Souveraineté numérique : Des pistes pour un schéma directeur stratégique

Décliné par des experts le 3 mars dernier, le package vise à sécuriser le cyberspace camerounais.

Photo de famille au terme de l’atelier

Sous le double effet de l’accessibilité d’Internet offerte à de nouvelles populations et surtout de la globalisation des échanges, la cybercriminalité gangrène le monde. Au Cameroun tout comme ailleurs, le phénomène cybercriminel prend des proportions inquiétantes. À en croire l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC), les structures étatiques camerounaises ont perdu environ 3,7 milliards de FCFA à cause du skimming. En ce qui concerne l’usurpation de profiles Facebook et le cyber chantage, c’est plus de 200 cas qui ont été enregistrés en 2017. «La situation nécessite la mobilisation d’expertises transversales», a suggéré Mme Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel).

D’où la tenue d’un atelier sectoriel sur la cybersécurité au Cameroun. Organisés sous le thème: «cybersécurité et utilisation responsable des réseaux sociaux au Cameroun : à défi global, mobilisation globale», les travaux avaient un objectif multiple. «Déterminer le rôle de chaque structure dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité entreprises; évaluer les actions déjà engagées; définir un plan d’urgence pour la promotion de la cybersécurité et l’utilisation responsable des réseaux sociaux», a listé La Minpostel.

Vrais sujets
Pour cette dernière, le tout n’était pas de revisiter des questions classiques de l’économie, comme la fixation des prix en ligne, les 7 stratégies de différenciation entre les offres physiques et en ligne, la régulation des marchés ou l’effet de la publicité. Il fallait surtout aborder de nouvelles questions comme l’économie des plateformes, des big data, l’économie du savoir, la cybersécurité, la cybercriminalité. Pour les experts réunis le 3 mars 2022 à Yaoundé, ces questions appellent à la fois anticipation et adaptation face à ces nouveaux défis mais aussi de se préparer à des situations de crise. Prosper Djoursoubo Pagou (directeur de la veille sécuritaire de l’ANTIC) propose des actions de sensibilisation, d’investigation et de répression. «Pour le dernier volet, dit-il, nous comptons procéder à la fermeture systématique des faux comptes et des faux profils, mettre en place des infrastructures techniques pour l’homologation des terminaux afin d’identifier de manière unique les utilisateurs de services de communications électroniques; – inciter les fournisseurs d’Accès Internet à migrer du protocole IPv4 à IPv6 pour permettre l’attribution unique des ressources Internet aux terminaux sur le territoire national».

Pierrette Annie Evina (directeur de la Sécurité des Réseaux et Systèmes d’Information au Minpostel) a suggéré l’intensification des campagnes médiatiques et la mise en place d’un partenariat entre le Minpostel et les ministères en charge de l’éducation pour la sensibilisation des jeunes à la cybersécurité dans le cadre des activités périscolaires. En prolongement, Thomas Marcellin Manyanye (Sous-directeur de la gestion des ressources techniques du service universel et de la sécurité électronique à l’ART) propose (entre autres) la mise en place d’une plateforme numérique centralisée pour l’identification des abonnés et des équipements terminaux des communications électroniques comprenant l’accès distant à la base de données centralisée qui interagit avec les bases de données de la DGSN et de la gendarmerie.

Au cours de l’exposé Hyacinthe Lyeb (Directeur des Systèmes d’Information et des réseaux IP à Camtel), il est recommandé par exemple de «rapatrier les contenus hébergés à l’extérieur».

Jean-René Meva’a Amougou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *