gouvernance de migrations de main-d’œuvre pour le développement et l’intégration en Afrique (JLMP), a été adopté officiellement en 2015 entre la Commission de l’Union Africaine (CUA), l’Organisation Internationale du Travail (OIT), l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), en tant qu’instrument de mise en œuvre de la migration de la main d’œuvre et l’intégration économique régionale.
Démarré en juin 2021, le Projet Action JLMP (dont le terme est fixé en décembre 2024) contribuera à la mise en œuvre de la première phase du cadre stratégique et du plan de suivi et d’évaluation du JLMP (2020-2030). Il complétera les actions prioritaires de mise en œuvre du programme conjoint UA-OIT-OIM-CEA sur la gouvernance des migrations de main-d’œuvre pour le développement et l’intégration en Afrique (projet prioritaire du JLMP). Bien plus, dans le cadre de l’axe 1 sur la gouvernance et la réglementation de la migration et de la mobilité de la main-d’œuvre, le projet vise à se concentrer sur le renforcement de la capacité des institutions du travail, des partenaires sociaux et de la société civile en ce qui concerne la gouvernance, les politiques et l’administration de la migration de la main-d’œuvre.
JRMA
Exportations de la Cemac : les cours parasités en 2023 par une résurgence de la Covid-19
«Les prix des produits de base devraient globalement baissés de 21% en 2023 par rapport à 2022». Le plus surprenant, dans cette projection de la Banque mondiale, tient à l’une des causes évoquées par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). La Banque centrale impute en effet cet état de chose, parmi les éléments avancés, «à la résurgence de la pandémie de Covid-19».
La Beac sur la même longueur d’onde que la Banque mondiale La Note sur l’évolution des cours des principaux produits de base exportés par la Cemac au deuxième trimestre 2023 publiée le 4 août dernier est encore plus précise. Elle souligne bien que «l’évolution dont il est question pour les mois à venir sera tributaire de nombreux autres facteurs». À en croire donc le document, la baisse ainsi anticipée se produira sous l’effet conjugué de la pandémie de Covid-19 et d’autres situations conjoncturelles.
Notamment «le ralentissement de la croissance économique mondiale, une inflation plus élevée que prévue, une hausse des taux d’intérêt pour contenir l’inflation grandissante, une diminution des investissements, ainsi qu’une perturbation des circuits d’approvisionnement causée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie (Banque mondiale)», peut-on lire.
Il devrait dès lors en résulter par produits, que «le prix de l’énergie devrait refluer d’environ 26% en 2023; le prix du gaz naturel devrait être divisé par deux entre 2022 et 2023, tandis que celui du charbon devrait perdre 43% en 2023; le prix des engrais chuterait de 37%; et les prix des métaux qui ont légèrement augmenté en 2023 en début d’année, reculeraient par rapport à l’année dernière». De même, «les prix agricoles régresseraient de près de 7% en 2023, avant de se stabiliser en 2024 grâce à l’amélioration des rendements et au repli des prix des intrants», prévient la Banque centrale.
TAA
Communautés économiques régionales (CERs): solidarité et coopération à l’ordre du jour
Les Communautés économiques régionales (CERs) reconnues par l’Union africaine (UA) se mettent ensemble et partagent une vision commune de développement.
Le président de la Commission de la CEEAC à la manoeuvre L’idée est du président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), Gilberto Da Pieda de Verissimo. Et sur la foi d’un communiqué récemment publié par son institution, «l’initiative mûrement réfléchie a été élaborée avec la commissaire en charge de la Promotion du genre, Développement humain et social, Yvette-Ngandu Kapinga et la cheffe du Bureau de liaison de la Commission de la CEEAC auprès de la Commission de l’UA, Ruffina Mange Obone».
Le processus en est aujourd’hui à un stade avancé. La déclaration sur la mise en place de la plateforme inter-CERs est déjà signée. La projection du film retraçant la cérémonie de signature a récemment eu lieu à Libreville. Il était à ce moment question de la prestation de serment de cinq nouveaux fonctionnaires. À savoir «Lina Yvette Fatou Ekomo née Ikoli, en qualité de chef de cabinet de la Vice-présidente de la Commission; en qualité de chef de service Médiation et Diplomatie préventive; Gaël Mbanda, en qualité d’officier de liaison du Centre multinational de coordination de la Zone D de la CEEAC; Magaly Cynthia Ongollo, en qualité de chargée d’études auprès de la Vice-présidente de la Commission de la CEEAC; et Gildas Parfait Diamoneka, en qualité d’Expert chargé de l’administration du site Web de la CEEAC, des réseaux sociaux, du marketing et de l’infographie», est-il indiqué. C’est au cours de cet événement que Gilberto Da Pieda de Verissimo est revenu sur l’importance et les enjeux de la plateforme.
Théodore Ayissi Ayissi
Croissance économique et inflation: la Beac et la sous-région, meilleures élèves de la BAD
Il y a eu plusieurs bonnes nouvelles le 31 juillet dernier lors du lancement par la Banque africaine de développement (BAD), du Rapport annuel sur les perspectives économiques en Afrique centrale en 2023. « La sous-région a enregistré une accélération de la croissance en 2022 , avec un taux de croissance du PIB réel de 5,0% en 2022 contre 3,4% en 2021». L’institution financière continentale a rencontré cette performance sur le compte « d’un regain d’activité porté par les cours favorables des matières premières, surtout dans une région qui compte des exportateurs nets de pétrole brut, de minéraux et d’autres produits de base ». L’un des principaux faits remarquables ici est que « le taux de croissance de la région est supérieur à celui de la moyenne africaine estimé à 3,8 % en 2022, contre 4,8 % en 2021 ». À en croire la BAD, « il devrait s’établir à 4,
Le taux de croissance n’est cependant pas le seul indicateur à donner satisfaction à la Banque africaine de développement. «Avec un taux d’inflation de 6,7% en 2022 contre 3,9% en 2021, l’Afrique centrale a aussi enregistré la meilleure performance par rapport aux autres régions d’Afrique: Afrique du nord (8,2%) , Afrique australe (12,6%), Afrique de l’ouest (17%) et Afrique de l’Est (28,9%)». De telles données sont de nature à conforter la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) dans ses options prises en matière de stabilité des prix. Un résultat obtenu grâce aux augmentations à plusieurs reprises des directeurs principaux de la Banque centrale.
La sous-région affiche enfin des lauriers de la part de la BAD en raison des choix de politique budgétaire de ses États. L’Afrique centrale «affiche aussi en effet, la meilleure performance en la matière, avec notamment le plus faible déficit». Le Rapport annuel précise ainsi que « la situation des finances publiques de la région s’est améliorée en 2022, même si elle reste déficitaire ».
Des chiffres et des données qui tombent à pic. Pile au moment où l’institution bancaire continentale est engagée dans un processus destiné à « mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique ». C’est le thème autour était articulée la présentation du rapport annuel.
Théodore Ayissi Ayissi
Mise en œuvre de la Zlecaf: entre les lignes de la première stratégie régionale portée par la CEA
La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) mobilise, depuis son entrée en fonctionnement, une bonne partie des ressources intellectuelles de l’Afrique centrale.
Le cas encore avec la récente tenue de la 4ème session du Sous-comité des questions douanières et commerciales et de la 1ère session du Sous-comité des Affaires économiques du Comité technique spécialisé du Marché commun, des Affaires économiques, monétaires et financières de la CEEAC. Les travaux ont réuni les experts des États de la sous-région, de la Commission de la Cemac et de la Commission de la CEEAC. À l’effet de procéder à la validation d’une stratégie régionale destinée «au renforcement de l’intégration économique et commerciale des États par l’insertion harmonieuse de ces derniers et de la Communauté, au Marché unique africain», se félicite le Bureau sous-régional de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique centrale (CEA).
L’institution onusienne, partie aux travaux, met en avant six objectifs sous-tendant ladite stratégie. Il en est ainsi de «l’arrimage du cadre réglementaire et opérationnel commercial de la sous-région au contenu de l’Accord; du développement du secteur privé; de la promotion des politiques intérieures favorables au commerce et à l’investissement». Toujours dans l’optique de s’approprier les bienfaits de la Zlecaf, la stratégie validée par les experts insiste sur la nécessité «de favoriser l’expansion des exportations et la conquête des marchés continentaux».
Le Bureau sous-régional de la CEA, dirigé à titre intérimaire par Jean Luc Mastaki, pense en effet savoir qu’il «faudra pour ce faire encourager l’utilisation des technologies de l’information, développer ou intégrer des chaînes de valeur régionales et mondiale, réactiver la politique agricole commune de la CEEAC et surtout, mobiliser les femmes et les jeunes entrepreneurs de la région pour investir dans les chaînes de valeur à haut potentiel identifié».À en croire par ailleurs les experts, il faudra également passer par «une assistance des acteurs aux frontières et aux organismes de réglementation des secteurs des services». Il est à cet égard envisagé «une accélération et l’exécution des projets d’infrastructure dans les secteurs des transports, de communication et l’énergie». Le tout couplé «au renforcement des capacités des autorités nationales et régionales compétentes en matière de commerce afin d’assurer un suivi minutieux de l’exécution des termes de l’Accord et des conditions de mise en œuvre».
La CEA insiste cependant sur la nécessité d’élaborer «un plan de surveillance de la mise en œuvre de la stratégie appuyé par des mécanismes de mobilisation des financements».Théodore Ayissi Ayissi
«Renforcer les capacités des jeunes et des femmes pour l’intégration et la paix en Afrique centrale»
À notre niveau, nous poursuivons le processus d’intégration par la réalisation d’autres éditions de la Fotrac où nous mettons en relation toutes les parties prenantes et les protagonistes de cette libre circulation, avec les bénéficiaires et les citoyens de la communauté. Nous allons aussi mettre à contribution les heureuses finalistes de l’élection Miss intégration régionale de la Fotrac 2023, ambassadrices de paix, dont la quatrième édition s’est tenue à Ebibeyin en Guinée Équatoriale.
Tout en dressant le bilan de la Fotrac2023 tenue à Kyé-Ossi dans le département de la Vallée-du-Ntem de la région du Sud, la présidente du Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (Refac) et promotrice de la Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale (Fotrac) expose des plaidoiries pour favoriser les échanges régionaux à travers les peuples de la sous-région et lever toutes formes de barrières hostiles à la libre-circulation.
Danielle Nlate Quel bilan faites-vous de la tenue de la 14ème édition de la Fotrac?
Le bilan, malgré un sentiment de satisfaction, reste mitigé parce que l’activité prévue. Sur trois fronts: au Cameroun, au Gabon et en Guinée Équatoriale, s’est déroulée uniquement sur deux fronts majeurs: celui de Kyé-Ossi au Cameroun et d’Ebibeyin en Guinée Équatoriale. On note un arrière-goût d’insatisfaction parce que nous n’avons pas pu avoir la disponibilité et la contribution des dirigeants gabonais comme nous le souhaitions. Cependant, les autorités frontalières, les entrepreneures et autres élites gabonaises sont activement participer aux différentes articulations de la Fotrac.Les campagnes pré-électorales pour l’élection présidentielle au Gabon n’ont pas facilité les choses. Par contre, toutes les activités se sont déroulées dans de très bonnes conditions. Que ce soient les conférences-débats sur «jeunes et femmes, paix et sécurité», ou encore la grande conférence sur la Zone de libre-échange continental africaine (Zlecaf), qui se sont tenues à Ebibeyin en Guinée équatoriale, avec les contributions des institutions régionales comme la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac); il a été questions d’échanger sur les opportunités et défis la zone de libre-échange continentale africaine. Par ailleurs, le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca) a soutenu les activités sur la paix et la sécurité et plusieurs ministères du Cameroun, de Guinée équatoriale, ainsi que les administrations publiques et parapubliques tels que le Port Autonome de Douala, le Port Synthèse, les Douanes Camerounaises, Douanes gabonaises, le Conseil National des Chargeurs, le Feicom, l’Agence de Promotion des investissements (API), Camtel… et des ministères du Tourisme et de Loisirs du Cameroun, de la Promotion de la Femme et de la Famille ont brillé par leurs présences auprès des ministères du commerce du Cameroun, parrain de l’événement et le ministère des Affaires sociales et de l’égalité de genre de Guinée Équatoriale qui coparraine la manifestation foraine.
Quelles sont les difficultés majeures rencontrées en ce qui concerne l’organisation de la Fotrac 2023 et quelles sont les perspectives à améliorer pour les prochaines éditions?
Les difficultés rencontrées sont dues au manque d’accompagnement suffisant des institutions en charge des questions d’intégration régionale qui vont de pair avec le développement socio-économique et la paix. Parce que dans un environnement de paix, on peut parler de prospérité. Il y a l’insuffisance de l’accompagnement de l’activité sur la question du site qui est toujours provisoire et qui requiert de gros moyens. Ensuite, la mobilisation qui n’est pas aisée parce qu’il faut des moyens importants de communiquer dans ce genre d’activité. Comme autre difficulté, la résistance aux frontières parce que d’un côté ou d’un autre, il est question de briser toujours ces barrières: objectif poursuivi par notre réseau.Il y a également les routes (les voies d’accès) qui ne sont pas très appropriées. Les moyens de transports ne sont pas si organisés. Et on sait aujourd’hui que le transport aérien coûte doublement cher, avec l’absence d’une compagnie régionale qui pourrait assurer le transport direct des personnes de leur pays vers le Cameroun ou la Guinée Équatoriale ou le Gabon, qui sont les pays hôtes de l’événement, bien qu’il soit aux frontières.
En somme, il y a les difficultés financières qui servent à réaliser l’activité d’une part et à participer aux activités d’autre part. Dans le premier cas, il y a des personnes des différents pays qui ne souhaitent même pas contribuer, alors que nous proposons des packages sur un mode de financement alternatif avec la vente des stands et autres prestations. Dans le deuxième, il y a des personnes des différents pays qui éprouvent des difficultés à venir au Cameroun.
Cependant, nous pouvons dire notre satisfaction d’avoir été accompagné par le ministère du Commerce du Cameroun pour le compte du gouvernement, parle ministère des Affaires sociales, égalité de genre de la Guinée Équatoriale pour le compte de la Guinée Équatoriale et aussi des entreprises citoyennes, surtout du Cameroun, qui ont bien voulu participer en prenant des parts, sans compter le soutien de la Cemac. Nous souhaitons, pour la prochaine édition, que l’événement soit pris en compte pour que nous ne tâtonnions plus à rechercher à tout va les moyens de réaliser cette œuvre intégrative.
Il y a toujours eu ces éternelles tracasseries de contrôles routiers que subissent les étrangers qui se rendent à la Fotrac. Qu’est-ce qui pose problème de l’effectivité de la libre circulation au niveau des postes de contrôle camerounais?
Effectivement, les contrôles routiers sont d’ailleurs normaux parce qu’il faut toujours avoir des contrôles de sécurité pour pallier aux infiltrations ou alors à la circulation des mauvais éléments dans les villes et les pays. Cependant, nous observons qu’il y a persistance de violences le long des corridors, avec précisément quelques jeunes recrues de nos forces qui spolient les citoyens et les mettent en insécurité. Ce sont ces personnes qui voyagent, qui ont pu rentrer aux frontières avec des documents requis et d’autres exigences mais qui sont chiffonnées au niveau des postes de contrôle parce qu’on doit leur extorquer de l’argent. Ce que nous déplorons fortement. Nous interpelons encore les gouvernants, les pouvoirs publics en faisant un clin d’œil à ceux qui nous ont toujours honorés, à savoir la Délégation générale de la sûreté qui n’a pas hésité à frapper les agents véreux et indélicats, tout comme la défense avec le secrétariat d’État à la gendarmerie. Nous les appelons au secours en leur disant de veiller. Nous interpelons la Cemac avec son comité afin que les jeunes et les femmes, ayant des réseaux dynamiques comme le Refac, soient intégrés dans ces comités et commissions afin que vive ces structures qui pourraient aider à éradiquer la gangrène de nos corps de sécurité et de défense.Comment le Refac compte-t-il promouvoir et vulgariser la libre circulation des biens et des personnes pour les prochaines éditions de la Fotrac en particulier et dans la sous-région en général?
Le Refac souhaite poursuivre des actions de sensibilisation et de plaidoyer auprès des grandes institutions comme la Cemac, la CEEAC… Mais, nous souhaitons surtout aussi sensibiliser la base: la majorité des citoyens censés de se mouvoir au-delà des frontières, les femmes exerçant le commerce frontalier, les femmes entrepreneures et ambitieuses qui souhaitent aller à l’international. Nous ambitionnons de diffuser les textes, de divulguer tout ce qui a été dit sur le protocole de la Zlecaf sur les femmes et les jeunes engagés dans le commerce afin de les protéger. Nous souhaitons également faire un plaidoyer pour avoir de bonnes routes, de bonnes voitures pour voyager en toute sécurité le long des corridors. Nous voulons faire un plaidoyer pour les constructions effectives des barrières ou des postes sécurisés et juxtaposés. Nous souhaitons que la biométrie soit adoptée par tous afin qu’on puisse identifier, sans trop d’efforts, les citoyens et que soient levées toutes ces barrières pour que nous puissions vivre de nos activités transfrontalières.À notre niveau, nous poursuivons le processus d’intégration par la réalisation d’autres éditions de la Fotrac où nous mettons en relation toutes les parties prenantes et les protagonistes de cette libre circulation, avec les bénéficiaires et les citoyens de la communauté. Nous allons aussi mettre à contribution les heureuses finalistes de l’élection Miss intégration régionale de la Fotrac 2023, ambassadrices de paix, dont la quatrième édition s’est tenue à Ebibeyin en Guinée Équatoriale. Et cette quatrième édition Miss intégration régionale a vu élire une miss de nationalité équato-guinéenne, une première dauphine de nationalité camerounaise et une deuxième dauphine de nationalité tchadienne.
Nous comptons mettre la contribution de la beauté et la jeunesse dans la prévention des crises de conflits, dans la promotion de la paix, dans la promotion du commerce et des made in Africa. Voilà ce que le Refac, tout en renforçant les capacités des jeunes femmes, des jeunes hommes et aussi des femmes matures vulnérables, continue à pouvoir œuvrer pour l’intégration et la paix en Afrique centrale.
Plusieurs participants de la 14ème édition de la Fotrac souhaiteraient que les prochaines éditions se déroulent soit en Guinée Équatoriale, soit au Gabon également. Quelle est votre position par rapport à ces souhaits?
L’idée d’une Fotrac tournante nous a toujours habités depuis la première édition. Pour preuve, nous sommes allés à Bangui, après avoir pensé au Gabon, pour organiser la première édition en partenariat avec la commune de Bitam de l’époque. Cependant, les réalités sont autres. Et nous espérons qu’un jour, un pays de la sous-région, autre que le Cameroun, accueillera une édition de la Fotrac, sans toutefois vouloir nous mettre de côté. Donc, l’idée est toujours de mise, l’idée reste toujours d’actualité. Celle de confier à un pays, soit le Gabon ou la Guinée Équatoriale, la réalisation des prochaines éditions de la Fotrac, avec notre technique, notre encadrement, notre expérience. La dernière, celle de 2014, a été réalisée majoritairement par deux pays. Nous appelons également les institutions régionales, continentales et internationales d’appuyer la Fotrac afin que vive l’intégration régionale par le peuple.Propos recueillis par Patrick Landry Amouguy, envoyé spécial
Miss intégration 2023 : Ester Antonia Esono Abaga, la nouvelle reine de l’Afrique centrale
L’Équato-Guinéenne remporte la couronne face aux Camerounaises et au Tchadiennes. Elle est la nouvelle ambassadrice de paix pour l’Afrique centrale.
Les élues de Miss Intégration Le Palais de conférence d’Ebibeyin (Guinée Équatoriale) a servi de cadre à l’élection de Miss intégration le 28 juillet dernier. Une élection très serrée. Puisque les neuf candidates au départ étaient à la hauteur des attentes des jurys. Au final, Ester Antonia Esono Abaga de la Guinée Équatoriale remporte la couronne de Miss intégration régionale, ambassadrice de paix. Elle a pour première dauphine la Camerounaise Mispa Pierrette Bessala Fouda. La deuxième dauphine est la Tchadienne Nadjiatolde Ange. Tandis que la couronne de Miss courage est décernée à l’Équato-Guinéenne Rosaura Christina Mayer.
Après la décision des membres du jury, c’est la liesse populaire, surtout pour les Équato-Guinéens. La déconvenue de l’élection Miss intégration de 2022 est oubliée. L’on peut ainsi observer les parents et connaissances qui étreignant la nouvelle élue. «Je suis très contente d’avoir remporté cette élection Miss intégration régionale, ambassadrice de paix. Cela n’a pas été facile, vu qu’il y avait des meilleures candidates», fait savoir Ester Antonia Esono Abaga, la nouvelle reine de beauté de la sous-région.
Feuille de route
L’élue du jour décline sa feuille de route au vu de ses nouvelles et lourdes responsabilités. «Je vais créer une alliance entre les jeunes au niveau régional pour échanger les expériences, et débattre sur les thèmes de la sécurité, l’agriculture», précise-t-elle. La promotrice de la Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale (Fotrac), Danielle Nlate, s’en réjouit. Dans le registre des clarifications des missions de cette jeune Miss intégration régionale, elle indique: «il faut rappeler que cette élection de haut niveau se tient à Ebibeyin et que nous sommes là dans le cadre de la Fotrac où nous avons eu le soutien total des gouvernements du Cameroun et de la Guinée Équatoriale». Et de poursuivre: «Nous étions là ce soir pour obtenir la meilleure des ambassadrices de paix, parce que la Miss intégration régionale c’est l’ambassadrice de la paix, nous souhaitons enrôler les jeunes femmes et les jeunes filles sur les questions de paix et d’intégration régionale. Avec les partenaires du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca) et de la Cemac, sans oublier d’autres, nous souhaitons donc les mettre au travail, renforcer leurs capacités afin qu’elles puissent elles aussi être des disciples en mission pour pouvoir réellement fédérer cette Afrique centrale toujours secouée par les conflits».Critères d’évaluation
L’élection Miss intégration régionale était pilotée par les jurys des différents pays de la Cemac pour plus d’impartialité et d’objectivité. Ainsi, pour les jeunes miss, les critères d’élection ou d’évaluation reposaient sur l’éloquence, la gestuelle, la maîtrise des deux langues officielles de la communauté et la langue maternelle, la maîtrise des thématiques autour de l’intégration, de paix et sécurité en Afrique centrale. Les reines de beauté devaient être âgées entre 16 à 28 ans et avoir une taille de 1,60 m.Les jeunes filles devaient en outre avoir un projet sous- régional. Pour résumer, «il fallait manifester le savoir-faire et le savoir-être», rappelle Danielle Nlate, promotrice de la Fotrac. Pour ce qui est du suivi de ces jeunes miss ambassadrices de paix, «nous avons interpellé les partenaires à savoir l’Unoca, la Cemac, et d’autres sociétés citoyennes qui pourraient soutenir le déploiement de ces jeunes candidates. Ils devraient ainsi renforcer leurs capacités et les envoyer comme des ambassadrices de paix pour qu’elles puissent enrôler le maximum de femmes et jeunes garçons sur les questions des préventions des conflits, les formations sur l’entrepreneuriat, l’autonomisation», conclut la promotrice de la Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale.
OM, envoyé spécial à Ebibeyin
Afrique centrale / Cemac : la libre-circulation en mode féminin
Les institutions et administrations portuaires et douanières du Cameroun, du Gabon et de la Guinée Équatoriale dévoilent les stratégies mises en place pour permettre aux femmes et jeunes filles de se mouvoir librement le long des corridors.
Grande mobilisation pour la facilitation des échanges en zone Cemac Palais des conférences d’Ebibeyin (Guinée Équatoriale) ce 24 juillet 2023. Les autorités de l’Unoca (Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale), de la Cemac, des administrations portuaires et douanières du Gabon, Cameroun et de la Guinée Équatoriale, du Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNCC) sont en réflexion. Dans le cadre de la 14è édition de la Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale (Fotrac), tous cogitent sur les facilités des échanges entre les pays de l’Afrique centrale à l’aune de la Zlecaf. Le thème des assises s’articule autour de la Zlecaf et porte sur «le rôle des ports et des conseils nationaux des chargeurs dans la facilitation des échanges en Afrique». Selon Danielle Nlate, présidente du Réseau des femmes actives de l’Afrique centrale (Refac), cette thématique se justifie par le fait que «les femmes et les jeunes majoritairement vivent des situations pas du tout plaisantes, le long des frontières et des corridors en Afrique centrale en particulier et en Afrique de manière générale. De nombreuses violences sont observées. Toute chose qui n’est pas de nature à permettre une libre circulation et une intégration entre les États, et qui pis est, plombe les échanges».
Stratégies
Face aux blocus de la libre circulation, qui paralyse les échanges commerciaux et administratifs, les participants au débat sont informés sur les efforts pour éviter les désagréments au niveau des frontières. La parole est donnée à Jean Christian Anicet Atangana, sous-directeur du Commerce extérieur du Cameroun. Il clarifie d’emblée le concept de Zone de libre-échange continentale africaine. En effet, la Zlecaf est ce vaste marché continental créé pour que «les produits du Gabon, de la RCA, du Tchad, de la Rdc et du Cameroun circulent librement dans les espaces marchands des États membres». Pour mieux faciliter ce projet intégrateur, «le Cameroun a mis sur pied la stratégie nationale du libre-échange continental, et dans cette stratégie nous avons impliqué la société civile, et les opérateurs économiques», précise-t-il.Lire aussi : Miss intégration 2023 : Ester Antonia Esono Abaga, la nouvelle reine de l’Afrique centrale
Pour ce qui est du Gabon, «le ministère du Commerce a mis en place des bureaux au niveau des frontières pour l’accueil des commerçantes», fait savoir Saturin Nguema Engoang, chef de service du commerce Woleu-Ntem. Quant à la douane camerounaise, plusieurs leviers sont activés pour faciliter les échanges. Un point d’honneur est mis sur la dématérialisation des procédures pour éviter tout contact et surtout la corruption entre les agents de la douane et les commerçants. Les applications Lexus et Cosmos facilite le contrôle des engins roulants, et un numéro vert (8044) est activé, pour dénoncer toutes les mauvaises pratiques qui plombent les échanges des biens.
Démantèlement
Pour ce qui est du démantèlement des postes de contrôle, le travail du Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNCC) a permis de passer de 149 à 28 postes de contrôle. Pour cette année, «nous avons effectué six descentes sur l’axe Garoua-Douala-Kribi-Garoua Boulaye, Garoua Boulaye-Kousseri. Lorsque nous rentrons, nous ne cessons d’interpeller les gouverneurs de chaque région», dit le CNCC. Et de proposer que «les postes de contrôle soient mieux réfléchis et pensés, parce que le Cameroun essaie d’accélérer le processus de la Zlecaf», fait savoir Kassala Hamidou, chef service facilitation des échanges au CNCC.Lire également : «Renforcer les capacités des jeunes et des femmes pour l’intégration et la paix en Afrique centrale»
La Cemac n’est pas en reste. Elle «met l’accent particulier sur les femmes et les jeunes commerçants pour faciliter les échanges intracommunautaires», souligne Manuella Oyona Ndongo, représentante de la Cemac de la Guinée Équatoriale. En plus de ce qui est fait par les différentes administrations sous-régionales, la Cemac a en outre pensé à créer une brigade mixte qui va aider pour «les échanges intracommunautaires au niveau des corridors», ajoute-t-elle. Les commerçantes peuvent aussi bénéficier d’un agrément commercial. C’est la raison pour laquelle, elle encourage le secteur informel à «aller vers le secteur formel».
Olivier Mbessité, envoyé spécial à Ebibeyin
Deuxième Sommet Russie-Afrique : la Commission de la CEEAC également au rendez-vous
Entre autres retombées de la participation de la délégation conduite par Gilberto Da Piedade Verissimo, la signature le 28 juillet dernier d’un mémorandum d’entente entre son institution et la République fédérale de Russie.
Une forte délégation de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a pris part, aux côtés des chefs d’État de la sous-région, au deuxième Sommet Russie-Afrique. Elle était conduite par Gilberto Da Piedade Verissimo, son président, et composée de «Mme le commissaire en charge de l’Aménagement du Territoire et des Infrastructures, du directeur de la Coopération et de la Mobilisation des Ressources, du chef de service Analyses et Évaluation du Département en charge des Affaires politiques, la Paix et la Sécurité et de l’Assistante administrative du président de la Commission».
La Commission de la CEEAC s’en sort au final avec la signature le 28 juillet dernier à Saint- Petersburg «d’un Mémorandum d’entente (MoU) avec la Fédération de Russie sur les principes de coopération entre les deux parties», rapporte un communiqué. La cérémonie y relative a marqué le «renforcement effectif de leur coopération», est-il précisé. Elle est également venue couronner une série d’activités menées par la délégation de l’institution sous-régionale du 26 au 29 juillet dernier.
Activités
Les plénipotentiaires de la Commission ont non seulement pris part à la session plénière d’ouverture du Sommet, mais aussi à un déjeuner de travail avec Vladimir Poutine, le président russe. Leur Agenda marque en outre la participation de la commissaire Marie Thérèse Chantal Germaine Ngakono épse Mfoula Edjomo à «plusieurs panels du Forum économique et humanitaire». Le compte rendu de l’institution sous-régionale rapporte alors que la responsable communautaire «a fait connaître et entendre la voix de la région sur les opportunités d’affaires en zone CEEAC. Elle a par ailleurs présenté à cette occasion, les projets phares de la région en quête de financement».
De quoi en tout cas ouvrir de nouvelles perspectives de coopération. «En termes de partage d’expériences avec l’Union Economique Eurasiatique (UEEA) et de divers autres horizons de coopération à explorer entre l’Afrique en général et l’Afrique centrale en particulier, avec des entités étatiques, supranationales et infra-étatiques russes», relève la Commission de la CEEAC.
Théodore Ayissi Ayissi
Politiques commerciales: la Cemac prépare son examen à l’OMC
La session doit se tenir du 20 au 22 septembre 2023 à Genève en Suisse. Une réunion régionale préparatoire des ministres du Commerce de la sous-région s’est tenue par visioconférence le 3 août dernier.
L’échéance du deuxième examen des politiques commerciales (EPC) des pays de la Cemac à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) pointe déjà à l’horizon. Elle doit se tenir du 20 au 23 septembre prochain à Genève en Suisse, en présence des ministres du Commerce de la sous-région. Une réunion préparatoire les a justement réunis par visioconférence le 3 août dernier.
«L’objectif était d’échanger sur les modalités pratiques de leur participation à cet important exercice d’évaluation de la mise en œuvre des engagements régionaux et multilatéraux en matière de politiques commerciales», à en croire un communiqué de la Commission de la Cemac. L’institution sous-régionale était représentée à ces travaux par Baltasar Engonga Edjo’o, son président, et par Nicolas Beyeme-Nguema, commissaire en charge du Marché commun.
Plusieurs préoccupations ont structuré les échanges. En particulier, «le contenu de la déclaration liminaire qui sera faite par Léa Koyassoum-Doumta, épouse Mboua, le ministre centrafricain du Commerce, porte-parole des ministres du Commerce de la Cemac au cours de ce deuxième examen groupé», est-il indiqué.
Il est ainsi clair pour Baltasar Engonga Edjo’o qu’il sera question à Genève de «présenter aux autres États membres de l’OMC, les instruments de politique commerciale, y compris les politiques sectorielles, en mettant l’accent sur les développements les plus récents intervenus dans ce domaine, ainsi que les perspectives en la matière».
L’exercice est appelé à se faire sur la base «du rapport commun régional pour l’Examen conjoint des politiques commerciales (EPC) élaboré par la Commission de la Cemac». L’élaboration s’est faite «en étroite collaboration avec les experts des pays de la sous-région», a rappelé, pour s’en féliciter, le dirigeant communautaire.
Théodore Ayissi Ayissi
Blanchiment d’argent et financement du terrorisme: la Beac en passe de sortir des radars du Gafi
La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) est placée sous surveillance par le Groupe d’action financière (Gafi) du fait des insuffisances du Cameroun.
Il n’en fallait pas plus pour que la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) se sente concernée et prenne à son tour des mesures adéquates pour disparaître des radars. C’est le sens à donner au processus de recrutement engagé depuis le 13 juillet dernier par l’institution bancaire sous-régionale. Il porte « sélection internationale ouverte pour la mise en conformité du dispositif interne de la Beac de lutte contre les blanchiments de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération », rapport un communiqué rendu public ce 31 juillet 2023 par la cellule de gestion administrative des marchés logés à la direction de l’exploitation.
La Banque centrale souhaite ainsi « recruter une entreprise spécialisée en vue d’améliorer son dispositif dans le sens d’une mise en conformité internationale avec les normes en la matière ». Conformément au «Règlement N01 Cemac/Umac/CM 18 portant adoption du Code des marchés de la Beac, notamment la sélection sur la base de la qualité technique et du coût de la proposition», précise le communiqué.
Cette mesure vient à la suite de celles déjà prises et promises par le gouvernement camerounais. Le Cameroun est en effet accusé de présenter des lacunes dans son régime de lutte contre le blanchiment d’argent et il est placé depuis le mois de juin dernier sur la liste grise du Gafi. Neuf engagements fermes sont depuis lors pris, y compris vis-à-vis du Groupe d’action contre le Blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac). Notamment, « aligner les stratégies et politiques nationales de LBC/FT sur les conclusions de l’Évaluation nationale des risques. Dans le secteur bancaire, sauvegardez la surveillance des banques fondées sur les risques et mettez en œuvre une surveillance efficace fondée sur les risques pour les flux financiers non, entre autres ».Autres engagements, « établir un régime de sanctions en cas de violation des obligations de transparence applicables aux personnes morales ; mettre en œuvre des politiques et des procédures pour saisir et confisquer les produits et instruments du crime et gérer les biens gelés, saisis et confisqués, et donner la priorité à la saisie et à la confiscation des avoirs à la frontière ».
Il est en outre attendu du Cameroun l’amélioration de l’échange d’informations sécurisées entre la CRF, les entités déclarantes et les autorités capables et la démonstration d’une augmentation de la diffusion des rapports de renseignement pour répondre aux besoins des fonctionnalités efficaces ». Sans oublier d’évoquer l’obligation du Cameroun de faire la démonstration de sa capacité à pouvoir mener des enquêtes sur le Blanchiment d’argent. De quoi au final inverser la tendance décriée.
Théodore Ayissi Ayissi
Forum Cameroun-Émirats Arabe Unis : le face-à-face de Yaoundé
Les travaux visant à amener les investisseurs émiratis à investir au Cameroun ont débuté ce 2 août 2023 dans la capitale camerounaise, sous la houlette de l’Agence de promotion des investissements (API).
Grand déploiement des investisseurs Emiratis à Yaoundé Pour investir dans un pays, une région ou dans une ville, on commence par explorer l’environnement où l’on s’implantera. Et parmi les exigences des investisseurs, l’on a les opportunités et le cadre juridique. Voilà en somme les garanties que les potentiels investisseurs émiratis viennent chercher lors de ce forum d’investissement de Yaoundé. L’Agence de promotion des investissements (API) est précisément chargée d’accompagner le Cameroun dans la réalisation des objectifs de la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030 (SND30). Elle s’est attelée par la voix de son directeur général, Marthe Angeline Minja, de présenter à ces investisseurs émiratis, non seulement les atouts, mais aussi la sécurité qu’offre le Cameroun aux investisseurs en général et à ses hôtes en particulier.
Le Forum d’investissement ouvert ce 2 août 2022 est une occasion pour elle de passer de la théorie à l’acte. Les émiratis peuvent enfin toucher du doigt la réalité du climat des affaires au Cameroun. « Un bon nombre d’hommes d’affaires émiratis ont exprimé le désir de se rendre à leur tour au Cameroun pour explorer les opportunités d’investissement et connaître en détail le cadre juridique responsable des affaires en général et surtout de toucher du doigt les informations applicables par l’API ». Bien plus, le Cameroun est un « cadre légal qui favorise l’investissement grâce à une loi sur les incitations à l’investissement privé (loi de 2013). Cette loi permet à une entreprise de bénéficier pendant quinze ans de l’accompagnement de l’API qui octroie aux investisseurs tant nationaux qu’étrangers, entre autres services, des exonérations douanières, fiscales, financières et administratives ». Marthe Angeline Minja s’est chargée de présenter ces mesures incitatives aux émiratis dans son discours d’ouverture.
Cameroun
Pour montrer aux futurs investisseurs que le Cameroun est une opportunité d’affaires, le Premier ministre a également dépêché son conseiller spécial, le Pr Cosmas Tchecka. « Investir au Cameroun c’est avoir l’accès aux autres pays de la Cemac et même du continent », déclare le haut commis de l’État. Ce dernier est venu montrer aux investisseurs potentiels que le Cameroun a rencontré et mettra tout en place pour que les intérêts de ces derniers soient garantis.Bon nombre d’entreprises répondent aussi présent. Elles sont là pour présenter à leurs probables associés non seulement les secteurs dans lesquels ils peuvent investir, mais aussi leurs potentiels. Le Port en eau profonde de Kribi (PAK) est à la recherche de bailleurs de fonds pour l’extension du terminal à quai. Ses représentants ont eu des rencontres fructueuses avec des Émiratis. « Le projet d’extension de la phase 2 est actuellement en cours. Il est à 60% réalisé et il sera livré en 2024 et les partenaires étrangers sont les bienvenus», évoque Christian Cyrille Mangwa, le représentant du PAK de Kribi au forum.
Émiratis
Pas moins de 35 entreprises émiratis sont présentes en terre camerounaise. Tous les secteurs sont concernés et ces derniers veulent investir au Cameroun. Cela se manifeste notamment par la forte délégation qui accompagne Walid Hareb Ai Falahi, PDG UAE Trade Center. Pour ce dernier, « l’API a bien compris que les Lions indomptables sont les meilleurs ambassadeurs pour vendre l’image du Cameroun. Quand on parle du Cameroun pour les Emirats Arabes Unis, c’est Roger Milla qu’on voit. Les investisseurs viennent parce qu’ils veulent voir son pays », a expliqué M Walid lors de son discours de remerciement. L’on voit alors que la gamme des investisseurs émiratis est riche et variée. On compte au total 35 entreprises qui évoluent aussi bien dans les services que dans l’industrie.
Spécifiquement, les émiratis souhaitent investir dans presque tous les secteurs. À savoir l’énergie, l’agriculture, l’hôtellerie et la restauration, les transports, l’éducation et la liste n’est pas exhaustive.Côté investisseurs émiratis, par exemple TBEA international engineering & constructing Company, entreprise évoluant dans la production énergétique. Sa représentante au Cameroun Léa Sun dit avoir ciblé une région. Il s’agit de la région de l’Adamaoua. «C’est une région ensoleillée presque toute l’année, donc propice pour la production de l’énergie solaire». Le deuxième argument plaidant pour cette région est celui du coup de l’investissement. « Obtenir le terrain dans cette partie est moins cher par rapport aux régions du Centre et du Littoral. Sans oublier que la main d’œuvre est bon marché dans cet endroit», affirme la dame. Quant à Hussein Darwawish directeur de AMJAAD TECHNOLOGY, entreprise spécialisée dans la gestion de l’énergie, « le Cameroun est une opportunité pour son entreprise parce que la gestion de l’énergie à usage domestique ou industriel n’est pas encore développée ». Son entreprise peut permettre aux utilisateurs d’énergie de la consommer de manière efficace.
André Gromyko Balla
Financement et mobilisation des ressources: le plan à 135 milliards de la Bdeac
C’est à une véritable obsession qu’ont cédé le 24 et le 27 juillet dernier à Douala, le Conseil d’administration et les actionnaires de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac).
Celle d’être toujours à la hauteur des attentes des populations, mais également des sollicitations des États de la Cemac. Les deux instances dirigeantes viennent ainsi d’approuver pour un montant de 135 milliards FCFA, deux opérations distinctes. L’une porte sur le «programme 2023 d’émissions obligataires par appel public à l’épargne pour un montant de 100 milliards FCFA», souligne un communiqué de l’institution bancaire sous- régionale. L’annonce laisse déjà présager d’un nouvel appel de pied en direction des investisseurs actifs sur la plateforme boursière de l’Afrique centrale, la Bvmac. Après les précédents emprunts obligataires couronnés de succès et également inscrits au chapitre de la réalisation du Plan stratégique Azobé 2023-2027.
L’autre opération se rapporte au souci, surtout exprimé par les administrateurs, d’apporter de nouveaux appuis financiers au secteur privé de la sous-région. «Les propositions de financement validées par le Conseil d’administration s’élèvent alors à 35 milliards FCFA». Et conformément au souhait de l’organe dirigeant de la Banque de développement, ce soutien doit exclusivement bénéficier aux «secteurs de l’immobilier et de la santé». Cette option a été facilitée par la prise de connaissance, au cours de la session ordinaire du Conseil d’administration et de la session extraordinaire de l’Assemblée générale des actionnaires, «de la cartographie des risques de la Bdeac», assure l’institution bancaire sous-régionale.
Les deux opérations relèvent de la politique générale des financements et de celle de mobilisation des ressources de la Banque de développement. Elles entrent par ailleurs en résonnance avec une autre décision phare des deux instances dirigeantes. En l’occurrence «la résolution visant à faire passer le capital social de la Bdeac de 1200 milliards FCFA à 1500 milliards FCFA, soit une augmentation de 25%», précise un compte rendu.
Également à mettre à l’actif du Conseil d’administration, l’adoption des «documents de politiques de la Banque en matière de déplacement involontaire des populations, de responsabilité sociétale et environnementale et de genre». À en croire la Bdeac, ils visent aussi «à favoriser l’instauration dans ses activités des comportements équitables et durables, ainsi que la prise en compte des spécificités culturelles, socio-économiques et religieuses de ses zones d’intervention».
Théodore Ayissi Ayissi
Plan d’industrialisation de la CEEAC: à l’image et à la ressemblance de la CEA
Le Journal Intégration en parle déjà dans son édition du 24 juillet dernier. Il rend compte d’une réunion d’experts tenue du 18 au 21 juillet dernier à Libreville, en vue de définir le périmètre de « l’Union et douanière du Plan d’industrialisation et de diversification économique de l’Afrique centrale », peut -sur lire. Ce qu’on ne savait pas encore, c’est que le document ayant servi de base de travail aux experts de la CEEAC provenait de la Commission économique des Nations unies (CEA). Son Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale a en effet «officiellement remis à la Commission de la CEEAC son document d’orientation pour une industrialisation conforme aux ambitions d’émergence dans la sous-région», apprend-on.
Le CEA se donne donc pour mission d’« embrasser le futur avec ambition et inventivité ». « Plus qu’un cadre conjoint d’engagement et de dialogue durable, le Plan directeur d’industrialisation et de diversification économique en Afrique centrale (PDIDE-AC) est avant tout une méga stratégie industrielle, multipolaire, multisectorielle et multi acteurs », indique Adama Ekberg Coulibaly, chef de la section des Initiatives sous-régionales à la CEA.
Le document « structure alors l’ambition de la sous-région sur 16 chaînes de valeurs industrielles classées en deux groupes : celles à forte intensité de main d’œuvre et celle à forte intensité capitalistique ». De façon à faire à terme de la CEEAC, « une base de défense manufacturière de classe mondiale pour la transformation sur place ; une plaque tournante de solutions énergétiques, logistiques et écologiques; et un hub régional de recherche et d’innovation axé sur l’intégration et le partage des cerveaux, des données et des technologies. En s’appuyant entre autres sur les Zones économiques spéciales de nouvelle génération (ZESNG)», est-il mis en avant. Surtout à l’ère de la Zlecaf.
Théodore Ayissi Ayissi
Pnud, Banque mondiale et femmes entrepreneures: le million de dollars de la concorde
Faire perdre à l’argent sa réputation de nerf de la guerre. C’est l’exploit réussi le 27 juillet dernier à Libreville par le Réseau des femmes entrepreneures de la CEEAC. Ses membres y étaient réunis sous la houlette de la commissaire Yvette-Ngandu Kapinga, en vue de procéder à son opérationnalisation. «Le million de dollar américain octroyé par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et l’enveloppe avancée par la Banque mondiale» auront au contraire beaucoup aidé à la finalisation de ce processus.
La sénatrice camerounaise Françoise Puene était de la partie Au cours de l’atelier régional y relatif, en effet, «les femmes entrepreneures ont formalisé l’opérationnalisation de leur réseau, la structure et le cadre de gouvernance. Elles ont également examiné le Plan d’action et souligné la nécessité de procéder à la répartition équitable des ressources déjà mobilisées», relève un communiqué de la Commission de la CEEAC. Toutes choses qui ont suscité l’admiration et l’espoir de la commissaire en charge de la Promotion du genre, Développement humain et social. «L’année 2024 sera l’année de pleine opérationnalisation du Réseau des femmes entrepreneures de la CEEAC», a déclaré à l’issue des travaux de deux jours, Yvette-Ngandu Kapinga.
La responsable sous- régionale fonde cet optimisme certes sur les avancées enregistrées pendant les travaux. Mais aussi sur «la somme d’expérience qui va dans le sens de faire évoluer le processus dans la région d’Afrique centrale, et qui conduit à l’amélioration des capacités des femmes entrepreneures de naviguer dans un espace devenu de plus en plus compétitif et très complexe avec l’avènement de la Zlecaf qu’il faut maîtriser», est-il avancé.
Théodore Ayissi Ayissi
Fin de formation : de frais émoulus en pleine mue de l’Issea
Voyage dans les coulisses d’une transformation à la faveur de la remise solennelle des diplômes aux lauréats de la 39ème promotion de l’Institut sous-régional de Statistiques et d’Économie appliquée.
Fin d’une ère et nouveau départ pour l’Issea Ils sont issus de la 39ème et dernière promotion des ingénieurs d’application de la statistique, de la 39ème promotion des techniciens supérieurs de la statistique, de la 17ème promotion des ingénieurs statisticiens économistes et de la toute première promotion des analystes statisticiens. Ces lauréats étaient ce 28 juillet 2023 au siège de l’Institut sous-régional de Statistiques et d’Économie appliquées (Issea), au cœur de la cérémonie de remise solennelle de leurs parchemins de fin de formation. « Les diplômes que nous décernons ce jour sont le couronnement de plusieurs années de dur labeur, d’efforts soutenus et de sacrifices. Le chemin a été long, mais ils deviendront désormais le plaisir d’être comptés parmi les titulaires d’un diplôme de l’Issea,
Et le Dr Marcel Opoumba d’ajouter : « vous avez devant vous des cadres non seulement bien formés, mais opérationnels. Un produit de l’Issea ne chôme pas sauf si c’est lui qui le souhaite». Le nouveau directeur général de l’institution spécialisée de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a également profité pour élaborer sur les chantiers en cours et les perspectives pour l’Institut dont il a la charge. C’était en présence de Jean Tchoffo, secrétaire général du Minepat, de l’ambassadeur de Guinée Équatoriale au Cameroun, du premier conseiller à l’ambassade du Gabon et du premier conseiller de l’ambassade du Tchad dans notre pays.
Perspectives
« Avec la conjoncture économique actuelle et les exigences de l’heure, l’Issea est désormais engagé dans un processus de développement et d’autofinancement dans la perspective de son autonomisation ». Le Dr Marcel Opoumba se fait encore plus précis sur les moyens possibles pour concrétiser cette vision. Il évoque notamment « la redynamisation de la formation continue et de la recherche appliquée ; l’organisation des sessions de perfectionnement et de recyclage au profit des cadres des services publics et privés de la sous-région ; ainsi que l’ambition des chefs d’État de faire de l’Issea un Centre d’excellence et un observatoire des phénomènes socioéconomiques de la sous-région».Parmi les leviers à actionner, le directeur général de l’institution spécialisée de la Cemac, choisissez également d’ »exhorter le chef de projet adjoint de l’Observatoire des pratiques anormales, (OPA-AC) de continuer à mener des études et surtout, de bien intégrer les travaux concernant le corridor non conventionné Yaoundé-Libreville, et pourquoi pas les études pour le Port autonome de Douala ou de Kribi ». À l’en croire, il existe en outre la possibilité «d’envisager dans un avenir proche, une formation en statistiques pour les Camerounais d’expression anglaise». Des chantiers et d’autres pour lesquels le dirigeant communautaire a déjà pris l’engagement de « mettre les diligences particulières à leur bonne conduite ». Tout en pensant déjà ses remerciements aux plus hautes autorités camerounaises dont le soutien n’a jamais fait défaut à l’Issea».
Il est immédiatement conforté par Jeannette Marcelle Gotchanga née Betizamo. «Soyez assuré du soutien des États membres pour vous aider à accomplir dans la sérénité, toutes vos missions à la tête de cette prestigieuse institution». L’ambassadrice de la Centrafrique au Cameroun, qui n’a pas non plus hésité à partager les rêves et attentes du Conseil d’administration qu’elle propose. Elle a ainsi insisté pour « renouveler auprès des autorités camerounaises, la demande du Conseil d’administration pour l’octroi d’un site adéquat pour la construction des campus modernes, plus grands, et aussi pour délivrer à l’Issea le titre de propriété de l’actuel site abritant le siège ».
Ses nombreux remerciements sont d’ores et déjà reçus invariablement à la coopération française, à l’Union européenne ou encore à la Banque mondiale. L’institution de Bretton Woods est désignée pour « le projet de financement du renforcement des capacités, des études et des infrastructures en vue de la mise en place d’une école doctorale à l’Issea ». Quant au gouvernement de la Cemac, l’un de ses mérites est d’« avoir validé le projet d’extension des locaux de l’Issea qui va permettre d’augmenter la capacité d’accueil de l’institut », apprend-on .
Théodore Ayissi Ayissi
Secrétariat permanent du CCPAC : zone de crise, le temps d’une simulation
L’exercice s’est déroulé au siège de l’institution spécialisée de la Cemac à Yaoundé dans des conditions quasi-réelles, sous la supervision de Christian Roger Decobecq et Eddy François De Valck, experts belges de l’ETAF-DVI.
Quadrillage d’une zone de crise par les experts en herbe de la Cemac Il est 10 heures ce 26 juillet 2023 au siège du secrétariat permanent du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale, à Yaoundé. Esaïe Ovono Eyi Mezuia, le maître de céans, est en poste. Une simulation est sur le point de démarrer pour tester dans des conditions quasi-réelles les capacités opérationnelles des stagiaires du CCPAC. «Le scénario est un accident de la circulation impliquant trois voitures et dans lequel on dénombre quatre personnes décédées, les blessants ayant déjà été évacués», indique d’emblée Christian Roger Decobecq.
L’expert du Centre européen de formation en sciences médico-légales actives et identification des victimes des catastrophes (ETAF-DVI) et son collègue Eddy François De Valck ont déjà procédé à la répartition des équipes. Soit quatre au total. «Il y a un chef d’équipe qui va gérer la situation sur la zone; un photographe; une personne qui va manipuler le formulaire et les informations que l’on appelle le clean hand (pour éviter de contaminer le formulaire); et on a les brancardiers». À en croire les experts, «ce sont ces derniers qui vont manipuler le corps pour le mettre dans la housse mortuaire en même temps que le formulaire, pour qu’on puisse continuer à l’utiliser».
Site
Les zones sont déjà balisées pour la circonstance. Des numéros posés à même le sol permettent de les identifier. Des bandes de couleur jaune en délimitent également le périmètre. La scène de l’accident est prête à recevoir les unités DVI (Disaster victims identification). Deux tentes sont dédiées à la logistique et à la morgue provisoire. Christian Roger Decobecq explique qu’il y a sur le site «un sentier battu par lequel tout le monde doit passer, si l’on veut se déplacer d’une zone à l’autre. Elle est aussi destinée à éviter la contamination». Sur l’existence de possibles dérogations, le Belge est catégorique. «Tout le monde doit passer par ce sentier battu et accéder à sa zone. À partir de ce moment-là, on met un numéro sur le corps des victimes et on fait des photographies. Et ce sera toujours le même numéro qui va suivre le corps dans les différents processus d’identification».Évaluation
Il n’est pas question ce jour de course contre-la-montre, mais bien de s’assurer de la maîtrise des différentes gestes, étapes et phases de l’identification des victimes par les apprenants. Ces derniers entrent en action. «Ce que l’on fait est qu’on protège la tête en la mettant dans un sac que l’on referme pour éviter que les dents s’effritent et qu’on les perde sur le terrain». Après quoi, expliquent les experts, «on fait des photographies, on met autour du poignet un numéro (toujours le même pour chaque corps); on met le corps dans la housse, on met le formulaire de récupération dans un sac plastique dans la housse qu’on ferme et on envoie l’ensemble à la morgue provisoire, en attendant l’autorisation d’un magistrat par exemple, pour pouvoir évacuer le corps vers un hôpital».Le débriefing ensuite à huis clos dira si tout a été fait à la perfection. Cela dit, une certaine satisfaction se lit sur le visage des formateurs. «On était là à la première étape. Il s’agit de la phase de relevage des corps où on récupère ceux-ci», précise Christian Roger Decobecq. D’autres simulations ont également eu lieu dans la foulée. En l’occurrence «l’examen post-mortem ou autopsie, avant la confrontation des informations ante mortem et post-mortem», est-il indiqué.
Théodore Ayissi Ayissi
Ils ont dit…
Richard Mekulu Atangana, représentant de Martin Mbarga Nguele, délégué général à la Sûreté nationale (DGSN)
«Il y a lieu de se féliciter de la tenue de cette session de formation»
La codification du processus de bonne gouvernance des catastrophes s’est avérée indispensable en raison de la nature de ces événements qui ont la particularité de toujours impliquer plusieurs pays, les victimes étant généralement de diverses nationalités.
Il y a donc lieu de se féliciter de la tenue de cette session, ainsi que du contenu du programme élaboré qui est axé, principalement, sur certains aspects fondamentaux.Esaïe Ovono Eyi Mezuia, secrétaire permanent du CCPAC
«Les instructeurs sont de renommée mondiale»
Il faut signaler que Christian Roger Decobecq et Eddy François De Valck sont des instructeurs de renommée mondiale qui accumulent chacun une quarantaine d’années d’expériences marquée par d’importants postes de responsabilités occupés dans des Unités spécialisées de leur pays en Europe, ainsi que dans la conduite et la supervision de nombreuses opérations d’identification dans le monde.
Nos remerciements vont également à l’endroit de Madame la présidente de la Croix-Rouge Camerounaise qui a bien voulu mettre gracieusement à disposition, le matériel de son institution pour les besoins de la phase pratique et opérationnelle de cette formation.Christian Roger Decobecq, experts ETAF-DVI
«On a inculqué aux participants la philosophie d’Interpol»
Cette formation a quelque chose de particulier, c’est qu’on inculque aux stagiaires la philosophie d’Interpol. C’est notamment le remplissage du formulaire, du guide d’Interpol, la préparation, les entraînements, le caractère multidisciplinaire. C’est tout ce qu’on leur apprend.
Identification des victimes de sinistres en zone : quand compter les morts ne suffit plus!
Mission accomplie pour le CCPAC
Tout est bien qui finit bien ce 28 juillet 2023 au secrétariat permanent du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale (CCPAC). L’institution spécialisée de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) fait honneur à son Conseil des chefs de police. L’organe dirigeant, qui a décidé « d’inscrire dans son programme d’activités de l’exercice 2023, l’organisation d’un stage de formation en identification des victimes de catastrophes, d’attentats terroristes ou de tout autre sinistre à l’intention des pays membres», rappelle Esaïe Ovono Eyi Mezuia, secrétaire permanent du CCPAC.
La décision est prise à la suite du 22ème Forum des ministres en charge des questions de sécurité en Afrique centrale. Celui-ci s’est tenu du 6 au 9 septembre 2022 par visioconférence et s’est achevé sur plusieurs résolutions. La nécessité de rehausser les normes de la sous-région en matière d’identification des victimes en fait partie. La fin du stade et la remise des attestations représentent de ce point de vue la concrétisation de cette aspiration. Elles placent de facto le CCPAC à l’avant-garde de la réponse stratégique et opérationnelle à apporter à cette problématique.
