Transit de marchandises: le Cameroun perd près de 200 milliards de francs CFA

Selon le directeur général (DG) du port autonome de Douala (Pad), «la côte et le corridor nationaux ont perdu plus de 600 mille tonnes de marchandises en transit depuis 2014».

Photo de famille, à l’ouverture de l’atelier

«Une telle chute du trafic en transit représente près de 200 milliards de francs CFA, prestations portuaires et transport compris», estime Cyrus Ngo’o. «Si on s’en tient aux plaintes des transporteurs, ces 600 mille tonnes équivalent 20 milles conteneurs de 40 pieds, auraient déserté notre corridor, à cause, en grande partie, des tracasseries évaluées à 140 000 francs CFA par voyage, soit 2 milliards de francs CFA entrés dans des poches privées. En clair, le tissu économique a perdu 200 milliards de francs CFA sur l’autel des intérêts personnels!», dénonce le DG du Pad au cours d’un atelier d’évaluation de la mise en œuvre des recommandations du 2e forum tripartite Tchad-RCA-Cameroun tenu à N’Djamena du 12 au 14 décembre 2017.

A la fin de cette évaluation, les participants ont néanmoins constaté que beaucoup a été fait pour l’amélioration des conditions de circulation des hommes et des marchandises à destination des ports de Douala et de Kribi. Ces ports doivent désormais faire face à la concurrence d’autres infrastructures de même nature qui se sont multipliés dans la région. «La communauté portuaire nationale est consciente que beaucoup de choses doivent être faites pour améliorer l’offre de transport et de logistique que nous devons offrir à la sous-région. Et depuis les recommandations du dernier forum à N’Djamena et la rencontre à Bangui, tout le monde a pris conscience que beaucoup de choses se sont améliorées», assure Gabriel Maninben, vice-président du port synthèse.

Au regard des enjeux, une stratégie d’adaptation aux besoins de sa clientèle de l’offre camerounaise en matière de commerce extérieur maritime a été élaborée au cours de l’atelier. Elle se décline en la prise en compte des préoccupations du Cameroun, la confortation de sa position comme pays de transit par excellence et la révision du cadre réglementaire (accélération du processus de relecture des textes pour les adapter aux impératifs du contexte actuel). De fait, l’accent doit sera mis sur l’accueil et le séjour des navires, la politique tarifaire et procédurale incitative aux transformations et à la création des hubs et des plateformes d’éclatement.

Alain Biyong

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