Réformes PostCOVID : Ce que Denis Sassou Nguesso va proposer durant le sommet extraordinaire !

La communication du président dédié aux réformes économiques et financières de la Cemac portera essentiellement sur les actions pour le redressement des économies, la stratégie de financement desdites mesures, la rigueur budgétaire.

Ce n’est plus un secret de polichinelle, le sommet extraordinaire de la Cemac pour sortir de l’étau de la pandémie approche à grand pas. La 14ème session du comité de pilotage du programme des réformes économiques et financières de la Cemac tenue à Douala le 12 août dernier a donc préparé la communication de son président dédié Denis Sassou Nguesso. Ledit exposé devant ses pairs consistera à présenter le rapport du président dédié au programme des réformes économiques et financières de la Cemac. Ce sera d’ailleurs le troisième point à l’ordre du jour du huis clos des chefs d’Etat.
Les ministres de l’économie, des finances et de l’intégration ont adopté le rapport sur l’état d’avancement de la mise en œuvre du Pref Cemac et des mesures de relance Post-COVID des économies de la Cemac. Ledit document va inspirer l’exposé du président Denis Sassou Nguesso.

Enjeux
La communication du président dédié aux réformes économiques repose sur 4 piliers. L’accélération de la vaccination pour protéger les vies et déconfiner les activités économiques dans la sous-région ; l’accélération de la mise en œuvre du plan communautaire de relance économique PostCOVID et des actions de transformation structurelle ; l’opérationnalisation de la stratégie de mobilisation des ressources externes pour le financement des projets cadrant avec la transformation structurelle ; et l’optimisation de la gouvernance des finances publiques et des équilibres macroéconomiques.
Lors de sa première allocution de Président du Comité de Pilotage du PREF CEMAC, le Ministre Congolais des finances et du budget, Rigobert Roger Andely insiste : il faut « accélérer la relance des économies de la CEMAC et les placer sur une trajectoire de croissance économique durable, inclusive et créatrice d’emplois ».

Evaluation
La première phase du PREF CEMAC a offert des motifs de satisfaction. Après les affres du triple choc économique (décote des cours de matières premières), sécuritaire et humanitaire de 2014-2016, le PREF CEMAC a permis aux économies de retrouver de l’allant. Ainsi, Entre 2017 et 2020, des résultats sensibles ont été obtenus. « Sans être exhaustif, je peux citer : l’amélioration de la qualité de la dépense publique, dans les Etats ; l’élargissement de l’assiette fiscale ; la reconstitution du niveau de réserves de change ; le dialogue avec les principales sociétés exploitant les ressources naturelles dans la zone CEMAC en vue du rapatriement des recettes d’exportation ; l’organisation des de la table ronde tenue les 16 et 17 novembre 2020 à Paris pour la mobilisation des financements des projets intégrateurs ; la fusion effectives des deux marchés financiers de la sous-région ; la mise en œuvre effective de la libre circulation des personnes et des biens ainsi que l’application des programmes économiques et financiers soutenus par le FMI pour plusieurs pays de la sous-région » a présenté le Président du Comité de Pilotage.

Plus précisément, on peut évoquer au plan macro-économique, le déficit du solde
budgétaire global, dons compris s’est contracté de 7,1 points, en revenant de 7,2 % du PIB en
2016 à 0,1 % du PIB en 2019. Dans le même temps, le solde extérieur courant, transferts publics inclus a été ajusté de manière plus vigoureuse (8,9 points) en revenant de – 12,4 % du PIB en 2016 à – 3,5 % du PIB en 2019, grâce à l’accroissement des exportations pétrolières et non pétrolières ainsi qu’à la contraction des importations de biens. Par conséquent, les réserves de changes, qui ne représentaient plus que 2,2 mois en termes de couverture des importations de biens et services et du service de la dette extérieure au 31 décembre 2016 se sont renforcés, pour atteindre 2,7 mois à fin décembre 2019. Les résultats ci-dessus ont été atteints dans un contexte de redressement de la croissance du PIB réel, qui a été en moyenne de 1,5 % sur la période 2017-2019 (contre – 1,4 % en 2016) malgré une légère remontée de l’inflation (1,7 % en 2017-2019 contre 1,1% en 2016).

Le bateau CEMAC quitte les eaux troubles pour s’inscrire durablement au large et dans la quiétude. La conquête a commencé à Douala, une nouvelle impulsion est attendue le 18 août 2021.

Rémy Biniou

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