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Année : 2022
Repères
Comme cela est souvent dit, on sait quand une guerre commence, on ne sait pas quand elle se termine et surtout, dans quel état ! La guerre engagée en Ukraine n’a pas été «éclair», il est probable qu’elle s’étendra dans la profondeur et nul ne sait où elle se terminera.
Entre temps, les «va-t-en guerre» habituels qui applaudissaient l’intervention américaine en Irak en 2003 ou de l’OTAN en Libye en 2011 – avec les résultats effroyables que l’on connaît – sont de nouveau à l’œuvre. Tout ceci ne peut que faire réfléchir les Européens. Dans un monde qui échappe de plus en plus à l’Occident, avec des puissances comme la Chine et la Russie qui aspirent à accroître leur puissance et étendre leur empire, les Européens prennent conscience qu’ils sont le dos au mur : doivent-ils continuer à laisser faire, et donc admettre que ce qui se passe en Ukraine ne soit qu’un avant-goût de ce qui va se reproduire à l’avenir, ou doivent-ils changer radicalement leur état d’esprit et faire en sorte que l’Europe redevienne un acteur de la régulation mondiale, au besoin par la force ? On n’en sait rien pour le moment. Et l’Afrique dans ce tourbillon qui semble être venu pour mettre fin à l’ordre international issu de la 2e guerre mondiale et des accords de Yalta ? Là, nous sommes dans un questionnement spéculatif, mais dont il faut mesurer la portée avec ce qu’il s’est passé le 2 mars dernier.
Ce jour-là, l’Assemblée générale de l’Onu devait se prononcer sur un texte. Piloté par l’Union européenne, en coordination avec l’Ukraine et d’une centaine de co-parrainages, ledit texte exigeait que «la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine». Alors que jusqu’ici, il semblait difficile de sonder l’Afrique par rapport à la situation en Ukraine, l’on a pu se faire une idée claire des divisions africaines. Seulement 28 pays du continent africains ont voté en faveur de la résolution. Les autres se sont abstenus ou n’ont pas pris part au vote.
On a vite compris que, dans cette affaire, certains repères qui organisent la vie géopolitique en Afrique sont devenus plus lisibles. Invitée à se classer aujourd’hui sur une échelle de positionnement entre la Russie et l’Occident, l’Afrique a montré combien elle privilégie et expérimente d’autres modalités d’action. En effet, au cours des dernières années, la Russie a noué un certain nombre d’alliances militaires avec des gouvernements africains confrontés à des insurrections violentes ou à une instabilité politique. On dénombre actuellement une vingtaine d’accords de coopération militaire et technique entre la Russie et des pays d’Afrique. Ces derniers mois, le rythme des signatures s’est accéléré.
L’importance de ces liens a semblé peser dans la manière dont ces pays réagissent et votent. Autre chose: «la tradition de non-alignement», dans les conflits internationaux, héritée de la Guerre froide, est une position historique de l’Afrique. Des analystes disent que «la guerre en Ukraine permet à l’Afrique de se procurer ce dont elle a terriblement manqué depuis au moins un siècle : le droit d’exister comme arbitre sur la scène géopolitique internationale». Sur le continent, d’autres observateurs disent qu’«on commence déjà à balayer les duperies géopolitiques, les mots d’estrades et des plateaux de télévision selon lesquels la voix de l’Afrique compte à l’Assemblée générale des Nations unies, le continent occupant 25 % des sièges».
Jean-René Meva’a Amougou
Les banques sont confrontées à la dure réalité de devoir « changer ou échouer » que l’Agency Banking est en train de résoudre, pour certaines
Les banques sont confrontées à la dure réalité de devoir « changer ou échouer », l’Agency Banking est la solution. Par Jaime Pinto, directeur régional chez Software Group, Afrique francophone, lusophone et de l’Ouest.
Lorsque les nations, les technologies et les modes de vie changent, les fournisseurs qui survivent sont ceux qui s’adaptent, comme nous le constatons dans le secteur bancaire ouest-africain. Les services bancaires qui excluaient les personnes non bancarisées créent aujourd’hui des opportunités pour les services de télécommunications et les start-ups évoluant dans le domaine financier, car l’inclusion, la commodité et l’accessibilité deviennent les critères de base du secteur des services financiers de la région.
Ainsi, en septembre de l’année dernière, l’application mobile Wave a levé plus de 200 millions de dollars pour développer ses services de transfert d’argent sur son plus grand marché, le Sénégal, et dans d’autres pays, après son lancement en avril en Côte d’Ivoire. Pourtant, ses services de base ne sont pas différents de ceux d’une banque. La différence réside dans la manière dont ces services sont fournis, c’est-à-dire en utilisant le modèle de l’Agency Banking qui consiste à mettre en place des agents dans les zones moins bien desservies, sur des plateformes mobiles.
Les difficultés du secteur bancaire commencent d’abord par leur inaccessibilité, en raison du nombre limité d’agences bancaires concentrées dans les villes, alors que la majorité de la population vit encore dans les zones rurales.
Cette rareté des agences entraîne des coûts beaucoup plus élevés pour les clients, tant en termes de déplacement que de temps. Par exemple, le Cameroun compte environ 2,2 agences bancaires pour 100 000 habitants, alors que 34,6 % de ses adultes possèdent un compte bancaire, soit une moyenne de près de 8 000 clients par agence – à titre de comparaison, la moyenne de l’Union européenne est de 22,3 agences pour 100 000 habitants et moins de 3 500 clients par agence.
Si les clients ne se rendent dans leur agence qu’une fois par mois, cela représente 160 clients desservis chaque jour dans les agences européennes, contre près de 370 par jour dans les agences camerounaises, ce qui signifie que les Camerounais doivent faire face à des files d’attente beaucoup plus longues à la banque, sans compter les longs trajets pour s’y rendre.
Les frais bancaires peuvent également être élevés, et combinés à une efficacité faible en Côte d’Ivoire, où il y a plus d’agences bancaires par personne qu’au Cameroun, avec 4,9 agences pour 100 000 personnes, un transfert instantané d’un compte bancaire à un autre coûte jusqu’à 17 000 CFA (30 $) en frais de transfert, prend jusqu’à trois jours pour arriver, et parfois échoue complètement.
Face à ces inconvénients et ces coûts élevés, seulement 41,3 % des adultes en Côte d’Ivoire possèdent un compte bancaire, et dans de nombreux pays de la région, le total est encore plus bas, par exemple à Madagascar, avec 17,5 %.
Pourtant, les services bancaires ne sont pas universellement impopulaires en Afrique. Au Kenya, 88 % de la population possède un compte bancaire, et à Maurice, 89,8 %, selon l’analyse d’Accuant, spécialiste des documents d’identité.
La différence réside dans les services offerts par leurs banques. Au Kenya, par exemple, les agents bancaires utilisant les solutions d’Agency Banking ont effectué 163 millions de transactions en 2019, soit cinq fois plus que les 30 millions de transactions des agences bancaires classiques en 2012. Celles-ci comprenaient tous les éléments proposés par les opérateurs télécoms et les start-ups, mais sur une base existante de sécurité, de reconnaissance de la marque, de capacité organisationnelle et de licences bancaires permettant aussi de faire de l’épargne.
En outre, des études de la GSMA, qui représente l’industrie mondiale des télécommunications mobile, ont révélé que les réseaux d’agents ont une portée jusqu’à 20 fois supérieure à celle des agences bancaires, et jusqu’à 7 fois supérieure à celle des guichets automatiques. L’IFC indique que les transactions effectuées par les agents coûtent jusqu’à 25 % moins cher que celles effectuées par les agences classiques.
Les systèmes d’Agency Banking ont également transformé le parcours du client. Fidelity Bank Ghana peut désormais intégrer un nouveau client en seulement 5 minutes grâce aux agents.
En tant que fournisseurs de solutions logicielle d’Agency Banking dans toute l’Afrique, nous avons vu bon nombre de ces gains se traduire par une croissance rapide et pérenne – en fait, le modèle d’Agency Banking peut apporter un retour sur investissement de plus de 300 % en l’espace de trois ans. Par exemple, nous avons vu une institution de microfinance multiplier par 15 ses points de vente grâce au lancement d’un réseau d’agents, et une autre multiplier par 7 le volume d’épargne placé chez lui en un an. L‘IFC fait état de transformations similaires, citant l’exemple d’une banque dont 70 % des transactions passent désormais par un réseau d’agents, ce qui réduit les files d’attente et améliore l’expérience des clients.
Les gouvernements ont également recours aux réseaux d’agents et l’Agency Banking pour verser les pensions et autres aides dans des endroits difficiles d’accès. Par ailleurs, le groupe de réflexion CGAP a souligné le rôle « vital » de l’Agency Banking dans la réponse à la crise COVID-19, en garantissant l’accès aux services financiers tout en réduisant l’utilisation des transports et l’affluence dans les agences.
Il est désormais possible de combiner l’Agency Banking avec les services bancaires digitaux basés sur les portefeuille électronique mobile (Wallet), via une plateforme unique et intégrée, afin d’offrir une accessibilité encore plus grande. De même, de nouvelles offres, telles que notre solution d’Agency Banking en mode « gestion externalisé » (Managed Service), offrent un modèle de mise sur le marché plus rapide et plus accessible aux organisations financières de différentes tailles.
Cela signifie que, malgré toute la fanfare entourant les nouvelles applications de services financiers, ce sont les banques qui sont les mieux à même de mobiliser de nouveaux investissements dans l’infrastructure des agents, avec des services plus larges et des gains et une croissance plus rapide. Ainsi, les start-ups lèvent des centaines de millions de dollars et sont appelées « licornes », mais il se pourrait bien que ce soit les banques qui finissent par fournir des services financiers à la majorité, par l’intermédiaire des agents et des solutions d’Agency Banking.
Fin
Le plan d’urgence de la CEBEVIRHA approuvé par le Conseil des Ministres de l’UEAC pour soutenir le Cameroun dans ses efforts de contrôle et d’éradication de la grippe aviaire
La Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques (CEBEVIRHA) est l’Agence d’Exécution de la CEMAC, chargée de mettre en œuvre la politique communautaire dans les domaines de l’élevage, de la pêche, de l’aquaculture et des échanges des produits issus de ces secteurs.
C’est dans ce cadre qu’elle soutient le Cameroun dans ses efforts visant le contrôle et l’éradication rapide de la grippe aviaire sur son territoire et la mise en place d’un dispositif de surveillance et d’alerte précoce de la grippe aviaire dans l’ensemble des Etats de la CEMAC.
En février 2022, le plus grand bassin de production avicole du Cameroun a été frappé par l’Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP ou Grippe aviaire).
Il s’agit de la région de l’Ouest Cameroun qui détient 80% du cheptel avicole du pays estimé à 75 millions de têtes de volaille tandis que l’ensemble des Etats de la CEMAC possède près de 112 millions de tête de volaille. Les œufs de table qui sont produits dans cette région du Cameroun sont commercialisés dans l’ensemble des pays de la CEMAC.
La grippe aviaire est une maladie virale qui affecte essentiellement les oiseaux domestiques et sauvages. Elle cause des mortalités soudaines et massives des oiseaux.
La transmission du virus à l’homme est possible et ne peut se produire qu’en cas de contact direct avec les volailles malades. Si le virus de la grippe aviaire subit des mutations, il pourrait passer directement de l’homme à l’homme, et plusieurs millions de personnes seraient exposés à la maladie.
En effet, la grippe aviaire est présente sur tous les continents et dans plusieurs pays frontaliers des Etats de la CEMAC. Elle est aujourd’hui considérée comme un « indicateur de la pauvreté » car elle ruine les élevages et nuit à l’économie et à la sécurité alimentaire des populations.
Le Cameroun a été le premier pays de l’Afrique centrale et l’unique de la CEMAC à notifier des cas de grippe aviaire sur son territoire en 2006, puis en 2016, en 2017 et aujourd’hui en 2022. A chaque épisode de grippe aviaire, des mesures efficaces ont été prises pour son éradication et le suivi des populations à risque.
A ces occasions, l’abattage sanitaire des centaines de milliers de volailles a occasionné d’énormes pertes financières. En effet, le coût des épidémies de 2016 et 2017 a été évalué à 16 milliards FCFA. La conséquence de ces pertes est l’accroissement des coûts de production, la mise au chômage technique tout au long de la chaîne de production, de transformation et de commercialisation, et la faillite des entreprises avicoles.
La grippe aviaire décime les élevages et nuit gravement à l’économie et à la sécurité alimentaire des populations.
En 2016, la CEBEVIRHA avait organisé une consultation régionale d’urgence pour la prévention et le contrôle de la maladie dans la CEMAC.
Les conclusions de cette consultation avaient été présentées à la Conférence des Chefs d’Etat de juillet 2016 à MALABO. Ainsi, instructions avaient été données à la Commission de la CEMAC et à la CEBEVIRHA afin qu’elles prennent toutes les dispositions nécessaires pour finaliser et mettre en œuvre la stratégie sous régionale de prévention et de contrôle de la grippe aviaire.
Aujourd’hui, la CEBEVIRHA agit encore promptement face à cette maladie très contagieuse qui a une fois de plus, atteint le cœur de la production avicole de la CEMAC, pour éviter sa propagation dans les zones indemnes du Cameroun et dans les autres Etats de la CEMAC.
A cet effet, elle a élaboré un plan d’urgence de gestion de l’influenza aviaire hautement pathogène dans la CEMAC pour soutenir le Cameroun dans ses efforts de contrôle et l’éradication de la grippe aviaire et mettre en place un dispositif de surveillance et d’alerte précoce dans l’ensemble des Etats de la CEMAC.
La mise en œuvre de ce plan d’urgence a été approuvée par le Conseil Extraordinaire des Ministres de l’Union Economique de l’Afrique Centrale tenu le lundi 28 février 2022 à Yaoundé. Il devra être exécuté dans l’immédiat, au cours des six (06) prochains mois, de mars à août 2022.
Dès le lendemain de ce conseil, le Ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA), Docteur TAÏGA, et le Président du Comité de gestion du Fonds de Développement de la Communauté (FODEC), Monsieur Charles ASSAMBA ONGODO, ont chacun reçu le Secrétaire Exécutif (Monsieur Pedro Bayeme BAYEME AYINGONO) et le Secrétaire Exécutif Adjoint (Monsieur Bernard BOUTSIKA NGAVET) pour accélérer la mise en œuvre du plan d’urgence.
