Journal Intégration

Année : 2022

  • Cameroun: Covid-19, choléra et variole du singe sous contrôle (gouvernement)

    Cameroun: Covid-19, choléra et variole du singe sous contrôle (gouvernement)

    Les épidémies de COVID-19, de choléra et de variole du singe sont désormais sous contrôle au Cameroun, a déclaré ce 29 décembre 2022 le ministre de la Santé, Manaouda Malachie, au cours d’un conseil de cabinet. Au 28 décembre 2022, a-t-il affirmé, ces trois maladies n’ont pas connu d’évolution particulière; la tendance étant plutôt à la maîtrise de la situation épidémique sur le terrain.

    S’agissant de la COVID-19, le ministre camerounais en a fait état de 122.223 cas pour 1.965 décès, soit le même nombre de morts enregistrés au 19 octobre dernier.

    En ce qui concerne le choléra aujourd’hui actif dans quatre régions du pays, Manaouda Malachie indique qu’il a fait 276 décès pour 15.085 cas au 27 décembre 2022. Il annonce d’ors et déjà le lancement prochain d’une campagne de vaccination ciblée dans le pays.

    La variole du singe touche pour sa part quatre des dix régions du pays. Elle a jusqu’ici fait trois décès pour 113 cas depuis son apparition en octobre dernier dans le pays, a-t-il ajouté.

    Intégration avec Xinhua

  • Cameroun: reprise du dépistage systématique du Covid-19

    Cameroun: reprise du dépistage systématique du Covid-19

    Le ministre camerounais en charge de la Santé publique, Manaouda Malachie, a préconisé jeudi à ses services déconcentrés, le dépistage systématique par tests diagnostiques rapides (TDR) de tous les patients se présentant dans les formations sanitaires. Notamment les services d’accueil des urgences et les consultations externes.

    Dans une correspondance aux délégués régionaux, chefs de districts de santé et autres responsables de formations sanitaires, il a justifié cette mesure par la recrudescence des cas de coronavirus dans certains pays et la densification attendue des mouvements de populations pendant les fêtes de fin d’année .

    A lire Campagne de vaccination anti covid-19 : 2 millions de doses administrées en 2022

    Le membre du gouvernement a également prescrit le renforcement de la vaccination contre la Covid-19 dans les hôpitaux et autres centres spécialisés, ainsi que l’intensification de la communication sur les mesures barrières à observer par les populations.

    Le pays avait activé le dépistage de la COVID-19 dans les hôpitaux au plus fort de la pandémie, dès mai 2020, avant que la mesure ne soit allégée puis progressivement abandonnée.

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    Xinhua

  • Election à l’ONMC: encore un enrayement!

    Election à l’ONMC: encore un enrayement!

    L’élection du président de l’Ordre national des médecins du Cameroun prévue ce 29 décembre 2022 est reportée à une date ultérieure après une journée de tensions. 

    Des désaccords ont éclaté jeudi, conduisant au report du processus de désignation du président et des 12 membres su conseil de l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC). En cause: l’absence d’un fichier électoral. La principale opposition dans ce sens porte sur le non respect des textes. Lesquels stipulent que la liste des électeurs soit publiée au moins dix jours avant le scrutin.

    Tout était pourtant prêt pour la tenue de cette élection.  Bulletins uniques, isoloirs Urnes transparentes, observateurs, scrutateurs, listes des électeurs préenregistrés, énonçait jeudi, le ministre de la Santé Manaouda Malachie. Le membre du gouvernement a par ailleurs mis à contribution un site Internet pour les opérations d’enregistrement des électeurs. Ceci, « en vue de garantir la transparence et de se prémunir contre des éventuelles fausses inscriptions et procurations », fait-il savoir dans un tweet.

    C’est la troisième fois qu’un processus de renouvellement des organes de base de l’ONMC connait un échec cette année. Le 19 avril et le 13 mai dernier, deux assemblée générale élective convoquées par le président Guy Sandjo ont avorté; au motif de « quorum non atteint ». À peine 165 médecins avaient répondu à l’appel sur les 10 432 médecins attendus. Il faut pourtant un minimum 6 790 membres pour l’ouverture de cette assemblée.

    Il faudra donc faire montre de patience pour connaitre le successeur du Dr Guy Sandjon dont le mandat est expiré depuis mars 2022. Manaouda Malachie, qui s’illustre pour cette session en réparateur de brèche, se veut optimiste. « Je salue l’exceptionnelle mobilisation des médecins qui démontre l’intérêt qu’ils portent à leur prestigieuse organisation. Je réitère mon engagement à vos côtés pour une élection au dessus de tout soupçon. Ne vous découragez donc pas, reprenons rendez-vous », fait-il savoir.

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  • Diplomatie culturelle: Krys M en visite à l’ambassade du Cameroun au Tchad

    Diplomatie culturelle: Krys M en visite à l’ambassade du Cameroun au Tchad

    L’artiste camerounaise a effectué une visite de courtoisie alors qu’elle se produit ce mardi sur la scène tchadienne.

    Oumar Nchare, ministre plénipotentiaire en service à l’ambassade du Cameroun à N’djamena rend hommage à la culture camerounaise. Il reçoit ce mardi 27 décembre 2022 l’artiste musicienne Krys M, auteure de la chanson à succès « Chacun sa chance ». Cette rencontre se tient en marge d’une prestation dans la capitale tchadienne sur l’invitation du groupe QG Magnum.

    « J’ai eu l’honneur et le privilège de recevoir ce jour, dans les locaux de l’Ambassade du Cameroun à N’Djamena, Krys M ». Cette étoile montante du paysage musical camerounais séjourne en ce moment au Tchad dans le cadre de ses activités professionnelles. Au cours de notre échange, je n’ai pas manqué de saluer le réflexe patriotique dont elle a fait montre en rendant une visite de courtoisie aux autorités diplomatiques de son pays », souligne Oumar Nchare.

    La culture figure en bonne place au menu des échanges entre l’artiste et les autorités de l’Ambassade ; avec en perspective un partenariat avec l’institut français du Tchad pour la promotion des œuvres de la jeune femme de 27 ans.

    Le titre « Chacun sa chance » a le vent en poupe. L’artiste multiplie les prestations à l’international. Elle entame en mars, une tournée en occident avec comme destination la France, la Suisse, l’Italie, l’Allemagne et la Belgique.

    L’audience de cet opus marque une rupture avec les succès peu flamboyants engrangés par Christelle Megne, de son vrai nom, depuis le début de sa carrière en 2013. Elle fait ses premiers pas à cette époque dans les rangs du groupe Mo’Girls puis elle revient sur la scène musicale en 2018 en tant qu’artiste solo. Ses compositions « T’oubies », « On fait comment », « Chéri coco », « Ton idéal », « Ne t’en va pas » et « Nobody » ne lui ont pas donné de succès à la hauteur de ses attentes. Le retour aux sources par un rythme Bend-Skin constitue finalement le bon filon pour la ressortissante de Baleng. Son titre enregistré à ce jour plus de 12 millions de vues.

    Louise Nsana

  • Minette Libom Li Likeng: « la modernisation de la météorologie rentre dans la stratégie de l’économie numérique »

    Minette Libom Li Likeng: « la modernisation de la météorologie rentre dans la stratégie de l’économie numérique »

    L’intégralité du discours du ministre des Postes et Télécommunications à l’occasion de la rétrocession des équipements technologiques et des applications relatifs à la modernisation de la météorologie nationale jeudi.

    C’est un immense plaisir et un honneur pour moi, de prendre la parole ce jour, à l’occasion de la cérémonie de rétrocession officielle des équipements technologiques et applications numériques, relatifs à la modernisation de la météorologie au Cameroun. Plaisir, parce que la cérémonie de ce jour est la démonstration éloquente de l’impact du numérique dans le développement de la société. Honneur, parce que nous assistons aujourd’hui, à une étape fondamentale du processus de modernisation de la météorologie nationale, engagé par le Gouvernement, sur Très Hautes Prescriptions du Président de la République.

    Je voudrais donc, en ce début de propos, exprimer mes sentiments de profonde gratitude. A tous les membres du Gouvernement qui, malgré des
    contraintes calendaires, sont venus vivre ces moments de synergie gouvernementale. A toutes les personnalités et autres participants à cette rencontre, de leur intérêt pour la transformation numérique du Cameroun. Je ne saurais clore ces moments de reconnaissance, sans exprimer ma gratitude toute particulière à Monsieur le Ministre des Transports, pour sa présence ce jour, et en cette mémorable circonstance, pour toutes les synergies développées entre nos deux départements ministériels, dans la mise en œuvre de ce projet dont nous célébrons aujourd’hui, l’aboutissement de la première phase. Distingués Personnalités, Mesdames et Messieurs La cérémonie qui nous rassemble ici dans les locaux de la station météorologique de Yaoundé ville, concerne le projet de modernisation du système national de collecte, de traitement et d’archivage des données météorologiques, mené en liaison avec le Ministère des Transports.

    L’objectif général du projet est de renforcer la collecte et la fourniture des données et informations météorologiques, en vue de réduire substantiellement les effets négatifs des catastrophes d’origine météorologique en utilisant les nouvelles technologies de l’information et
    de la communication. De manière pratique, il s’agit :
    – De disposer d’un système national moderne de collecte et de traitement des données météorologiques ;
    – D’optimiser la production des informations et prévisions de qualité en vue de l’assistance météorologique aux secteurs socio-économiques tributaires du Temps et du Climat (protection civile, agriculture, travaux publics, transport, santé, aménagement du territoire, gestion des ressources en eau, énergie, tourisme…) ;
    – D’améliorer la diffusion des informations et prévisions météorologiques, en vue de l’établissement de véritables systèmes d’alertes précoces, pour un
    développement durable et résilient. Et dans cette optique, les prestations réalisées par l’entreprise adjudicataire, sur financement du Fonds Spécial des Télécommunications concernent:

    – l’acquisition et l’installation des équipements météorologiques à savoir 06 stations automatiques synoptiques destinées à Yaoundé-ville, Batouri, Guider, Koundja, Ebolowa, Tiko ainsi qu’une station de radiosondage ;
    – l’analyse, la modélisation, la conception et le développement de 04 applications informatiques de gestion des données et de diffusion des informations météorologiques, ainsi qu’une interface Web ;
    – la formation des personnels chargés de l’exploitation et de la maintenance des équipements météorologiques ainsi que l’administration des applications informatiques.
    Ce projet, dès la mise en œuvre de sa première phase, permettra de renforcer la collecte et le traitement des données météorologiques, grâce à utilisation des techniques modernes basées sur les TIC. Il s’agit donc ici, d’un marqueur essentiel des avantages de l’utilisation du numérique, dans la modernisation des processus et fonctionnements des institutions et organisations, au bénéfice de la société. En effet, grâce aux TIC : les données météorologiques seront mieux collectées sur l’ensemble du territoire national et traitées à la Direction de la Météorologie Nationale. Les informations météorologiques fiables produites à base des données seront disponibles sur les plateformes numériques de diffusion. Ces informations seront accessibles pour la protection civile, l’agriculture, l’élevage, la gestion des ressources en eau, les travaux publics, le tourisme, les transports, l’aménagement du territoire et bien d’autres secteurs. Grace aux TIC, l’exploitation de ces données permettront également de faire un suivi efficient des phénomènes météorologiques, et d’améliorer la qualité des prévisions météorologiques émises à l’attention du grand public. Grace aux TIC, la nouvelle Station de radiosondage installée, permettra de renouer avec la collecte des données en altitude, interrompue depuis plus de 30 ans. Grace aux TIC, la contribution de la météorologie aux actions de développement durable du Cameroun, sera significative et déterminante, à travers :
     la disponibilité des données météorologiques fiables ainsi que des prévisions météorologiques de qualité ;
     la croissance de la production dans les secteurs économiques tributaires du temps et du climat ;

     la réduction des pertes en vies humaines et dégâts matériels liés aux catastrophes d’origine météorologique.
    Grâce aux TIC, les données issues des nouvelles stations météorologiques, sont déjà transmises à l’international, dans le Système d’Information de
    l’Organisation Météorologique Mondiale (SIO), ce qui participe à améliorer l’image de marque du Cameroun. Enfin, grâce aux TIC, la météorologie nationale a pris son envol vers une véritable modernisation, en application des Très Hautes Prescriptions du Président de la République, sur le renforcement à tous les niveaux et de manière régulière, de l’information météorologique, afin de permettre aux populations des disposer de renseignements utiles, sur les variations climatiques. Aujourd’hui, il est donc clair que le numérique qui, depuis quelques années, est devenu en quelque sorte l’outil roi, l’outil incontournable, pour booster les performances des entreprises et des administrations, est en train de révolutionner le secteur météorologique au Cameroun.

    Les TIC constituent aujourd’hui un véritable catalyseur de la croissance économique et un outil essentiel, pour l’amélioration de la qualité de vie des
    populations, en particulier celles résidant dans les régions les moins développées et les zones enclavées. En effet, les deux dernières décennies ont vu
    l’évolution exponentielle et progressive des technologies de l’information et de la communication et, leur intégration dans presque tous les aspects de notre vie. La bulle du numérique a explosé, au point que, évoluant jadis dans une sphère limitée de l’économie, le numérique s’est répandu dans tous les pans de notre société, en s’infiltrant dans presque tous les métiers, même les plus traditionnels, les technologies et même les produits et services, si bien qu’aujourd’hui, il est devenu très difficile d’en définir les limites. Et chaque jour, l’on voit apparaitre les vagues successives par lesquelles le numérique pénètre de nouveaux secteurs. Les TIC rendent également possible un accès plus facile et moins coûteux à l’information, à un moment où la maîtrise de celle-ci est devenue un facteur capital du développement, et où la capacité à y accéder, à la manipuler et à la diffuser, conditionne la faisabilité et la durabilité du développement socioéconomique.

    Par ailleurs, en raison de l’importance croissante prise par l’information dans tous les types d’activités, les TIC s’affirment désormais, dans les pays développés et émergents, comme des outils d’aide à la formalisation des stratégies de développement (à l’échelle nationale comme à l’échelle locale). L’information, dont les TIC sont le vecteur, est à cet effet, devenue une ressource stratégique. Au cours de la crise sanitaire liée à la Covid-19, le numérique a prouvé son caractère essentiel. De nouvelles habitudes et pratiques ont été adoptées durant cette crise et la transformation numérique des administrations et des entreprises s’est considérablement accélérée. Ainsi, dans l’optique de bénéficier des avantages de la transformation numérique, plusieurs gouvernements se sont orientés vers le digital, comme outil leur permettant de fournir des services numériques aux usagers, par la facilitation de l’accès à l’information et simplification les procédures administratives, dans le but de rapprocher le citoyen de l’administration publique. Au Cameroun, la révolution numérique, prescrite par le Chef de l’Etat, son Excellence M. Paul BIYA a été adoptée pour booster l’économie et, utiliser le potentiel des TIC pour impulser le développement à travers notamment, la création d’emplois, la facilitation de l’accès à l’information, le développement du commerce, ou encore l’amélioration de l’éducation par les contenus en ligne. En bon visionnaire, le Président PAUL BIYA, dans son ouvrage Pour le libéralisme communautaire p. 71, disait déjà (je le cite) : «Les Technologies de l’information et de la Communication doivent bénéficier d’une plus grande attention, au regard des succès remarquables qu’elles ont en Afrique» et par la suite: «Nous devons nous arrimer à cette évolution et transformer nos modes de production, par l’introduction et l’accroissement du contenu numérique dans les différents secteurs d’activité. Il en est ainsi du e-learning dans l’éducation, de la télémédecine dans la santé, de l’e-administration dans le secteur public, du e-commerce en matière de vente. Il s’agit pour nous d’opter pour cette « Nouvelle Économie » qui se traduit par une forte dématérialisation et qui exige des différents acteurs, une adaptation à des méthodes nouvelles d’offre et de demande des biens et des services, pour lesquels Internet et ses outils constituent un capital de base.»

    Depuis lors, il n’a eu de cesse d’engager la Nation toute entière, à tout mettre en œuvre pour rattraper le retard du pays dans le développement de l’économie numérique. C’est dire que le développement du digital au Cameroun est d’abord l’objet d’une vision, celle de la Plus Haute Autorité de l’Etat, qui dans la mise en œuvre des différentes politiques de développement de la Nation, a toujours su réserver une place particulière à ce secteur.
    C’est ainsi que le Gouvernement, sous la coordination du Premier Ministre, s’est engagé à donner corps à cette Vision du Chef de l’Etat, et à mettre tout en œuvre pour la transformation numérique de l’économie et de la société camerounaise. Une stratégie permettant de tirer avantage de l’économie numérique a été élaborée, et dont l’une des principales articulations est la transformation des autres secteurs d’activités par les TIC, pour accroître la demande numérique.
    En parlant de transformation numérique, il s’agit de l’intégration des technologies numériques dans tous les domaines de la société. Et dans ce cadre, le Ministère des Postes et Télécommunications s’attèle au quotidien, à promouvoir l’adoption effective des services numériques, au sein des institutions gouvernementales. Nous ne saurions donc rester indifférents, à la demande faite par le Ministère des Transports, pour ce qui est de la modernisation de la météorologie nationale grâce à l’intégration des TIC.

    C’est donc l’occasion pour moi, d’exprimer une fois de plus, mes sentiments de vive reconnaissance à Monsieur le Ministre des Transports. Le projet de modernisation de la météorologie nationale, rentre en effet dans la mise en œuvre de la stratégie gouvernementale de développement de l’économie numérique, en application des Très hautes Prescriptions du Chef de l’Etat, relatives à la transformation digitale du Cameroun. La réalisation réussie de ce programme, constitue par ailleurs le signe visible de la synergie et de la solidarité au sein du Gouvernement, dans la mise en œuvre des idéaux du Président de la République, sous l’impulsion du Premier Ministre Chef du Gouvernement. Le Ministère des Postes et Télécommunications est engagé à accompagner la transformation digitale de la météorologie nationale, par la réalisation des phases restantes, à savoir l’acquisition et l’installation de 24 Stations météorologiques synoptiques, et de 02 stations de radiosondage et accessoires. Ce, pour un suivi efficient des phénomènes météorologiques et l’amélioration de la qualité des prévisions météorologiques, à travers des outils numériques.

    Sous l’autorité du Premier Ministre Chef du Gouvernement, mon département ministériel, qui coordonne également un groupe d’études interministériel, visant à développer un programme spatial au Cameroun, reste par ailleurs ouvert à toute collaboration avec le Ministère des Transports, en vue du développement de la météorologie spatiale et également avec toutes les administrations compétentes, afin de doter le Cameroun des outils et des technologies nécessaires à la conquête de l’espace.

    Dans son message de fin d’année et de vœux à la Nation, le 31 décembre 2018, le Président Paul Biya, disait «Il est indispensable que nous fassions davantage pour intégrer le numérique au fonctionnement de nos services publics et de notre économie. La société digitale qui s’annonce n’attendra
    pas les retardataires ». Ces propos du Chef de l’Etat camerounais, qui font eux même suites, à ceux prononcés à maintes occasions auparavant, sur les problématiques relatives au Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), montrent à quel point, Son Excellence Paul BIYA, attentif aux défis de son temps, consacre une place de choix, à ce que l’économiste et Prix Nobel, auteur du désormais classique Économie du bien commun, Jean Tirole, appelle «la révolution numérique». Comme le fait encore remarquer Jean Tirole, «La révolution numérique est riche en opportunités. Et que nous l’appelions de nos vœux ou non, elle se produira, quoi qu’il arrive. Tous les secteurs sont affectés ». L’on comprendra donc que la météorologie ne pût échapper à ce vaste mouvement, qui affecte littéralement tous les domaines de la vie quotidienne. Le gouvernement camerounais, sous l’impulsion du Premier Ministre, et en application des Très Hautes Directives du Président de la République, s’est mobilisé pour hisser son engagement au niveau des enjeux qui l’interpellent dans ce domaine. Dans ce contexte, je lance un appel aux acteurs publics, afin qu’ils saisissent l’opportunité du digital, pour améliorer les services à l’usager, continuer à gagner en efficience, capitaliser sur les données dont ils sont dépositaires, et offrir ainsi, de nouveaux services, permettant de revoir leur positionnement. Le Gouvernement, à travers le Ministère des Postes et Télécommunications, reste déterminé à mettre en place des stratégies et programmes, en vue de leur accompagnement dans leurs processus de digitalisation.

  • Extrême-Nord: l’Eglise appelle à l’intégration économique des réfugiés

    Extrême-Nord: l’Eglise appelle à l’intégration économique des réfugiés

    L’évêque de Maroua-Mokolo appelle à une action collective pour apporter une réponse plus efficace à la crise humaine que connaît la région.

