Terrorisme : l’Onu inquiète de la montée en puissance de l’État islamique

La situation sécuritaire en République Démocratique du Congo (RDC) et partant en Afrique centrale préoccupe l’Organisation des Nations unies (Onu).

Le Bureau conjoint aux droits de l’Homme de l’institution internationale (BCNUDH) l’a fait savoir le 29 septembre dernier. L’organe onusien dit avoir enregistré «en août une augmentation de 50% par rapport à juillet des violations des droits de l’homme dans l’est de la RDC imputables aux groupes rebelles». Le compte rendu présenté par le directeur du Bureau précise par ailleurs que les exactions enregistrées sont commises «pour la presque totalité par des combattants des Forces démocratiques alliées (ADF)».

Il s’agit d’un groupe de rebelles musulmans ougandais aujourd’hui considéré comme la branche Afrique centrale de l’État islamique. Les États-Unis les ont placés en mars 2021 sur la liste des «organisations terroristes affiliées à l’EI». Toute chose qui a justifié le récent déploiement en RDC de forces spéciales américaines.

Du point de presse de Kaboul Aziz Thioye donné le 29 septembre dernier, il ressort que «la situation est particulièrement préoccupante dans les territoires d’Irumu et de Djugu en Ituri». Le directeur du Bureau onusien relève notamment qu’il a été enregistré au cours de la période considérée, «des exécutions sommaires d’au moins 253 personnes, dont 57 femmes et 21 enfants».

Le 3 août dernier par exemple, 16 civils ont été tués dans une attaque attribuée aux ADF. Les détails fournis par des membres de la société civile locale précisent qu’«ils ont été exécutés à l’arme blanche sur la route nationale 4, à hauteur de la localité d’Idohu». 30 personnes ont également perdu la vie le 30 septembre dernier. Les informations aussi bien locales qu’onusiennes faisaient alors état de ce que «les victimes ont pour la plupart été attaquées à la machette ou abattues».

Au-delà de ce bilan, Kaboul Aziz Thioye dit avoir également observé une autre tendance. Elle lui permet d’affirmer que les ADF constituent «une menace très complexe». En effet, «ils se coalisent avec des communautés contre d’autres communautés», a déploré le directeur du BCNUDH. Ils peuvent de la sorte tirer avantage des antagonismes entre ces différents groupes. Tout en gardant la possibilité en cas d’assaut des forces congolaises et de leurs alliés, «de se disperser par petits groupes».

Théodore Ayissi Ayissi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *