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Archives des Minader - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : Minader

  • Mini comice: la région de l’Ouest s’expose et affiche ses ambitions agro-sylvo-pastorales

    Mini comice: la région de l’Ouest s’expose et affiche ses ambitions agro-sylvo-pastorales

    L’esplanade de l’immeuble interministériel de Bafoussam a servi de cadre à la tenue, ce mois de décembre 2023, à la 23ème édition du Comice agro-sylvo-pastoral de la région de l’Ouest. Comme l’a si bien décrit le Délégué Régional de l’Agriculture et de Développement Rural (DRADER) de l’Ouest, Dénis Ameguim, il s’agit « d’un grand rendez-vous du donner et du recevoir. Une occasion donnée aux producteurs de la région d’exhiber leurs performances à travers les produits agro-pastoraux apprêtés avec tact et délicatesse tout le long de l’année. De même des partenaires d’horizons divers notamment les organisations professionnelles des producteurs, les opérateurs privés, les ONG, les chercheurs, les cadres de développement, les programmes et projets, les producteurs agro-pastoraux ».

    Une région de l’Ouest qui n’en est pas moins fière de la décision de Monsieur le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, de faire le lancement de la campagne caféière 2023 dans le NOUN. Cette sollicitude du Minader pour la région de l’ouest a conduit aussi au lancement du guichet des producteurs de cacao café de la région, lequel a déjà permis : « la géo-localisation et le géo-référencement de 3067 parcelles de cacaoyères entretenues par 2010 producteurs  dans le Haut-Nkam et le Ndé ; le référencement et l’enrôlement de près de 20 000 producteurs de café et de géo-référencement de près de 30381 parcelles de café dans la région ».

    Un événement couru

    L’édition 2023 a réuni 600 exposants. Quant à la foire, elle a mobilisé une cinquantaine de producteurs et éleveurs.  Les produits concernés ont été : les principales cultures pérennes que dont le café (arabica et robusta), le cacao et le palmier à huile ; les principales cultures vivrières issues des filières phares telles que le maïs, le haricot, la banane plantain, les pommes de terre, le riz ; les principales cultures maraichères (tomate, pastèque…) ; les produits de l’élevage dont les bovins, les ovins, mes caprins, les porcins, les volailles, les produits de la pêche et de la filière apicole. Le choix de la tenue de cet événement pendant la période des fêtes de fin d’année traduit, comme l’a souligné le DRADER Ouest, « la volonté du gouvernement non seulement de mettre en exergue le potentiel de notre production dans l’Agriculture et l’Élevage, mais aussi et surtout d’offrir aux population de la région de l’Ouest et ses environs une occasion idoine de s’approvisionner en produits agro-pastoraux de première nécessité à des prix défiant tout concurrence »

    Pour réussir le challenge de rendre les produits disponibles sur le site des expositions à Bafoussam, plusieurs petites et grandes mains ont été mis ensemble. Ainsi, la sélection des produits de compétition sont l’œuvre des services techniques du Minader et du Minepia. Ils ont été accompagnés par les autorités administratives sous la supervision de Monsieur le Gouverneur de la Région de l’Ouest. Les produits ont été convoyés à Bafoussam avec l’appui des collectivités territoriales décentralisées (CTD), de certains parlementaires et élites.

    Les prix attribués à l’issue de cette édition l’ont été en production végétale et en production animale. Ainsi, en production végétale, 100 prix ont été attribués pour récompenser les meilleurs produits agricoles en compétition et 15 prix spéciaux regroupés en huit grands prix pour les cargaisons départementales des participants à la foire. Soit au total 115 prix. Pour sa part, la production animale a reçu 60 prix pour les gagnants de la compétition du comice.

    Un accompagnement de proximité

    La qualité des produits présentés à ce comice, découle certes du dynamisme des producteurs mais davantage de l’encadrement et de l’accompagnement de proximité mené par la délégation régionale de l’Agriculture et du Développement Rural de la région de l’Ouest dans tous ses démembrements avec l’apport indéniable des partenaires au développement. L’accompagnement a porté sur 23 915 producteurs dont 10 023 femmes et 1831 jeunes. 221 producteurs ont été formés sur divers thèmes techniques de multiplication des semences de pommes de terre par bouture Apicole Racinée (BAR), les bonnes pratiques de réduction de pertes post récoltes sur les pommes de terre, la production du riz, la fabrication de l’engrais biologique et biopesticide ; la mise en place des champs école sur la production du maïs, du riz, de la pomme de terre qui ont permis de former 1121 producteurs ; la production et la distribution des fiches techniques sur la production des principales spéculations à 856 producteurs dans les différents services déconcentrés du Minader; la réhabilitation de deux magasins de stockage des pommes de terre et 10 magasins de stockage des semences ; la construction de 3 magasins de stockage du cacao ; la mise à disposition de deux motopompes et d’une décortiqueuse de riz ; la mise à disposition d’une serre opérationnelle pour la production des semences de pommes de terre.

    Cet encadrement et accompagnement  se décline aussi en appuis en semences et plants produits et mis à la disposition des producteurs de l’Ouest. Il en est ainsi de : 14,6 tonnes de semences de maïs ; 300 tonnes de semences de haricot ; 2000 plants d’avocatiers, safoutiers, corossoliers, citronniers, manguiers, mandariniers, orangers, goyaviers dans les Hauts Plateaux ; 13000 plants de cacaoyers dans le Haut-Nkam ; 10 000 plants de bananiers plantain ; 15000 plants de palmier à huile distribués ; 1120 kg de semences de base de riz ; 7179 kg de semences certifiées de riz aux producteurs semenciers de l’Ouest.

    A coté des semences, les producteurs ont aussi reçu des appuis en engrais organique et minéraux. Il s’agit de 2200 sacs de fientes remis aux producteurs de la région ; 287 sacs de sulfate de potassium ; 124 sacs de nitrate de calcium ; 849 sacs du 16-46-00 ; 6263 sacs du 20-10-10 ; 8246 sacs d’urée ; 15270 sacs de 14-23-14 ; 102486 litres d’engrais foliaires qui ont été acquis dans la formule 70%-30% dans laquelle le producteur paie 70% de la valeur de l’engrais et l’État donne 30%. Petite bonne nouvelle du Minader qui laisse entendre que désormais, le sac du 20-10-10 reviendra à 16000 F CFA cependant que le sac de l’Urée coûtera 15000 F CFA.