    Le Diocèse de Maroua-Mokolo (Extrême-Nord) multiplie les actions en faveur de quelques 500 000 personnes déplacées du fait des exactions de Boko Haram. Ce démembrement de l’Eglise poursuit son engagement auprès de 116. 564 réfugiés nigérians, 6.267 camerounais de retour du Nigéria, 339. 610 personnes déplacées internes et 128. 990 retournés, révèle Mgr Bruno Ateba Edo dans une interview accordée à l’agence Vaticannews .va .

    « La Caritas Maroua-Mokolo a entrepris plusieurs actions visant à atténuer les souffrances des personnes supportées par la crise, à sauver des vies et à préserver la dignité de la personne humaine, surtout des filles et des femmes. Pour y contribuer, elle a pu mobilisateur des ressources auprès des communautés chrétiennes du diocèse, des anciens missionnaires et des organisations partenaires à l’instar de la Fondation Léger et de Caritas Allemagne, Catholic Relief Service, Misereor et du diocèse », indique le Prélat.

    L’assistance humanitaire de l’Eglise se poursuit depuis cinq ans. La situation devient cependant difficile à gérer du fait du prolongement de l’insécurité dans cette partie du pays et dans les États voisins. Mgr Bruno AAteba Edo explore déjà d’autres pistes de solutions qui comprennent le volet économique. « L’Église doit poursuivre ses efforts pour contribuer à la résolution des causes profondes avec des efforts de développement des populations dans leur communauté, notamment à travers l’amélioration de la sécurité alimentaire, la promotion des droits humains, le renforcement de la cohabitation pacifique et le relèvement économique ». Mais encore : « Il faut former ces jeunes déplacés et leur trouver du travail ».

    L’évêque en appelle à une mobilisation collective afin de maintenir les services d’assistance humanitaire (distributions alimentaires, prise en charge des soins de santé, eau, hygiène et assainissement, etc.).

    Intégration

     

     

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  • Cameroun: près de 200 milliards FCFA de pertes dues aux accidents de la route

    Cameroun: près de 200 milliards FCFA de pertes dues aux accidents de la route

    Les accidents de la circulation font perdre en moyenne 200 milliards de francs CFA par an à l’Etat du Cameroun, a alerté lundi le cabinet Securoute.

    La structure spécialisée dans les questions de sécurité routière a estimé à plus de 70% les drames de la route attribués aux causes humaines. Dans une note d’information rendue publique le 26 décembre 2022, elle estime à plus de 200 milliards les pertes induites par les accidents.

    Citant les statistiques du ministère camerounais des Transports, le cabinet Securoute a noté que 35% des accidents de la route étaient dus à l’excès de vitesse, 17% à l’état du véhicule, 10,5% à l’état d’ébriété des conducteurs, 10,5% à la non-maîtrise du volant, 10% à l’état de la route et 7% au mauvais dépassement.

    L’excès de vitesse reste cependant la cause majeure des accidents de la route au Cameroun. Le ministère des Transports note que sur les cinq derniers mois, 2476 infractions du genre ont étés commises sur la nationale n°3. Compagnies de transports et voitures personnels en battent les records, avec respectivement 1426  et 825 infractions. Il s’ensuit 179 excès de vitesse attribués aux véhicules administratifs.

    Pour faire baisser le poids du préjudice, qui se ressent très lourdement en termes de primes d’assurance, le cabinet, à travers son département de formation Securoute Academy, vient de s’aligner sur le gouvernement camerounais avec des sessions de recyclage de 3 mois couplées à des séances de perfectionnement, les formateurs étant pour leur part constitués d’experts de plus de 20 ans d’expérience au volant.

    En ce moment Grâce à eux, nous sortirons bientôt de la grande nuit

    Journal Intégration avec Xinhua

  • Grâce à eux, nous sortirons bientôt de la grande nuit

    Grâce à eux, nous sortirons bientôt de la grande nuit

    En 1968, le musicien camerounais Pierre Tchana enregistrait, chez Philips, «Il n’est jamais trop tard». Dans les boums organisées par nos aînés de l’époque, qui étaient fiers de porter leurs pantalons et chemises de nouveaux collégiens ou lycéens, ce morceau ne manquait jamais au menu. Entre autres choses, Tchana y faisait remarquer que, «petit à petit, l’oiseau fait son nid».

    Petit à petit, le Burkina Faso avance sur le chemin de la liberté et de la souveraineté. Petit à petit, il se donne les moyens de combattre efficacement ce terrorisme que des criminels sans foi ni loi ont fabriqué de toutes pièces pour voler nos matières premières. Fabriqué car les Africains ont fini par comprendre que les gens qui prétendaient en délivrer les pays du Sahel ne sont pas différents de ceux qui fournissent armes, munitions, véhicules et renseignements aux terroristes à qui, dans le même temps, leurs médias-mensonges tendent complaisamment le micro. Une histoire de pompier pyromane comme l’a chanté Alpha Blondy dans l’album «Eternity» sorti en mars 2022. Le problème avec le reggae-man ivoirien, c’est que, après avoir critiqué les bases militaires françaises installées dans certains pays africains, il n’a jamais demandé le départ du 43e BIMA d’Abidjan pendant le règne du despote Dramane Ouattara.

    Petit à petit, disais-je, le Burkina avance. Les lignes y bougent lentement mais sûrement grâce aux dirigeants de la transition qui ont su prendre les bonnes décisions: suspension de France 24 et Rfi, rappel de leur ambassadeur à Accra après le honteux kpakpatoya de Nana Akufo-Addo qui voulait plaire à ses maîtres occidentaux en parlant de la présence du groupe russe Wagner à Ouaga, expulsion de Barbara Manzi, la coordinatrice résidente de l’ONU.

    Le pays des hommes intègres fait son petit bonhomme de chemin comme le Mali d’Assimi Goïta et Choguel Kokalla Maïga à qui la Turquie vient de livrer des drones dernier cri.

    Certes, on aurait aimé que toute l’Afrique francophone agisse depuis longtemps comme le Mali et le Burkina mais «il n’est jamais trop tard» pour rectifier le tir, pour défendre les intérêts des peuples africains, pour dire « non » à tous les Tartuffes prompts à donner des leçons de bonne gouvernance et de démocratie aux autres alors qu’eux-mêmes sont loin d’être des parangons de vertu, pour se sacrifier comme Ibrahim Traoré qui a renoncé à son salaire de président de la République et décidé de vivre avec celui que perçoivent les capitaines burkinabè.

    Je cite ces deux exemples (le Mali et le Burkina Faso) pour attirer l’attention de chacun sur le fait que notre continent peut renaître plus fort et plus grand si les autres pays emboîtent le pas à Bangui, Bamako et Ouaga, qu’il n’y a pas lieu d’être pessimiste, que quelques hommes et femmes courageux, éclairés, déterminés et pensant d’abord à la patrie suffisent pour changer le destin d’un pays comme Jerry Rawlings et ses compagnons le firent au Ghana hier.

    Touadéra, Assimi et Traoré, l’Afrique digne et combattante est avec vous! Dieu, qui est justice, liberté et vérité, ne vous abandonnera point. Um Nyobè, Félix Moumié, Kwame Nkrumah, Lumumba, Sékou Touré, Nyerere, Machel, Amilcar Cabral, Olympio, Boganda, Modibo Keïta, Ngouabi, Sankara, Rawlings prient pour vous. Ne reculez pas!

    Lire aussi Jean Emmanuel Pondi: «L’Afrique ne doit pas aller au Conseil de sécurité sans droit de veto»

    Jean-Claude Djereke

  • Recrutement annulé à la BEAC: la Cour de justice recadre le Conseil des ministres

    Recrutement annulé à la BEAC: la Cour de justice recadre le Conseil des ministres

    Selon l’instance, l’ouverture de tout processus de recrutement incombe au gouverneur de la BEAC, sous le contrôle du Conseil d’administration.

    Le Conseil ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) est appelé à s’arrimer aux recommandations du Conseil d’administration de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) au sujet du recrutement de 45 cadres supérieurs. Cet avis de la Cour de justice de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) est favorable au gouverneur Abbas Mahamat Tolli  sur l’incompétence du Conseil ministériel à contrôler des opérations d’embauche au sein de la Banque.

    L’organe judiciaire communautaire a rendu le 16 novembre dernier, un avis sur l’annulation des opérations de recrutements des agents d’encadrement supérieur à la BEAC. C’était le 6 octobre 2022 sur demande du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac). Ce même organe a également ordonné l’ouverture d’un audit externe pour démêler le vrai du faux sur les soupçons de népotisme et de favoritisme qui enraillent ledit processus.

    « Conformément aux dispositions des articles 12, 13 et 14 de la Convention régissant l’Union monétaire de l’Afrique centrale, ainsi que des articles 28, 32, 47 et 49 des Statuts de la BEAC, le recrutement des agents d’encadrement supérieurs de la BEAC relève de la compétence exclusive du gouvernement de la Banque, et toutes les difficultés rencontrées dans le processus de recrutement doivent être contrôlées et réglées par le Conseil d’administration », souligne la Cour de justice dans un texte rendu public cette semaine.

    Le Conseil des ministres accuse Abbas Mahamat Tolli d’avoir fait recruter treize membres de sa famille sur les trente places admissibles réservées au Tchad. Sans en rejeté les faits dans leur globalité, le gouverneur de la Beac a toujours nié son implication dans des actes de favoritisme ou de népotisme.

    Louise Nsana

     

     

     

     

  • Jean Emmanuel Pondi: « L’Afrique ne doit pas aller au Conseil de sécurité sans droit de veto »

    Jean Emmanuel Pondi: « L’Afrique ne doit pas aller au Conseil de sécurité sans droit de veto »

    Le Pr. Jean Emmanuel Pondi donne les contours du rôle que joue la communauté internationale en Afrique, à l’occasion de la Semaine panafricaine tenue le 10 décembre 2022 à Douala.

    Qu’est-ce que la Communauté internationale?
    La Communauté internationale est une communauté à définition très variable. En réalité, personne ne peut vous dire avec exactitude les contours de ce concept. Est-ce que la communauté internationale c’est l’ensemble des pays-membres des Nations unies qui sont à 193 pays? Est-ce que la Communauté internationale ce sont les membres du Conseil de sécurité qui siègent avec droit de Veto, c’est-à-dire cinq? Est-ce que c’est encore le Conseil de sécurité élargi à quinze membres? Est-ce que c’est l’Union Africaine? Bref, c’est difficile à dire. Mais, ce qu’on sait quand même, c’est que c’est un ensemble de pays ou de personnes qui prétendent avoir les normes qui doivent faire fonctionner le monde. Et ces normes qui sont les leurs, qu’ils ont présentées comme les normes universelles. Et c’est là que se trouve tout le problème. Parce qu’il n’y a pas d’universalité dans l’approche culturelle. Chaque culture a son approche, son histoire et on ne s’aurait imposer l’histoire d’une culture autre. La Communauté internationale telle qu’elle est, c’est surtout l’occident et quelques pays de l’orient comme la Russie et autres. Elle doit être inclusive. La notion africaine c’est que les choses se font à l’intérieur des communautés et non pas par les individus et pour les individus.

    Quel est le rôle de la Communauté internationale dans les crises africaines?
    Elle a ses intérêts, qui sont de tirer de la plupart des continents un meilleur profit. Ça veut dire de contrôler ces continents et de les mener vers le chemin qui est en leur faveur. Par conséquent, de s’assurer que ceux qui empêchent que cela soit possible, qu’on les neutralise d’une manière ou d’une autre. Ce n’est pas quelque chose de nécessairement angélique parce que les intérêts ont des clashes. Les Africains doivent comprendre que le monde d’aujourd’hui est un celui dans lequel alterne la douceur et la violence. Quand il y’a des intérêts, il faut d’abord les définir. Comment nous les avons définis et quelles stratégies avons-nous mis sur pieds pour les défendre? Ceci se retrouve dans nos systèmes éducatifs qui ne parlent pratiquement jamais de nous-mêmes, toujours des autres. Je n’ai rien contre les autres, mais je suis pour que les Africains comprennent qu’on ne pourra aller nulle part en faisant toujours les vœux des autres. La Communauté internationale n’a pas pour raison de s’assurer que tous les continents fonctionnent bien.

    La Communauté internationale est considérée comme un outil de domination. Comment l’expliquez?
    C’est une domination qui est acceptée par nous. Vous ne pouvez pas dominer un milliard trois cent millions de personnes si elles ne sont pas d’accord que ce soit ainsi. On doit arrêter de croire que nous ne pouvons rien décider de nous-même et par nous-même. La Covid-19 a bien montré que nous avons des forces endogènes qui nous permettent de bien survivre. Pourquoi les Africains ne tirent pas bénéfice de ces leçons et de ces enseignements? Pourquoi toujours être en train d’attendre que d’autres viennent faire pour vous?

    Quel doit être l’attitude de l’Afrique vis-à-vis de la Communauté internationale?
    Il n’est pas question de rompre avec la Communauté internationale. Ce n’est pas souhaitable et pas envisageable. Il s’agit plutôt de faire en sorte que les termes du commerce que nous entretenons avec la société internationale, nous soit de plus en plus favorable. Et cela veut dire que, nous devons comprendre cette Communauté internationale mais, elle doit également tout faire pour nous comprendre dans nos intérêts. Il n’est pas normal que chaque fois que nous disons nos intérêts, ils sont interprétés comme étant des suggestions de telle ou de telle puissance. Comme si nous n’avons pas la capacité de réfléchir sur nos problèmes et proposer nos solutions. C’est cette incompréhension qu’il faut absolument évacuer. Il faut désormais qu’on considère que les Africains ne sont pas des enfants mais des adultes.

    Vous avez insisté sur la nécessité pour l’Afrique de ne plus courir après une place au Conseil de sécurité. Pensez-vous qu’il faut créer un Conseil de sécurité alternatif africain?
    Des gens ont créé leur structure nous n’étions pas là. En 1945 il n’y avait que quatre pays africains qui étaient indépendants formellement, et qui sont des membres-fondateurs de l’ONU. Les autres sont venus trouver cet appareil déjà là avec ses avantages et ses problèmes. Et je pense qu’on ne peut pas s’entêter à vouloir aller au Conseil de sécurité sans droit de veto. Il en faut absolument un. Si jamais on y allait, on doit aller avec les mêmes armes que tout le monde. Les pays qui siègent ne sont pas prêts à accepter cela. Paradoxalement, je les comprends forcément. Il ne s’agit pas de diluer ma force si j’en avais. Comme je les comprends, je pense qu’il faut laisser cette affaire et aller créer un autre pôle de puissance ailleurs qui répond d’une manière ou d’une autre à ce Conseil de sécurité. Pas nécessairement par l’armement, parce que je ne crois pas que la résolution des problèmes c’est par les armes. Les armes peuvent stabiliser, mais ne peuvent pas être la solution. La vraie solution c’est la création des richesses économiques. Parce qu’à la base de tout, c’est cette pauvreté qui créé la frustration et amène l’utilisation des armes.

    Comment est-ce que l’Afrique parviendra à s’imposer et à faire prévaloir sa culturelle dans ce Conseil des nations?
    Ceci ne se fait pas de façon administrative, cela se fait par le travail et par la force de ce que vous proposez qui finit par devenir évident. Cela veut dire qu’il faut travailler vers la spécificité que vous avez. N’essayez pas d’imiter les autres, et encore moins leurs clones. Ce qu’il faut, c’est être vous-même. Quand vous avez présenté votre singularité au monde et qu’elle est suffisamment attractive, alors vous vous imposez. Pour être singulier, il faut oser, aller dans des chemins différents. Et c’est ça que beaucoup d’entre nous ne font pas. Mais, il faut le faire ainsi vous êtes plus intéressants et vous pouvez tirer plus de dividendes. Le village global dont on parle, il faut bien qu’il soit différent, que les habitants apportent chacun leurs spécificités. C’est cet ensemble qui fait que le monde est intéressant. Mais, si nous sommes en train d’être chacun comme l’autre, ça ne sera pas quelque chose d’intéressant.

    À cette conférence l’on rend hommage au Pr. Kalala Omotunde. Que pensez-vous de cet hommage qui lui est rendu?
    C’était un ami, un collègue, un frère dans le sens africain du terme. C’est quelqu’un qui avait foi en quelque chose, et malheureusement ce qu’on reproche à beaucoup d’Africains, c’est que nous traversons la vie sans aucun idéal. Et notre idéal c’est ce qu’on peut faire et voir. Il avait une idée claire de pourquoi il est sur la terre. C’est pour expliquer au reste des humains ce qu’est vraiment l’Afrique d’après sa compréhension, et je pense qu’il a réussi à montrer que puisque nous sommes à la base de l’humanité, il est normal que la plupart de choses soit venu d’ici. Et je ne comprends pas pourquoi on s’offusque de cette position qui est tout à fait logique. Les plus anciens habitants de la terre nécessairement ont réfléchi sur les premiers problèmes et ceux ceux qu’affronte aujourd’hui l’humanité. Il n’a rien dit d’autre que cela et je crois qu’il avait parfaitement raison. Donc je lui rends hommage comme quelqu’un qui a dédié sa vie à éclairer les Africains sur qui ils sont, à les décomplexer, à leur donner leur valeur réelle qui n’est pas contre quelqu’un mais, qui est nous-même.

    Propos recueillis par Diane Kenfack

  • Perspectives de coopération Cameroun-BAD: la SND30 comme boussole

    Perspectives de coopération Cameroun-BAD: la SND30 comme boussole

    Il faudra toutefois attendre la fin des consultations avec d’autres ministres sectoriels pour avoir une idée précise des projets et programmes appelés à donner du volume au portefeuille de la BAD dans notre pays.

    Quels sont les projets et programmes prioritaires sur lesquels le Cameroun et la Banque africaine de développement (BAD) vont se focaliser pour les prochaines années? La question était au centre d’une audience accordée ce 5 décembre 2022 à Yaoundé par Paul Tasong, à une délégation de l’institution financière. Et c’est dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) que le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) a puisé l’essentiel de ses réponses.

    «Nous avons eu beaucoup de plaisir à discuter avec le ministre sur les axes prioritaires de la SND30 qui sont en parfaite cohérence avec la stratégie de la BAD communément appelée les High-Five, et qui définit notre action en soutien aux pays africains», a laissé entendre Salawou Mike Moukaila Bamidele, le chef de délégation de la BAD.

    Il faudra toutefois attendre la fin des consultations avec d’autres ministres sectoriels pour avoir une idée précise des projets et programmes appelés à donner du volume au portefeuille de la BAD dans notre pays. «Pour l’instant, les projets en question ne sont pas encore connus. Mais nous avons reçu une liste de projets qui font partie de la SND30. C’est la preuve d’un travail rigoureux qui a déjà été fait par le gouvernement», à en croire le représentant du Minepat, Alamine Ousmane Mey, et son hôte.

    Quelques pistes sérieuses sont cependant déjà envisagées. Concernant notamment la nécessité de «renforcer l’action du secteur privé sur les axes prioritaires comme l’industrialisation, le développement agro-industriel et des infrastructures au niveau du Cameroun». La BAD espère ainsi «renforcer ses actions dans le domaine des infrastructures, s’agissant notamment du portefeuille déjà en cours d’exécution».

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Cameroun: 60 milliards FCFA de la BM pour la croissance inclusive

    Cameroun: 60 milliards FCFA de la BM pour la croissance inclusive

    Cet appui est le premier d’une série de trois opérations à l’appui des politiques de développement adaptées sur la période 2022-2024.

    La Banque mondiale a approuvé mardi 19 décembre 2022 un financement de 100 millions de dollars (61 933 075 882 FCFA) en faveur de la croissance inclusive et de la résilience au changement climatique au Cameroun.

    Ces fonds, renseignent l’institution de Bretton Woods, sont accordés en appui aux efforts du gouvernement en vue de la relance économique du pays. « L’économie camerounaise est confrontée à des vents contraires, à des pressions croissantes et au durcissement des conditions de financement extérieur. Le soutien apporté permet au pays de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour améliorer la gouvernance, la gestion des ressources publiques et l’environnement des affaires, ainsi que le développement du capital humain »,  souligne Abdoulaye Seck, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun.

    La Banque mondiale entend apporter son soutien au Cameroun à travers trois opérations similaires. Celles-ci serviront concrètement à accompagner le processus de décentralisation en cours, à améliorer la gouvernance des entreprises d’État, à renforcer la mobilisation des recettes, à renforcer le capital humain ainsi que l’autonomie économique des femmes. 

    le renforcement de l’éducation et du système de protection sociale au Cameroun, la préservation du patrimoine routier et l’optimisation de la gestion des ressources en eau, sont également dans le viseur. 

    Vu sur le site Gouvernement/secteur privé: dialogue imparfait

    Louise Nsana

  • La politique africaine des États-Unis changera-t-elle?

    La politique africaine des États-Unis changera-t-elle?

