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Archives des Refac - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : Refac

  • Changement climatique en Afrique centrale: la main tendue de la société civile au secteur privé

    Changement climatique en Afrique centrale: la main tendue de la société civile au secteur privé

    Du 16 au 17 novembre à Yaoundé les acteurs de ce secteur se sont concerté pour trouver de financements en vue d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).

     

    L’Afrique centrale connait des changements climatiques. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les activités des populations, notamment dans le secteur agricole. C’est dans l’optique de la lutte contre la pauvreté, les inégalités et le retour aux politiques basées sur les droits fondamentaux que s’est tenu le Forum régional de la Société civile de l’Afrique centrale organisé par la division de la société civile et engagement communautaire de la Banque africaine de développement (Bad).

    Sous le thème : «Engager la société civile dans la mobilisation des financements du secteur privé pour le climat et la croissance verte en Afrique». Cette thématique témoigne à suffire de l’importance de la problématique des changements climatiques dans le monde, en raison des droits nouveaux qu’elle crée pour les populations d’Afrique centrale. Et de l’impact très important qu’elle aura sur les emplois.

    Selon Danielle Nlate, représentante de Rober Mabala, Coordinateur régional du Réseau des plateformes nationales d’Ong d’Afrique centrale (REPONGAC), engager la société civile à la mobilisation des financements du secteur privé pour le climat et la croissance verte en Afrique «devient urgent en Afrique centrale».

    Cela s’explique par le fait que la sous-région reste en proie à plusieurs défis relatifs aux changements climatiques. L’atteinte des résultats des Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 est hypothétique. L’évaluation faite au mois de juillet dernier à New York montre que seuls 10% des pays engagés dans le processus sont sur le bon chemin, 40% des pays tâtonnent encore, 40% d’autres où rien ne marche et 10% ne suivent pas ces (ODD).

    Secteur privé

    Face au tableau peu reluisant de l’Afrique centrale dans l’atteinte des ODD, le secteur privé est l’alternative. Le secteur public ayant montré ses limites dans la lutte contre les changements climatiques.

    Ainsi la mobilisation du secteur privé à financer les actions climatiques «exige une confiance totale de nos gouvernements, des institutions internationales, régionales, nationales et locales à subventionner toutes les organisations de la société civile impliquées dans la lutte contre le changement climatique, surtout celles évoluant dans les milieux ruraux vulnérables et marginalisés et très souvent victimes des phénomènes météorologiques devenus de plus en plus pressants», rappelle Danielle Nlate.

    Le secteur privé doit assurer le renforcement des capacités sur la règlementation énergétique, la transparence et la recevabilité afin de rendre ses voix pour soutenir l’Afrique à pousser les pays développés à concrétiser leurs promesses de créer un fond de changement climatique de l’ordre de 100 milliard de dollars.

    Pour ce faire, avec un appui permanent, les organisations de la société civile mèneront « des actions résilientes concrètes, permanentes et efficaces qui vont susciter un intérêt croissant et régulier des investisseurs du secteur privé dans la lutte contre le dérèglement climatique», conclut Danielle Nlate, présidente du Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (REFAC).

    Olivier Mbessité

  • Fotrac 2022: Kyé-Ossi dans l’effervescence des préparatifs

    Fotrac 2022: Kyé-Ossi dans l’effervescence des préparatifs

    Les préparatifs s’accélèrent à l’approche de la 13ème édition de la Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale (Fotrac). L’édition 2022 de cet événement d’envergure sous- régionale se tient en effet du 28 juillet au 6 août prochain à Bitam au Gabon, à Ébébiyin en Guinée Équatoriale et à Kyé-Ossi. Et le préfet de la Vallée-du- Ntem, dans la région du Sud au Cameroun, entend lui donner un cachet particulier. Bouba Haman a dans cette optique procédé à la convocation, le 20 avril dernier par message radio-porté, d’une réunion qu’il «présidera personnellement le mardi 26 avril 2022 à 11 heures précises dans la salle des actes de la mairie de Kyé-Ossi».

    L’autorité administrative appelle ainsi à la mobilisation générale de son département et plus spécifiquement de l’arrondissement de Kyé-Ossi. L’objectif est d’assurer un plein succès à cette Foire portée par le Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (Refac) et sa présidente, Jeanne Danielle Nlaté. Étant entendu en plus que la Fotrac bénéficie du haut patronage du gouvernement du Cameroun et du parrainage du ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.

    Le message radio-porté, dont «l’urgence et l’importance sont hautement signalées», s’adresse dès lors «au sous-préfet de l’arrondissement de Kyé- Ossi, au maire de la Commune de Kyé-Ossi, aux délégués départementaux, au président départemental du CNJC, aux chefs traditionnels et aux ministres du culte».

    Les autres «présences vivement souhaitées» par le préfet de la Vallée-du- Ntem sont celles des «responsables des structures hôtelières, du président de l’Association des artisans, des opérateurs économiques, des leaders des mouvements des jeunes et femmes, et des présidents des marchés».

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Fotrac 2020 : le Refac prépare le terrain

    Fotrac 2020 : le Refac prépare le terrain

    En préparation de la 11e édition de la Foire transfrontalière annuelle des pays d’Afrique centrale (Fotrac), le Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (Refac) fait feu de tout bois.

    Et parmi les nombreuses initiatives prises en vue de déblayer le terrain à cet important rendez-vous «de partage et d’échange culturel qui rassemble, célèbre la paix, la sécurité par la solidarité des peuples et l’intégration régionale», il y a celle de Jeanne Danielle Nlaté. La présidente du Refac a fait un passage remarqué sur les antennes de la Crtv il y a quelques jours. Au cours des échanges avec Séverin Alega Mbélé, la promotrice de la Fotrac a tiré avantage de l’audience de la chaine nationale pour mieux positionner l’évènement prévu du 24 novembre au 5 décembre 2020 à Kyé-Ossi au Cameroun et Ebibeyin en Guinée Équatoriale.

    Mais ainsi qu’indiquait déjà, au sujet de la Fotrac, le gouverneur de la région du Sud, «l’initiative portée par le Refac constitue une avancée majeure en matière de commerce intra-africain et de l’investissement transfrontalier. Elle participe à l’intensification des efforts afin de revitaliser le libre-échange et d’optimiser l’environnement des investissements. Le but est d’injecter une plus forte dynamique dans l’économie sous-régionale». Félix Nguélé Nguélé s’exprimait alors à l’occasion de la 10e édition de la Foire transfrontalière.

    Et sur la Crtv, Jeanne Danielle Nlaté a rappelé l’enjeu de cette foire aussi bien pour la sous-région que pour les femmes de la Cemac. Et au vu de la convergence observée avec les politiques nationales en la matière, ce n’est pas un hasard pour la présidente du Refac si la Fotrac bénéficie de nombreux parrainages dont celui du gouvernement de la République du Cameroun.

    TAA

  • Fotrac, une passerelle vers le libre-échange

    Fotrac, une passerelle vers le libre-échange

    Les discours prononcés lors de l’ouverture de la Foire transfrontalière d’Afrique centrale – Cemac (Fotrac) ont laissé entendre un hymne à la mise en place d’un cadre d’ouverture d’intensification des échanges entre les pays africains.

