Yaoundé : Des masques «made in Cameroon» explosent
Fabriqués localement, ils viennent briser la tendance inflationniste des masques de protection importés et vendus dans les pharmacies et autres espaces commerciaux.
Parmi les produits très prisés du moment, il y a le masque de protection. Jadis vendu à 500 FCFA, cet objet de prévention contre le Covid-19 coûte aujourd’hui entre 1000 et 2000 FCFA, malgré sa durée de vie très limitée. En effet, l’usage du cache-nez médical ne doit pas excéder trois heures, préviennent les médecins.
Face à cette tendance inflationniste, beaucoup ont trouvé des alternatives «made in Cameroon». C’est le cas de Salomé.
Depuis l’avènement de la pandémie au Cameroun, cette styliste fabrique des masques de protection en tissus. Depuis quelques jours, la jeune femme confectionne le même objet pour ses concitoyens. «J’ai été informée, à travers les médias, de la rareté des cache-nez dans les services hospitaliers et les pharmacies. J’ai donc décidé d’en produire pour les proposer au public». Pour «permettre à la couche la plus défavorisée de se procurer un masque», la jeune mère échange son produit contre 300 FCFA. Et l’instrument «made by» Salomé présente un avantage important.
Masque économique
Selon des experts de la médecine moderne, le masque en tissus convient mieux au contexte économique africain. Il peut être lavé et réutilisé sans crainte, explique un praticien du domaine dans une télévision locale.
Et ceux qui s’en servent sont plutôt satisfaits. «Cela fait une semaine que j’utilise le masque en tissu et je n’ai pas beaucoup de problèmes. Je le lave normalement au savon et à l’eau, puis je le repasse et le tour est joué», explique Francis. Même son de cloche chez Mathilde. «Grâce à ce masque en tissu, je peux continuer mes activités, discuter avec mes clients sans trop de crainte» dit la vendeuse d’écrans TV au Marché central de Yaoundé.
Avec la hausse du nombre de cas testés positifs au Cameroun, de plus en plus de personnes se procurent ce matériel. Confirmation: «Au début, je n’avais pas beaucoup de clients. Mais avec le taux de cas positifs croissant, les gens s’intéressent de plus en plus au cache-nez en tissu», se ravit-elle. Aujourd’hui, la jeune dame produit environ 50 masques par jour. Même si tous ne se vendent pas le même jour, ils se vendent quand même. En plus, les populations les moins nanties disposent d’un moyen de protection contre le Covid-19.
Cette initiative intervient au moment où la demande en masque de protection ne cesse de s’accroitre dans le monde. S’ils sont produits en grande quantité, le Cameroun pourrait bien réduire ses importations en cache-nez, voire y mettre un terme.
Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire