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Cameroun-Italie: évolutions et espérances

Au terme d’une évaluation de leur partenariat, le gouvernement camerounais et la mission diplomatique transalpine conviennent de la réalité d’une exploitation au rabais des potentialités de richesses de la relation.

 

L’évaluation des visites conjointes des Chefs d’Etat italien et camerounais à Rome et à Yaoundé a ouvert d’innombrables opportunités aux acteurs économiques des différents pays. Des établissements publics administratifs aux sociétés privés, des niches de créations de la valeur sont mobilisables. Mais en l’état la capacité d’appropriation demeure très marginale. Dans le format actuel, les parties s’orientent vers une interdépendance de valeurs. Ceci par la mise en relation des entrepreneurs privés notamment les chaines de production. Dans le secteur de l’agro-industrie, le moringa camerounais est en processus d’industrialisation afin de renforcer les capacités nutritives des pâtes alimentaires italiennes. Il en est de même de la filière manioc qui intéresse les industriels italiens. Avec la Société de développement et d’exploitation des productions animales (sodepa), les entreprises italiennes vont collaborer à la construction d’abattoirs industriels et d’entrepôts. La production laitière par le croisement des vaches élevées dans les deux pays est également prévue. Tout comme le développement de la production du cuir dans les régions septentrionales. Le secteur des bâtiments et travaux publics bénéficie également du compagnonnage camerouno-italien. Le programme de construction des logements sociaux de Mbankomo, le complexe multisport d’Olembe, les tronçons routiers Ebolowa-Akom II-Kribi et Djoum-Oveng près de la frontière congolaise.

Ces projets sont pour la plupart en gestation et ne garantissent pas encore les mutations escomptées. Plusieurs champs sont encore en exploration. Non seulement la réalisation effective des projets présentés doit être effective mais la multiplication est possible. On peut évoquer l’exploitation industrielle du marbre à Figuil, l’extension de la Sonara, la centrale thermique à Gaz de Limbe, la fabrication des intrants agricoles notamment des engrais. Le secteur privé, quant à lui, invite le gouvernement à réfléchir à une agence de promotion des exportations comme institution d’intelligence économique et de veille stratégique. Le Cameroun et son économie, dans une perspective de réduction de la pauvreté ont besoin d’une Italie se positionnant la transformation locale.

 

9 milliards pour le développement

Les régions septentrionales (Extrême Nord, Nord et Adamaoua) et la région de l’est Cameroun sont les cibles des fonds alloués à la remise de la dette italienne. Sur la période 2016-2018, l’enveloppe de 9 milliards est prévue pour les domaines d’interventions tels que l’éducation, la santé, l’assainissement et l’urbanisation rurale. Les projets se concrétisent en construction des salles de classe, des centres de santé intégré et centres médicaux d’arrondissements, construction des forages, des ponceaux sur petites rivières et la réhabilitation des pistes rurales. En 2016, les interventions ont bénéficié de 3 milliards 550 millions 650 mille FCFA. Les projets de 2017 ont été exécutés à hauteur de 4 milliards 509 millions FCFA. Estimé à 4 milliards 624 millions FCFA, l’enveloppe de 2018 devrait recevoir une nouvelle créance pour la mise en œuvre des 400 projets retenus pour cet exercice. Rappelons que dans le cadre de l’annulation de la dette issue de l’initiative PPTE, l’Italie a apuré 99,3 milliards de FCFA vis-à-vis du Cameroun sur la période 2006-2042.

 

Zacharie Roger Mbarga

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