Assassinat de Ernest Ouandié : Le Moci célèbre le cinquantenaire du départ tragique du héros national
C’est à travers un florilège de témoignages fort émouvants que le Mouvement Citoyen a tenu à saluer la mémoire du Vice-Président n°2 de l’Union des Populations du Cameroun Ernest Ouandié exécuté le 15 Janvier 1971 à Bafoussam pour la cause nationale.
«Le sang des Patriotes est une semence du patriotisme», pour reprendre ainsi les propos d’Henriette Ekoué. À travers cette affirmation, elle tenait à montrer l’atemporalité et la transcendance des idées et œuvres de tous les martyrs, et en particulier d’Ernest Ouandié, qui ont été brutalement arrachés à la vie par le régime colonial pour la défense de la cause nationale. D’ailleurs c’est ce qui justifie l’assise de ce 29 janvier 2021 au Panthéon du Panafricanisme. Ce qui témoigne à suffire de ce que l’homme meurt, mais les idées quant à elles restent. «Aujourd’hui, bien que l’Upc n’a pas accédé au pouvoir, les préceptes et les idéaux restent d’actualité. Ces préceptes ont survécu à travers la chaine de télévision Afrique Média dont les upecistes ont popularisé l’idée du panafricanisme et la lutte contre le néo-colonialisme. Raison pour laquelle les idées des martyrs qui ont été assassinés resteront à jamais. Tous ceux-là qui se sont mis au-devant de leur peuple pour réclamer une indépendance ici, maintenant et totale jusqu’aujourd’hui, leurs idéaux restent ancrés dans le peuple camerounais et le peuple africain dans son ensemble», fait savoir Henriette Ekoué militante engagée de l’Union des Populations du Cameroun.
Dans la même veine, le Président du Mouvement Citoyen (Moci) Yimgaing Moyo, a au cours de son intervention salué la mémoire de tous ces nationalistes, Ruben Um Nyobe, felix Roland Moumié, et le hero du jour, tous froidement abattus par la nébuleuse des puissances colonisatrices. Celles-ci ont régné avec la terreur en vue d’empêcher le triomphe de la vraie liberté, de la véritable autonomie culturelle, économique, politique. Ainsi, à travers les œuvres de ces martyrs, l’on devrait continuer à lutter pour l’avènement d’une société équitable. «Chers camarades, l’objet de notre combat ne saurait être le cautionnement d’une alternance d’acteurs politique dans le camp adverse, nous luttons pour une véritable alternative politique, pour une véritable politique de rupture avec le système libéral. Ceci se fera avec vous cher camarade, vous qui êtes toujours là et êtes convaincus de la nécessité d’un véritable changement», explique le président du Moci. Et de poursuivre : «Ainsi, chacun de nous doit assumer sa part de responsabilité et lutter contre toutes ces forces néo- libérales». Pour conclure, le président du Moci a alors invité tous les camarades et la nouvelle génération de s’inspirer du «camarade Emile», qui est un modèle de vie qui a su se mettre au-dessus des appartenances ethniques.
Pour le journaliste et Homme politique Olivier Bilé, le message laissé par Ernest Ouandié et ses camarades en général reste d’actualité. Étant donné qu’il avait été intransigeant sur l’abrogation des accords coloniaux entre la France et le Cameroun. Toutes les abrogations revendiquées par Ouandié n’ont pas été faites, c’est le cas notamment des accords monétaires sur le FCFA qui continue de faire des choux gras. Lorsque tous les acteurs contemporains soulèvent cette question de monnaie de nos jours, celle-ci était déjà soulevée par les nationalistes qui souhaitaient qu’on sorte de cette servitude monétaire. En dehors de la servitude monétaire, il y a cette servitude philosophique et culturelle. «Aussi longtemps que nous ne serons pas sortis de ce système d’allégeance, de cette servitude comme je l’ai indiqué qui est à la fois philosophique, politique, monétaire et socio- culturelle, et bien, le message de Ernest Ouandié demeurera, et nous ne serons pas sortis de l’auberge», affirme Olivier Bilé
Olivier Mbessité