    Par Jean-Claude Djereke

    Les lampions se sont éteints sur le dernier sommet États-Unis/Afrique à Washington (13-15 décembre 2022). Au cours de ce sommet, Joe Biden a plaidé pour un «partenariat destiné non pas à créer des obligations politiques, à créer de la dépendance, mais à stimuler des succès partagés et à créer de l’opportunité».  Car, «quand l’Afrique réussit, les États-Unis réussissent et le monde entier réussit». Il est heureux que la première puissance militaire mondiale ait enfin compris que les uns ne peuvent pas faire leur bonheur en créant le chaos et le malheur chez les autres. 

    Le président américain a en outre souhaité que l’Afrique puisse être «à la table dans chaque salle où l’on discute des défis mondiaux et dans toutes les institutions comme le Conseil de sécurité de l’ONU et le G20». Une prise de conscience qui, selon nombre d’Africains, arrive un peu tardivement car les États-Unis auront attendu 76 ans pour se rendre compte que le format de l’ONU est devenu obsolète et que le monde d’aujourd’hui ne peut pas continuer à fonctionner comme en 1946. Cela fait plusieurs années que les Africains réclament un aggiornamento (une mise à jour) du fonctionnement de l’ONU, qu’ils constatent que c’est toujours la France qui parle au nom de ses anciennes colonies aux Nations unies et que l’Afrique reste à la périphérie alors qu’elle «compte 54 États et 1,4 milliard d’habitants et peut se prévaloir d’un PIB de 2,7 billions de dollars». Il est temps que l’Afrique soit mieux représentée au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Comme l’a bien souligné Macky Sall, président du Sénégal et président en exercice de l’Union Africaine, pendant son entretien avec le New York Times, «nous devons faire partie des solutions et ne pas être seulement un sujet de discussion».

    A lire:  Les relations Afrique-Etats-Unis dans un monde entre décomposition et reconstruction

    Au total, on peut affirmer que les 49 chefs d’État africains ont eu droit à un joli discours lors de leur rencontre avec Biden. Mais un beau discours ne vaut rien s’il n’est pas suivi d’actions concrètes contre le terrorisme, contre le changement climatique, contre la pauvreté, contre la confiscation de l’État depuis 30 ou 40 ans par certains dirigeants. Pour montrer qu’ils ont changé de regard sur l’Afrique et d’approche, les États-Unis devront aussi faire comme la Chine et la Russie, c’est-à-dire renoncer à vouloir que les Africains se comportent nécessairement comme eux. En sont-ils capables ? 

    Certains soutiennent que, si Biden a organisé ce sommet, c’est à la fois pour contrer l’influence de la Chine qui, depuis quelques années, construit des stades, des autoroutes et des aéroports et pour freiner la montée en puissance de la Russie accusée par Antony Blinken, le secrétaire d’État des États-Unis, de violer les droits humains, de créer l’insécurité et de priver de richesses minières les pays africains où le groupe Wagner s’est installé. Pour eux, Washington n’a pas renoncé à imposer la démocratie occidentale, la reconnaissance des LGBT et la bonne gouvernance. Certes, les populations africaines ont envie de vivre dans des pays moins exposés à la dictature et à la corruption, mais la découverte d’un million et demi d’euros par la police belge chez la vice-présidente du parlement européen, Eva Kaili, pourrait les conduire à penser que l’Occident devrait se garder de donner à l’Afrique des leçons que lui-même peine à appliquer chez lui.

    Le sommet de Washington marque-t-il une vraie rupture avec des pratiques détestables ou bien doit-il être considéré comme un sommet de plus ? Le temps nous le dira.

    Lire aussi: Le mal ne reste jamais impuni et aucun demi- dieu n’est immortel 

     

     

  • Amadou Vamaoulké: « le Consupe n’a pas indexé ma gestion »

    Amadou Vamaoulké: « le Consupe n’a pas indexé ma gestion »

    Monsieur le Président de la Collégialité,
    Madame, Messieurs les Membres de la Collégialité,
    Mesdames et Messieurs,

    Recevez mes salutations déférentes et cordiales, et soyez remerciés d’avance pour l’attention qu’il vous plaira de m’accorder en ce moment particulièrement important de ma vie, au terme d’un voyage judiciaire anormalement long, éprouvant et surréaliste. Je crois que le temps des argumentations, juridiques, judiciaires ou simplement de logique pure est passé. Mesdames et Messieurs, Le septuagénaire que je suis – j’aurais 73 ans en Février prochain – voudrait plutôt partager avec vous le sentiment qui m’habite après toutes ces péripéties que j’ai vécues comme une véritable mise à mort – on dira à mort lente -, et je n’exagère pas. Car si d’éminents médecins vous diagnostiquent une maladie qu’ils qualifient de sévère et vous prescrivent des soins appropriés sous peine de paralysie, et que le tribunal, sollicité, rejette votre demande de liberté provisoire avec le motif lapidaire et peut-être méprisant de «demande non fondée», qu’allez-vous comprendre par là? Moi j’ai compris que cela veut dire: «Crève si tu veux». Donc, la mise à mort qui est bien distincte d’une condamnation à mort fait partie des choses que le Tribunal s’autorise.

    Quand j’ai reçu cette réponse catégorique, j’ai pensé à ce détenu de mon quartier dont le médecin avait demandé le transfert à Douala, pour recevoir des soins de radiothérapie, non dispensés à Yaoundé. Refus catégorique. Le détenu en question est mort. Moi, Dieu merci, je ne suis pas encore paralysé, grâce à un traitement par un tradipraticien, mais l’insensibilité de ma plante des pieds persiste.

    Le sentiment qui m’habite est un sentiment de dépit et de profonde incompréhension. Suis-je encore un authentique citoyen de ce pays? Ou un paria sans protection que l’on peut priver de liberté parce qu’on l’a décidé et mis en œuvre en utilisant les rouages de l’Etat ?

    Et cet Etat, est-il toujours le protecteur de tous?

    Dois-je admettre aujourd’hui que dans mon pays, personne n’est à l’abri d’une insécurité judiciaire quelles que soient les précautions qu’il peut prendre pour mener une existence tranquille, animé par le seul désir de guider sa famille, et d’être utile à sa communauté qu’elle soit restreinte ou élargie?

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

    Vous ne pouvez pas imaginer quelle épreuve humaine constitue le fait d’être projeté, brutalement, dans un tourbillon d’activités agressives, de calomnies abjectes colportées par des médias commandités, alors que vous croyiez être à la fois un homme honnête, et un honnête homme, les deux expressions n’étant pas équivalentes. Et quelle stupéfaction et déception de découvrir que les acteurs de ce déploiement diabolique en question sont actionnés par des personnalités insoupçonnées, des membres du Gouvernement étant du nombre. Et lorsque, contre toute-attente, vous vous retrouvez dans la destination finale de la mise en scène, la prison, vous croyez vivre un cauchemar. La prison? Mais pourquoi? Je n’ai jamais eu la réputation d’un gestionnaire indélicat, au contraire. Je crois même savoir que c’est ma probité reconnue qui a été déterminante dans ma nomination à la tête de la Cameroon Radio and Television (CRTV). Les journalistes qui ont travaillé sous mon autorité quand j’étais Rédacteur en Chef de Cameroon Tribune, il y a 40 ans, peuvent se rappeler que j’étais intolérant à la pratique du «gombo», alors embryonnaire. A l’Imprimerie Nationale, j’avais créé, d’initiative, avant même que cette pratique ne soit imposée par l’Etat, une commission des marchés quand il fallait acquérir des équipements, dans laquelle j’impliquais les techniciens des autres imprimeries (CEPER, SOPECAM) pour être certain de choisir la meilleure offre. Un rapport de la Commission Financière dont le Président est aujourd’hui Magistrat à la Chambre des Comptes avait ces mots pour clôturer son rapport: «On peut conclure à une gestion sereine de l’Imprimerie Nationale».

    Comme beaucoup le savent, je m’étais volontairement éloigné des emplois étatiques depuis une dizaine d’années, lorsqu’on me sollicita pour diriger la CRTV. Ce qui est peu connu, c’est que je n’ai accepté l’offre qu’après une longue hésitation, ayant une idée des difficultés immenses que traversait cette entreprise.

    Cette acceptation n’avait été déterminée que par mon désir d’être utile à mon pays, et, d’avantage, par l’honneur que j’éprouvais à être choisi par le Président de la République. Le challenge était immense: presque tous les émetteurs étaient essoufflés, les images étaient invisibles dès qu’on sortait de Douala. Les villes de Ngaoundéré, Garoua, Maroua, Yagoua, Abong-Mbang, Kribi, Ebolowa et d’autres n’étaient pas couvertes. Il n’y avait que deux (02) bancs de montage à Mballa II, moins de six (06) cameras fonctionnelles (on utilisait des cameras amateurs qu’on louait à des privés. Les véhicules de reportage manquaient et les journalistes empruntaient des taxis, ou sollicitaient les créateurs d’évènement qui leur envoyaient une voiture. Les émissions de la télé s’arrêtaient à minuit parce qu’il n’y avait pas assez de programme, des rediffusions étaient programmées plusieurs fois dans la semaine. Toutes ces tares qui faisaient de la CRTV le dernier de la classe, surtout à Douala, à force de discipline personnelle et d’implication de toutes les compétences, ont été jugulées.

    Mais qui se souvient aujourd’hui de ces péripéties? Qui se souvient des résultats probants qui ont été obtenus alors que les ressources provenant de la Redevance Audiovisuelle, qu’on me reproche d’avoir gonflées, ont diminué de 40%. C’est comme si un employé gagnant 100 000 Francs CFA par mois apprend qu’il n’a plus droit qu’à 60 000 Francs CFA. Il faut évidemment un miracle pour qu’il se nourrisse normalement, paye son loyer, ses factures, eau et électricité etc. Eh bien, ce miracle, nous l’avons réalisé en veillant à la qualité de la dépense, en accordant la priorité à la production, en décentralisant les budgets au maximum, et en nous assurant que les postes étaient occupés par ceux qui le méritaient, qui étaient choisis après appel à candidatures. C’est dans cet environnement que j’ai renoncé au salaire de Huit Millions neuf cent mille (8 900 000) Francs CFA par mois pour me contenter de Trois Millions Six Cent Mille (3 600 000) Francs CFA, avec l’accord du Chef de l’Etat, créant un tollé que je ne m’explique toujours pas.

    Pour les onze (11) années que j’ai passées à la CRTV, cela fait plus de Six Cent Millions (600 0000 000) Francs CFA qui ont été ainsi économisés par l’Entreprise et qui ont probablement servi à des activités essentielles. Les budgets de production ont été substantiellement améliorés et les stocks de programmes ont permis de passer à une diffusion 24h/24. La CRTV disposait à nouveau d’émetteurs, de bancs de montage, de moyens de locomotion, tandis que la climatisation a été rétablie à Mballa II et à la Maison de la Radio où certains se mettaient torse nu pour présenter leur émission tant il faisait chaud en studio.

    D’autres faits majeurs méritent d’être signalés.

    L’Agence de Régulation des Marchés Publics (ARMP) avait entrepris d’évaluer et de classer six cent (600) Maîtres d’Ouvrage, en examinant tous les marchés qu’ils ont passés. Le Directeur Général de la CRTV avait été classé 1er, et le Directeur Général de l’ARMP, Monsieur NDOUDOUMOU à l’époque, s’était déplacé personnellement avec son staff, pour annoncer la bonne nouvelle et me remettre un beau trophée devant tout le personnel, qui apprenait de sa bouche que sur les critères de transparence, de publicité des marchés, respect des délais, etc, la CRTV était la plus conforme à leurs attentes.

    De même, l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC) est venue nous attribuer un trophée pour notre site Internet, en hibernation à mon arrivée, mais qui est devenu le deuxième site le plus visité selon les dires de son Directeur Général.

    Autre trophée, celui que nous avons reçu de l’Hôtel du Mont Fébé venu nous récompenser pour avoir été son meilleur client institutionnel aussi bien par les fréquentations dont nous étions à l’origine, que par le volume de recettes encaissées à ce moment-là.

    La crédibilité de la signature de la CRTV était assurée. Nos banquiers n’hésitaient pas à nous accorder les facilités que nous leur demandions.

    Même le Ministère des Finances, qui nous poursuit aujourd’hui peut reconnaître ce fait majeur qui en a étonné plus d’un en son sein. De quoi s’agit-il? Ayant obtenu du Chef de l’Etat des ressources pour des opérations précises, ces ressources n’ont pas été entièrement dépensées. Il restait environ Deux Cent Millions (200 000 000) de Francs CFA, cantonnées à la banque. Lorsqu’une autre urgence s’est signalée, au lieu de redemander un concours, j’ai juste écrit au Ministre des Finances, pour signaler l’existence du reliquat dont je sollicitais une autorisation pour l’utiliser. Surprise! C’est une équipe lourde qui a été envoyée, par des gens qui soupçonnaient qu’il n’y a probablement plus d’argent, et que ma démarche pouvait cacher quelque chose. Le compte d’emploi leur a été présenté, et le solde qui y apparait a été retrouvé tel quel à la banque. «Renvoyez-nous rapidement cet argent», c’était la réponse à notre sollicitation. Il faut espérer qu’on l’a destiné à un usage louable, à défaut de servir la CRTV.

    Le Chef de la Mission de Vérification et du Contrôle du Conseil Supérieur de l’Etat (CONSUPE) auprès de la CRTV, après quelques semaines de séjour, s’était exclamé devant un journaliste de la CRTV qu’il connaissait et qui m’a rapporté ses propos, en ces termes: «Mais votre maison est une maison de verre!» Et malgré ce qu’on peut faire croire au public, le CONSUPE n’a pas indexé ma gestion car ce n’est pas cette Institution qui a saisi la justice pour qu’elle m’inculpe pour des raisons n’ayant aucun rapport avec la gestion. On ne sait d’ailleurs toujours pas qui l’a saisie.

    Comme cela a été dit hier par un des Avocats de mon Co-accusé, le Ministre ABAH ABAH, nous sommes tous les deux, avec tant d’autres, des victimes du fameux «Rouleau Compresseur», concocté par de très hautes personnalités pour écraser ceux qu’ils désignent comme étant des ennemis à neutraliser absolument.

    Ennemi? De qui suis-je donc l’ennemi?

    A cet égard, le Philosophe Julien Freund a écrit que pour être ennemi, on n’a pas besoin d’avoir commis quoi que ce soit. Car, dit-il, c’est l’ennemi qui vous choisit, «et dès qu’il vous a désigné, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitié, du moment qu’il veut que vous soyez son ennemi, eh bien vous l’êtes».

    La leçon que je tire de cette histoire d’ennemis désignés malgré eux c’est que lorsque des personnes intrinsèquement mauvaises disposent de moyens officiels leur permettant d’assouvir leurs tendances de misanthropes, c’est-à-dire de gens sans empathie, elles installent le malheur autour d’elles et créent ce genre de situation que nous déplorons tous.

    Classé à Kondengui «prisonnier signalé», j’ai droit à une escorte serrée lorsque je suis extrait pour le TCS ou l’hôpital. Les bandits de grand chemin ne sont pas surveillés comme je le suis.

    J’ai perdu mon frère cadet, mon principal soutien depuis mon incarcération et mon impécuniosité subséquente. Je n’ai pas été autorisé à assister à son enterrement ici à Yaoundé. Dans les mêmes conditions, d’autres ont bénéficié de permission.

    C’est le règne du mal absolu, cette disposition mentale qui pour certains, selon Alain EHRENBERG, servent à agresser et à torturer leur prochain sans autre raison que la jouissance qu’ils éprouvent quand leur victime manifeste de la souffrance et de l’effroi.

    Cela explique qu’on ait voulu m’incarcérer dès le lendemain de mon limogeage de la CRTV. On m’a rapporté qu’une âme bienveillante a obtenu qu’on m’accorde un sursis d’un mois. Qu’elle soit remerciée.

    Qu’adviendra-t-il de moi au moment du verdict? L’insensibilité et le cynisme que j’ai subis suffisent à me rendre sceptique quant au verdict, et je retiens pour moi le proverbe peuhl qui dit :

    «Si vous évoluez parmi des anthropophages et que vous prétendez ne pas manger de la viande humaine, eh bien, c’est vous qui serez mangé». Je ne sais pas s’il y a des anthropophages, mais s’il y en a, eh bien, bon appétit.

    Cela ne m’empêche pas de me demander ce que pourrait cacher la suite de l’histoire, même lorsque j’aurai été mangé.

    Je me console en pensant à ce qui est écrit dans la Bible que je lis parfois : «Car on vous jugera du jugement dont vous jugez et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez». (Matthieu 7:2)

    En pensant aussi au caractère imprescriptible des crimes dits Internationaux des Droits de l’Homme (DIDH), j’ose croire que mon enterrement, symbolique ou réel, aura des conséquences. Le groupe de travail des Nations Unies avait déjà émis un avis sur ma détention qui, selon lui, n’a pas de base légale, et demandé, malheureusement sans suite, ma libération immédiate.

    J’espère enfin que mes compatriotes seront de plus en plus nombreux à prendre conscience des dérives d’une justice qui contribue davantage au délitement du lien social qu’à son renforcement.

    Je vous remercie.

    Amadou Vamoulké

  • Le mal ne reste jamais impuni et aucun demi- dieu n’est immortel 

    Le mal ne reste jamais impuni et aucun demi- dieu n’est immortel 

    Par Jean-Claude Djereke
    “Le demi-dieu n’était pas immortel ”. C’est par ces mots que le Belge Thierry Michel concluait son documentaire de 135 mn sur Mobutu Sese Seko mort et enterré au Maroc, loin de la terre de ses ancêtres, loin de Gbadolite où il s’était construit un immense palais dans lequel il recevait les soi-disant grands de ce monde. Dans chaque pays, Mobutu avait une villa ou un château où l’argent côtoyait le luxe le plus insolent pendant que le peuple zaïrois, zombifié et imbécilisé par des slogans creux à la gloire du dictateur, croupissait dans une misère déshumanisante.
    En 1997, rongé par la maladie, le léopard ne pouvait plus mordre. Il avait perdu toutes ses dents. Il était si affaibli qu’il ne pouvait rien faire face à Laurent-Désiré Kabila, chef d’une rébellion financée et soutenue par le Rwanda et l’Ouganda. C’est ce moment que choisirent ses “amis” et parrains occidentaux pour le lâcher. Ces derniers l’avaient utilisé en 1961 pour se débarrasser de Patrice Lumumba, l’homme qui ne mâchait pas ses mots et qui n’avait qu’un rêve:  travailler pour un Congo libre et souverain.
    Les Africains qui laissent l’Occident piller nos matières premières, ceux qui prennent un malin plaisir à affamer et à brutaliser leurs peuples, je souhaite qu’ils puissent regarder “Mobutu, roi du Zaïre” et réfléchir sur la triste fin de cet homme qui se croyait invincible.
    Le mal que l’on fait au peuple ne reste jamais impuni et aucun demi-dieu n’est immortel. Voilà les deux enseignements majeurs que je tire de ce documentaire réalisé en 1999.
  • Construction d’infrastructures carcérales: un projet «en prison» entre Yaoundé et Mbankomo

    Construction d’infrastructures carcérales: un projet «en prison» entre Yaoundé et Mbankomo

    Pourtant inscrite parmi les priorités du ministère de la Justice depuis huit ans, la délocalisation de la maison d’arrêt de la capitale vers la banlieue se heurte à des résistances des populations.

    Laurent Esso était à l’Assemblée nationale le 27 novembre dernier. Venu solliciter une enveloppe budgétaire de près de 66 milliards FCFA pour l’exercice 2023, le ministre d’État, ministre de la Justice, Garde des Sceaux (Minjustice) s’est retrouvé aux prises avec quelques députés de la Commission des finances et du budget. L’honorable Rosette Julienne Moutymbo (présidente de ladite instance) et ses collègues ont interpellé le membre du gouvernement sur l’ultrasensible sujet de la délocalisation de la prison centrale de Yaoundé à Mbankomo, à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Selon nos informations, Laurent Esso a expliqué a expliqué aux parlementaires que le non démarrage du chantier est dû «une opposition radicale des populations autochtones de cette ville, réfractaires audit projet».

    Sur le terrain
    Dans le fond, révèlent d’autres sources proches du dossier, certains acteurs, passés maîtres dans l’art de se servir politiquement de référents qui ont une forte capacité mobilisatrice à l’échelle de l’arrondissement de Mbankomo, sont parvenus à s’imposer comme de véritables forces d’opposition à la construction d’un nouveau pénitencier dans la localité. Au-delà de son ampleur, probablement sans précédent, depuis l’annonce du projet en 2014, la contestation des populations s’est renouvelée ces derniers mois suivant trois dimensions: celle d’un arbitrage de la présidence de la République, celle d’une étude d’impact socio-environnemental, et celle la valeur ajoutée d’une nouvelle infrastructure carcérale à Mbankomo (en plus d’une prison principale créée en 2012). Dès lors, le balancier s’est déplacé vers un rapport de force entre les populations riveraines du site et les pouvoirs publics, plutôt que vers une démarche participative.

