ACTUALITÉINTÉGRATION NATIONALE

Crise sanitaire : L’enchantement du présent

En cette période marquée par la pandémie du coronavirus, divers gadgets et autres sont offerts aux instances impliquées dans la lutte contre le coronavirus.

Des dons pour aider à lutter contre le Covid-19

Des donations à n’en point finir depuis la survenue de la maladie à coronavirus au Cameroun. Dans un élan de générosité, politiciens, entreprises, ONG et autres s’activent. En offrant des dons aussi diversifiés que leurs moyens, ils disent apporter leur contribution dans la bataille contre la maladie.

Kits d’hygiène

L’une des personnalités à avoir réagi est le président de la République. Face à la pandémie qui décime ses «chers compatriotes», Paul Biya a débloqué une importante somme d’argent pour équiper les 360 communes du pays de kits d’hygiène. Il s’agit précisément des sceaux, des cartons de savons, des gels désinfectants et des masques de protection. Comme lui, plusieurs membres de la classe politique lui ont emboité le pas. Sans oublier les entrepreneurs et entreprises et les ONG qui se sont attelées au même exercice.

Voitures

La lutte contre la maladie à coronavirus ne se limite pas qu’aux kits. C’est le rappel qu’a fait l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’institution Onusienne a offert 14 véhicules flambants neufs au gouvernement camerounais. Selon nos sources, ces voitures 4×4 servent à renforcer le processus de décentralisation du dispositif de lutte contre le virus mis en place par l’instance gouvernementale. Une dotation nécessaire selon Nasri Paul Bea, gouverneur de la région du Centre.

Denrées alimentaires

En pleine pandémie, la nutrition est un volet tout aussi important, surtout pour les malades de Covid-19 dont la prise en charge est assurée par l’État camerounais. Fort de cela, la société Orca a offert 4000 sacs de riz au ministère de la Santé publique (Minsanté) directement impliqué dans cette lutte. Les 4 tonnes de céréales ont été réceptionnées le 9 avril 2020 par Dr Manaouda Malachie, Minsanté, en présence de son homologue du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.

Comme cette entreprise, certaines organisations ont apporté un soutien nutritif, cette fois aux populations vulnérables, frappées par les ravages socioéconomiques du Covid-19. C’est le cas de la fondation Eto’o. À l’initiative de Samule Eto’o Fils, ancien capitaine de l’équipe fanion de football, cette ONG a distribué des denrées alimentaires de première nécessité à 50 000 foyers dans les villes de Douala, Buea, Yaoundé et Bafoussam.

Matériels médicaux

Face à cette crise sanitaire, la défaillance des plateaux techniques des hôpitaux s’est accentuée. Pour tenter de résorber cette situation, des âmes de bonne volonté ont entrepris d’équiper des centres hospitaliers en matériels d’intervention. L’une des plus récentes dotations date du 15 mai 2020. La sénatrice Din Bell Armande a offert matelas, sceaux, savons, gants médicaux et autres à l’hôpital de Bonassama. Ce n’est pas un cas isolé. Le 8 mai de la même année, la Croix-Rouge camerounaise (CRC) a offert des dons à l’Hôpital central de Yaoundé, pavillon de prise en charge dédié aux malades atteints de Covid-19. C’était à l’occasion de la commémoration de la 73e édition de la fête à elle dédié.

Réductions des coûts des transactions

Les entreprises de téléphonie mobile ne sont pas en reste. Comme contribution à la lutte anti-Covid-19, elles ont suspendu les couts des transactions financières électroniques allant jusqu’à 20 000 FCFA pour MTN Cameroon. Orange Cameroun quant à elle a instauré la gratuité dans les transferts et le paiement des factures via ses services. L’objectif est de privilégier les transactions électroniques en vue de limiter les contacts entre les populations et éviter la propagation du virus.

Mégaphones

La sensibilisation semble être un atout important dans la lutte contre la pandémie. Ainsi, Jacques Boyer, représentant de l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance), a offert 400 mégaphones de trois dimensions au ministère de la Communication. Le matériel, réceptionné le 18 mai 2020 à Yaoundé, servira à la mobilisation des caravanes sonores motorisées à travers les rues des villes et des campagnes.

Pactole

Dans la même lancée, l’on enregistre plusieurs appuis financiers. L’une des plus récentes est celle du groupe Congelcam. Via son président-directeur général, l’entreprise a remis un chèque de 250 millions FCFA au Minsanté. Dans la même veine, la banque UBA et le groupe Alliances ont remis 150 millions de FCFA. Autre donateur, le gouvernement français. Le 18 mai dernier, Paris a octroyé 6,5 milliards FCFA au Cameroun en guise de soutien dans la lutte contre le virus. La convention y relative a été signée entre l’Agence française de développement (AFD) et le ministère camerounais de l’Économie (Minepat). Tout cet argent est domicilié dans un compte à BGFI-Bank, qui abrite le fonds de solidarité contre le Covid-19.

Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire

À la traversée des mercis

En recevant les kits d’hygiène et autres des mains de leurs donateurs, les récipiendaires promettent un usage codifié selon les canons de la lutte anti-Covid-19.

 

Les actes de générosité posés par les uns et les autres pour soutenir les entités impliquées dans la bataille contre le virus ne sont pas anodins. Pour les bénéficiaires, ils sont la preuve d’une certaine union par ces temps de crise sanitaire. C’est tout le sens des messages de remerciement qu’ils adressent à ces personnes bien généreuses.

Centres hospitaliers

À l’hôpital de district de Bonassama? Le 15 mai 2020, le docteur Alphonse Bayiha, médecin en chef, a remercié la sénatrice Din Bell Armandine. Le soldat anti-Covid-19 a révélé que le matériel (gants, gels hydroalcooliques…) reçu contribuera grandement à «renforcer» les mesures barrières et à assurer le confort des malades atteints par cette pandémie.

Populations vulnérables

Même son de cloche à Mokolo dans le Mayo Tsanaga. Dans cette partie du pays, Chimène Manaouda a offert des kits d’hygiène et autres. Et les populations ont su lui dire «merci». C’est par, exemple le cas du Centre des aveugles de Mokolo. «C’est un don qui est arrivé à point nommé, particulièrement pour les personnes handicapées qui ne pouvaient pas bénéficier de ce genre de dons», a déclaré le directeur du centre, Emmanuel Magwa, parlant au nom des pensionnaires de cet institut.

Institutions gouvernementales

Directement impliqué dans la riposte contre la Covid-19, le ministère de la Santé publique (Minsanté) se hisse aux premières loges des bénéficiaires. Il reçoit principalement les aides adressées au gouvernement camerounais. Conscient de ce que ces dons profitent à sa politique de lutte, Manaouda Malachie accorde beaucoup d’importance aux actes de générosité de ses concitoyens. Alors qu’il recevait un chèque de 50 millions FCFA du groupe Saham Assurance il y a quelques jours, le ministre de la Santé s’est une fois de plus montré satisfait de cet acte. «Cela nous réjouit, d’autant plus que ce que nous recevons comme étant la contribution de nos compatriotes et des entreprises citoyennes comme Saham vise à permettre à nos équipes sur le terrain de bien se mouvoir».

Parmi les instances publiques ayant reçu des matériels dans le cadre de l’éradication de la pandémie, il y a le ministère de la Communication (Mincom). L’institution gouvernementale a reçu 400 mégaphones le 18 mai dernier de la part du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Au nom du Mincom, Félix Zogo, secrétaire général de ce département ministériel, a salué la «réponse de l’Unicef» vis-à-vis du gouvernement. Selon lui, cette aide permettra d’optimiser l’opérationnalisation des caravanes mobiles dans les villes de Yaoundé et Douala, ainsi que dans d’autres coins du pays.

Autre récipiendaire, la région du Centre. Lors de la cérémonie de réception des véhicules offerts par l’OMS, Nasri Paul Bea a dit l’opportunité de ce don. «Le Centre avait besoin de ces véhicules. Nous avons des départements éloignés et enclavés comme Ngambe Tikar, comme Yoko et autres. Ce qui fait que le besoin était énorme pour nous. Nous voulons dire merci à l’OMS. En bon observateur et bon accompagnateur, qui nous sont venus en aide avec 14 véhicules et autant de chauffeurs et l’appui en carburant», a-t-il déclaré.

