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Cameroon Digital Week: les Bayam Sellam sur les traces d’Amazon

Venues prendre part à cet évènement, les femmes revendeuses souhaitent tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale grâce au numérique.

 

«Ah! J’utilise mon téléphone portable de temps en temps pour regarder les publications des stars et causer avec quelques amies». Voici la réponse d’Anita à la question de savoir combien de fois elle utilise son smartphone par jour et à quelles fins? Comme cette jeune commerçante rencontrée au marché Ekoumdoum (Yaoundé), plusieurs des Camerounaises disposant d’un smartphone s’en servent à des fins de loisir. La plupart de ces femmes n’ont pas conscience de l’importance du numérique dans leur développement socioéconomique. C’est d’ailleurs le constat qu’a fait la ministre de la Promotion de la femme et de la famille (Minprof) le 16 octobre 2023 à Yaoundé. Marie Thérèse Abena Ondoa a noté, avec regret, que «l’usage, l’appropriation et la maîtrise des enjeux des outils du digital constituent un domaine où règnent encore des disparités entre les femmes et les hommes». Cela explique le faible taux d’insertion des femmes et des filles dans les métiers du numérique. Ce, malgré les initiatives menées par les pouvoirs publics et autres. Ce d’autant plus que très peu de femmes disposent d’un smartphone.

D’après le Rapport 2022 sur l’écart entre les sexes dans la téléphonie mobile (Mobile Gender Gap) de Global System for Mobile Communication (GSMA), «les femmes sont 7% moins susceptibles de posséder un téléphone portable que les hommes et 15% moins susceptibles de posséder un smartphone; 234 millions de femmes de moins que d’hommes ont accès à l’Internet mobile». Situation préoccupante. On peut comprendre pourquoi l’édition 2023 du Women’s Forum a été organisée conjointement et en prélude à la deuxième édition du Cameroon Digital Week. Avec pour thème «Towards a digital future», l’évènement a opté pour le développement inclusif, avec au premier plan, la femme.

 

Enjeux

Dans cette lancée, le Premier ministre Joseph Dion Gute et ses collaborateurs des Postes et Télécommunications et de la Promotion de la femme et de la famille sont unanimes. L’avenir de la femme africaine se trouve dans le numérique. C’est pourquoi la Camerounaise doit s’y conformer, car les enjeux sont énormes. «Il est clair que les TIC et le numérique peuvent stimuler l’innovation, la croissance économique et la création de l’emploi dans de nombreux secteurs de l’économie, notamment avec l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine», précise la Minproff.

Contrairement aux femmes qui trainent encore le pas, les bayam sellam du Cameroun sont conscientes de l’importance du numérique dans leur activité. Pour être parées, elles ont «besoin d’une maison du digital pour la femme bayam sellam», réclame Marie Mballa Biloa. La présidente de l’Association des Revendeuses du Cameroun se veut d’ailleurs futuriste. Son souhait ultime c’est de voir ses pairs commercialiser leurs produits à l’échelle internationale. «Nous voulons aussi ouvrir une boutique appelée «Asso» comme Amazone en Europe pour optimiser nos ventes et quitter l’analphabétisation», ajoute-t-elle.

Joseph Julien Ondoua Owona

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