    Après qu’on a félicité le gouvernement pour son volontarisme et les producteurs pour leur dynamisme, il reste à magnifier l’œuvre des partenaires au développement qui sont porteurs de programmes et projets qui, nous l’espérons, aideront le Cameroun à atteindre très rapidement le seuil de l’agriculture de troisième génération et permettre ainsi d’aller au-delà de la simple sécurité alimentaire pour garantir l’autosuffisance alimentaire et même donner un contenu au concept de l’import-substitution. Parmi ces programmes et projets, nous pouvons citer : le programme de consolidation et de pérennisation du conseil agro-pastoral (PCP-ACEFA) ; le projet d’appui au développement du cacao (Pad-cacao) ; le projet d’appui au renforcement de la production agricole au Cameroun (Parpac) ; du projet d’appui à la relance de la filière café (PARF-Café) ; du projet d’appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’Agriculture, de l’Élevage et des pêches ; le programme d’appui au développement des filières agricoles (PADFA II) ; le projet centre d’innovation verte pour le secteur agro-pastoral (GIZ-Prociza) ; le projet de promotion de financement agricole (GIZ-Profina)le projet de développement des chaînes de valeur de l’élevage et des pêches (PCDVEP).

    Par Dr Etienne Tayo Demanou

    Délégué régional de la Communication de l’Ouest

  • Insécurité alimentaire au Cameroun: la part du Tchad et du Nigéria

    Insécurité alimentaire au Cameroun: la part du Tchad et du Nigéria

    Les chiffres de l’insécurité alimentaire au Cameroun sont sans appel. «10,6% de la population sont en situation d’insécurité alimentaire. Soit environ 2 940 807 personnes. Mais aucune personne n’est en phase d’urgence, soit une baisse de 240 000 par rapport à octobre 2022», affirme ce lundi 11 décembre 2023, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). Gabriel Mbaïrobé a même d’autres raisons de se réjouir, malgré le caractère «choquant des chiffres», a-t-il admis. «Aujourd’hui, il existe dans le monde 860 millions de personnes qui vivent en insécurité alimentaire. Et il y a 56 millions de personnes en crise alimentaire aiguë en Afrique. Et dans cette dernière catégorie, le Cameroun en a juste 245 000», souligne-t-il. Rien donc qui soit de nature à remettre en cause l’autosuffisance alimentaire de notre pays. Le Nigéria et le Tchad étant bien souvent le point de départ d’une insécurité alimentaire importée.

    C’est sous ce prisme qu’il faut dès lors comprendre la collaboration étroite qui existe entre le Cameroun et les experts du Comité inter-États de lutte contre la sècheresse au Sahel. Le coordonnateur du Programme national de Veille et de renforcement de la sécurité alimentaire (PNVRSA/Minader), confirme en effet que «le Plateau de Gourma dans la zone des trois frontières au Mali et le Bassin du Lac Tchad sont des zones où les populations connaissent des crises endémiques». Maina Hamadou explique notamment qu’en «période de soudure, tout ce qui se passe au Nigéria en termes de chocs, va impacter le Cameroun en termes de mouvement des personnes et des biens». L’exemple avec «l’arrêt des subventions du carburant chez le grand voisin qui a entraîné une augmentation du prix du carburant frelaté (zoa zoa) au Cameroun». Une situation qui a eu des répercussions sur l’ensemble de l’activité économique de la région de l’Extrême-Nord. Le cas aussi avec la secte islamiste Boko Haram également implantée au Tchad et dont les destructions et pillages des récoltes et du bétail, ont plongé plusieurs départements dans l’insécurité alimentaire.
    D’où, entre autres, l’appel lancé par le Minader en direction de «tous les acteurs de la sécurité alimentaire pour une mobilisation en vue de renforcer le statut du Cameroun comme grenier agricole de l’Afrique centrale». En «poursuivant la transition écologique par la mise en œuvre de pratiques agricoles innovantes afin d’accompagner l’agriculture dans son adaptation aux changements climatiques», a-t-il indiqué à l’adresse du PAM, de la Banque mondiale et de l’Union européenne remerciés dans la foulée.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Lutte contre la corruption au Cameroun : De petits pas dans la bonne direction

    Lutte contre la corruption au Cameroun : De petits pas dans la bonne direction

    C’est ce qui transparaît du Rapport sur l’état de ce fléau dans notre pays tel que présenté le 17 décembre dernier par le président de la Commission national anti-corruption (Conac).

    En application de l’article 24 de son décret organique, la Commission nationale anti-corruption (Conac) a rendu public le 17 décembre dernier à Yaoundé, le «Rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2019». C’était au cours de la cérémonie officielle de présentation dudit document présidée par le Révérend Dr Dieudonné Massi Gams. De la restitution faite par le président de l’institution des constats, conclusions et recommandations du 10ème rapport du genre, l’on peut alors retenir que «le Cameroun a fait des progrès dans la lutte contre la corruption qui n’est plus un tabou dans notre pays, même si beaucoup reste encore à faire et nécessite d’ailleurs l’implication de tous», a indiqué le haut commis de l’Etat qui s’est d’ailleurs fait fort de rappeler que «le secteur éducatif a été l’une des cibles privilégiées à l’occasion notamment des jeux Fenassco A et B ou encore des jeux universitaires».

    Bons points

    Au cours de la période sous observation, la Conac a fait savoir, pour s’en féliciter, qu’elle a reçu 98 contributions contre 81 en 2018, soit une augmentation de 17 contributions. Et au rang des motifs de satisfaction que le président de l’institution a justement relevés, il y a les contributions venues «de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) et de l’Agence de régulation des marchés publics (Armp) dont nous avons déploré l’absence dans le rapport 2018», dira Dieudonné Massi Gams. Mais pour le président de la Conac, les raisons d’espérer une issue heureuse dans la lutte sans merci engagée pour éradiquer la corruption dans notre pays sont nombreuses. Et sans avoir été exhaustif, le président de la Commission nationale anti-corruption a par exemple salué «l’implication de plus en plus visible des juridictions dans ce combat, puisque 17 d’entre elles ont contribué dans ce rapport contre 16 en 2018 et seulement 7 en 2017». De même, la Conac a enregistré 31 contributions de la part des départements ministériels, 25 des entreprises publiques et 9 de la société civile.

    Par ailleurs, dans la cadre de ses activités de prévention, communication, formation et surtout d’investigations, la Commission national anti-corruption a pu procéder à l’exploitation de 17 350 dénonciations faites via son numéro d’appel gratuit, le 15/17. Ceci sans tenir compte des initiatives à résultats rapides (IRR) à la mise dans la mise en œuvre desquelles, la Conac a dû accompagner six départements ministériels.

    Précieux gains

    Le dispositif de lutte contre la corruption tel qu’arrêté dans le cadre de la Stratégie nationale en la matière, a fonctionné à plein régime avec, à la clé, de précieuses victoires. Pour celles que l’on peut mettre à l’actif de la Conac, il y a le préjudice subi par l’État que l’institution a évalué à 10 milliards 270 millions 732 mille 700 FCFA. C’est dans le cadre des deux enquêtes menées par ses soins au sujet du paiement des frais de justice dans les trésoreries générales de Douala et Nkongsamba, mais également au sujet du paiement des indemnités aux ex-temporaires du Chantier naval et industriel du Cameroun.

    De leur côté, le Contrôle supérieur de l’Etat à travers le Conseil de discipline budgétaire et financière (CDBF), l’Anif, le Conseil national de la Communication (CNC), Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) et l’ARMP, ont également permis de prévenir des cas de corruption voire, de les sanctionner. S’agissant par exemple du CDBF, «26 décisions ont été rendues à l’encontre de responsables et d’anciens responsables de onze administration publiques et onze parmi ces responsables ont été reconnus coupables de faute de gestions diverses. Des amendes spéciales d’un montant de 18,40 millions FCFA leur ont été infligées. Certains ont été mis en débet pour un montant de près de 2,534 milliards FCFA», a relevé avec satisfaction Dieudonné Massi Gams.

    Les mauvais élèves

    A plusieurs niveaux, plusieurs acteurs se sont illustrés négativement au cours de la période sous observation. D’abord, la Conac a mentionné, pour le déplorer, «qu’aucune collectivité territoriale décentralisée n’ait fait parvenir sa contribution pour le compte du rapport 2019 et que comme en 2018, le ministère de l’Administration territoriale (Minat) et le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader), ne l’aient pas fait non plus». Ensuite, il est à noter que «pour 18% d’appel concernant les cas de corruption, le ministère des Finances constitue la structure la plus stigmatisée pour des pratiques telles que les rétro commissions ou pourcentages, les pots-de-vin pour la délivrance de la carte de contribuable, le traitement de dossiers de pension, ou encore le dédouanement des marchandises», a également énumérer le président de la Conac. Dans sa lancée, Dieudonné Massi Gams, n’a pas hésité à compléter ce sombre tableau en indexant tour à tour «les Affaires foncières, les Forces de maintien de l’ordre et les mairies qui font l’objet de nombreuses plaintes auprès de son institution». Enfin, et même l’évaluation des plans régionaux n’a pas été faite dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en raison de la situation sécuritaire qui y prévaut, le président de la Commission national anti-corruption a laissé entendre qu’«il lui est revenu que l’insécurité dans ces deux régions y fait le lit de la mauvaise gouvernance».

    Des constats qu’il est de toute façon loisible de faire en parcourant les 288 pages du Rapport dont l’architecture présente en gros cinq titres à savoir : «le titre 1 sur les activités de lutte contre la corruption des institutions de contrôle ; le titre 2 sur celles des juridictions ; le titre 3 sur celles des départements ministériels ; le titre 4 sur les activités des entreprises publiques et le titre 5 sur celles du secteur privé et de la société civile»,  a tenu à présenter Dieudonné Massi Gams, le président de la Conac.

    Théodore Ayissi Ayissi (stagaire)

  • Activités de vacances : L’agréable lié à l’utile, mais à minima

    Activités de vacances : L’agréable lié à l’utile, mais à minima

    En cette période, quelques institutions organisent des sessions culturelles et socio-éducatives pour maintenir l’éveil des jeunes.

    Centre de formation et de loisirs

    Il est 10 heures. Le Centre multifonctionnel de promotion des jeunes (CMPJ) de Yaoundé, situé au quartier Madagascar, a déjà ouvert ses portes. Les jeunes de différents âges font des va-et-vient pour s’enquérir des informations relatives à la kyrielle d’activités menées au sein du centre. En effet, les vacanciers y vont dans le but de se changer les idées, après une année académique et scolaire difficile, impactée par la pandémie du Covid-19. Rendue à sa 9e édition, le centre organise, comme à l’accoutumée, les activités sous le triptyque sports, loisirs, vacances.

    Pour des raisons liées à la pandémie du Covid-19, les activités sportives ont été suspendues, en vue de mieux respecter les mesures barrières. Ainsi, pour les vacances de 2020, les activités culturelles et socioéducatives ont été privilégiées. «Pour des raisons sanitaires, nous avons mis en avant les activités culturelles, et socioéducatives», affirme Aline, responsable chargée des affaires générales. Parmi ces activités, on a le solfège, le piano, les arts plastiques, la danse patrimoniale, les arts cinématographiques, la mode, la cuisine, le cinéma, et les mises en scène. Toutes ces activités permettent aux jeunes de se délasser, de s’évader, mais elles contribuent notamment à renforcer les compétences et les capacités des apprenants. «Nous souhaitons que les jeunes qui viennent passer les vacances ici repartent satisfaits et dotés non seulement d’un savoir-être, mais aussi d’un savoir-faire», renchérit-elle

    Les activités socio-éducatives
    Au-delà des activités à caractère ludique, le Centre multifonctionnel de promotion des jeunes de Yaoundé met l’emphase sur les activités socioéducatives. Dans ce palier, il forme les jeunes aux activités agropastorales. D’ailleurs, la formation des jeunes à l’esprit entrepreneurial et au secteur agricole pour une durée de 90 jours est en cours. Dans ce champ, des jeunes sont initiés aux cultures maraîchères, le plantain, la banane, l’élevage de poulets de chair, des lapins, des escargots. L’atout majeur de cette formation réside dans le fait que les apprenants reçoivent à la fois des cours théoriques et pratiques. Ces formations sont pointues et encadrées par les experts du Minader et du Minepia. «Nous faisons appel aux professionnels du Minader et du Minepia, pour donner une formation de qualité aux apprenants, et surtout insister sur le volet pratique pour leur insertion sociale», lâche une responsable. La formation est sanctionnée par une remise des attestations aux lauréats. Ces derniers bénéficient d’un accompagnement après la formation.

    L’éducation à la citoyenneté
    Dans ses missions, et en appui au ministère de la Jeunesse et de l’Éducation civique, le centre encourage également les jeunes à apprendre la langue anglaise, et surtout sur les éduque à la citoyenneté. Les programmes proposés aux jeunes visent à développer un esprit de patriotisme, de tolérance, d’acceptation de l’autre, malgré l’altérité. Tout ceci a pour but de considérer les autres comme une famille et de mieux construire le vivre ensemble. Dans la même veine, il y a les travaux d’intérêt communautaire, et les causeries éducatives, qui reposent sur l’actualité. Ces causeries visent à apprendre aux jeunes les mesures barrières prises par le gouvernement pour endiguer la pandémie de coronavirus.

    Olivier Mbessité, stagiaire

  • Modernisation de l’appareil productif : Imbroglio dans la compétitivité des filières

    Modernisation de l’appareil productif : Imbroglio dans la compétitivité des filières

    Insuffisamment organisées et structurées, les filières de production demeurent l’une des plus grandes plaies de la modernisation de l’appareil de production du Cameroun. Plusieurs stratégies, plans et dispositifs se chevauchent sans s’accorder sur la démarche, les filières prioritaires encore moins les financements.

    Pour la compétitivité des produits camerounais sur les marchés d’exportation, une meilleure organisation des filières

    En matière de compétitivité de l’économie, des filières de production, de positionnement des secteurs au Cameroun, il vaut mieux se référer à la coopération avec l’Union européenne plutôt qu’aux documents d’orientation: la stratégie nationale de l’Ape, la stratégie nationale des exportations, le programme d’appui à la compétitivité (Pacom) ancêtre du dispositif d’appui à la compétitivité du Cameroun (Dacc), le plan directeur industriel. À cette multitude de documents, il faut ajouter l’action des agropoles, les stratégies sectorielles sur les différentes filières de production du ministère de l’Agriculture: manioc, anacarde…

    Imbroglio
    Depuis le document de stratégie pour la croissance et l’emploi, les mesures d’accompagnement du gouvernement au développement des filières visent à renforcer les maillons de la chaine de valeur. Les actions portent sur le soutien à la production, à la transformation et à la commercialisation. Or, en matière de développement des filières, il n’y a pas de consensus, ni sur l’approche ni sur les filières prioritaires. Pour ce qu’il est de la démarche, en parcourant la documentation nationale sur la question, on se rend compte que le ministère de l’Économie, le ministère de l’Agriculture, le ministère du Commerce, le ministère des PME et le ministère des Postes et Télécommunications conduisent plusieurs stratégies sur les filières de croissance. Il y a ainsi une multiplication des filières.

    En matière de priorisation, on n’est pas mieux servi. La Chambre d’agriculture, le Comité de compétitivité du ministère de l’Économie, le ministère de l’Agriculture, le Programme agropole et le bureau de mise à niveau ont identifié des filières considérées comme prioritaires.

    Au ministère de l’Économie, on priorise les secteurs bois, aviculture, céréales (maïs, riz, mil/sorgo, haricot et soja), textile (coton, textile, confection), tourisme, palmier à huile, banane plantain, ananas, poisson, cacao/café, sucre, caoutchouc. Lors de l’élaboration de la stratégie nationale des exportations en 2015 (rénovée en 2019), les représentants du secteur privé ont été favorables au choix d’un petit nombre de filières/secteurs pour plus d’efficacité, à savoir: le binôme café-cacao, la filière élevage bétail-viande, la filière coton – textiles – habillement, la filière fruits tropicaux et horticulture destinés aux marchés internationaux, la filière bois et le numérique.

    Par Décision nº 01024/MINADER/SG/DEPC/CAPPA du 17 avril 2019, le ministre de l’Agriculture retient comme priorité les groupes céréales (riz, maïs/sorgo), racines et tubercules (manioc, pomme de terre), produits industriels (cacao/café, coton, huile de palme, banane plantain), fruits et produits dérivés (ananas), produit de niche (anacarde). Il est à noter que le Minader prend appui sur la stratégie de développement du secteur rural (SDSR) et sur le plan national d’investissement agricole (PNIA).

    Au ministère de l’Industrie, on n’est pas mieux servi. Le plan directeur d’industrialisation (PDI), en cours de révision après l’appui du bureau sous-régional de la CEA, restructure le paysage industriel camerounais en complexifiant davantage la problématique des filières de production ou de croissance au Cameroun. Le PDI définit 3 sanctuaires industriels nationaux: l’agro-industrie, l’énergie et le numérique. Il adopte 5 piliers industriels structurants: foret/bois, textile/confection/cuir, mines/métallurgie/sidérurgie, hydrocarbures/pétrochimie/raffinage, chimie/pharmacie.

    Structuration
    Le rapport sur la compétitivité du World Economic Forum 2019 attribue la note de 46,0/100 au Cameroun qui se classe au 23e rang en Afrique et 123e rang mondial des économies compétitives.

    Dans l’optique de l’amélioration de sa compétitivité, le Cameroun a comme principal partenaire l’Union européenne. La stratégie nationale de l’accord de partenariat économique bilatéral Cameroun-Union européenne (Apeb), évaluée à 566,7 milliards FCFA, suggère une nouvelle approche: organisation des filières en interprofessions ou clusters. Il s’agira d’organiser les opérateurs économiques au sein d’interprofessions. L’objectif est de renforcer l’efficacité de la chaine de valeur.

    Bobo Ousmanou

     

    Structuration des filières : Le coup de pouce des APE

    La stratégie nationale Apeb se donne pour objectif de développer 4 à 5 filières prioritaires sans toutefois les identifier. Elle se propose de soutenir dans la durée le fonctionnement des interprofessions et des clusters (appui pour l’animation économique, mais également prise en charge d’une partie des frais de fonctionnement en coûts partagés avec le secteur privé, au moins pendant les 5 premières années); mettre en place des mesures permettant aux entreprises d’accroitre et de diversifier les exportations pour atteindre davantage de marchés sous régionaux, des pays voisins et internationaux; identifier des champions nationaux et sous régionaux émergents dans des domaines à fort potentiel; mener une étude d’orientation et de pérennisation de la démarche de mise à niveau des entreprises; mettre en place des fonds d’appui à la compétitivité des entreprises pour accompagner les investissements matériels et immatériels.

    À priori, il faudra réaliser une étude présentant de manière synthétique les différentes filières ou chaines de valeur existantes au Cameroun avec leurs atouts et leurs contraintes, leurs potentiels de développement sur les marchés nationaux, régionaux, internationaux; réaliser une analyse approfondie de chacune des filières sélectionnées afin d’identifier les principaux obstacles à leur développement ainsi que les maillons faibles; établir une stratégie de développement de chacune de ces chaines de valeur en proposant de manière participative au secteur privé de s’organiser sous forme d’interprofession ou de cluster; appuyer la constitution ou le renforcement d’interprofessions et associations professionnelles et appui à la constitution de clusters; renforcer les capacités de production des entreprises relevant des filières ou chaines de valeurs prioritaires.

    Périmètre
    La stratégie nationale APE a quatre objectifs stratégiques: la diversification et l’augmentation qualitative et quantitative des exportations du Cameroun vers l’UE; l’insertion de 4 à 5 produits des filières prioritaires dans les chaines de valeur mondiales; la diversification et l’amélioration de la compétitivité du secteur privé camerounais; la mise en place des mesures d’accompagnement, de mise en œuvre et de suivi de l’APE.