JJOO

 

Covid-19

Les mouvements de dépouilles sous haute surveillance

Les tentatives d’exhumer clandestinement les corps des personnes décédées des suites de la Covid-19 sont à l’origine de cette vigilance accrue au Cameroun.

 

«Je n’arrive pas à comprendre le fait que quelqu’un décède et qu’on l’enterre aussi tôt, sans que tous les membres de la famille soient présents». En s’exprimant ainsi, Éric s’insurge contre la «nouvelle» pratique qui consiste à inhumer les corps des personnes décédées du Covid-19, quelques heures seulement après la survenue du décès. Il n’est pas le seul à penser ainsi. Beaucoup de ses concitoyens rencontrés dans la ville de Yaoundé trouvent que cette façon de faire «porte atteinte aux rites et coutumes traditionnels». En marge de ce dispositif visant à éviter la propagation du virus, plusieurs familles se livrent à des exhumations clandestines de leurs défunts parents. «Des comportements irresponsables» selon Cyrille Yvan Abondo. Pour le préfet de la Sanaga maritime, ceux qui posent ces actes sont simplement «des personnes encore inconscientes, qui mettent en danger leur vie, celle de leurs familles et de leur entourage».

Dans son édition numérique du 6 mai 2020, le quotidien national Cameroon Tribune indique que «les corps des personnes décédées de maladies infectieuses comme le Covid-19 sont enterrés au plus tard 12 heures après le constat du décès». L’hypothèse est davantage confortée par l’avis d’un expert du corps médical contacté par le journal. «Pour les corps déclarés Covid-19, la procédure veut qu’ils ne soient pas déplacés et qu’ils soient enterrés dans les heures qui suivent. Cela est fait avec la collaboration des hygiénistes de la mairie, qui vont procéder à l’inhumation du corps. Avec une épidémie comme celle-ci, on ne peut pas autoriser un enterrement normal.

Parce qu’on ne sait pas quel est le degré de contagion du corps. Les maladies extrêmement contagieuses comme celles-ci, il vaut mieux ne pas déplacer le corps. Généralement les corps sont plus contagieux que lorsque le sujet est vivant». Les médecins exhortent les familles à faire montre de compréhension dans cette situation. Car le corps d’une personne déclarée Covid-19 doit être rapidement traité et enterré en présence de quelques membres de la famille, sous l’encadrement d’une équipe médicale.»

Face à cette dérive et pour le bien du plus grand nombre, les autorités administratives envisagent de durcir le ton. «Le ministre de l’Administration nous a saisis pour nous demander de faire très attention et qu’on contrôle les mouvements de dépouille mortuaires», a expliqué le chef de terre de la Sanaga maritime. Ainsi, Cyrille Yvan Abondo a mis en place une stratégie. «Désormais, nous allons vérifier les certificats de genre de mort pour vérifier exactement de quoi est morte la personne. La règlementation prévoit qu’un corps qui voyage d’un département à un autre devrait avoir un document de transfert de corps signé par le préfet, qui désigne le trajet», a-t-il indiqué.

JJOO

Fonds spécial contre le Coronavirus

Plus de 3,5 milliards FCFA au compteur

Les contributeurs ayant répondu favorablement à l’appel du chef de l’État se recrutent parmi plusieurs catégories juridiques.

La chaine de solidarité contre le coronavirus ne cesse de s’allonger au Cameroun. Depuis la création par Paul Biya, le 31 mars dernier, d’un fonds spécial dédié à la lutte contre cette pandémie, plusieurs actes de générosité ont déjà été recensés. Au dernier pointage le 14 mai dernier, les contributions enregistrées se situaient autour de 3,5 milliards FCFA. C’est au cours de la réunion hebdomadaire d’évaluation du plan de riposte contre la pandémie que le ministre de la Santé publique (Minsanté) a fait cette révélation. Manaouda Malachie faisait ainsi vœu de «transparence».

