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28e Sommet Afrique-France 2020 : Dans l’arrière-cuisine de l’Hexagone

À l’heure des derniers réglages sur la tenue des assises, Paris montre bien son ambition de garder la main sur le continent noir.

Paul Biya et Emmanuel Macron à Paris

C’est connu: les 4,5 et 6 juin 2020 se tiendra à Bordeaux (sud-ouest de la France) le sommet Afrique-France. Le rendez-vous est placé sous le thème: «Changer les villes et territoires pour changer la vie». L’idée, assez partagée, est que la famille franco-africaine débattra dans le but de se réinventer. «Ce sera un sommet du concret. On demande à ces chefs d’État (africains) de venir avec des engagements concrets (…) pour leurs villes et peut-être que le président Macron prendra lui aussi des engagements pour les villes françaises», a assuré Stéphanie Rivoal chez nos confrères de la Voix de l’Amérique (VOA).

S’exprimant sur le média américain en septembre 2019, l’ambassadrice et secrétaire générale du sommet a reconnu que l’édition 2020 du sommet Afrique-France veut davantage contrebalancer les autres. «Avec la tenue de sommets Chine-Afrique, Russie-Afrique et autres, il y a embouteillage», a-t-elle reconnu, tout en soulignant que la France avait des atouts auprès des pays francophones en raison des liens historiques, mais aussi des pays anglophones qui cherchent à multiplier les partenaires. En clair, «ce sommet doit être à la fois inclusif, participatif, avec une vraie volonté de co-créer de la valeur. Il y a une vraie volonté pour les acteurs institutionnels, les entreprises, les élus locaux, les sociétés civiles de partager une nouvelle narration dans la relation entre l’Afrique et la France», a confié Pierre de Gaëtan Njikam, l’adjoint au maire de Bordeaux sur les ondes de Radio France internationale (RFI) le 12 février dernier.

Pour jouer cette carte à fond, Paris a entamé une tournée dans les principales capitales africaines. À en croire Pierre de Gaëtan Njikam, le but est d’organiser, avec les patronats et les Chambres de commerce africaines et francophones locales, des séances de mobilisation avec le concours des missions économiques et de Business France entre autres. Déjà, l’État français a décidé de soutenir la présence de 1000 start-up/entrepreneurs africains en prenant en charge leur participation (transport + hébergement) au Sommet. Selon les prévisions, celui-ci réunira près de 500 entreprises françaises et africaines développeuses de solutions sur les thématiques de l’habitat, de l’énergie, de la mobilité, de la santé, de l’éducation, du financement, de la sécurité, de l’agriculture…

Crée en 1973 sous la présidence de Georges Pompidou, le sommet Afrique-France compte accueillir 15 000 visiteurs (dont 2000 journalistes) au cours des 150 conférences prévues cette année.

Jean René Meva’a Amougou

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