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Marché central de Yaoundé : Les affaires courent au petit trot

Business

D’après les commerçants, la Can de cette année n’a pas encore infusé une véritable fièvre marchande.

Les maillots bradés au marché central de Yaoundé

Bernard Njamen avait prévu la déconvenue : «l’équipementier des Lions ayant changé à quelques jours du tournoi, il était évident que nous ne pouvions plus vendre les anciens maillots estampillés du logo de l’ancien équipementier». Ce 29 juin 2019, ses prévisions sont encore plus sombres. «On ne sait pas si on pourra vendre ne serait- ce que le moindre article puisque les clients se font rares», s’alarme le jeune commerçant. Au marché central de Yaoundé ce jour, bien que les allées de cette grande place marchande reflètent la brillance du soleil des vacances, période propice pour de nouvelles tendances vestimentaires notamment, l’édition 2019 de la CAN, la première à se tenir en juin-juillet, ne participe pas de cette perspective. «Personne ne veut des anciens trucs», se désole Brice Toko, le président des vendeurs des articles de sport.

Au moins, les clients se comptent au bout des doigts d’une seule main. A ceux-là, les maillots disponibles sont «bradés». «Les maillots de meilleure qualité viennent de Turquie, ils sont vendus à 5000 francs CFA, d’autres proviennent de Chine et sont plus abordables à 4000 francs CFA la pièce», explique ce commerçant trentenaire, qui ne parle au reporter qu’avec l’autorisation expresse de son patron.

Parole de fan ou astuce de commerçant simplement, Badara Guèye précise que le maillot floqué au nom de Christian Bassogog, meilleur joueur de la Can 2017, est quand même vendu un peu plus cher que les autres, à 6000 francs CFA, car dit-il la qualité ne compte pas vraiment dans ce cas, juste la renommée de la star de l’équipe du Cameroun.

Des maillots, il y en aura de toutes les façons suffisamment, car les commandes passées après la qualification des Lions indomptables n’ont pas été totalement épuisées, sans compter que le style des maillots de l’équipe nationale a été changé, «donc on patiente avant de faire d’autres commandes». «On fait du commerce et on ne peut pas renouveler les stocks juste comme cela, on fait aussi attention pour notre business, étant entendu que les résultats de l’équipe nationale peuvent impacter la vente des maillots», indique Nestor Ebanda. «J’espère qu’ils iront très loin», dit-il au sujet des Lions indomptables.

A quelques mètres de son comptoir, le même alignement, une jeune vendeuse se montre très enthousiaste à l’idée de parler de ce sujet. Se présentant comme «spécialiste en vente de maillots», elle renseigne que ne pas avoir de problème pour liquider ses stocks, puisqu’elle vend des pièces lors des compétitions comme en dehors.

Jean-René Meva’a Amougou

Les potins

Zidane, l’«Algérien»

Le cœur de Zinedine Zidane, le coach du Real Madrid bat pour les Fennecs. Le tacticien français d’origine kabyle, a encouragé les joueurs algériens: «On a envie de voir l’Algérie bien jouer pour le peuple, descendu dignement dans la rue», a-t-il déclaré sur le site goal.com le 25 juin dernier. Des propos qui feront certainement chaud au coeur aux supporters des Fennecs, d’autant que Zidane, réputé pour son profil lisse et centré uniquement sur le football, prend rarement parti et ne s’implique pas en politique. Pour l’instant, le champion du monde 1998 peut se féliciter de n’avoir pas fait un mauvais pari. Son « équipe » a défait le Sénégal (1-0) validant ainsi son billet pour les huitièmes de finale.

Pauses-fraîcheur
Les matchs de la Can sont entrecoupés de deux pauses en raison des fortes chaleurs, a annoncé la commission médicale de la compétition. «Tous les matchs connaîtront deux interruptions de trois minutes pour préserver le bien-être des joueurs», a déclaré cette commission, selon un communiqué publié le 19 juin Cette pause aura lieu à chacune des deux mi-temps, à la 30e et à la 75e minute, et «permettra aux joueurs des deux équipes et aux arbitres de boire et de s’hydrater le corps avec des serviettes mouillées», a-t-elle précisé.