    Face au resserrement de la contestation, quelques solutions ont été envisagées par la Minjustice. Le premier a ambitionné d’ignorer la contestation et à attendre qu’elle s’épuise d’elle-même. La deuxième solution a consisté en l’adoption d’une gestion purement politique de la contestation, en lui donnant raison et en l’associant sans conditions au projet. La troisième: choisir un autre site. Devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale, rapportent nos sources, Laurent Esso a confié que cette dernière option a été choisie en dernier ressort.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Quand Dieu est-il avec l’homme ?

    Quand Dieu est-il avec l’homme ?

    Par Jean-Claude Djereke

    Un des noms de Dieu dans la Bible est « Emmanuel » qui signifie Dieu avec nous.
    Mais Dieu est-il avec nous dans toutes les circonstances ? Est-il avec nous dans tous les combats ? Non. Il n’est pas avec nous quand nous bombardons tel ou tel pays pour lui imposer notre soi-disant démocratie, pour voler ses richesses et y installer notre manière d’être pompeusement appelée civilisation. Il n’est pas avec le dictateur chrétien ou musulman qui affame, terrorise ou bâillonne son peuple. Il n’est pas avec le rabbin, le prêtre, le pasteur ou l’imam, qui sous prétexte que la religion ne devrait pas se mêler de la politique, se tait devant le détournement et le gaspillage des deniers publics, devant la confiscation des médias publics par un seul parti, devant le tribalisme, devant les arrestations et détentions arbitraires. Il n’est pas avec les peuples qui se résignent facilement à leur triste sort et attendent que le changement leur tombe du Ciel comme la manne tombait du Ciel au désert jadis. Il est toujours avec ceux qui ont faim et soif de liberté et de justice. Il est avec nous chaque fois que nous prenons fait et cause pour l’homme exploité, humilié, torturé ou méprisé, chaque fois que nous nous dressons contre ceux qui se prennent pour des demi-dieux, contre les tripatouilleurs de constitution. C’est ce Dieu-là qui était avec Moïse pour libérer les enfants d’Israël de l’esclavage et de l’oppression en Égypte.
    Que ceux qui l’adorent « en esprit et en vérité » en prennent conscience aujourd’hui ! Que tous les Emmanuel (le) ne portent pas ce prénom en vain !
    Bon dimanche à nous tous !
  • Les relations Afrique-Etats-Unis dans un monde entre décomposition et reconstruction

    Les relations Afrique-Etats-Unis dans un monde entre décomposition et reconstruction

    Une analyse de Dr Christian Pout, Ministre Plénipotentiaire, Président du Think Tank
    CEIDES, Visiting Associate Professor– Directeur du séminaire de Géopolitique
    Africaine, Catholic Institute of Paris.

    Comment se présente le partenariat Afrique/ Etats-Unis deux ans après l’arrivée
    du Président Joe Biden à la Maison Blanche?
    L’arrivée du 46ème Président des Etats-Unis d’Amérique, Joe Biden, en novembre 2020 à la Maison Blanche, a induit une évolution assez positive des rapports entre l’Afrique et les EtatsUnis.  S’il fallait se résumer en quelques mots, je dirai que les relations américano-africaines ont connu une nouvelle dynamique après une ère marquée par des bizarreries trumpiennes. Ces relations sont plus apaisées, assurément plus affirmées, vraisemblablement plus diversifiées, voire plus conviviales. L’équipe du Président Joe Biden s’est attelée à restaurer le blason américain sur plusieurs plans, notamment en matière de politique étrangère en Afrique. Il y’a donc là une nette démarcation, une rupture avec le précédent Gouvernement. Néanmoins, l’un des rares sujets où l’on peut encore entrevoir une sorte de continuité de Donald Trump à Joe Biden est bien sûr la volonté clairement affichée de ces deux Présidents de sauvegarder ou mieux, d’étendre l’influence stratégique des Etats – Unis en Afrique. Ceci
    en veillant principalement à contrer et devancer la percée chinoise et russe sur le continent, en particulier dans un contexte où même les alliés traditionnels sur lesquels les Etats-Unis pouvaient s’appuyer à l’exemple de la France ou du Royaume-Uni, perdent de plus en plus de terrain.

    Malgré les gestes d’ouverture du Président Biden, le renouveau des relations extérieures focalisées sur l’Afrique qu’il promeut, qu’elles soient diplomatiques, économiques, commerciales et sécuritaires, souffre encore quelque peu de ce que Maya Kandel, responsable du programme sur les États-Unis à l’Institut de Recherches Stratégiques de l’Ecole Militaire (IRSEM), a appelé «les dogmes de la stratégie américaine en Afrique». Il s’agit selon elle des pesanteurs idéologiques, stratégiques et opérationnelles qui ont plombé la politique américaine en Afrique depuis les années 1990 avec plus ou moins de constance jusqu’au début des années 2000 et après. A sa suite, d’autres auteurs ont affirmé que l’Afrique n’était pas vraiment considérée comme une priorité stratégique des Etats-Unis. C’est pourquoi, ils y limitaient leur ancrage au sol, par une présence militaire et assistance discrète, et préconisaient que des «solutions africaines soient trouvées aux problèmes africains». Le point culminant de ce qui pouvait donc apparaître comme une politique américaine en Afrique désincarnée a été symbolisé par le passage du républicain Donald Trump à la Maison Blanche. Il ne me paraît pas nécessaire de revenir sur les actes et propos regrettables posés par ce dernier, et qui ont malheureusement contribué à renforcer le doute au sein de la classe politique et des populations africaines sur les intentions réelles des Etats-Unis en Afrique. Fort heureusement, l’équipe de Joe Biden s’efforce de changer les perceptions, tout en posant les jalons d’un nouveau partenariat avec l’Afrique. C’est ce qui explique entre autres, le fait que le deuxième Sommet Afrique – Etats-Unis qui se tient à Washington soit aussi couru après celui de 2014 organisé par Barack Obama, un autre démocrate. Déjà, je tiens à rappeler que ce Sommet qui est un moment privilégié d’échanges et de prise de contact entre acteurs américains et africains exerçant à des niveaux de responsabilités très élevés, aussi bien dans le public comme dans le privé, n’est en réalité que l’aboutissement d’une politique de (re)conquête et de séduction de la communauté afro-américaine et de l’Afrique, dont les contours se laissaient déjà voir depuis la campagne présidentielle de 2020 menée par le camp Biden.

    En effet, le programme de cette campagne était « America is back », entendez l’Amérique est de retour, et compte bien refaire bouger les lignes aux plans économique et politique, et surtout faire entendre ou plutôt prévaloir sa voix sur la scène internationale. Durant celle-ci, Joe Biden avait alors exprimé sa volonté de faire évoluer les relations entre son pays et l’Afrique. Au-delà des clichés et préjugés misérabilistes et conflictogènes sur l’Afrique auxquels il n’adhérait pas pour s’être fait sa propre idée de la réalité au gré de ses voyages, il avait construit une véritable stratégie pour conquérir la communauté afro-américaine et la diaspora africaine. Il s’était engagé envers elles à éliminer les restrictions anti-immigration contre les pays musulmans, y compris ceux situés en Afrique (le Nigeria, le Soudan et la Tanzanie), à remettre sur orbite et à renforcer un programme pour la jeunesse africaine, Yali (Young African Leaders Initiative), qui avait été mis en place par l’équipe de Barack Obama en 2010. Et par ailleurs, à mobiliser les meilleures compétences pour le conseiller sur l’Afrique. C’est pourquoi dans son équipe de conseiller(e)s pour la campagne, plusieurs membres avaient déjà eu à occuper de hautes fonctions sur et/ou pour le continent autant sur le plan diplomatique que sécuritaire. En analysant ses postures de l’époque, on se rend à l’évidence que le discours de Joe Biden avait des accointances avec celui de ses devanciers et collait groso modo aux objectifs globaux des Etats-Unis.

    Ses orientations politiques à l’extérieur qui s’inscrivaient sur les traces de quelques-uns de ses
    prédécesseurs annonçaient alors les couleurs d’une intense activité diplomatique à venir.
    Celle-ci devait tirer profit des instruments de politique étrangère qui avaient fait leurs preuves,
    pour (re)positionner les Etats-Unis au devant de la scène africaine. S’il est vrai que la création en 2007 du Commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM) avait permis aux Etats-Unis de jouer un rôle prépondérant sur les questions militaires et sécuritaires sur le continent, c’est davantage les programmes de coopération phares mis en place par ses homologues que Joe Biden entendait capitaliser. On peut mentionner à cet égard, l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) créé en 1999 sous la présidence de Bill Clinton ; le President’s Emergency Plan for AIDS Relief (PEPFAR) créé en 2003 sous l’administration Bush et destiné à favoriser l’accès à la santé sur plusieurs années avec plus de 15 milliards de dollars ou encore le Global Hunger and Food Security Initiative établi par le président Barack Obama en 2009. Avec le soutien du Congrès, Barack Obama avait aussi pu lancer l’initiative «Power Africa», un programme de plus de 7 milliards de dollars destiné à développer l’électrification du continent et fournir l’électricité à près de 60 millions de foyers. En termes d’alignement sur les objectifs globaux des Etats-Unis en Afrique, Joe Biden semble là encore, malgré une touche d’originalité, partager les axes clés énoncés en 2012 par l’Administration Obama, à savoir : le renforcement des institutions démocratiques locales ; le soutien à la croissance économique, au commerce et à l’investissement ; la progression de la paix et de la sécurité ; la promotion «des opportunités et du développement».

    C’est dans le cadre de ces axes que s’articule aussi la Stratégie américaine pour l’Afrique depuis la prise de fonction officielle de Joe Biden. Avant de m’étendre sur cette dernière, je crois qu’il est intéressant de dire un mot sur les actes d’autorité et gestes symboliques à forte  portée posés par Joe Biden, et qui apparaissent comme une forme de reconnaissance à la fois de l’importance et du potentiel de la communauté afro-américaine et de l’Afrique. Lors de leur cérémonie d’investiture en janvier 2020, le Président Joe Biden et sa Vice-présidente Kamala Harris, avaient choisi le titre à succès «Destiny» du chanteur nigérian Burna boy dans la playlist officielle de 46 morceaux. Ensuite, en février, soit un mois après son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden avait choisi d’envoyer pour son premier discours auprès d’une instance internationale en tant que Président, un message vidéo aux présidents africains à la veille du 34e Sommet de l’Union africaine (UA). Il assurait alors que pour l’Afrique, les Etats-Unis sont «un partenaire dans la solidarité, le soutien et le respect mutuel». Au plan purement bureaucratique, Joe Biden a su s’entourer pour donner sens à sa politique, de personnes fins connaisseuses de l’Afrique et même des enfants du continent. Il a par exemple nommé Linda Thomas Greenfield, une diplomate chevronnée, qui a été en poste dans plusieurs pays africains, Ambassadrice américaine à l’ONU, avec rang de Ministre ; Samantha Powers, Ambassadrice à l’Agence internationale de Développement, et Dana Banks, ancienne diplomate en Afrique du Sud au Conseil National de Sécurité. Mais surtout, je crois que les nominations les plus remarquées ont sans doute été celles de Wally Adeyemo, 39 ans, Secrétaire adjoint au Trésor, et d’Osaremen Okolo, 26 ans, Conseillère dans la Team anti-Covid-19 du Président Biden, tous deux d’origine nigériane.

    En plus de ces innovations managériales, je peux dire que Joe Biden n’a cessé de montrer les signes d’un profond attachement au continent. C’est ce qui explique aussi le balai diplomatique effectué par ses collaborateurs en Afrique. Qu’ils s’agissent du Secrétaire d’Etat Antony Blinken, de la Sous-secrétaire d’État Wendy Sherman, de la Secrétaire d’État adjointe chargée des Affaires africaines, Molly Phee ou encore de la Directrice principale du Conseil de sécurité nationale pour l’Afrique, Dana Banks. Le Secrétaire d’Etat Antony Blinken a par exemple été au Kenya, au Nigéria, au Sénégal, ainsi qu’en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda. Il a de même pris part à des rencontres de haut niveau, notamment, à la foire internationale d’Alger en juin 2022, au cours de laquelle les Etats-Unis étaient à l’honneur ou encore, au Maroc, lors de la tenue de la 14ème édition du
    Sommet des affaires États-Unis – Afrique en juillet 2022, placée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et organisée par le Gouvernement marocain, en partenariat avec le Corporate Council on Africa (CCA). Ce dernier événement qui avait pour thème «Bâtir l’avenir ensemble – le futur» a connu la participation d’une importante délégation gouvernementale américaine, de ministres africains et de décideurs des plus grandes multinationales américaines et des milieux d’affaires africains. On a ainsi pu recenser la participation de 1.500 responsables, dont 80% issus du secteur privé, six ministres des affaires étrangères ainsi que plus de vingt ministres représentant des secteurs différents et plus de cinquante pays africains. Plus de 450 entreprises américaines étaient présentes et plus de 5.000 mises en relation ont été initiées entre des représentants des secteurs public et privé. C’est d’ailleurs en Août 2022 à Pretoria en Afrique du Sud, que le Secrétaire d’Etat Anthony Blinken, a égrené durant son discours à l’Université de Pretoria, les principaux piliers de la Stratégie américaine envers l’Afrique subsaharienne.

    Contrairement à la stratégie de décembre 2018 implémentée par l’administration Trump, qui se voulait plus sélective et orientée sur la sécurité, la nouvelle stratégie des Etats – Unis repose sur le postulat selon lequel «l’Afrique subsaharienne est une force géopolitique majeure, qui a façonné notre passé, façonne notre présent et façonnera notre avenir». Elle souligne l’importance de la démographique croissante de l’Afrique, son poids à l’ONU de même que la diversité de ses nombreuses ressources naturelles et opportunités. Pour les cinq prochaines années, cette stratégie reposera sur quatre objectifs, entre autres : favoriser les sociétés ouvertes; offrir des dividendes démocratiques et en matière de sécurité; travailler au redressement après la pandémie et sur les opportunités économiques; soutenir la préservation et l’adaptation au climat et une transition énergique juste. A l’observation, il semble que le calibrage de cette stratégie ait tenu compte des priorités continentales telles qu’énoncées dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA). De ce fait, la mise en œuvre des programmes américains consacrés à l’Afrique et particulièrement de la stratégie américaine en Afrique laisse penser que le nouveau partenariat Afrique – Etats-Unis peut avoir des impacts plus concrets capables d’accélérer l’atteinte des objectifs de développement du continent. Je relève que ces deux dernières années, beaucoup de choses ont évolué. Je note une multiplication des projets transformateurs. Pour ne citer que quelques exemples, l’initiative Prosper Africa a permis depuis 2019 de conclure 800 accords d’une valeur globale de 50 milliards de dollars entre les Etats-Unis et des pays africains dans les domaines du commerce et de l’investissement. La MCC, Millennium Challenge Corporation, l’agence de développement américaine, a quant à elle investi quelques 8,85 milliards d’euros dans 25 pays d’Afrique depuis 2004. En matière de connectivité, grâce au soutien des Etats-Unis et à la collaboration du Gouvernement et des entreprises, le Mozambique est devenu le premier pays africain à utiliser sous licence la technologie Starlink de SpaceX. Une technologie qui recourt aux satellites pour fournir un service Internet, et contribuer à élargir l’accès et à réduire les coûts correspondants pour les habitants des zones rurales du pays. De même, la Société de financement du développement international des États-Unis a investi près de 300 millions de dollars dans le financement du développement, de la construction et de l’exploitation de centres de données en Afrique, notamment en Afrique du Sud. Un contrat de 600 millions de dollars avait ainsi été attribué pour la construction d’un câble de télécommunications sous-marin qui s’étendra sur plus de 17 000 kilomètres – de l’Asie du Sud-Est au Moyen-Orient, en passant par la Corne de l’Afrique et l’Europe, pour offrir des connexions à haut débit, fiables et sécurisées pour les populations de tous les continents. Dans le domaine de la sécurité alimentaire les Etats-Unis se sont engagés à travers l’initiative Feed the Future à investir 11 milliards de dollars sur cinq ans dans 20 pays partenaires, dont 16 en Afrique. Une autre initiative lancée avec la collaboration des Émirats arabes unis devait aussi contribuer à stimuler les investissements et l’innovation dans l’agriculture intelligente
    face au climat. Concernant la santé, le PEPFAR qui a bénéficié de plus de 100 milliards de dollars de financement a contribué à sauver la vie d’environ 21 millions de personnes, et faciliter la naissance de cinq millions et demi de bébés séronégatifs. A ce jour, le PEPFAR finance 70 000 cliniques, 3000 laboratoires, 300000 agents de santé et d’innombrables ambassadrices DREAMS, qui aident à protéger les adolescentes et les jeunes femmes du VIH.

    De plus, durant la crise coronale, les Etats-Unis ont eu à fournir gratuitement plus de 170 millions de doses de vaccins COVID aux pays africains. Des financements américains ont aussi été engagés dans la construction des installations de production de vaccins au Sénégal. Toujours en lien avec les vaccins, la National Institution of Allergy and Infectious Diseases des États-Unis s’est associée à Afrigen, un organisme sud-africain pour partager son expertise technique en matière de développement de vaccins à ARNm de nouvelle génération, ainsi qu’en matière de traitements. Pour aider les pays africains à faire face au changement climatique, les Etats-Unis apportent également leur accompagnement. Au Ghana par exemple, les partenariats noués ont permis de lancer la construction de la première centrale hybride solaire-hydraulique d’Afrique de l’Ouest. Cette dernière permettra d’améliorer la fiabilité, de réduire les coûts et d’éliminer plus de 47 000 tonnes d’émissions chaque année. De même au Kenya, où 90 % de l’énergie provient de sources renouvelables, les entreprises américaines ont investi 570 millions de dollars dans les marchés de l’énergie hors réseau, et créé 40 000 emplois verts. La jeunesse africaine est elle aussi au cœur des programmes américains. Le réseau YALI qui fournit aux jeunes leaders africains des outils, des ressources, et des interactions virtuelles, compte aujourd’hui plus de 700 000 membres, un nombre qui va grandissement. A terme ce programme pourrait aider à substantiellement renforcer l’esprit critique des jeunes du continent.

    Quels sont les objectifs et attentes des deux parties relativement au prochain
    Sommet Afrique/ Etats-Unis?
    Le Sommet des dirigeants Afrique – États-Unis qui s’est ouvert ce 13 décembre, marquera probablement un tournant dans les relations entre la première puissance mondiale et le continent. Plus que des espoirs, il suscite de grosses attentes pour les deux parties à brève et longue échéance. Je pense que le fait pour les Etats-Unis de focaliser leur vision sur «le dialogue, le respect des valeurs partagées ou des valeurs communes», est une position qui peut retenir l’attention des leaders africains, même si cela tarde encore à bien se matérialiser dans les faits. Mais déjà, je remarque que les desseins collaboratifs annoncés par les EtatsUnis cadrent bien avec les priorités de l’agenda africain actuel influencé par des défis internes et des perturbations externes. En effet, la démarche américaine tend à resserrer les liens avec l’Afrique en mettant l’accent sur des politiques susceptibles de favoriser une nouvelle dynamique économique ; renforcer l’engagement des États-Unis et de l’Afrique en faveur de la démocratie et des droits humains ; atténuer l’impact de la COVID-19 et des futures pandémies ; renforcer la collaboration pour la santé régionale et mondiale ; promouvoir la sécurité alimentaire ; faire progresser la paix et la sécurité ; répondre à la crise climatique ; et amplifier les liens avec la diaspora. Le sommet qui se tient à Washington se présente alors comme un laboratoire pluridisciplinaire où les acteurs gouvernementaux, la société civile, les communautés de la diaspora et le secteur privé, devront concevoir les premières formules à administrer pour parfaire le renouveau de la relation américano-africaine. A ce propos, je constate que le format d’organisation est révélateur des attentes et objectifs poursuivis par le pays hôte et les partenaires africains. Les événements thématiques organisés durant les trois jours nous permettent en effet de voir par qui et comment les priorités devront être adressées.