    Bobo Ousmanou

     

    Du Pacom au DACC : contribution de l’Union européenne à la compétitivité de l’économie camerounaise  

    En vue de la mise en œuvre de l’accord de partenariat économique bilatéral Cameroun-Union européenne, le Cameroun a obtenu l’implémentation du volet développement de l’accord qui prend en charge la mise à niveau de l’appareil de production et des entreprises. Plusieurs programmes et structures d’appui ou d’encadrement des entreprises ont été mis en place.

    Trois principaux programmes ont été mis en œuvre. Le dernier en date c’est le dispositif d’appui à la compétitivité du Cameroun (DACC), qui «répond à la nouvelle approche de développement de l’UE qui met l’accent sur le secteur privé comme acteur central du développement et à l’engagement de l’UE d’accompagner la mise en œuvre de l’Accord de partenariat économique (APE) au Cameroun entré en vigueur depuis aout 2014» indique l’UE. Doté de 6,5 milliards FCFA (10 millions euros), il s’appuie sur 3 composantes: l’appui aux entreprises; l’amélioration du climat des affaires; la normalisation et l’efficacité énergétique. Il est mis en œuvre dans les 10 régions du Cameroun.

    L’ancêtre du DACC, le Programme d’appui à la compétitivité du Cameroun (Pacom) était lui aussi doté de 6,5 milliards de FCFA (10 millions d’euros). Mis en œuvre par l’ONUDI pendant 48 mois (2013-2017), il comportait 3 volets: la mise à niveau des entreprises et le renforcement de la compétitivité des filières; l’accompagnement des entreprises à la certification et le développement des systèmes de normalisation et de qualité; l’amélioration du climat des affaires. Le Bureau de mise à niveau (BMN), la Bourse de sous-traitance et de partenariat (BSTP), l’Agence de normalisation et de qualité (Anor) et le Cameroon Business Forum (CBF) ont bénéficié de l’appui de ce programme dans leurs phases de consolidation avec l’assistance technique de l’ONUDI.

    Bien avant, entre 2008 à 2012, le Programme d’appui et de soutien à l’APE (PASAPE) avait appuyé l’amélioration des capacités nationales de négociations et de suivi de l’APE; le renforcement de la compétitivité, de l’environnement des affaires et de la mise à niveau (PPMAN) et le renforcement du système de normalisation et de la qualité (PPANQ). Il était doté d’une capacité financière de 3,6 milliards FCFA, soit 5,5 millions d’euros.

    Le BMN, la BSTP, l’Anor et le CBF ont bénéficié de l’appui de ce programme dans leurs phases pilotes avec l’assistance technique de l’ONUDI.

    BO

  • Covid-19 : Halte au gaspillage alimentaire !

    Covid-19 : Halte au gaspillage alimentaire !

    Il faut faire attention et prendre des précautions pour remédier au problème, suggère Gabriel Mbairobe, ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). 

    À cause du Covid-19, manger sans gaspiller.

    Les chiffres du Minader révèlent un incontestable gâchis : «Chaque seconde au Cameroun, en 2016, lors de la vente aux particuliers, ou par les consommateurs eux-mêmes, ce seraient 66 tonnes de nourriture qui ont soit fini à la poubelle, soit recyclés en nourriture animale». D’autres détails obtenus de la même source attestent que c’est 6 à 11kg denrées comestibles qui ont été jetées quotidiennement par personne.

    Et la tendance est à la hausse chez les particuliers vivant dans l’abondance alimentaire. «Acheter ou produire pour mettre à la poubelle: telle est l’absurdité à laquelle est arrivée notre pays qui, malheureusement enregistre des taux de malnutrition chroniques à certains endroits», constate Gabriel Mbairobé.

    A Yaoundé ce 9 avril 2020, le Minader soutient que sur le plan économique, évidemment, la facture est aussi lourde que la masse d’aliments gaspillés: des milliards de FCFA sont perdus dans ce phénomène, si l’on en croit le membre du gouvernement. Il faut faire attention et prendre des précautions pour remédier au problème. C’est ce qui ressort de la télé-conférence de ce jour.

    «En ce moment de crise sanitaire, plus que jamais, nous devons éviter le gaspillage des aliments. Tout le monde est concerné», précise le ministre. Inspiré du contexte de confinement imposé par la pandémie du coronavirus à travers le pays, l’appel de Gabriel Mbairobé milite en faveur de l’élaboration de protocoles familiaux de mesure contre des pertes et gaspillages de denrées alimentaires. Selon lui, la clé contre le gaspillage réside alors dans la gestion des volumes, pour ne pas cuisiner plus que nécessaire. «Le coronavirus a forcé les gens à se confiner.

    Les restaurants, les cantines, les marchés sont fermés à une certaine heure, l’accès aux supermarchés est encadré, les habitudes de consommation sont perturbées. Les agriculteurs, de leur côté, sont en première ligne dans ce combat et continuent leur travail malgré le danger, rappelant par là le rôle prioritaire de l’agriculture dans son rôle nourricier», se félicite le Minader. Pour qu’ils tiennent toujours ce beau rôle, les paysans de la partie méridionale du pays bénéficieront de dons de semences améliorées dans le cadre de la campagne agricole 2020.

    Consommer local
    «Tout cela pour booster la production et permettre aux citoyens de consommer les produits de leur sol», renseigne-t-il. A titre d’exemple, il parle des appuis aux riziculteurs de la région de l’Extrême-Nord. A travers cet appui, le Cameroun compte augmenter sa capacité annuelle de production du riz sur le plan quantitatif et qualitatif bien qu’elle connaisse une croissance ces dernières années. Au-delà, l’alternative proposée cache un autre enjeu : celui de soutenir les agriculteurs, durement touchés. De l’avis du Minader, le Covid-19 donne aux Camerounais l’occasion profiter des produits locaux.

    En dépit de la crise du coronavirus qui sévit dans le pays, la sécurité alimentaire est garantie au Cameroun jusqu’au mois de mai 2020, selon l’évaluation faite le 3 avril dernier par les services techniques du Minader. En effet, a-t-on appris, bien que la situation alimentaire dans 11 départements des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest soit préoccupante, aucun spectre de famine ne plane dans d’autres localités du territoire national ; même si les projections du Programme de veille et de renforcement de la sécurité alimentaire au Cameroun, indiquent que 4 départements seront en crise alimentaire dans le pays sur la période juillet-août 2020.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Développement agricole au Cameroun : Et l’engrais chérifien se répandit sur les terres!

    Développement agricole au Cameroun : Et l’engrais chérifien se répandit sur les terres!

    Le pays de Paul Biya dispose désormais d’un laboratoire des sols et des engrais. Don de l’Office chérifien des phosphates (OCP), l’infrastructure a été rétrocédée au gouvernement camerounais le 13 février 2020.

    Instant d’inauguration du nouveau bâtiment

    Au quartier Etoug-Ebe (Yaoundé 6), c’est l’image de la modernité triomphante. Mieux encore! À ceux qui cherchent ce qui fait l’objet de la fête ici, deux choses se présentent. D’abord un bâtiment flambant neuf R+2. «Il est porteur de l’expertise marocaine en matière d’analyse des sols et des intrants», décrit Gabriel Mbairobe. D’après le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), «c’est le résultat d’une évaluation réfléchie des succès de l’OCP en matière de recherche agricole dans le monde». Et d’ajouter: «Le bâtiment seul a coûté 300 millions FCFA; il est construit sur le double visage académique et para-académique». Ici, investisseurs exploitants agricoles, à grande ou petite capacité managériale pourront solliciter des préalables des sols avant tout projet agricole. En clair, il s’agit d’un laboratoire consacré à l’accompagnement des petits et moyens exploitants plus ou moins nécessiteux. «Il nous permettra de mieux protéger le petit agriculteur», confirme le Minader.

    Concrètement, il est axé sur trois types de projets: des projets de reconversion permettant de faire passer les exploitants fragiles à des productions à plus forte valeur ajoutée, et moins sensibles aux intempéries; des projets de diversification ayant pour objectif de générer des revenus complémentaires pour les exploitants fragiles autour du développement accéléré des produits du terroir; des projets d’intensification en encadrant les exploitants pour leur permettre de disposer des meilleures techniques capables d’améliorer leurs rendements et valoriser leur production. Enfin, des actions stratégiques transversales sont prévues. Il s’agit de l’accès aux marchés étrangers et la modernisation de la distribution notamment.

    Alors que l’agriculture camerounaise est plus que jamais confrontée aux défis de la libéralisation des échanges, s’il y a une question sur laquelle l’attente de tous est très forte, c’est bien la densification de la production nationale. Et l’OCP qui se réclame d’accompagner cette dernière vision entend y contribuer de façon significative. Et pour cela, elle met aussi à la disposition du gouvernement camerounais du matériel roulant (tricycle, véhicules pick-up et motocyclettes) afin de couvrir les zones les moins accessibles pour le prélèvement des échantillons des sols.

    Parlant au nom du donateur, S.E. Mostafa Bouh, l’ambassadeur marocain à Yaoundé, exalte les bienfaits de la coopération entre le royaume chérifien et le Cameroun. «Nous venons d’assister à une très belle démonstration de la coopération Sud-Sud dans ce projet très concret et bénéfique pour les populations», dit-il.

    Ongoung Zong Bella

    Dans l’antre du projet

    Ce nouveau projet entrepris par le Minader et la Fondation OCP vient concrétiser l’accord de partenariat signé par les deux parties en novembre 2018. En effet, l’objectif de cet accord triple: participer au développement du secteur agricole du pays à travers le renforcement des capacités techniques et scientifiques des cadres du ministère; soutenir la modernisation des équipements du laboratoire d’analyse des sols de la Direction de la réglementation; contrôler la qualité des intrants et produits agricoles (DRCQ) du Minader; élaborer la Carte de fertilité des sols.

    Piloté par le Minader, avec le soutien de la Fondation OCP, le projet d’élaboration de la carte de fertilité va concerner des zones pilotes d’une superficie totale de 100 000 hectares respectivement dans la région du Nord Cameroun (50 000 ha) et dans la région du Centre Cameroun (50 000 ha).

    Il est prévu, dans le cadre de ce partenariat, la formation de plus de 130 cadres du Minader dans différents domaines liés à la fertilité des sols et la fertilisation des cultures. Dans ce sens, une première formation en contrôle qualité des engrais a eu lieu à Jorf Lasfar (Maroc) en faveur de 5 cadres et laborantins de la DRCQ. À terme, 9 formations seront dispensées entre le Cameroun et le Maroc dans les domaines tels que: la fertilisation raisonnée, les Systèmes d’informations géographiques (SIG) appliqués à la cartographie des sols et le contrôle de la qualité des engrais.

    Déjà, en 2017, OCP Cameroun, filiale du groupe marocain OCP Africa, avait organisé à Bafoussam, une conférence réunissant plus d’une centaine de producteurs agropastoraux. C’était dans le cadre d’un programme de vulgarisation de bonnes pratiques agricoles pour une fertilisation raisonnée dans la filière maïs. L’organisme ambitionnait alors de sensibiliser plus de 5500 petits producteurs dans le grand Ouest (Nord-Ouest, Ouest et Littoral) aux bonnes pratiques de fertilisation raisonnée. Ladite sensibilisation s’est faite au travers de la mise en place d’une trentaine de parcelles de démonstrations dans les deux zones agroécologiques que compte le grand Ouest pour expérimenter des couples d’intrants: semences hybrides à haut rendement, engrais et/ou pesticides en fonction de la spécificité des sols.

    Sources: OCP et Minader

     

    Reconnue d’utilité publique, la Fondation OCP participe à la diffusion du savoir en se positionnant comme un acteur engagé pour la transmission d’un monde meilleur aux générations futures. Ses actions s’articulent autour de plusieurs domaines, tels que l’éducation, la formation et la recherche-développement.

    C’est ainsi que la Fondation OCP s’engage et déploie ses programmes, en adoptant une démarche participative, avec des partenaires publics et privés, au Maroc et dans plusieurs pays du sud. Cette approche lui permet d’insuffler une dynamique positive au sein des communautés, permettant ainsi à l’environnement de progresser dans son ensemble pour un avenir juste et équitable.

    Grâce à ses différentes actions sur le continent africain, la Fondation OCP promeut la création d’outils stratégiques d’aide à la décision en termes de politiques agricoles.

    Au-delà de ses projets, la Fondation OCP porte aussi des structures opérant dans l’éducation et le savoir.
    OCP est né en 1920, doté d’un statut d’office public. En 2006, l’entreprise abandonne ce statut pour devenir une société anonyme. La réalité de l’Office chérifien des Phosphates (OCP) c’est le phosphate et donc le phosphore, l’un des trois éléments de la trilogie NPK (azote, phosphore, potassium), éléments fondamentaux et non substituables de la vie. OCP est donc, à la fois, une entreprise minière, qui extrait une ressource minérale, et une entreprise chimique, qui transforme cette ressource en engrais.

    Grâce à ses différentes actions sur le continent africain, la Fondation OCP promeut la création d’outils stratégiques d’aide à la décision en termes de politiques agricoles. À ce jour, plus de 1 million d’hectares de sols ont été cartographiés, plus de 200 cadres formés et 17 laboratoires fixes et mobiles ont été équipés, en vue de l’émergence d’une agriculture durable et résiliente en Afrique.