Le CEBEVIRHA envisage de poursuivre ce soutien avec un appui au développement des chaînes de valeur avicole dans la sous-région CEMAC.
La CEBEVIRHA
Financement de la Cemac : Une coalition autour de la TCI
Le plaidoyer de la Commission de la Cemac a en partie porté ses fruits. Le Conseil des ministres de l’UEAC a interpellé les États membres sur leur obligation de reverser intégralement ladite taxe à l’institution sous-régionale.
L’UEAC et la Commission de la Cemac sur la même longueur d’onde «Je voudrais remercier tous les membres de gouvernement qui se sont déplacés, parce qu’ils ont montré qu’ils aiment la Communauté, et que c’est avec un budget réaliste que la Cemac peut aller de l’avant». Le président de la Commission de la Cemac est d’autant plus fier de l’annoncer qu’il vient de gagner la première manche d’une longue bataille. À l’en croire, «les ministres de l’UEAC ont lancé un appel à leurs collègues pour que la TCI soit libérée intégralement».
Le Pr Daniel Ona Ondo défend depuis toujours l’idée que «c’est une taxe affectée, une recette affectée qui doit revenir intégralement à la Communauté». Le dirigeant communautaire indique d’ailleurs à titre comparatif qu’«en Afrique de l’Ouest par exemple, elle est collectée à près de 80%. Alors qu’en Afrique centrale, elle est collectée dans les 40-50%, et cela empêche le travail de se faire correctement».
Pour le Pr Daniel Ona Ondo comme pour les ministres de la Cemac, il faut considérer que «18 structures émargent au budget général de l’UEAC, à l’exception de la BDEAC et de la Carte Rose». Ce qui est à leurs yeux le produit d’une réforme, se traduit également «Par une augmentation des charges et à contrario, un faible niveau de recouvrement de la TCI». Avec comme conséquence la difficile réalisation de la soutenabilité budgétaire.
L’appel du Conseil des ministres tombe donc à pic. Seulement, le président de la Commission de la Cemac pense qu’un niveau satisfaisant de recouvrement de la TCI ne pourra «être possible qu’à la faveur d’un changement notable des autorités financières des États membres pour une libération intégrale de la TCI collectée». Cela permettrait notamment de mieux adresser la question de la dette sociale de la Cemac.
Dette sociale
Il ressort du récent audit effectué auprès des institutions de la Cemac, «que le chiffre de la dette a été revu à la hausse». Cela dit, «sa prise en compte dans le budget 2022 reste au niveau de celui des prévisions de décembre». On entend ainsi dire à la Commission de la Cemac que cette dette sera «progressivement prise en compte dans les budgets des prochaines années». Une approche confirmée ce 28 février 2022 à Yaoundé par le Pr Daniel Ona Ondo.Théodore Ayissi Ayissi
Alamine Ousmane Mey
«Des attentes et exigences au regard de l’efficacité et de l’efficience»
Le président du Conseil des ministres de l’UEAC et ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire
Nos mots de gratitude à l’endroit du président de la Commission qui a eu des propos aimables à l’endroit du chef de l’État, Paul Biya, dont l’engagement constant est celui de faire de notre Communauté, une Communauté de prospérité, une Communauté de développement, une Communauté qui gagne en lettres de noblesse au niveau de son image que nous voulons tous rayonnante. C’est sur ces mots d’espoir et d’engagement en matière de gouvernance, de gestion des finances publiques, en matière d’allocation budgétaire aux instances, en matière d’attentes et d’exigences au regard de l’efficacité et de l’efficience tant recherchées que je voudrais déclarer ouverts les travaux de cette session extraordinaire du Conseil des ministres de l’UEAC.
Pr Daniel Ona Ondo
«La dette sociale était au niveau des 35% du budget»
Le président de la Commission de la Cemac.
La dette sociale était au niveau des 35%. Cette dette sociale est une dette due, parce que ce sont des textes qui donnent des avantages à un certain nombre de personnalités. Mais nous allons un peu la raboter compte tenu du fait que cette dette est devenue tellement lourde qu’on ne peut pas la résoudre en moins d’un an ou deux.
Elle est lourde et elle ne tient pas seulement de cette mandature. C’est une dette qui date des mandats précédents. Pour votre gouverne, les chefs d’État avaient décidé à Ndjamena de raboter cette dette de 90%. Et les 10% n’ayant pas été payés, ils ont continué à prospérer. Donc nous allons mettre la réflexion en marche pour qu’on puisse la payer en un, deux, trois, quatre ou cinq ans. Tout le monde y trouverait son compte.
Propos recueillis par Théodore Ayissi Ayissi
Budget 2022 de la Cemac : Le feu vert du Conseil des ministres de l’UEAC
L’enveloppe budgétaire de 94 208 670 477 FCFA validée ce 28 février 2022 à Yaoundé, apparaît comme le bon compromis entre l’ambition de la Commission de la Cemac et l’exigence d’une prévision réaliste des ressources et d’une gestion efficiente de la dépense.
Les participants à la session extraordinaire pour le conseil des ministes de la l’UEAC La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) tient enfin son budget pour l’exercice 2022. Il est équilibré «en ressources et en emplois à la somme de 94 208 670 477 FCFA contre 89 224 324 973 FCFA en 2021, soit une hausse de 5,59%», relève le président de la Commission de la Cemac. Le Pr Daniel Ona Ondo prenait part ce 28 février 2022 à Yaoundé à une session extraordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC). Les travaux étaient présidés par le ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), président de l’institution sous-régionale. Alamine Ousmane Mey les a placés en début de session sous le signe «des considérations en matière de finances publiques, de gouvernance et de gestion de la dette».
À en croire le membre du gouvernement camerounais, «l’examen entamé en décembre 2021 et qui s’est poursuivi ce 28 février 2022», consistait surtout à veiller à ce que «ces ressources qui sont des deniers publics, puissent faire l’objet d’une meilleure utilisation et d’une meilleure affectation». Le Minepat s’est pour cela référé au «Sommet des chefs d’État du 31 octobre 2017 à Ndjamena, au cours duquel des mesures fortes ont été préconisées visant à davantage rationaliser la gestion de nos institutions, améliorer la qualité de nos dépenses et poursuivre le redressement économique, financier et social dans l’ensemble de notre sous-région».
Consistance
«Aucun chiffre dans le projet de budget de décembre dernier n’a été modifié», relève-t-on à la Commission de la Cemac. Et on brandit comme preuve non seulement l’absence d’une nouvelle réunion du Comité inter-États des experts de la Cemac, mais aussi le montant global identique de l’enveloppe budgétaire validée. Autrement dit, «les prévisions de financement par la Taxe communautaire d’intégration (TCI) sont toujours estimées à 64 459 559 000 FCFA dont 28 583 534 000 FCFA au titre des arriérés. Les prévisions de TCI courante à recouvrer en 2022 sont également toujours estimées à 35 876 025 000 FCFA en dépit de son potentiel évalué à 97,31 milliards FCFA sur la base du volume attendu des importations dans la Zone Cemac», précise le président de la Commission de la Cemac.Le Pr Daniel Ona Ondo souligne cependant qu’«en matière des charges, les prévisions sont en baisse, car elles intègrent les réductions effectuées sur les charges de fonctionnement des institutions communautaires». Le responsable sous-régional affirme ainsi que «nous avons eu mandat par les membres de gouvernement, de réduire les charges sociales pour permettre au budget d’être plus productif pour les populations. Les ministres ayant jugé à juste titre qu’il fallait revoir les hypothèses de base, parce que le budget doit être un budget réaliste et qui puisse correspondre aux attentes des populations».
Parlement communautaire
Ce budget doit désormais être défendu jusqu’au 8 mars prochain devant le Parlement communautaire. Il prend en compte tous les enjeux majeurs de la Communauté à l’instar de «l’accomplissement de l’intégration, la diversification de nos économies, du mieux-être et du mieux-vivre des populations à la base», a laissé entendre le président du Conseil des ministres de l’UEAC. Le budget 2022 de la Cemac porte à ce titre les ambitions de 18 «organes, institutions, institutions spécialisées et agences d’exécution de la Communauté à l’exception de la Bdeac et de la Carte Rose, sans oublier les peuples biens chaleureux de la Cemac», a complété le Pr Daniel Ona Ondo.Théodore Ayissi Ayissi
Cinq ans après son entrée en application : L’APE à la recherche d’un second souffle à PROMOTE
La moins-value fiscale évaluée à 40,1 milliards FCFA, la méconnaissance de la substance de l’Accord et des conditions administratives pour en bénéficier, et un impact moins important sur le tissu économique camerounais, ont décidé les deux parties à faire de nouveaux choix stratégiques au cours de la Journée de l’Union européenne.
Aliou Abdoullahi a modéré le 3ème panel sur les mesures d’accompagnement
L’Accord de partenariat économique (APE) Cameroun-Union européenne (UE) a constitué l’une des thématiques majeures de la 8ème édition du Salon des entreprises, des PME et du partenariat de Yaoundé. Il s’est non seulement imposé comme le sujet phare de la Journée de l’Union européenne à PROMOTE 2022. Mais il a surtout donné lieu ce 24 février à des échanges dans le cadre de trois panels. Lesquels ont permis, sous la houlette de l’ambassadeur, chef de délégation de l’UE au Cameroun, de faire le bilan de cinq années d’application, d’évaluer le niveau d’appropriation de cet outil par le secteur privé camerounais, et d’ajuster sa trajectoire pour un meilleur impact sur le tissu économique du Cameroun.
Car à date, «il y a énormément d’opérateurs économiques qui importent ou exportent vers l’UE, et qui ne connaissent pas ou insuffisamment les APE», déplore Philippe Van Damme. Plusieurs personnalités étaient à ses côtés, à l’instar du représentant du secrétaire général du Minepat, de Fongod Edwin Nuvaga, directeur général des Douanes, de Marthe Angeline Minja, directeur général de l’Api, et d’Aliou Abdoullahi, coordonnateur de la CAON.
Bilan mitigé
L’Accord d’étape Cameroun-UE vers un Accord sous-régional entre en application le 4 août 2016. Et près de 6 ans après le démantèlement tarifaire, les deux parties sont d’accord pour reconnaître que son impact est moins important que les prévisions.Deux interventions permettent d’être fixé sur la situation au 31 janvier 2022. La première est celle du modérateur du premier panel sur «L’APE Cameroun-UE: les opportunités pour le secteur privé». Pierre Kam indique en effet que «sur les questions commerciales, et précisément sur les négociations sur le projet de protocole commun sur les règles d’origine, les deux parties sont déjà tombées d’accord à 95% et il reste juste quelques petits détails à régler». Mais s’agissant du bilan douanier, le secrétaire général de l’Apeccam est moins satisfait. «Le premier groupe de produits est totalement démantelé.
Pour le 2ème groupe, on en est à 75%, pour le 3ème, on en est à 20%. Et s’agissant de l’impact financier au 31 janvier 2022, la moins-value fiscale est estimée à 40,1 milliards FCFA». Dans le détail, «c’est 0,7 milliards FCFA au terme de la 1ère phase, 3,5 milliards FCFA au terme de la 2ème, et 12,6 milliards FCFA au terme de la cinquième phase», précise Pierre Kam. Ces chiffres sont toutefois incomplets du point de vue de la CAON. À en croire Aliou Abdoullahi, son coordonnateur, «la direction générale de l’Économie au Minepat a pour intention de faire une étude sur l’impact-prix de l’APE. Pour savoir par exemple si les avantages acquis par les Brasseries du Cameroun, ont été répercutés sur le prix de la bière».
La deuxième intervention bilan est celle de Philippe Van Damme. L’ambassadeur, chef de délégation de l’UE au Cameroun s’aligne sur la perception de la partie camerounaise. Il précise simplement que «L’UE et ses États membres sont et restent le premier partenaire commercial du Cameroun. Près de la moitié des exportations camerounaises sont destinées au marché européen et 30% des importations du Cameroun proviennent de l’UE. La valeur des échanges se maintient bien au-delà de 2000 milliards FCFA par an».
Bien plus, «grâce à l’APE, toutes les exportations originaires du Cameroun peuvent entrer sur le territoire de l’UE, un marché de plus de 450 millions de consommateurs, en franchise de droit de douane et sans limitation quantitative. Et plus de la moitié des produits non-pétroliers sont de plus en plus diversifiés. Nous citons par exemple les produits à base de cacao qui ont augmenté de plus de 50% ces dernières années».
Mesures d’accompagnement
La délégation de l’UE au Cameroun part d’un constat. «Malheureusement, très peu d’entreprises au Cameroun ne semblent au courant de cette exonération de droits de douane de l’APE et des conditions administratives pour en bénéficier». C’est pourquoi «une campagne d’information et de sensibilisation renforcée est nécessaire pour pallier ce déficit d’information. C’est aussi pour cela que nous venons de publier un Guide pratique sur l’APE. Cette brochure est déjà disponible sur le site de l’UE», souligne Philippe Van Damme.Cela dit, on défend aussi l’idée à l’UE que «pour que le Cameroun puisse profiter pleinement des avantages de l’APE, certaines améliorations au niveau du climat des affaires sont nécessaires». La partie européenne s’est dès lors «engagée dans un dialogue constructif avec les autorités camerounaises et le secteur privé afin de voir comment créer un environnement des affaires plus équitable et plus prévisible pour l’ensemble des opérateurs économique du Cameroun».
Ceci vient s’ajouter aux nombreuses autres mesures d’accompagnement de l’UE au secteur privé. Celles-ci sont financées par plusieurs instruments parmi lesquels le Programme indicatif multi-annuel (PIM), le PIR, les lignes thématiques ou par les États membres de l’UE à travers notamment la GIZ. Ces mesures d’accompagnement se déclinent en projets et programmes. C’est le cas du Dispositif d’appui à la compétitivité du Cameroun (DACC).
Théodore Ayissi Ayissi
Philippe Van Damme : «Les autres pays de la Cemac ont aussi intérêt à se diversifier»
L’ambassadeur, chef de délégation de l’Union européenne au Cameroun et en Guinée Équatoriale fait le point des négociations de l’APE avec les autres pays de la Cemac.