    Les officiels lors de la cérémonie de lancement

    En foulant le sol de Kyé-Ossi ce 27 juin 2019, très peu de personnes s’attendaient à un cours de géographie économique. Bien nombreux étaient ceux qui voyaient en la Fotrac l’occasion de vendre et d’acheter des articles et denrées à des prix relativement bas. Pour la 10e édition de cette grand-messe commerciale d’Afrique centrale, le comité d’organisation s’est plutôt forgé un autre magistère, « question de mouler les esprits à une actualité encore plus ou moins bien assimilée », selon le mot de Danielle Nlate.

    À l’épreuve du décryptage, il s’avère que la présidente du Réseau des femmes actives de la Cemac (Refac) parle bien de la Zone de libre-échange continentale (Zlec), projet phare de l’Union africaine (UA), entrée en vigueur en fin mai dernier.«C’est une bonne nouvelle pour tous les pays africains en quête d’une émancipation économique vitale», se réjouit Danielle Nlate. Elle ajoute : «En tant qu’institution, la Fotrac, plus que jamais, accompagne l’idée. Grâce à la Fotrac, il y a des possibilités de réseautage offertes par une plateforme commerciale rassemblant tous les acteurs du continent ; on a par exemple des exposants venus du Maroc et du Bénin».

    «Nous assistons aujourd’hui au début d’un parcours historique d’une grande importance. En effet, par cet acte, nous pouvons être indépendants économiquement, en cinq ou dix ans, en transformant nos propres ressources avec la qualité souhaitée. Nous pourrons ainsi approvisionner les marchés régionaux du berceau de l’humanité», avance Auguste Mbappè Penda, directeur général du Conseil national des chargeurs du Cameroun, présent aux avant-postes en tant que partenaire officiel.

    Un projet propre
    Et aux officiels de lui emboîter le pas. Pour Alain Didier Bikoro Eneme, le maire de Kyé-Ossi, «la Fotrac est un projet propre auquel les peuples de la Cemac doivent se subordonner. Elle se veut un plaidoyer pour la mise en œuvre effective de la Zlec». Pastora Ntutum Santalices, la vice-ministre équato-guinéenne des Affaires sociales et de l’Égalité des genres, «l’impulsion donnée par la Fotrac pour approfondir l’intégration économique et stimuler les échanges au sein de la sous-région est une belle passerelle vers les pays de la Cemac engagés dans la Zlec ; depuis 10 ans, elle stimule les échanges commerciaux et configure l’ouverture du marché. Par ailleurs, à plus ou moins long terme, la Fotrac va contribuer au développement et à la lutte contre la pauvreté». De l’avis du membre du gouvernement équato-guinéen, «indépendamment d’éventuels dégâts collatéraux, la Fotrac défend l’idée que nous serons tous gagnants».

    Pour sa part, Félix Nguele Nguele démontre que «l’initiative portée par le Refac constitue une avancée majeure en matière de commerce intra-africain et de l’investissement transfrontalier». À en croire le gouverneur de la région du Sud-Cameroun, «elle participe à l’intensification des efforts afin de revitaliser le libre-échange et d’optimiser l’environnement des investissements. Le but est d’injecter une plus forte dynamique dans l’économie sous-régionale».

    Dans l’intervention de l’administrateur civil, il est relevé que certains pays de la Cemac voient la Fotrac autrement. «Ils concentrent le débat généralement sur les gains que le Cameroun pourrait en tirer», dit-il. Comme pressé de remettre les pendules à l’heure, Félix Nguele Nguele conclut: «la Fotrac est juste un visage de ce qu’est le libre-échange. Elle génère des effets économiques favorables pour les consommateurs et les producteurs de la sous-région. Il est plus logique de dire que cette foire donne une impulsion à l’intégration régionale en Afrique».

    Jean-René Meva’a Amougou, envoyé spécial à Kyé-Ossi.

    Le «one man show» équato-guinéen à Kye-Ossi

    Sur le site de lancement officiel de la 10e édition de la Fotrac, la posture de l’impressionnante délégation venue de Malabo a pris les contours d’une démonstration de force.

    Pastora Ntutum Santalices pendant son allocution

    Un éclat de rire devant une foule de militants du PDGE (Parti démocratique de Guinée Équatoriale) surchauffés. Pour sa prise de parole sur le site du lancement officiel de la 10e édition de la Foire transfrontalière de la Cemac (Fotrac), Pastora Ntutum Santalices s’est laissé acclamer, remerciant de la tête les « Ministro de Obiang » lancés par les Équato-Guinéens. Et puis, dans une scénographie très soignée, la vice-ministre des Affaires sociales et de l’Égalité des genres s’est présentée devant les sympathisants du PDGE pour leur dire, en le répétant plusieurs fois, « Guinea Equatorialante todo » (Guinée Équatoriale avant tout). Dans les parkings, un impressionnant nombre de véhicules. 28 au total, tous de grosses cylindrées. Pour cette seule occasion aussi, la RTGE fait un direct à partir de Kyé-Ossi. En marge de la visite des stands, une interview-fleuve est accordée à Marcos Mba Ondo, le rédacteur en chef de la radiotélévision publique équato-guinéenne.

    Le schéma du discours accroche par le déroulé des arguments et des messages indirects aux Camerounais. Quinze minutes exactement. Premièrement, il s’est agi de défendre le bilan de son pays en matière de promotion de l’intégration sous-régionale. Deuxièmement, il a livré la vision de la Guinée Équatoriale par rapport à l’organisation de la Fotrac. Au menu : une langue agrémentée de punchlines. Un programme concret et pragmatique. Effet de proximité garantie, avec une obsession manifeste : dire tout haut ce qu’une majorité silencieuse pense tout bas. L’idée : saturer la scène, marquer les esprits autant que reprendre la main sur le sujet de la construction d’un mur entre Kyé-Ossi et Ebebiyin.

    En ce qui concerne la libre-circulation, «notre pays est ouvert !» martèle l’Équato-Guinéenne. Que des analystes aient essayé de faire croire à l’opinion publique sous-régionale que le pays d’Obiang Nguema est inaccessible, Pastora Ntutum Santalices dit être venue renverser la fable : « c’est une fable largement déconstruite aujourd’hui ». Dans une démonstration qu’elle accepte publiquement d’assumer, «Señora ministra» pense que l’intégration est sur la bonne voie. À la chute, une nuance : chaque pays de la Cemac tient sa part de marché, et fait la retape auprès de ses fidèles consommateurs. «C’est la politique des boutiquiers. On ne devrait pas l’ignorer, cette politique est toujours là partout en Afrique centrale».

    Au chapitre de l’organisation de la Fotrac, Pastora Ntutum Santalices valide que « c’est une bonne idée pour apprendre la citoyenneté communautaire ». La suite est plus directe : « organiser la Fotrac en Guinée Équatoriale permettra aux uns et aux autres de se connecter au plus près de nous et cela nous aidera à gagner aussi, comme ça rapporte au Cameroun ».

