En prélude à la Can 2019 : L’ASBEDD intensifie la salubrité à Nlongkak

À travers ses actions de propreté dans les rues et recoins de ce quartier du 1er arrondissement de Yaoundé, ce groupe citoyen entend soustraire un cliché péjoratif de la mémoire collective. 

À Djoungolo, au hasard d’une rue, un trou à hauteur de vue ne sert plus de dépotoir à plusieurs familles. Depuis que les jeunes de l’Association pour le bien-être et le développement durable (ASBEDD) en ont fait leur préoccupation première, l’image est à la fois muette et frappante. «Avant, à cause de ce lieu, le plaisir de vivre dans ce quartier virait vite en eau de boudin», assure Parfait Andela Andela, le président de l’ASBEDD. Il y a une semaine encore, l’endroit encaissait et charriait des immondices, nourrissait des escouades de mouches, servait de logis à de nombreux rongeurs et dégageait une odeur pestilentielle. «Aujourd’hui, grâce à ces jeunes, cette grosse poubelle n’a plus que la couleur d’un mauvais songe hébété», se réjouit Sa Majesté Hubert Mgba Mbassi, le chef de quartier.

Cliché
Et voici que le scoop de «Djoungolo, quartier très insalubre» n’en est plus un. Visiblement, la phase pilote de promotion de l’hygiène et de la salubrité dans les quartiers de Yaoundé est en marche. Portée par la Fondation Friedrich Ebert et l’ONG Dynamique mondiale des jeunes (DMJ), l’initiative est venue mettre en vitrine l’effort juvénile dans la transformation positive du quartier. «Ici, il n’est pas seulement question des jeunes face au possible, mais aussi, plus modestement et plus intimement, de jeunes face à leur quotidien», explique Sa Majesté Hubert Mgba Mbassi. Selon lui, ce qui reste marquant c’est qu’ici, l’ASBEDD s’est lancée dans une réflexion globale sur les enjeux et l’exercice de la citoyenneté.

Vu à partir d’une telle fenêtre, ce groupe de jeunes est un accélérateur d’innovations sociales parce qu’il favorise la prise d’initiative et offre une certaine agilité. Pour ses membres, leurs actions d’hygiène et de salubrité se situent au carrefour de la facilitation et de l’inspiration des politiques publiques. «Ramasser des ordures ménagères n’est plus seulement un acte personnel de résistance face à la crise de l’insalubrité à Djoungolo. C’est aussi un levier de transformation et d’action pour ouvrir de nouveaux horizons, apporter de nouvelles solutions», ajuste Parfait Andela Andela.

Pérenniser
Forts de l’enthousiasme ressenti autour du slogan «la pelle du peuple pour la propreté au quat», l’ASBEDD entend intensifier la dynamique et élargir l’assise populaire de ce mouvement. Pour l’association, l’échéance de la Coupe d’Afrique des Nations Total 2019 est certes prioritaire, mais l’engagement s’inscrit de moins en moins dans la durée. «Notre intérêt est celui d’un projet à mener, d’une opération à soutenir. Les gens sont sales. Ils jettent leurs ordures n’importe où, ne respectent pas les horaires de ramassage et ne connaissent pas les rudiments de la vie en communauté. Cela doit s’arrêter. Et nous prêchons par l’exemple», conclut le leader de l’ASBEDD.

Jean-René Meva’a Amougou

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