Épargne publique à l’investissement : le Cameroun cherche 150 milliards
L’État du Cameroun est à la recherche de 260 milliards de FCFA pour financer les projets de développement inscrits dans la loi de finances pour l’exercice 2018.
Pour poursuivre les différents chantiers engagés et financer les nouveaux projets inscrits au budget de cette année, l’État du Cameroun a prévu dans sa Loi de finances un plafond d’endettement global de près de 1 365,5 milliards de FCFA afin de combler le déficit de budgétaire dudit exercice. C’est dans ce cadre que l’État du Cameroun, représenté par le ministre des Finances (Minfi), souhaite mobiliser par appel public à l’épargne, cent cinquante milliards (150 000 000 000) de FCFA sur le marché financier. Conformément au décret présidentiel N° 2018/088 du 2 février 2018 l’habilitant à recevoir des émissions de titres publics, Louis-Paul Motaze a déjà lancé l’opération dénommée «Emprunt obligataire par appel public à l’épargne ECMR 5,60 % — net 2018-2023».
Après avoir lancé l’opération le 25 octobre 2018 à Yaoundé, le Minfi s’est rendu à Douala. Le 27 octobre 2018 dans la capitale économique, le membre du gouvernement est allé à la rencontre des investisseurs. Avec eux, il a discuté des modalités pratiques de l’opération. Louis-Paul Motaze assuré que les titres seront dématérialisés et inscrits en compte auprès du dépositaire central (CAA) pour une durée de 5 ans. Toutefois, a-t-il ajouté, les intérêts aux présentes obligations seront exonérés de tout impôt et taxe conformément au régime fiscal du secteur boursier, et les titres devant être cotés à Douala Stock Exchange. Dans la même veine, le paiement sera initié et assuré par la Beac qui prélèvera du compte séquestre du présent emprunt à chaque date du remboursement, les annuités dues et les mettra à la disposition des obligataires via la banque de règlement.
« C’est un engagement qui va en droite ligne des orientations du DSCE qui est la première phase décennale d’un projet de société, qui vise à faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035 », a décrypté Louis-Paul Motaze face aux investisseurs de Douala. Il les a aussi éclairés sur les quatre premiers emprunts obligataires lancés par l’État du Cameroun. Ces derniers, a-t-il dit, ont connu des succès des deux premières totalement remboursées et les deux autres en voie de l’être. Les fonds collectés serviront au financement de l’ensemble des projets inscrits dans la Loi de finances 2018, modifiée et complétée par l’ordonnance n° 2018/001 du 9 avril 2018. En tête des priorités : l’achèvement des chantiers de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2019 prévue au Cameroun.
Alain Biyong