La Beac disponibilise 600 milliards FCFA pour racheter la dette des États
La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) vient de prendre une décision qui fera du bien aux créanciers et investisseurs actifs dans la sous-région.
A travers son Comité de politique monétaire (Cpm) réuni en visioconférence le 22 juillet dernier, l’institution bancaire a décidé d’injecter 600 milliards FCFA dans le circuit financier de la Cemac. Pour ce faire, le Comité de politique monétaire a autorisé pour les six prochains mois, le lancement d’un «programme de rachats ponctuels et ciblés, sur le marché secondaire, des titres publics émis par les États membres de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad)», indique une source proche de la Beac. Tel que conçu, le mécanisme va surtout consister pour la Banque centrale à «racheter ces titres auprès de ceux qui les détiennent et ont des besoins d’argent, notamment du fait de la crise créée par le coronavirus. Cela revient à racheter la dette des États et se faire rembourser plus tard par ceux-ci», a précisé à toutes fins utiles l’institution bancaire.
Pour plusieurs raisons, la décision de la Beac apparaît comme une véritable bouffée d’oxygène. Selon ce qu’a du reste fait prévaloir le Cpm, «le programme de rachat de titres publics fait partie des mesures exceptionnelles et complémentaires de la politique monétaire proposée par le gouvernement de la Banque centrale pour soutenir les États de la Cemac face aux conséquences économiques de la pandémie de covid-19». Toutefois, ne seront rachetés que les titres publics dont la maturité n’excède pas 10 ans. En outre et selon la volonté du Cpm, la durée du programme pourrait bénéficier «d’une prolongation de six mois supplémentaires, en tant que de besoin, et suivant les perspectives économiques en 2021», a également tenu à préciser l’institution bancaire.
C’est qu’au-delà d’avoir à endosser l’ardoise des États de la Cemac, la Beac envisage aussi par ce mécanisme de rendre les titres publics plus attractifs. Le Programme offre en effet la garantie aux souscripteurs qu’en cas de besoin ponctuel de liquidité, ils disposent désormais de la possibilité de les revendre à la Banque centrale. Le Cpm en a d’ailleurs profité pour demander aux Trésors publics «de réviser leurs calendriers d’émission des titres publics en concertation avec les spécialistes en valeurs du Trésor de leurs réseaux respectifs».
TAA