Migration de main d’œuvre : le Cameroun définit sa politique nationale
Le pays est désormais doté d’une vision sur la mobilité des travailleurs migrants. La restitution de ce document a eu lieu ce 29 septembre 2023 à Yaoundé.
Le flux de migrations au Cameroun a augmenté avec la crise anglophone. Des milliers de personnes ont quitté les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Elles ont trouvé refuge dans d’autres localités du pays. Plus de 3 millions de ressortissants nigérians mènent des activités économiques au Cameroun. Malgré le durcissement des conditions d’octroi des visas, les politiques migratoires restrictives des pays occidentaux et le coût important liés au déplacement, les flux migratoires au départ du Cameroun demeurent en nette augmentation.
Quelle que soit la forme qu’elle prend, l’émigration internationale suscite des débats aux enjeux politiques, économiques, idéologiques et sociaux multiples. Elle est porteuse d’enjeux, tant pour les sociétés émettrices des flux, que pour celles qui les accueillent et surtout les familles des émigrés. L’étude du comportement des migrants au cours du processus migratoire au départ du Cameroun s’avère nécessaire pour la compréhension des stratégies mises en œuvre par ces derniers notamment en termes de mobilisation des ressources inhérentes à la réalisation de leur projet afin d’adopter une politique efficace en matière de migration.
C’est dans ce cadre que le Cameroun a mis sur pied sa politique nationale. Le document y afférent a été restitué au gouvernement le 29 septembre à Yaoundé. C’est le fruit du travail d’une vingtaine de ministères. Ce document est accompagné d’un plan d’action basé sur 4 axes stratégiques (analyse de l’offre de service actuelle des administrateurs du travail y compris l’identification de services additionnels requis pour une meilleure gouvernance de la migration de la main d’œuvre; application les principes de l’apprentissage participatif dans un contexte de formation sur la migration de la main d’œuvre; gestion des problèmes lié à la protection d’un travailleur migrant et le suivi des problèmes).
A en croire le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, cela va permettre d’améliorer la gouvernance de la mobilité de la main d’œuvre. Passé cette restitution de la Politique nationale de Migration de main-d’œuvre du Cameroun, il est attendu un décret devant permettre la mise en œuvre du plan d’action joint à ce document de politique national.
Jean René Meva’a Amougou