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Yaoundé-Paris-Ottawa-Londres-Washington : Les premiers happenings de 2021

Après les fortes turbulences de 2020, l’année qui s’ouvre n’a pas l’allure d’une page blanche entre les autorités camerounaises et celles de certains pays occidentaux.

Scène de vie sous très haute tension en zone anglophone

Le listing tenu par les ambassades des États-Unis et de France, les Hauts Commissariats du Canada et de Grande-Bretagne à Yaoundé pointe de nombreux drames. Notamment l’attaque terroriste dont a été victime le 6 janvier 2021, le cortège du préfet de la Momo à Mbengwi (Nord-Ouest) ; les 13 morts enregistrés après une explosion à Mozogo (Extrême-Nord) le 8 janvier 2021 ; les 4 militaires et 2 civils tués le même jour au cours d’une attaque d’insurgés séparatistes à Matazem (Ouest) et les 8 morts recensés à Mautu (Sud-Ouest) le dimanche 10 janvier 2021. Vraisemblablement convaincues que ces morts sont l’œuvre d’acteurs pourvus de visages et de bras, ces chancelleries citées supra exigent des investigations.

«Des enquêtes rapides, impartiales minutieuses doivent être menées sur toutes ces attaques afin que les auteurs soient tenus pour responsables et que justice soit rendue aux victimes, à leurs proches et au peuple camerounais», suggère par exemple l’ambassade des États-Unis à Yaoundé via un communiqué publié sur son site officiel le 14 janvier 2021. Pour mieux indiquer le sens de sa préoccupation, la représentation diplomatique américaine a utilisé une formule destinée à marquer les esprits: «vies innocentes interrompues». Selon quelques observateurs, cette expression en dit long sur la différence d’approche qui sépare Yaoundé et certaines capitales occidentales. «Car, analyse l’internationaliste Julien Simo, les demandes d’enquêtes sont issues de la même inspiration, celle qui soupçonne les autorités locales d’être les maîtres d’œuvre de ces tragédies».

Les autorités camerounaises n’ont pas encore réagi à ces demandes d’ouverture d’une enquête indépendante. Toutefois, dans la journée du lundi 11 janvier dernier, le ministère de la Défense, à travers son chef de la division de la communication, le capitaine de vaisseau Julien Simo, a soutenu que le raid mené le 10 janvier par le Bataillon d’infanterie motorisée s’est fait «dans le strict respect des règles d’engagement». Pour le porte-parole de l’armée, les images des civils tués en circulation sur la toile et présentées par certains organismes de la société civile, auraient été conçues dans les officines occultes des leaders sécessionnistes pour «faire endosser à nos forces de défense, un aveugle massacre perpétré à Mautu».

Jean-René Meva’a Amougou

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