Terrorisme : les écoles du Cameroun et de la RDC parmi les plus ciblées en Afrique
«Alors que près de 10.000 écoles étaient fermées en 2019 dans les pays les plus touchés d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, avec près de deux millions d’élèves impactés, ce chiffre s’est réduit aujourd’hui de 40%».

C’est ce qu’il ressort de la compilation d’un certain nombre de données récemment publiées par le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (Unicef) et le Norwegian Refugees Council (NRC). Sur cette base, il y a lieu de se satisfaire de l’infléchissement de la courbe des attaques enregistrées contre le symbole de l’éducation que constitue l’école. Seulement, l’alerte est encore loin d’être levée pour ces deux organisations. L’Unicef et le NRC continuent notamment de déplorer que «l’Afrique représente encore plus de la moitié des attaques contre l’éducation dans le monde. Et qu’un pays à lui seul réunit plus de 10% d’entre elles».
La République Démocratique du Congo (RDC), puisqu’il s’agit d’elle, semble en effet cristalliser les attaques contre le système éducatif en Afrique. Sur les 6000 attaques recensées au total sur le continent, le Rapport «Education Under attack 2020» enregistre dans ce pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) «plus de 1.500 actes violents visant l’éducation durant les cinq années scrutées par ce rapport».
Cependant, la RDC n’est pas le seul pays de la sous-région dont les écoles sont visées par le terrorisme et les groupes armés. Le Tchad et le Cameroun en font aussi partie. S’agissant du Cameroun, il a été gravement touché par ce phénomène à la faveur de la survenue de la crise anglophone et de l’insurrection de Boko Haram. En 2018 déjà, les Nations unies relevaient dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest «que 4.437 écoles avaient été fermées». Le Rapport Education Under attack 2020 souligne quant à lui que «plus d’un millier d’écoles ont été la cible d’attaques sanglantes au cours des dernières années par les Ambazoniens».
Par contre, des données actualisées de l’Onu rendent compte d’une «chute spectaculaire des fermetures d’écoles (98%) enregistrée au Cameroun, dans les zones anglophones». À en croire l’institution internationale, cette évolution observée sur le terrain tient de ce que «les deux camps qui s’affrontent ont renoncé à s’en prendre aux écoles».
TAA