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Hausse du prix de l’huile palme: les consommateurs voient rouge

Il n’est plus aisé pour les ménages de se procurer ce produit de première nécessité du fait de la flambée de son prix sur le marché. Une augmentation tributaire de circonstances exogènes et endogènes, tentent de justifier les commerçants

Les ménages de Yaoundé suffoquent sous le poids de la vie chère. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Il n’est plus possible de manger à sa faim, car tous les produits de première nécessité ont connu des hausses vertigineuses. L’huile de palme n’est pas exclue. Aujourd’hui, se procurer ce produit relève d’une gageure pour les consommateurs dont le niveau de vie a baissé considérablement ces dernières années. Le prix du litre se vend selon la qualité au prix de 800 FCFA ou de 900 FCFA, et 1,5 litre coûte quant à lui 1200 FCFA. Ces prix sont indiscutables. Les femmes essaient autant que faire se peut de s’adapter à cette dure réalité. «Nous n’avons pas d’autre choix que de nous conformer aux prix disponibles sur le marché, on est contraint d’acheter l’huile de palme puisqu’elle est très sollicitée pour la cuisson des légumes», lâche une dame au marché Mvog-Atangana Mballa (Yaoundé IV). Un point de vue partagé par Henriette Ndongo qui dit: «faire les achats devient de plus en plus difficile, du coup, l’on se retrouve en train de faire le tour du marché et passer des heures en espérant trouver les prix abordables. Mais hélas, les prix sont quasi les mêmes partout. L’huile de palme n’est plus à la portée de toutes les bourses. En revanche, nous les femmes, sommes obligées d’acheter puisqu’on ne peut pas cuisiner sans huile. On va faire comment c’est le pays. Alors que l’huile de palme est faite localement, nous sommes obligées de nous résigner à subir la conjoncture», s’indigne-t-elle.

Causes
Selon les commerçants, l’augmentation du prix de l’huile de palme est due à la paralysie des importations. «Le Cameroun ne parvient plus à importer de l’huile de palme comme d’habitude pour satisfaire la consommation locale. Il faut noter que ce qu’on produit au pays n’est pas suffisant pour contenter les consommateurs», explique Mba, commerçant au marché Mvog-Atangana Mballa. Et de poursuivre que cette flambée dure depuis la survenue de la pandémie à coronavirus. «L’huile de palme a augmenté pendant la Covid-19, le prix était certes abordable, on vendait le litre à 700 FCFA, 750 FCFA. Au fur et à mesure, les prix ont grimpé, donc voilà le choc externe qui dure et impacte sérieusement sur les prix de produits de grande consommation. Nous achetons le bidon de 21 litres à 16000 FCFA et plus, on vend le litre au prix de 800 FCFA pour gagner 50 FCFA ou 75 FCFA et à cela, s’ajoutent les bouteilles qu’on achète également», renchérit-il. Une autre raison et pas des moindres est la baisse de la production dans le Sud-Ouest. «Notre bassin ne produit plus assez d’huile du fait de l’insécurité qui règne dans la localité, au vu du contexte, comment les agriculteurs peuvent-ils vaquer paisiblement à leurs occupations?», s’interroge Etienne Wafo, commerçant.

Enfin Cyrille, également commerçant, pointe du doigt l’état piteux de nos routes. «Depuis ces derniers mois, l’huile de palme a augmenté certes, mais cela trouve aussi sa raison dans l’état des routes. Imaginez-vous, vous allez en brousse pour acheter la marchandise, en revenant le transport augmente du fait des routes impraticables, les pluies qui tombent ces jours ne facilitent pas l’accès aux zones rurales pour transporter la marchandise pour la ville. À partir du moment où on dépense sur le transport, les répercussions vont se ressentir sur le produit, on ne vend pas pour perdre», conclut-il.

Olivier Mbessité

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