    Jean René Meva’a Amougou

  • An 10 de la Fotrac : Des noces d’étain d’activisme

    An 10 de la Fotrac : Des noces d’étain d’activisme

    À Yaoundé, puis à Kye-Ossi, la dixième édition de la Fotrac en gestation veut offrir des solutions concertées pour l’intensification de l’intégration socio-économique en Afrique centrale.

    Lors de la 7e édition de la Fotrac

    La Foire transfrontalière de l’Afrique centrale (Fotrac) tiendra sa dixième édition cette année. C’est la dixième édition d’affilée, depuis la toute première de 2010. Pour cet autre rendez-vous, le réseau des femmes actives de l’Afrique centrale (Refac) envisage naturellement de donner plus que de tradition. Un temps sera observé pour scruter l’intégration régionale de l’Afrique centrale et examiner sa contribution au développement durable de la sous-région.

    La Fotrac, entendue comme l’ensemble des participants diversement constitués, va jeter un regard profond sur le processus d’intégration socio-économique et sa dynamique de développement en Afrique centrale.Pour la présidente du Refac et commissaire de la foire, Jeanne Danielle Nlate, «les sollicitations au niveau sous-régional, régional, international tendent à démontrer que le Refac constitue aujourd’hui une force de proposition». Fidèle à son positionnement d’organisation de la société civile œuvrant pour un processus d’intégration par le bas, le Refac veut promouvoir une approche plus globalisante. Ainsi, le discours recueilli portera sur l’évaluation des participants (institutions, administrations, opérateurs économiques dans leur diversité, société civile, autorités traditionnelles…)

    Organisation
    Pour la dixième édition de la foire, une organisation spéciale a été mise sur pied. La première phase se déroulera à Yaoundé du 20 au 23 juin. Elle a pour activité phare des échanges sur le thème central de cette édition intitulé «Intégration régionale, paix et sécurité : défis incontournables pour le développement durable de l’Afrique». Ce thème a été éclaté en deux panels qui composeront le grand débat de Yaoundé.

    Ces sous-thèmes sont : «Intégration socio-économique, vecteur de paix et de développement durable de l’Afrique centrale» et «Intégration régionale et atteinte des objectifs du développement durable: état des lieux». Un atelier sur la déconflictualisation meublera la journée du 21 juin 2019. L’exposition-vente du savoir-faire des membres du Refac et autres exposants désireux ne sera pas éludée. C’est le musée national qui est, pour le moment, retenu pour abriter cette activité intellectuelle de la Fotrac.

    La phase 2 se déroulera du 25 juin au 4 juillet 2019 dans la ville de Kye-Ossi (ville camerounaise frontalière au Gabon et à la Guinée Équatoriale). Toutes les activités se dérouleront sous le prisme de la facilitation des échanges en Afrique centrale, du commerce transfrontalier et de l’intégration économique en Afrique centrale.

    Production
    Un coffret pour les 10 ans de la Fotrac sera édité au terme de cette édition. Celui-ci retracera la success-story des 10 glorieuses ! La Fotrac publiera en outre un plaidoyer qui sera le fruit des propositions des participants en vue d’un processus d’intégration plus en phase avec le citoyen, et mieux orienté vers le développement social.

    Une «exposition-vente de tout produit comme de tradition, étant entendu que l’activité foraine est multi acteur. Elle participe de la promotion du savoir-faire des peuples de l’Afrique centrale, rassemblés en un lieu, en une période.

    Comme autres activités traditionnelles, on peut évoquer la visite des villes frontalières, des ateliers de formation, des conférences, des activités culturelles et artistiques, des rencontres B2B, des jeux et animations. Cette année, dans la catégorie innovation, nous primerons le meilleur opérateur/ exposant. Pour valoriser la jeune fille et assurer son leadership ou son intégration dans le processus en Afrique centrale, nous aurons la troisième édition de Miss Intégration Cemac» indique le commissaire de la foire.

    Zacharie Roger Mbarga

    Les défis de la pérennisation de la Fotrac

    Mobilisation et appropriation par les acteurs

     

    La Fotrac demeure sous-cotée, face à des rendez-vous tels que Promote. Même la Fiac (foire internationale de l’Afrique centrale), nouveau-née proposée par le même opérateur, semble lui faire une concurrence. L’initiative est toute aussi salutaire pour intensifier les échanges dans la région.

    Face à un processus d’intégration régionale en panne par le haut, la Fotrac propose une plateforme de mise en relation directe. Institutions et opérateurs économiques ont l’opportunité de se frotter directement aux cibles nationales et communautaires qui sont les leurs.

    L’intégration par le bas renvoie aux dynamiques plus profondes d’association et de réseautage des acteurs sociaux. Ces derniers, par des méthodes et des moyens citoyens (parce que non administratifs), concourent au brassage des populations et à l’intensification des mouvements transfrontaliers de biens, de personnes et des services divers. Ils contribuent de ce fait à une intégration des territoires et des populations. Cette intégration a une influence significative sur le développement et donc sur la stabilité de la zone géographique concernée.

    La Fotrac se positionne comme un projet intégrateur citoyen d’interconnexion,dans une zone où il n’y en a pas beaucoup. Les projets intégrateurs ont l’objectif et la particularité de créer des brassages de population, de faire reculer la pauvreté par la création des gains d’efficience.

    Zacharie Roger Mbarga

     

    Un site définitivement construit

    Cette 10e édition se fera une fois de plus sur un site à reconstruire. À 60 %, le site de la Fotrac est construit à base de matériel provisoire. Il s’agit de la paille et des lattes. Même s’il s’agit là d’une formidable valorisation du made in Cameroon, il n’en demeure pas moins que cette situation n’est pas à l’avantage des exposants de ladite foire (les moins nantis à la vérité).

    Bien plus, le reste de l’année, le site est occupé par les autorités locales qui y parquent les véhicules de gros calibre. Ceux-ci, en période pluvieuse, détruisent le plancher, ce qui rend le site accidenté lors des éditions de la Foire.

    Enfin, le site actuel n’est pas alimenté en électricité. Une fête foraine de la nature de la Fotrac vit en moyenne 18 heures sur 24. Pour permettre aux exposants de rentabiliser, pour maintenir une animation de foire transfrontalière et pour encourager le trafic des touristes, il y a une impérieuse nécessité de stabiliser le site en électricité et en eau potable.

    Dans la perspective de répondre à ce besoin, le Programme de développement intégré de la zone des trois frontières (PDIZTF) et le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom) proposent des solutions. Le PDIZTF construit un marché-frontière dans la localité et souhaiterait faire abriter la foire dans le marché.

    Le Feicom pour sa part, lors de la dernière réunion préparatoire, semble indiquer que le site de la Foire devrait intégrer une palette plus complète de l’équipement des communes frontière afin de faciliter l’attractivité économique.

