La Beac consolide le non-recours à une dévaluation du FCFA
La Banque centrale de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) s’est engagée auprès du Fonds monétaire international à porter ses avoirs en devise à 4,5 milliards d’euros (plus de 3 000 milliards FCFA) d’ici à la fin décembre 2019.
À la fin du mois de juin 2019, ces avoirs étaient estimés à 3,5 milliards d’euros (2 296 milliards FCFA). Il s’agit d’une amélioration de la position extérieure des pays de la Cemac, c’est-à-dire une augmentation des avoirs en devises qui éloignent toute dévaluation monétaire. Dupont Ngossi, économiste et expert financier, directeur technique à l’agence de communication financière Strategy, explique: «la Beac agit ainsi pour assouplir la balance de paiement et anticiper sur une éventuelle dévaluation du FCFA.
Premièrement, lorsqu’une zone économique décide d’augmenter son stock de réserve en termes de devises, la première raison c’est la stabilisation de la balance de paiement et le renforcement de son instrument monétaire. Quand un État importe plus qu’exporte, il s’endette en devises. En achetant à l’extérieur, un agent économique (État, entreprises, opérateur économique) doit régler ses fournisseurs dans leur monnaie.
Du fait d’une propension à l’importation et une faible capacité de production afin d’exporter (capacité davantage affaiblie avec la baisse du cours de pétrole), la dette en devises des pays de la Cemac s’est accrue. C’est ce qui a très vite fait planer la possibilité d’une dévaluation, afin de baisser la valeur de la monnaie et augmenter les avoirs en devises. La décision de la Beac va donc dans le sens de consolider cette position extérieure en augmentant le stock de devises et éloigner le risque de la dévaluation».
Pour rappel, les pays de la Cemac ont clairement pris position contre la dévaluation leur instrument monétaire, le FCFA. À la place, ils se sont engagés à mener des réformes structurelles portant à la fois sur le rééquilibrage des comptes publics et la diversification des supports des économies.
Zacharie Roger Mbarga