Votre panier est actuellement vide !
Année : 2022
Chantier routier Oyem-Assok-Medzeng : démarrage imminent des travaux
La Commission de la Cemac est à l’avant-garde du démarrage des travaux sur la route Oyem-Assok-Medzeng.
*** Local Caption *** Les travaux de la nationale ˆ partir de Nkok avancent avec l’entreprise Colas. L’institution sous-régionale vient encore de le démontrer en procédant récemment à Libreville, au dépôt de l’étude d’impact environnemental et social du projet. Un communiqué de la direction générale gabonaise de l’Environnement et de la Protection de la nature (DGEPN) renseigne ce 7 mars 2022 que «l’objet de cette étude est relatif au projet d’aménagement et de bitumage de cette infrastructure routière de 40 kilomètres dans le département du Woleu, au nord du Gabon». L’achèvement de cette importante étape par la Commission de la Cemac permet dès lors d’envisager que «les travaux sur ce tronçon routier soient lancés courant 2022, en vue de la matérialisation de ce projet dans les meilleurs délais», indique des sources proches de l’institution communautaire.
Le président de la Commission de la Cemac avait laissé entendre en septembre 2019 lors du lancement de l’étude que «1,2 milliards FCFA était déjà disponible à la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) pour des avances de démarrage du projet». Le Pr Daniel Ona Ondo justifiait alors une telle disposition par le fait que «la construction de cette route est tout aussi bénéfique pour le Gabon que pour la sous-région. Car elle permet d’améliorer les conditions de déplacement des usagers et de rendre plus grandes les perspectives de développement du commerce pour les entreprises». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle «le projet global est financé par le Fonds de développement communautaire (Fodec)», pense savoir le site d’information Gabonreview.
À en croire en effet la Commission de la Cemac, la vocation sous-régionale de l’axe routier Oyem-Assok-Medzeng est une donnée concrète. Puisqu’il fait en réalité partie «du vaste projet concernant la construction de trois routes permettant de relier trois pays de la Cemac, à savoir le Gabon, le Congo et la Guinée Équatoriale». Les trois axes concernés sont ceux de «Kougouleu-Medouneu-Frontière de la Guinée Équatoriale (168 km), Makokou-Mekambo-Ekata (260 km) et Oyem-Assok-Medzeng (40 km)», précise encore le site d’information. L’engagement de la Commission de la Cemac porte au final sur «un projet d’une distance totale estimée à 468 km», apprend-on.
Théodore Ayissi Ayissi
Extrême -Nord : L’insécurité alimentaire agite son spectre
Des informations font état d’une menace plurielle qui plane sur au moins trois départements de la région. La situation alimentaire est préoccupante à l’Extrême-Nord du Cameroun.
C’est l’alerte contenue dans le rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) publié en milieu de la semaine dernière. Le démembrement onusien rapporte que du 1er au 31 janvier 2022, «plus de 2 377 hectares de cultures ont été détruits par les oiseaux granivores dans les départements du Mayo-Tsanaga, Mayo-Sava et Logone et Chari».
Pour pallier l’urgence, OCHA dit avoir opté pour du programme d’alimentation scolaire. Ce plan, précise le rapport, se décline en la distribution de repas chauds à 53 000 enfants et des vivres à au moins 4 400 ménages éparpillés dans le Mayo-Tsanaga, le Mayo Sava et le Logone-et-Chari. Sous les effets combinés de l’insécurité due aux attaques de Boko Haram, du réchauffement climatique et des crises économique et sanitaire, ces départements sont exposés à l’insécurité alimentaire, fait savoir l’Ong Action contre la Faim. Et il y a même plus, à en croire OCHA: «des attaques des oiseaux granivores et des pachydermes sur les cultures ont sérieusement perturbé la saison agricole 2021 et constituent une menace à la sécurité alimentaire de plusieurs communautés.
L’augmentation atypique des prix des aliments de base, couplée avec la baisse des revenus, exacerbe les effets de la période de soudure, en particulier pour les ménages dépendant du marché dans le Logone-et-Chari, le Mayo-Sava et le Mayo-Tsanaga ; les prix du sorgho et du maïs ont considérablement augmenté depuis juillet 2021 pour atteindre des niveaux supérieurs à la moyenne suite à la récente augmentation saisonnière de la demande en provenance du Nigeria». À l’horizon, il n’y a pas de perspectives reluisantes à proprement parler. C’est ce que semble indiquer la Direction de la météorologie nationale (DMN) dans son bulletin du 10 mars 2022. Dans cette partie du pays, de fortes pluies orageuses accompagnées des vents violents pourraient causer des inondations, des chutes d’arbres et la destruction de certaines infrastructures.
Union dans l’égarement
Les 10 et 11 mars 2022 à Versailles, Emmanuel Macron a accueilli, en majesté et en grande pompe, ses homologues européens.
Vers ce lieu ô combien symbolique pour la France, toute l’Europe avait donc les yeux rivés pour plusieurs raisons: «une guerre à nos portes, des tragédies humaines et des vies sacrifiées chaque heure qui passe, une vague migratoire de plusieurs millions de réfugiés de guerre qui submerge l’Est européen, une impasse diplomatique avec le grand voisin russe et une crise énergétique et économique majeure qui s’annonce avec des décisions historiques à prendre dans les plus brefs délais».
Dixit Emmanuel Macron pour qui, la guerre en Ukraine est une grande épreuve pour l’Europe, depuis la Deuxième guerre mondiale. Rarement l’UE a été aussi unie. Lors du conclave de Versailles, les dirigeants européens ont déclaré que l’Ukraine fait partie de la «famille européenne». Autrement dit, il ne faut pas lâcher ce «frère». Emmanuel Macron et ses homologues l’ont clairement dit: l’Europe et ses alliés (les États-Unis en tête) doivent se réveiller et prendre conscience de l’impérieuse nécessité de s’unir face à l’adversité. «Nous avons assisté à une agression sans limites de Poutine.
Il est très difficile de prédire ce qu’il a en tête pour la suite, mais il paye déjà un prix extrêmement élevé. Si cela va plus loin, chaque cm2 de l’UE au sein de l’Otan sera défendu par nous tous. Je pense que pour Vladimir Poutine, il serait impossible de justifier auprès du peuple russe une nouvelle agression», a déclaré Ursula Von der Leyen, la présidente de l’exécutif européen. Pour le moment, nous en sommes à un rapport de force entre le militaire russe et l’économique occidental. Mais au moins, cela renseigne sur le format et la grammaire géopolitique actuellement en vigueur en Occident.
Vu de Paris, Vladimir Poutine est un dictateur à tendance paranoïaque, menteur et dénué de scrupules. Il vit dans la nostalgie pathologique de l’Union soviétique et de la Sainte Russie impériale réunies. Il va jusqu’à laisser planer la menace nucléaire à la première contrariété de ses projets savamment planifiés. Vu de Moscou, l’Europe politique est une structure sans défense, sans frontières défendues, envahie par des populations islamisées, désunie, cacophonique et dont les valeurs anciennes viennent en conflit avec des valeurs d’importation américaine.
En outre, cette Europe, égarée par les USA, est restée sourde aux préoccupations sécuritaires et obsidionales de la Russie. Ici, on réalise à demi-mots que l’attaque russe contre l’Ukraine bouleverse l’ordre de sécurité européen qui s’est mis en place après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. Dans son discours à l’ONU, le 21 septembre 2021, Joe Biden n’a cessé de parler «reconstruction des alliances» et «revitalisation des partenariats» pour définir sa méthode internationale.
En d’autres mots, il faut agirrudement. Or, les récentes expériences nous enseignent que le recours à la force s’avère le plus souvent contreproductif, et qu’il ne faut jamais courir le risque d’enlisement en poursuivant l’objectif irréalisable de redresser le pays visé et d’imposer à sa société le modèle occidental. Le manque de souffle et les coûts humains et financiers générés par les conflits engagés ont débouché sur une mortelle lassitude chez les Occidentaux, aggravée par l’absence de toute perspective de construire une société alignée sur leurs valeurs, perçues comme un colonialisme d’un genre nouveau.
Jean-René Meva’a Amougou
Plus haute que les murs de Kondengui et de New-Bell
D’après un rapport de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), les prisons centrales de Yaoundé et de Douala comptent parmi les bases du fléau au Cameroun.
Prison centrale de Douala: derrière les barreaux, s’activent des cybercriminels Après des semaines d’investigations menées dans la plus grande discrétion, l’Antic a publié son rapport sur les foyers de cybercriminalité au Cameroun. Disponible depuis le 3 mars dernier, le document pointe les milieux carcéraux parmi ceux qui abritent de redoutables réseaux cybercriminels à travers le pays. Après recoupements, les « cyberpoliciers » de l’Antic ont établi qu’à Kondengui et à New-Bell, « pervers sexuels, escrocs abusant de la générosité du public, as du hacking ou encore pirates bancaires se comptent parmi les prisonniers ». Selon une source ayant participé à la rédaction du rapport, ces 10 derniers mois, plusieurs fiches de contenus ou comportements suspects ont été repérés dans les prisons centrales de Yaoundé et de Douala.
L’on apprend alors que la plupart concerne des escroqueries assez baroques : outre les fausses loteries ou appels aux dons, les arnaques plus courantes sont liées à des annonces de voitures vendues à prix bradés à l’étranger et dont il faut avancer les frais de douanes. D’autres, dites «à la nigériane», mettent en scène des prétendues princes déchus, des émirs de pacotille ou de fumeux aventuriers demandant aux gogos des sommes considérables pour débloquer des pactoles à l’autre bout du monde.
Chronique cybercriminelle
Par ces entourloupes, quelques cybercriminels pensionnaires de Kondengui ou de New-Bell ont fait parler d’eux. C’est le cas d’un certain Jacques Calvin Eyafa. Incarcéré à la maison d’arrêt de Yaoundé en juillet 2019 pour des faits de filouterie et d’arnaque, il a réussi à usurper l’identité et le titre du directeur du cabinet civil (DCC) de la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo. La presse nationale avait d’ailleurs rapporté que sur le tableau de chasse du brigand figuraient aussi des hommes d’affaires et des personnalités dans les chancelleries et organisations rattachées aux Nations unies.
À Douala, l’encellulement n’empêche en rien des activités cybercriminelles. Dans une interview accordée au quotidien Cameroon Tribune le 25 mai 2021, Vincent de Paul Meva (chef de la cellule des enquêtes au cabinet du délégué général à la Sûreté nationale, DGSN) signalait que des détenus ont pu extorquer de l’argent notamment au directeur général de Cimencam, au directeur général du Chantier naval et au chef secteur des Douanes avant d’être démasqués.
Le téléphone en prison
De l’avis des cyber-enquêteurs de l’Antic, c’est à l’aide des téléphones portables les affaires de cybercriminalité se multiplient en milieu carcéral. « Lorsqu’un détenu a besoin d’un téléphone, il l’achète avec la complicité d’un gardien de prison. Et parfois même, les gardiens de prison véreux sont les vendeurs. Ensuite, il y a des intrusions malicieuses : les visiteurs des détenus font parvenir des téléphones en prison en les dissimulant dans du pain et les plats de nourriture. Il est arrivé au cours d’une fouille que les gardiens de prison saisissent des téléphones enfouis dans des perruques des dames », dévoile Vincent de Paul Meva. Selon nos informations, à Yaoundé, les autorités pénitentiaires ont pris des mesures. Celles-ci concernent surtout le durcissement des sanctions applicables à tout détenu surpris avec un téléphone ou un ordinateur portable à l’intérieur de la prison.
Ongoung Zong Bella
Cameroun-Banque Mondiale : Unis pour un développement inclusif et vert
Le financement et la mise en œuvre des mécanismes facilitant sa promotion à l’échelle du pays ont été abordés par les deux parties.
Officiels des deux parties posant après la réunion Si, dans un premier temps, la réaction des partenaires financiers du Cameroun s’est focalisée sur les outils conventionnels de gestion de la politique environnementale, la nécessité de recourir à une action plus soutenue est réelle. Voilà le sens de la table-ronde de haut niveau tenue le 9 mars 2022 à Yaoundé. Face à face, quelques membres du gouvernement camerounais et une délégation conduite par Siméon Ehui, directeur régional pour le développement durable de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale.
La rencontre a permis aux deux parties d’échanger sur les moyens et mécanismes mis en œuvre pour promouvoir le développement vert. Concrètement. Les officiels de la Banque mondiale sont venus informer le gouvernement au sujet du Plan d’actions pour le changement climatique du Groupe de la Banque mondiale et sa déclinaison en région Afrique de l’Ouest et Centrale. Au cours de cette table ronde intitulée: «un développement inclusif et vert au Cameroun», chaque membre du Gouvernement a présenté les actions menées par son département ministériel visant à
concilier les exigences de développement avec celles de lutte contre le changement climatique, tout en évoquant les défis auxquels ils font face, ainsi que les attentes à l’égard de la Banque mondiale. Les grands axes de la Contribution Déterminée Nationale (CDN) du Cameroun ont ainsi été présentés par Pierre Helé le ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable. Le Directeur régional pour le développement durable de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale a salué non seulement la forte mobilisation du Gouvernement à cette table-ronde qui traduit l’importance que le Cameroun accorde à la préservation de la planète, mais aussi les efforts déployés par les autorités du pays dans la lutte contre le changement climatique.
Il a réaffirmé l’engagement de son institution à soutenir davantage le Cameroun dans la lutte contre le réchauffement climatique, notamment dans le cadre de l’Association internationale de développement (IDA 20). Au nom du gouvernement camerounais, Alamine Ousmane Mey (ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire) n’a pas manqué de lancer un appel à plus de solidarité de la Communauté internationale à l’égard des pays du Bassin du Congo, en vue d’un accroissement substantiel des financements climatiques dans cet espace devenu le principal poumon écologique de la planète.
Ongoung Zong Bella
90%
Selon le ministère des Relations extérieures (Minrex), c’est la portion des Camerounais qui ont pu quitter l’Ukraine
ces derniers jours. Ces départs, apprend on, ont été possible grâce à la veille stratégique mise en place au sein de I’ambassade du Cameroun à Berlin. «Une équipe s’est rendue en Pologne pour rencontrer des compatriotes engagés dans les opérations de secours des camerounais, en vue d’évaluer la situation sur le terrain», renseigne le Minrex. «À l’heure actuelle, la majorité d’entre eux, avait juste besoin de l’aide, ils ne parlaient pas de l’avenir, soit ils vont rentrer à la maison, soit ils vont rester dans un territoire de l’Union européenne juste pour s’abriter pendant deux ou trois nuits parce qu’ils ont passé trois jours au minimum chacun au niveau de la frontière ukrainienne dû aux embouteillages. Ils ont dormi à ciel ouvert dans le froid», explique une source citée par BBC
S.E. BOUMEDIENE MAHI
C’est lui l’ambassadeur d’Algérie au Cameroun. Du haut de cette posture, il est déjà dans le match devant opposer les Fennecs aux Lions indomptables le 25 mars pro- chain au stade de Japoma (Douala).
Dans une correspondance adressée la semaine dernière au ministre camerounais de la Santé publique (Minsanté), le
diplomate a sollicité une facilitation d’accès des supporters algériens au stade. «Quels que soient les enjeux de ce match,
nous le souhaitons d’abord fraternel. Nous voulons en faire une fête footballistique pour consolider les rapports entre nos deux
équipes», a déclaré Boumediene Mahi, à l’issue d’une audience avec le ministre des Relations extérieures (Minrex), Le-
jeune Mbella Mbella, le 24 février dernier à Yaoundé.Crises Ivoiriennes: Vers la fin des années cauchemardesques?
La question prend tout son sens sous la plume de Jean-Claude Djéréké. Elle constitue pour le sociologue et écrivain ivoirien, la quintessence de son essai récemment paru à Paris, publié aux Éditions L’Harmattan et qui retrace depuis 1999, les crises successives traversées par ce pays.
S’achemine-t-on en «Côte d’ivoire: vers la fin des années cauchemardesques?» La question mérite au moins d’être posée et Jean-Claude Djéréké n’a pas manqué de le faire. Elle sert en effet de trame au dernier ouvrage commis par
le sociologue et écrivain ivoirien. L’essai récemment paru à Paris est publié aux éditions L’Afrique qui se bat et L’Harmattan. Il part du constat que «la Côte d’Ivoire a perdu sa sérénité et sa stabilité depuis le 24 décembre 1999». Et que depuis lors, ce pays a connu une succession de coups d’État «dont les conséquences ont secrété des pratiques amorales et immorales qui se manifestent par la mauvaise gouvernance, les violences gratuites assorties d’arrestations et d’emprisonnements arbitraires», résume la quatrième de couverture.