     

    Zacharie Roger Mbarga

    Fotrac

    Un instrument pour le leadership du Cameroun en Afrique centrale

     

    L’analyse de la banque africaine d’import-export (Afreximbank) montre que l’une des raisons pour lesquelles le commerce intra-africain est faible (15 %) réside dans le déficit d’accès à l’information sur le commerce et le marché. Parmi les initiatives proposées pour relever ce défi, Afreximbank a décidé d’organiser la Foire commerciale intra-africaine tous les deux ans, afin de fournir des informations sur le marché et le commerce et servir de contact entre les acheteurs et les vendeurs de l’ensemble du continent. L’une des solutions aurait pu être la structuration et l’organisation des foires régionales de commerce.
    L’Afrique centrale est très peu en mouvement. Et c’est au désavantage du Cameroun dont les entreprises détiennent 80 % des agréments au commerce régional en franchise.

    En capitalisant cet outil, le Cameroun pourrait montrer la voie et réussir la mutation des esprits et des consciences.Au sujet de la libre circulation des personnes, le prétexte de la sécurité a remplacé la peur de l’envahissement et maintient le statu quo. Face au niveau élevé du chômage, les États ont trouvé le compromis de 90 jours sans visa. Pour le moment, ceux qui empruntent la route n’ont pas les mêmes facilités de circulation que ceux qui se déplacent par les airs. L’ouverture des barrières est un enjeu du mandat de président en exercice de la conférence des chefs d’État de la Cemac.

    Zacharie Roger Mbarga

    Jeanne Danielle Nlate

    La Fotrac répond aux objectifs poursuivis par la Zone de libre-échange continentale africaine

    La présidente du Réseau des femmes actives de l’Afrique centrale (Refac), commissaire de la Foire transfrontalière de l’Afrique centrale (Fotrac) dessine le cadre d’action de la 10e édition.

     

    À moins de deux mois de l’édition 2019 de la Fotrac. Quel est l’état des préparatifs ?
    Les préparatifs partent d’une édition à l’autre. Il n’y a pas eu de répit entre la fin de l’édition 2018 et le lancement de la mobilisation pour cette édition anniversaire. Nous avons pour objectif de faire booster le processus d’intégration régionale à la base. Il s’agit particulièrement de faciliter les échanges passant par la libre circulation des personnes et des biens. Cela nous préoccupe au quotidien. Les États ont acté l’ouverture des barrières et le processus de généralisation suit son cours. Toutefois, des résistances demeurent sur le terrain, et il faut les exorciser.

    Pour cette édition en gestation, tout le monde a été sensibilisé. Il s’agit des partenaires traditionnels, tout comme les cibles nouvelles à atteindre pour densifier l’appropriation du processus d’intégration par tous les niveaux d’acteurs. Le gouvernement du Cameroun, à travers le ministre du Commerce, président du comité interministériel, a saisi ses homologues des pays de la CEEAC-Cemac. Le Refac a fait son travail de lobbying pour assurer la pénétration du message auprès des institutions, des opérateurs économiques, des organisations de la société civile, des citoyens…

    Au niveau national, la dernière réunion préparatoire a eu lieu le 24 avril dernier au ministère du Commerce. Elle a réuni une centaine d’administrations et d’autres opérateurs agissant dans le processus d’intégration socio-économique et dans le développement local.

    Globalement, comme vous pouvez le constater, les préparatifs vont bon train. Nous essayons, comme à chaque fois, de bousculer les esprits.

    Cette édition 2019 est la 10e. On peut évoquer les noces d’étain de la Fotrac. Qu’est-ce qui est attendu ?
    Notez déjà que le Cameroun exerce la présidence de la Conférence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Par conséquent, nos 10 ans feront échos. Ça se fête ! Nous avons donc pensé qu’il faille s’activer sur deux fronts. Le premier ou la phase une de la Fotrac 10 à Yaoundé. Nous tiendrons une rencontre thématique qui évaluera l’intégration socio-économique en Afrique centrale. Nous ferons l’état des lieux de l’appropriation des objectifs du développement durable par ce processus d’intégration dans la sous-région.

    L’intégration régionale rime avec le développement durable et vice versa. Il est impensable d’évoquer séparément les deux dynamiques de développement. Les documents-cadres que sont l’agenda 2030, l’agenda 2063, le Document de stratégie de l’intégration régionale de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale et le Programme économique régional de la Cemac en sont des témoignages. Tous les acteurs sont invités afin de contribuer : institutions, opérateurs économiques, sociétés civiles, autorités traditionnelles. L’objectif est de rapprocher la base du sommet tout en l’engageant davantage dans ce processus. Nous allons débattre ensemble pour avoir une large compréhension des obstacles à l’intensification des échanges.
    La deuxième phase ou le second front se déroulera comme de tradition à Kye-Ossi, ville des trois frontières : Cameroun-Gabon-Guinée Équatoriale.

    Elle connaitra des activités multiples avec beaucoup d’innovations. L’exposition vente de tous les produits. L’activité foraine est multi-acteurs. Elle participe de la promotion du savoir-faire des peuples de l’Afrique centrale brassés en un lieu et en une période. Autres activités traditionnelles au menu, on peut évoquer la visite des villes frontalières, les ateliers de formation, conférences, activités culturelles et artistiques, rencontres B2B, jeux et animations. Dans la catégorie innovation, cette année nous primerons le meilleur opérateur/exposant. Pour valoriser la jeune fille et assurer son leadership ou son intégration dans le processus en Afrique centrale, nous aurons la troisième édition de la Miss Intégration Cemac.

    Vous le disiez tantôt, le Cameroun assure, jusqu’en mars 2021, la présidence de la plus haute institution de la Cemac. Peut-on espérer que la Fotrac soit associée comme instrument d’approfondissement de l’intégration socio-économique dans la sous-région, instrument de réalisation de la Cemac des peuples ? Et pourquoi pas un instrument du leadership camerounais dans la sous-région?
    Telle que libellée et énoncée, la question doit être posée aux autorités. Mais la Fotrac a connu un niveau d’association. Depuis 2012, il y a un arrêté signé du Premier ministre qui crée un comité interministériel élargi au secteur privé. Ce comité est présidé par le ministre du Commerce. C’est en son sein que se préparent toutes les éditions de la Fotrac. Cet instrument de travail mobilise les populations ainsi que le maximum d’acteurs de la communauté. Nous souhaitons que cette dixième édition soit celle de l’amplification véritable. Nous souhaitons célébrer l’intégration en bonne et due forme, non sans minimiser les écueils sécuritaires. D’ailleurs, le thème est à l’image des enjeux dans la sous-région.

    L’interpellation est renouvelée pour que le Cameroun utilise la Fotrac comme canal, afin de booster le message et le symbole de l’intégration régionale. Il en est de même en Afrique, avec les projets intégrateurs de l’Union africaine dont le vent de dynamisme nous envahit de plus en plus.