    Permettez-moi donc de revenir brièvement sur ce que prévoit le programme. Cela améliorera aussi la lisibilité des objectifs et attentes réciproques. D’après le programme adopté de commun accord avec les parties africaines, le Sommet durera trois jours, au cours desquels une série de forums sera organisée. C’est donc dans cette logique que pour la première journée, il s’est tenu un forum des jeunes leaders africains et de la diaspora ; un forum de la société civile ; un forum sur la paix, la sécurité et la gouvernance ; un forum spatial civil et commercial États-Unis-Afrique ; ainsi que des sessions sur le climat, l’énergie, l’éducation, la santé et l’industrie créative. Comme on peut s’en douter, le choix des thématiques n’est pas anodin. Les Etats-Unis sont bien conscients de la place qu’occupent les jeunes dans la transformation de l’Afrique et du rôle plus grand encore qui sera le leur dans la gestion des affaires, de même que de l’importance de la diaspora africaine présente sur le territoire américain. Déjà considérée comme la sixième région de l’Union africaine, la diaspora africaine représente aussi bien un gisement de ressources, de création de richesses, qu’un éventuel contrepoids politique. Il est donc compréhensible que l’un des objectifs des Etats-Unis soit de capter les opportunités offertes par les dividendes démographiques et diasporiques venues d’Afrique. L’intérêt des autorités américaines pour une mise en synergie des acteurs de la société civile africaine et américaine s’inscrit aussi dans la poursuite de ses objectifs d’accroissement de son influence. Bien qu’elle soit qualifiée de « porte-voix de la gouvernance », la société civile est aussi une formidable voix de résonnance dont la portée du discours ne cesse de croître en Afrique, et surtout, un partenaire privilégié pour exécuter des projets au plus près des communautés africaines. La proximité des organismes de la société civile avec les acteurs locaux comporte un grand avantage. Les sujets abordés par eux comme la corruption, la violation des droit humains ou l’autonomisation des femmes et des filles etc. ont souvent permis une réappropriation par les politiques. Il ne faut donc pas sous-estimer l’impact des projets financés et/ou réalisés avec le soutien américain. Concernant les questions de paix, sécurité et de gouvernance, la présence de certaines personnalités américaines le premier jour, comme les Secrétaires d’État, de la Défense et l’Administratrice de l’Agence américaine pour le développement international traduit aussi un fort engagement en faveur du renforcement des institutions démocratiques et de la gouvernance, qui pour les Etats-Unis ont un impact sur la paix et la prospérité à long terme.

    La deuxième journée du Sommet qui débute est prévue pour être consacrée au Forum des affaires États Unis-Afrique (USABF). Il sera coiffé par le département du Commerce des États-Unis, la Chambre de commerce des États-Unis et le Corporate Council on Africa, en partenariat avec l’initiative Prosper Africa. Dans le prolongement du Sommet des affaires qui s’est tenu à Marrakech en juillet 2022, le forum se veut une plateforme où les entreprises africaines et américaines en priorité, et aussi, les acteurs étatiques, les organisations financières ou encore les chercheurs d’emploi pourront saisir les plus belles opportunités d’affaires et d’emplois en signant des contrats et en faisant du réseautage. Par ce forum, les Etats-Unis ont pour objectifs de promouvoir une croissance et un développement économiques inclusifs et durables sur tout le continent, d’accroître les flux de capitaux et d’encourager l’esprit dynamique d’entrepreneuriat et d’innovation qui prévaut dans toute l’Afrique. Il faut noter que l’inclusion recherchée ici est en partie le fruit d’une recommandation formulée à l’unanimité par les intervenants au Sommet de Marrakech. Ceux-ci défendaient alors l’idée selon laquelle l’accélération du développement économique et la prospérité passaient par la conjugaison des efforts des gouvernements, des institutions
    financières multilatérales, des institutions de financement du développement, des fonds souverains ainsi que des investisseurs du secteur privé.

    Enfin, la troisième et dernière journée sera réservée aux dirigeants. Il est prévu que le Président Joe Biden puisse s’entretenir avec les personnalités ayant fait le déplacement, sur la cinquantaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement, ainsi qu’avec les Chefs de délégation, Représentants d’organisations régionales conviés. Durant les séquences officielles on peut présumer que le Président Biden continuera à militer pour la formation d’un bloc solide entre les Etats-Unis et l’Afrique afin de relever les défis les plus significatifs de notre époque. Il a déjà été annoncé que les Etats-Unis envisageaient d’allouer 50 milliards de dollars supplémentaires pour le financement de divers secteurs en Afrique. De grandes décisions politiques entre les deux partenaires devraient aussi être prises. Beaucoup plus loin des projecteurs, on peut s’attendre à ce que des sujets plus sensibles soient abordés en tête à tête ou en collégialité. Je pense ici à la revendication somme toute légitime de l’Afrique de voir le Conseil de sécurité de l’ONU être réformé. Cette dernière initiative a l’avantage de bénéficier du soutien des Etats Unis, l’un des membres les plus influents du Conseil de sécurité. A cette fin, l’Union africaine avait eu à publier une déclaration en 2005 où les nations africaines avaient collectivement pris une position commune sur la réforme du Conseil de sécurité. Il s’agissait du consensus d’Ezulwini qui déclinait la forme de représentation équitable prônée par l’Afrique au Conseil de sécurité : deux sièges permanents avec le pouvoir de veto, ainsi que cinq sièges non permanents. Les modalités d’une adhésion de l’Union africaine au G20 telles que suggérées par les Etats-Unis pourraient aussi être discutées. De même, les Etats africains pourraient être incités à revoir leurs positions sur la crise russo-ukrainienne au regard de l’enlisement du conflit et des répercussions sur les économies du continent, voire également, à (re)préciser le sens de leur étroite coopération avec la Chine et la Russie, deux puissances que les Etats Unis considèrent comme adversaires, pis comme une menace. Il va de soi que les Etats africains n’entendent pas être passifs ou se laisser dicter une conduite. En particulier sur les questions internationales, à l’exemple de la situation en Ukraine où l’importance de l’aide et les milliards de dollars de financement qui ne cessent d’être rapidement mobilisés, ont pu heurter certains leaders africains au regard des défis humanitaires, sécuritaires et des catastrophes qui sévissent en Afrique, mais qui pourtant ne font pas l’objet d’une aussi grande attention politique et médiatique. Malgré l’atmosphère apaisée qui règne avec les Etats-Unis et l’existence de sujets d’intérêt commun, comme la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU (UNSC) avec une admission des Etats africains comme membres permanents, la reconnaissance du poids du groupe Afrique à l’ONU, la promotion d’une égalité parfaite au sein du système international, ou encore, une meilleure insertion dans les marchés de capitaux étrangers, les Etats africains ont des objectifs et attentes particulières.

    Je crois devoir rappeler que les Etats africains sont très au fait de leurs atouts et des avantages comparatifs que ceux-ci peuvent constituer dans leur quête de développement ou rapports avec des partenaires étrangers. L’Afrique a d’immenses ressources naturelles, une diaspora dynamique, une croissance économique et démographique extrêmement rapide par endroit, la plus grande zone de libre-échange grâce à la ZLECAf, des écosystèmes très variés et diversifiés, et surtout, elle constitue l’un des plus grands blocs électoraux régionaux des Nations unies. Dans cette configuration, les objectifs et attentes africaines s’entrecroisent dans des domaines prioritaires classiques, économiques, politiques et sécuritaires, et aussi, nouveaux, en matière de changement climatique par exemple.

    Sur le volet économique, l’Afrique entend proposer des stratégies pour une orientation des investissements américains dans des secteurs jugés prioritaires conformément aux buts de l’Agenda 2063. Elle attend aussi des Etats-Unis qu’ils soient un partenaire de confiance, plus respectueux de la logique gagnant-gagnant en affaires. De sorte qu’il puisse avoir une évolution, voire révolution dans les relations commerciales américano-africaines qui demeurent très déséquilibrées au préjudice de l’Afrique, malgré l’existence des programmes successifs visant à encourager les échanges, tels que l’AGOA et les investissements, comme le Trade Africa Initiative ou Power Africa, et dernièrement, le programme Prosper Africa de l’Administration Trump. Les partenaires africains relevant du secteur privé attendent également de bénéficier d’un meilleur accompagnement pour pénétrer le vaste marché américain avec des produits totalement fabriqués en Afrique. En matière politique, comme j’ai eu à le souligner, les Etats africains veulent pouvoir s’assurer du soutien des Etats-Unis pour consolider leur place dans le système international, en particulier onusien, évidemment à des conditions raisonnables. Ils seront certainement appelés à jouer la carte de l’apaisement et à vanter les vertus du dialogue pour tenter d’infléchir les velléités que suscitent la rivalité entre les Etats-Unis, la Chine et la Russie en Afrique. Les Etats africains qui ont toujours milité pour une diversification des partenariats dans le strict respect de leur souveraineté et des normes internationales, ne souhaitent pas se retrouver en première ligne, ni continuer à subir les conséquences néfastes de la féroce bataille d’influence qui oppose les grandes puissances sur le continent.

    Au regard du climat d’instabilité et de volatilité sécuritaire qui règne actuellement en Afrique, il est probable que davantage de discussions soient menées sur ces questions. Les Etats-Unis ont déjà reconnu avoir une approche de sécurité en Afrique « globale », interministérielle, qui intègre les dimensions militaire, économique et politique, et adopté une stratégie qui s’inscrit dans une logique de renforcement des capacités des partenaires africains à la fois par le financement de nombreux programmes d’assistance destinés à renforcer les instruments de sécurité locaux ; et par le développement de la coopération sur le terrain, entre les armées américaines et leurs homologues du continent. Toutefois, un engagement plus poussé de leur part pourrait s’avérer nécessaire auprès de leurs partenaires africains pour conserver les progrès obtenus dans la lutte contre la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée par exemple, dans la lutte contre la radicalisation, l’extrémisme violent, et contre l’islamisme radical, qui de l’Ouest à l’Est africain continue de gagner du terrain. Avec autant de défis, la réforme des modes d’intervention de l’AFRICOM et l’augmentation de ses ressources financières, logistiques et humaines deviennent une urgente nécessité. La volonté de démobilisation d’une partie des troupes de l’AFRICOM qui a un temps été annoncée devient donc contre-indiquée.

    Comment la rivalité Chine / Etats-Unis et la guerre en Ukraine affectent-elles les
    relations entre les pays africains et les Etats-Unis?
    Au risque de me répéter, j’aimerai réitérer que l’Afrique est une « zone à enjeux », un
    périmètre continental stratégique pour les Etats-Unis en raison de son potentiel, des intérêts économiques et commerciaux américains, et surtout, de la volonté de ces derniers de conserver le lead en tant que puissance militaire et diplomatique de premier plan dont les actions influencent la scène internationale. Du point de vue des puissances comme la Chine et la Russie, l’Afrique débouche sur une fenêtre d’opportunités et possibilités qu’il n’est absolument pas concevable de négliger. Depuis l’époque où plusieurs pays du continent étaient maintenus sous le joug de la colonisation, des liens étroits avaient été tissés avec des organismes chinois et russes pour faciliter l’émancipation de l’Afrique. Avec le temps et l’apparition de nouveaux enjeux, les rapports entre le continent et ces deux pays se sont approfondis et diversifiés. Aujourd’hui encore, la présence de la Chine et de la Russie aux côtés de l’Afrique ne cesse de se faire remarquer que ce soit dans la mise en valeur des ressources naturelles, la construction d’infrastructures, l’octroi de financements, la formation, l’assistance en matière de sécurité, des échanges culturels ou encore, la défense des intérêts réciproques dans l’arène internationale etc. Il est aisé de constater que cette proximité n’est pas appréciée par d’autres puissances qui comme les Etats-Unis, ne souhaitent vraisemblablement pas/plus rester au banc de touche alors même que le «match du siècle» se joue en Afrique. Même s’il est vrai que des réserves peuvent être soulevées sur les méthodes, stratégies de pénétration et impacts des activités chinoises et russes en Afrique, tout comme cela peut se faire pour d’autres puissances à l’instar des Etats-Unis, il demeure que le choc des puissances qui a lieu sur le continent devient plus compréhensible lorsqu’on use du cadre théorique du réalisme en relations internationales, tel que développé par Hans Morgenthau et Raymond Aron. En matière de relations extérieures, la théorie réaliste rappelle que les Etats qui sont les principaux acteurs des relations internationales sont mus par le souci de préserver leurs intérêts nationaux, d’étendre leur influence et d’accroître leur puissance. Le réalisme selon Aron énonce aussi que la guerre et les conflits sont un prolongement naturel des relations entre Etats, lesquelles sont de nature concurrentielle. La vive rivalité qui s’observe dans le monde, en particulier sur le territoire africain, entre les Etats-Unis, la Chine et la
    Russie s’inscrit donc complètement dans ce registre.

    En effet, comme le relevait la Chercheuse Aline Lebœuf, la compétition stratégique contre la Chine et la Russie est l’unique horizon de la défense américaine en Afrique, même si cette dernière reste engagée dans la lutte contre les djihadistes. Déjà à l’époque en décembre 2018, lors de la présentation de la stratégie africaine de la Maison-Blanche, le Conseiller à la Sécurité de Donald Trump, John Bolton affirmait que les deux objectifs prioritaires étaient: «contrer la menace du terrorisme radical islamique et les conflits violents» et «contrôler ou contenir les présences chinoises et russes» en Afrique. Dès son arrivée au pouvoir, Joe Biden s’est inscrit dans la continuité et a adopté comme priorité diplomatique en Afrique: «contrer l’influence grandissante de la Russie et surtout de la Chine». Cette posture a plus tard été réaffirmée dans la Stratégie américaine envers l’Afrique subsaharienne en août 2022. Dans ce document stratégique, les Etats-Unis dénoncent dans un ton assez dur les actions posées sur le continent par ses adversaires stratégiques pour reprendre les propos de l’Ambassadrice Linda Thomas Greenfield, en indiquant que «la Chine s’y comporte comme dans une arène pour défier l’ordre international fondé sur des règles, faire avancer ses stricts intérêts commerciaux et géopolitiques (…) et affaiblir les relations des États-Unis avec les peuples et les gouvernements africains». Tandis que la Russie considérerait la région comme «un environnement permissif pour les sociétés para-étatiques et militaires privées, créant souvent de l’instabilité pour en retirer un avantage stratégique et financier», allusion faite au groupe Wagner. Certains observateurs estiment que ces accusations sont quelque peu exagérées, et qu’il s’agit avant tout de stratégies pour saper la réputation de la Chine et de la Russie en
    Afrique, et par là pénaliser leur déploiement. Toujours est-il que les rivalités entre ces puissances ne sont pas prêtes de s’estomper.

    Il s’avère que l’augmentation de l’influence de la Chine et de la Russie sur le continent reste continue, d’où les préoccupations américaines. Après une baisse de régime, un ralentissement dans la conduite des projets d’envergure comme le projet «Nouvelles routes de la soie», les financements de masse de la Chine recommencent progressivement à reprendre le chemin de l’Afrique. Lors du Forum pour la coopération sino-africaine (FOCAC), qui s’est tenu à Dakar les 28, 29 et 30 novembre, le Ministre chinois en charge des affaires étrangères Wang Yi est venu au nom du Président Xi Jinping, annoncer de nouvelles promesses dans ce sens. La Chine peut se targuer d’avoir de l’avance sur les Etats-Unis sur plusieurs plans. D’après un rapport intitulé «The Three Issues That Will Make or Break the Prosper Africa Initiative» (Les trois enjeux qui vont faire ou défaire l’initiative Prosper Africa), élaboré par Zainab Usman et Katie Auth, respectivement directrice et chercheuse non-résidente au sein du programme Afrique de Carnegie Endowment for International Peace, les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique ont diminué depuis 2009, lorsque Pékin est devenu le premier partenaire commercial du continent au détriment de Washington, passant d’un pic de 142 milliards de dollars en 2008 à seulement 64 milliards de dollars en 2021.Quant aux IDE américains en Afrique en 2020, ils s’élevaient à 47,5 milliards de dollars, soit 5,2 % des investissements mondiaux des États-Unis. Le même rapport précise également que «la présence des entreprises américaines sur le continent est non seulement inférieure à celle de leurs homologues chinoises, mais aussi, à certains endroits, à celle des pays comme la Turquie et l’Inde». Cependant, je pense qu’à bien y regarder, c’est plus la concentration des financements chinois dans des secteurs jugés stratégiques, comme dans les ressources extractives (métaux stratégiques et terres rares), infrastructures, ports, télécoms etc. qui maintient les Etats-Unis et
    d’autres puissances occidentales en alerte.

    La méfiance de ces puissances est partiellement partagée par les africains eux-mêmes. Dans la mesure où certaines pratiques sont régulièrement décriées à l’instar du non- respect des droits humains, le peu d’égard pour l’environnement et des violations répétées des législations nationales. Aussi, dans le secteur portuaire par exemple, une étude de 2019 du Center for Strategic and International Studies (CSIS) avance que les investissements chinois dans ce secteur constituent aussi bien une menace «pour l’influence des Etats-Unis» que pour «la souveraineté» des Etats africains. Plusieurs ports logés dans le pourtour du Golfe de Guinée dans lesquels la Chine a pu être investisseur, constructeur ou opérateur des installations sont ainsi en ligne de mire. Beaucoup craignent qu’en plus de l’intérêt commercial et géoéconomique que ces ports peuvent procurer, leur contrôle ne donne en aucun jour un point d’ancrage à la marine militaire chinoise. Même si pour l’instant, Pékin ne possède qu’une seule et unique base militaire sur le continent, à Djibouti, quand d’après le magazine The Intercept, les États-Unis à travers AFRICOM disposeraient d’au moins 34 sites sur le sol africain où sont déployés plus de 6 000 soldats. La plupart situés en Afrique de l’Ouest, dans la Corne de l’Afrique et en Libye. Concernant la Russie, les mêmes griefs lui sont reprochés, à la seule différence que le Kremlim s’évertue plus à restaurer des relations de coopération sécuritaire, en perte de vitesse par endroit. Les russes avancent plus leurs pions dans le secteur de la sécurité, avec la fourniture d’équipement militaire et d’assistance technique. Plusieurs pays africains ont d’ailleurs signé des accords de coopération avec eux. On peut ainsi citer sans exhaustivité, le Cameroun en avril 2015 (accord actualisé depuis lors), le Ghana en juin 2016, la Gambie en septembre 2016, la Guinée en avril 2018, la Sierra Leone en août 2018, la RD Congo en mai 2019 etc.

    L’actualisation de ces accords de coopération est perçue par les adversaires de la Russie comme un moyen pour Poutine de remettre son pays en lice en Afrique et de conserver ses alliés tout en débauchant de nouveaux soutiens dans les batailles diplomatiques et stratégiques menées par la Russie. C’est sans doute cette logique qui a justifié la tenue d’un premier Sommet Russie-Afrique, en octobre 2019, et plus récemment les tournées africaines de Sergei Lavrov, le Ministre russe des affaires étrangères. Le rapprochement de la Russie de l’Afrique est d’autant plus scruté depuis l’engagement des sociétés militaires privées russes dans les opérations militaires en Afrique et dans la sécurisation des personnes et des biens, à l’exemple du groupe Wagner actif au Mali et en République centrafricaine. De nombreux observateurs et des rapports ont accusé le groupe Wagner d’exactions et de violation systématique des droits de l’homme, sans que pour autant son implication ne soit retenue par les dirigeants des pays en question. Nonobstant cela, le sujet qui rencontre à l’heure actuelle le plus de résistance dans le camp mené par les Etats-Unis dans les Etats africains, est assurément le faible désir ou refus de ces derniers de condamner et prendre des mesures de rétorsion pour manifester leur désapprobation des hostilités engagées entre la Russie et l’Ukraine. Pour ma part, ce refus de prendre des sanctions et ouvertement position pour un camp ou pour un autre doit en réalité être compris comme une volonté des Etats africains d’amener les parties belligérantes à renouer le dialogue, à privilégier le compromis et à s’engager dans un processus de paix, plutôt que d’encourager une escalade de la violence, et une sur médiatisation orientée au bénéfice d’une partie en conflit, et qui au final risquerait de déboucher sur une crise encore plus grave. L’Afrique est mieux placée pour porter le discours de l’apaisement. C’est le continent qui subit de plein fouet les conséquences de la guerre en Ukraine du fait de la perturbation des chaînes d’approvisionnement, et de la flambée des prix des matières premières et des produits de base.

    Vous conviendrez donc avec moi que toutes ces tensions affectent négativement l’évolution de l’Afrique et le quotidien de ses populations. Ces tensions se répercutent malheureusement aussi dans les relations bilatérales de nature diplomatiques et économiques. J’ai encore en mémoire le clash qui a opposé les Ambassadeurs américains et chinois en poste à Kinshasa (RDC), à la suite des révélations sur ce qu’on a appelé le contrat du siècle sino-congolais pour parler de la conclusion d’un méga-contrat en 2008 portant sur le cuivre et cobalt congolais, des minerais très prisés par les grandes industries de pointe chinoises et américaines. Les relations américano-africaines se trouvent aussi affectées par la concurrence qui apparaît entre ces puissances au moment de l’endossement des prétentions portées par l’une d’elles au sein des instances internationales. Le cas ukrainien illustre bien ce phénomène. En somme les rapports entre les Etats-Unis et l’Afrique aussi privilégiés qu’ils puissent être en ce moment, pâtissent de l’instrumentalisation des perturbations internationales par les puissances concurrentes, et aussi, des contre-performances provoquées par des rivalités qui embrassent désormais tous les secteurs d’activité. Il est peu probable que les Etats-Unis lâchent du leste en Afrique, surtout à une période aussi charnière. Seulement, l’efficacité de son action extérieure reste conditionnée par sa politique intérieure, l’interventionnisme du Sénat et de la Chambre des représentants qui ont un mot à dire sur le budget du Président des Etats-Unis.
    Quels sont les axes et acteurs principaux autour desquels pourrait se renouveller
    fondamentalement le partenariat entre l’Afrique et les Etats-Unis ?

    L’avènement de nouvelles formes de coopération entre les Etats-Unis et l’Afrique, plus soucieuses des priorités communes via ce qui a été baptisé le partenariat du XXIe siècle exige une profonde et transversale rédéfinition de tout ce qui se faisait à ce jour. Certes quelques politiques et projets novateurs doivent être conservés, mais il est indispensable de les mettre à jour en améliorant leur inclusivité. Je pense qu’il n’est pas surperflu de rappeler ici que l’Afrique est le continent qui connaît la croissance la plus rapide au monde. D’ici 2030, le continent comptera près de 1,7 milliard d’habitants, soit un cinquième de la population mondiale. Le taux élevé des jeunes qui y résident augmente les possibilités, et aussi les défis. Ces derniers qui se superposent aux enjeux mondiaux, concernent l’accès simplifié aux financements, le maintien d’un climat de paix qui entretiendrait la prospérité, une meilleure prise en compte des droits humains et de la gouvernance, le développement des infrastructures et de l’écosystème technologique, l’amélioration des conditions de santé et d’éducation, le renforcement des dispositifs normatifs ou encore, la promotion d’un multilatéralisme plus participatif. De mon point de vue, si on veut avoir une chance de convenablement relever lesdits défis, il faudra impliquer à la fois, les acteurs publics, les organisations multilatérales, le secteur privé, la société civile, les femmes et les jeunes, ainsi que les communautés de la diaspora. Dès lors qu’on conviendra de le faire, il deviendra plus évident de trouver des moyens pratiques pour atteindre les objectifs communs en matière de relations économiques, commerciales et d’investissement, de paix et sécurité, de démocratie, de sécurité alimentaire, dans la santé et l’humanitaire, de changement climatique, voire de coopération transversale avec l’UA par exemple. Si vous n’y voyez pas d’inconvénients, je voudrais dire quelques
    mots sur chacun de ces axes.

    Dans le cadre des relations économiques, commerciales et d’investissement américano-africaines, il subsiste des déséquilibres malgré l’immense potentiel reconnu aux deux partenaires. Avec la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine composée de 54 pays, l’Afrique est partie pour être le cinquième bloc économique du monde par la taille. Cela donne nécessairement droits à des opportunités en termes d’emplois, de consommation, d’innovation et de pouvoir pour peser dans une économie mondialisée. Toutefois, à ce jour plusieurs régions africaines prises individuellement n’arrivent pas à compétir ou à s’associer avec certains mastodontes américains. L’Afrique subsaharienne par exemple, ne représente que 2 % de la production et 3 % du commerce dans le monde, alors qu’elle compte 17 % de la population mondiale. Ce qui m’amène à dire que le partenariat commercial de l’Afrique avec les États-Unis doit être repensé, réformé de long en large. Je suis de ceux qui pensent que ce chantier doit débuter par l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), l’accord préférentiel le plus important qui lie les Etats africains aux Etats-Unis. Ce dernier pressenti un temps comme un outil de transformation économique par l’intermédiaire des exportations, présente à ce jour un bilan mitigé auprès de la majorité des parties africaines.

    En effet, en 2018, une bonne partie des exportations africaines vers les États-Unis était concentrée sur les ressources extractives, le pétrole, le gaz et les produits pétroliers représentant 73 % des importations américaines en provenance de la région dans le cadre du programme. Alors que des importations avec les mêmes droits sur des ressources américaines étaient inenvisageables. A cela, il faut ajouter que l’éligibilité des pays à l’AGOA est déterminée annuellement par le Gouvernement américain, par une décision insusceptible de recours, ce qui contribue à renforcer le caractère imprévisible du marché américain pour les exportateurs africains. Il faut dire que le pouvoir discrétionnaire des Etats-Unis en la matière a souvent porté préjudice aux parties africaines, en particulier lorsque celui-ci était utilisé à des fins politiques comme mesures de rétorsion contre des Etats en désaccord avec Washington. Cela s’est vu avec le Rwanda, Madagascar, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Cameroun etc. La fin de la dérogation accordée par l’OMC le 30 novembre 2015 à l’AGOA, arrivant à échéance le 30 septembre 2025, date d’expiration du régime lui-même, et les Etats-Unis ayant manifesté leur volonté de voir l’AGOA céder place à de multiples accords bilatéraux de libreéchange, je crois qu’il importe pour les parties africaines de «faire bloc et de parler d’une seule voix», pour négocier un accord de libre-échange unique entre les Etats-Unis et l’Afrique prise comme une seule entité. Il s’agit d’ailleurs là d’une option plus conforme aux engagements souscrits par les Etats africains au sein de l’Union africaine.

    Cela étant dit, le partenariat entre l’Afrique et les Etats-Unis doit s’approfondir sur d’autres sujets à forte valeur ajoutée. Par exemple dans le secteur des technologies numériques, y compris par le biais du commerce électronique au sens large, en privilégiant le transfert de technologie, et en veillant à la protection des données sensibles. Il doit aussi tenir compte des besoins réciproques et des avantages comparatifs. Ainsi donc, des relations d’affaires devraient être multipliées dans le secteur privé, entre les membres de la diaspora et le continent, les promoteurs de petites et moyennes entreprises, entre les opérateurs des services financiers, acteurs de l’industrie pharmaceutique, sociétés extractives, énergéticiens, sociétés de BTP pour la construction des infrastructures de qualité. Il me semble que les atouts de la diplomatie économique et commerciale ne sont pas suffisamment exploités par les deux partenaires. Il serait donc opportun de renforcer la présence des services commerciaux extérieurs auprès de chaque partie. Ces derniers pourront faciliter la multiplication des Hub commerciaux spécialisés dans les produits américains et africains.

    Evidemment tout cela ne pourra être possible que si les Etats-Unis et les Etats africains s’engagent de bonne foi à lever certains obstacles, au nombre desquels figure la dette bilatérale et multilatérale qu’elle soit publique ou privée. En matière de paix et de sécurité, il serait probablement approprié de faire évoluer l’approche indirecte privilégiée par les États-Unis et qui continue d’être expérimentée à travers le concept d’empreinte légère (light footprint). Ce dernier aussi efficace qu’il soit pour rapidement dénouer des situations complexes sur le terrain, ne permet cependant pas de transformer comme il se doit les causes lointaines et immédiates des conflits qui surgissent. La radicalisation, qu’elle soit d’origine islamique ou non et l’extrémisme violent qui donnent lieu aux conflits, sont le fruit d’un mal-être profond qui se conjugue à des lacunes structurelles systémiques. Il faut donc solutionner ces problèmes en mettant l’accent sur la prévention et satisfaction des besoins. Il est intéressant de savoir que les Etats-Unis s’investissent dans ce domaine. Comme l’a relevé Bakary Sambe, le Directeur de Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies (Dakar, Niamey), ce pays a mis en place le programme le plus poussé en matière de prévention dans la zone sahélienne. Il s’agit du « Projet Partenariat pour la paix P4P » – développé par USAID qui accompagne le G5 Sahel et aide des pays comme le Burkina Faso, la Centrafrique et le Niger à mettre en place des politiques de prévention de l’extrémisme violent. Ce programme a ainsi contribué ces dernières années à l’élaboration des stratégies de prévention de l’extrémisme violent. Les États-Unis ont en outre financé l’élaboration d’un guide régional pour la prévention de l’extrémisme violent, au sein du G5 Sahel. En tant que pays membre de l’Alliance pour le Sahel, les Etats-Unis envisagent également d’établir de nouveaux partenariats avec les donateurs, le secteur privé et le gouvernement hôte afin de renforcer les initiatives de développement et de réforme au Sahel, de même que pour lutter contre l’insécurité croissante en Afrique de l’Ouest.

    Sur les aspects purement militaires, je pense que les Etats-Unis devraient élargir leur
    entendement de la notion «d’Etats clés», par exemple, en agrandissant la liste des pays africains (anglophones, francophones, lusophones) déjà parties prenantes à la résolution des conflits ou non, et pouvant bénéficier de leurs expérience et expertise durant des événements majeurs. Je fais référence ici au plus grand exercice militaire conjoint (l’exercice militaire international « African Lion ») qui a l’habitude d’être co-organisé par le Maroc, pays hôte depuis 2004. Comme a pu le préciser le Général Townsend d’AFRICOM, cet exercice a d’abord pour objectif «d’améliorer le niveau de préparation, les compétences des armées participantes et de renforcer les partenariats ». Il consiste en des manœuvres terrestres, aéroportées, aériennes, maritimes, de décontamination NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) et d’assistance médicale et humanitaire.

    Je dois enfin dire qu’en s’inspirant des recommandations formulées lors du Sommet pour la démocratie tenue à Washington en décembre 2021 et d’après les échos qui nous reviennent du forum sur la paix, la sécurité et la gouvernance organisé lors de la première journée du Sommet des dirigeants, des réaménagements devraient continuellement s’opérer sous l’impulsion des Etats-Unis et des Etats africains en matière de renforcement des institutions et des valeurs démocratiques, de gestion des institutions militaires par des civils, de responsabilité et respect des droits humains, et d’implication des femmes, des jeunes et de la société civile dans la consolidation de la paix.

    Ces derniers aspects tombent à point nommé dans un contexte où les assauts contre la paix aussi bien dans les pays africains, qu’en Ukraine, ont de graves conséquences sur les populations. En effet, en plus de la fragilité liée à l’existence de plusieurs conflits internes, la crise russo-ukrainienne est venue accentuer l’insécurité alimentaire qui règne dans certains territoires africains. Au regard des catastrophes que cela entraîne, il serait tout à fait juste que les nouvelles modalités de coopération entre les Etats-Unis et l’Afrique s’intéressent de plus près à ces problèmes. Les Etats-Unis ont initié le programme Feed the Future dédiée depuis 15 ans à l’amélioration à long terme de la sécurité alimentaire, en particulier avec des partenaires de toute l’Afrique. Ils ont aussi annoncé un supplément de 215 millions de dollars pour l’aide alimentaire d’urgence en Algérie, au Cameroun, en Ouganda, au Zimbabwe, en Mauritanie, au Nigeria, au Burkina Faso, au Rwanda, en Tanzanie et au Kenya, entre autres pays. En avril 2022 l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), a
    décidé de fournir plus de 311 millions de dollars d’aide humanitaire supplémentaire pour soutenir les personnes vulnérables dans les régions du Sahel et du bassin du lac Tchad. Le financement supplémentaire annoncé aujourd’hui permettra aux partenaires de l’USAID de fournir une aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence à plus de 3,8 millions de personnes. Mais ces montants et l’action unilatérale d’un pays ne permettront pas de renforcer la résilience agricole sur le long terme. Il est donc souhaitable que les Etats africains et les EtatsUnis mobilisent d’autres partenaires et institutions multilatérales, de même nature que la Banque africaine de développement (BAD) qui a mis en place un plan d’un milliard de dollars pour aider 40 millions d’agriculteurs africains à utiliser des technologies résistant au climat et accroître les rendements des cultures.

    A l’heure de la pression due au changement climatique, il n’est vraiment plus acceptable de lésiner sur les moyens et options à prendre. La COP27 qui a eu lieu il y’a quelques semaines en Egypte est venue nous rappeler d’écouter notre instinct de survie et de coopérer pour faire comme l’a si bien dit le Président Joe Biden, «des progrès vitaux d’ici la fin de cette décennie» et avoir une chance d’échapper en commun à un funeste destin. Toutefois, j’aimerai rappeler que même dans cette quête de survie il est nécessaire que chaque partie puisse y apporter du sien. Les États-Unis comptent environ pour 4% de la population mondiale et contribuent à hauteur d’environ 11 % des émissions mondiales, ce qui les placent au deuxième rang des pays émetteurs après la Chine. Parallèlement, l’Afrique subsaharienne, qui représente 17 % de la population mondiale, ne produit que 3% des émissions. Même s’il pèse une responsabilité plus lourde sur les Etats-Unis, ses partenaires africains doivent pouvoir trouver le moyen de travailler en bonne intelligence pour mener le combat de l’adaptation et renforcer leur résilience en recourant autant que possible aux énergies dites propres.

    Le dernier axe de consolidation de la relation partenariale américano-africaine qu’il me semble important de mentionner est relatif au resserrement des liens entre les Etats-Unis, l’Union africaine et les regroupements politiques et économiques sous-régionaux. Avec l’Union africaine en particulier, je ne peux que saluer la coopération plus transversale annoncée à la suite du huitième dialogue annuel de haut niveau entre les États-Unis et la Commission de l’Union africaine, organisé en mars 2022 à Washington. Le Président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat prenant part au sommet des dirigeants, on peut espérer qu’il obtienne des Etats-Unis un soutien plus prononcé à la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et un engagement plus significatif pour la mise en œuvre des programmes et projets de l’Agenda 2063 pour parvenir à un développement économique inclusif et durable, et mettre en place des chaînes de valeur régionales tout en stimulant la compétitivité et les perspectives d’investissement pour un bénéfice mutuel.

    Au plan bilatéral, ce Sommet n’est-il pas une opportunité pour renforcer les liens
    entre le Cameroun et les Etats-Unis?

    Effectivement, la participation du Président de la République, Son Excellence Paul Biya, au Sommet des dirigeants qui se tient depuis deux jours à Washington, sur invitation de son homologue américain témoigne d’une sorte d’alignement des points de vue sur les sujets essentiels qui intéressent le Cameroun et les Etats-Unis. La symbolique de ce déplacement est assez forte après une limitation des mouvements des très hauts responsables à l’extérieur à cause de la Covid-19. Comme j’ai eu à l’évoquer, le Président Joe Biden a une bonne connaissance de l’Afrique et dont de ses dirigeants emblématiques, au nombre desquels figure le Président Biya, qui comme vous le savez aussi bien en Afrique que dans le reste du monde jouit d’une très grande considération, et est apprécié pour son expérience et sa pondération. Dès sa prise de fonction en janvier 2021, le Président Biden a montré des signes d’un intérêt particulier pour le Cameroun, leader de la CEMAC et pour l’évolution de sa situation économique et socio-sécuritaire. La nomination depuis le 19 avril 2021 par le Président de S.E Christopher John Lamora, comme Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Cameroun traduisait déjà sa volonté de renouer le contact après presque trois années (2017) où le poste était occupé par une Chargée d’affaires ad interim. En accordant sa confiance à Son Excellence Lamora, sans doute les autorités américaines ont voulu mettre à la disposition de Yaoundé un interlocuteur de confiance, capable de comprendre le contexte sans se laisser influencer par des préjugés ou par une certaine propagande, et surtout apte à échanger sur place avec des personnes dignes de foi. S.E Christopher John Lamora qui assume ce rôle a présenté la Copie Figurée de ses Lettres de Créances au Ministre camerounais des Relations Extérieures, S.E Lejeune Mbella Mbella, le 21 mars 2022.Il se trouve aussi qu’il connaît bien le Cameroun pour y avoir été en poste au Consulat général de Douala entre 1992 et 1993. Bien que peu de temps se soit écoulé, je peux affirmer que sous l’ère Biden, les rapports entre le Cameroun et les Etats-Unis connaissent une positive évolution. Les deux pays sont des partenaires qui s’apprécient. Ils entretiennent des relations diplomatiques depuis 1957. Il s’agit donc de relations privilégiées très anciennes qui ont plusieurs fois été magnifiées par des visites présidentielles et de hautes personnalités dans les deux pays. A ce jour, la coopération entre les deux pays reste très dynamique. Les Etats-Unis étant d’ailleurs l’un des pays où la diaspora camerounaise est la mieux représentée.

    A l’occasion d’un Sommet des dirigeants Afrique – Etats-Unis, il était donc logique que le Président de la République soit convié parmi d’autres leaders africains de premier ordre. Depuis son arrivée, le Président Paul Biya fait l’objet d’une grande attention de la part des hauts responsables politiques et économiques américains. Dèjà à la veille du début du Sommet, soit le 12 décembre, il a été invité à prendre la parole lors d’une table ronde privé sous le thème : «Comment la finance peut constituer un atout à l’égard des défis pressants et des opportunités de l’Afrique et contribuer à la résolution des problèmes apparemment sans solution à l’échelle mondiale?». Le thème plutôt évocateur de cette assise lui a donné l’opportunité de donner sa lecture et de proposer des solutions pérennes aux problèmes posés. Après avoir dénoncé les maux qui minaient l’utilisation optimale des finances, au nombre desquels figurent l’existence d’un cadre juridique et réglementaire très contraignant, la mise en gage des ressources naturelles et une orientation aujourd’hui dépassée de l’aide publique au développement, le Président Paul Biya a suggéré à l’ensemble des parties prenantes de consentir à mobiliser des volumes de capitaux plus importants sur le long terme, d’acter la transformation des ressources naturelles dans les lieux de leur extraction, et de mettre en place un marché local des capitaux susceptible d’offrir des outils adaptés au financement du développement en Afrique.

    Par ailleurs, durant le premier jour du Sommet, le 13 décembre, le Président Paul Biya a exprimé ce qui selon lui semblait être la voie à suivre en matière spatiale. C’était lors du Forum sur la coopération civile et commerciale entre les Etats-Unis et l’Afrique dans le domaine spatial. Il a ainsi relevé qu’au regard des défis posés par la maitrise de la technologie pour faciliter la vie en commun, et aussi, assurer l’avenir de l’humanité, un usage démocratisé de la technologie spatiale à travers les outils satellitaires et numériques constituait une chance dont qui devrait bénéficier le plus grand nombre.

    Puisque la troisième journée du Sommet qui se tient ce jour doit être ponctuée par des discussions plus formelles entre dirigeants sur les enjeux mondiaux et régionaux, il ne fait pas de doute que le Président ne manquera pas de donner son avis. Mais déjà, on peut s’attendre à ce qu’il reste fidèle aux positions et valeurs partagées par le Cameroun, relativement à la promotion du dialogue et du recours aux modes pacifiques pour la résolution des différends, ou encore, à l’expression d’une solidarité agissante. Il est clair qu’en dehors des thématiques globales, le Président Paul Biya s’attardera sur la situation du Cameroun. En particulier, en matière sécuritaire et économique. Dans le premier cas, c’est-à-dire socio-sécuritaire, j’observe une diminution considérable de la violence, même si des fractions armées restent actives et dangereuses, et que les défis humanitaires demeurent urgents, que l’on soit au Nord-Ouest et Sud-Ouest, ou à l’Extrême-Nord. Sans doute aussi, le Président ne manquera pas d’apprécier les résultats obtenus par le soft power de la diplomatie camerounaise qui a permis il y’a à peine quelques semaines d’attraire devant la justice américaine plusieurs individus d’origine camerounaise accusés d’avoir financer, acquis et fait convoyer illégalement des armes à destination des groupes armées qui sévissent au Cameroun. Une étape supplémentaire pourrait être de plaider pour une extradition des personnes incriminées et pour une recherche plus active sur le sol américain des autres personnes impliquées dans ces actes criminels. En outre, les autorités américaines ayant désormais des informations plus conformes aux réalités du terrain au Cameroun, des discussions seront probablement engagées pour aboutir à la levée des sanctions prises à l’endroit des forces de défense et de sécurité, notamment, concernant la suspension des programmes de formation de certains corps d’élite, la validation des contrats portant sur du matériel militaire et la réévaluation de l’aide militaire octroyée par l’administration américaine au Cameroun.

    Dans le domaine économique, par contre, le plaidoyer devrait tout d’abord porter sur la réintégration du Cameroun dans le système préférentiel de l’AGOA dont il avait été suspendu en 2019.Ensuite, la délégation camerounaise devrait sous la houlette du Président Paul Biya poursuivre les négociations sur l’ouverture effective d’un Trade and Investment Hub américain pour l’Afrique Centrale à Douala ; le projet de mise en place d’un showroom des produits agroalimentaires à Philadelphie aux USA dont les négociations sur le financement sont en bonne voie ; et enfin, le Projet de réouverture du Consulat Honoraire du Cameroun à Houston.