Tout au long de l’essai, l’auteur se pose donc avec obstination la question de sa voir si «les Ivoiriens doivent s’attendre à affronter d’autres souffrances ou bien verront-ils bientôt le bout du tunnel». En lisant cependant entre les lignes, l’heure n’est pas à l’optimisme pour l’enseignant de littérature et des cultures africaines à Bryn Mawr College à Philadelphie aux États-Unis d’Amérique. Puisque «la Côte d’ivoire: vers la fin des années cauchemar desques?» se veut être aussi un réquisitoire contre l’actuel régime ivoirien et ses soutiens, en Occident notamment.
L’auteur de «L’Afrique francophone est-elle condamnée?», pense en effet savoir que «jamais l’image du pays n’a autant été ternie que sous Ouattara installé et soutenu par ‘‘La patrie des droits de l’Homme’’». Il se propose alors au fil des pages de recenser, «en les dénonçant», tous les faits dignes d’intérêt ayant conduit à la situation actuelle. L’écrivain et sociologue ivoirien est ainsi parvenu à les condenser dans son essai désormais disponible. Il peut s’acquérir en librairie au prix de 15,50 euros, soit 10 075 FCFA.
Théodore Ayissi Ayissi
Gouvernance : le MAEP dans une bonne dynamique au Tchad
La célébration de l’édition 2022 de la Journée du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) n’est pas passée inaperçue au Tchad.
Bien au contraire. Elle a donné lieu par anticipation le 7 mars dernier, à de nombreuses manifestions. Le cœur des activités était le Lycée moderne de Koundoul. Les autorités tchadiennes voulaient au travers de ces élèves, exprimer une fois de plus leur attachement à cet outil de développement. L’établissement passe pour être «un carrefour qui accueille des jeunes de différentes localités et permet de toucher diverses forces vives», a indiqué l’inspecteur départemental de l’Éducation du Chari. Mahamat Kalirim a en plus relevé que cette «Journée est censée contribuer à l’efficacité du processus du MAEP au Tchad».
Cette lecture est confirmée par la représentante du MAEP-Tchad et pour l’Afrique centrale. Yousra Abdrahim Ndiaye précise simplement que l’objectif est de permettre «à la jeunesse de la sous-région de s’approprier les objectifs et missions du MAEP». Le choix de Lycée moderne de Koundoul se justifie dès lors également par le besoin de contribuer «à renforcer l’éducation citoyenne et civique des élèves qui sont les futurs cadres du pays».
La Journée du MAEP se célèbre en principe le 9 mars chaque année depuis son institution en 2003 par les chefs d’États africains dans la capitale du Nigéria, Abuja. En 2017, une nouvelle étape est franchie. Puisque le 30 janvier, «le 28e Sommet des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, tenu à Addis-Abeba, fait de cette institution une référence en matière de gouvernance, en élargissant son mandat au suivi de l’Agenda 2030 des Nations unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine», résume Tchadinfos. Le Tchad rejoint le mouvement en 2013. Il adhère au MAEP le 26 janvier et devient cette année-là le 33ème État membre de l’institution.
Théodore Ayissi Ayissi
«La guerre en Ukraine est l’aboutissement d’un projet de multipolarisation du monde»
Selon le Dr Sylvestre Noa, sociologue et internationaliste, l’opération militaire russe en Ukraine serait une carte supplémentaire pour l’Afrique centrale, de diversification de ses partenaires pour mieux défendre ses intérêts dans le concert des Nations.
Deux semaines déjà de guerre entre l’Ukraine et la Russie. Quelle analyse faites-vous de cette situation?
L’opération militaire russe en Ukraine, il faut la comprendre comme un passage à l’offensive de la Russie, qui après les évènements de 89, 90, 91, avec notamment le démantèlement de l’Union Soviétique avait pris un peu de recul sur la scène internationale. La Russie est donc devenue autre chose que ce qu’elle était pendant la guerre froide. C’est-à-dire, une superpuissance mue par la conquête des espaces d’influence dans le monde. Mais la Russie a finalement décidé de changer de cap, parce qu’elle a constaté avec le temps que ce recul, lui faisait plus de mal que de bien. En effet, les Occidentaux ont interprété ce recul de la Russie sur la scène internationale comme un aveu d’impuissance, et ont donc décidé de liquider définitivement cette superpuissance, qui depuis le 20ème siècle leur tient tête, à travers la théorie de l’endiguement.
L’Occident depuis au moins le 15ème siècle se croit revêtu d’une mission civilisatrice, qui fait en sorte qu’il s’en trouve obsédé de mouler le monde à son image. En vertu de cette obsession, tout ce qui lui résiste lui déplaît. C’est pourquoi les Occidentaux ont célébré avec faste la fin de la guerre froide, mieux encore l’effondrement de l’URSS. Cette ivresse jouissive témoignait que l’Occident était enfin parvenu à rester la seule puissance sur la scène internationale. Ce monde bipolaire que voyait Staline était selon eux terminé, comme renseigne le livre de l’Americano-Japonais Francis Fukuyama, «La fin de l’histoire et le dernier homme».
La Russie de Poutine pense que cela avait été fondamentalement une erreur de laisser prospérer un monde avec un seul son de cloche. Car, un seul son signifie la fin du droit à la différence. Or, la Russie souhaite vivre différemment de l’Occident, en promouvant ses propres valeurs. Elle a donc décidé de lancer la riposte. Une riposte qu’elle a entamée dès 2007-2008, avec notamment les opérations militaires en Géorgie qui étaient des signaux que la Russie ne se laissera plus faire.
Depuis le début de l’opération russe en Ukraine, des sanctions économiques pleuvent sur la Russie l’objectif des occidentaux étant l’arrêt des hostilités. Quelles sont les conséquences de ces sanctions sur l’économie mondiale et africaine en particulier?
L’une des conséquences de ces sanctions sur l’économie mondiale est le coût des matières premières. Notamment les matières premières fossiles, particulièrement, le pétrole et le gaz. Vous voyez que le prix du pétrole aujourd’hui frôle les 140 dollars ce qui est inédit. Les dernières grandes envolées similaires remontent en 2008, où le prix du baril du pétrole avait dépassé les 140 dollars. On n’est pas loin de la même situation aujourd’hui. Le Fond monétaire international (Fmi) depuis l’opération militaire russe ne cesse de réviser à la baisse ses prévisions de croissance mondiale. Cette inflation des matières premières touche spécifiquement l’Europe.
Les récentes prises de parole publique du président français Emmanuel Macron l’illustrent. Il rappelle que l’imposition des sanctions à la Russie a des contre-effets en Europe, et l’avenir ne s’annonce pas plus optimiste. Il parle de 12 à 18 mois de calvaire, avec notamment l’augmentation du prix du carburant, de l’électricité et des produits agroalimentaires. Et pour ce qui est de l’Afrique, les coûts de ces matières premières ont un impact.
Vous vous souvenez d’ailleurs que c’était dans un contexte semblable de flambée de prix à l’international (2008) qu’étaient survenues les émeutes de la faim partout en Afrique et particulièrement au Cameroun où elles avaient pris une intensité de ville morte qui rappelait les chauds moments du début de la décennie 90 avec les contestations marquant le retour au multipartisme.
Plutôt, le gouvernement avait trouvé judicieux de réajuster les prix à la pompe face à la flambée du prix du baril, avec un impact direct sur le pouvoir d’achat des Camerounais d’où la grogne. En outre, pour l’Afrique, il n’y a pas que seulement la flambée des énergies fossiles qui inquiètent. La Russie est par exemple pour le Cameroun, le premier fournisseur de blé. On a suivi il y a de cela quelques semaines des remous sur l’augmentation du prix du pain. La réaction immédiate du gouvernement par des négociations avec les syndicats du secteur ont permis de maintenir les prix stables. Mais l’on peut légitimement se questionner: pour combien de temps?
Quelles sont les répercussions de la crise ukrainienne en Afrique, particulièrement pour la République Centrafricaine et le Cameroun au vue de leurs relations bilatérales avec la Russie?
L’intervention russe en Ukraine n’est que l’aboutissement d’un projet de multi polarisation du monde que la Russie a entamé ces 20 dernières années, avec d’autres puissances telles que la Chine, l’Inde, etc. Ce sont des puissances qui considèrent que le monde doit être diversifié. Avec son opération militaire, la Russie s’attaque au monde occidental, l’Ukraine n’étant qu’un prétexte. Ça veut dire que si l’opération réussit, la Russie redessine les cartes du monde, en fragilisant davantage la prétention au monopole des occidentaux.
Il faut dire que ce monopole est déjà plus ou moins fragilisé aujourd’hui en Afrique (longtemps sphère d’influence occidentale), avec la percée chinoise sur le plan économique. La Russie à travers son opération militaire en Ukraine est en quelque sorte en train de donner le coup d’estocade. Ce qui participerait davantage à lui ouvrir les portes en Afrique. D’ores et déjà, il est clair que c’est grâce à sa présence en Centrafrique que ce pays connaît un minimum de stabilité. Sans leur dispositif militaire, la situation serait délétère aujourd’hui et le premier pays qui en subirait les conséquences serait naturellement le Cameroun. Au Mali, la présence militaire russe a dû contraindre la France et l’Europe entière à partir ; non pas parce que les autorités maliennes les avaient déclarées persona non grata, mais d’abord parce que les Occidentaux l’ont interprétée comme un affront dans une terre qui est considérée comme la «leur».
Nul doute que la réussite de l’opération russe en Ukraine, ferait tâche d’huile auprès des pouvoirs africains, parce que révélant ce pays comme une superpuissance militaire qui vient diversifier le partenariat militaire. Et en le diversifiant le cas échéant, les souverains africains s’offriraient des marges de manœuvre pour se mouvoir sur la scène internationale.
Quelles solutions pour l’Afrique centrale au regard des sanctions infligées à la Russie ?
La solution à mon avis, pour l’Afrique centrale c’est toujours de continuer à observer une position de sagesse. Vous avez notamment vu en ce qui concerne la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, qui visait à désapprouver l’opération militaire russe en Ukraine, que les pays de l’Afrique centrale à l’exception du Tchad et du Gabon sont restés en marge. Le Cameroun se distinguant par une absence. C’est une forme de neutralité, lorsqu’on sait que les alliances sur la scène internationale se font et se défont au gré de la conjoncture.
Une sagesse africaine enseigne d’ailleurs que quand les éléphants se battent, c’est l’herbe qui en pâtit. Ces pays-là, indéniablement, ne veulent pas être cette herbe-là. C’est pour cette raison qu’ils choisissent de rester à l’écart et d’observer, mais étant ouvert à une diversification des partenaires: nous faisons avec tout le monde. C’est en faisant ainsi qu’ils réussiraient mieux à faire prévaloir leurs intérêts.
Interview menée par Olivier Mbessité
Industrialisation : Le code d’accès au marché mondial
L’auteur Albert G. Zeufack, dans l’ouvrage Africa in the New Environment: Market Access in Troubles Times mise sur le secteur manufacturier et la Zone de libre-échange continental africaine pour permettre aux pays africains de mieux compétir sur le marché international.
Plusieurs membres du gouvernement et le président de la Commission de la Cemac aux côtés de l’économiste en chef de la Banque mondiale L’Amphithéâtre 300 du ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minépat) a reçu la visite de l’Économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Afrique. Albert G. Zeufack a entretenu le 1ermars dernier les membres du gouvernement et le président de la Commission de la Cemac, Pr Daniel Ona Ondo sur les travaux menés dans l’ouvrage Africa in the New Trade Environment: Market Access in Troubles Times. Dans son exposé, l’emphase est mise sur le secteur manufacturier pour le développement de l’Afrique subsaharienne, créer des emplois et réduire le chômage.
Parce que «le secteur manufacturier a permis aux pays d’enclencher le processus de transformation structurelle», rappelle Albert G.Zeufack. Et de poursuivre: «le secteur manufacturier a des caractéristiques assez différentes des autres secteurs. Ce secteur a un potentiel énorme pour des liaisons avec les autres secteurs de l’économie, y compris des services. C’est un canal de transfert de technologie, c’est un secteur qui fournit des produits échangeables et qui permet d’engranger des devises, des réserves utiles pour nos budgets. Il a la capacité de créer la convergence inconditionnelle à savoir que les pays à faible revenu peuvent rattraper ceux avancés en termes de productivité».
En revanche avec l’avantage du secteur manufacturier, il y a lieu de constater que l’Afrique ne contribue pas assez dans le commerce mondial. Sa contribution est de 3% seulement depuis plus de trente ans. «Cela veut dire que nos exportations sont de faible valeur, on n’apporte pas de la valeur ajoutée sur nos produits avant de les exporter», explique Albert G. Zeufack. Et plus loin, l’Afrique compte pour moins de 2% des exportations du monde. Nous importons, mais on n’exporte pas suffisamment. Plus grave l’Afrique compte pour moins de 1% des exportations des produits manufacturés dans le monde.
Nouveau paradigme
Ces chiffres interpellent les uns et autres pour que l’Afrique ait son mot à dire sur le marché mondial. Et ceci demande de changer de paradigme pour le commerce international. Pour ce faire, l’Afrique doit repenser sa politique commerciale. Et elle doit définir une nouvelle politique commerciale prenant en compte les changements de l’environnement international. Et ces changements constituent des défis énormes. Ils constituent également de grandes opportunités.L’Afrique saharienne doit s’activer et investir pour développer ses capacités productives, pour accroître la valeur sur les exportations, accroître ses capacités d’offre. Elle doit interroger ses accords commerciaux avec les marchés existants, avec l’Agoa, l’Europe. Il faut donc réfléchir à comment accéder au marché en Asie. L’opportunité de la Zone de libre-échange continental africaine (Zlecaf) est réelle. Elle permettra à l’Afrique d’accroître sa part dans le commerce mondial, mais aussi d’accroître sa croissance économique et de réduire sa pauvreté, si elle est mise en œuvre de façon correcte.
C’est une opportunité pouvant créer des chaines de valeur régionales pouvant «servir de tremplin à l’accès à ces marchés mondiaux. Et c’est pourquoi il est important d’approfondir des reformes dans la Zlecaf non seulement tarifaires, mais le plus gros bénéfice de la Zlecaf étant la réduction des barrières non tarifaires, des contraintes liées à l’infrastructure, à l’énergie, dans le climat des affaires, les contrôles et la libre circulation», conclut l’Économiste en chef de la Banque mondiale pour la région d’Afrique.
Olivier Mbessité
Leadership : Ecam encense l’entrepreneuriat féminin
En prélude à la Journée internationale de la femme, les membres du regroupement professionnel ont organisé le 2 mars dernier une rencontre d’échange avec des experts sur la question.
À l’occasion de la première édition du Cameroon women champions, les Entreprises du Cameroun au féminin (Ecam) ont organisé une rencontre d’échange et de partage avec les acteurs du secteur le 2 mars 2022 à Douala. La rencontre s’est tenue en présentiel et par visioconférence. C’était donc le lieu pour les femmes entrepreneures d’apprendre à bâtir leur réussite commerciale. A l’occasion, les problèmes que vivent les femmes au quotidien ont été relevés par Françoise Puene.
La marraine de l’évènement déclare en effet qu’«au Cameroun, être une femme c’est déjà un problème. Elles sont esclaves depuis les cellules familiales et le sont toute leur vie. Que ce soit comme chef au sein de la cellule familiale ou dans les activités. Vous combattez avec des hommes et des femmes qui eux aussi deviennent au fil du temps vos ennemis, donc c’est très difficile pour une femme d’évoluer dans notre société.
C’est un problème, quand vous regarder aujourd’hui, nous sommes rentrées de plain-pied dans la décentralisation. Dans les 10 régions du Cameroun, il n’y a pas une seule femme présidente. Par exemple nous venons de recevoir la Can TotalEnergies 2021 au Cameroun, j’étais l’unique femme à avoir été sélectionnée pour abriter cette Can. Tous les autres hôtels ont reçu des financements sauf moi. Je n’ai pas baissé les bras, je suis restée charismatique».
Les femmes entrepreneures sont de plus en plus nombreuses et sollicitent l’aide de Ecam.Cette plateforme a justement été créée afin de permettre aux entrepreneures d’avoir des échanges sur ce qui les unies, à savoir le leadership. Et la demande se fait de plus en plus forte. «C’est un nouveau jour pour Ecam parce qu’il s’agit de la première édition du Cameroon business women champions. Et là, nous avons constaté l’engouement des femmes, il y a eu beaucoup d’affluence, d’intérêt, d’activités. On a enregistré à peu près 250 présences sur la plateforme. Cette plateforme constitue le vivier de recrutement pour Ecam au féminin qui va nous permettre de partir de 100 adhérentes pour 350 dans les jours à venir. Nous nous attelons donc à la tâche pour recruter ce monde. Étant entendu qu’Ecam au féminin est la branche féminine d’Ecam», souligne Rose-Hélène Mengue, présidente d’Ecam au féminin.
Lors des échanges, des enseignements sont dispensés par un coach en vente sur comment on peut bâtir sa réussite. «Je me suis engagé pour les prochaines années à expliquer aux entrepreneurs surtout aux femmes, comment de manière scientifique, on peut bâtir sa réussite. Elle commence par avoir une vision et par se connaître, par identifier ses dons, son tempérament, par des éléments de sa personnalité. Elle est aussi basée sur qui on est, quels sont ses attributs, ses dons et ses talents, quelle est sa mission sur terre.
Parfois c’est des variables qu’on néglige dans notre développement commercial et qui constitue un levier d’innovation. Sans innovation vous mourrez. Le levier d’élévation c’est encore dans ce que le créateur a mis en nous». Richard Siayojie ajoute: «Pour pouvoir réussir sa création de lien avec quelqu’un, il faut connaître de quel tempérament est ce que vous êtes. Si vous êtes extravertie vous savez qu’il y a à faire pour aller vers un introverti, il faut être démonstratif. Et dans le cas contraire, il faut automatiquement toucher ses émotions pour pouvoir réussir votre prise de contact et ainsi, vous pouvez tout planifier en matière de vente».
Diane Kenfack
Journée internationale de la femme : Célébration marquée par des identités
Le quotidien des femmes étrangères au Cameroun est fait d’adaptation et de nostalgie. Ces dames font des efforts pour s’accoutumer aux réalités de leur terre d’accueil, mais elles gardent un œil sur celles de leur terre natale.
Le 8 mars est proche. Des femmes se préparent à la célébration de cette 37ème édition au Cameroun, chacune à sa convenance. C’est le cas de Dado, jeune femme d’origine sénégalaise. Elle réside au Cameroun depuis fin 2006 avec son époux. Son exil n’a pas été facile. Mère de trois enfants, elle a laissé deux de ces derniers en terre sénégalaise. Le dernier, elle l’a conçu au Cameroun. Moussa est âgé de 4 ans et fait ses classes à la maternelle.
Quotidien
Dado est une femme travailleuse. Dans son quartier de résidence, à Oyom-Abang, elle mène son activité pour pouvoir joindre les deux bouts. Elle indique: «je suis commerçante. Je vends de la nourriture dans un coin du quartier. Je propose aux clients le riz sénégalais uniquement. Peut-être qu’avec le temps et l’allure des affaires je pourrais étendre les offres». Dans une volonté sereine de survivre, Dado a adopté une stratégie: «je cuisine 2 kg de riz par jour dans l’espoir d’écouler mon stock. Malgré cette quantité, je n’atteins pas le chiffre tous les jours».Femme, mère et battante, Dado se lève et se couche avec ces trois fonctions. «Dès le matin je prie. Pus je prépare Moussa pour l’école. De retour, je cuisine du riz sénégalais pour la vente. À la fin des cours, je vais le récupérer à l’école, il mange et je retourne à la vente. Le soir, je rentre m’occuper de mon foyer en attendant mon mari». La jeune femme confie qu’en plus de son courage, elle a son époux. «C’est Kafer qui me motive dans mon commerce. C’est lui, qui a tout élabore. Et en tant que femme, je ne subis pas beaucoup de stress parce que je vis avec un homme qui communique et qui me respecte. À la connaissance de nos cultures, la femme heureuse et épanouie est rare».
8 mars
Dado a une relation particulière avec la célébration internationale de la femme. Tout d’abord, depuis son arrivée au Cameroun, elle n’a jamais acheté ni porté le pagne de cette célébration. «Je n’en vois pas l’importance», confie-t-elle. «Pour moi, il ne s’agit pas d’arborer cette tenue si ce n’est que pour retourner à mon train-train quotidien».Pour Dado, le 8 mars est un symbole qui la rapproche de ses origines. Elle s’explique: «chaque 8 mars, je retrouve mes sœurs sénégalaises. Nous nous réjouissons en communauté. On se souvient de notre enfance et nos folies de jeunesse. C’est aussi un moment d’échanger et de nous soutenir quant à l’insertion socio-économique au Cameroun. Ce n’est pas facile pour nous, mais nous essayons d’être présentent l’une pour l’autre. Bref, c’est un instant d’échanges, de retrouvailles et de détente, loin de nos exigences quotidiennes».
Presvualie Ngo Nwaha (stagiaire)
L’entrepreneuriat au féminin : Les femmes brisent les préjugés
Elles excellent dans la menuiserie, la fabrique des produits cosmétiques, agroalimentaires, et pharmaceutiques pour plus d’autonomie. A l’occasion de la 37ème Journée internationale de la femme, elles exposent au Musée national de Yaoundé.
Vue d’un stand à la Foire de la Journée internationale de la femme au Musée national à Yaoundé L’entrepreneuriat féminin s’impose de plus en plus. Les femmes dans un souci de s’affranchir du joug masculin, explorent et innovent dans plusieurs secteurs d’activités. À l’instar de l’agriculture, la menuiserie, l’agroalimentaire, et le secteur cosmétique. D’ailleurs, dans leur praxis quotidienne, elles brisent les préjugés et rivalisent avec les hommes. La Foire de la Journée internationale de la femme organisée ce 2 au 5 mars 2022 au Musée national de Yaoundé le montre à suffire. Elle est une initiative du ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), Marie Thérèse Abena Ondoua, en partenariat avec le «Manycawe» de Françoise Puené.
Le thème de cette 37ème édition repose sur «Egalité femmes et hommes aujourd’hui pour un avenir durable». «J’ai toujours aimé travailler dans le bois, que ce soit la menuiserie, l’artisanat, et la sculpture. En fait, c’est un domaine qui m’a toujours intéressé. Et pour mieux exprimer mon talent, je suis un produit de l’école de formation dénommée Artisan au Féminin. Il y a de cela sept ans aujourd’hui et j’y suis toujours pour approfondir mes connaissances. Je me suis dit pourquoi ne pas faire comme les hommes, nous sommes tous égaux sur la pensée et la créativité. Toutes activités faites par les hommes, les femmes le font également avec dextérité et sans complexe», explique Cynthia Bognma, artisane et sculpteuse. Les métiers du bois libèrent de l’envie et de l’anxiété «Les formations sont gratuites, et j’encourage les femmes et mes sœurs camerounaises à se former dans la menuiserie et autres. L’objectif étant de pouvoir se prendre en charge, de s’assumer et de s’épanouir», renchérit-elle.
Selon Cynthia Bognma, le métier est rentable, et permet de sortir de la dépendance financière ou de l’envie. Elle fabrique les spatules, les porte-clés en bois, et les planches à découpes et autres objets. Ces outils sont les plus prisés par les hommes et les femmes. Le prix d’un porte-clés est de 500 FCFA la pièce et au prix de gros, il coûte 250 FCFA. «Je trouve mon compte dans la vente de ces objets, il y a des jours où je peux vendre plus de trente porte-clés, les spatules, les boucles en bois, et autres gadgets. Mes revenus me permettent de ne pas trop attendre de l’homme, je contribue à certaines charges, et pour le 8 mars, moi-même j’ai pu acheter mon tissu», se réjouit- elle.
Dans la même veine, l’Association Okema Return International, encourage les jeunes de la diaspora à rentrer investir dans leur pays. «C’est une organisation camerounaise en partenariat avec les afro américains qui œuvrent pour le retour des afro descendants sur le territoire camerounais et africain en général, pour venir investir et faire un retour dans leurs racines, dans leur culture africaine», présente Caroline Pascale Abona vendeuse des produits. La présidente de cette association, Patricia Nseké, l’est également pour l’association «Africa femmes Performantes» qui contribue à la vulgarisation du Made in Cameroon prêts à être exportés aux États-Unis, en Europe et dans le monde. «Dans notre stand, nous présentons des produits bio, les plantes médicinales, surtout la pharmacopée traditionnelle. On fait dans l’agroalimentaire et dans la fabrique des produits cosmétiques», précise Caroline Pascale Abona.
Olivier Mbessité
Quand des «démocrates» bafouent tranquillement la liberté d’expression
Le bannissement des médias russes par l’Union européenne nous met devant une double interrogation: ceux qui piétinent allègrement un droit aussi fondamental que la liberté d’expression, ne sont-ils pas en train de nous dire que les autres peuples ne sont que des sous-hommes, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas voix au chapitre, qu’ils ne méritent ni respect ni considération? Peut-on donner des leçons de démocratie aux autres (la Russie) quand on les empêche de s’exprimer?
Sociologue et écrivain ivoirien.
Depuis que l’armée russe a envahi l’Ukraine, que n’entend-on pas et que ne lit-on pas de la part des Occidentaux (politiques et journalistes)? Pas un jour ne passe sans que ces derniers n’accusent Vladimir Poutine d’avoir violé le droit international, de ne pas respecter sa parole, d’aimer la guerre, d’être un affreux dictateur et tutti quanti. Ceux qui diabolisent et pourfendent le maître du Kremlin soutiennent en même temps que leurs pays sont démocratiques. Ce n’est pas l’avis de l’historien et anthropologue Emmanuel Todd. Pour l’homme qui avait prédit l’effondrement de l’Union soviétique (cf ‘La Chute finale’, Paris, Robert Laffont, 1976), les Européens ne sont pas en démocratie, mais dans une oligarchie (le gouvernement et tout l’État contrôlés ou dirigés par un petit groupe de personnes).
Pourquoi? Parce qu’on a affaire, selon lui, non pas à des citoyens, mais à des électeurs dont les voix ne sont pas entendues comme en 2005 avec le référendum sur l’Union européenne. Le Danemark avait connu une situation similaire, rappelle-t-il, lorsque la Wehrmacht (l’armée nazie) ignora la victoire du parti social-démocrate aux élections législatives du 23 mars 1943. Todd estime que, si l’Europe était démocratique, les décisions des électeurs seraient appliquées par les élites. De cet argument, il tire deux conclusions: 1) la démocratie libérale n’est pas un régime appelé à se répandre dans l’ensemble du monde, mais un régime particulier adapté à un contexte spécifique.
Tout en saluant la protestation du gouvernement sénégalais, j’aurais souhaité que l’ambassadeur ukrainien soit purement et simplement expulsé. Si les pays européens veulent voler au secours de Zelensky, qu’ils lui envoient Barkhane et Takuba qui n’ont rien à faire en Afrique. Si Poutine les énerve tant, qu’ils l’affrontent sur le terrain sans les Africains qu’ils ont toujours méprisés, volés, piétinés et massacrés!
Ce régime triompha en Europe de l’Ouest (1945) et de l’Est (1991) uniquement du fait de l’hyperpuissance des États-Unis; 2) il y a démocratie là où existent une liberté de la presse, une liberté d’expression et d’information, le droit de vote et une application du résultat du vote. Or que voyons-nous en Europe aujourd’hui? Le peuple (demos) ne décide ni des lois, ni des candidats, du fonctionnement des institutions, ni des limites du pouvoir de ceux à qui il donne sa confiance. Pire, il n’est pas en capacité de se débarrasser des personnes qui ont trahi cette confiance (cf. ‘Où en sommes-nous?’, Paris, Seuil, 2017).
Un an après cette analyse, Todd est revenu sur le sujet avec un développement sur la Russie. Il affirmait ceci: «Il est clair que les Russes peuvent s’informer à peu près, que le niveau de liberté de l’information n’est pas parfait, mais suffisant; ils ont le droit de vote, et il y a des endroits où des maires hostiles au pouvoir sont élus. Dans l’ensemble, le gouvernement de Poutine fait ce que les Russes veulent. Je conclus en disant que selon ces critères de définition un peu stricts, je suis obligé de me demander si la Russie n’est pas plus démocratique que l’Union européenne où les résultats des votes ne sont pas appliqués».
(cf. https://legrandcontinent.eu/fr/2018/01/08/il-a-une-vie-apres-la-democratie-entretien-avec-emmanuel-todd/)
Les Européens, considérés comme les vassaux des États-Unis par Michel Onfray, Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour, François Asselineau et d’autres, clament à tout bout de champ que la démocratie est dans leur ADN, qu’ils respectent les droits de l’homme, que les autres peuples devraient embrasser leur civilisation mais qu’avons-nous observé tout dernièrement? N’ont-ils pas fermé les portes de la Pologne aux Africains fuyant les bombardements en Ukraine? Le 27 février 2022, la présidente de la Commission européenne n’a-t-elle pas annoncé l’interdiction de “RT” (Russia Today) et “Sputnik” dans l’Union européenne? Ursula Von Der Leyen est convaincue que, grâce à cette mesure, ces médias d’État russes «ne pourront plus diffuser leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et pour semer la division dans notre Union». L’ancienne ministre de la Défense allemande n’aurait peut-être pas pris cette décision si elle avait lu la fameuse phrase attribuée à Voltaire: «Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire». J’utilise le mot “attribuée” parce que cette phrase serait de l’Anglaise Evelyn Beatrice Hall qui l’aurait employée dans ‘The Friends of Voltaire’, ouvrage publié en 1906 sous le pseudonyme de S. G. Tallentyre pour résumer la pensée voltairienne.Sitôt informé de la décision, le secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes est monté au créneau pour parler de censure. Pour Ricardo Gutiérrez, le fait que deux pays européens soient en conflit n’autorise aucun gouvernement à porter atteinte à la liberté d’expression reconnue par la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée à Paris le 10 décembre 1948.
Le bannissement des médias russes par l’Union européenne nous met devant une double interrogation: ceux qui piétinent allègrement un droit aussi fondamental que la liberté d’expression, ne sont-ils pas en train de nous dire que les autres peuples ne sont que des sous-hommes, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas voix au chapitre, qu’ils ne méritent ni respect ni considération? Peut-on donner des leçons de démocratie aux autres (la Russie) quand on les empêche de s’exprimer?
La crise entre la Russie et l’Ukraine devrait ouvrir un peu plus les yeux des Africains: il est temps, pour nous, de comprendre que les démocrates et humanistes ne sont pas toujours ceux que l’on croit. N’oublions pas qui a été enrichi par l’esclavage et la colonisation, qui profite de notre cacao, café, pétrole, uranium, coltan, bois, or, etc. N’oublions pas le conseil de Frantz Fanon: «Allons, camarades, il vaut mieux décider dès maintenant de changer de bord. La grande nuit dans laquelle nous fûmes plongés, il nous faut la secouer et en sortir. Le jour nouveau qui déjà se lève doit nous trouver fermes, avisés et résolus…
Quittons cette Europe qui n’en finit pas de parler de l’homme tout en le massacrant partout où elle le rencontre, à tous les coins de ses propres rues, à tous les coins du monde. Voici des siècles que l’Europe a stoppé la progression des autres hommes et les a asservis à ses desseins et à sa gloire, des siècles qu’au nom d’une prétendue aventure spirituelle elle étouffe la quasi-totalité de l’humanité… Nous avons mieux à faire que de suivre cette Europe qui s’est montrée parcimonieuse, mesquine, carnassière homicide avec l’homme». (cf. ‘Les damnés de la terre’, Paris, François Maspero, 1961).
Au Sénégal, une trentaine de jeunes avaient commencé à s’enrôler pour aller combattre pour l’Ukraine. Fort heureusement, la ministre des Affaires étrangères sénégalaise a vite arrêté cet enrôlement. Tout en saluant la protestation du gouvernement sénégalais, j’aurais souhaité que l’ambassadeur ukrainien soit purement et simplement expulsé. Si les pays européens veulent voler au secours de Zelensky, qu’ils lui envoient Barkhane et Takuba qui n’ont rien à faire en Afrique. Si Poutine les énerve tant, qu’ils l’affrontent sur le terrain sans les Africains qu’ils ont toujours méprisés, volés, piétinés et massacrés! L’Afrique ne peut plus servir de chair à canon. Cette année, les soi-disant démocrates, qui ne sont forts qu’avec les faibles, ont trouvé sur leur chemin un “vrai garçon” qui ne se laisse pas marcher dessus. Pourquoi veulent-ils nous amener à le détester?
Pourquoi la Russie doit démilitariser et dénazifier l’Ukraine
Le nazisme ne fut jamais complètement vaincu, grâce à la complicité de certaines officines occidentales, plusieurs nazis trouvèrent refuge au Canada, aux États-Unis et dans quelques pays de l’Amérique latine à partir desquels ils menaient activement leurs activités. Ce qui explique en grande partie la recrudescence du nazisme aujourd’hui.
Le représentant spécial de l’UPC en Afrique centrale et australe se fait l’interprète du président Russe, Vladimir Poutine. Le président de l’Alliance Patriotique convoque pour cela plusieurs éléments permettant la compréhension de l’Opération spéciale russe en cours en Ukraine.
Daniel Yagnyè Tom C’est depuis le 24 février dernier qu’a commencé, dans la très lointaine terre d’Ukraine pour nous les Africains, l’opération spéciale des forces armées russes en vue de la démilitarisation et de la dénazification de l’Ukraine décrétée par le président Vladimir Poutine. La Russie étant ces derniers temps d’un grand intérêt et une espérance pour l’Afrique en général et sa jeunesse en particulier, notamment celle dite «francophone» du fait de son implication en République Centrafricaine et au Mali, quelle devrait être la compréhension de l’Africain sur ce qui se passe en Ukraine et jusqu’où devrait-il se sentir affecté? Quels sont les véritables enjeux de cette opération militaire? Ne sommes-nous pas dans la continuité des restes et des séquelles de la Deuxième Guerre mondiale qui font planer le spectre d’une troisième guerre mondiale?
Les mêmes objectifs pour une autre Guerre mondiale
Lorsque l’on regarde les forces en présence de part et d’autre, on a l’impression que les pays occidentaux sont atteints d’amnésie, mais en même temps, on est bizarrement envahi par une sensation de déjà-vu et de déjà-vécu. Les principaux objectifs de l’Allemagne lors de la Deuxième Guerre mondiale étaient de renverser l’ordre mondial issu de la Première Guerre mondiale et détruire l’Union Soviétique. Aujourd’hui, l’ordre du jour ne serait-il pas la destruction de la Russie avec le renversement de l’ordre mondial afin de mieux s’attaquer aux slaves, aux juifs et puis, ou en même temps «s’occuper» des Africains?On comprend aussi aisément l’attitude des moteurs de l’Europe (l’Allemagne et la France), leurs positions dans ce conflit où pour des raisons différentes, convergent néanmoins leurs intérêts dans l’appui des fascistes ukrainiens. D’un côté un certain revanchisme et de l’autre, la politique africaine de la Russie.
Le nazisme ukrainien, la toute petite partie visible de l’iceberg
Il faudrait dire que bien avant le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, il y avait déjà une collaboration étroite entre certaines forces fascisantes ukrainiennes et Hitler, une collaboration essentiellement motivée par une haine de l’État soviétique et de son processus de collectivisation. Dans cette constellation de nationalistes nazis, Stépan Bandera apparut comme le principal idéologue, le moteur du nationalisme ukrainien et ce qui se cache derrière lui. Agent de la Gestapo depuis le début des années 30, dirigeant influent de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), il fut l’auteur de plusieurs assassinats parmi lesquels ceux de plusieurs dizaines de milliers de juifs.Condamné deux fois à mort en Pologne, parce que bénéficiant d’évidentes complicités polonaises, ces deux condamnations à mort furent commuées en emprisonnement à vie. Libéré en 1939 à la suite de l’offensive allemande contre la Pologne, il servit d’agent à l’intérieur de l’URSS. Principal dirigeant de l’OUN, il collabora étroitement avec les autorités allemandes en dirigeant plusieurs massacres en Pologne et en Ukraine. Lorsque l’armée hitlérienne chassa l’armée rouge, la population ukrainienne de l’ouest accueillit l’armée allemande comme des libérateurs. Mais malheureusement pour Bandera, la Déclaration d’indépendance de l’Ukraine proclamée à Lvov le 30 Juin 1941 fut très mal appréciée par Hitler, c’est ainsi qu’il fut assigné à résidence en Allemagne et gardé en réserve. Du côté des allemands, il se battu contre l’Union Soviétique. En 1944 Bandera installa son quartier à Berlin d’où il finit par fuir par le sud pour la Suisse après la défaite allemande.
De 1944 jusqu’à sa mort en 1959, il bénéficia de l’aide des services secrets occidentaux parmi lesquels ceux de l’Allemagne et des États-Unis. Les différentes demandes faites pour son extradition par l’URSS n’avaient jamais été satisfaites, pendant tout ce temps, l’URSS se confrontait aux exactions des hordes de Bandera en Ukraine qui ne furent complètement anéanties qu’en 1954!
Voici ce que Paul Joseph Goebbels, le chef de la propagande nazie disait de Bandera et de ses troupes: «Ce sont des maniaques insensés ou en d’autres mots du bétail brutal. Mais c’est justement ce dont nous avons besoin actuellement, pour détruire les slaves récalcitrants. Ensuite eux aussi devront être détruits, parce que les bêtes ne peuvent pas vivre parmi les hommes».
Il faudrait pour terminer, dire ici que le nazisme ne fut jamais complètement vaincu, grâce à la complicité de certaines officines occidentales, plusieurs nazis trouvèrent refuge au Canada, aux États-Unis et dans quelques pays de l’Amérique latine à partir desquels ils menaient activement leurs activités. Ce qui explique en grande partie la recrudescence du nazisme aujourd’hui!
Le choix fatidique pour la Russie, vivre ou périr!
Avec le démantèlement de l’URSS, c’est avec Leonid Kravtchouck, dernier dirigeant de la République socialiste soviétique d’Ukraine et premier Président du pays que commence la grande nazification de l’Ukraine, qui va culminer ces dernières décennies avec les réhabilitations de Stepan Bandera et d’autres nationalistes ukrainiens nazis. Parallèlement à ce processus, d’importants investissements sans précédents (de plusieurs milliards d’euros) se réalisaient en Ukraine avec la construction de plusieurs infrastructures dont des dizaines de laboratoires de pointe sous-terrains pour les armes biologiques et chimiques.Dernièrement le président ukrainien n’écartait pas l’acquisition imminente des armes nucléaires. Ce qui ne serait pas du tout difficile pour une Ukraine déjà familiarisée dans le nucléaire pendant l’ère soviétique. Il faudrait ajouter que l’apport de l’Allemagne et des États-Unis dans ces investissements était prépondérant. On comprend aussi aisément l’attitude des moteurs de l’Europe (l’Allemagne et la France), leurs positions dans ce conflit où pour des raisons différentes, convergent néanmoins leurs intérêts dans l’appui des fascistes ukrainiens. D’un côté, un certain revanchisme et de l’autre, la politique africaine de la Russie.
Face à l’attitude arrogante de l’OTAN et sa surdité aux cris de la Russie relatifs à son inquiétant et dangereux élargissement en Europe de l’Est, malgré les promesses faites il y a 30 ans à Mikhaïl Gorbatchev, face à la non-application des accords de Minsk par l’Ukraine pendant huit années, et devant le péril croissant de la militarisation et de la nazification de l’Ukraine qui n’écartait plus l’utilisation de la force pour atteindre ses objectifs, la Russie n’avait plus d’autre choix que d’éviter de commettre les mêmes erreurs commises par Staline en 1940: À savoir, ne pas attendre les bras croisés, puisque le ballet diplomatique n’était plus que des manœuvres en vue de gagner du temps, afin de mieux affiner l’incontournable et imminente agression.
Éventuelle sortie de la crise
Il s’agit pour la Russie de démilitariser et de dénazifier l’Ukraine. Une démilitarisation passerait par une Ukraine neutre avec une garantie internationale, par exemple celle de tous les membres du Conseil de sécurité, la Chine et la Russie incluses. La garantie d’une dénazification nécessiterait non seulement une réorganisation territoriale, administrative et politique, mais aussi, une législation adaptée à la lutte anti nationaliste nazie similaire à celles de la Pologne ou de l’Allemagne par exemple. Quant à la réorganisation politico-administrative, un référendum pourrait être envisagé où de manière explicite, les populations ukrainiennes des régions devraient exprimer leur souveraine volonté pour une Ukraine fédérale dans ses limites territoriales actuelles ou une éventuelle indépendance de celle-ci.À Promote 2022 : L’Onudi dévoile sa face et ses idées
Inconnue de nombreux visiteurs, l’institution a misé sur le Salon pour se présenter et mettre en exergue son rôle.
Ambiance au stand de l’Onudi À visiter le stand de cette l’institution spécialisée des Nations unies, c’est sur son identité et ses missions que l’on tombe en premier. «Née en 1961 à Vienne, l’Onudi est devenue un démembrement de l’Onu en 1985. Elle est, chargée de promouvoir le développement industriel pour la réduction de la pauvreté et le développement durable à l’échelle internationale. Sa mission est d’aider au développement industriel de ses pays membres ainsi que de conseiller et accompagner les pays en voie de développement dans l’élaboration de politiques industrielles, la création de nouvelles industries ou l’amélioration d’industries existantes. À Yaoundé, elle est située au quartier Golf», renseigne une préposée de stand.
Industrialisation ?
Voilà un mot qu’affectionne bien Raymond Tavares. Le Sénégalais, représentant de l’Onudi en Afrique centrale aurait eu le sommeil difficile s’il n’avait pas obtenu de stand à la 8e édition de Promote placée sous te thème: «l’industrialisation de l’Afrique, une clé de l’émergence du continent». «C’est pour nous un bon prétexte pour participer au débat portant sur l’industrialisation du continent», amorce Raymond Tavares face à la presse. En bon spécialiste du développement industriel, il est le principal animateur de la journée thématique de l’Onudi de ce 24 février 2022 à Promote. Placés sous thème : «Innovation et Transformation digitale, pour un développement de l’industrie 4.0 en Afrique», les réflexions font la part belle au digital. Au milieu de plusieurs exposés, une idée centrale : l’arrimage au numérique constitue une voie royale pour une véritable industrialisation de l’Afrique.Pour le panel constitué de plusieurs experts, il est évident que «la quatrième révolution industrielle peut être une belle opportunité d’intégration des populations africaines, en constante croissance, au marché du travail». «De quoi prendre conscience que l’Afrique, en la matière, est à un tournant majeur dont devraient se saisir les États pour mieux structurer le secteur du digital. Pour jouer la meilleure partition dans cet environnement, les autorités doivent être proactives sur la question. C’est dès maintenant qu’il faut créer des infrastructures capables de soutenir la transformation industrielle. Ce qu’il faut à présent, c’est faire en sorte que la tech soit utilisée pour améliorer productivité et rentabilité des économies africaines», appuie Raymond Tavares.
Jean-René Meva’a Amougou
De la tutelle à la surcapacité
Convaincu de faire du bon travail, le Minesec a du mal à se situer sur l’échelle des responsabilités, pourtant bien réparties par des textes.
En quittant Kribi où il a piloté un séminaire de renforcement des capacités des 10 chefs d’antenne régionales de l’OBC le 3 mars dernier, Etienne Roger Minkoulou a pu donner aux participants des balises d’appartenance à une institution dont le rôle est reconnu par le décret Nº2018/608 du 18 octobre 2018. Certainement que pour le directeur de l’OBC, cette démarche vise à maximiser la distinction entre les missions de la structure dont il a la charge et celles de la tutelle. Citant son patron, un participant au conclave de Kribi souligne que «cette démarche correspond à la raison d’être de l’institution OBC qui repose sur des textes clairs permettant au Conseil de direction et à la direction générale d’éviter les chicanes».
Et pourtant…
Au Minesec, les chefs d’antenne de l’OBC ne sont pas vus d’un bon œil. Il se murmure que des rudes manœuvres sont en cours pour les remplacer par les délégués régionaux du Minesec, jugés plus importants et compétents dans l’organisation des examens. Par son attitude, le Minesec donne L’impression que l’OBC vient en concurrence. À l’observation, la situation est des plus confuses depuis au moins 2019. Cette année-là, le Minesec s’était vigoureusement opposé au projet de construction de l’immeuble siège de l’OBC (marché attribué à China First Highway Engineering Co. LTD et ayant reçu l’habilitation financière du ministère des Finances).Il y a un an (le 9 mars 2021), une correspondance du Minesec avait bloqué les résolutions d’un Conseil de direction extraordinaire. Par ses écrits, Nalova Nyonga avait alors ordonné l’implémentation du nouvel organigramme, plus à même (selon elle) de répondre aux objectifs de l’Office.
Des sujets
Ce que l’on sait est simple. D’après les textes, la banque des sujets doit être approvisionnée entre septembre et février. L’élaboration des épreuves pour le baccalauréat et le probatoire se passe sous la houlette de l’Inspection générale des enseignements (IGE). D’après les mêmes textes, l’IGE est censée valider les programmes chaque d’année. Plus encore, elle doit s’assurer que les enseignements sont effectifs dans toutes les 10 régions du Cameroun à travers la chaîne des inspecteurs. Après ce travail de politique générale, on passe à la composition des épreuves proprement dites.De façon générale, ce sont les enseignants qui proposent les sujets. Les inspecteurs régionaux font un premier travail de sélection, de tri et transmettent aux inspecteurs nationaux qui à leur tour, sélectionnent, modifient et arrêtent les épreuves définitives. Ce travail se fait avec un enseignant de champ (c’est le cobayage). Après cette étape, l’épreuve est envoyée au niveau supérieur. Les sujets arrêtés sont soumis à l’appréciation des enseignants du supérieur qui apposent leur visa et le BAT final est apposé par l’inspecteur coordonnateur de la discipline concerné. Les enseignants d’universités à leurs tours, chacun dans sa spécialité, sanctionnent les épreuves.
Ils doivent s’assurer que les sujets sont en adéquation avec les filières. Après avoir vérifié, l’enseignant qui a été désigné pose son visa et renvoie l’épreuve à l’IGE. Tout s’achève au niveau de la coordination nationale de chaque spécialité. Ici, l’inspecteur coordonnateur met le bon à tirer puis, niche le sujet dans une enveloppe scellée et la dépose à l’OBC. L’institution qui abrite les épreuves sans toutefois avoir accès à la banque, sauf, en présence des inspecteurs, reçoit la copie du sujet qu’elle est chargée de multiplier à travers son réseau. Elle s’assure ensuite de la «distribution sur l’étendue du territoire lors du déroulement des examens du baccalauréat et du probatoire», indique ancien IGE. Sans l’affirmer clairement, celui-ci soupçonne le Minesec de vouloir tout contrôler «comme avant».
Ongoung Zong Bella
Bacc 2022 : Le Minesec compose à rebours de la réussite
Tel un aimant pernicieux, cette administration agit en orientant ses efforts vers l’échec de la prochaine session de l’examen.
Siège de l’OBC à Yaoundé Les lecteurs de Direct info n’en reviennent pas. Tout du moins ceux qui ont visité ce site d’informations le 22 janvier 2022. «Rendus à cinq mois des examens officiels organisés par l’office du Baccalauréat du Cameroun (OBC), le ministère des enseignements secondaires (Minesec), n’a toujours pas mis à la disposition de l’office la grille des programmes officiels des classes de Terminale des lycées et collèges du Cameroun », ont-ils lu. L’information a de quoi effrayer, tant elle constitue « un manquement grave qui pourrait impacter négativement le déroulement des examens de la session 2022».
Sur les terrasses de cette perspective inquiétante, l’OBC s’étrangle devant les délais d’attente. Ceux-ci, indique-t-elle, sont déjà dépassés. Sur la toile communicante, la modestie d’expression convoque simplement les dispositions de l’article 6 du décret N°95/035 du 24 février 1995 portant organisation du baccalauréat des enseignements secondaires. En effet, ledit texte prévoit que «les épreuves du baccalauréat de l’enseignement secondaire général ou du baccalauréat de l’enseignement technique, portent sur les programmes officiels des classes de Terminale des lycées et collèges ; le ministère des Enseignements secondaires, tutelle technique est chargé de produire ces programmes scolaires et de concevoir des épreuves devant servir à évaluer les candidats au plus tard en février».
Coup de poignard ou mauvaise manière ?
À l’OBC, l’axe que prennent les réponses tient sur les deux. « Il y a une gestion prévisionnelle dans l’organisation des examens. Toutes les parties impliquées dans le processus doivent évoluer dans un cadre uniforme. Jusqu’ici, on ne sait pas quelles épreuves seront proposées aux candidats. «Jusqu’ici, on n’en sait rien ni des sujets, ni des effectifs des candidats, ni des intervenants lors de la session de cette année, ni des ressources financières disponibles», déplore-t-on dans les coulisses de l’Office. En prenant les mots et leurs sens, la préparation de la prochaine session des baccalauréats est loin d’être sereine. «Depuis l’an dernier, regrette-t-on, il semble bien que notre partenaire n’a ni évalué, ni capitalisé ses outils et méthodes. À cause de cette mauvaise manière, nous ne pouvons pas nous approprier suffisamment ces outils et méthodes. Or, nos différents services auraient pu s’en emparer à temps pour des ajustements nécessaires au regard d’objectifs et enjeux», dénonce un connaisseur du dossier.On ne saurait décrire complètement cette ambiance sans mentionner les imprécations des enseignants qui réclament un milliard 400 millions FCFA à l’Office depuis l’année dernière. «Le déblocage de cet argent est une chronique rythmée par le silence du Minesec», ironise une source. À en croire cette dernière, ces fonds passent encore sous «un contrôle de gestion au niveau de la tutelle». Là, apprend-on, certaines banalités ont du mal à être clairement exprimées par quelques fonctionnaires. Sur le fait, un fonctionnaire du Minesec nouvellement mis en retraite souffle que «ce fameux contrôle de gestion ouvre souvent des possibilités de détournements, de contournements et de réinventions des lignes de dépenses».
Bobo Ousmanou
Haute couture : El Dabo imprime sa marque
Sa clientèle trouve son compte dans la traditionnelle Gandoura trois pièces larges (d’origines haoussa, malienne et sénégalaise), les Caftans et Djellaba marocains ou saoudiens, les ensembles boubous ouest-africains courts et longs avec des broderies uniques…
Le nouveau sélectionneur des Lions indomptables est un fidèle client Des personnalités du monde politique, du sport, de la musique et du cinéma ne tarissent pas d’éloges à l’endroit du couturier El Dabo. Tous trouvent leur compte dans les designs proposés par ce passionné de la haute couture. Spécialisé dans la couture homme, femme et enfant, le styliste modéliste allie à merveille dessin et couture. Tout commence par une histoire de mode qui s’inscrit au fil du temps dans une succession de style. «El Dabo limited est une histoire de mode qui s’écrit dans une succession de styles présentant des caractéristiques techniques et décoratives spécifiques.
Le Mintransports, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, habillé au style El Dabo De la traditionnelle Gandoura trois pièces larges et d’origine haoussa, malienne et sénégalaise, au Caftans et Djellaba marocains et saoudiens en passant par les ensembles boubous ouest-africains courts et longs avec des broderies uniques, tous assortis de bonnets», décrit El Dabo, créateur et concepteur. Ses tenues font la joie et la fierté de sa clientèle. «Dabo est un espace de couture privilégié, c’est le seul cadre idéal pour mieux préparer des grands évènements en adaptant le style glamour requis à ces circonstances», à en croire Samuel Eto’o Fils, client.
Le capitaine des Lions indomptables, Vincent Aboubakar, et le promoteur de la marque En imprimant sa marque par ses propres designs en broderie et couture, le natif de l’Ouest Cameroun met l’accent sur des tissus de qualité tels le guetzner super 100, 140, 180, 450, basin victoire magique imperméable et non susceptibles d’être tachés par tout liquide. El Dabo, de son nom Ousmane Dabo, a pour crédo la satisfaction du client sans tenir compte du prix. L’initiateur du projet El Dabo entend promouvoir dans un avenir proche une académie de stylisme et conseil au Cameroun.
Ses boutiques sont situées pour le moment à Douala, au centre-ville d’Akwa et à Bonamoussadi. El Dabo assure, sur un délai de 3 à 7 jours, les commandes des clients privilégiés dont les mesures sont prises sur place par les soins d’un personnel qualifié. La coupure du ruban pour l’inauguration d’El Dabo à Bonamoussadi a été faite par feu Sa Majesté le roi des Bamoun, El Hadj Ibrahim Mbombo Njoya. Selon sa responsable commerciale, la boutique n’est ni un lieu de prêt à porter encore moins un espace de couture vulgaire.
Diane KenfacK
Souveraineté numérique : Des pistes pour un schéma directeur stratégique
Décliné par des experts le 3 mars dernier, le package vise à sécuriser le cyberspace camerounais.
Photo de famille au terme de l’atelier Sous le double effet de l’accessibilité d’Internet offerte à de nouvelles populations et surtout de la globalisation des échanges, la cybercriminalité gangrène le monde. Au Cameroun tout comme ailleurs, le phénomène cybercriminel prend des proportions inquiétantes. À en croire l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC), les structures étatiques camerounaises ont perdu environ 3,7 milliards de FCFA à cause du skimming. En ce qui concerne l’usurpation de profiles Facebook et le cyber chantage, c’est plus de 200 cas qui ont été enregistrés en 2017. «La situation nécessite la mobilisation d’expertises transversales», a suggéré Mme Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel).
D’où la tenue d’un atelier sectoriel sur la cybersécurité au Cameroun. Organisés sous le thème: «cybersécurité et utilisation responsable des réseaux sociaux au Cameroun : à défi global, mobilisation globale», les travaux avaient un objectif multiple. «Déterminer le rôle de chaque structure dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité entreprises; évaluer les actions déjà engagées; définir un plan d’urgence pour la promotion de la cybersécurité et l’utilisation responsable des réseaux sociaux», a listé La Minpostel.
Vrais sujets
Pour cette dernière, le tout n’était pas de revisiter des questions classiques de l’économie, comme la fixation des prix en ligne, les 7 stratégies de différenciation entre les offres physiques et en ligne, la régulation des marchés ou l’effet de la publicité. Il fallait surtout aborder de nouvelles questions comme l’économie des plateformes, des big data, l’économie du savoir, la cybersécurité, la cybercriminalité. Pour les experts réunis le 3 mars 2022 à Yaoundé, ces questions appellent à la fois anticipation et adaptation face à ces nouveaux défis mais aussi de se préparer à des situations de crise. Prosper Djoursoubo Pagou (directeur de la veille sécuritaire de l’ANTIC) propose des actions de sensibilisation, d’investigation et de répression. «Pour le dernier volet, dit-il, nous comptons procéder à la fermeture systématique des faux comptes et des faux profils, mettre en place des infrastructures techniques pour l’homologation des terminaux afin d’identifier de manière unique les utilisateurs de services de communications électroniques; – inciter les fournisseurs d’Accès Internet à migrer du protocole IPv4 à IPv6 pour permettre l’attribution unique des ressources Internet aux terminaux sur le territoire national».Pierrette Annie Evina (directeur de la Sécurité des Réseaux et Systèmes d’Information au Minpostel) a suggéré l’intensification des campagnes médiatiques et la mise en place d’un partenariat entre le Minpostel et les ministères en charge de l’éducation pour la sensibilisation des jeunes à la cybersécurité dans le cadre des activités périscolaires. En prolongement, Thomas Marcellin Manyanye (Sous-directeur de la gestion des ressources techniques du service universel et de la sécurité électronique à l’ART) propose (entre autres) la mise en place d’une plateforme numérique centralisée pour l’identification des abonnés et des équipements terminaux des communications électroniques comprenant l’accès distant à la base de données centralisée qui interagit avec les bases de données de la DGSN et de la gendarmerie.
Au cours de l’exposé Hyacinthe Lyeb (Directeur des Systèmes d’Information et des réseaux IP à Camtel), il est recommandé par exemple de «rapatrier les contenus hébergés à l’extérieur».
Jean-René Meva’a Amougou
SND-30 : au scalpel du Camercap-PARC
La seconde édition de la note de veille économique et stratégique du Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun (CAMERCAP-PARC) est disponible depuis le 7 mars 2022. «Outils et supports de mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND-30), Où en est-on 02 après ? », c’est le titre. Le document propose les attentes, les facteurs de satisfaction et d’insatisfaction de la politique gouvernementale en matière de développement économique et social. Selon le Camercap-PARC), le besoin est de donner du sens aux contenus du SND-30 en les mettant au service d’une vision et d’une stratégie. « Après les résultats mitigés du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE 2010-2019), la SND30 a élaboré deux scénarii dont un dit de référence, et l’autre dit de Vision. Et comme son nom l’indique, c’est ce second scénario qui propose le sentier vers le graal, le statut de pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité. Pour ce faire, les autorités ont séquencé la décennie de mise en œuvre de la SND-30 en 3 phases jusqu’en 2030. Ce phasage se présente comme suit : phase 1 : 2020-2022; phase 2 : 2023-2025; phase 3 : 2026-2029 (2030). Rendus à mars 2022, nous sommes fatalement aux portes de l’échéance de 36 mois, et largement au-delà de la moitié de la première phase. Il n’est donc pas question pour nous de faire une évaluation à mi-parcours, mais une évaluation anticipée des attentes aux termes de la période 2020-2022, afin que ce qui peut l’être, soit sauf au 31 décembre 2022 », écrit le Camercap-PARC.
Face à la déferlante d’évaluation du SND-30, le Camercap-PARC dit éviter des approches normées et déconnectées de la réalité. «La présente note a donc pour objectif de sonner la clochette pour éviter toute tentation à l’attentisme basée sur une impression erronée que nous avons le temps jusqu’en 2029 alors que ce temps joue contre nous. Chaque étape et chaque escalier doit être validé conforme au schéma esquissé dans le temps et selon la qualité requise pour soutenir la marche jusqu’aux résultats en 2030, et 2035 au final. Elle voudrait particulièrement se pencher spécifiquement sur 03 axes qui sont présentés comme des impératifs par la SND30 et qui constituent (à notre humble avis) des déclencheurs d’actions structurantes ou structurelle, et des multiplicateurs positifs. Il s’agit de : • L’axe 1 sur la transformation structurelle qui repose sur le Plan directeur d’industrialisation (PDI), nouveau; • l’axe 2 sur le développement du capital humain qui repose sur le plan STEM (ScienceTechnologie-Engeneering-Mathematics) et l’axe 3 sur la gouvernance économique qui propose la création d’une unité de veille stratégique et d’intelligence économique. Lire l’intégralité du document.
8 mars 2022 : le clin d’œil du Pr Daniel Ona Ondo aux femmes de la sous-région
Le président de la Commission de la Cemac salue dans un mot de circonstance repris ici in extenso, le dynamisme de cette tranche de la population communautaire. Le dirigeant communautaire la présente, entre autres, comme la cheville ouvrière de l’économie sous-régionale.
Mesdames et messieurs,
En ce 8 mars 2022 où le monde entier s’active à célébrer la Journée Internationale de la Femme, nous ne saurions rester en marge d’un si grand évènement.
Depuis son institutionnalisation en 1977 par les Nations Unies, la Journée Internationale de la Femme a mis en exergue les injustices criantes de surcroit de plus en plus nombreuses contre lesquelles les peuples du monde décident fort heureusement d’y faire face, les Etats membres de la Cemac y compris.
Voici bientôt cinq ans que j’ai le privilège d’officier à la tête de la Commission de la Cemac, nommé par leurs Excellences les Chefs d’Etats de la Communauté. Aussi permettez-moi de vous présenter brièvement la situation socioéconomique de notre sous-région.
Le contexte de la chute du prix du baril du pétrole, principale ressource de la majorité des pays membres de notre Communauté, a imposé à nos économies une crise sans précèdent. Cette situation s’est aggravée par la pandémie de la Covid-19 dont vous connaissez les conséquences. Notamment la fermeture des frontières, lorsqu’on sait que des millions de familles tirent leur pain quotidien des échanges entre les Etats. Dans le même ordre d ‘idée, les restrictions sanitaires imposés à nos économies ont fragilisé le secteur informel, principalement tenu par les femmes.
Dans tous les pays de la Cemac, les femmes sont sur tous les fronts. Je peux affirmer sans risque de me tromper que, ce sont les femmes qui sont les chevilles ouvrières de notre économie Communautaire. Que seraient nos familles si les femmes n’étaient pas là ? Aux cotés des hommes, sans relâche, pour apporter leur précieuse contribution à la construction d’une société meilleure.
Président de la Commission de la Cemac, j’ai visité tous les Etats membres de la Communauté. Le constat est le même partout. Les dirigeants en sont parfaitement conscients et attachent du prix à la pleine implication des femmes dans toutes nos initiatives et projets.
Nous en voulons pour preuve, la place primordiale qu’occupent les femmes dans nos Institutions et notre gouvernement Communautaire. Tenez : la vice-présidence est occupée par une femme, dont la bravoure, et l’engagement ne sont plus à démontrer dans l’accomplissement de l’intégration sous régionale. De plus, sur les six Représentants-Pays de la Cemac, trois sont des femmes. Et j’avoue que je suis fier de cette parité qui insuffle une dynamique nouvelle et porteuse de créativité, d’ingéniosité, dans l ‘administration de nos Institutions.
Nous faisons donc confiance aux femmes et comptons sur nos mères, nos épouses, nos sœurs, nos filles pour la prospérité de notre Communauté que nous savons riche et diversifiée.
Pour ce faire, j’attire l’attention de chacun de vous sur les violences que subissent les femmes. Rien ne peut plus justifier de tels faits. Aussi j’en appelle au sens de responsabilité de tout homme digne de ce nom. Tout traitement qui affecte l’intégrité physique ou morale de la femme est inadmissible. La femme a des droits qu’il est impératif de respecter et de faire respecter.
Mesdames et messieurs,
Le thème de la Journée Internationale des droits de la Femme, édition 2022, à savoir : « L’égalité des sexes aujourd’hui pour un avenir durable » rime non seulement avec l’élimination de toutes formes de violences et de discrimination à l’égard de la femme, mais aussi avec l’exaltation de la parité homme-femme pour la construction d’une société plus juste.
Arrêtons de nous taire face aux violences faites aux femmes. Ces violences portent gravement atteinte au développement. C’est d’ailleurs pour cette raison que les États membres de la Cemac se mobilisent contre les groupes extrémistes qui instrumentalisent les femmes notamment celles repérées pour leur vulnérabilité socio-économique.
L’essentiel de nos projets de développement communautaires ont pour centre d’intérêt les femmes et les jeunes. Dans le Programme économique régional (PER) nous consacrons d’énormes efforts dans l’investissement sur le capital humain et sur l’approfondissement du marché commun à travers les échanges intracommunautaires. Ces deux aspects importants de notre feuille de route placent la femme au centre de nos politiques publiques et notre vision pour l’avenir.
Pour ma part, je reste convaincu que rien de beau et de durable ne peut se construire sans les femmes. C’est pourquoi nous devons célébrer la femme non seulement le 8 mars mais tous les jours. Sachons lui témoigner notre reconnaissance, et notre amour.
Femmes de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, vous êtes les principales actrices du raffermissement des solidarités géographique et humaine des peuples et des Etats-membres à l’origine de la Création de la Cemac.
Bonne célébration de la femme de la Journée internationale de la femme, édition 2022.
Pr Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la Cemac
Cemac : la Commission finalement en quête de 75,15 milliards FCFA de budget
Le Pr Daniel Ona Ondo l’a fait savoir lors de la conférence des présidents du Parlement communautaire le 4 mars dernier. La baisse de 15,77% par rapport au précédent budget fait suite aux ajustements prescrits par le Conseil des ministres de l’UEAC.
Avec la présentation du budget faite le 4 mars dernier par le président de la Commission de la Cemac, on est désormais fixé sur le volume de l’enveloppe budgétaire de la Communauté pour l’exercice 2022. Le Pr Daniel Ona Ondo a en effet annoncé au cours de la Conférence des présidents du Parlement communautaire que «les prévisions budgétaires ont été arrêtées en ressources et en charges à la somme de 75 152 981 144 FCFA contre 89 224 324 973 FCFA en 2021. Soit une baisse de 14 071 343 829 en valeur absolue et 15,77% en valeur relative».
La baisse fait suite aux arbitrages opérés par le Conseil des ministres de l’UEAC réuni en session extraordinaire le 28 février dernier. Ces arbitrages ont notamment induit pour la Commission de la Cemac, de revoir «les principales hypothèses qui sous-tendent les prévisions budgétaires inscrites dans le projet de budget». Avec comme principale conséquence la prise en compte par l’institution sous-régionale, «du renforcement du recouvrement de la Taxe communautaire d’Intégration (TCI), principale source de financement de la Communauté; de la mobilisation plus accrue des financements extérieurs; et de l’amélioration du recouvrement des recettes propres par la mise en place de nouveaux mécanismes de financement notamment pour les Ecoles de formation», précise le dirigeant communautaire.
Dans le même temps, tous des organismes sous-régionaux sont appelés dans un effort collectif, à procéder à «la réduction significative des charges de fonctionnement, notamment les frais et transports pour missions; et à l’encadrement des charges sociales, notamment les avantages sociaux en les circonscrivant dans des limites acceptables», laisse encore entendre le Pr Daniel Ona Ondo.
Ainsi, «les prévisions en matière des charges sont en baisse, car elles intègrent les réductions effectuées sur les charges de fonctionnement des institutions Communautaires». Le président de la Commission de la Cemac indique aussi qu’en matière de ressources, «les prévisions de financement par la TCI sont estimées à 45 376 025 000 FCFA dont 9 500 000 000 FCFA au titre des arriérés. Les prévisions de TCI courante à recouvrer en 2022 sont donc estimées à 35 876 025 000 FCFA en dépit de son potentiel évalué à 97,31 milliards de FCFA sur la base du volume attendu des importations dans la zone Cemac».
Théodore Ayissi Ayissi
Cemac : l’état de la Communauté en 2021
Le président de la Commission de la Cemac a présenté ce 7 mars 2021 par visioconférence au Parlement communautaire, le Rapport général annuel 2021. Le Pr Daniel Ona Ondo a éclairé la lanterne des députés sur le fonctionnement et l’évolution de la Cemac au cours de l’exercice achevé. L’impact de la Covid-19, le contexte sociopolitique de la sous-région; et la situation macroéconomique ont occupé une place de choix dans son discours. La Conférence des chefs d’État et les différentes sessions du Conseil des ministres de l’UEAC étaient également en vedette. En termes d’impulsion, elles ont permis à la Communauté et aux institutions communautaires d’avancer sur plusieurs dossiers d’importance. À l’instar des projets intégrateurs, des finances publiques, du climat des affaires, de la libre circulation, de l’aménagement du territoire ou de la sécurité des transports. Mais des évolutions ont aussi été enregistrées dans le domaine des télécommunications, de l’agriculture, de l’énergie, etc. La Cemac continuera cependant à faire face en 2022 à plusieurs enjeux. Ils portent notamment sur le financement des charges de la Communauté et précisément sur la problématique, une fois encore rappelée aux députés, de la rétention de la Taxe communautaire d’intégration (TCI). Voici en intégralité telle qu’elle a été présentée par le président de la Commission de la Cemac, l’état de la Communauté en 2021.
Très Honorable Président du Parlement Communautaire ;
- Honorables Députés, membres du Parlement Communautaire ;
- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais, tout d’abord, renouveler à toutes et à tous mes vœux de santé, paix et prospérité pour l’année 2022, avant d’exprimer mon plaisir de prendre la parole devant cette auguste assemblée, pour présenter le bilan des actions de la Communauté au titre de l’année 2021.
Je me réjouis du respect de cette tradition, qui consacre la présentation du Rapport général sur le fonctionnement et l’évolution de la Communauté au Parlement Communautaire, conformément aux dispositions des articles 35 du Traité Révisé de la CEMAC, 83 de la Convention régissant l’Union Économique de l’Afrique Centrale (UEAC) et 16 de la Convention régissant le Parlement Communautaire.
Avant tout, qu’il me soit permis, à cet instant solennel, d’exprimer la déférente gratitude de la CEMAC à leurs Excellences Messieurs les Chefs d’État des pays membres de la Communauté pour leur très haute et constante sollicitude vis à vis de notre Organisation sous-régionale.
Plus particulièrement, je voudrais saluer très respectueusement Son Excellence Monsieur Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’État de la CEMAC et lui témoigner notre profonde reconnaissance pour son soutien constant, ainsi que pour ses orientations avisées dans l’exercice de notre mission à la CEMAC.
A Son Excellence Monsieur OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la République de Guinée Equatoriale, Chef de l’État, je voudrais exprimer le sentiment de reconnaissance de la CEMAC pour tous les sacrifices consentis en faveur de l’intégration en zone CEMAC, sacrifices ressentis notamment dans tout l’appui apporté au Parlement Communautaire ainsi qu’à la Commission et à l’Ecole Inter-Etats des Douanes, depuis leur installation à Malabo et à Djibloho.
Je voudrais également exprimer mes sincères remerciements aux membres du Parlement Communautaire et à son Président, le très Honorable Hilarion ETONG, pour la constante attention accordée aux actions conduites par la Commission et par les autres Institutions, Organes, Institutions Spécialisées et Agences d’Exécution de la Communauté.
Permettez-moi, par ailleurs, de formuler à l’adresse du tout nouveau Secrétaire Général de notre Parlement Communautaire, Monsieur TONGOU-KAMBI Alain de Gervais Léopold, les chaleureuses félicitations de la CEMAC auxquelles je joins les miennes propres, avant de l’assurer du soutien de l’ensemble des institutions de notre Organisation. Je salue aussi, en nos noms à tous, l’action du Secrétaire Général sortant, Monsieur ETOUNG ABENA Parfait, pendant sept (7) ans, depuis juin 2015, tant pour le Parlement que pour la Communauté dans son ensemble.
- Très Honorable Président du Parlement Communautaire,
- Honorables Députés,
Avant de vous décliner la substance du Rapport général sur le fonctionnement et l’évolution de la Communauté en 2021, il me plait de rappeler que, sous la haute impulsion des Instances Supérieures, le fonctionnement de la CEMAC repose sur la dynamique des cinq institutions qui la composent, à savoir : les deux Institutions dites d’action, l’Union Économique de l’Afrique Centrale (UEAC) et l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) d’une part, et les trois Institutions à vocation de contrôle, que sont le Parlement Communautaire dont vous assumez la charge, la Cour de Justice Communautaire et la Cour des Comptes Communautaire.
C’est pourquoi, avec votre permission, je me propose d’effectuer d’abord une brève présentation de l’environnement dans lequel se sont déployées les activités de la Communauté en 2021 d’une part, et d’autre part les principales orientations tracées par les Instances Supérieures que sont la Conférence des Chefs d’État, le Conseil des Ministres de l’UEAC et le Comité Ministériel de l’UMAC. Je présenterai, par la suite et dans leurs grandes lignes, les actions majeures qui ont été conduites au cours de l’année 2021 par les différentes institutions que je venais de citer ainsi que leurs Institutions Spécialisées et Agences d’Exécution.
- Très Honorable Président du Parlement Communautaire,
- Honorables Députés,
Comme vous le savez, l’année 2021 a été marquée, comme en 2020 du reste, par plusieurs facteurs qui ont impacté le fonctionnement de la Communauté.
Disant cela, je pense d’abord à la propagation, à l’échelle mondiale, de la maladie à Coronavirus communément appelée COVID-19. Elle n’a pas épargné la CEMAC. Cette pandémie continue d’avoir des répercussions sanitaires, économiques et financières sans précédent à l’échelle mondiale. Tous les secteurs de l’activité économique ont connu un ralentissement dans tous les pays. Les secteurs du transport, de l’hôtellerie et de la restauration sont les plus affectés, en raison, principalement, des mesures de restriction des déplacements et de fermeture des frontières prises par les États, pour limiter la propagation du virus.
C’est dire que le contexte sanitaire a été socialement désastreux, avec des répercussions d’une ampleur sans précédent sur les institutions, sur les services publics de base et sur le niveau de vie des populations.
En 2021, la pandémie de Covid-19 a continué d’avoir un impact sur notre zone, bien que la situation s’améliore progressivement, grâce à une combinaison de programmes de vaccination et de prévention mis en œuvre par les Gouvernements de la sous-région.
Fort heureusement, l’Afrique centrale reste à ce jour la sous-région du continent africain où le nombre d’infections et de décès dus au Covid-19 est le plus faible.
Je pense, également, à l’environnement sociopolitique. Il apparait, année après année, difficile d’aborder le contexte sociopolitique dans la CEMAC en occultant les enjeux sécuritaires préoccupants dans la sous-région, tant la problématique est d’actualité et ne semble se résoudre. La disparition brutale, le 20 avril 2021, du Maréchal du Tchad, Président de la République, Chef de l’État, Idriss DÉBY ITNO, ainsi que les menaces persistantes que font peser les groupes armés internes et transfrontières dans la sous-région, donnent la mesure de la fragilité du contexte sécuritaire en Afrique Centrale.
Je pense, enfin, à la situation macroéconomique de la CEMAC. Pour l’année 2021, les dernières estimations tablent sur : (i) un taux de croissance du PIB réel de +1,9 % contre – 1,7 % en 2020, porté principalement par un rebond de la croissance non pétrolière, (ii) un relâchement des pressions inflationnistes à 1,7 % en 2021, contre 2,6 % un an plus tôt, (iii) un maintien du déficit du solde budgétaire base engagements, dons compris, à 2,0 % du PIB en 2021, et un recul du solde du compte courant à -3,0 % du PIB en 2021, contre – 4,3 % du PIB en 2020.
- Très Honorable Président du Parlement Communautaire,
- Honorables Députés,
C’est dans le contexte ainsi sommairement décrit que les institutions de la CEMAC ont conduit les chantiers d’intégration, conformément à leurs mandats, aux priorités de la Communauté ainsi qu’aux décisions des Instances Supérieures.
Malgré les écueils qu’impose un tel contexte, notre processus d’intégration économique a connu des avancées en 2021 dans la plupart des domaines. Je commencerai par les activités de grande importance déployées par les Instances Supérieures.
La Conférence des Chefs d’État, réunie en session extraordinaire le 18 Août 2021 par visioconférence, a évalué la situation macroéconomique de la Communauté et adopté des mesures de redressement appropriées pour renforcer la résilience des économies de la sous-région et accélérer leur transformation structurelle, en vue d’une croissance soutenue, durable, inclusive et créatrice d’emplois. Outre les mesures structurelles adoptées, la Conférence a soutenu et encouragé toutes les initiatives internes et externes visant à restaurer un cadre de paix, de stabilité, de sécurité et de santé favorable à l’émergence de la CEMAC. La Conférence a, par ailleurs, réaffirmé sa volonté résolue de poursuivre les efforts déployés depuis 2016, dans le cadre d’un deuxième cycle de programmes économiques et financiers soutenus par le FMI et tous les autres Partenaires Techniques et Financiers, orientés vers les objectifs de croissance forte, verte, résiliente et inclusive, en créant plus de richesses et d’emplois.
S’agissant du Conseil des Ministres, deux sessions ont été organisées au cours de l’année 2021. Une session extraordinaire, réunie le 10 août 2021, dédiée à la préparation des affaires inscrites au projet d’ordre du jour de la Conférence extraordinaire des Chefs d’Etat, et la 37ème Session ordinaire tenue le 8 décembre 2021 par visioconférence et consacrée à l’examen des dossiers budgétaires, examen finalement différé pour une Session extraordinaire tenue le 28 février 2022. Plusieurs normes communautaires ont cependant été adoptées lors de ladite 37ème Session, se rapportant à la mise en place de l’Observatoire du Climat des Affaires en zone CEMAC, au Programme Triennal de Convergence 2021 — 2023 du Tchad, à l’Institution de la Réunion annuelle des Experts en gestion de la dette publique de la CEMA, aux affaires sportives, à I’Enseignement supérieur, la recherche et la formation professionnelle, et à la consolidation du marché commun.
En ce qui concerne le Comité Ministériel de l’UMAC, deux Règlements ont été adoptés. Ils portent, l’un sur les modalités de mise en œuvre de certaines dispositions de la réglementation des changes par les entreprises extractives résidentes et, l’autre, sur l’insaisissabilité des comptes en devises dans la CEMAC des entreprises extractives.
- Très Honorable Président du Parlement Communautaire,
- Honorables Députés,
Au titre de l’Union Economique de l’Afrique Centrale (UEAC), les principales réalisations entreprises en 2021 ont porté sur deux principaux piliers : (i) le renforcement des politiques communes à travers la consolidation de la politique économique générale et (ii) la poursuite de la mise en œuvre des politiques sectorielles.
Relativement au premier pilier, à savoir les politiques communes, le Document-Cadre du Programme des Réformes Économiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC) a été révisé et adopté le 15 avril 2021, afin de prendre en compte le contexte de la pandémie de la COVID-19 et les préoccupations actuelles. Ce document, tout en renforçant les actions en cours de réalisation, conformément aux résolutions de la Conférence des Chefs d’État de l’Afrique Centrale en décembre 2016 à Yaoundé, intègre également les questions relatives au nouveau cadre stratégique des accords de deuxième génération des pays de la CEMAC avec le FMI et au Plan Communautaire de Relance Économique post-COVID-19 des pays de la CEMAC.
La surveillance multilatérale a mis l’accent sur la situation économique et financière ainsi que sur les perspectives à moyen terme. L’état de conformité aux critères de convergence s’est dégradé en 2021, en relation principalement avec la poursuite de la mise en œuvre des mesures exceptionnelles budgétaires, monétaires et prudentielles prises pour faire face à la crise engendrée par la pandémie de la Covid-19. Dans ce cadre, la Communauté a observé en 2021 deux critères de convergence sur quatre, ceux afférents à l’inflation et à l’endettement.
La dynamique de modernisation du cadre de gestion des finances publiques est suffisamment engagée et des progrès significatifs, notamment sur les volets de la transposition, de la transparence dans la gestion des finances publiques ainsi que de la réforme budgétaire, ont été enregistrés malgré la grande diversité des contextes des pays de la CEMAC. Le suivi et l’évaluation des réformes ont été réalisés, les appuis techniques et le renforcement des capacités poursuivis.
L’observatoire du climat des affaires en Afrique Centrale a vu sa mise en œuvre se matérialiser, en décembre 2021, par l’adoption d’une Directive du Conseil des Ministres portant mise en place de l’Observatoire, après la formation des points focaux nationaux sur la prise en main de l’outil conçu, suivie de leur installation par la Commission en septembre 2021.
Pour l’édification du marché commun, un des chantiers majeurs de la Communauté, la Commission a poursuivi la consolidation de l’Union douanière. Plusieurs textes ont été adoptés à cet effet par le Conseil des Ministres en 2021. Il s’agit, notamment, (i) du Règlement portant adoption du tarif extérieur commun (TEC) de la CEMAC selon la version 2022 du système harmonisé de la désignation et de la codification des marchandises, (ii) du Règlement portant création, organisation et fonctionnement d’un sous-comité technique douanier de la CEMAC auprès du Comité Régional de facilitation des Échanges en Afrique Centrale, ou (iii)du Règlement portant création, organisation et fonctionnement de l’observatoire de l’application de la législation douanière et fiscale de la CEMAC.
Un accent a aussi été mis sur la facilitation des échanges, la promotion et le développement du commerce, en particulier des services. Plusieurs textes y afférents, une dizaine, ont été adoptés par le Conseil des Ministres à cet effet lors de sa 37ème session tenue en décembre 2021. De même, pour renforcer la libre circulation des personnes, des biens, des services et du droit d’établissement, la Commission a apporté des appuis techniques à l’application des textes communautaires et à l’élaboration du passeport CEMAC à un État membre, la République Gabonaise. Elle a aussi poursuivi ses actions d’identification des barrières non tarifaires, de plaidoyer et de sensibilisation des principaux acteurs, en relation avec le Secrétariat Permanent du Comité des Chefs de Police d’Afrique Centrale (CCPAC). Par ailleurs, en ce qui concerne la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAf), la Commission a organisé, en mai 2021, la réunion régionale des experts du commerce des Etats membres de la CEMAC, en vue de l’élaboration de la liste commune des engagements spécifiques sur le commerce des services.
- Très Honorable Président du Parlement Communautaire,
- Honorables Députés,
Je voudrais maintenant aborder le deuxième pilier des activités conduites au niveau de l’UEAC, en l’occurrence les politiques sectorielles, pour indiquer qu’en ce qui concerne l’Enseignement supérieur, la Recherche et la Formation professionnelle, quatre (4) textes ont été adoptés par la 37ème session ordinaire du Conseil des Ministres. Il s’agit (i) du Règlement portant création d’un label et d’une accréditation dénommés « Accréditation Label CEMAC de l’Excellence », en abrégé « ALCE » au sein de l’espace CEMAC de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Formation professionnelle, (ii) du Règlement portant adoption du supplément au diplôme dans l’espace CEMAC de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Formation professionnelle, (iii) du Règlement portant adoption de l’accord-cadre sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles, et (iv) de la Décision portant création, organisation et fonctionnement de la cellule communautaire Assurance Qualité dans l’espace CEMAC de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Formation professionnelle. Par ailleurs, en dépit d’une conjoncture difficile consécutive à l’insuffisance des ressources financières, les différentes Écoles de formation relevant de la catégorie des Institutions Spécialisées de l’UEAC ont chacune concouru à l’œuvre de formation. Dans ce cadre, l’ISTA, l’ISSEA, l’EIED, l’IEF, l’EHT et le CIESPAC ont exécuté leurs programmes académiques de l’année 2021.
Dans le domaine de la santé et de la protection sociale, en relation avec l’Organisation de Coordination pour la lutte contre les Endémies en Afrique Centrale (OCEAC), les activités conduites en 2021 ont porté sur des réponses aux urgences de la crise épidémiologique de la COVID-19, notamment en milieu transfrontalier, la lutte contre le VIH/SIDA, les maladies non transmissibles, le paludisme, les maladies tropicales négligées, et l’harmonisation des politiques pharmaceutiques nationales.
Concernant l’aménagement du territoire, et singulièrement dans le cadre de la mise en œuvre de l’approche territoriale pour impulser un développement inclusif et stimuler la croissance dans l’espace communautaire, l’étude de l’aménagement territorial des Zones des Trois Frontières entre le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Cameroun se poursuit.
S’agissant des infrastructures, les réalisations de l’année 2021 s’inscrivent principalement dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Actions Communautaires des Infrastructures et du Transport Routier (PACITR). Elles portent, entre autres, sur la préservation des infrastructures routières, la coordination de la mise en œuvre des programmes routiers régionaux, la réalisation des études techniques routières sur les corridors jugés prioritaires, la construction des Ports Secs en vue d’améliorer la compétitivité logistique et de réduire les temps de transit des marchandises, la construction d’un Port Fluvial assorti d’une Plateforme douanière à Moungoumba, en République Centrafricaine.
Pour ce qui est de la Facilitation des Transports et de Transit, en 2021, la Commission a entrepris plusieurs opérations de contractualisation des études, notamment pour la construction des infrastructures routières en Centrafrique, des études relatives à la construction du port sec de Nguéli au Tchad, des études pour le Poste Frontière entre le Cameroun et le Tchad, des études relatives au Programme de Développement Intégré de la Zone des Trois Frontières et au projet de construction du port sec communautaire d’Ebibeyin, en Guinée Équatoriale.
Au sujet de la sécurité et la sûreté de l’aviation civile, l’année 2021 a été marquée par l’adoption du Règlement portant modification de la date d’applicabilité du Règlement N°29/19/-UEAC-ASSA-AC-CM du 18 décembre 2019 fixant les règles communes dans le domaine de l’aviation civile et réorganisant l’Agence de Supervision de la Sécurité Aérienne en Afrique Centrale (ASSA-AC).
Dans le secteur des télécommunications, la Commission poursuit l’application du Règlement portant mise en place d’un réseau unique de téléphonie de la CEMAC. Des protocoles d’Accords bilatéraux entre les régulateurs des télécommunications électroniques en zone CEMAC ont été signés en 2021, à l’initiative de la Commission.
Pour l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’aquaculture, en 2021, les efforts ont été poursuivis en matière de la mise en œuvre des différents programmes y afférents. La Commission de la CEMAC, la Commission Économique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques (CEBEVIRHA), le Comité des Pesticides d’Afrique Centrale (CPAC), le Pôle Régional de Recherche Appliquée au Développement des Systèmes Agricoles d’Afrique Centrale (PRASAC) et la Commission Internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha (CICOS) ont consolidé les acquis sur, entre autres, la gestion des maladies animales, l’application des biotechnologies et méthodologies dans le secteur semencier, l’usage conséquent de pesticides de qualité.
Dans le domaine de l’énergie, la Commission, en concertation avec le Pool Énergétique de l’Afrique Centrale (PEAC), a accéléré la mise en œuvre du premier segment du projet d’interconnexion électrique entre le Gabon et la Guinée Équatoriale, notamment le raccordement de la ligne moyenne tension de 20 KV entre Ebbebeyin et Bitam. Les études de faisabilité de l’approvisionnement en énergie électrique dans le réseau interconnecté Nord du Gabon à partir des sources d’énergie électrique de la Guinée Équatoriale, objet du second segment du projet, sont en cours.
En matière d’environnement et de gestion durable des ressources naturelles, les institutions communautaires concernées ont conduit des activités, en appui aux actions entreprises par les administrations nationales, pour la protection environnementale. Dans ce cadre, le PRASAC a entamé, courant 2021, le processus de la mise en place d’un projet sur l’amélioration de la résilience et de l’adaptation face aux changements climatiques en Afrique Centrale. Par ailleurs, la CICOS a poursuivi, en 2021, ses activités sur le Régime Fluvial Uniforme, en particulier la promotion de la navigation intérieure et la gestion intégrée des ressources en eau.
Quant au secteur de l’industrie, la Commission a apporté des appuis aux Etats membres pour la promotion et l’amélioration de la gouvernance du sous-secteur forestier. A l’initiative de la Commission, en effet, le Conseil des Ministres a adopté quatre textes majeurs lors de sa 37ème session ordinaire de décembre 2021. Il s’agit (i) du Règlement portant Organisation et Fonctionnement du Comité Régional d’Industrialisation Durable de la Filière Bois dans le Bassin du Congo (CRIB), (ii) du Règlement portant développement des plantations forestières, (iii) de la Décision portant Création du Comité Régional d’Industrialisation Durable de la Filière Bois dans le Bassin du Congo (CRIB), (iv) de la Décision portant création des Zones Economiques Spéciales pour la transformation du bois dans les pays du Bassin du Congo.
En matière de tourisme, la Commission, pour contribuer à rendre la destination CEMAC attractive aux touristes, a impulsé une réflexion sur une nouvelle approche de promotion et de résilience du secteur. Elle a, à cet effet, entrepris des travaux d’harmonisation des systèmes nationaux de classification hôtelière des pays de la CEMAC et procédé à la formation des membres de la Commission Permanente du Tourisme de la CEMAC au montage et à la gouvernance des projets touristiques.
Dans le domaine du sport et de la culture, trois (3) nouvelles décisions communautaires ont été adoptées par la 37ème session du Conseil des Ministres de l’UEAC : (i) Décision fixant l’agenda sportif prioritaire de la Commission de la CEMAC, (ii) Décision portant institutionnalisation des Jeux Sportifs CEMAC, (iii) Décision créant un Organe sous régional de mobilisation de ressources pour le financement des activités sportives et culturelles de la CEMAC.
- Très Honorable Président du Parlement Communautaire,
- Honorables Députés,
Vous me permettrez à présent d’évoquer brièvement la situation de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC).
Comme vous le savez, l’objectif final de la politique monétaire de la CEMAC tel qu’il ressort des statuts de l’Institut d’émission, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), est la stabilité monétaire. Pour atteindre cet objectif, la BEAC a adopté une démarche basée sur trois principaux axes : (i) l’analyse économique, (ii) l’analyse monétaire et financière et (iii) l’analyse des réserves de change.
Au titre de l’analyse économique, l’évolution récente montre qu’au troisième trimestre 2021, l’Indicateur Composite des Activités Économiques (ICAE) de la CEMAC s’est inscrit en hausse de 6,4 % en glissement annuel, contre -2,5 % un an auparavant. En glissement trimestriel, l’ICAE a maintenu une dynamique favorable reflétée par une nouvelle hausse de 0,7 % au troisième trimestre 2021, après +0,9 % un trimestre plus tôt.
Pour ce qui est de l’analyse monétaire et financière, entre juin 2020 et juin 2021, l’activité du système bancaire de la CEMAC a été marquée par une progression de l’excédent de trésorerie de 9,7 % pour se situer à 4 731,6 milliards. Du 30 septembre 2021 au 31 décembre 2021, le total bilan des banques de la CEMAC enregistre un taux de croissance significatif de 10 %, soit +1 712 milliards de FCFA, comparativement à la situation qui prévalait un an auparavant sur la même période où ce taux de croissance s’établissait à 4 %, soit +653 milliards de FCFA.
Quant à l’analyse des réserves de change, les prévisions révisées au mois de novembre 2021 montrent que les réserves de change passeraient à 4 988,2 milliards en décembre 2021 et le taux de couverture extérieure de la monnaie à 68,4 % contre 67,1 % en novembre 2021 et 63,6 % en décembre 2020, dans l’hypothèse de l’utilisation d’une partie (53,3 %) par les États des 809 milliards FCFA des allocations de DTS du 23 août 2021.
Je voudrais cependant préciser que le niveau des réserves en mois d’importations de biens et services reviendrait à 3,72 en 2021, y compris l’allocation des DTS, contre 3,82 en 2020, en relation avec la hausse projetée des importations des biens et services de 16,6 % en 2021 après -19,3 % en 2020.
Ainsi, à la lumière des analyses ci-dessus, la situation de la sous-région, à moyen terme, devrait se redresser progressivement sans risque pour la stabilité monétaire.
Par ailleurs, vous me permettrez d’ajouter deux points sur ce domaine.
D’abord, dire que le processus de fusion des marchés financiers de la CEMAC se poursuit et, en 2021, s’articule autour de deux dimensions essentielles, à savoir : (i) l’approfondissement du marché des valeurs du Trésor et (ii) l’opérationnalisation des structures du marché financier unifié de la CEMAC, afin d’assurer le développement de ce nouveau marché.
Ensuite, dire que tout au long de l’année 2021, le Groupe d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique Centrale (GABAC) a poursuivi son action de coordination de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en Afrique Centrale à travers, entre autres, les évaluations mutuelles, les exercices de typologies, l’appui aux États membres.
- Très Honorable Président du Parlement Communautaire,
- Honorables Députés,
Je voudrais, à ce stade de la présentation du Rapport général sur le fonctionnement et l’évolution de la Communauté de l’exercice 2021, aborder les activités dans les Organes de contrôle.
Le Parlement Communautaire a tenu deux sessions statutaires par visioconférence et pris une part active au processus décisionnel de la Communauté. Il a assuré la diplomatie parlementaire, déployé d’intenses activités rattachées à l’actualité politique dans la sous-région. Comme au cours des années antérieures, le Parlement Communautaire a apporté, tout au long de l’année 2021, la contribution des parlementaires à la réussite des chantiers communautaires pour les populations de la CEMAC dont, Très Honorable Président du Parlement Communautaire, Honorables Députés, vous êtes les dignes représentants.
La Cour de Justice, elle, a exercé tout au long de l’année 2021, sa triple fonction administrative, juridictionnelle et consultative. Par ailleurs, plusieurs Actes Additionnels ont été signés en vue de créer les conditions nécessaires au plein exercice des activités judiciaires la Cour. Il s’agit des Actes Additionnels relatifs (i) au statut du centre d’arbitrage de la Cour de Justice Communautaire, (ii) au règlement d’arbitrage de la Cour de Justice de la CEMAC, (iii) au règlement de procédure de la Cour de Justice Communautaire, (iv) au statut de la Cour de Justice Communautaire.
S’agissant de la Cour des Comptes, elle a, conformément à ses attributions, procédé à la vérification des comptes des institutions communautaires inscrites dans son programme d’actions de l’exercice 2021. Des Actes Additionnels propres à contribuer à l’opérationnalité de la Cour des Comptes ont été adoptés. Ils portent notamment sur les règles et procédures devant la Cour des Comptes Communautaire, sur le statut des membres et du personnel de la Cour des Comptes Communautaire.
- Très Honorable Président du Parlement Communautaire,
- Honorables Députés,
Le bilan des activités annuelles que je viens de présenter porte la marque de nos Instances Supérieures ainsi que de nos actions communes, c’est-à-dire les efforts conjugués de l’ensemble des institutions communautaires. Les avancées obtenues en 2021 sont denses et conformes aux textes fondateurs de notre Organisation commune. Nous pouvons valablement affirmer que la CEMAC dispose aujourd’hui d’outils, des mécanismes institutionnels, opérationnels et juridiques solides qui constituent le socle de développement de notre espace.
Nous devons maintenant travailler à conserver la trajectoire de la croissance retrouvée en 2021, à préserver, consolider et amplifier les acquis en même temps qu’il nous faut apporter des réponses adaptées et durables aux défis multiples et complexes de type nouveau qui se présentent à nous. Me viennent à l’esprit trois défis emblématiques à cet égard.
Le premier de ces défis demeure celui des menaces sécuritaires auxquelles certains États membres font aujourd’hui face et qui constitue un frein à l’approfondissement du processus d’intégration. Ces menaces sécuritaires n’épargnent personne. La disparition brutale et subite du Maréchal du Tchad en avril 2021, Chef d’Etat en fonction, S.E.M. Idriss DEBY ITNO, est là pour nous rappeler la gravité de la situation.
Je pense également au défi sanitaire lié à la pandémie de la COVID-19, apparue dans un contexte où l’effectivité de la libre circulation des personnes et des biens dans la Communauté fait l’objet d’une demande de plus en plus pressante des ressortissants de notre zone. J’ajoute ici la nécessité d’une accélération de la croissance économique, la promotion du genre et d’emploi décent des jeunes, parce que les femmes et les jeunes garantissent l’avenir de la CEMAC. Ce défi impose également la nécessité d’une accélération de la consolidation d’une culture d’appartenance à une même communauté entre les principaux acteurs de l’intégration régionale, en les mobilisant autour des thématiques d’intérêts régionaux ou communautaires.
Mais le défi de loin le plus crucial, le principal risque qui pèse sur les perspectives de la Communauté porte sur la rétention de ses ressources. D’année en année, et nous le savons tous, les performances de la Taxe Communautaire d’Intégration (TCI) ne dépassent guère 40% des recettes attendues, obérant la réalisation optimale des plans d’actions communautaires et engendrant d’importantes dettes sociales dont l’encours ne cesse de s’épaissir. La rétention de la TCI met à mal l’existence même des institutions communautaires.
Au regard des perspectives macroéconomiques de la Communauté, ces défis nouveaux doivent faire l’objet d’une attention particulière.
Certes, s’agissant de la rétention de la TCI, l’Article 52 du Traité Révisé dispose, je cite : « Si un État ne s’est pas acquitté de ses contributions un an après l’expiration du délai fixé par les règlements financiers, sauf cas de force majeure dûment constatée par le Conseil des Ministres, le Gouvernement de cet État est privé du droit de prendre part aux votes lors des assises des Institutions, Organes et Institutions Spécialisées de la Communauté.
Six (6) mois après la suspension du droit de vote, ledit Gouvernement est privé de prendre part aux activités de la Communauté et cesse de bénéficier des avantages prévus au titre du présent Traité et des Conventions de l’UEAC et de I’UMAC.
Ces diverses sanctions prennent fin de plein droit dès la régularisation totale de la situation de cet État », Fin de citation.
Mais, Très Honorable Président du Parlement Communautaire, Honorables Députés, je voudrais dire ici, que l’état d’esprit dans lequel nous œuvrons quotidiennement au service de notre Communauté rend parfaitement compte du comportement exemplaire qui doit être le nôtre en la matière. Ce comportement, je le qualifierais d’exigeant, d’indépendant, de solidaire.
C’est, en effet, bien d’exigence qu’il s’agit lorsqu’il faut prendre des sanctions contre un pays qui n’observe pas ses engagements communautaires. Et cette exigence engage la crédibilité même de notre Organisation. Tout comme, par exemple, l’indépendance que vous incarnez dans la conduite des missions d’information et de contacts ou d’observation électorale, auxquelles vous êtes légitimement et fréquemment associés.
En réalité, cette exigence, cette indépendance, si essentielles soient-elles, ne sauraient suffire, sous peine de réduire notre rôle à celui de « donneurs de leçons ». Et ce serait aller à l’encontre de l’esprit de solidarité qui est au cœur, au fondement de toutes nos actions, mieux, de l’existence même de notre Communauté. Ce serait priver la maturité institutionnelle, à laquelle nous sommes parvenus, d’une maturité humaine. Car les sanctions ne sont, finalement, que la manifestation douloureuse d’un échec et d’une carence, l’échec de la pédagogie, la carence de l’accompagnement de nos Etats membres, dont certains en crise, d’autres en sortie de crise.
Pour le recouvrement de la TCI donc, le Gouvernement que je préside a cru devoir procéder autrement que par des sanctions. Et c’est le lieu de vous exhorter, Très Honorable Président du Parlement Communautaire, Honorables Députés, à inscrire la prise en compte de la problématique de la rétention de la TCI, parmi les priorités de vos actions. Et ce, pour de multiples raisons.
D’abord, après la Commission Interparlementaire, vous avez progressivement accru et renforcé le rôle du Parlement, pour notre bénéfice à tous. La place qui vous est désormais reconnue est là pour en témoigner. Et je suis le premier à m’en féliciter.
Vous garantissez, ensuite, le fonctionnement démocratique de la CEMAC. Vous êtes le relais, le trait d’union, le trait de communion entre la Communauté, ses peuples et les Gouvernements des Etats membres.
La dernière raison, et non la moindre, qui consacre la place qui est désormais la vôtre au sein de nos instances, c’est que votre sphère d’influence s’étend bien au-delà de votre statut d’Organe législatif de la CEMAC.
En effet, vous nourrissez nos décisions à travers les Avis et recommandations que vous émettez. Vous alimentez notre réflexion. Et la liberté de ton, l’indépendance de parole qui sont les vôtres sont pour nous l’assurance d’une conscience en perpétuel éveil. Vous étayez nos actions dans ce combat commun au service de l’intégration, dans ce combat commun au service de la solidarité sous-régionale. Ce sont bien, en dernier ressort, ces convictions, ces valeurs partagées qui nous permettent de nous retrouver, de nous épauler, de nous compléter dans la réflexion comme dans l’action en faveur de la CEMAC.
Pour ces raisons, Très Honorable Président du Parlement Communautaire, Honorables Députés, pour toutes ces raisons, je suis fortement convaincu que vous disposez des instruments nécessaires pour appuyer efficacement la Commission dans sa mission de recouvrement de la TCI, autour d’un plan d’actions commun à convenir. C’est de tout cela que je voudrais vous remercier d’avance et m’empresser de vous féliciter dès aujourd’hui !
- Très Honorable Président du Parlement Communautaire,
- Honorables Députés, membres du Parlement Communautaire,
- Mesdames et Messieurs,
Tout en exprimant notre fierté légitime face aux résultats obtenus en 2021 que je viens de mentionner plus haut malgré les contraintes également relevées, nous devons cependant en être humbles et retenir que beaucoup reste encore à faire sur le chemin de l’intégration régionale.
C’est pourquoi, nous devons consolider les acquis et renforcer la solidarité entre les institutions communautaires, en vue de poursuivre la mission pour l’atteinte de l’ensemble des objectifs fixés dans le Traité Révisé de la CEMAC et les différentes Conventions subséquentes.
Pour terminer, je voudrais indiquer que comme par le passé, la démarche stratégique ayant animé la Commission et les autres Organes de la Communauté au cours de l’année 2021, était de mettre l’accent sur la visibilité des chantiers du processus d’intégration et leur appropriation par les populations.
Comme par le passé aussi, on retiendra de 2021, une plus grande synergie entre les différents Organes, Institutions, Institutions spécialisées et Agences d’exécution communautaires. C’est donc le lieu de rendre un vibrant hommage au Parlement Communautaire et à son Très Honorable Président, Monsieur Hilarion ETONG, pour sa parfaite collaboration avec la Commission.
Permettez-moi d’associer à cet hommage tous ceux qui contribuent résolument à faire de la CEMAC le porte étendard, le porte flambeau – devrais-je dire – de notre intégration : les éminentes Premières Présidentes de la Cour de Justice et de la Cour des Comptes Communautaires qui, de Madame Julienne ELENGA NGAPORO à Madame Rosario MBASOGO KUNG NGUIDANG brillamment réélues à leurs postes respectifs, œuvrent pour la promotion du droit communautaire, Monsieur ABBAS MAHAMAT TOLLI à qui j’exprime toute notre reconnaissance pour son engagement fervent dans l’action de notre Institut d’émission en matière de stabilité monétaire, le Secrétaire Général de la COBAC qu’était YERIMA HALILOU en 2021 et son successeur Monsieur Maurice Christian OUANZIN, le Président de la BDEAC, Monsieur Fortunato-OFA MBO NCHAMA, pour son concours au financement des projets intégrateurs, et puis le Président de la COSUMAF, Monsieur Nagoum YAMASSOUM qui donne tant pour la promotion de la culture boursière, la fusion et la consolidation des marchés financiers de la CEMAC. Dans la même veine, je souhaiterais féliciter très chaleureusement et adresser mes profonds encouragements à Mesdames Mahadié OUTHMAN ISSA et Judith ENAW, Messieurs Gervais MBATA, Marie Magloire DAMBEZET, Pelayo NDONG OWONO ABANG, Francial Giscard LIBENGUE, Thierry MAMADOU ASNGAR, Auguste ITOUA, François Alexandre KIAPO, Michel KOUA, Grégoire BANI, Pr. Pierre Marie TEBEU, Bemba BERAL, Pedro BAYEME AYINGONO, Manuel-NSO OBIANG ADA.
Je saisis également l’occasion pour renouveler la reconnaissance et les remerciements de l’ensemble de la Communauté à l’endroit de nos partenaires techniques et financiers, pour leur solidarité et pour le précieux soutien qu’ils apportent au processus d’intégration régionale.
Voilà, Très Honorable Président du Parlement Communautaire, Honorables Députés membres du Parlement Communautaire, Distingués invités, Mesdames et Messieurs, la communication, sans doute un peu longue, que la Commission de la CEMAC soumet à votre appréciation sur l’état de la Communauté en 2021.
Je vous remercie pour votre aimable attention.
Théodore Ayissi Ayissi avec la Commission de la Cemac
CEBEVIRHA : six mois pour sauver la production avicole de la Cemac
La Commission économique du bétail, de la viande et des ressources halieutiques (CEBEVIRHA) a ouvert un front contre l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP ou grippe aviaire) à l’Ouest au Cameroun.
Le secrétaire exécutif de la CEBEVIRHA et son adjoint reçus en audience par le Minepia, Dr Taïga L’initiative fait suite au déclenchement dans cette région réputée être le plus grand bassin de production avicole de la sous-région, d’une épidémie en février dernier. L’Agence d’exécution de la Cemac a alors décidé d’agir «promptement face à cette maladie qui a, une fois de plus, atteint le cœur de la production avicole de la Cemac, pour éviter sa propagation dans les zones indemnes du Cameroun et dans les autres États de la Cemac». Elle a élaboré un plan d’urgence approuvé ce 28 février 2022 à Yaoundé par le Conseil des ministres de l’UEAC. Il vise à «soutenir le Cameroun dans ses efforts de contrôle et d’éradication de la grippe aviaire et à mettre en place un dispositif de surveillance et d’alerte précoce dans l’ensemble des États de la Cemac», renseigne la CEBEVIRHA. Des sources précisent que le budget arrêté est de 655 340 000 FCFA.
À en croire l’Agence d’exécution, le plan d’urgence «devra être exécuté dans l’immédiat, au cours des six prochains mois, de mars à août 2022». Aussi, «dès le lendemain du Conseil des ministres, le ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales, Docteur Taïga, et le président du Comité de gestion du Fonds de développement de la Communauté (Fodec), Charles Assamba Ongodo, ont chacun reçu le secrétaire exécutif, Pedro Bayeme Bayeme Ayingono, et le secrétaire exécutif adjoint, Bernard Boutsika Ngavet». Ces responsables ont convenu ensemble de la mobilisation de moyens visant à accélérer sa mise en œuvre. Ceci implique notamment «l’abattage sanitaire de centaines de milliers de volailles et le suivi des populations à risque», rapporte une note d’information.
La CEBEVIRHA entend dès lors jouer sur plusieurs tableaux. À savoir limiter les effets de l’épidémie, mais aussi «poursuivre ce soutien avec un appui au développement des chaînes de valeur avicole dans la sous-région Cemac; et mettre en œuvre la stratégie sous-régionale de prévention et de contrôle de la grippe aviaire finalisée en 2016 suivant les instructions de la Conférence des chefs d’État à Malabo». L’Agence d’exécution précise cependant que «la mise en œuvre n’avait pas été effective faute ressources».
Théodore Ayissi Ayissi
Unoca : tournée d’adieu de François Lounceny Fall
François Lounceny Fall s’en va. Le mandat de cinq ans de l’actuel représentant spécial du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu) pour l’Afrique centrale s’achève ce 31 mai 2022.
Ses derniers jours à la tête du Bureau régional des Nations unies pour cette partie du continent (Brenuac/Unoca) sont dès lors consacrés à une tournée régionale d’adieu auprès des dirigeants de la sous-région. Celle-ci a débuté le 28 février dernier à Libreville au Gabon. Où le fonctionnaire international a été reçu en audience par le président gabonais.
Les échanges entre Ali Bongo Ondimba et François Lounceny Fall ont donné lieu à un large tour d’horizon de la situation globale prévalant au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Le Gabon et le chef d’État gabonais ont à cette occasion été salués et remerciés pour leur rôle dans la gestion de plusieurs dossiers importants pour la sous-région, notamment pour «la réforme de la CEEAC, ainsi que pour le rôle positif que le Gabon joue actuellement au Conseil de sécurité de l’Onu».
Le chef de l’institution onusienne s’est également dit satisfait du «soutien constant apporté à l’Unoca tout au long du mandat qui s’achève». Pour François Lounceny Fall, «cet appui a grandement contribué au renforcement du partenariat entre le Gabon et le système des Nations unies». Il en a alors profité pour traduire au président Ali Bongo Ondimba, «l’estime et la considération du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à son égard». Tout en se disant par ailleurs «fier de laisser un Gabon stable et promis à un plus bel avenir», rapporte le site d’information Gabonreview.
Des indications sur les prochaines escales dans la sous-région du chef de l’Unoca n’ont pas encore été fournies. Mais le Cameroun en fait forcément partie. Le prétexte pourrait être la tenue à Yaoundé en fin mai de la 53ème réunion du Comité consultatif permanent de l’Onu chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC). Les préparatifs de l’événement ont débuté ce 3 mars 2022 au ministère camerounais des Relations extérieures. Ils ont justement connu la participation des représentants du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale.
Théodore Ayissi Ayissi
Crispin Kasasa Mutati Chinyata : à jamais dans l’histoire de la CEEAC
Depuis l’annonce de la disparition le 21 février dernier de Crispin Kasasa Mutati Chinyata, la CEEAC porte le deuil.
Dernier hommage de la CEEAC à Crispin Kasasa Mutati Chinyata C’est que le Congolais a été pendant huit ans secrétaire général de l’institution sous-régionale. «Il a été inhumé ce 28 février 2022 au Nécropole «Entre Terre et ciel» de Kinshasa dans l’intimité familiale et en présence de certains officiels dont le représentant de la Commission de la CEEAC». Un communiqué de l’institution précise d’ailleurs que le chef de Bureau de liaison de la CEEAC à Brazzaville, Hamuli Beaudoin, a «déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt et livré un message au cours de l’oraison funèbre».
«C’est avec une vive émotion et une profonde consternation que la nouvelle de sa disparition a été reçue à la Commission de la CEEAC», a fait savoir l’institution sous-régionale. Elle relève, s’agissant du parcours de l’illustre disparu, que «l’ambassadeur et haut fonctionnaire international, Crispin Kasasa Mutati Chinyata, est né le 11 avril 1933 à Pweto dans le Haut-Katanga en République Démocratique du Congo». C’est en 1991 qu’il est nommé secrétaire général de la CEEAC à Libreville au Gabon. «Il restera huit années à la tête de l’organisation d’intégration régionale, avant de prendre sa retraite en s’installant à Kinshasa, où il vivait entouré de l’amour de son épouse et de ses enfants», rappelle encore la Commission de la CEEAC.
Avant cela, Crispin Kasasa Mutati Chinyata effectue un passage au Cameroun en 1969 et il y ouvre l’ambassade de RDC. «Il devient ensuite ambassadeur auprès des Nations unies à Genève, puis à Vienne en 1971». La Commission de la CEEAC évoque enfin, pour le saluer, son bilan «en 1984, au poste de secrétaire exécutif adjoint de la CEPLG, à Gisenyi (Rwanda)».
Théodore Ayissi Ayissi
Lutte contre le paludisme: thérapie de groupe à la CEEAC
La Commission de la CEEAC a enfilé le 25 février dernier une blouse blanche et une paire de gants.
C’était à la faveur de la tenue par visioconférence d’une réunion de restitution du Plan régional d’élimination du paludisme en Afrique centrale. Les travaux ont réuni autour de l’institution sous-régionale plusieurs partenaires à l’instar de l’OMS, l’Alliance des chefs d’État africains pour l’élimination du paludisme (Alma) et Roll back Malaria.
L’objectif affiché était de parvenir à «la compréhension commune du contenu dudit plan pour une auto-appropriation par toutes les parties prenantes; ce qui facilitera leur participation effective dans les étapes suivantes de son adoption et dans sa mise en œuvre». À en croire la Commission de la CEEAC, les participants ont ainsi pu «identifier les interventions régionales prioritaires permettant d’accompagner chacun des 11 pays; et proposer des initiatives afin de combler les lacunes et atteindre les populations les plus vulnérables et les plus enclavées».
Deux considérations rendaient nécessaires la tenue de la réunion. D’un côté, la commissaire en charge de la Promotion du genre et du Développement humain et social relève que «l’Afrique subsaharienne totalise à elle seule 96% des décès imputables au paludisme et enregistrés dans le monde, et les enfants de moins de 5 ans paient le plus lourd tribut avec 80% des décès enregistrés en 2020». De l’autre, Yvette-Ngandu Kapinga souligne que «la situation du paludisme au sein de la CEEAC nécessite une attention particulière puisque les 11 États membres comptent à eux seuls près du quart du fardeau mondial en termes de morbidité et de mortalité». Elle représentait le président de la Commission de la CEEAC, Gilberto Da Piedade Verissimo.
TAA
Contrat-Plan État/commune : Lagdo en bon élève
La commune s’affiche comme cadre d’expérimentation de l’outil de développement local.
Des ateliers interrégionaux étaient organisés à Douala le 4 mars dernier dans la perspective du bon fonctionnement du projet contrat-plan État/commune. En plus de présenter celui-ci aux élus locaux, le Minepat les a appelés à s’inspirer de l’exemple de Lagdo (région du Nord). La conviction des pouvoirs publics repose sur l’idée que la redistribution des compétences et des ressources centrales vers les périphéries de l’État contribue au renforcement de développement, de la démocratie et de la bonne gouvernance au niveau local. «Au départ nous voulions choisir quatre communes pour constituer la commune pilote pour l’implémentation de cet outil, mais pour des raisons de ressources. Le contrat-plan n’est pas pour mettre des projets de petites envergures.
C’est pour d’importants projets, c’est ce qu’on appelle dans notre jargon des projets structurants. De ce point de vue, nous avons voulu au départ l’expérimenter à travers quatre communes sur l’ensemble du territoire qui abaissent les quatre zones économiques de notre pays. Mais pour des raisons de ressource, nous nous sommes concentrés sur une commune qui est celle de Lagdo», explique Zoutene Doufene, directeur général de la planification et de l’aménagement du territoire au Minepat. Le choix de la commune de Lagdo n’est pas anodin. Car c’est parce qu’elle a respecté un certain nombre de critères et qu’elle était d’ailleurs la plus importante qu’elle a été retenue. «Cette année-là, la commune de Lagdo avait gagné le prix de la première commune PNDP. Parce que le PNDP a une grille des choix de commune pour la performance et c’est cela qu’on appelle le guichet performance», justifie le haut responsable du Minepat.
Au niveau du ministère, le choix de la commune de Lagdo s’est basé sur ce critère et c’est ainsi que «nous avons conduit le processus de maturation de deux importants projets. Et les deux projets faisaient un montant de 5 500 000 FCFA», indique Zoutene Doufene. Et d’ajouter: «la phase pilote est encore en cours. Nous avons signé le contrat-plan, on a préparé la commune de Lagdo parce qu’elle n’avait pas les compétences pour maturer les projets. Nous l’avons accompagnée pour la préparation du projet qui nous a pris pratiquement 2 ans. Nous sommes allés vers le financement de l’État qui a dégagé une bonne partie du financement, nous avons lancé le premier marché qui est celui de l’énergie et de l’électrification de 16 communes. Les marchés sont en train d’être réceptionnés et 13 localités ont déjà l’énergie».
Diane Kenfack
Dette du Cameroun envers l’Italie : Regard sur les décomptes
Le paiement de ceux-ci a retenu l’attention des deux parties réunies à Yaoundé le 2 mars dernier.
Séance de discussions entre Camerounais et Italiens «Les bons comptes font de bons amis». Le Cameroun et l’Italie ont a fait leur le proverbe à Yaoundé le 2 mars 2022. Réunis dans le cadre de la première session 2022 du Comité d’orientation et de suivi de l’accord bilatéral qui les lie, les gouvernements camerounais et italien (respectivement représentés par Alamine Ousmane Mey et S.E Filippo Scammacca del Murgoa) ont procédé à une évaluation de l’exécution physico-financière des projets de la première phase du programme triennal 2019-2021 des ressources issues de la reconversion de la dette. Les membres de cette instance ont aussi passé en revue l’état de maturité des projets identifiés dans le cadre de la seconde phase dudit triennat.
Selon l’unité en charge de la gestion du programme, plus de 11 milliards FCFA (sur les 15 milliards prévisionnels) ont été alloués aux projets contractualisés ; 4,2 milliards pour l’éducation de base; 5,15 milliards FCFA pour la santé et 2,5 milliards FCFA pour le développement rural. Ces ressources ont été injectées dans les zones sinistrées en proie à l’insécurité, notamment les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. À ce jour, «le programme affiche un taux d’exécution d’environ 63%, nonobstant le contexte actuel marqué par la pandémie du Covid-19», a révélé le ministre de l’Économie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire.
Les deux parties ont également arrêté la liste des projets à mettre en œuvre lors de la seconde phase du triennat en cours, pour une enveloppe budgétaire de 3,8 milliards de FCFA. Les opérations en vue portent sur la construction entre autres d’un centre d’hémodialyse à l’hôpital de référence de Garoua et des kits scolaires complets (salles de classe, bureaux des enseignants, logements d’astreintes, forages, etc.), dans les localités cibles du programme. En outre, des possibilités de mise en place des activités génératrices de revenus, tels que la construction des marchés et des infrastructures de conservation des produits, sont explorées par l’unité de gestion du programme. L’ambassadeur d’Italie au Cameroun a émis le vœu de voir «ces initiatives prendre rapidement corps et impacter les conditions de vie des populations bénéficiaires».
Pendant les travaux, d’autres contraintes ont aussi été identifiées sur le terrain, tels que le paiement tardif des décomptes. Des mesures ont été adoptées pour accélérer le parachèvement des projets. Globalement, a indiqué Alamine Ousmane Mey, lesdites mesures visent à atténuer ces risques et engranger les bénéfices escomptés des projets de la première phase du programme triennal 2019-2021. Pour atteindre cet objectif, les deux parties envisagent mettre sur pied un cadre réglementaire de haut niveau alliant responsabilité, stabilité et expertise.
Ongoung Zong Bella