    Depuis l’année dernière, la Fotrac a confirmé une montée en puissance. Elle mobilise désormais au-delà des frontières de l’Afrique centrale. Un positionnement sur l’intégration continentale est perceptible, notamment avec ce projet de la Zlecaf. Quels sont les pays attendus cette année ?
    Bien évidemment l’année dernière, vous avez vu la razzia des opérateurs de l’Afrique de l’Ouest. Eux qui ont déjà l’expérience des avantages de l’abaissement des barrières par la vitalité de la libre circulation. Les éditions précédentes avaient vu la participation du Mali comme pays d’Afrique de l’Ouest, et du Burundi comme pays à cheval entre l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Est. L’année dernière, le Maroc s’est très bien illustré. Sa participation nous a rapprochés de l’Afrique du Nord.

    Finalement, la Fotrac répond aux objectifs poursuivis par la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Nous pensons, en fin de compte, que tous les Africains devraient s’approprier ce concept. Ils devront juste éviter les duplications négatives, tout en renforçant des pôles de ce type où nous nous retrouvons ensemble avec des communautés venues d’ailleurs. La France et la Belgique étaient présentes l’année dernière. Si nous avons deux ou trois mouvements de ce type en Afrique, permettant aux Africains de se déplacer (libre circulation des personnes à l’échelle continentale), de commercer (libre circulation des biens à l’échelle continentale), nous atteindrons facilement nos objectifs d’abolition des barrières issues de la colonisation. Où il y a mouvement et commerce, il y a investissement et service.

    Justement, dans ce processus d’intégration continentale, que pouvez-vous dire à la Commission de l’Union africaine?
    Nous l’avons toujours dit, nous avons eu l’honneur d’être invités et associés aux réflexions de la Conférence économique africaine de Kigali en décembre 2018. Nous travaillons déjà pour que la Zlecaf prenne corps de façon véritable. Le but est d’éviter le statu quo de certains projets. Nous poursuivrons ! Les projets intégrateurs c’est pour le développement, le brassage, le recul de la pauvreté. Avec leur soutien, nous irons plus loin.

    Cette année, c’est l’an 10 de la Fotrac. Après toute cette activité auprès et pour les populations, sur les corridors africains, auprès des institutions communautaires régionales, avec les autorités nationales, locales, traditionnelles et la société civile,quel bilan dressez-vous, 10 ans après au service de l’intégration régionale ?
    Après 10 ans, nous dirons que le bilan est positif. Nous ne dirons pas qu’il est mitigé, mais positif. Nous sommes partis de rien. Mais nous pensons qu’on peut toujours faire plus. Bien évidemment, nous constituons aujourd’hui une force de proposition. Les sollicitations au niveau sous-régional, régional, international, tendent à démontrer que le Refac constitue aujourd’hui une force de proposition.

    Le lobbying est toujours en cours. Nous pensons pouvoir faire plus. L’engouement observé au fil des années renseigne que les administrations, les opérateurs et les citoyens à travers la presse comprennent et intègrent mieux la vision de la Fotrac.
    Au niveau national encore, la présence de Mme la secrétaire exécutive de la CEA et notre invitation au forum national d’information et de sensibilisation sur la Zlecaf, organisée par l’institution qu’elle dirige, voilà une autre illustration que les choses avancent dans notre sens. Nous poursuivons le combat.

     

    Interview réalisée par

    Zacharie Roger Mbarga

  • Commerce transfrontalier : La femme en première ligne pour la survie

    Commerce transfrontalier : La femme en première ligne pour la survie

    Dans les 12 principaux corridors commerciaux de la CEEAC, les commerçantes dominent le secteur. Mais leur objectif demeure l’amélioration de leur condition de vie.

    Le commerce transfrontalier dans les 11 pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) est clairement la chasse gardée des commerçantes. Elles représentent 70 % des acteurs dans ce secteur et pratiquent essentiellement l’import de détail et de gros. C’est-à-dire qu’elles font de la revente. Seuls 30 % dans l’ensemble sont exclusivement exportatrices, en général, des produits issus de leurs plantations. Le Cameroun fait exception : 61 % des commerçantes transfrontalières de ce pays sont des exportatrices. Ce qui est cohérent avec son statut de grand exportateur de la région.

    Ce sont-là les constats d’une étude conduite par la CEEAC. Intitulé «Étude sur les entraves au commerce transfrontalier en Afrique centrale avec focus sur les femmes commerçantes», l’enquête a été présentée à Kigali (Rwanda) en décembre dernier.

    Composition
    De ce document on apprend aussi que les femmes sont majoritairement des petites commerçantes. Leur chiffre d’affaires varie entre 85.000 (près de 150 $) et 3,5 millions de francs CFA (autour de 6 000 $). Les produits vivriers constituent, à 49 %, la principale denrée de commercialisation. Les femmes commerçantes assurent en partie le transfert des produits agricoles des zones excédentaires vers les zones déficitaires.

    En jouant sur la différence des régimes alimentaires, elles facilitent la circulation, d’un marché à l’autre, de produits à l’instar des céréales sèches, des fruits et légumes, des tubercules et des huiles, entre autres. Les produits agroalimentaires (7 % pour les boissons et 16 % pour les autres) constituent la seconde catégorie. Le troisième groupe de produits commercialisés concerne les produits industrialisés, notamment les textiles (pagnes, vêtements, chaussures). Ils représentent 12 % des produits échangés par les femmes.

    L’autre caractéristique des femmes c’est qu’elles sont très peu organisées. Elles évoluent essentiellement en solitaires, ayant de ce fait une faible culture du réseautage et des associations. La pratique intensive de cette activité peut nécessiter des contacts et des appuis logistiques à l’extérieur des frontières.

    Amazones
    Les femmes commerçantes en Afrique centrale sont autonomes. 99 % travaillent à leur propre compte et emploient en moyenne 2 à 3 personnes. Cependant, l’activité reste une soupape de sécurité et un moyen d’atténuation de la précarité de leurs conditions de vie. Voilà pourquoi le commerce reste une source spontanée d’emplois pour cette couche vulnérable de la population. Ce constat est confirmé à travers le niveau scolaire de ces amazones. Plus de 53 % des femmes ont un niveau scolaire primaire, et 45 % ont au minimum le niveau du secondaire. Ce qui atteste de la facilité d’accès dans cette activité pour cette couche de la population.

    Elles tirent essentiellement profit de leurs capacités physiques. Leur moyenne d’âge est comprise entre 25 à 40 ans (60 %). Grâce aux revenus tirés de cette activité, elles renforcent leur position sociale et économique, ainsi que leur rôle au sein des ménages et de la société.

    Zacharie Roger Mbarga

     

    Le chemin de croix des amazones

    En Afrique centrale, les obstacles règlementaires et non règlementaires sur les corridors sous-régionaux entravent le commerce transfrontalier.

     

     

    Dans la CEEAC, pratiquer le commerce transfrontalier c’est pratiquement se livrer à une entreprise herculéenne. Entre l’inflation de pièces administratives, le contingentement ou encore l’insécurité sur les personnes, les opérateurs économiques sont quasiment livrés à eux-mêmes. Sur les douze principaux corridors que compte la région, tous sont quasiment sujets à une récrimination des opérateurs économiques.