Lucarne

Mauritanie, Madagascar et Burundi

Les gagnants du passage à 24

Ils ont rêvé d’une qualification en huitièmes de finale. Pas vraiment facile au terme de leur deuxième poule.

L’équipe de Mauritanie

Après sa défaite cinglante 4-1 contre le Mali pour le premier match de son histoire dans une Can, la Mauritanie avait certainement à cœur de se montrer sous un meilleur jour face à l’Angola. En se quittant sur ce score nul et vierge, les deux équipes ont signé le premier 0-0 du tournoi mais cette statistique est loin de faire l’affaire de la Mauritanie. Avec un point, elle est désormais condamnée à la victoire pour son dernier match si elle veut espérer pouvoir sortir du groupe E et voir les huitièmes de finale (un nul pourrait suffire pour les Maurabitounes mais cela dépendra du résultats des autres équipes).

Si l’Égypte et le Nigeria sont déjà qualifiés, Madagascar a un bon coup à jouer. Madagascar, pour sa première Can, se retrouve dans une position d’outsider inattendue après son nul contre la Guinée (2-2) et son succès face au Burundi (1-0). «Nous n’avons rien à perdre maintenant. Nous allons simplement jouer et nous amuser», a commenté l’ailier Anicet Andriahanantenaina, qui ajoute: «Ce sera difficile d’aller jusqu’au bout mais nous allons essayer d’aller aussi loin que possible».

Il est à souligner que c’est grâce au passage du nombre d’équipes à 24 que la Mauritanie, Madagascar et le Burundi font leur apparition sur la carte du foot continental, avec une première participation dans l’épreuve. Madagascar n’a disputé jusque-là aucune Can, mais dispose de l’effectif le plus âgé du tournoi, avec une moyenne d’âge supérieure à 28 ans. Les Mourabitounes, 103es au classement Fifa, ont été logés dans un groupe difficile, avec la Tunisie, l’Angola et le Mali.

Corentin Martins a réussi un exploit en qualifiant la Mauritanie pour sa première Can, en devançant lors des éliminatoires le Burkina Faso. Les Barea de l’attaquant de Clermont (L2) Faneva Adriatsima, espèrent rivaliser avec le Burundi et la Guinée dans leur poule pour voir les huitièmes. S’ils ont réussi à neutraliser le Sénégal durant les éliminatoires (2-2), ils n’ont pas convaincu lors de la préparation, avec deux défaites contre le Kenya (1-0) et la Mauritanie (3-1).

Le Burundi a privé la Can d’une star: les Hirondelles ont éliminé les Panthères de Pierre-Emerick Aubameyang, en devançant le Gabon dans leur poule de qualification. L’exploit est d’autant plus surprenant qu’ils sont l’équipe la moins bien classée de la compétition au classement Fifa, à la 134e place. Le sélectionneur burundais Olivier Niyungeko a choisi trois joueurs évoluant en Europe pour le tournoi en Égypte: les attaquants Saïdo Berahino (Stoke/D2 anglaise), Mohamed Amissi (Breda/D2 néerlandaise) et le milieu Gaël Bigirimana (Hibernian/D1 écossaise). L’équipe a notamment réussi à faire un nul contre l’Algérie (1-1) lors de la préparation.

Jean-René Meva’a Amougou

Coup franc

2019 : la Can des records

552 joueurs, 24 pays qualifiés, précocité et longévité…Arrêt sur les autres titres de la compétition.

Les Aigles du Mali, jeunes dans l’esprit et dans le sang

Le joueur le plus jeune : Marc Lamti (Tunisie)

La Coupe d’Afrique des nations fête ses 62 ans, et en cette 32e édition, un cap est en passe d’être franchi : pour la première fois, des footballeurs nés au XXIe siècle vont peut-être jouer. La palme du plus jeune revient au défenseur de la Tunisie Marc Lamti, âgé de 18 ans et 4 mois. Il est l’unique joueur né en 2001 convoqué pour la Can 2019. Germano-tunisien de naissance (il a vu le jour à Cologne le 28 janvier 2001), Lamti, qui évolue au Bayer Leverkusen, a décidé de représenter les Aigles de Carthage.
Le Malien Cheick Doucouré, le Bissaoguinéen Edimar Vieira Ca « Ivanov » et le Burundais Mohamed Amissi sont, eux, nés en 2000.

A noter que Marc Lamti ne battra pas le record du plus jeune joueur à avoir joué un match de CAN. Cette distinction revient au Gabonais Shiva Star N’Zigou, qui avait 16 ans, 2 mois et 30 jours quand il joua (et marqua) contre l’Afrique du Sud lors de la CAN 2000. Toutefois, l’ancien attaquant a admis, dans une interview donnée durant l’été 2018, qu’il avait été contraint de mentir sur son âge au début de sa carrière et qu’il avait en fait cinq ans de plus.

 

Le joueur le plus âgé : Naby-Moussa Yattara (Guinée)

Le gardien de la Guinée, Naby-Moussa Yattara, est le joueur le plus âgé de la compétition. Le portier du Syli national et de l’AS Excelsior, un club de l’île de La Réunion, a le titre de doyen avec ses 35 ans, 5 mois et 9 jours (son âge précis au coup d’envoi de la CAN 2019, le 21 juin).

Il reste quand même à bonne distance du record absolu établi en 2017 par la légende du football égyptien, Essam El Hadary. Le gardien des Pharaons avait 44 ans et 21 jours quand il disputa la finale de la dernière Can. El Hadary est aussi le plus vieux joueur d’une Coupe du monde (45 ans, 5 mois et 11 jours lors du Mondial 2018). Il aurait aimé améliorer son record dans cette Can 2019, mais Javier Aguirre ne l’a pas convoqué.

La sélection la plus jeune : le Mali

Le Mali, qui a failli manquer cette CAN sur disqualification, se présente avec le groupe le plus jeune. La moyenne d’âge des Aigles ne s’élève qu’à 24,21 ans. Un coup d’œil au groupe de Mohamed Magassouba permet de mieux comprendre. Le joueur le plus âgé, le gardien Ibrahim Bosso Mounkoro, n’a que 29 ans. Et à l’autre extrémité, on retrouve deux joueurs qui n’ont encore que 19 ans : Cheick Doucouré et le grand espoir Sékou Koïta.

 

La sélection la plus âgée : Madagascar

Pour la première CAN de l’histoire de la sélection malgache, Nicolas Dupuis a misé sur l’expérience. L’entraîneur français a notamment convaincu Jérémy Morel de rejoindre les Barea. Résultat, le Lyonnais en est le doyen avec ses 35 ans, 2 mois et 21 jours, et la moyenne d’âge du groupe grimpe : 28,65 ans. Il est vrai que sur les 23 internationaux, 8 d’entre eux (dont 7 joueurs de champ) ont plus de 30 ans.

Les meilleurs buteurs : André Ayew et Asamoah Gyan (Ghana)

Sauf exploits retentissants, Samuel Eto’o va garder son titre de meilleur buteur de l’histoire de la Can encore quelques années. Le Camerounais est au sommet avec ses 18 buts en 6 CAN. Dans cette édition 2019, deux joueurs peuvent se rapprocher, et tous deux portent les mêmes couleurs : ce sont les attaquants des Black Stars, les Ghanéens André Ayew (29 ans) et Asamoah Gyan (33 ans), 8 buts chacun. Ils sont les meilleurs buteurs en activité et présents pour cette Can.

Le record de buts sur une seule Can sera aussi difficile à aller chercher. En 1974, le Congolais Pierre Ndaye Mulamba – décédé en début d’année à l’âge de 70 ans – avait marqué à 9 reprises sous les couleurs du Zaïre. Ces 20 dernières années, les meilleurs buteurs n’ont pas dépassé les 5 réalisations sur une seule édition.

