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Vivement une Francophonie d’un tout autre potentiel

Du 4 au 5 novembre 2023, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Francophonie se réuniront à Yaoundé, au Cameroun, pour discuter des grands axes de l’action multilatérale francophone. Le thème de la conférence est «Bonne gouvernance: gage de stabilité politique, économique et culturelle pour les citoyens francophones». Selon le Comité d’organisation, il est question de se prononcer sur les grands axes de l’action multilatérale francophone; d’adopter le budget et les rapports financiers de l’OIF et d’adopter des résolutions sur toute question d’actualité internationale.

La conférence de Yaoundé sera également l’occasion d’aborder les questions de finances et des programmes de coopération. Aussi, les ministres des Affaires étrangères des pays membres vont également débattre de sujets spécifiques tels que la participation des États francophones aux opérations de maintien de la paix et la promotion de la diversité culturelle et linguistique.

En ce sens, les signaux des travaux de Yaoundé sont clairs: il va falloir penser différemment le monde francophone. En fait, l’explication est simple. D’une part, il y a une ferme croyance dans une Francophonie plus active et plus efficace sur le plan international. Sans faire de provocation, il est regrettable d’observer qu’aux Nations unies, dans le cadre des opérations de maintien de la paix en 2022 par exemple, 56% des effectifs militaires déployés opèrent sur des terres francophones. Or, les contingents francophones ne constituent que 16% des contributions totales. En 2023, il serait plus bénéfique de voir ce groupement de 80 États (et gouvernements membres, associés ou observateurs) revêtir un tout autre potentiel. Il faut, pour cela, que les États et gouvernements aient la volonté ferme d’utiliser l’Organisation comme un instrument utile à la défense de leurs intérêts au plan international, et ne cherchent pas à la réduire à la seule dimension d’un organisme de promotion de la langue française ou d’un mouvement exclusivement culturel et linguistique.
Or, il existe un besoin et une demande de Francophonie. Puisque celle-ci constitue aujourd’hui un groupement auquel son importance numérique confère une influence certaine. Il faut pour cela que les États et gouvernements aient la volonté ferme d’utiliser l’Organisation comme un instrument utile à la défense de leurs intérêts au plan international, et ne cherchent pas à la réduire à la seule dimension d’un organisme de promotion de la langue française ou d’un mouvement exclusivement culturel et linguistique. On notera que, lorsqu’on se livre à cette analyse, il n’est pourtant pas certain que cette opportunité soit exploitée comme il conviendrait. Le véritable défi qui nous est posé aujourd’hui est donc de parvenir à réconcilier unité et diversité, à dépasser l’apparente contradiction ou opposition entre universalité des valeurs et respect de la diversité culturelle. Nous devons pour cela éviter deux écueils: le relativisme exacerbé qui nous conduirait à nous renier et l’arrogance de ceux qui instrumentalisent les droits de l’homme pour servir des intérêts purement occidentaux.

Jean-René Meva’a Amougou

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