Toutefois, celui qui est par ailleurs l’ordonnateur principal dudit fonds n’a pas donné de précisions, ni sur l’identité des contributeurs ni sur le montant de chaque contribution. C’est finalement de la voix la plus autorisée qu’un pan de voile a été levé sur cet aspect des choses. «Nous avons eu également la satisfaction de recevoir l’aide et les encouragements des pays amis, des organisations internationales, des dirigeants d’entreprises nationales et étrangères, ainsi que de diverses personnalités» ont noté pour s’en féliciter le président de la République. Paul Biya s’adressait ainsi à la nation, le 19 mai dernier.

Honneur aux entreprises

Au moment de la création du Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus, le chef de l’État l’a doté d’un montant d’appoint d’un milliard FCFA. Autrement dit, les plus 2,5 milliards supplémentaires sont le fruit de la générosité de différents donateurs. Et parmi les premiers à avoir répondu favorablement à l’appel du président de la République se trouvent en bonne place les chefs d’entreprise. Ces unités de production ont déjà apporté au Fonds plus de 1,37 milliard FCFA. Et dès le 1er avril, c’est Baba Ahmadou Danpoullo qui ouvre le bal.

L’homme d’affaires offre un chèque de 100 millions FCFA et est imité deux jours plus tard par le sénateur Sylvestre Ngounchinghe. Le président-directeur général de Congelcam va injecter dans le Fonds spécial 250 millions de nos francs. On retrouve également parmi les entreprises la SABC, avec 250 millions FCFA; le métallurgiste français Prometal, avec 100 millions FCFA; la société de fabrication d’huile raffinée et de savon de ménage SRC Maya, avec un apport de 150 millions; l’entreprise de BTP Alliance construction Cameroun à hauteur de 150 millions FCFA et le Groupe Socfin (Socapalm, Safacam et SPFS-Paml-Or) et ses 50 millions d’apports.

Cette liste serait cependant incomplète si l’on ne mettait pas également en musique la partition exceptionnelle jouée par les entreprises du secteur bancaire et des assurances. Ont en effet pris place dans la chaine de solidarité, UBA-Cameroun pour une participation à hauteur de 150 millions; Saham Life Insurance et Saham Assurance pour une enveloppe de 50 millions.

L’Association des sociétés d’assurance du Cameroun (Asac) a aussi donné de la voix le 8 mai dernier en mettant dans la cagnotte 120 millions FCFA. À date, la dernière contribution est celle d’Expression Union. Le représentant de l’établissement de microfinance était, le 18 mai dernier, chez le Minsanté, muni d’un chèque de 25 millions FCFA. Mais ce montant n’est pas compris dans les 3,5 milliards FCFA vantés le 14 mai dernier par Manaouda Malachie.

Belle portion pour les institutions

Qu’elles soient nationales ou étrangères, qu’il s’agisse d’États ou d’organisations internationales, les institutions ne sont pas en reste dans la contribution à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Et déjà, deux institutions camerounaises se sont illustrées par leur élan de solidarité. Il s’agit de la chambre haute du parlement, le Sénat, dont les membres ont destiné, en avril dernier, 100 millions FCFA au Fonds spécial. Au cours du même mois et à l’initiative du Premier ministre, Joseph Dion Nguté, les membres du gouvernement ont eux aussi mis la main à la poche.

La somme de 165 millions FCFA a alors été collectée et reversée au Fonds. Mais c’est un autre acteur étatique qui a la palme d’or des contributions. À l’occasion d’une audience à la primature, le haut-commissaire de Grande-Bretagne au Cameroun a fait une annonce forte. Rowan James Laxton a en effet fait savoir le 8 mai dernier que la Couronne britannique entendait injecter 1 milliard FCFA dans le fonds créé par le chef de l’État camerounais. Ce qui porte la contribution financière des institutions à 1,265 milliard FCFA. Au total, les bailleurs de fonds, entreprises ou institutions, ont déjà apporté 2,66 milliards au milliard initial, portant le total global des contributions à 3,66 milliards FCFA.

Équipements et matériels

Plusieurs organisations nationales et internationales, dont le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ont apporté des dons en matériels et en équipements. Le 18 avril dernier, un premier lot de matériels d’une valeur de 3,9 millions de dollars a été reçu de la part de cette institution par le gouvernement camerounais. Le 19 mai dernier, c’est l’Unicef qui offrait également des équipements de protection, une autre partie de ce don étant attendue dans les prochains jours.

Des pays comme les États-Unis, la France, la Suisse, la Chine, voire même l’Union européenne, se sont également montrés très proactifs dans ce sens, au travers notamment de leurs missions ou représentations diplomatiques. Toujours à l’international, le milliardaire chinois Jack Ma a, à plusieurs reprises, fait preuve de générosité à l’égard du Cameroun. Le 26 mars dernier, Yaoundé a ainsi reçu de la part du PDG d’Alibaba 36 tonnes d’équipements et matériels.

Le chef de l’État, Paul Biya, l’en a d’ailleurs remercié lors de sa dernière adresse à la Nation. Au plan local, et sans être exhaustif, on peut citer la Sabc, Orange-Cameroun ou encore Orca Cameroun, une société spécialisée dans l’ameublement. Cette dernière a remis, le 9 avril dernier, 4000 sacs de riz de 25 kg chacun aux autorités camerounaises.

Au demeurant, et ce jusqu’au 15 avril dernier, les modalités de contribution au Fonds spécial de solidarité nationale de lutte contre le coronavirus n’étaient pas encore définies. C’est seulement depuis lors que le ministre des Finances a communiqué sur la question. Louis Paul Motaze a alors indiqué que lesdites contributions pouvaient être faites «soit en numéraire ou par chèque bancaire ou par virement, soit au guichet des postes comptables du trésor à la Trésorerie générale, soit encore auprès des missions diplomatiques dans le compte n° 470 542». D’ailleurs selon le ministre, «un autre compte n°8000 57 25 011/73 a été ouvert dans les livres comptables de la BGFI». Autrement dit, même si le compte est bon, il n’est pas à exclure qu’il y ait aussi eu des contributeurs anonymes.

Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)

 

Fonds de soutien/Fonds spécial

Un champ de couverture à redéfinir

Le service minimum offert par la direction de la Protection civile contraste avec la nécessité d’une intervention plus musclée contre la pandémie de coronavirus.

La pandémie de Covid-19 gagne du terrain au Cameroun. Alors que tous les acteurs de la lutte contre ce fléau se mobilisent pour conjuguer leurs efforts, un maillon essentiel de la chaine se fait plutôt discret: la Protection civile. Tout se passe en réalité comme si elle n’était pas concernée au premier chef. La direction logée au ministère de l’Administration territoriale (Minat) est pourtant en charge de la gestion d’un compte d’affectation spécial. Baptisé «Fonds de soutien aux populations victimes de cataclysmes naturels» le 20 septembre 2012 à Garoua (région du Nord) par Paul Biya, le compte en question n’est évidemment pas à confondre avec «le Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus», également créé par Paul Biya.

Tout de même, les ressources qui lui sont affectées sont inscrites chaque année au budget de l’État. D’ailleurs, au moment de sa création en novembre 2012, le Fonds avait été pourvu d’un montant de 2 milliards. C’était pour le compte de l’exercice budgétaire 2013, selon la loi de finances de cette année-là.

Dans sa conception, le Fonds de soutien aux populations victimes de cataclysmes naturels est destiné à apporter des réponses d’urgence aux situations de catastrophes et de calamités naturelles. Il reste donc simplement à savoir si la pandémie de Covid-19 rentre dans l’une de ces deux catégories. Le contraire serait, pour dire le moins, étonnant, au vu du rythme de propagation du fléau sur l’étendue du territoire national et au vu du nombre de morts déjà enregistrés.

La direction de la protection civile a bien été associée à une ou deux actions d’importance. Ainsi en est-il par exemple de la distribution des dons aux 360 arrondissements que compte le pays. Les équipes de cette administration étaient alors censées apporter un appui aux autorités administratives et municipales pour l’acheminement, mais surtout pour la distribution du matériel ainsi mis à la disposition des populations.

Mais là où le bât blesse, c’est que cette direction n’est pas encore à l’initiative. Elle est simplement prise à la remorque. Au moment où l’État est à la recherche de ressources pour lutter efficacement contre le coronavirus, il serait bon d’élargir son champ d’intervention à cette pandémie. De la sorte, elle pourra agir de son propre chef ou alors, les ressources qui lui sont affectées pourront venir utilement renflouer le Fonds spécial dédié à la lutte contre la pandémie.

TAA

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