Les pays novices ne sont plus que douze

Avec ce passage de 16 à 24 qualifiées, 3 sélections qui n’avaient jamais disputé de Coupe d’Afrique des nations vont connaître leur première : le Burundi, Madagascar et la Mauritanie. Cela signifie qu’il reste 12 pays encore jamais apparus en phase finale de la Can: la République Centrafricaine, les Comores, Djibouti, l’Erythrée, l’Eswatini, la Gambie, le Lesotho, le Tchad, Sao Tomé et Principe, les Seychelles, la Somalie et le Soudan du Sud.

Le vieil habitué : l’Égypte

Les Pharaons et la Coupe d’Afrique des nations, c’est une vieille histoire. L’Égypte avait participé et remporté la première édition en 1957. Une Can qui ne regroupait que trois nations – l’Égypte, l’Ethiopie et le Soudan –, rappelons-le. En 32 éditions, elle compte 24 apparitions en phase finale ; aucun pays ne fait mieux. La Côte d’Ivoire (23 qualifications) et le Ghana (22 qualifications) suivent.

L’expert : toujours l’Égypte

Les différentes sélections d’Égypte ne perdent pas souvent quand elles se hissent en finales. Certes, la dernière fois, ça s’est mal passé face au Cameroun. Mais généralement, les Pharaons savourent : en 9 finales, ils se sont imposés 7 fois. Le Cameroun compte lui 5 victoires pour 2 défaites.

 

Le malheureux : le Ghana

Depuis 1982, les Black Stars courent après une cinquième victoire en Can. Ce n’est pas faute d’essayé… Mais à côté de ses quatre sacres, le Ghana traîne cinq défaites en finales. C’est la nation qui a perdu le plus de finales devant le Nigeria (quatre défaites). Le Burkina Faso, la Guinée, la Libye, le Mali, l’Ouganda et le Sénégal partagent un triste titre: celui de seules nations à s’être hissées en finales mais à n’avoir jamais gagné.

Source: CAF

Can Total Égypte 2019 : Les primes en hausse

Avec l’augmentation du nombre d’équipes, les gratifications ont subi un ajout.

 

La 32e édition de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations a été lancée le 21 juin dernier au Caire. Pour la première fois, 24 nations africaines prennent part à cet événement sportif d’envergure.

À l’occasion de cette compétition « spéciale », la Confédération africaine de football (Caf) a revu à la hausse le montant des primes. « On a augmenté le prize money pour la compétition », a déclaré Ahmad Ahmad, président de l’instance faitière du football africain.

Ainsi, le vainqueur de cette compétition va empocher 4 millions d’euros, soit 2 624 571 979 de FCFA. La prime du malheureux finaliste n’a pas encore été révélée. Mais l’on sait qu’elle va également augmenter. Chacune des 24 équipes recevra 600 000 dollars (346 032 000 de FCFA).

D’après certains analystes sportifs, l’augmentation des primes de participation à la fête du football africain est la conséquence de l’accroissement du nombre d’équipes.

Le nombre de matches a aussi augmenté. Le site sports.gouv.fr parle de 32 matches pour 24 équipes à la compétition.
Rappelons qu’en 2017, les lions indomptables, vainqueurs de la compétition au Gabon, avaient perçu la somme de 3,5 millions d’euros, soit, 2 299 325 000 de FCFA. L’Égypte, malheureux finaliste avait perçu un peu moins de cette somme. D’après le site football365.fr, le finaliste a reçu un chèque de 2 millions de dollars (1 153 270 000 FCFA). Les deux demi-finalistes avaient touché 1,5 million de dollars chacun.

Les équipes éliminées à l’issue du 1er tour -celles classées troisièmes et quatrièmes de leurs poules- sont reparties respectivement, avec 540 000 et 446 000 euros. La Confédération africaine de football avait procédé au versement de 223 000 euros à chacune des équipes qualifiées, au titre d’avance pour leurs préparations au tournoi final.

Il faut rappeler que cette édition de la Can a connu beaucoup de remous en ce qui concerne les primes. Les joueurs des équipes qui prennent part à la phase finale de la Can Total 2019 ont exigé une augmentation de leur prime. C’est le cas du Cameroun, dont le budget de participation à la compétition est estimé à plus de 2 milliards de francs CFA.

Joseph Julien Ondoua O., Stg

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