  • Guerre médiatique: l’Afrique prise pour cible

    Guerre médiatique: l’Afrique prise pour cible

    Ces  médias  se servent du continent  pour montrer leur supériorité.  C’est ce qui ressort du panel avec Nathalie Yamb,  Jules Domche  et Bertrand Nkoa à l’occasion de la 6ème journée de la Semaine panafricaine, organisée par  l’association African Revival le jeudi 15 décembre 2022 à Douala.  

     C’est la 6ème  journée de la semaine panafricaine.  Contrairement aux précédentes journées, la  maison du parti de  Bonanjo  fait son plein. Notamment  pour écouter et rencontrer Nathalie Yamb, redoutable activiste qui fait trembler la France  et l’occident.  A en croire Nathalie Yamb, France 24,  Rfi, Bbc, Afp,  Reuters, Deutschweller,  Africa New, TV5,   sont  des médias utilisés par l’occident pour abrutir les populations africaines. Le thème de ce jeudi 15 décembre était centré sur: « informations et médias: la forme de guerre internationale au 21ème siècle». 

     Il y’a lieu  d’observer que  l’Afrique est le théâtre  de la guerre médiatique que se livre les pays occidentaux.  A cause de cette  situation, le continent est littéralement pris d’assaut par ces groupes médiatiques comme c’est déjà le cas avec les bases militaires étrangères.  A en croire les panelistes,  ces médias ne s’y trouvent pas pour des raisons philanthropiques . «Il s’agit de  la guerre d’influence  des médias aujourd’hui.  C’est un sujet central  dans la lutte  qui est celle  de la restauration de la dignité africaine. La question centrale est de savoir pourquoi crée-t-on un média ? Qui crée le média ? Avec quoi crée-t-on le média ? Une fois qu’on a posé ses questions en essayant  de répondre, on pourra  mieux cerner la guerre informationnelle qui existe aujourd’hui entre  les différents  Etats  sur la scène internationale», en plus, «l’autre question  sous-jacente, c’est quel intérêt  les Etats  en l’occurrence ont à investir  autant pour créer des médias de plus en plus  à destination de l’Afrique ? Pourquoi  la France  peut mettre environ 273 millions d’Euros  chaque année pour Rfi et France 24. Est-ce parce  qu’ils  se soucient que les Africains  ne soient pas  bien informés? On parle beaucoup de la France, mais il n’y a pas  que la France. En effet, tous les Etats  dignes  de  ce nom  aujourd’hui ont leurs  médias. Parce que les médias font partir de la politique étrangère des Etats», explique Jules Domche, directeur général de Vox Africa. 

    Le Dg de la chaine panafricaine  ajoute : «que ce soit dans le monde anglo-saxon qu’Européen principalement,  les Etats ont mis beaucoup de moyens pour fabriquer  des  instruments de propagande.  Parce qu’en guise de conclusion, Ils ont compris que si vous voulez contrôler les gens, il faut contrôler leurs pensées. Chaque bloc  important dans le monde a mis énormément d’argent pour avoir des médias.  La France investit parce qu’elle veut nous faire  croire ce qu’elle veut.  J’aimerais aussi attirer votre attention sur les agences de presse comme Reuters, Afp  qui sont en réalité ceux qui  décident de ce qui fait l’actualité sur la scène internationale». Pour Nathalie Yamb,  la présence de ces médias n’est pas ex nihilo, car, « ces  médias étrangers  ont tous un rôle  à jouer », souligne-t-elle. 

    Une fois de plus,  comme souvent, le continent  répond aux abonnés  absents  ou du moins traine le pas,  constate le panel.  «Les initiatives privées ne sont pas capables de rivaliser avec ces mastodontes qui sont  subventionnées par leur Etat», regrette Jules Domche. Abondant dans le même sens, «Face à nous, nous avons une armada  qui est constituée non seulement  des médias publics français, les médias comme Arte ou Tv5 dans lesquels  l’Etat français encadre. Les médias de presse qui  sont subventionnés à hauteur de 400 à 500 millions  d’Euros par le gouvernement français.  Je pense que ce sont des chiffres qui doivent faire rêver  les médias africains. Nous avons les médias étatiques qui malheureusement  très souvent se contentes de relayer les médias des autres ont dit  au lieu d’aller faire le travail de recherche, de documentation et de véhiculer un narratif qui soit  à notre avantage. La guerre d’influence dans quelle nous sommes existent depuis très longtemps et nous en payons le prix», déplore Nathalie Yamb.  

    Bertrand Nkoa quant à lui  questionne  les outils  de collecte  de l’information  qu’il trouve «dérisoires». L’activiste suggère  que pour sortir de cette gangrène,  l’Afrique doit fabriquer ses propres sources d’information. 

    Diane Kenfack 

  • Les « microbes » ou la désespérance d’une jeunesse 

    Les « microbes » ou la désespérance d’une jeunesse 

    Douala, la prospérité de la désespérance des jeunesses dans une ville où sont pourtant célébrées au quotidien les eucharisties.
    Comment comprendre cette décrépitude morale et ce froissement des imaginaires portant ces jeunesses dans des jardins des aubes nouvelles ? Les microbes, ne sont-ils pas réellement ces usines à fantasmes et ces comptoirs de la vente des illusions qu’on appelle églises, mosquées, temples etc?
    La dégénérescence et la castration des horizons attestent que nos villes et villages ne sont habités que par des religions aux dieux spectaculaires et donc sans empreintes dans les sites où les jeunesses prennent des options pour des ailleurs. Suffit-il de fermer les bars, d’interdire le port d’armes blanches pour reconstruite des imaginaires liquidés et liquéfiés? Non ! Ce ne sont pas les bars qu’il faut fermer. Il ne s’agit pas non plus de sauver les mains de ces jeunesses de la dictature de la drogue. L’urgence des urgences est ailleurs, là où l’on ne veut pas aller, alors que c’est là-bas qu’il faudrait justement aller. Face à ces supermarchés achalandés par de fausses questions et de fausses réponses, face aussi aux religions de la démission là où la décision de prendre en charge la construction de la destinée humaine, eh bien, ce sont les églises, mosquées et temples qu’il faut fermer. Ce n’est qu’à partir de la fermeture de ces sanctuaires de ventes des spiritualités de friperie que nos jeunesses aux conseils remis entre leurs mains, pourront se décider pour un Avent des avants.
    Douala est la ville-témoin de la pollution mentale fruit d’une enflure du religieux ayant offert comme eucharisties pour croire et croître la drogue et le sexe. Quelque chose d’autre est-il proposé à ces jeunesses? Oui! Il leur est proposé des veillées de prières, des jeûnes, des demandes de messes, la bénédiction des Bics, un catéchisme désuet et démodé, un rosaire ne faisant éclore aucune rose dans leur quotidien où manger, se soigner, relèvent du miracle. La véritable gangrène des sociétés africaines, est là: la prolifération des religions ayant enfanté une société de la prostitution existentielle. Naître à Douala et ne pas être microbe, relève de l’impossibilité. Faire le diagnostic social, c’est quitter les solutions de cosmétique ou des mesures de vernis. Le diagnostic social doit questionner la gestion de nos imaginaires et quels en sont les patrons. Le tragique des jeunesses de Douala, jeunesses-temoins, réside dans leur enferment dans des discours d’enfumage des imaginaires et de brouille des horizons et dans des eucharisties insipides ne leur ouvrant qu’à de faux idéaux. La religion, superstructure de renforcement de l’infrastructure, voilà ce qu’il faut déconstruire. Il faut exiler les dieux du ciel pour entrer en alliance avec ceux de la terre qui nous commande d’habiter la terre.
    Loin de travailler à l’achat des terrains, à la construction des églises, des mosquées, des temples castrant l’appétit des grandes extases, l’unique discours qu’il faut tenir à ses jeunesses est de déconstruire les cathédrales, temples et mosquées qu’ils construisent sans que ceux-ci aient jamais entrepris de construire quelque chose en eux comme mémoire de l’histoire d’une vie en marche vers la liberté. Comme le barbu révolutionnaire de Jérusalem, ces jeunesses ne doivent avoir qu’un seul rêve : la lutte pour la chute des temples parsemés ici et là sans qu’aucun sens ne soit semé. Oui, il ne doit plus avoir pierre sur pierre! Là est la liberté de construction de la nouvelle phrase de sens. Les microbes sont les religions.
    Père Ngimbus
  • Elections à la Fecatennis : la commission électorale en rébellion

    Elections à la Fecatennis : la commission électorale en rébellion

    Dans un communiqué publié le 12 décembre dernier, le secrétaire général de la Fecatennis déconstruit les arguments mobilisés par la commission électorale dirigée par le magistrat à la retraite Jean Pierre Mvondo Evezo’o. Malgré la pertinence et l’épaisseur des dispositions statutaires et réglementaires convoquées par Jean Marc Njike, le secrétaire général de cette institution, la commission s’arcboute sur ses arguties pour faire prospérer la déraison dans ce processus électoral.

     

    « Le président de la commission électorale indépendante de la Fédération camerounaise de tennis vient de prendre connaissance d’un communiqué signé du secrétaire général  de la fédération camerounaise de tennis en date du 12 novembre 2022, en réaction au communiqué final  de la séance de travail de la commission électorale en date du 7b décembre 2022. Il note avec beaucoup de regrets, la légèreté  de la démarche et l’inconsistance des arguments employés par ce responsable fédéral, au-delà de l’inconfort qui est le sien pour ce qui est de la maîtrise des règles organisationnelles », c’est  par ces mots que la commission dirigée par le magistrat à la retraite, Jean Pierre Mvondo Evezo’o engage son opération de déconstruction du communiqué publié hier par le secrétaire général de la fecatennis, Jean Marc Njike. Sauf que cette tentative de déconstruction pèche sur le plan de sa vacuité juridique.

    En effet, le secrétaire général de la Fecatennis ne manque pas de méthode et  de pertinence dans sa remise en cause des arguments mobilisés par la commission électorale dans son communiqué du 7 décembre dernier. Avec des arguments de droit, Jean Marc Njike  démonte une à une les décisions prises par la commission Mvondo Evezo’o et relatives à l’annulation des élections organisées dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord, du Nord-ouest et du Sud-Ouest, celle qui limite la convocation des délégués de clubs des régions sus évoquées à   une portion congrue et  celle qui porte convocation de l’assemblée générale le 17 décembre prochain.

    Pour ce qui est de l’annulation des élections dans les zones anglophone et septentrionale, le secrétaire général rappelle que  les élections dans ces régions ont été organisées sous la supervision d’un représentant de la commission électorale et en présence des représentants locaux du Minsep. Une décision d’annulation de la commission électorale qui est en déphasage avec l’article 13 des statuts de la fédération camerounaise de tennis. Pour ce qui est de la limitation des délégués invités à l’assemblée générale élective, Jean Marc Njike  dénonce cette décision car elle discrimine des clubs pourtant affiliés  et à jour de leurs engagements. Au-delà des décisions sus évoquées, la commission électorale de la Fecatennis a pris sur elle de décider de la date de tenue de l’assemblée générale élective. Une prérogative exclusive du président de la Fecatennis et des 2/3 des membres de l’assemblée générale ou du conseil d’administration suivant les dispositions des articles 18 et 34 alinéa 3 des statuts.

    Par conséquent, le secrétaire général invite la commission électorale indépendante de la Fecatennis  à se limiter à son rôle et missions tels que prévus par le code électoral  notamment l’organisation et la supervision du processus électoral suivant les articles 15 et 18 de code.  En sus, il recommande à la commission d’observer une attitude d’impartialité et de responsabilité  pour tous les acteurs soient  de manière équitable aux mêmes dispositions statutaires et réglementaires.

    Malgré la pertinence des arguments évoqués supra, la commission électorale s’entête et veut procéder par un tour de force pour imposer ses arguments que certains qualifient d’ « arguties » dans la mesure où ils ne sont soutenus par les dispositions statutaires ou réglementaires. « Le président de la commission électorale indépendante dit le communiqué du secrétaire général de la Fecatennis nul et de nul effet  en ses dispositions, du fait du défaut de qualité (…) Il dit confirmées et définitives à l’assemblée générale de la fédération camerounaise de tennis, les décisions prises par la commission électorale lors de sa séance du 7 décembre 2022 », rappelle Mvondo Evezo’o à la fin du communiqué.

    Une attitude de défiance  de la commission qui tranche avec la bio-trace de son président. Jean Pierre Mvondo Evezo’o est un magistrat à la retraite qui a occupé de hautes responsabilités dans l’administration judiciaire. Il a été procureur de la cour d’appel du centre, directeur des affaires pénales et des grâces du ministère de la Justice et conseiller à la cour suprême. Depuis le mois de juin dernier, ce haut magistrat est président du conseil d’administration de la jeune université d’Ebolowa. Tous les regards restent tournés vers le ministre de l’Education physique et sportive, Narcisse Mouelle Kombi, pour lui faire entendre raison au mieux du tennis camerounais.

     

    Rémy Biniou

  • «Le Pleurer-rire» d’Henri Lopes

    «Le Pleurer-rire» d’Henri Lopes

    Si Bwakamabé Na Sakkadé, qui fait peu de cas de l’intérêt public et choisit ses ministres non selon leur compétence mais sur une base tribale, le maître d’hôtel (un véritable obsédé sexuel), Soukali Djamboriyessa (l’épouse de l’inspecteur qui n’est pas gênée de faire des galipettes en l’absence de son mari) ou le larbin/griot Aziz Sonika (chargé de chanter les louanges de Bwakamabé et de son régime à la radio et dans l’hebdomadaire gouvernemental “La Croix du Sud”) sont des personnages médiocres et négatifs, il n’en va pas de même pour François Tiya, Napoléon et le capitaine Yabaka.

    Henri Lopes

    L’auteur a choisi ce titre-oxymore (figure de style réunissant deux termes antinomiques) parce que son roman nous plonge dans l’Afrique d’une époque. Et, à cette époque (le début des années 1980), les Africains côtoient plus le pire que le meilleur, pleurent plus qu’ils ne rient. Et pourtant, ils croyaient que “leurs misères provenaient du Blanc qu’il fallait chasser pour que le bonheur vienne” (le narrateur). Et pourtant, le Martiniquais Aimé Césaire avait écrit: “Il est temps de mettre à la raison ces Nègres qui croient que la Révolution, ça consiste à prendre la place des Blancs et continuer, en lieu et place, je veux dire sur le dos des Nègres, à faire le Blanc” (cf. “La tragédie du roi Christophe”, Paris, Présence Africaine, 1963).

    Pourquoi, bien que le colon soit «parti» (est-il vraiment parti quand on voit ses incessantes immixtions dans nos affaires, quand il se permet en plein XXIe siècle de bombarder la résidence d’un président jugé indocile et indépendant?), la misère, l’injustice, la dictature et la violence contre ceux qui pensent différemment du Prince sont-elles toujours présentes en Afrique? Pourquoi la vie des populations s’est-elle peu améliorée? Parce que la plupart de nos pays sont dirigés par des hommes violents et incompétents, autoritaires et sanguinaires, tribalistes et égoïstes. C’est le cas du despote et cruel colonel Bwakamabé Na Sakkadé, le personnage central du “Pleurer-rire”, qui se trouve à la tête d’un pays de l’Afrique centrale (on pense davantage au Congo-Brazzaville qu’au Congo-Léopoldville). Comment est-il arrivé au pouvoir? Henri Lopes nous apprend qu’il a renversé Polépolé qui, “pour éviter un bain de sang inutile à son peuple, choisit l’exil, confiant que Dieu et le peuple sauraient un jour prochain rétablir les choses dans un ordre favorable aux masses laborieuses”. Une attitude que le narrateur dit avoir appréciée avec son épouse (Elengui) car il n’aime pas que le sang des innocents soit versé mais, s’empresse-t-il d’ajouter, “les Nègres auraient-ils vraiment sorti leurs sagaies et leurs flèches si Polépolé s’était entêté? Est-ce qu’il gouvernait en s’occupant d’eux? Qui serait allé mourir à sa place? ”

    Que pense Bwakamabé des élections et du pouvoir qu’il a conquis par un coup d’État et qu’il exerce en affamant et en terrorisant le peuple? Si l’on en croit le narrateur, le dictateur considère que “le vote est une vaste blague, une hypocrisie, une institution qui favorise ceux dont la renommée est déjà faite et qui parlent bien, ce qui ne prouve rien, en tout cas pas leur honnêteté”. Il révèle aussi que, pour le dictateur, “abandonner la désignation des guides de la communauté à une masse indéfinie, c’était renoncer à ce sens inné des responsabilités qu’ont ceux qui se sentent une âme de chef”. Bwakamabé alias Tonton “savait qu’il était désigné par l’Éternel”, était persuadé que “seuls les effets de l’inspiration divine pouvaient le conduire à mettre en jeu le pouvoir ou à y renoncer”. Pour tout dire, Bwakamabé estimait qu’on ne devrait pas “jouer avec le pouvoir” et que “lui était prêt à se battre, à mourir et à tuer pour conserver entre ses mains pieuses le pouvoir conféré par Dieu.”

    Et, s’il n’avait pas l’intention “de céder le pouvoir à la canaille envoûtée par Satan”, c’était avant tout pour le bien de ses compatriotes. N’était-il pas le père de la nation et tous les citoyens n’étaient-ils pas ses enfants? Mais certains citoyens ne l’entendaient pas de cette oreille. Ces derniers tenteront alors de le renverser et de ramener au pouvoir Polépolé exilé en France. Malheureusement, le putsch échoue. Le colonel Haraka, le cerveau du coup de force, trouve refuge à l’intérieur de l’ambassade ougandaise. Lors d’un voyage à Kampala, le dictateur demande à Idi Amin Dada de lui livrer le putschiste. Le lendemain, à deux heures du matin, Haraka est cueilli et ligoté comme un vulgaire cabri, puis conduit hors de la ville. Comme lui, le capitaine Yabaka sera arrêté, jugé et exécuté. Ainsi va la vie dans ce pays imaginaire où les fonctionnaires peuvent rester plusieurs mois sans percevoir leur salaire et où chacun est obligé d’user de petites combines pour survivre.

    Si Bwakamabé Na Sakkadé, qui fait peu de cas de l’intérêt public et choisit ses ministres non selon leur compétence mais sur une base tribale, le maître d’hôtel (un véritable obsédé sexuel), Soukali Djamboriyessa (l’épouse de l’inspecteur qui n’est pas gênée de faire des galipettes en l’absence de son mari) ou le larbin/griot Aziz Sonika (chargé de chanter les louanges de Bwakamabé et de son régime à la radio et dans l’hebdomadaire gouvernemental “La Croix du Sud”) sont des personnages médiocres et négatifs, il n’en va pas de même pour François Tiya, Napoléon et le capitaine Yabaka. Ces trois personnages tirent leur épingle du jeu. Riche d’une grande sagesse, le premier est estimé et vénéré par les jeunes. Ancien instituteur, Napoléon continue de croire que le développement de l’Afrique passe par la lutte, la formation et la production. Quant au capitaine Yabaka, il est attachant non seulement parce qu’il est contre l’impérialisme américain mais aussi en raison de son dévouement et de sa solidarité avec le petit peuple.

    L’autre intérêt de ce roman publié par Présence Africaine en 1982 réside incontestablement dans la transcription du français parlé dans les milieux populaires. Nous trouvons un exemple de ce “français congolais” qui pourrait désorienter les membres de l’Académie française dans la phrase suivante: “Est-ce que je suis pour moi dans leurs histoires-là? Est-ce que j’ai mangé pour moi l’argent de Polépolé? ”
    En ne nommant pas le pays dirigé d’une main de fer par Bwakamabé, Henri Lopes laisse au lecteur la latitude d’interpréter les événements et les personnages comme il l’entend.

    Né le 12 septembre 1937, Henri Lopes a été ministre plusieurs fois, puis Premier ministre du Congo-Brazzaville (1973-1975) avant de représenter son pays en France et auprès de l’Unesco (1998-2015). Candidat malheureux en 2002 et en 2014 au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), il est le lauréat 1972 du Grand prix littéraire d’Afrique noire pour son recueil de nouvelles “Tribaliques” où il invite les Africains à ne pas trop s’amuser. C’est à juste titre qu’il écrit: “L’Afrique, à force de rire et de danser, s’était laissée surprendre par les peuples plus austères, elle en avait été déportée et asservie”. On lui doit également “La nouvelle romance” (Yaoundé, Éditions CLE, 1977) et “Sans tam-tam” (Yaoundé, Éditions CLE, 1977).

    Jean-Claude DJEREKE

  • Éternels complexés

    Éternels complexés

    Ce n’est un secret pour personne que l’Afrique est un continent très convoité. La RDC souffre le martyre depuis plusieurs années à cause de son sol et sous-sol riches en minerais de toutes sortes.