    Situation
    Les problèmes administratifs sont plus fréquents sur les corridors RDC-Congo Brazzaville, Burundi-Rwanda, Burundi-RDC et RDC-Angola. Les déficits d’information ou de transparence sont vivement décriés sur les corridors RDC-Angola, RDC-Congo Brazzaville, Burundi-Rwanda, Burundi-RDC. Les comportements arbitraires des fonctionnaires sont décriés par la grande majorité des commerçantes sur les corridors suivants RDC-Congo Brazzaville, RDC-Angola, Burundi-Rwanda, Tchad-RCA et Est Cameroun-RCA. La lourdeur des procédures aux frontières est fortement décriée sur les corridors RDC-Angola (93%), RDC-Congo Brazzaville (91%), Burundi-Rwanda (87%) et Burundi-RDC.

    Les paiements informels sont fortement décriés sur les corridors RDC-Congo (96%), RDC-Angola (93%), Burundi-Rwanda (88%), Tchad-RCA (74%), Cameroun-RCA (70%), et Cameroun-Gabon (54%). Les problèmes de reconnaissance des documents délivrés par les autorités d’un autre pays sont fortement décriés sur les corridors RDC-Angola, RDC-Congo Brazzaville et Burundi-Rwanda.

    S’agissant des autres obstacles non règlementaires aux frontières, la violence et la confiscation des biens sont fortement décriées sur les corridors RDC-Congo Brazzaville (91%), Tchad-RCA (80%), Burundi-Rwanda (75%) et Burundi-RDC (71%). Les viols sont décriés par plus de 75% des commerçantes sur les corridors RDC-Congo Brazzaville, Burundi-Rwanda et Tchad-RCA.

    Autres
    À l’exception du corridor Rwanda-Uganda, la mauvaise qualité des routes et la mauvaise qualité des moyens de transport, qui constituent des entraves majeures, sont déplorées par une grande majorité des commerçantes sur presque tous les corridors. L’insécurité liée aux troubles sociaux ou politiques constitue une autre pesanteur que la grande majorité des commerçantes déplore, à l’exception des corridors Cameroun-Gabon, Cameroun-Guinée équatoriale, Burundi-RDC et Rwanda-Uganda. Si les corridors Cameroun-Gabon, Cameroun-Guinée Équatoriale, Cameroun-RCA et Rwanda-Uganda font exception, la congestion des ports et/ou postes frontaliers de contrôle sur l’ensemble du réseau commercial régional est une sérieuse épine à adresser pour fluidifier l’activité.

    Désormais, l’intensification du commerce régional est un enjeu de développement. Il faudrait pour cela densifier l’activité des opérateurs qui exportent principalement dans l’espace régional. L’accès aux crédits bancaires devrait davantage être favorisé. L’Afrique centrale verrait ainsi de manière générale son d’intégration augmentée, mais surtout le seuil d’échanges intrarégionaux porté actuellement à 2,7%.

    Zacharie Roger Mbarga

    Déficit d’expertise 

    Les femmes actives dans le commerce transfrontalier n’ont pas de réelles connaissances des pratiques du commerce international. Pour près de 75 % d’entre elles, le niveau de connaissances sur les techniques et pratiques du commerce international est faible ou très faible. Or, pour tirer le meilleur profit des opportunités qu’offre le commerce régional, il est important qu’au niveau de chaque pays de la région, on dispose d’une masse critique d’acteurs bien formés. Le niveau observé au Burundi, où près de 50 % des femmes ont un niveau relativement moyen, témoigne de la nécessité de mettre un accent sur le développement des associations et réseaux au sein desquels des appuis spécifiques (apprentissage, formation, etc.) seront apportés aux femmes commerçantes. Mais dans la liste des mesures (voir graphique) qu’elles ont proposées pour booster le commerce transfrontalier, les commerçantes ne semblent pas conscientes de ce déficit.

    Réactions 

    Samuel Tchioutchoua Lenou, ingénieur statisticien et expert en modélisation économique ayant conduit l’étude

    « Un plan d’action en vue de redynamiser les femmes » 

    Vous venez de conduire une autopsie du commerce transfrontalier en Afrique centrale qui est, du reste, le plus bas en Afrique. Quelle a été la méthodologie ?
    L’étude a été menée dans une approche quantitative, c’est-à-dire visant à maitriser les chiffres. Pour y arriver, nous avons exploité les anciennes publications ayant trait à la pratique du commerce transfrontalier en Afrique centrale. Cette revue documentaire nous a permis d’identifier les corridors du commerce, les différentes entraves à l’activité du commerce transfrontalier, les principaux acteurs et les cibles.

    Pour récolter les informations nous ayant permis de constituer les grandes valeurs, nous avons élaboré trois questionnaires différents d’enquête (adressés séparément aux femmes commerçantes, aux administrations et aux transporteurs). La validation de cette approche méthodologique s’est faite avec la Cellule d’exécution du projet au siège de la CEEAC, à Libreville. Cette mission à Libreville a également permis de finaliser tout le volet administratif (lettres d’information aux États, notes verbales diverses) devant accompagner la bonne exécution des opérations de terrain.

    La collecte des données proprement dite s’est faite par l’administration des questionnaires aux différentes parties prenantes. Il s’agit des commerçantes et des commerçants, des transporteurs et des agences aux frontières (douanes, immigration, police, gendarmerie, administrations du commerce, phytosanitaire) sur les 12 corridors d’échanges transfrontaliers retenus (frontière Cameroun-Gabon-Guinée équatoriale dans les localités de Kye-Ossi, Aban-Minkoo, Ebebiyin, Bitam ; frontière Tchad-Cameroun-RCA dans les localités de Mbaïboum, Ndjamena ; frontière Cameroun-RCA, dans les localités de Bétaré Oya et à Bangui ; frontière Tchad-RCA notamment dans la localité de Goré ; frontières RDC-Rwanda-Burundi notamment à Bujumbura et Gasenyi ; frontière RDC-Congo notamment à Brazzaville et Kinshasa ; frontière Congo-Angola notamment à Pointe-Noire ; frontière RDC – Angola notamment à Lufu ; frontière Congo-Cameroun-RCA notamment à Brazzaville et Ouesso). Les enquêtes ont aussi été réalisées au Port Môle de Libreville et au Quai Boscane, port de pêche à Douala, pour prendre en compte le commerce par voie maritime et fluviale.

    Les femmes constituent les premiers de cordée du commerce transfrontalier en Afrique. Quelles difficultés rencontrent-elles ?
    Les chiffres sont irréversibles, les femmes constituent effectivement les premiers de cordée du commerce transfrontalier en Afrique Centrale. Près de 70 % des commerçants sont des femmes, et 60 % d’entre elles sont âgées de 25 à 40 ans. Il s’agit donc d’une énergie réelle qui pourrait effectivement accroitre le rendement actuel.

    Mais les difficultés liées à cette activité sont nombreuses. On peut évoquer les entraves règlementaires et non règlementaires. Parmi les entraves, j’évoquerai la méconnaissance des travaux administratifs, les comportements arbitraires des fonctionnaires, les problèmes de corruption, les mesures commerciales discriminatoires. D’autres obstacles non imputables aux postes frontaliers existent : la mauvaise qualité des routes et des moyens de transport, les troubles sociaux ou politiques, la marge élevée des transporteurs, les difficultés d’accès aux crédits bancaires. Ce sont d’ailleurs de grands défis qui se révèlent en Afrique Centrale. L’insécurité est une autre pesanteur.

    En pleine mise en œuvre du projet de facilitation des échanges en Afrique centrale, quelles actions de terrain avez-vous jugées idoines pour l’intensification du commerce transfrontalier dans la région ?
    À partir des enseignements tirés de l’analyse des entraves, nous avons proposé un plan d’action cohérent en vue de redynamiser les femmes et développer leurs activités. Ce plan repose sur cinq objectifs stratégiques à savoir : la reconnaissance du commerce transfrontalier par les administrations nationales et régionales ; le renforcement des dispositifs d’information, la culture de la clarté, la transparence des règles et réglementations et la disponibilité de celles-ci aux frontières ; la lutte contre les différents facteurs qui grèvent les charges et obèrent la compétitivité des commerçants et des producteurs ; le soutien et l’accompagnement à l’implication des femmes dans le commerce transfrontalier ; enfin le renforcement de la gouvernance des questions économiques au niveau de la communauté en vue de veiller au strict respect des dispositions prises pour faciliter les échanges commerciaux.

     

    Danielle Nlaté, coordonnatrice régionale du Réseau des femmes actives de l’Afrique centrale (Refac)

    « Les femmes sont les premières productrices des produits vivriers »

    Madame la coordonnatrice, le commerce transfrontalier dans la CEEAC est majoritairement pratiqué par les femmes. Qu’est-ce qui explique cette dynamique ?
    Le commerce transfrontalier est presque la chasse gardée des femmes. Elles se déploient pour approvisionner les différents pays de la sous-région, au mépris de nombreux obstacles le long des pistes et des corridors. Cette dynamique s’explique tout simplement par le désir de combler le besoin nutritionnel des populations qu’elles considèrent comme leurs enfants. Au-delà de cet aspect sentimental, il y’a un désir réel de gagner de l’argent. Les femmes sont les premières productrices des produits vivriers et recherchent des marchés frontaliers et transfrontaliers pour combler les besoins existant dans l’espace CEEAC.

    En Afrique centrale, les échanges restent très faibles. Pensez-vous que l’optimisation des capacités des femmes est un enjeu pour l’intensification du commerce dans la région ?
    Les difficultés rencontrées par les femmes ont été révélées par plusieurs rapports d’études. La Banque mondiale et la CEEAC ont encore très récemment livré des tendances. Nous en sommes ravies. Optimiser les capacités des femmes sera effectivement salutaire pour elles, mais surtout pour nos marchés. En fin de compte, nos États connaîtront un essor économique notable. Les simulations sur le leadership commercial en Afrique centrale sont éloquentes. L’accroissement des facultés d’affaires des femmes commerçantes va booster leurs activités de production, de transformation et de distribution.

    Toute chose qui se répercutera indéniablement sur les flux transfrontaliers. Si l’approvisionnement des différents marchés de la sous-région par des produits de meilleure qualité et à meilleurs prix est la volonté de nos autorités, alors il faut miser sur la femme commerçante. Ainsi, à travers le renforcement des capacités (formations et informations), il faut briser les barrières intellectuelles, morales et psychologiques, pour ensuite s’attaquer avec énergie aux barrières physiques et tarifaires connues de tous.

    En tant que leader de la société civile, quel rôle pourraient jouer les OSC dans la perspective de la facilitation du commerce intracommunautaire dans la CEEAC ?
    Le rôle de la société civile est cardinal. Nous sommes facilitateur, partenaire, formateur, mobilisateur et surtout acteur ! Les femmes actives de l’Afrique centrale en particulier animent le commerce intrarégional avec la Fotrac (Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale). Nos condisciples OSC doivent se joindre au Refac pour influencer les politiques et former ou informer les actrices du commerce transfrontalier et les organiser en réseau pour la défense de leurs droits en cas de besoin.
    Ce travail devra également prendre en compte la dimension sensibilisation de nos sœurs commerçantes, notamment sur les risques encourus le long des corridors. Pour cela, le plaidoyer à mener auprès des institutions nationales, régionales et internationales commence par une bonne organisation des acteurs et une structuration stratégique du message. Voilà comment, tous ensemble, nous participerons à booster l’intégration régionale et faciliter réellement les échanges dans notre région. Ce défi est commun à tout le continent et donc à tous les leaders africains.

    Nous saluons et remercions le gouvernement du Cameroun et la Cemac qui nous accompagnent fortement dans les différentes actions de terrain. Nos remerciements s’adressent également à la CEEAC, la Bad et la CEA, qui nous convient aux ateliers et conférences sur le plan sous-régional, régional et continental pour notre expertise, afin que nous trouvions ensemble des solutions. Nous avons l’honneur d’être associées aux travaux du Comité pour la facilitation des échanges à Pointe-Noire et à Kigali par la CEEAC. Nous étions partie prenante à l’Atelier de Consultation sur le Document de Stratégie de l’Intégration régionale (DSIR) avec la Bad/CEEAC.

    Interviews réalisées par

    Zacharie Roger Mbarga

  • Crise anglophone : Un groupe de travail pour la promotion de la paix

    Crise anglophone : Un groupe de travail pour la promotion de la paix

    80 organisations de la société civile du Cameroun et d’Afrique centrale ont donné naissance au Networking For peace (N4P) lors de la célébration de la 70ème édition de la journée internationale de la paix. 

    Vendredi 21 septembre 2018. Chambre de commerce de Yaoundé. La société civile enclenche sa mobilisation au service de la paix durable en Afrique centrale et au Cameroun. Au travers de la première plateforme exclusivement citoyenne, 80 organisations et associations s’engagent à agir. En présence des responsables du ministère de l’Administration territoriale (Minat) et du système des Nations unies, les N4P disent sortir de la condamnation et du silence pour agir aux côtés de ces deux institutions.

    Initiée par le Réseau des femmes actives de l’Afrique centrale (Refac), la dynamique donnera lieu à un plaidoyer auprès des différents acteurs nationaux, régionaux et internationaux afin de structurer une impulsion transpartisane et participative au Cameroun et en Afrique centrale. Pour le Minat, représentée par Jean Tamba Bikoro, 3ème adjoint préfectoral du Mfoundi, « la mobilisation de la société civile viendra compléter l’action du gouvernement en vue d’installer une paix durable au Cameroun et dans la sous-région».

    Pro-activité

    Des témoignages des victimes des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ou de l’Extrême-nord ont permis d’édifier l’assistance sur l’environnement réel qui prévaut dans ces parties du Cameroun. C’est dans ce sens que la prochaine activité dénommée « rally pour la paix » se mettra en branle pendant 15 jours (26 novembre – 10 décembre 2018) sur toute l’étendue du territoire. Pour Danielle Nlate, la présidente du Refac, « le consensus de la société civile est qu’il faut construire la paix dans l’esprit des hommes. Nos activités iront dans ce sens pour apaiser, dialoguer et traduire notre solidarité matérielle ou émotionnelle. Nous allons également tenir des ateliers pour former la société civile et les citoyens sur les instruments internationaux, la dénonciation, les armes légères… »

    Les N4P s’engagent à œuvrer dans un premier temps pour la prévention des conflits. La plateforme va ainsi informer et former des Camerounais sur l’éducation à la paix, l’usage des réseaux sociaux, les activités génératrices de revenus en vue de l’autonomisation. Elle envisage mettre sur pied un mécanisme d’alerte à l’effet de collaborer avec les institutions régaliennes.