Ce que nous essayons toujours de dire à ces pays les moins avancés tels que définis par la Banque mondiale et les Nations unies, c’est que vous ne pouvez pas avoir pour ambition de rester des pays moins avancés. Donc, vous devez aspirer à un moment à devenir des pays émergents. Et pour les avantages dont vous bénéficiez aujourd’hui sous le régime «Tout sauf les armes», vous ne pouvez pas les maintenir.
En cela, vous avez intérêt à vous préparer et à rentrer dans un accord qui est compatible avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et qui est un accord conjoint, négocié et pour lequel aucune des deux parties ne peut se retirer unilatéralement, puisqu’on est tenu juridiquement. C’est le premier point.
Le second point est qu’il y a effectivement certains pays de la Cemac qui sont des pays moins avancés et qui ont jusqu’ici décidé de ne pas rejoindre l’Accord. Mais ces pays-là sont souvent des pays qui sont fortement dépendants de l’exportation de la matière première qu’est le pétrole. Et je crois que la plupart de ces pays ont aussi intérêt à se diversifier. Et donc à un certain moment, ils devront forcément élargir l’éventail de produits d’exportation comme le Cameroun l’a fait.
On dit que l’APE n’a pas eu d’impact, mais plus de la moitié des exportations vers l’Europe sont des produits non pétroliers. Et nous avons vu ces dernières années une diversification grandissante des exportations du Cameroun vers l’Union européenne. Ce qui prouve bien que les APE ont un impact pour les opérateurs économiques qui les utilisent.
Propos recueillis par TAA
Salon des Entreprises : L’expertise européenne au rendez-vous
Des entreprises italiennes et allemandes partagent avec le public et les entreprises locales leur savoir-faire dans divers secteurs d’activités. Un grand moment de curiosité pour les visiteurs et de satisfaction pour les exposants.
Animation et ambiance au rendez-vous au pavillon de l’Italie
Le lundi 21 février 2022 marquait l’ouverture solennelle du Salon Promote au Palais des Congrès de Yaoundé. Pour ce faire, les entreprises étrangères ont mis les petits plats dans les grands. Leurs pavillons bien construits et aux couleurs de leurs nationalités attirent l’attention des curieux en visite sur le site. C’est le cas du pavillon italien bien représenté à cette édition 2022 de PROMOTE. Celui-ci comporte une trentaine d’entreprises réparties dans divers domaines d’activités. «C’est la deuxième fois qu’on vient à PROMOTE. La dernière fois c’était en 2017, et c’étaient moins de trente compagnies, cette fois, après le Covid-19, on a réussi à importer trente-trois compagnies italiennes dans plusieurs domaines», lâche le responsable commercial Deslandes Monteiro.
Et de poursuivre: «vous savez que l’économie italienne est diversifiée, on a le secteur primaire qui regorge en son sein l’agriculture et la pêche en passant par l’élevage. On a aussi des machines techniques, pour produire du fromage, une autre machine pour le gaz et l’eau. Et Il y a également une bonne partie qui fait dans la mode. L’Italie est une avant-garde pour la promotion et la production de la mode. Et enfin, un autre domaine qu’on vient présenter ici à PROMOTE c’est l’architecture. On a sur place les compagnies d’architectes et de construction qui ont construit ensemble l’unique hôtel cinq étoiles du Cameroun à Douala. On a aussi des projets d’innovation, l’architecture liée à l’environnement.
Green Architecture». Le responsable commercial Deslandes Monteiro se réjouit d’ailleurs de la présence du public. Il se mobilise pour découvrir ce que l’Italie présente. «C’est le troisième jour de la foire, et on est très content de l’affluence des partenaires camerounais, il y a beaucoup de curiosités, d’enquêtes. On a organisé des foras pour présenter nos compagnies, en vérité ce sont des rencontres B to B qui se passent depuis le matin, jusqu’au soir», se félicite-t-il encore.
L’Allemagne et Rhenocoll
C’est une entreprise allemande venue à PROMOTE au Cameroun présenter son nouveau produit dans la peinture. Le responsable Patrick Wandji indique d’emblée que Rhenocoll est une société qui existe depuis 1948. Elle correspond à ce qu’on appelle en Allemagne une entreprise familiale, parce qu’on le reconnaît par son dynamisme lorsque la personne est propriétaire, gérant et opérateur. «C’est-à-dire qu’il maîtrise la technologie de ce qu’il fait et qui se perpétue de père en fils», souligne-t-il. Il y a le dynamisme, et ce qui fait le dynamisme des entreprises allemandes.Rhenocoll s’inscrit dans la veine des entreprises allemandes qui «travaillent selon la tradition allemande, qui recherche la perfection, le progrès et c’est cette recherche de la perfection qui fonde même la tradition des entreprises allemandes, qui travaillent pour leur propre compte contrairement aux multinationales», précise encore Patrick Wandji, responsable chargé du Développement des affaires.
Rhenocoll emploie une cinquantaine de personnes «parce que la société a totalement automatisé son système de production, et elle fait dans les peintures. Revêtement interne et externe. En revanche, le nouveau gérant qui est aussi est expert en fabrication des peintures, puisqu’il a étudié la chimie organique à l’Université, a entrepris de produire des peintures de nouvelles générations, avec les nouvelles normes qui sont très drastiques en Allemagne.
On demande les peintures plus saines et respectueuses de l’environnement. Il a entrepris de produire des peintures à base d’eau essentiellement. Comme exemple, on a l’anti rouille qu’on utilise avec le diluant. Ses anti-rouilles à lui sont faits sur cette base, ce qui lui a permis d’avoir une certification qui atteste que les produits Rhenocoll sont cent pour cent sains et moins polluants. Les peintures sont inodores, elles n’ont pas de solvant et des substances cancérigènes. C’est cela la particularité de Rhenocoll», fait savoir Patrick Wandji.
Rendement
Rhenocoll a une bonne gamme de produits qui sont indiquées pour l’intérieur, tout comme pour l’extérieur. Et la particularité de ces peintures est qu’elles couvrent «une très grande surface, le rendement est très élevé, nous avons les peintures de 30 kilogramme, qui couvrent 200 m2 en une couche, elles sont à eau, mais ce sont des peintures lavables, elles mettent long, parce qu’elles adhèrent très bien au mur. De ce fait, elles sont des peintures économiques. Même si à l’achat elles sont chères, à la longue les dépenses diminuent parce que nos peintures ont pour la plupart une durée de 6 à 8 ans», relève aussi le responsable chargé du Développement des affaires.Olivier Mbessité
Transformation des produits : condition sine qua non d’accès au marché mondial
L’auteur Albert G .Zeufack dans l’ouvrage Africa in the New Environment: Market Access in Troubles Times mise sur le secteur manufacturier et la Zone de libre-échange continental africaine pour permettre aux pays africains de mieux compétir sur le marché international.
L’Amphithéâtre 300 du ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minépat) a reçu la visite de l’Économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Afrique. Albert G. Zeufack a entretenu le 1ermars dernier les membres du gouvernement et le président de la Commission de la Cemac, Pr Daniel Ona Ondo, sur les travaux menés dans l’ouvrage Africa in the New Trade Environment: Market Access in Troubles Times. Dans son exposé, l’emphase est mise sur le secteur manufacturier pour le développement de l’Afrique subsaharienne, créer des emplois et réduire le chômage.
Parce que «le secteur manufacturier a permis aux pays d’enclencher le processus de transformation structurelle», rappelle Albert G.Zeufack. Et de poursuivre: «le secteur manufacturier a des caractéristiques assez différentes des autres secteurs. Ce secteur a un potentiel énorme pour des liaisons avec les autres secteurs de l’économie, y compris des services. C’est un canal de transfert de technologie, c’est un secteur qui fournit des produits échangeables et qui permet d’engranger des devises, des réserves utiles pour nos budgets. Il a la capacité de créer la convergence inconditionnelle à savoir que les pays à faible revenu peuvent rattraper ceux avancés en termes de productivité».
En revanche avec l’avantage du secteur manufacturier, il y a lieu de constater que l’Afrique ne contribue pas assez dans le commerce mondial. Sa contribution est de 3% seulement depuis plus de trente ans. «Cela veut dire que nos exportations sont de faible valeur, on n’apporte pas de la valeur ajoutée sur nos produits avant de les exporter», explique Albert G. Zeufack. Et plus loin, l’Afrique compte pour moins de 2% des exportations du monde. Nous importons, mais on n’exporte pas suffisamment. Plus grave l’Afrique compte pour moins de 1% des exportations des produits manufacturés dans le monde.
Nouveau paradigme
Ces chiffres interpellent les uns et autres pour que l’Afrique ait son mot à dire sur le marché mondial. Et ceci demande de changer de paradigme pour le commerce international. Pour ce faire, l’Afrique doit repenser sa politique commerciale. Et elle doit définir une nouvelle politique commerciale prenant en compte les changements de l’environnement international. Et ces changements constituent des défis énormes. Ils constituent également de grandes opportunités.
L’Afrique saharienne doit s’activer et investir pour développer ses capacités productives, pour accroître la valeur sur les exportations, accroître ses capacités d’offre. Elle doit interroger ses accords commerciaux avec les marchés existants, avec l’Agoa, l’Europe. Il faut donc réfléchir à comment accéder au marché en Asie. L’opportunité de la Zone de libre-échange continental africaine (Zlecaf) est réelle. Elle permettra à l’Afrique d’accroître sa part dans le commerce mondial, mais aussi d’accroître sa croissance économique et de réduire sa pauvreté, si elle est mise en œuvre de façon correcte.
C’est une opportunité pouvant créer des chaines de valeur régionales pouvant «servir de tremplin à l’accès à ces marchés mondiaux. Et c’est pourquoi il est important d’approfondir des reformes dans la Zlecaf non seulement tarifaires, mais le plus gros bénéfice de la Zlecaf étant la réduction des barrières non tarifaires, des contraintes liées à l’infrastructure, à l’énergie, dans le climat des affaires, les contrôles et la libre circulation», conclut l’Économiste en chef de la Banque mondiale pour la région d’Afrique.
Olivier Mbessité
Grippe aviaire : la CEBEVIRHA active son plan d’urgence pour le Cameroun
Il est d’une durée de six mois et a été approuvé ce 28 février 2022 par le Conseil des ministres de l’UEAC.
La région de l’Ouest du Cameroun, réputée être le plus grand bassin de production avicole de la sous-région, est depuis février 2022 frappée par l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP ou Grippe aviaire). La situation a fini par imposer comme en 2016 et 2017, l’intervention de la Commission économique du bétail, de la viande et des ressources halieutiques (CEBEVIRHA). L’Agence d’exécution de la Cemac a en effet décidé d’agir «promptement face à cette maladie très contagieuse qui a, une fois de plus, atteint le cœur de la production avicole de la Cemac, pour éviter sa propagation dans les zones indemnes du Cameroun et dans les autres États de la Cemac». Elle a élaboré dans ce sens un plan d’urgence approuvé ce 28 février 2022 à Yaoundé par le Conseil des ministres de l’UEAC. Il vise à «soutenir le Cameroun dans ses efforts de contrôle et d’éradication de la grippe aviaire et à mettre en place un dispositif de surveillance et d’alerte précoce dans l’ensemble des États de la Cemac», renseigne une note d’information de la CEBEVIRHA.
Contours
À en croire l’Agence d’exécution de la cemac, le plan d’urgence «devra être exécuté dans l’immédiat, au cours des six (06) prochains mois, de mars à août 2022». C’est la raison pour laquelle «dès le lendemain de ce Conseil des ministres, le ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), Docteur Taïga, et le président du Comité de gestion du Fonds de développement de la Communauté (Fodec), Charles Assamba Ongodo, ont chacun reçu le secrétaire exécutif, Pedro Bayeme Bayeme Ayingono, et le secrétaire exécutif adjoint, Bernard Boutsika Ngavet». Ces responsables ont convenu ensemble de la mobilisation de moyens visant à accélérer sa mise en œuvre. Ceci implique notamment «l’abattage sanitaire de centaines de milliers de volailles». Mais cela revient également à assurer «le suivi des populations à risque», rapporte encore la note d’information de la CEBEVIRHA.
Urgence
Les données fournies par l’Agence d’exécution de la Cemac font état de ce que «la grippe aviaire décime les élevages et nuit gravement à l’économie et à la sécurité alimentaire des populations». La CEBEVIRHA rappelle à cet égard qu’«elle est aujourd’hui considérée comme un ‘‘indicateur de la pauvreté’’». Tant l’abattage sanitaire occasionne de grosses pertes financières. Avec en plus comme conséquence, «l’accroissement des coûts de production, la mise au chômage technique tout au long de la chaîne de production, de transformation et de commercialisation, et la faillite des entreprises avicoles». D’après la note d’information, le coût des épidémies de 2016 et 2017 «a été évalué à 16 milliards FCFA».
Cet état de choses rend urgent l’endiguement de l’épidémie en cours depuis février. Ce d’autant que «la région de l’Ouest Cameroun détient 80% du cheptel avicole du pays estimé à 75 millions de têtes de volaille, tandis que l’ensemble des États de la Cemac possède près de 112 millions de têtes de volaille». Et que «les œufs de table qui sont produits dans cette région du Cameroun sont commercialisés dans l’ensemble des pays de la Cemac».
La CEBEVIRHA entend dès lors jouer sur plusieurs tableaux. À savoir limiter les effets de l’épidémie, mais aussi «poursuivre ce soutien avec un appui au développement des chaînes de valeur avicole dans la sous-région Cemac; finaliser et mettre en œuvre la stratégie sous-régionale de prévention et de contrôle de la grippe aviaire suivant les instructions de la Conférence des chefs d’État de 2016 à Malabo», indique l’Agence d’exécution.
Théodore Ayissi Ayissi
La force ne doit pas faire le droit, les guerres injustes sont vouées à être perdues.
Josep Borrell Fontelles, haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et Vice-président de la Commission européenne.
En cette heure sombre, où nous assistons à l’invasion non provoquée et injustifiée de l’Ukraine par la Russie ainsi qu’à des campagnes massives de désinformation et de manipulation de l’information, il est essentiel de séparer les mensonges – inventés pour justifier ce qui ne peut l’être – des faits.
Ce qui est un fait c’est que la Russie, une grande puissance nucléaire, a attaqué et envahi un pays voisin pacifique et démocratique, qui ne l’a ni menacé, ni provoqué. En outre, le président Poutine menace de représailles tout autre État qui viendrait au secours du peuple ukrainien. Un tel usage de la force et de la coercition n’a pas sa place au 21e siècle.
Ce que fait Vladimir Poutine n’est pas seulement une grave violation du droit international, c’est une violation des principes fondamentaux de la coexistence humaine. Avec son choix de ramener la guerre en Europe, nous assistons au retour de la « loi de la jungle » où la force fait loi. Sa cible n’est pas seulement l’Ukraine, mais la sécurité de l’Europe et l’ensemble de l’ordre international fondé sur des règles, basé sur le système des Nations unies et le droit international.
Son agression prend des vies innocentes et foule aux pieds le désir des gens de vivre en paix. Des cibles civiles sont frappées, violant clairement le droit humanitaire international, forçant les gens à fuir. Nous voyons une catastrophe humanitaire se développer. Pendant des mois, nous avons déployé des efforts sans précédent pour parvenir à une solution diplomatique. Mais Poutine a menti à tous ceux qui l’ont rencontré, en prétendant être intéressé par une solution pacifique. Au lieu de cela, il a opté pour une invasion à grande échelle, une guerre totale.
La Russie doit cesser immédiatement ses opérations militaires et se retirer sans condition de tout le territoire de l’Ukraine. Il en va de même pour le Belarus, qui doit immédiatement cesser de participer à cette agression et respecter ses obligations internationales. L’Union européenne est unie pour offrir un soutien déterminé à l’Ukraine et à son peuple. C’est une question de vie ou de mort. Je prépare un paquet d’urgence pour soutenir les forces armées ukrainiennes dans leur combat.
En réponse, la Communauté internationale va maintenant opter pour un isolement complet de la Russie, afin de tenir Poutine pour responsable de cette agression. Nous sanctionnons ceux qui financent la guerre, en paralysant le système bancaire russe et son accès aux marchés internationaux.
L’UE et ses partenaires ont déjà imposé des sanctions massives à la Russie, qui visent ses dirigeants et ses élites ainsi que des secteurs stratégiques de l’économie dirigée par le Kremlin. L’objectif n’est pas de nuire au peuple russe, mais d’affaiblir la capacité du Kremlin à financer cette guerre injuste. Pour ce faire, nous agissons en étroite collaboration avec nos partenaires et alliés – les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, le Japon, la Corée du Sud et l’Australie. De nombreux pays font bloc dans le monde entier pour protéger l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine. Nous sommes ensemble du bon côté de l’histoire face à l’épouvantable agression de la Russie contre un pays libre et souverain.
Pour justifier ses crimes, le Kremlin et ses partisans se sont engagés dans une campagne de désinformation massive, qui a commencé déjà il y a plusieurs semaines. Les médias d’État russes et leur écosystème ont colporté massivement des contre-vérités sur les réseaux sociaux dans le but de tromper et de manipuler les opinions publiques.
Les propagandistes du Kremlin qualifient leur agression d’ »opération spéciale », mais cet euphémisme cynique ne peut cacher le fait que nous assistons à une véritable invasion de l’Ukraine, dans le but d’écraser sa liberté, son gouvernement légitime et ses structures démocratiques. Qualifier le gouvernement de Kiev de « néo-nazi » et de « russophobe » n’a aucun sens: toutes les manifestations de nazisme sont interdites en Ukraine. Dans l’Ukraine moderne, les candidats d’extrême droite sont un phénomène marginal bénéficiant d’un soutien minimal, qui ne leur permet même pas de passer la barre permettant d’entrer au parlement. Le gouvernement ukrainien n’a pas isolé le Donbas et il n’a pas interdit l’utilisation de la langue et de la culture russes. Donetsk et Louhansk ne sont pas des républiques, ce sont des régions ukrainiennes contrôlées par des groupements séparatistes armés et soutenus par la Russie.
Nous le savons – et de nombreux Russes le savent. Des manifestations courageuses ont eu lieu dans les villes de Russie depuis le début de l’invasion, exigeant la fin de l’agression contre une nation voisine pacifique. Nous entendons leurs voix et saluons le courage dont ils font preuve en s’exprimant. Nous voyons également de nombreuses personnalités publiques russes protester contre cette invasion insensée.
Je continue à travailler avec nos partenaires du monde entier pour assurer une réaction conjointe de toute la communauté internationale contre le comportement du Kremlin. Le 25 février, seule la Russie a opposé son veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur l’agression contre l’Ukraine, la Chine, l’Inde et les Émirats arabes unis s’étant abstenus. Partout dans le monde, les pays condamnent l’action de la Russie, et à l’Assemblée générale, l’ensemble de la communauté internationale doit unir ses forces et contribuer à mettre fin à l’agression militaire de la Russie en adoptant la résolution correspondante des Nations unies.
Avec cette guerre contre l’Ukraine, le monde ne sera plus jamais le même. C’est maintenant, plus que jamais, le moment pour les sociétés et les alliances de se rassembler pour bâtir notre avenir sur la confiance, la justice et la liberté. C’est le moment de se lever et de s’exprimer. La force ne fait pas le droit. Cela n’a jamais été le cas. Et cela ne le sera jamais.
Salon des Entreprises : La bonne côte de la Bvmac à PROMOTE 2022
Le stand de l’institution sous-régionale n’a jamais désempli. Son déploiement sur le site a surtout servi à renforcer l’intérêt des participants pour le marché financier.
Une vue du Stand de la BVMAC le 24 février dernier
La Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) était en mode séduction du 19 au 27 février dernier. L’institution sous-régionale est sortie de sa zone de confort pour venir à Yaoundé à la rencontre des participants de PROMOTE. L’opération de charme était conduite par le directeur général. Louis Banga-Ntolo a donné de son temps et de sa personne pour superviser le déploiement de son équipe au Palais des Congrès. Sa présence à plusieurs reprises sur le site a d’ailleurs contribué à booster le taux de fréquentation du stand de l’institution sous-régionale.
Ce jeudi 14 février 2022 par exemple, les participants ne cessent de se succéder dans le stand de la Bvmac. En plus des hôtesses, deux responsables de l’institution se chargent de les recevoir et de les édifier sur les problématiques du marché financier. Thomas Anda Mvé est l’un d’eux et il le fait dans l’un des deux salons aménagés à cet effet. De nationalité gabonaise, il avoue être à sa première expérience à PROMOTE. «Je suis très impressionné par le nombre d’exposants et d’entreprises. Par contre, ce n’est pas très connu dans la sous-région», affirme le cadre supérieur de la Bvmac.
Ce dernier se dit par ailleurs «agréablement surpris par le niveau de culture boursière des visiteurs». «Nous voyons défilé ici tous types de profiles, des étudiants ou des hommes d’affaires. Les préoccupations sont toujours les mêmes et révèlent certes souvent un problème de culture boursière. Mais l’on se rend bien compte que les gens ont déjà une idée de la bourse, et aimeraient qu’il y ait plus de communication», souligne-t-il. La question du financement se pose également. L’ingénieur économique et financier, Ongono, est justement présent dans le stand ce jeudi pour obtenir une réponse concrète à cette préoccupation. Il est à la tête d’une start-up.
Communication
Pour satisfaire la curiosité et les attentes des visiteurs, la Bvmac a eu recours à des brochures et à des séances explicatives. Le directeur général s’est personnellement prêté au jeu. Louis Banga-Ntolo explique en effet dans une bande préenregistrée, les mécanismes de la bourse. Son message diffusé en boucle est relayé par les cadres présents. On en retient que «depuis 2018, la Bvmac est dans une phase de fusion et de restructuration pour qu’à moyen terme, il y ait une réelle dynamique et un marché plus actif capable de répondre aux besoins de la Cemac». À en croire d’ailleurs Anda Mvé, «des deux compartiments de la Bvmac (actions et obligations), c’est celui obligataire qui est le plus actif. Nous sommes en train de les développer en sachant bien qu’il y a énormément d’efforts à faire. Voilà pourquoi nous sommes à PROMOTE. Et dans les prochains jours, nous allons engager plus d’actions de communication en direction des entreprises».Théodore Ayissi Ayissi
Yacoubou Abdoulaye Alphaorou : «Nous avons convenu de lignes de garantie avec les banques présentes à PROMOTE»
Le représentant régional du Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace) s’exprime au cours d’une visite au salon d’affaires.
Votre institution n’est pas toujours très connue du grand public. Que doit-on absolument savoir de vous?
Le Fonds africain de garantie et de coopération économique est pourtant une institution qui a été créée depuis 1977, cela fait 45 ans, et nous avons notre siège à Cotonou en République du Bénin. Nous avons une représentation au Cameroun qui couvre la zone Afrique centrale et nous avons également une représentation au Rwanda qui couvre l’Afrique de l’Est.Qu’en est-il de vos missions?
Le Fagace est une institution qui intervient en garantie des crédits bancaires. Nous avons une activité qui est très essentielle aujourd’hui dans le financement des projets. Vous n’êtes pas sans savoir aujourd’hui que les opérateurs économiques quand ils montent leurs projets, s’adressent aux banques pour avoir des financements. Et dans cette quête, il y a un élément souvent qui fait défaut, c’est la garantie que les banques demandent. Le porteur de projet qui a une idée, un projet, qui a peut-être une petite somme pour ce qui est des fonds propres et qui demandent un crédit de l’ordre de 70% du coût du projet, fait donc souvent face au refus de la banque qui sollicite des garanties qu’il n’a pas. Comment doit-il faire dans ce cas-là? Faut-il abandonner le projet ou pas?Les chefs d’État des pays membres du Fagace qui sont au nombre de 14 ont créé l’institution. On est un fonds de garantie multilatérale. Et le Cameroun a adhéré à cette institution qui vient avec des solutions à ce problème de garantie que les opérateurs économiques rencontrent dans la recherche des financements.
Que gagne votre institution à prendre part à un événement comme PROMOTE?
Je voudrais d’abord commencer par adresser mes félicitations aux organisateurs de l’édition. Mais comme il est facile de le constater, notre intérêt réside dans le fait que tout autour de nous, nous avons des opérateurs économiques, des artisans, des PME, des grandes entreprises. Et tout ce beau monde a besoin de crédit pour le développement de leurs activités. C’est donc notre cible qui se trouve ici.Au début, nous faisions dans les grandes entreprises, mais depuis quelques années, nous avons mis l’accent sur le financement des PME. Nous accompagnons les PME pour qu’elles puissent avoir des crédits. C’est un maillon que les banques délaissent souvent. Mais avec notre accompagnement, nous arrivons à changer la donne.
Donc notre présence ici, c’est pour toucher du bout des doigts ce que ces entreprises réalisent, d’échanger et de discuter avec elles pour voir leur besoin en matière de financement. Nous avons également des banques avec lesquelles nous avons pu échanger pour également évaluer leurs besoins en matière de couverture pour qu’elles puissent accompagner les porteurs de projets. Ces échanges nous ont une fois de plus permis de saisir le rôle prépondérant que nous pouvons jouer dans le système de financement de ces projets.
Donc il y a des lignes de garantie que nous avons convenues avec les banques ici présentes. On va mettre en place des lignes de garanties auprès de ces banques pour qu’elles puissent les utiliser pour les PME-PMI que nous avons également rencontrées. Et auxquelles nous avons aussi donné des conseils et des informations sur l’existence de la garantie, sur son utilité, sur l’identité des banques auprès desquelles ils peuvent se rendre pour bénéficier de ces garanties.
Avez-vous eu le sentiment pendant les échanges que les gens avaient conscience de l’utilité d’un fonds de garantie?
Dans certaines zones la compréhension est plus évidente. Mais ici, nous travaillons pour que les gens comprennent qu’il y a cet outil qu’ils peuvent utiliser pour avoir des crédits. Dans certains pays, il y a des Fonds de garantie nationaux qui ont été créés par les États. Et nous en notre qualité de Fonds de garantie multilatéral, on appuie ces fonds de garantie nationaux pour faire un travail de base et de fond. Au Cameroun, il n’y a pas encore un fonds de garantie national. Nous travaillons justement avec les autorités pour en créer un, étant entendu que la sensibilisation doit être une activité continuelle pour que cet instrument soit utilisé à sa juste valeur.Comment cela marche-t-il concrètement?
Tenez par exemple, lorsque vous avez 10 milliards FCFA, au lieu de les utiliser pour faire un crédit, si vous les injectez dans un fonds de garantie, le système de fonctionnement du fonds de garantie vous permet, avec un coefficient multiplicateur de 10, de donner des garanties à hauteur de 100 milliards FCFA lesquels vont également permettre aux banques de donner des crédits à hauteur de 200 milliards FCFA. Vous voyez l’effet multiplicateur. Et lorsque vous mettez ces 10 milliards dans une institution qui fait du crédit direct, cette institution fera des crédits à hauteur de de 10 milliards FCFA.D’où donc l’importance des fonds de garanties et il faut que l’on puisse travailler tous ensemble pour des institutions de ce genre et qui elles-mêmes travaillent avec d’autres partenaires qui donnent des services non financiers. Nous par exemple, en dehors de l’activité de garantie, on travaille avec le Bureau de mise à niveau pour tout ce qui concerne l’encadrement et la mise à niveau. C’est des prestations non financières. Et nous après, en tant que garant, on accompagne auprès des banques pour donner notre garantie.
Est-ce que le fonds que vous représentez s’assure également des garanties de souveraineté?
Nous intervenons effet à la fois dans des projets publics et privés. Mais au niveau public aujourd’hui, la garantie souveraine de l’État ne peut pas être utilisée n’importe comment. Donc les États font recours au Fagace pour accorder sa garantie afin qu’ils puissent mobiliser des ressources pour réaliser des projets d’intérêt collectif. Et oui, nous intervenons dans ce secteur-là en faveur de nos États en ce qui concerne les projets publics et les projets en PPP.Quel est votre niveau d’implantation en Afrique centrale?
Nous sommes à Douala à l’immeuble CNPS au 4ème étage. Et à partir de là nous couvrons aussi bien le Cameroun, le Tchad, le Congo, la RCA et très bientôt le Gabon qui a fait sa demande d’adhésion.Propos recueillis par
Théodore Ayissi AyissiStand de la Commission de la Cemac : L’effet Daniel Ona Ondo
L’effervescence et l’animation autour et à l’intérieur de l’espace réservé à l’institution sous régionale, ont connu un pic avec l’arrivée et le séjour dans ce lieu pendant plus d’une heure, du dirigeant communautaire.
Le Pr Daniel Ona Ondo touchant du doigt le Made in Cemac La cérémonie officielle d’ouverture de PROMOTE vient juste de s’achever et le président de la Commission de la Cemac, le Pr Daniel Ona Ondo, vient de poser pour la postérité. Autour de lui, le personnel de la Commission de la Cemac déployé sur le site s’active déjà et guide ses pas jusqu’au stand de l’institution sous-régionale. Le stand de la Commission de la Cemac se trouve à quelques mètres de l’entrée du bâtiment principal du Palais Congrès. Il est niché au sommet du mont Nkolnyada et est situé à proximité du pavillon de la Belgique et non loin du stand du journal Intégration.
L’ambiance à l’intérieur et autour du stand est déjà électrique. Elle trouve toutefois encore à se surchauffer avec l’arrivée et l’entrée triomphale du Pr Daniel Ona Ondo. Les applaudissements de la demi-douzaine d’hôtesses mobilisées rivalisent d’intensité avec les voix des membres de la Confédération des femmes rurales transformatrices des produits agricoles et cosmétiques-Cemac (CTPA-Cemac). Séduit et admiratif, le dirigeant communautaire leur rend cette chaleur. Il leur sourit et applaudit de bon cœur.
Séjour
Plusieurs temps forts marquent le séjour du président de la Commission de la Cemac dans le stand dédié à l’institution dont il a la charge. Le Pr Daniel Ona Ondo a sur le dos le poids d’un voyage, il vient de quitter Bangui. Le protocole a donc tout mis en œuvre pour écourter son passage en le rendant le plus agréable possible. Passé l’échange avec les hommes de médias, le dirigeant communautaire va tour à tour, toucher du doigt le Made in Cemac, avoir un échange avec les femmes de la CTPA-Cemac, apposer sa signature sur une des pages du livre d’honneur et recevoir aussi bien du protocole que de son comité d’accueil, des présents. Le Pr Daniel Ona Ondo procède également au visionnage de quelques éléments vidéo préparés pour agrémenter le séjour des visiteurs. «En fait, on a documenté en vidéo toutes les participations de la Cemac. Cela permet à chacun à un forum comme celui-ci de découvrir la Cemac en plus court», précise Carole Yemelong, chargée de communication de la Commission de la Cemac.Plaidoyer
Pendant les échanges, le plaidoyer des femmes de la CTPA-Cemac est porté par Aimée Tsimi. «Nous attendons beaucoup de vous M. le président. Nous voulons organiser une foire et nous sommes déjà fin prêtes. On a déjà beaucoup fait, mais nous tendons la main vers la Cemac. Vous ne serez pas déçu», a-t-elle déclaré. En retour, le président de la Commission de la Cemac leur a répondu à leur grande satisfaction: «le président Bongo m’avait dit un jour, ne fait jamais de promesses aux gens, fais-leur des surprises. J’ai noté votre doléance, le bon Dieu fera que cela se réalise».Théodore Ayissi Ayissi
Ateliers
120 TPE sous l’aile de la Cemac
En visioconférence et en présentiel au stand de la Commission, plusieurs modules d’enseignement ont été dispensés aux très petites entreprises.
La participation de la Commission de la Cemac à l’édition 2022 du Salon PROMOTE s’est également faite sur la base d’ateliers organisés par visioconférence. Ceux-ci étaient structurés autour de trois principaux thèmes. Lesquels portent sur les «Techniques de conservation, d’emballage et étiquetage des produits agroalimentaires et cosmétiques»; les «Enjeux, perspectives et opportunités de la Zlecaf en faveur des PME»; et les «Textes communautaires Cemac sur la normalisation, qualité, métrologie, questions douanières et le Commerce».
Ce mardi 22 février 2022 par exemple, trois experts de l’Agence de la norme et de la qualité (Anor) ont entretenu et commencé à former 120 promoteurs de PME opérant en zone Cemac sur les techniques de conservation d’emballage et d’étiquetage. L’exercice s’est poursuivi mercredi et jeudi derniers. Il s’est achevé ce vendredi 25 février 2022.
Entre-temps, les experts de la Zlecaf et ceux de la Commission de la Cemac étaient aussi mis à contribution. Les uns étaient concernés par les problématiques liées à la Zone de libre-échange continental africaine. Et les autres se sont penchés sur l’appropriation des «dispositions communautaires Cemac sur les questions douanières d’intérêt pour les entreprises».
Edmond Raoul Yalis, sur les questions douanières d’intérêt pour les PME, Juliette Engoué et Manuela Ndong Ayingono sur les dispositions communautaires Cemac relatives à la promotion du Commerce et du secteur privé, sont entrés en scène les 23 et 25 février dernier. Le directeur du Développement industriel, des Mines, et du Tourisme à la Commission de la Cemac s’est lui aussi prêté à l’exercice. Le champ d’exploration de Duval Antoine Dembi portait alors sur «les dispositions communautaires Cemac sur le normalisation, qualité et métrologie».
Théodore Ayissi Ayissi
Sylvestre Naah Ondoa
À Ndangueng (Mefou-et-Afamba) où il vit le jour le 1er juin 1943, l’on l’appelait «Minkong’o». Si le pseudo pouvait amuser ou surprendre les uns et les autres, il était surtout le symbole même du patriarcat. Samedi 19 février 2022, la terre du groupement Mvog-Amoug II s’est définitivement refermée sur cet ancien ministre de l’Environnement et des Forêts.
Avec une intuition assez juste, beaucoup n’ont pas hésité à reconnaître, finalement, et au-delà de toutes les complaintes contradictoires et autres anecdotes vraiment singulières, la validité de cette élite foudroyée par la mort à l’âge de 78 ans. On retient (entre autres) qu’il siégeait à la chambre haute du parlement depuis 2013, date de la mise en place effective du Senat, soit 17 ans après sa création.
330 543
Selon des chiffres compilés et interprétés par le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), c’est le nombre de PME en activité au Cameroun en 2020. Dans le détail, plus de 98% sont des TPE (très petites entreprises) et PE (petites entreprises) et 1,3% des ME (moyennes entreprises).
Dans une interview accordée à la revue Échanges internationaux , Achille Bassilikin III (le ministre) explique que «la prépondérance des TPE et des PE étant due au fait que le tissu économique reste fortement dominé par les entreprises de type individuel, soit 62,8% des unités de production en activité contre 11% des entreprises sociétaires (Sarl, SA et les autres formes juridiques) .
Financements des projets : C’est les fonds qui manquent le moins au Feicom
Du haut de Promote 2022, l’institution a dit être capable d’accompagner toutes les mairies du Cameroun dans la réalisation de leurs projets.
Instant de réflexion à l’initiative du Feicom à PROMOTE
Construction d’un pont, d’un point d’eau, un marché, une gare routière…Mener tout autre projet de développement durable, l’éducation et la santé Si une commune a besoin de fonds pour entreprendre des travaux qui touchent au bien commun, au patrimoine, ou au développement durable, elle peut faire appel au Feicom (Fonds Spécial d’Équipement et d’Intervention Intercommunale). Auprès de cette institution, les collectivités territoriales décentralisées ont la possibilité de contracter un prêt. Pierre angulaire d’une stratégie d’accompagnement de toutes les communes du Cameroun, le financement des projets est ce que le Feicom présente prioritairement à Promote 2022.
Instruments
Françoise Nguema, Chef d’Unité de Gestion Opérationnelle au Feicom assure que cela est conforme à la loi N°2019/024 du 24 décembre 2019 portant code général des CTD. En son article e 150 (1) du titre 1, relatif aux dispositions générales, ce texte stipule en effet que «la Commune peut, en plus de ses moyens propres, solliciter le concours de l’État, de la population, des organisations de la société civile, d’autres Collectivités Territoriales et des partenaires internationaux, conformément à la législation et à la règlementation en vigueur». «Les Communes sollicitent donc le FEICOM pour le financement de leurs projets de développement local. Cependant les besoins étant importants, il est apparu nécessaire d’accroître les ressources destinées à l’accompagnement des CTD à travers l’intermédiation financière», explique Françoise Nguema.Fabrice Menye Me Noah (Chef de la Cellule des Études Prospectives au Feicom) va plus loin en insistant sur l’offre de service du Feicom pour la promotion du développement économique local. Il résume: «La politique de financement du FEICOM définit les principes qui orientent ses interventions au bénéfice des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD). Elle précise les secteurs d’intervention prioritaires. L’objectif général de la politique de financement du FEICOM est de contribuer avec efficacité et efficience au développement harmonieux de toutes les CTD sur la base de la solidarité nationale et de l’équilibre interrégional et intercommunal».
D’autres détails que l’exposant brandit tournent autour de la structuration du financement Feicom. «Selon la nature du projet, la structuration des financements accordés au moins l’un des éléments suivants à des proportions variables: l’apport propre; la contribution de solidarité; la part en prêt. La CTD participe à la reconstitution du fonds d’intercommunalité par le paiement de la «Contribution pour la Reconstitution de la Trésorerie» (CRT) calculée sur la part en prêt. Pour les communes, le CRT ne peut excéder 3% l’an hors taxe pour les projets financés par les ressources de la fiscalité locale. En ce qui concerne les ressources d’emprunt, la CRT prend en compte le coût des ressources d’emprunt, les risques, les charges et autres frais et éventuellement une marge», explique Fabrice Menye Me Noah.
Comme spécimen de commune ayant bénéficié d’un financement du Feicom, Hamadou Hamidou, maire de la commune d’arrondissement de Maroua 1er est là. Du haut de la tribune que lui offre le Salon Promote, il martèle que «le Feicom a été l’un des partenaires privilégié, de par son assistance technique et l’appui à la mobilisation des ressources au projet de construction des infrastructures marchandes modernes au lieu-dit Carrefour Para (Ouro Tchede)».
Jean-René Meva’a Amougou
Cemac : Les projets intégrateurs en vitrine à PROMOTE
La présence au salon PROMOTE du Pr Daniel Ona Ondo a constitué l’un des faits majeurs de la cérémonie officielle d’ouverture présidée au nom du Premier ministre du Cameroun par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.
Photo de famille à l’issue de la cérémonie officielle d’ouverture Les lampions se sont définitivement éteints sur l’édition 2022 du Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé, PROMOTE. L’événement porté par Pierre Zumbach, président de la Fondation internationale Inter-Progress et organisateur mandaté du gouvernement camerounais, a officiellement débuté le 21 février dernier. La cérémonie d’ouverture était alors présidée au nom du Premier ministre, Joseph Dion Nguté, par le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana. Le président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a fait partie des personnalités ayant rehaussé de leur présence, l’éclat de cette séquence importante de l’événement placé sous le haut patronage du président de la République, Paul Biya. La participation personnelle du Pr Daniel Ona Ondo a en effet été saluée par le Mincommerce. Luc Magloire Mbarga Atangana s’est notamment réjoui de ce que le dirigeant communautaire soit arrivé à PROMOTE «avec une besace pleine de projets, des projets prometteurs et des projets intégrateurs de l’Afrique centrale». Il a ensuite déclaré à son intention: «nous vous disons merci d’être venu».
Projets intégrateurs
«Une table ronde pour le financement de 12 projets intégrateurs a été initiée par les chefs d’État de la Cemac et s’est tenue les 16 et 17 novembre 2020 à Paris en France», commence par énoncer à l’assistance de la grande salle des actes du Palais des Congrès de Yaoundé, le Pr Daniel Ona Ondo. Selon le dirigeant communautaire, elle a permis «aux États de la sous-région de mobiliser 3,8 milliards d’euros (2492 milliards FCFA) pour la réalisation de onze projets intégrateurs contenus dans le Programme économique régionale (PER)». Et le président de la Commission de la Cemac d’indiquer alors: «je saisis l’opportunité de cette plateforme idoine qu’est PROMOTE pour inviter le large éventail d’investisseurs présents à continuer ou à venir profiter des opportunités d’affaires offertes par le contexte économique de la sous-région et principalement par les douze projets intégrateurs». À l’en croire, «le Partenariat public-privé envisagé comme mode de financement de ces projets, garantit d’emblée le retour sur investissement». Le Pr Daniel Ona Ondo a plus tôt rappelé que «le financement des douze projets intégrateurs se fait sous la forme de dons, de prêts concessionnels et de partenariats public-privé».Zlecaf
La concrétisation des projets intégrateurs de la Cemac adossée à des Plans directeurs d’industrialisation, devrait grandement contribuer au «renforcement des échanges commerciaux en zone Cemac. Le commerce intracommunautaire demeure très faible à 3%». Le président de la Commission de la Cemac voit donc en PROMOTE une occasion pour les entreprises opérant dans la sous-région, de tirer pleinement profit de la Zone de libre-échange continental africaine (Zlecaf). Le dirigeant communautaire se fait en cela l’écho du thème de l’édition 2022 de l’événement sur «L’industrialisation de l’Afrique, une clé de l’émergence du Continent». Il rejoint en outre dans cette posture le ministre du Commerce, mais aussi le président de la Fondation internationale Inter-Progress, délégué général de PROMOTE, Pierre Zumbach.Formation et Made in Cemac
L’expertise de la Cemac était une fois de plus mise à contribution tout au long de l’édition 2022 du Salon PROMOTE. Elle était sollicitée comme en 2019 pour «contribuer à la promotion des savoir-faire de 120 PME transformatrices des produits agroalimentaires et cosmétiques opérant dans les six États membres de la Cemac». La Commission de la Cemac déployée sur le site de l’événement a en effet prévu «des sessions de formation en mode hybride dans son stand sur les techniques de conservation et d’emballage», s’est félicité le Pr Daniel ona Ondo. L’institution sous-régionale a bénéficié pour cela de l’appui technique de l’Agence camerounaise de la norme et de la qualité (Anor).Le président de la Commission de la Cemac a en outre donné un cachet particulier à l’édition 2022 en prenant part à la remise de diplômes à certains partenaires de PROMOTE. Le directeur général du Palais des Congrès de Yaoundé et le représentant d’Afreximbank ont ainsi eu l’honneur de recevoir les leurs de sa main.
