Yvon Sana Bangui, gouverneur de la Beac : la récompense au bout de la rigueur
Il est le tout premier Centrafricain à tenir les rênes de la Banque centrale des pays de la zone Cemac. Proposé par le président de la République Centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, sa candidature a été validée le 9 février dernier à l’issue de l’assemblée générale extraordinaire des chefs d’État de la zone Cemac. Cette marque de confiance, il la doit non seulement aux statuts de la communauté, mais, également à ses compétences et surtout à sa longue expérience de 19 années au sein de l’institution financière sous-régionale.
Il est l’un des profils atypiques de la nouvelle équipe dirigeante de la Beac.
Le 25 mai 1974, Yvon Sana Bangui voit le jour à Bégoua, en Centrafrique. Son aventure commence à prendre forme lorsqu’il décroche son baccalauréat C au lycée Barthélémy Boganda à Bangui. Un succès qui lui ouvre les portes des universités marocaines, où il s’arrache une licence en Mathématiques appliquées et un DESA (diplôme d’études supérieures appliquées) d’informatique et télécommunications.
Par la suite, il s’intéresse à l’économie dont il ne maitrise pas les rouages. Et pour palier cela, le Centrafricain s’inscrit à l’Université de Rennes I. Il en sortira nanti d’un Master en Économie et Gestion publique. Pourtant, le visionnaire ne s’arrête pas là. Il ira également s’inscrire à l’Université de Yaoundé II-Soa, au Cameroun, où il obtient un Master en Économie et Gestion.
Carrière
Au début de sa carrière, Yvon Sana Bangui est un ingénieur data ordinaire pour l’opérateur téléphonique Centrafrique Telecom Plus, puis Acell (Mouv Centrafrique). Dans le même temps, il dispense des cours aux apprenants de l’Office national de l’Informatique (Oni), et à ceux de l’Institut supérieur de Technologie (IST) de l’Université de Bangui. Sa rectitude morale fait échos et parvient jusqu’à Faustin Archange Touadera, recteur de l’époque.
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Dès l’année 2005, il devient agent de direction supérieur auprès de la Beac basée à Yaoundé (Cameroun). En ce haut-lieu, la droiture du Centrafricain ne faiblit guère. Ce qui lui vaudra de bénéficier de la confiance de ses supérieurs. Tour à tour, il sera chef de département et chef du Centre d’Applications et de Compétences techniques au sein de la direction informatique et Télécommunications de la Beac. Douze ans après avoir intégré la Beac, il en devient directeur central, avant d’être directeur de l’Informatique et des Télécommunications, puis des Systèmes d’information.
Le natif de Bégoua continue son ascension au sein de la Beac. Il devient directeur central de la Comptabilité, du Budget et du Contrôle de Gestion en 2021. Une fonction qui le fait rapporteur de la Commission générale du budget (CBG) de la Beac. Celui qui est désormais à la tête de la Beac et qui a été officiellement installé le 1er mars dernier remplace à ce poste, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli.
Méthode
À peine installé, le nouveau gouverneur a une idée sur la méthode de travail. « Je pense qu’il y a un travail à faire qui consiste à faire un état des lieux et d’adresser les pleins axes stratégiques avec lesquels nous devrons évoluer pour résoudre un certain nombre de défis… Il faut réajuster les visions, réajuster les programmes, réajuster les axes stratégiques et amorcer véritablement les réformes qui doivent qui doivent rendre résilientes notre zone Cemac » a déclaré Yvon Sana Bangui au sortir de son installation officielle le 1er mars dernier.
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