Une cuvée de 25 stagiaires vient d’être dotée, pendant quatre jours, de compétences rares. Mention spéciale à l’appui technique du Centre européen de formation en sciences médico-légales actives et identification des victimes des catastrophes (ETAF-DVI), qui rend possible cette avancée considérable. La formation parachève en effet l’arrimage de la Cemac aux normes internationales. En même temps qu’elle permet à la Centrafrique, au Congo, au Gabon et au Cameroun de renforcer leur poids au sein de l’Organisation internationale de police (Interpol).
Les objectifs du Cameroun sont pourtant multiples. «En acceptant de parrainer cet important stade régional, il a aussi voulu réaffirmer sa volonté toujours plus marqué de soutenir l’action CCPAC dont il est l’un des membres fondateurs», fait savoir Richard Mekulu Atangana. Le représentant du délégué général à la Sûreté nationale (DGSN) se fait aussi fort de subir « l’octroi sur très hautes instructions du chef de l’État, (Paul Biya, Ndlr), du majestueux bâtiment qui sert de siège au secrétariat permanent du CCPAC ». Le site situé à Yaoundé a d’ailleurs servi de zone de crise dans le cadre des simulations et exercices pratiques imposés aux stagiaires. Lire notre zoom.Théodore Ayissi Ayissi
Les unités spéciales à mettre en place, conformément aux plans d’urgence des différents pays de la sous-région, auront entre autres missions de permettre aux familles de faire le deuil.
La sous-région en quête d’un nouveau statut Une série noire d’effondrements d’immeubles à Douala et à Ngaoundéré frappe le Cameroun dans la foulée de l’ouverture -ce 25 juillet 2023- du stage régional de formation en identification des victimes de catastrophes, d’attentats terroristes et de tout autre sinistre. De nombreux attentats aux engins explosifs sont également répertoriés ces dernières années à l’Extrême-Nord, dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et en RCA. Le recours aux attentats kamikazes est certes de moins en moins signalé au Tchad, mais ce pays de la Cemac n’est pas épargné pour autant. Boko Haram et même toujours ses misères. Et on se souvient de la série de naufrages au Gabon, de l’explosion sur une base militaire en Guinée Équatoriale ou encore des inondations au Congo-Brazzaville.
Toutes ces situations mettent en exergue une problématique centrale : comment parvenir à déterminer qui est qui et à mettre un nom sur un corps méconnaissable parmi la faute de ceux retrouvés sur le site d’un sinistre ? La libre circulation des personnes et des biens en zone Cemac en rajoute encore à la difficulté de l’exercice. Tant qu’il est possible de « compter par les victimes, des ressortissants de divers pays », il est mis en évidence. L’Afrique centrale revendiquait déjà une certaine expertise en matière de recherche et de dénombrement des victimes. Une nouvelle corde s’est ajoutée à son arc depuis ce 28 juillet 2023.Déficit
Le constat d’insuffisance dans le domaine de l’identification des victimes de sinistres est partagé par tout le monde, à commencer par les autorités policières de la région. On parle par exemple au CCPAC d’ »absence des Unités spécialisées dans ce domaine en Afrique centrale ». Pendant que la réalité du monde d’aujourd’hui a amené la Communauté internationale à adopter des normes standards pour la gestion des situations de crise d’envergure qui pourraient survenir du fait de l’internationalisation des déplacements ».Le discours à la DGSN n’est pas différent. Il a mis une emphase sur « le déficit en matière d’identification des victimes d’incidents majeurs décriés par les chefs de police qui ont rencontré malheureusement nos pays en marge de la Communauté internationale dans ce domaine régi par une uniformisation des pratiques entre les différents États afin d’instituer une approche universelle ».
Unités DVI (Identification des sinistrés)
25 stagiaires issus de la Protection civile, de la police, de la gendarmerie, de la médecine légale, des sapeurs-pompiers et de la Croix-Rouge ont donc pris part à la formation. Il leur revient désormais d’entrer en scène et de réduire, voire de commander les Unités spéciales à mettre en place conformément aux plans d’urgence. Ils ont eu droit pendant quatre jours à une session articulée en six points. À savoir « la gestion du lieu de la catastrophe ou de l’attentat ; le relèvement des restes humains ; la morgue et l’installation des regroupements ; les formulaires post et ante-mortem universels d’Interpol ; la confrontation des données ; et la commission d’identification», relève Richard Mekulu Atangana.«Nous avons fait un exercice théorique sur la récupération des corps en cas de catastrophes. On leur a expliqué les différents périmètres, les différents responsables de disciplines, les balisages de zones, la numération des victimes et comment on procède également à l’évacuation. On a vu en même temps comment remplir le formulaire d’Interpol prévu pour la récupération des corps», explique Christian Roger Decobecq, expert belge de l’ETAF-DVI.
Et à en croire Esaïe Ovono Eyi Mezuia, les participants au stage ont ainsi pu «se familiariser avec le guide ‘‘Identification des victimes de catastrophes’’ d’Interpol dont le procédé est le seul admis et reconnu au niveau international; renseigner efficacement les formulaires ante et post-mortem; collecter avec respect et dignité les restes humains sur le lieu de la catastrophe; maîtriser les bases de la photographie médico-légale, collecter et bien répertorier les effets personnels des victimes, etc». Ce dernier aspect est précisément l’une des dimensions importantes de la mission de ces récipiendaires.Deuil et indemnisations
Il était bien souvent impossible aux familles de faire le deuil, faute pour les enquêteurs de pouvoir identifier avec précision les victimes de catastrophes et d’attentats terroristes. Les États de la Cemac éprouvaient également des difficultés à ajuster les indemnisations pour chaque famille en fonction de l’ampleur et des conséquences du sinistre. Or, outre l’élucidation de l’enquête, la formation achevée ce 28 juillet 2023 vient répondre à toutes ces préoccupations. Puisque désormais, les familles sont quasi-certaines de recevoir les restes de corps de leurs membres. De façon à pouvoir procéder à des inhumations conformément aux spécificités de chaque coutume, en lieu et place des enterrements dans des fosses communes. Le dosage des indemnisations se fera aussi de plus en plus précis pour les États désormais certains d’avoir le nombre exact de morts par famille.Théodore Ayissi Ayissi
Unités permanentes d’identification
Une expertise bientôt à exporter
Cette dimension figure dans le cahier de charges de la première cuvée du CCPAC et inclut la participation à une Commission internationale.
«La formation visait à permettre aux pays du CCPAC de se doter de capacités opérationnelles nationales nécessaires afin d’identifier les victimes de toutes sortes de catastrophes, selon les normes internationales en vigueur», relève Esaïe Ovono Eyi Mezuia, secrétaire permanent du CCPAC. C’est désormais chose faite. Une épine est par le fait-même retirée du pied des pays de la Cemac, souvent exclus à l’international pour des raisons techniques. «Il va sans dire que cette situation déplorable (déficit en matière d’identification des victimes, Ndlr) compromettait en outre et plus fortement encore toute possibilité d’assistance ou de coopération avec les pays étrangers dans ce domaine, les référentiels d’analyse n’étant pas les mêmes», constate notamment le Cameroun.
Une nouvelle ère s’ouvre, et avec elle de belles perspectives de carrière. Car grâce à leurs attestations et l’impact qu’ils auront certainement dans la sous-région et leurs pays respectifs, les 25 stagiaires du CCPAC pourront dorénavant représenter la Cemac au-delà de nos frontières. En participant entre autres «à une Commission internationale d’identification», leur est-il indiqué. Leurs aptitudes et capacités opérationnelles devraient donc aussi se nourrir de ces nouvelles expériences. L’essentiel à ce stade étant que leur expertise en matière d’examen minutieux des empreintes digitales, de la dentition et des prélèvements d’échantillon d’ADN, notamment, ait d’ores et déjà un caractère universel. De quoi en tout cas immédiatement les qualifier pour des missions en Grèce ou en Italie, où des incendies géants se sont déclarés.
Théodore Ayissi Ayissi