    Zacharie Roger Mbarga

  • La société civile d’Afrique centrale prépare un plaidoyer pour la paix

    La société civile d’Afrique centrale prépare un plaidoyer pour la paix

    A l’initiative du Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (REFAC), la société civile d’Afrique centrale commémore la 70ème édition de la Journée internationale de la paix dans la solidarité avec les populations des régions camerounaises impactées par l’extrémisme violent.

    Qu’il s’agisse des attaques terroristes, de la furie sécessionniste ou du banditisme transfrontalier, les organisations de la société civile (OSC) de la région et du Cameroun en particulier se lancent dans une action contributive. Cet appel s’étend dans tous les pays de la sous-région en proie à des troubles à la paix.

    Objectif
    Sous le thème «Droit à la paix», les acteurs de la société civile se mettent aux côtés des pouvoirs publics et des institutions pour sensibiliser, informer et former les populations aux différents mécanismes concourant à la restauration de la paix. Un plaidoyer et une dynamique nationale et régionale pour la paix seront constitués le 21 septembre 2018 à l’occasion de l’atelier de connexion. Ladite rencontre présentera le concept de «rally pour la paix» du 26 novembre au 10 décembre 2018. Il va permettre un déploiement total de la société civile sur le territoire camerounais à l’effet d’agir sur les mentalités des populations et leur porter un secours moral et matériel.

    Afin de contribuer à la quiétude sociale, la société civile d’Afrique centrale veut développer l’éveil, l’alerte et la dénonciation en matière de prévention. Ceci en dehors de l’éducation à la paix qui se voudra une action permanente de la plateforme en construction.

    L’Etat du Cameroun, le système des Nations unies, les institutions communautaires d’intégration de la région, l’Union africaine et les ONG sont auprès de cette action pour contribuer à renforcer l’engagement opérationnel des OSC.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Dynamiques d’intégration: Les femmes prennent le pouvoir dans la Cemac

    Dynamiques d’intégration: Les femmes prennent le pouvoir dans la Cemac

    Une vue de la tribune officielle lors de la cérémonie d’ouverture.

    Depuis bientôt 10 ans, le Réseau des femmes actives de la Cemac (Refac) tient le pari de l’organisation à Kye Ossi d’une foire transfrontalière. Pleins feux sur la 9ème édition, ouverte le 29 juin avec 10 pays participants.

    Jean-René Meva’a Amougou

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  • Processus d’intégration: La prise en compte de la jeunesse à parfaire

    Processus d’intégration: La prise en compte de la jeunesse à parfaire

    La célébration de la 9e journée Cemac a permis de mettre en exergue l’absence d’instruments de promotion de l’entreprenariat jeune dans la sous-région.

     

    Célébrée sur le thème «Le renforcement de l’entrepreneuriat des jeunes comme gage de développement inclusif et soutenu en zone Cemac», la fête communautaire n’a jamais autant bien porté son nom. Et les animateurs n’ont jamais autant cherché leurs mots, pour tenter d’hydrater une jeunesse aussi demandeuse d’informations. Les différents grattes papiers, diserts et orateurs se sont rarement montrés aussi déshydratés. C’est que, aucun instrument de la Cemac n’existe pour organiser, réguler l’entreprenariat des jeunes. Acte additionnel, directive, règlement… aucun texte communautaire n’aura donc concentré les échanges. Aucune composante jeunesse n’existe non plus dans la déclinaison des programmes et projets intégrateurs. L’objectif d’un développement inclusif étant ainsi compromis? A la vérité, on comprendra qu’en l’absence du droit, la communauté demeure une juxtaposition des dispositifs et des politiques de ses 6 Etats membres. Le marché commun ne mobilise pas encore cette énergie créatrice que détient plus de la moitié de la population de la communauté. En réalité, au lendemain d’un évènement fédérateur comme celui-ci, on en sort avec plus de questionnements qu’on en avait à la veille. Au Cameroun, les jeunes ont pourtant répondu présent à l’appel de la Cemac. Dans plusieurs institutions, officiels et jeunes se sont passé le mot. Ainsi au ministère de l’Economie, à l’Institut sous régional de statistique et d’économie appliqué (Issea), au Comité inter-Etat des pesticides de l’Afrique centrale (Cpac), les évènements ont été courus. Entre conférences, expositions culturelles des femmes du Réseau des femmes actives de la Cemac (Refac), le décor était plaisant et plein d’espoir. Dans leur déploiement respectif, les organisations du système Cemac ont meublé cette journée. Du côté de la représentation-Cameroun de la Cemac, c’est l’initiative «Train my generation» qui a été mise en avant. Il s’agit d’un fonds pour l’amélioration de l’employabilité des jeunes dans l’espace communautaire, issu des résolutions du sommet extraordinaire de la Conférence des Chefs de juin 2013 à Libreville. Ce volet ambitionnait se substituer en stratégie de long terme ciblant les secteurs créateurs d’emploi. Notamment ceux pouvant être mis en œuvre en partenariat avec et en soutien au secteur privé. En sa qualité d’institution technique, le Cpac se positionne en accompagnateur d’un secteur multiplicateur comme celui de l’agriculture. Secteur dont la tranche d’âge des entrepreneurs est grandement jeune. Les mécanismes de vulgarisation sont déjà visibles. L’encadrement des chercheurs et autres apprenants en spécialités est déjà un acquis. Quelques sessions de formations sont également enregistrées. Enfin le Refac. L’une des rares organisations de la société civile à avoir donné de la couleur à cette édition de la journée de la Cemac. Madame Danielle Nlate, présidente de ladite organisation, et ses lieutenants ont investi les couloirs du ministère camerounais de l’Economie en même temps qu’elles ont rehaussé l’éclat des autres articulations par leur présence. Une aubaine pour la diffusion de l’information sur la préparation de la foire transfrontalière d’Afrique centrale (Fotrac). Une dynamique d’intégration par le bas, un projet intégrateur qui rapproche les peuples. Rendu à sa 9ème édition, le Fotrac se tiendra du 27 au 07 juillet 2018 à Kye Ossi.

    La neuvième journée Cemac en images

    Journées portes ouvertes au Cpac.
    Photo de famille à la fin de la cérémonie protocolaire d’ouverture.

     

     

     

     

     

     

    Des étudiants à la conférence-débat organisée par l’Issea.
    Le directeur général du Cpac et le directeur de cabinet du commissaire Shey Jones Yembe.

     

     

     

     

     

     

     

     

    La présidente du Refac et quelques officiels
    au Minepat.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Zacharie Roger Mbarga