     

    Vous avez une organisation panafricaine, l’Union africaine, dont le siège se trouve à Addis-Abéba (Éthiopie). Si les Japonais, les Chinois, les Russes ou les Américains veulent discuter affaires avec vous, s’ils sont censés par telle ou telle ressource minière africaine, c’est là que vous devez les connaître pour leur poser toutes les questions et leur dire ce qui arrange vos peuples.

    Au lieu de cela, sans aucun gêne, vous vous précipitez à Washington, Tokyo, Pékin, Moscou ou Paris. Comme des mendiants à qui on vient de lancer une pièce. Trouvez-vous normal qu’un seul président blanc ou jaune déplace tout un continent ? Comment voulez-vous que l’on vous prenne au sérieux ? Où est votre fierté ? Vous êtes en train de nous dire par ce comportement indigne que vous voyez le Blanc comme un maître et que c’est lui qui peut résoudre les problèmes de vos peuples.

    Heureusement que tous nos dirigeants ne sont pas habités par ce ridicule complexe d’infériorité. Je pense ici à Assimi Goïta et à Ibrahim Traoré. Heureusement que nous avons des Africains décomplexés comme Ahoua Don Mello. Ce dernier, Christophe Boisbouvier doit regretter de lui avoir tendu le micro, le 13 décembre 2022. Non seulement l’ancien directeur du BNETD a su déjouer les pièges du journaliste mais il s’est exprimé sans peur ni langue de bois.Pour lui, le CV de la Russie est plus lourd que celui de la France parce que les Soviétiques ont aidé certains pays africains (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau, Cap-Vert) à chasser le colonisateur, parce qu’ils ont envoyé des formateurs et des ingénieurs en Guinée et au Mali, parce que Moscou n’a pas l’intention de donner des leçons et d’imposer quoi que ce soit aux Africains.
    Nana Akuffo du Ghana voulait certainement plaire à Macron en révélant que le Burkina avait signé un contrat avec Wagner. On peut être « kpakpato » (mouchard) à ce point ? Nkrumah et Rawlings doivent se retourner dans leurs tombes.
    Honte aux complexes qui courent de sommet en sommet ! Vive les dirigeants dignes et debout !Bravo à Don Mello qui a brillamment montré que le temps de la peur est révolu !

    JCD

  • Qatar 2022 : l’Afrique se réjouit du parcours des Lions de l’Atlas

    Qatar 2022 : l’Afrique se réjouit du parcours des Lions de l’Atlas

    La communauté marocaine, congolaise, et camerounaise  était  présente  à la résidence de l’ambassade de Maroc pour vivre la demi-finale historique de la coupe du monde opposant le Maroc et la France.

     

    La résidence de l’ambassade du Maroc son Excellence Mostapha Bouh  a réuni les Marocains, Sénégalais, Congolais et les Camerounais à l’occasion  de la toute première demi-finale  historique de la coupe du monde opposant les Lions de l’Atlas aux Bleus. L’Ambassadeur du Maroc a ainsi des petits plats dans les grands pour communier avec les africains ces grands moments de passions et d’émotions. Sur le site plus d’une centaine de chaises étaient installées et un projecteur qui servait d’écran pour visionner le match. Le 14 décembre dernier,  à 19 h 30 minutes précises tous les invités étaient présents y compris de nombreux journalistes venus  pour immortaliser ce grand jour l’ambiance était détendue, l’accueil chaleureux.

    Le match

    A 20 heures précises, tous les regards étaient braqués sur les projecteurs pour  le début des hostilités des protagonistes. Personne ne songeait à la défaite.  Tous les convives africains espéraient voir le seul représentant de l’Afrique  se qualifier en  finale.  Malheureusement la France va battre  le Maroc par le score de (2-0). Même si l’on pouvait observer une déception sur les visages des supporters, néanmoins ils étaient fiers du  brillant parcours. «  C’est la toute première fois de voir une équipe africaine dans le dernier carré de la coupe du monde. Je tiens à les féliciter. Puisqu’il a  éliminé de gros calibres  à l’instar de  la Belgique, l’Espagne et le Portugal  c’est quelque à encourager. Espérons que dans les prochaines compétitions tant africaine et européenne il pourra faire quelque chose », laisse entendre  Jean Pierre Motolo du Congo Kinshasa. Les Lions de l’Atlas ont su se mettre au-dessus de tout complexe face aux équipes aux équipes européennes redoutables, c’est aussi ça qu’il faut retenir  «Ils ont  montré le chemin aux autres équipes africaines,  ils  entrent ainsi dans l’histoire et vivement que les équipes africaines s’inspirent de leur prouesse ou de cette performance   ».C’est le même son de cloche pour El Anbri Saoudi du Maroc  qui à l’issue de la rencontre déclare : « Je suis très content de cette coupe du monde, pour le Maroc d’être arrivé à ce stade, puisqu’au début de la compétition personne ne pouvait prédire qu’il arrivera au deuxième tour » .  Il a joué  la  demi-finale. Nous sommes satisfaits pour cette équipe et  pour l’Afrique. D’ailleurs il n’a pas démérité. On va jouer la troisième place avec la  Croatie, et on espère que le Maroc pourra remporter cette place.

    Une appréciation élevée

    Selon l’ambassadeur du Maroc, après la défaite de son pays est resté serein et optimiste pour l’équipe et pour l’Afrique toute entière. « Je pense qu’elle est sortie de cette compétition avec une appréciation très élevée du niveau du football africain. Je pense que la victoire du Maroc en quart de finale va augmenter les  chances à l’Afrique, pour qu’il puisse participer avec plusieurs équipes à la prochaine coupe du monde. Ce qui va donner plus d’intérêt  au football du continent », explique-t-il. Il faut noter que la force de cette équipe du Maroc était sur l’esprit d’équipe, même si l’on pouvait observer quelques individualités, c’est l’esprit collectif qui a permis de réaliser ce brillant parcours exceptionnel et historique pour l’Afrique.

    Olivier Mbessité

  • Gammes de billets 2020: reconnaître le vrai du faux

    Gammes de billets 2020: reconnaître le vrai du faux

    La Banque des États d’Afrique centrale (BEAC) livre les clés de sécurité et d’authentification en vue de prévenir les usages de faux récurrents sur les marchés.

     

    Il s’agit de signes figurant sur les faces recto et verso des billets. Trois têtes d’élan apparaissent en filigrane sur les coupures de 10 000, 5000, 2000, 1000 et 500 FCFA. Un numéro de série apparait deux fois sur les mêmes coupures ainsi que des motifs incomplets de la valeur des billets. Ceux-ci se complètent par transparence.

    Un fil de sécurité noyé arborant l’inscription Cemac et lisible par transparence complète le tableau pour les coupures de 500 et 1000. Un motif dynamique apparait sur le billet de 2000, 5000 et 10 000 FCFA. Il a la particularité de changer de couleur progressivement, selon l’angle d’inclinaison. Le fil de sécurité à ce niveau n’est pas identique pour le billet de 2000 FCFA, il est constitué de deux pistes métallisées dont une avec changement de couleur. On y aperçoit des têtes d’élan, la mention BEAC et 2000 lisibles par transparence.
    La BEAC n’a pas lésiné sur les idées pour optimiser le niveau d’authentification des nouveaux billets. On y trouve en effet des lignes tactiles, identifiables au toucher pour les déficients visuels.

    Leur nombre varie en fonction de la coupure: une ligne pour 500 FCFA, deux lignes pour 1000 FCFA, trois lignes pour 2000 FCFA; quatre pour 5000FCFA et cinq lignes pour 10 000 FCFA. La gamme «type 2022» consacre par ailleurs la valorisation de l’intégration au travers d’iconographies sur le siège de la Banque centrale du Cameroun, Gabon, Tchad, Guinée Équatoriale, Congo et Centrafrique. La promotion des Objectifs de développement durables (ODD) n’est pas en reste, avec une part belle réservée à l’éducation sur la coupure de 10 000 FCFA. Préservation de la faune, protection de l’environnement, sécurité alimentaire et promotion de la santé s’en trouvent aussi mises en exergue.

    La nouvelle gamme de billets type 2020 est disponible sur le marché à compter du 15 décembre 2022. «Les billets de la gamme 2002 conservent leur cours légal et continueront de circuler conjointement avec les billets de la gamme 2022», précise la BEAC. Les signes monétaires en cours d’utilisation seront progressivement retirés du marché.

    LN

  • Libre circulation: la brigade mixte-Cemac voit le jour

    Libre circulation: la brigade mixte-Cemac voit le jour

    La Brigade mixte-Cemac des États membres opérant le long des corridors voit le jour deux ans après l’adoption du projet inhérent par le Conseil des ministres de l’Union économique d’Afrique centrale (UEAC).

    Vers l’opérationnalisation de la Brigade mixte-Cemac

    Elle est le résultat de travaux sectoriels menés tant au niveau de la Commission de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (Cemac) que dans les services de douane des pays concernés.
    Alamine Ousmane Mey, ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) et président du Conseil, en a fixé samedi, 10 décembre 2022, le fonctionnement, l’organisation et les missions; au travers d’un règlement. Lequel stipule que la Brigade mixte-Cemac est chargée de l’application des textes communautaires en vigueur, relatifs à la libre circulation des personnes et des biens en zone Cemac. Au sein des États, les démembrements de la Brigade assurent la surveillance des corridors de transit, le contrôle des flux et la protection des postes frontières et des équipements dans le cadre du projet Cemac-Interpol pour la sécurisation des frontières.

    « Sous la tutelle de la Commission de la Cemac, le Secrétariat permanent du Comité des chefs de police d’Afrique centrale (CCPAC) supervise les missions de contrôle à échéance régulière (trimestrielle) et de manière inopinée sur les indications ou les plaintes des usagers, le long des corridors inter-États », préconise le règlement. Les missions prétendues doivent aboutir à la présentation de rapports sur l’état de fonctionnement de la Brigade et sur les doléances des usagers. Un rapport annuel sur la fluidité des corridors d’intégration est présenté au Conseil des ministres de l’UEAC.

    L’avènement de cette Brigade mixte-Cemac change les paradigmes le long des corridors. Elle permettra le démantèlent des nombreux postes de contrôle existants, la fluidification du trafic et la réduction des mauvaises pratiques. Sur ce dernier point, les usagers ont un rôle important à jouer. Il leur revient de faire des dénonciations «sur les difficultés rencontrées le long des corridors inter-États et de faire des propositions appropriées visant à lever les obstacles à la libre circulation des marchandises et des personnes».

    LN

  • Remises migratoires: le Cameroun passe à 227 milliards FCFA

    Remises migratoires: le Cameroun passe à 227 milliards FCFA

    Selon un rapport de la Banque mondiale publié le 30 novembre 2022, les remises migratoires vers les pays en développement resistent aux turbulences mondiales en 2022.

    Les transferts de fonds de la diaspora font de la résistence

    Les données fournies par l’Institution de Bretton Woods montrent que les crises de covid-19 et ukrainienne ainsi que l’inflation généralisée n’ont pas eu d’effet sur le flux des remises migratoires en direction du Cameroun. Le pays connait une hausse de 0,8 points avec 365 millions de dollars transférés (227 226 771 885 FCFA) cette année. En 2021, les envois de la diaspora étaient de l’ordre de 350 millions de dollars (217 888 685 369 FCFA) contre 334 millions de dollars (207 928 059 752 FCFA) en 2020

    Les envois de fonds vers les autres pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) marquent à contrario une baisse, là où elles n’affichent pas nul. Le Gabon passe de 14 millions de dollars en 2020 (8 715 547 415 FCFA) à 4 millions de dollars (2 490 156 404 FCFA) en 2022. Ce pays a connu son plus haut pic sur les quinze dernières années avec des envois de l’ordre de 38 millions de dollars (23 656 485 840 FCFA) en 2010.

    La Note sur la migration et le développement de la Banque mondiale révèle par ailleurs que les principaux destinataires des envois de fonds en Afrique subsaharienne en 2022 sont le Nigéria, le Ghana, le Kenya et le Sénégal. Soit respectivement : 20 945, 4664, 4091 et 2711 millions de dollars. Toutefois précise le rapport, «les données sur les envois de fonds pour le Kenya et le Nigeria montrent une baisse».

    L’amélioration des performances en la matière tient de la réouverture des pays d’accueil suite au recul de la pandémie de coronavirus. Ce qui a favorisé l’emploi des migrants, même si substantiellement les revenus de la diaspora subissent les affres de l’inflation. «Ces transferts d’argent vers les pays d’origine contribuent à réduire la pauvreté et à améliorer la situation nutritionnelle, et ils sont corrélés avec de meilleurs résultats en matière d’insuffisance pondérale à la naissance et de taux de scolarisation chez les enfants issus de foyers défavorisés. La recherche montre que les remises migratoires aident les ménages bénéficiaires à renforcer leur résilience, en leur permettant par exemple d’améliorer leurs conditions d’habitat et de faire face aux pertes subies à la suite d’une catastrophe naturelle», souligne la Banque mondiale.

     

    Louise Nsana

  • Le philosophe au cœur du Presbytère

    Le philosophe au cœur du Presbytère

    Douala : La prospérité de la désespérance des jeunesses dans une ville où sont pourtant signalées au quotidien les eucharisties.
    Père Maat Ngimbus
    Comment comprendre cette décrépitude morale et ce froissement des imaginaires portant ces jeunesses dans des jardins des aubes nouvelles ? Les microbes, ne sont-ce pas réellement ces usines à fantasmes et ces comptoirs de la vente des illusions qu’on appelle églises, mosquées, temples etc ? 
    La dégénérescence et la castration des horizons attestent que nos villes et villages ne sont habitées que par des religions aux dieux spectaculaires et donc sans empreintes dans les sites où les jeunesses prennent des options pour des ailleurs. Suffit-il de fermer les bars, d’interdire le port d’armes blanches pour reconstruire des imaginaires liquides et liquéfiés ? Non ! Ce ne sont pas les bars qu’il faut fermer. Il ne s’agit pas non plus de sauver les mains de ces jeunesses de la dictature de la drogue. L’urgence des urgences est ailleurs, là où l’on ne veut pas aller, alors que c’est là-bas qu’il faudrait justement aller. Face à ces supermarchés achalandés par de fausses questions et de fausses réponses, face aussi aux religions de la diffusion là où la décision de prendre en charge la construction de sa destinée humaine, eh bien, ce sont les églises, mosquées et temples qu’il faut fermer. Ce n’est qu’à partir de la fermeture de ces sanctuaires de ventes des spiritualités de friperie que nos jeunesses aux conseils remis entre leurs mains, pourraient se décider pour un Avent des avants. Douala est la ville-témoin de la pollution mentale fruit d’une enflure du religieux ayant offert comme eucharisties pour croire et croître la drogue et le sexe. Quelque chose d’autre est-il proposé à ces jeunesses ? Oui ! Il leur est proposé des veillées de prières, des jeûnes, des demandes de messes, la bénédiction des bics, un catéchisme désuet et démodé, un rosaire ne faisant éclore aucune rose dans leur quotidien où manger, se soigner, dynamique du miracle. La véritable gangrène des sociétés africaines, est là : la prolifération des religions ayant enfanté une société de la prostitution existentielle. Naître à Douala et ne pas être microbes, relève de l’impossibilité. Faire le diagnostic social, c’est quitter les solutions de cosmétique ou des mesures de vernis. Le diagnostic social doit questionner la gestion de nos imaginaires et quels en sont les patrons. Le tragique des jeunesses de Douala, jeunesses-témoins, réside dans leur enferment dans des discours d’enfumage des imaginaires et de brouille des horizons et dans des eucharisties insipides ne leur ouvrant qu’à de faux idéaux. La religion, superstructure de renforcement de l’infrastructure, voilà ce qu’il faut déconstruire. Il faut exiler les dieux du ciel pour entrer en alliance avec ceux de la terre qui nous commandent d’habiter la terre. Loin de travailler à l’achat des terrains, à la construction des églises, des mosquées, des temples castrant l’appétit des grandes extases, l’unique discours qu’il faut tenir à ses jeunesses est de déconstruire les cathédrales, temples et mosquées qu’ils construisaient sans que ceux-ci n’aient jamais entrepris de construire quelque chose en eux comme mémoire de l’histoire d’une vie en marche vers la liberté. Comme le barbu révolutionnaire de Jérusalem, ces jeunesses ne doivent avoir qu’un seul rêve : la lutte pour la chute des temples parsemé ici et là sans qu’aucun sens ne soit semé. Oui, il ne faut plus avoir pierre sur pierre ! Là est la liberté de construction de la nouvelle phrase de sens.
    Père NGIMBUS
  • Vaccination contre le covid-19: l’OMS félicite le Cameroun

    Vaccination contre le covid-19: l’OMS félicite le Cameroun

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a félicité mercredi le Cameroun pour « le succès de la campagne nationale de vaccination » contre le COVID-19.

    Sur les réseaux sociaux, l’organisation a salué d’autant plus cette opération que plus de 10% de la population a été entièrement vaccinée contre le virus.

    Selon les données rendues publiques le 2 décembre par le Programme élargi de vaccination du Cameroun, quelque deux millions de doses ont été administrées pendant la campagne vaccinale tenue du 18 au 27 novembre dernier à travers les 840 centres agréés sur l’étendue du territoire.

    Avec Chine Nouvelle

  • Qatar 2022: l’Afrique se réjouit du parcours des Lions de l’Atlas

    Qatar 2022: l’Afrique se réjouit du parcours des Lions de l’Atlas

    Les communautés marocaine, congolaise, et camerounaise  étaient  présente  à la résidence de l’ambassade de Maroc pour vivre la demi-finale de la Coupe du monde entre le Maroc et la France. 

    La résidence de l’ambassadeur du Maroc, Mostapha Bouh,  a réuni Marocains, Sénégalais, Congolais et Camerounais, à l’occasion  de la première demi-finale de la coupe du monde 2022 opposant les Lions de l’Atlas aux Bleus. L’Ambassadeur du Maroc a ainsi mis des petits plats dans les grands pour communier avec les Africains ces moments de passion et d’émotion. Sur le site, plus d’une centaine de chaises étaient installées et un projecteur qui servait d’écran pour visionner le match. Le 14 décembre dernier,  à 19 h 30 minutes précises tous les invités étaient présents y compris de nombreux journalistes venus immortaliser ce jour. L’ambiance était détendue, l’accueil chaleureux.

    Le match

     A 20 heures précises, tous les regards sont braqués sur les projecteurs pour  le début des hostilités des protagonistes. Personne ne songe à la défaite. Tous les convives africains espèrent voir le seul représentant de l’Afrique  se qualifier en  finale. La France va malheureusement battre le Maroc par le score de (2-0). Même si l’on peut observer une déception sur les visages des supporters, ils sont néanmoins fiers du brillant parcours. «C’est la toute première fois de voir une équipe africaine dans le dernier carré de la coupe du monde. Je tiens à les féliciter. Puisqu’il a éliminé de gros calibres à l’instar de  la Belgique, l’Espagne et le Portugal, c’est quelque chose à encourager. Espérons que dans les prochaines compétitions tant africaine et européenne il pourra faire quelque chose», laisse entendre  Jean Pierre Motolo du Congo Kinshasa. Les Lions de l’Atlas ont su se mettre au-dessus de tout complexe face aux équipes européennes redoutables, c’est aussi ça qu’il faut retenir. «Ils ont  montré le chemin aux autres équipes africaines, ils entrent ainsi dans l’histoire et vivement que les équipes africaines s’inspirent de leur prouesse». C’est le même son de cloche pour El Anbri Saoudi du Maroc qui, à l’issue de la rencontre, déclare: «Je suis très content de cette coupe du monde, pour le Maroc d’être arrivé à ce stade, puisqu’au début de la compétition personne ne pouvait prédire qu’il arrivera au deuxième tour.  Il a joué  la  demi-finale. Nous sommes satisfaits pour cette équipe et  pour l’Afrique. D’ailleurs il n’a pas démérité. On va jouer la troisième place avec la  Croatie, et on espère que le Maroc pourra remporter cette place”.

    Une appréciation élevée

    L’ambassadeur du Maroc, reste serein et optimiste pour l’équipe et pour l’Afrique toute entière. «Je pense qu’elle est sortie de cette compétition avec une appréciation très élevée du niveau du football africain. Je pense que la victoire du Maroc en quart de finale va augmenter les  chances de l’Afrique, pour qu’il puisse participer avec plusieurs équipes à la prochaine coupe du monde. Ce qui va donner plus d’intérêt  au football du continent », explique-t-il. Il faut noter que la force de cette équipe du Maroc était sur l’esprit d’équipe. Cet état d’esprit a permis de réaliser ce brillant parcours exceptionnel et historique pour l’Afrique. 

    Olivier Mbessité