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Yaoundé : le grand pavoisement des librairies

Les propriétaires affinent petit à petit leurs stratégies pour attirer les clients. Ils comptent monter en puissance après le 15 août.

Les libraires encore sur leur faim

À moins d’un mois de la rentrée scolaire, les libraires commencent à s’activer. S’agissant des manuels scolaires, le dénominateur commun à date est que les clients, c’est-à-dire les parents et les élèves, ne répondent pas encore à l’appel des librairies. L’heure est plutôt au grand nettoyage des boutiques et à l’installation des artéfacts scolaires. «Il n’y a pas encore de marché ici, les parents sont encore en vacances. Bref, le 15 août est encore dans les têtes des uns et des autres. Nous attendons la fin de cette fête pour voir les clients. En plus, les résultats des examens viennent à peine de sortir et d’autres sont encore attendus», explique Jean, chef d’agence d’une librairie au carrefour Mvog-Mbi.

Mvog-Mbi
Au carrefour Mvog-Mbi, dans le quatrième arrondissement de la ville de Yaoundé, l’on note une forte présence des librairies. Au marché Mokolo, dans le deuxième arrondissement, les librairies sont également fortement représentées. Toutes mettent les bouchées doubles pour attirer le plus de clients le moment venu. Elles rivalisent d’inventivité dans leur marketing. Campagne de séduction par la production des spots (musiques et discours), le renouvellement des plaques et banderoles dans les carrefours de la ville, l’affichage des manuels scolaires déjà disponibles…

À l’entrée d’une boutique, un grand tableau vous accueille. On y découvre, les noms et les prix des manuels scolaires. Dans cette autre librairie, quatre jeunes dames sont briefées par la patronne des lieux sur comment attirer les clients. «Quand un client est là, la première des choses est de lui montrer le tableau des fournitures scolaires», enseigne-t-elle.

Dans une librairie tout à côté, on met l’accent sur l’accueil. Ce mercredi 9 août, le chef commercial tient un séminaire avec ses huit employés. Au menu: comment aborder les clients en présentant les modes de paiement. On apprend auprès du patron que les établissements financiers sont aussi mis à contribution. «Un parent peut prendre des fournitures scolaires chez nous et on coupe son argent à la banque partenaire», renseigne le responsable.

Montée Zoé
À 300 mètres du carrefour Mvog-Mbi, précisément chez Laurent Blanc à la montée Zoé. Le propriétaire, la soixantaine, revient des ministères de l’Éducation de base et des Enseignements secondaires. C’est «pour savoir très exactement les livres que je vais vendre». Il dit ne pas vouloir être dans l’imbroglio. «Je me suis retrouvé avec plusieurs types de livres. Trois livres de maths pour une classe», explique le libraire.

Mutation saisonnière
Même les quincailleries mobiles s’apprêtent à faire la mutation saisonnière. Au marché Mokolo, Jean comme il se fait appeler, dit avoir un porte – tout dans lequel il vend le matériel de construction au carrefour Nkoabang dans l’arrondissement de Nkolafamba. Il vient récupérer sa commande de cahiers, stylos, crayons et bien d’autres avant que son fournisseur ne soit submergé. «Après le 15 août, les hostilités commencent et les constructions vont attendre. La priorité est d’envoyer les enfants à l’école. Je fais cela chaque année pour gagner plus», affirme l’homme.

Parents
Toujours au marché Mokolo, seuls les cahiers sont pour le moment achetés par quelques parents. Ils estiment eux aussi devoir d’abord s’assurer que les livres qu’ils achèteront sont ceux mis sur le marché par les ministères en charge de l’éducation et homologués par le ministère du Commerce. «Je suis venu acheter les cahiers pour mon fils qui a réussi au probatoire D. J’attends encore avant de me lancer dans l’achat des livres», s’explique M. Manga dont le fils fréquente le lycée de la Cité verte dans le 2e arrondissement.

André Gromyko Balla

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