ZLECAf : des choix habiles pour des gains certains !
L’industrie pharmaceutique, le transport et la logistique, la connexion des micro-petites et moyennes entreprises au marché… les ministres africains des finances, de la planification et du développement économique ont été invités à se positionner urgemment sur la ZLECAf à travers des approches concrètes s’ils veulent en faire un levier de transformation socioéconomique.
Les ministres ont été unanimes sur le fait que le temps est au positionneur stratégique dans la ZLECAf. La 55 ème session de la Conférence des ministres de la CEA a réservé une table ronde de haut niveau sur la concrétisation du marché unique africain, identifiée comme opportunité de transformation pour réduire la pauvreté et les vulnérabilités.
L’industrie pharmaceutique offre le potentiel du bon recherché. L’Afrique est un vaste marché sur les produits pharmaceutiques et consommables de santé. Aujourd’hui 80% à 90% des produits pharmaceutiques consommés en Afrique sont importés. En Asie, l’importation représente 5% et en Inde 15%. Michel Sidibé, envoyé spécial de l’Union Africaine pour l’Agence Africaine de Médecine indique que le marché africain du médicament est évalué à 1,3 milliard de dollars mais reste en croissance perpétuelle. Tandis qu’en 2022, le marché mondial du médicament est évalué à 1412 milliards de dollars. Avec ses ressources humaines et ses richesses naturelles dont les molécules sont utilisées dans l’industrie pharmaceutique, l’Afrique peut construire son indépendance pharmaceutique et contribuer à satisfaire la demande mondiale. Pour ce faire,
Michel Sidibé préconise surtout d’africaniser et d’investir dans la recherche et le développement, de mettre sur pied une plateforme de collaboration et de partager les connaissances.
Le Rwanda a saisi la balle au bond. Le pays de la ministre Claudine Uwera est déjà bien avancé. Les autorités rwandaises ont construit une usine de fabrication des vaccins respectant les règles d’origine de la ZLECAf pouvant ainsi bénéficier des préférences.
Depuis l’avènement de la ZLECAf, le pays a orienté ses politiques économiques, commerciales et industrielles vers l’Afrique. Le Rwanda s’investit dans les chaînes de valeur de proximité offrant un marché certain sur le continent. Pour la ministre Claudine Uwera la prodctio sos la ZLECAf doit favoriser le transfert des compétences et l’amélioration de la balance de paiement. C’est dans cet esprit que les zones économiques spéciales ont été priorisées comme moyens de production, d’amélioration du climat des affaires et d’attrait des investisseurs au regard des conditions avantageuses offertes aux opérateurs économiques et enfin un canal de transfert de compétences.
Agir sur les Micro-PME
Dans cette perspective d’intensification de la production qui sera échangée, l’Union Africaine invite à réserver une intervention particulière aux micros, petites et moyennes entreprises. Elles sont les plus nombreuses, représentant 96 millions sur le continent. Les MPME emploient plus de monde et sont connectées au monde rural, à la classe inférieure et à la classe moyenne. Avec 546 millions de pauvres en Afrique, agir sur les MPME contribuera à sortir de la pauvreté une partie importante des africains.
L’Union Africaine travaille à renforcer les capacités du MPME notamment dans la connaissance des mécanismes de la ZLECAf, les paiements transfrontaliers, le conditionnement, les normes. Un appel a été lancé aux ministres des finances et aux banques centrales afin qu’ils confirment la mise en opérationnalisation du système de paiement mis en place.
La mise en application récente du fonds d’ajustement à Kigali permettra d’offrir des compensations pour les pertes.
Zacharie Roger Mbarga