Théodore Ayissi Ayissi
Agence de Promotion des Investissements : Remember API days
L’Agence de Promotion des Investissements (API) a profité du coup de projecteur de Promote 2022 pour les convaincre des opportunités offertes par la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND-30).
La directrice générale de l’API aux côtés du directeur général de la CRTV
Construire l’image du Cameroun afin de le rendre attractif auprès des investisseurs; offrir à ces derniers un ensemble de services; cibler des secteurs. En déclinant ces enjeux au cours du Salon Promote, l’API s’appuie sur la perspective dressée par la SND-30. Mme Marthe Angeline Minja a parcouru le document-boussole du gouvernement en matière économique.
Selon le directeur général de l’institution, «la recherche d’un paradigme pouvant amener le Cameroun à inverser progressivement la tendance déficitaire de notre balance commerciale, en relation avec les différentes parties prenantes concernées afin de favoriser le redressement progressif de notre balance commerciale. Et d’accélérer la croissance économique pour l’atteinte de l’objectif stratégique de l’émergence à l’horizon 2035».
Dans ce cadre, la dirigeante de l’API dit avoir appris de la SND-30 que les produits de grandes consommations (maïs, riz, poisson notamment) sont les produits qui obèrent le plus notre balance commerciale, en la rendant nettement déficitaire vis-à-vis des partenaires étrangers. Alors, pour faire venir des investisseurs au Cameroun, les possibilités d’intervention de l’API s’affichent.
En plus d’avoir pris langue avec certains départements ministériels, Mme Marthe Angeline Minja l’API a également pris part à plusieurs ateliers organisés par les ambassades d’Italie et de Suisse au Cameroun, le Haut-Commissaire de la Grande Bretagne à Yaoundé et la délégation de l’Union européenne au Cameroun. En clair, l’API a une visée prospective et exploratoire. «Nous appliquons la politique du gouvernement dans la promotion des investissements.
Nous sommes engagés à trouver des partenaires pour nous accompagner dans la culture du maïs, du riz et l’élevage de poisson; il s’agit des investisseurs étrangers qui viendraient au Cameroun pour développer justement ces produits en mettant en place des grandes plantations ou de grands étangs», confie le directeur général de l’API.
Le partenaire
À Promote 2022, l’API a choisi d’être le partenaire de l’événement. Selon Mme Marthe Angeline Minja, ce choix est postulé comme s’inscrivant dans une stratégie de continuité opérationnelle de l’API. «Nous sommes depuis plusieurs années en partenariat avec la Fondation «Inter Progress», qui nous permet d’être présents à toutes les rencontres de Promote. Ce partenariat justifie donc notre présence ici.Nous accompagnons les investisseurs dans toutes les démarches administratives. Au-delà de toutes les considérations, un investisseur bien accompagné est confiant pour le pays dans lequel il s’installe. «Il me plait de souligner que l’API dans son rôle de facilitateur organise la rencontre entre la demande et l’offre de financement en vue de favoriser la réalisation des projets d’investissement», confie-t-elle.
Et comme il n’y a pas de «pas de stratégie sans stratège», ceux de l’API ont fait de leur profil de partenaire un ingrédient dans leurs réflexions et leurs décisions puis un levier dans leurs opérations sur le site du Salon. Sur cette ligne, l’on cite la planification des rencontres d’affaires. Aux côtés du comité d’organisation dans le cadre du «service des rencontres» de ce salon de l’entreprise l’API a en effet joué un rôle fondamental dans le travail de préparation des rencontres de PROMOTE.
Créée par décret présidentiel n°2005/296 du 17 septembre 2005, (Api) est une structure de promotion et de facilitation des investissements au Cameroun. Elle est prévue par la loi du 19 avril 2002 portant Charte des investissements en République du Cameroun. Elle a pour mission, en liaison avec les administrations et les organismes publics et privés, de contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de promotion des investissements.
Olivier Mbessité
«Expression politique» : Le journal naît à Promote
Avec une ligne éditoriale qui se défend de tout militantisme, le nouvel hebdomadaire spécialisé dans le traitement des faits politiques se veut un journal de conviction.
Encore une publication de Bertrand Eba. Après «Expression économique», le journaliste est venu à Promote pour présenter le premier numéro de «Expression politique». «Si tous les journaux revendiquent des articles de qualité, voire de grande qualité ou de meilleure qualité, celui qui nous proposons au lectorat devra exister avec une différence dans sa politique éditoriale.
Il ne s’agit pas non plus d’offrir au lecteur une multiplicité de points de vue sur tel ou tel débat politique, mais de donner à lire une ligne uniforme, homogène». Sur ce point, Bertrand Eba affirme ne développer que des idées, des constats et des analyses qui correspondent aux convictions partagées par leur lecteur. Du haut de son rôle de directeur de publication de «Expression politique», il dit veiller à ce que la limite entre conviction et militantisme ne soit jamais franchie, c’est-à-dire à ce qu’aucun journaliste ne se voit obligé d’écrire des articles dont il ne pense pas un mot.
Défendant l’idée selon laquelle la diversité est une source de richesses dans le développement des connaissances, le nouveau tabloïd se veut ouvert à une toute critique, «sous réserve que cette critique soit mise en œuvre de manière rigoureuse, selon les critères de qualité en vigueur dans le métier de journaliste».
Au-delà, le journal de Bertrand Eba ouvre un large éventail de rubriques inscrites dans le prolongement de l’information déjà traitée ailleurs. Le pari est tenable si l’on se réfère à quelques plumes qui signent dans «Expression politique» (Sylvain Andzongo, Alice Mebenga, Joseph Chistian Bilong…)
Jean-René Meva’a Amougou
Image de marque : La SCDP polit la sienne à PROMOTE
Le Salon a permis à l’entreprise de se faire connaître comme une structure qui ne cesse d’accomplir des performances et de marquer des points par rapport à la marche vers l’émergence du pays.
Si l’on regarde de plus près l’image que l’opinion publique se fait de la SCDP, on peut schématiquement la résumer en deux tableaux: la catastrophe de Nsam et les grandes cuves. Si depuis la SCDP a plus ou moins réussi à s’affranchir du premier cliché, elle ne peut se mettre à distance du second. En tout cas, elle est venue à Promote 2022 pour se mettre en vitrine. Durant le Salon, l’entreprise dirigée par Véronique Moampéa Mbio s’est présentée comme une structure qui ne cesse d’accomplir des performances et de marquer des points par rapport à la marche vers l’émergence du Cameroun.
C’est tout le sens à donner à la série d’ateliers portant sur diverses thématiques d’actualité. Le package a englobé «les innovations à la SCDP et la problématique de l’augmentation des capacités de stockage», «présentation des métiers de la SCDP: ce qu’il faut savoir et comprendre», «sensibilisation sur les meilleurs usages du Gaz domestique et la manipulation frauduleuse des produits pétroliers» et «l’augmentation des capacités Gaz à la SCDP: opportunités et impact sur l’économie». Grâce aux contenus dévoilés par les personnels exposant sur ces thématiques, le public a adhéré.
L’on retient par exemple l’entretien entre Yves Bertrand Zengoueng (Directeur de l’administration et des ressources humaines de la SCDP) et quelques étudiants venus au stand de l’entreprise à Promote. Regroupés au sein d’un mouvement scout, ces jeunes gens sont repartis édifiés sur les profils recherchés et les mécanismes de recrutements promus par la SCDP.
L’on ne manque pas d’évoquer la communication de Malloum Bra sur «l’augmentation des capacités Gaz à la SCDP: opportunités et impact sur l’économie». L’assistance a pu comprendre la source, le développement, l’effet de la construction des centres emplisseurs de gaz à travers le pays.
Au-delà, le public et les nombreux visiteurs sont sensibilisés sur les bonnes pratiques vis-à-vis des produits pétroliers. Un appel à éviter toute manipulation frauduleuse desdits produits a été lancé au courant de Promote. L’essentiel a consisté à montrer la dangerosité des phénomènes tels que le frelatage du carburant, mélange à d’autres substances, le transport des hydrocarbures dans des équipements non adaptés, le stockage des produits pétroliers à des endroits n’obéissant pas aux standards de sécurité requis, le siphonnage des camions-citernes ou des bouteilles de gaz domestique.
Ongoung Zong Bella
Digitalisation des entreprises : MTN Fusion comme bonne adresse
Nouveau produit du leader des télécoms, il est l’outil par excellence de modernisation des PME.
Au cours de deux jours d’échanges et d’entretien, menés du 23 au 24 février dernier au Palais des Congrès de Yaoundé, les visiteurs et les différents acteurs économiques ont découvert les avancées des programmes de MTN. Parmi les solutions que le leader des télécommunications a proposées au Salon de l’entrepreneuriat Promote 2022, MTN Fusion s’est démarqué en guise d’un programme de renforcement de capacités des petites et moyennes entreprises (PME). «Par le programme MTN Fusion, nous ouvrons notre capacité et notre technologie aux différentes entreprises qui veulent être partenaires avec MTN pour grandir. (…) voilà pourquoi il était important pour nous d’être là. Nous sommes convaincus que nous allons contribuer au progrès de l’Afrique PME et les établissements partenaires» explique Franck Gérard Kom, General Manager Mtn Business Cameroon.
On ne saurait envisager l’industrialisation de l’Afrique en marge de la digitalisation de celle-ci. MTN Fusion a débuté en 2019. C’est une plateforme de développement des capacités des partenariats de MTN. Le public cible est constitué des petites et moyennes entreprises et les partenaires qui souhaitent rehausser la digitalisation de leurs structures. Ce programme est un apport en renforcement des compétences des entreprises. Une telle avancée peut être utilisée dans des circonstances diverses. Pour les personnes, elle permet la détection faciale, la mesure de la distanciation sociale et le comptage des personnes.
Pour l’usage de certaines circonstances, on peut retenir la reconnaissance automatique dans les parkings (dans les cas d’excès de vitesse, embouteillage, accident à temps réel) et la gestion du trafic urbain. Les environnements auxquels se mêlent ce programme sont entre autres les banques, les zones résidentielles les campus et les solutions intégrées de transport. Ce progrès dispose de ces fonctionnalités grâce à l’intelligence artificielle.
Par ailleurs, il, s’agit de la démonstration des capacités réalisées avec les autres partenaires. Sur le plan national, la mise en œuvre d’un tel programme vient en aide aux PME grâce à des solutions innovantes et favorise de ce fait la digitalisation de l’économie.
Pour les responsables de MTN, Promote intervient à un moment majeur dans l’espoir d’un début de sortie de crise causée par la pandémie à Covid-19. Le thème de cette édition rejoint à suffisance les centres d’intérêt du leader des télécommunications en Afrique, qualifié de meilleur réseau au Cameroun (selon le General Manager Business MTN, ndlr). Dans l’optique de renforcer les capacités des progrès de l’Afrique, il continuera de développer des solutions digitales.
À l’affiche, on retient des séances des masterclass et des ateliers de formation qui se sont clôturés par le satisfecit des promoteurs mais aussi des visiteurs et des entrepreneurs présents pendant deux jours successifs d’échanges sur le programme MTN Fusion.
Presvualie Ngo Nwaha (stagiaire)
Créer des connexions entre l’ici et l’ailleurs
Que les PME camerounaises migrent d’un ancrage local à un rayonnement international. La FIP prépare le terrain.
Photo de famille à l’issue de la cérémonie officielle d’ouverture de PROMOTE 2022 On se souvient de la conférence économique organisée (en prélude à 8e édition de Promote) du 27 au 28 mai 2021 par la FIP branche Afrique, en partenariat avec Afreximbank et Afriland First Bank. On se souvient également du thème des échanges («ZLECAF: outil de promotion et de développement du commerce intra-africain»). C’était, affirmait alors Jean-Claude Ebe Evina (Commissaire général de la Branche Afrique d’Inter-Progress) pour «examiner les préalables à la véritable mise en effectivité de la ZLECAF».
À Promote 2022, les discours ne se sont pas privés de rappeler que les PME camerounaises ont besoin d’inventer un nouveau modèle de parcours stratégique. «Le thème choisi pour cette Edition n’est pas un fait du hasard. Il se situe en effet dans le prolongement de la Stratégie Nationale de Développement 20-30 élaborée par le gouvernement camerounais et dont l’industrialisation est l’un des piliers principaux. Il se situe concomitamment dans la foulée de la ZLECAF, dont il convient de maximiser les avantages, par le biais de élaborée par le gouvernement et dont l’industrialisation.
La ZLECAF est un marché unique africain sans barrière, destiné à faire émerger le continent africain» a précisé le ministre du Commerce. En clair, il est énoncé que les entreprises camerounaises doivent faire appel à leurs ressources endogènes pour construire une intelligence compétitive à l’échelle internationale. Pour la FIP, la créativité doit être mise à contribution par les PME pour répondre au défi pointé la ZLECAF. En filigrane se profile l’idée selon laquelle «voici le moment pour les PME locales d’identifier des opportunités entrepreneuriales sur les marchés étrangers».
Jean-René Meva’a Amougou
Promote 2022 : Un Salon de résistance au Covid-19
Exit la 8e édition du Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat. Oubliées les quelques minutes d’embouteillages pour accéder au gigantesque site du palais de Congrès de Yaoundé. Oubliées les nombreuses allées et venues harassantes d’un bloc à l’autre, d’un espace à un autre. Des détails désormais anecdotiques quand on sait que c’est le lot de toutes les grandes rencontres de l’envergure de Promote. Selon la Fondation Inter-Progress (FIP), quelques 800 entreprises et institutions locales et étrangères ont honoré ce rendez-vous qui a généré une énorme attention médiatique.
Sans se précipiter dans un quelconque bilan, Promote s’est, une nouvelle fois, affiché comme un concentré de marché où se côtoient partenaires, opérateurs privés et privés, concurrents, très petites, petites et grandes entreprises. Avec ses moyens, chacun a pu identifier son marché d’aujourd’hui et de demain. Cette année encore, malgré le contexte de Covid-19, Promote a rassemblé des exposants et des visiteurs autour d’un thème. «L’industrialisation de l’Afrique, une clé de l’émergence du Continent», c’est celui retenu pour la 8e édition. À lui seul, le libellé a fait de Promote une voie pleine de perspectives. Cela ne peut se comprendre qu’en pesant et sous-pesant son effet structurant sur les grands enjeux de l’économie camerounaise et celle du continent.
Jean-René Meva’a Amougou
Deux fois reportée, le tissu narratif qui accompagne la 8e édition du Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé montre que la tenue de l’événement s’est déplacée du côté des processus de longue durée.
Coupure du ruban symbolique Situation, contexte, circonstances. Au palais des Congrès de Yaoundé ce 21 février 2022, le discours de Luc Magloire Mbarga Atangana a le don d’évoquer tout cela à la fois. Si le ministre du Commerce (Mincommerce) met l’accent sur le temps (3 ans), il veut surtout intercaler l’épisode Covid-19. La pandémie, éclaire le Mandat du Gouvernement, est arrivée et a fortement perturbé les dates retenues au soir de la 7e édition de Promote. Le sens qui se déploie autour de cette évocation tend à indiquer une chose: de par son ancienneté et sa réputation, le Salon est devenu une véritable institution, de sorte qu’il serait inconcevable, aux yeux de beaucoup, de voir celle-ci disparaître.
Ainsi, malgré le contexte de Covid-19, le gouvernement camerounais, la Fondation Inter-Progress et ses partenaires ont beaucoup œuvré pour maintenir le Salon à son rang de grand-messe économique d’Afrique centrale. «Promote a été reporté en février puis avril 2021 pour des raisons liées à la pandémie. Les services du Premier ministre ont estimé qu’une bonne date pour le report était fin février 2022», explique Pierre Zumbach dans une interview parue dans le quotidien Cameroon Tribune du 18 février 2022.
Collaboration
Au milieu de ces mots du président du directoire la Fondation Inter-Progress, l’on voit apparaître une collaboration inter-organisationnelle. De source bien informée, l’on apprend que cette collaboration a été particulièrement importante dans la formulation et la tenue de la 8e édition de Promote. Trois ans durant, des acteurs de première ligne (les organisateurs et les pouvoirs publics) ont œuvré aux côtés des partenaires (sponsors, médias et sous-traitants spécialisés). Chacun, pour les raisons qui le concernent (intellectuelles, politiques, économiques…), a trouvé un intérêt à la tenue de Promote cette année.L’on apprend également que «les deux ans d’hibernation» ont permis de lister tous les besoins de manière précise et complète. Sur ce chapitre, des acteurs proches de l’organisation de Promote 2022 évoquent notamment la comptabilité de l’événement (acomptes et factures fournisseurs à payer, facturation et encaissements clients); la gestion des prestataires et fournisseurs (recherche, consultations, sélection, passage de commandes); création et vente de prestations (stands, espaces publicitaires, restauration, invitations); la gestion de la communication; sélection et réservation d’espaces publicitaires (plan média), gestion des relations publiques (protocole, invitations inauguration, etc.)
Jean-René Meva’a Amougou
Session extraordinaire de l’UEAC : Un budget de fin de mandat à adopter
Le projet de budget soumis par la Commission de la Cemac en décembre dernier n’a pas connu de modification au niveau des chiffres. Mais les principales recommandations du dernier Conseil des ministres sont prises en compte dans le document soumis aux ministres ce 28 février 2022. Explications.
Alamine Ousmane Mey Le Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) se réunit finalement en présentiel à Yaoundé ce 28 février 2022. La session extraordinaire est présidée par Alamine Ousmane Mey, ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) et président dudit Conseil. Elle est destinée à doter, enfin, la Cemac d’un budget pour l’exercice 2022. Les ministres de la sous-région doivent pour ce faire plancher sur une enveloppe de près de 94 milliards FCFA.
Ce montant est le même que celui proposé lors de la dernière session ordinaire par la Commission de la Cemac. Des sources proches de l’institution sous-régionale précisent en effet qu’«aucun chiffre dans le projet de budget de décembre dernier n’a été modifié». C’est ce qui, à les croire, justifie que «le Comité Inter-États ne se soit plus réuni pour le préparer. L’organe communautaire avait déjà statué et validé ce projet en cours d’adoption ce lundi». Toutefois, «la dette de la Cemac a été auditée comme exigé par le Conseil des ministres de décembre dernier. Ceci a d’ailleurs permis de constater qu’elle est sous-évaluée», apprend-on.
TCI
La Cemac nourrit l’ambition de parvenir à «la transformation structurelle des économies de la sous-région; à la diversification des moyens de production; à une meilleure intégration des chaînes de valeur; à tirer profit des opportunités de la Zlecaf et à un environnement sécurisé», renseigne une note d’information. Pour adresser tous ces enjeux, la Commission de la Cemac mise pour l’essentiel sur la Taxe communautaire d’intégration (TCI). Et en la matière, «les prévisions de financement par la TCI sont estimées à 64 459 559 000 FCFA dont 28 583 534 000 FCFA au titre des arriérés. Les prévisions de TCI courante à recouvrer en 2022 sont donc estimées à 35 876 025 000 FCFA en dépit d’un potentiel évalué à 97,31 milliards FCFA».Le reversement intégral de la TCI par les États va de fait constituer une autre problématique centrale de la session extraordinaire. On souhaite en effet à la Commission de la Cemac que «le budget 2022 de la Communauté ait valeur de référence pour les prochains budgets et mandats». L’institution présidée par le Pr Daniel Ona Ondo rappelle cependant que «l’atteinte de ce niveau de recouvrement ne pourra être possible qu’à la faveur d’un changement notable des autorités financières des États membres pour une libération intégrale de la TCI collectée».
Dette sociale
La session extraordinaire de l’UEAC porte également sur «le traitement à réserver à la dette sociale et à celle des institutions communautaires dues à l’Union européenne». Grâce à l’audit récemment effectué, la décision du Conseil des ministres sera mieux éclairée. Elle va notamment devoir tenir compte de ce que «le chiffre de la dette est revu à la hausse, même si sa prise en compte dans le budget 2022 reste au niveau des prévisions du projet de décembre». Des sources proches de la Commission de la Cemac précisent alors qu’«elle sera simplement prise en compte dans les budgets des prochaines années».De son côté, «le Comité inter-États s’était réuni en session ordinaire tenue les 2 et 3 décembre 2021 par visioconférence. Il avait pris connaissance des affaires relatives à la dette sociale des institutions de la Communauté et du niveau des contributions de l’État». Il avait en effet constater que «faute de ressources suffisantes pour couvrir leurs besoins de fonctionnement, les structures communautaires ont accumulé d’année en année d’importantes dettes sociales (droit de départ des responsables et autres personnels, cotisations non reversées) et des dettes envers certains fournisseurs, ainsi que des partenaires au développement». À en croire l’organe sous-régional, une telle situation ne permet pas «de porter le projet d’intégration».
Théodore Ayissi Ayissi
Conflit en Ukraine : Yaoundé se soucie des siens
Il est recommandé la prudence à la communauté camerounaise présente dans ce pays en proie à une crise sociopolitique.
Conflit en Ukraine Sur fond d’escalade des tensions entre l’Ukraine et la Russie, Que faire? Tout plaquer et tenter de quitter le pays, au mépris des consignes, ou rester, au risque d’être emportés dans le tourbillon d’un conflit dont ils sont étrangers? En guise de réponse à ce dilemme, Yaoundé a mis à jour des conseils aux ressortissants camerounais présents en territoire ukrainien. «L’ambassade de la République du Cameroun en Fédération de Russie informe les communautés camerounaises d’Ukraine qu’elle observe consciencieusement et avec une attention toute particulière le développement de la situation conflictogène dans leur pays d’accueil placé sous sa juridiction de compétence.
En attendant les possibilités que le Gouvernement Camerounais leur garantirait à cet effet, elle les invite à plus de prudence et au respect des consignes des autorités locales. Enfin, elle voudrait leur exprimer toute son entière disponibilité à recevoir toute préoccupation y relative. Pour amples information, bien vouloir contacter la Cellule de veille stratégique de l’Ambassade au +7 926 203-33-60», exhorte la chancellerie camerounaise dans un message repris) le 24 février dernier sur la page facebook du ministère des Relations extérieures (Minrex).
Poches vides
Au sein de cette institution gouvernementale, une source de premier plan affirme que «plus de 20 000 camerounais dont près de 15 000 étudiants vivent en Ukraine». La suite montre que Yaoundé redoute surtout la série d’effets papillon que les perturbations des moyens de communication risquent de déclencher. «Nous évaluons les implications et le gouvernement se tient prêt à soutenir nos concitoyens au besoin», signale encore notre source.De fait, apprend-on, un tableau de bord tenu par l’ambassade du Cameroun en Russie centralise en temps réel toutes les informations sur le quotidien des Camerounais en Ukraine, désormais en proie aux difficultés financières générées par des dysfonctionnements des activités opérationnelles des banques russes. «Jeudi 24 février, la monnaie russe a temporairement chuté de 9% et a atteint un plus bas historique. Le rouble a touché un plus bas, à 90 roubles pour un dollar. Le même jour, la banque centrale a annoncé que les retraits en banque étaient désormais limités pour la population d’Ukraine, cela affecte nos compatriotes qui ne peuvent plus disposer de leurs fonds comme ils l’entendent, ceux-ci étant verrouillés», déplore notre source.
Ongoung Zong Bella
Le populisme et la démagogie ont des limites
Le vocable “populisme”, qui vient du mot latin “populus” (peuple), a une connotation péjorative. Dire d’un homme politique qu’il est populiste, c’est le délégitimer ou le disqualifier en faisant peser sur lui un double soupçon de démagogie et d’opportunisme.
On pense que le politicien populiste ne s’adresse au peuple que pour le flatter, qu’il traîne comme un boulet deux qualités ou vices (c’est selon) que Machiavel prête au prince: être un “grand simulateur et dissimulateur”. Aristote mettait déjà en garde contre le démagogue qui n’a pas d’autre objectif que de “séduire le peuple en dénonçant une partie de la population et en faisant des promesses faciles à l’adresse des indigents” (cf. Les Politiques, livre V).
Oligarchie
Les politologues ont coutume de distinguer entre populisme de gauche et populisme de droite. Il ne s’agira pas de développer cette distinction ici. Nous nous contenterons de souligner avec Fabrice Flipo que le populisme de gauche tente de renverser l’oligarchie tandis que le populisme de droite cherche à la renforcer”. Flipo ajoute que “le populisme de droite utilise le mensonge et la séduction, bref la démagogie et l’illusionnisme, promettant aux électeurs ce qu’ils ont envie d’entendre” (cf. F. Flipo, Les grandes idées politiques, Bréal, Levallois-Perret, 2015). Pour sa part, l’Américain Kurt Weyland estime que, chez le populiste, les idées sont moins importantes que les actes qui traduisent l’opportunisme (cf. K. Weyland, “Clarifying a contested concept : Populism in the study of Latin American Politics”, Comparative Politics, 34/I, 2001, p. 14).L’un des plats les plus prisés par les Ivoiriens s’appelle le “garba”. C’est un mélange de thon frit et d’attiéké qui est une sorte de couscous fait à base de manioc. Pourquoi “garba” ? Du temps d’Houphouët, Dicoh Garba était ministre de la Production animale. C’est lui qui, dans les années 1970, aurait commencé à valoriser la pêche du thon. Le garba est le plat fétiche des étudiants qui ne peuvent pas s’offrir trois repas par jour.
Quand Patrick Achi (Premier ministre) et Belmonde Dogo (ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté) mangent le garba à Yamoussoukro, le 25 février 2022, quel message veulent-ils envoyer aux Ivoiriens qui souffrent de la cherté de la vie ? Est-ce pour nous dire qu’ils partagent leur sort, qu’ils sont avec eux?
Moquerie et insulte
Manger le garba en plein marché est une comédie qui est loin d’amuser les laissés-pour-compte et gagne-petit de Yopougon, Abobo, Adjamé, Koumassi et Port-Bouët. C’est même une moquerie et une insulte au petit peuple qui n’a pas les moyens de se soigner à la Pisam ou en France quand il est malade.Si le gouvernement dirigé par Patrick Achi veut être pris au sérieux, il sait ce qu’il doit faire : réduire le nombre de ses ministres, diminuer les prix des denrées de première nécessité, faire disparaître ces institutions inutiles et budgétivores que sont le Sénat, la Médiature, la Haute autorité pour la bonne gouvernance, revoir à la baisse le salaire des ministres, députés, Pca et Dg, supprimer l’exorbitant budget de souveraineté, demander à Dramane Ouattara d’arrêter de se promener avec l’avion présidentiel, etc. Dans certains pays (Autriche, Bulgarie), des ministres et députés ont renoncé à un ou deux mois de salaire pour manifester leur solidarité avec leurs compatriotes qui avaient du mal à joindre les deux bouts.
D’autres pays sont allés plus loin en interdisant le cumul d’emplois parce qu’ils jugeaient injuste et indécent le fait qu’un même individu soit ministre, député et maire pendant que des milliers de diplômés sont en quête du premier emploi. Voilà ce que devraient faire des gens qui prétendent aimer leur pays et travailler pour le peuple. Ce que les petites gens attendent, ce n’est pas que “les en-haut-de-en-haut” descendent à leur niveau (habiter dans des quartiers insalubres et non éclairés, manger le garba, etc.) mais que ces derniers les aident à avoir une vie meilleure.
Manger le garba une fois en passant, c’est verser à la fois dans le populisme, la manipulation et la démagogie. Il serait toutefois erroné de penser que Patrick Achi est le plus grand démagogue dans notre pays. Il y a quelqu’un qui lui dame le pion sur ce terrain, je veux parler de celui qui promit que la Côte d’Ivoire atteindrait l’émergence en 2020. Or non seulement le pays continue de courir après l’émergence mais il vient d’entrer dans le club des pays pauvres très endettés (PPTE). Qu’est-ce qui n’a pas marché pour qu’il passe subitement du paradis à l’enfer ? Mystère.
Opposition
Quoi qu’il en soit, je ne crois pas que le souci majeur des Ivoiriens aujourd’hui soit le pseudo-dialogue politique de Ouattara. Je doute fort qu’ils aient envie de savoir qui est digne d’être considéré comme le leader de l’opposition ou qui sera candidat à l’élection présidentielle de 2025. Leur préoccupation première est une baisse des prix des denrées alimentaires. Les personnes qui aspirent à revenir au pouvoir ou à gouverner le peuple devraient donc commencer par défendre les intérêts dudit peuple, se battre pour lui, prendre des risques pour lui mais le combat pour l’amélioration des conditions de vie de la population incombe-t-il uniquement aux partis de l’opposition ? Non. Les consommateurs ont leur partition à jouer. Qu’attendent-ils alors pour prendre leurs responsabilités ? Jusqu’à quand laisseront-ils les démagogues au pouvoir à Abidjan les appauvrir et les clochardiser?Quand on quitte l’Afrique, on s’aperçoit que le continent n’a pas le monopole du populisme et de la démagogie. Les pays européens avaient promis de riposter si la Russie attaquait l’Ukraine mais à quoi avons-nous assisté, le 24 février 2022 ? Aucun pays de l’Otan n’était aux côtés des Ukrainiens. Ceux-ci n’eurent droit qu’à des messages de compassion et de soutien. Dans sa dernière allocution, Zelensky a déploré que son pays ait été lâché par ses “amis” à un moment où il avait le plus besoin d’eux. Voici un extrait de cette allocution : “Le sort de notre pays est en train de se décider. Je leur demande : Êtes-vous avec nous ? Ils répondent : Avec vous. Mais ils ne sont pas prêts à nous prendre dans l’Alliance avec eux. Aujourd’hui, j’ai demandé à 27 dirigeants européens si l’Ukraine ferait partie de l’Otan. Tout le monde a peur ! Ils ne répondent pas.” Les Américains ont peur, eux aussi. Et pourtant, leur président avait assuré qu’il défendrait “le moindre pouce de territoire de l’Otan”. Américains et Européens ont peur parce que Poutine avait averti que “ceux qui tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et entraînera des conséquences que vous n’avez encore jamais connues”.
Kiev
Ceux qui ont abandonné Zelensky et son peuple en rase campagne accusent aujourd’hui Poutine de violation du droit international et d’agression. Si on veut leur clouer le bec, il suffirait cependant de leur rappeler l’invasion et la destruction de l’Irak, de la Libye, de l’Afghanistan et de la Côte d’Ivoire. Ne se souviennent-ils plus qu’un accord signé en 1991 entre Bush père et Gorbachev stipulait que l’Ukraine, la Pologne, la Roumanie et d’autres pays de l’Europe de l’Est n’avaient pas vocation à intégrer l’Otan ? Ont-ils déjà oublié que, en octobre 1962, les Soviétiques retirèrent leurs missiles nucléaires de Cuba à la demande des États-Unis ?Au lendemain des bombardements russes en Ukraine, les Européens ont annoncé des sanctions économiques mais quel est l’intérêt de telles sanctions quand le maître du Kremlin a fini de faire ce qu’il voulait faire ? Politiciens et journalistes occidentaux parleront et parleront encore, parce que le verbiage creux est le seul domaine où ils excellent vraiment, mais ils ne pourront rien faire contre le brave et courageux Poutine, ce qui montre que la démagogie a des limites.
Jean-Claude Djereke
Conseil communautaire de la concurrence : Les exigences du marché au cœur de la 5ème session
Elle s’est tenue à Douala du 21 au 26 février dernier.
Les membres du Conseil communautaire de la concurrence (CCC) se sont réunis durant cinq jours à Douala. Cette cinquième session de l’organe sous-régional était présidée par Michel Niama, commissaire en charge du marché commun. Il s’agissait au cours des travaux d’échanger et de procéder à l’examen des cinq dossiers de notification de projet. Il en est de même du projet de texte complétant et portant modification du règlement 00350/du 25 septembre 2020 relatif à la procédure pour l’application des règles de concurrence en zone Cemac.
Un accent est mis sur l’état de mise en œuvre des règles de concurrence dans chaque État en vue de tirer des enseignements qui s’imposent. L’exercice a alors consisté à évaluer l’état d’avancement des préparatifs des enquêtes sectorielles simples confiées aux autorités nationales de la concurrence. Si à l’issue des échanges, les commissaires n’ont rien laissé fuser sur ces sujets face aux médias, on retient tout de même que la zone Cemac se donne tous les moyens pour améliorer l’attractivité de la sous-région.
Objectifs
L’organisation de la cinquième session du Conseil communautaire de la concurrence, «participe de la volonté de la Commission de la Cemac, d’assurer la mise en œuvre effective des textes communautaires, l’objectif étant de veiller à l’encadrement des comportements des opérateurs économiques au sein de l’espace communautaire, dans le but d’améliorer le climat des affaires tout en assurant une sécurité juridique aux entreprises opérant sur le marché commun, sans amoindrir les droits des consommateurs», indique Michel Niama, commissaire en charge du marché commun.Ainsi, les entreprises qui font fusion ou qui veulent acquérir le monopole doivent se frotter au conseil communautaire de la concurrence, qui en est le gendarme. Il veille aussi à ce que la fusion ne nuise pas aux opérateurs désireux d’investir dans le même secteur à travers des barrières artificielles. Car la règle est claire pour l’instance technique: «faire de tel sorte que chacun des opérateurs qui entrent ait la possibilité de rentrer et de sortir librement dans un marché».
À croire le Conseil, une position de monopole absolu «n’est pas bonne pour le marché parce qu’il faut garantir les conditions d’une saine concurrence. Cela veut dire qu’il y a plusieurs offreurs pour plusieurs demandeurs. On n’a pas besoin d’être dans une position ou il y a un seul offreur mais plusieurs demandeurs. Nous devons aussi créer les conditions et nous assurer que cet offreur n’empêche pas un autre producteur d’entrer sur le marché. Nous y veillons entend que Conseil communautaire. Les autorités nationales de la concurrence y veillent en ce qui concerne la régulation de leur espace national».
De plus, «quand l’opération est d’une certaine taille, c’est-à-dire qu’elle dépasse les 10 milliards FCFA, alors le dossier est envoyé au niveau de l’instance communautaire et surtout si elle se fait au moins dans deux pays», souligne encore Michel Niama. Dans ce cas, «on veille à ce que tout opérateur n’en abuse pas. On n’empêche pas un supermarché de venir vendre ses produits. Mais le jour où il décide par exemple de fédérer tous les supermarchés de la sous-région au-delà du territoire camerounais, il ne devra le faire qu’en demandant la permission à l’organe communautaire. Son dossier sera étudié pour savoir s’il ne veut pas biaiser les prix de manière à occuper tous les pays et imposer son prix sans que l’État ou les États concernés ne soient même pas capables de lui dire non. C’est ce qu’on appelle abus de position dominante», précise encore le responsable communautaire.
Sanctions
Lorsqu’une situation de position dominante est constatée, ou quand une plainte est portée, «l’entreprise est frappée d’une amende pour abus de position dominante par le Conseil communautaire. Nous interpellons aussi l’État concerné sur la situation de cet opérateur qui semble avoir une exclusivité nuisible à l’entrée d’autres opérateurs dans le secteur», souligne Michel Niama. La session a au final débouché sur des avis et recommandations aux fins décisions du président de la Commission de la Cemac.Jeunesse camerounaise et emploi décent : Transformer le secteur minier en gisement
L’enjeu a constitué ce 18 février 2021 à Yaoundé, le fil rouge de la 2ème conférence-débat organisée sur cette thématique par le Consortium Dynamique mondiale des jeunes, Cradec, Adin et Transparency international-Cameroon.
Une cinquantaine de jeunes Camerounais présentant différents profils ont répondu à l’appel du Consortium Dynamique mondiale des jeunes (DMJ), Cradec, Adin et Transparency international-Cameroon. Ce vendredi 18 février à Yaoundé, ils ont pris part à la deuxième conférence-débat organisée sur le thème «Jeunesse, emploi décent et secteur minier au Cameroun». L’événement intervient dans le cadre «de la mise en œuvre de l’action ‘‘Gourvernance budgétaire pour la fourniture des services de base durable dans le respect de la préservation de l’environnement’’ financée par l’Union européenne». Jean Mballa Mballa, directeur exécutif du Cradec, s’est fait le devoir d’en rappeler les objectifs spécifiques. Il était notamment question «d’avoir une bonne compréhension commune de l’ODD 8 pour une meilleure appropriation des notions de travail décent et durable et d’économie illicite; faire une description du niveau de prise en compte de cet ODD dans le développement du secteur minier au Cameroun; échanger sur les gaps entre les principes, les textes et le respect des droits humains; et identifier sous forme de recommandations et résolutions, des pistes de solutions pour une meilleure domestication de l’ODD 8 dans ledit secteur».
État des lieux
Le secteur minier camerounais pourtant au fort potentiel ne peut pas en l’état actuel des choses être considéré comme un bon filon pour la jeunesse camerounaise. À en croire André Tsounkeu, Jean Mballa Mballa et Eric Etoga, il échoue encore à satisfaire à un certain nombre de critères considérés comme les fondements du travail décent. À savoir qu’«il doit fournir une rémunération permettant aux jeunes de subvenir à leurs besoins et de garantir leur prospérité, mais il doit également leur fournir un environnement de nature à assurer leur sécurité».
Or, les exemples sont légion et démontrent combien de «gros efforts sont encore à faire et combien l’environnement est à parfaire». «Nous avons aujourd’hui le code minier de 2016 qui définit des dispositions et qui reprend d’ailleurs les anciennes générations de codes miniers de la législation en la matière. Mais il reste attendu le décret d’application». Selon le directeur exécutif du Cradec, cela permettrait «de niveler un certain nombre de pratiques observées sur le terrain de manière à pouvoir améliorer les conditions de travail à tous points de vue, que ce soit sur les rémunérations ou que ce soit sur la prise en charge des conditions sociales en termes d’hygiène, de salubrité et de santé».En faisant également valoir sa longue expérience en matière de suivi des activités minières au Cameroun, Eric Etoga fait un constat encore plus inquiétant. Pour ce cadre de DMJ, en effet, «l’observation n’est pas jusqu’ici positive». «On a des enfants qui se retrouvent dans des mines, des employés qui n’ont pas de contrats, pas d’équipements de protection face aux différents risques auxquels ils sont confrontés. Et quand ils y vont de leur propre initiative, ils ne mesurent pas toujours les risques qu’ils courent. Et en général, les femmes et les enfants s’y retrouvent très souvent parce qu’ils n’ont pas le choix», relève-t-il. Tout en se demandant «si l’administration à tous les moyens de faire le suivi et si les textes au Cameroun sont à jour?».
Pistes et piliers
En plus du code minier, quelques bonnes pratiques sont déjà à encourager. À l’instar de celle consistant «pour plusieurs organisations sur le terrain, à faire des sensibilisations pour ramener les enfants de la mine à l’école. Certaines ont même réussi à mobiliser les populations pour qu’elles puissent elles-mêmes construire des écoles pour assurer l’éducation de leurs enfants», se satisfont les représentants du Consortium. Il leur apparaît en effet que le droit à l’éducation est l’un des piliers du travail décent et de l’économie licite. Il doit simplement être complété par un cadre institutionnel et juridique. Le Processus de Kimberley étant un bon exemple dont on peut s’inspirer pour éviter par exemple le phénomène de «Blood Diamond».Théodore Ayissi Ayissi
Reversement de la TCI : l’autre enjeu majeur du Conseil des ministres de l’UEAC
La première session ordinaire du Parlement communautaire a débuté ce 17 février 2022. Au cours de la conférence des présidents à laquelle il a pris part par visioconférence, le président de la Commission de la Cemac a évoqué la tenue du Conseil des ministres de l’UEAC. À l’en croire, la session extraordinaire initialement prévue ce lundi 21 février va finalement se tenir entre le 25 février et le 5 mars prochain à Yaoundé. Les travaux sont consacrés à l’adoption du budget 2022 de la Cemac.
Alamine Ousmane Mey L’un des temps forts de la session concerne l’examen des prévisions de Taxe communautaire d’intégration (TCI) à recouvrer cette année. L’exercice devrait aussi amener les ministres de l’Économie et des Finances à rappeler aux États l’exigence du reversement intégral de ladite taxe. Ils peuvent pour ce faire s’appuyer sur la structure de la dette de la Communauté constituée en partie des arriérés de TCI. «Les services compétents ont travaillé pour leur fournir tous les éléments à ce sujet», assure-t-on à la Commission de la Cemac.
Le Pr Daniel Ona Ondo laissait déjà entendre en décembre dernier que «les prévisions de TCI courante à recouvrer en 2022 sont estimées à 35 876 025 000 FCFA, cela en dépit de son potentiel évalué à 97,31 milliards FCFA». Plusieurs semaines après, la Commission de la Cemac précise que «depuis le début de l’actuel mandat, on n’a jamais dépassé les 40% du potentiel estimé de la TCI». L’institution rappelle ensuite que le taux de réalisation de la TCI au 8 décembre 2021 «est de 33,32%». Elle relève enfin qu’«un montant de 99 836 694 107 FCFA attendu au titre des arriérés n’a pas été reversé».
Il en résulte pour l’institution sous-régionale une incapacité à se mouvoir et à promouvoir de façon satisfaisante le développement à l’échelle de la Communauté. Des responsables communautaires affirment en effet que «la question du sous-financement a pour corollaire le sous-développement et le retard de notre Communauté qui est la dernière de toutes les CERs du continent». À les croire, il est plus que temps que «les ministres tapent un grand coup dans la fourmilière».
On a en outre acquis la conviction à la Commission de la Cemac qu’en le faisant, on évacue aussi le problème des «passagers clandestins». Il s’agit «des États qui ne cotisent pas, mais qui sont prompts à réclamer des postes de responsabilité au sein des institutions de la Communauté». De l’avis général, de telles demandes seraient plus légitimes si elles s’adossaient sur des contributions régulières au financement des charges de la Cemac.
Théodore Ayissi Ayissi