     

  • Catastrophe naturelle meurtrière à Bafoussam

    Catastrophe naturelle meurtrière à Bafoussam

    Paul Atanga Nji (Minat) et Célestine Ketcha Courtes (Mindhu) sont à Bafoussam.

    Les secours à l’oeuvre

     

    Après l’éboulement du quartier Gouache, voici le bilan qu’ils dressent ainsi que les premières mesures prises par le gouvernement :

    Bilan par le Minat 

    Secours interrompus à 20h (ce mardi 29 oct 2019) pour cause de pluie

    – 42 décès dont
    – 6 hommes adultes
    – 10 femmes adultes
    – 4 enceintes
    – 11 enfants garçons
    – 15 enfants filles
    – 1 homme et 1 femme décédés avec leurs enfants
    – 36 corps formellement identifiés

    L’Etat prendra en charge tous les frais
    L’hôpital ne doit rien demander aux familles

    Nouvelle mission interministérielle instruite par le PM attendue ce mercredi (30 oct 2019) composée de Mindhu, Minader, Minsante, SGA/PM

    Un rapport détaillé devra être présenté au PM pour d’autres mesures

    Périmètre de sécurité à délimiter car les pluies continuent et il y a risque d’un nouvel éboulement

    Les populations appelées à quitter cette zone

    Remy Biniou 

  • Journée mondiale de l’alimentation (JMA) : Pour une meilleure santé nutritionnelle dans le monde

    Journée mondiale de l’alimentation (JMA) : Pour une meilleure santé nutritionnelle dans le monde

    Au regard des statistiques alarmistes dévoilées le 10 octobre 2019 à Yaoundé, la représentation de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation (Fao) au Cameroun suggère l’amélioration du tableau alimentaire, tant à l’échelle locale qu’internationale. 

    Séquence de présentation des chiffres de 2018 de la FAO

    Comme chaque année, le Cameroun se joint au reste du monde ce 16 octobre 2019 pour célébrer la Journée mondiale de l’alimentation (JMA). À cet effet, le point de presse tenu le 10 octobre dernier parle Minader Gabriel Mbairobe,a permis de poser les jalons de l’événement placé sous le thème: «Agir pour l’avenir une alimentation saine pour un monde sans fin».
    Présent aux côtés du membre du gouvernement, le Dr Abdou Salla a dévoilé les enjeux de cette l’édition de cette année. Pour lui, la situation alimentaire dans le monde est suffisamment alarmante. «820 millions de personnes souffrent de la faim.

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 600 millions le nombre de personnes qui tombent malade chaque année après avoir consommé des aliments contaminés la conséquence de l’intoxication étant la mort pour 420 mille personnes, 40 % de la morbidité imputable aux maladies d’origine alimentaire soit 120 000 décès chaque année d’enfants de -5ans . Au Cameroun 31,7% d’enfants de moins de 5 ans souffrent d’un retard de croissance ; 12% d’adultes sont obèses et 32% autres en situation de surpoids», a déclamé le Minader.

    Face à cela, le représentant de la FAO a été clair. Il faut «conjuguer les efforts en termes de renforcement de la productivité des aliments de qualité, en essayant de combattre la malnutrition, à la racine C’est-à-dire de revoir nos politiques agricoles afin que du point de vue de la production végétale, la production animale, la production halieutique, que nous arrivions à prendre des aliments de qualité, des aliments nutritifs qui nous permettent non seulement de combattre la faim, mais aussi de réduire les grands risques de maladie».

    Par, ailleurs, ajoute-t-il, la FAO envisage également la sensibilisation des couches défavorisées. «Nous pouvons aussi partager des formations qui peuvent inciter les populations à choisir leurs comportements alimentaires , tout cela dans le cadre de la promotion d’une agriculture de nouvelle génération qui tient compte des aspects de lutte contre la faim, de lutte contre la pauvreté, mais d’avoir une alimentation saine», précise-t-il.

    Causes
    Selon le Minader, la sous-alimentation et autres maladies nutritives sont causées par un certain nombre de facteurs. «Les mauvaises pratiques culturelles et l’utilisation abusive des produits agro-chimiques, les changements d’habitudes alimentaires, les mauvaises techniques de stockage, de transformation, d’emballage et d’entreposage d’aliments», a-t-il indiqué. Ces constats au niveau mondial concernent également le Cameroun.

    Double événement
    Ainsi, ce 16 octobre 2019, le Cameroun commémore également la journée internationale de la sécurité des aliments (JISSA), sous le thème «sécurité alimentaire des aliments, c’est l’affaire de tous». Elle a été créée en décembre 2018 par les Nations unies, puis célébrée le 7 juin 2019 pour la première fois dans le monde.Ce mercredi au Cameroun,les deux événements couplés ont pour thème: «Éduquer les populations pour une alimentation de qualité et abordable pour un avenir meilleur».

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Les coopératives au service d’elles-mêmes

    Les coopératives au service d’elles-mêmes

    Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) a présidé le 19 juillet 2019 à Yaoundé la journée internationale dédiée aux coopératives.

    Alors que le statut d’autoentrepreneur attire un nombre grandissant de Camerounais souhaitant tenter seul l’aventure de la création d’entreprise, une autre forme d’entrepreneuriat continue de séduire : les sociétés coopératives de production. «Nous voulons faire savoir que nous sommes les champions de l’entreprise collective. La possibilité d’entreprendre à plusieurs, le coentrepreneuriat est une idée moderne car il repose sur la réussite collective», affirme Gabriel Mbairobe. Présidant la célébration de la journée mondiale des coopératives ce 19 juillet 2019 à Yaoundé, le Minader a dit rouler pour la promotion de nouvelles formes d’initiatives économiques et sociales. Raison : «nous pensons que la forme coopérative ou mutualiste, voire associative, est porteuse d’autres logiques de développement ; parce qu’elle est soutenue par une approche de l’initiative entrepreneuriale qui se positionne sur un spectre ouvert de centres d’intérêts».

    Pour le membre du gouvernement, au Cameroun, le modèle coopératif initié aux aurores de la crise économique se développe avec succès en termes de développement durable, c’est-à-dire aux plans économiques (notamment en termes de rentabilité), sociaux, sociétaux, culturels et environnementaux des modèles fondés sur une autonomie et une responsabilisation maximales des collaborateurs, en particulier des opérationnels. De ce fait, elles prévoient une gestion démocratique qui met en avant des critères comme l’équité, l’inclusion, la durabilité, l’autoresponsabilité, la solidarité et la prospérité à long terme. Parce que leurs projets savent convaincre les financiers, elles devraient s’arrimer aux standards internationaux. D’où le thème retenu cette année: «Coopératives pour un travail décent».

    Mouvement coopératif
    Sur cette ligne, les pouvoirs publics ont consigné l’intérêt des coopératives dans le Document de Stratégie de la Croissance et de l’Emploi (DSCE). Ainsi à travers le Minader, plusieurs coopératives ont été créées, selon l’acte uniforme de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada). A ce jour, il en existe plus de 2300 opérant dans des domaines variés. D’une manière où d’une autre, ces entités sont engagées formellement pour la promotion d’un environnement de travail décent et pour une politique de tolérance zéro envers toute forme de harcèlement.

    Olivier Mbessite (stagiaire)

  • 413 000 tonnes

    413 000 tonnes

     

    Selon des données compilées et actualisées par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), c’est la production locale d’huile de palme en 2018. Pour le Minader, cette production se rapproche de la cible 2020, fixée à 450 000 tonnes. Comme explication à cette tendance positive, le Minader cite la mise en œuvre de la stratégie de développement de la filière huile de palme et de l’hévéa ; la prise en compte de cette filière par le projet de développement des chaînes de valeur et l’octroi des subventions par l’Union des exploitants de palmier à huile du Cameroun (Unexpalm) aux producteurs.

  • Assistance technique : Le BIT forme les formateurs  des jeunes porteurs de projets

    Assistance technique : Le BIT forme les formateurs des jeunes porteurs de projets

    L’organisme onusien a lancé le 17 avril 2019 à Mbalmayo (Nyong-et-So’o) la formation des conseillers formateurs du PEA-Jeunes.

    Au terme de la formation, photo de famille pour immortaliser

    Ils sont 20. Ils ont bénéficié du programme de formation de à l’utilisation des outils TRIE agropastorale (Trouvez votre idée d’entreprise agropastorale) et CREE agropastorale (Créez votre entreprise agropastorale) du Bureau international du travail (BIT). Pendant une dizaine de jours, les premiers conseillers (dont quatre femmes) issus de structures d’incubation disséminées dans les quatre régions où le programme est mis en œuvre ont pris part à la formation.

    A travers une démarche systématique et pratique bâti selon la méthodologie GERME du BIT, les apprenants ont été outillés afin de mieux accompagner les jeunes entrepreneurs dans la finalisation de leurs idées d’entreprises agropastorales, le montage de leurs plans d’affaires et la création de leur entreprise. Selon Ibrahima Diallo, cette formation a été dispensée grâce aux kits TRIE et CREE agropastoral. «Une innovation mondiale», renseigne le maître-formateur. En Effet, le BIT en partenariat avec le PEA-Jeunes ont procédé à l’adaptation de l’outil TRIE au contexte agropastoral. «Les notions comme l’IETAC «Introduction, Echanges d’expériences, Théorie ou Technique, Application et Conclusion» n’ont désormais plus de secret pour moi. Je peux également utiliser la fiche d’évaluation pour améliorer la qualité de mes séances formation», s’est félicité Valery B. Conseiller PEA Jeune à Bafia, en l’occurrence au Collège LABLE.

    Cette cuvée porte ainsi à 120 le nombre d’acteurs du PEA-Jeunes provenant de douze structures d’incubation ou de quatre ONGs de facilitation ayant bénéficié d’une formation à l’utilisation de tout ou partie de l’outil GERME du BIT. C’est donc au total seize structures d’appui du Programme qui ont vu les compétences de leurs acteurs renforcées pour un meilleur accompagnement aux jeunes porteurs d’initiatives économiques.

    Le PEA-Jeunes est le fruit de la coopération entre le Minader et le Fonds international de développement agricole (Fida). Au PEA-Jeunes, le BIT apporte une assistance technique à travers le renforcement des compétences des partenaires d’exécution, en même temps qu’il leur fournit des outils nécessaires pour le développement des capacités entrepreneuriales des jeunes bénéficiaires du Programme.

    L’amélioration de l’environnement des affaires dans le secteur agro-pastoral est aussi une composante de cette assistance technique. Le BIT coopère avec le PEA-Jeunes sous la forme d’un projet d’assistance technique au Programme de 2017 à 2019, qui porte sur : l’amélioration de l’environnement des affaires dans le secteur agro-pastoral, et la définition des méthodologies d’intervention des opérateurs de facilitation et des structures d’incubation en matière de renforcement des capacités entrepreneuriales des jeunes.

    Rémy Biniou

    Dr Christian POUT, président du Think Tank CEIDES

    «Discuter des innovations technologiques est fondamentale»

    Le Ceides a pour vocation d’enraciner des problématiques, qu’elles soient des sciences sociales ou des sciences exactes, à faire en sorte que ces problématiques émergent au sein de la société et permettent qu’il y ait de la réflexion structurée. Et que derrière celles-ci, les décideurs puissent avoir des inspirations par rapport aux questions qu’ils se posent au quotidien pour transformer la vie des gens. Nous sommes aujourd’hui dans l’ère de l’information marquée par une donnée qui en est la matière première, comme l’ère industrielle avec pour matière première le fer et l’acier, et l’ère agricole ayant pour matière première la terre.

    Discuter des innovations technologiques, de la manière dont elles transforment la société ou de la manière dont elles aident à vivre et à travailler, est une question fondamentale. Au-delà de ça, il faut voir quelles sont les implications pour des questions de formation, d’éducation, de gouvernance à l’intérieur de notre société, me semble aussi fondamentale. Il s’agit également d’envisager notre positionnement dans la compétition internationale, qui est déjà là. Au moment où nous pensons à une innovation technologique, nous devons savoir qu’il y a déjà des ingénieurs qui travaillent à la produire et d’autres qui travaillent à la commercialiser. C’est notre façon à nous de donner une idée claire de ce monde qui est en train de se mettre en place, et auquel fatalement il va falloir que nous contribuions pour ne pas avoir à le subir si nous ne prenons pas le siège du conducteur.

     

    Julien Fouth, Ingénieur automobile
    «s’approprier les technologies du véhicule autonome»

     

    Il faudrait que nos ingénieurs soient bien formés pour qu’ils soient à mesure de s’approprier cette technologie, accompagner les développements, prendre part au partage de ce gâteau que constitue la révolution industrielle dans le domaine de l’automobile. Nous sommes d’ailleurs prêts à venir donner un coup de main à la nation ce d’autant plus qu’on ressent un certain engouement auprès des universitaires, des décideurs à pouvoir bénéficier de ce retour d’expérience pratique, de cette expérience de terrain que nous avons et que nous sommes en train de construire pour faire bénéficier de l’écosystème du véhicule autonome au Cameroun.

     

  • Appui à l’entrepreneuriat agropastoral jeunes : Le gouvernement réitère son engagement

    Appui à l’entrepreneuriat agropastoral jeunes : Le gouvernement réitère son engagement

    Son action d’accompagnement en faveur des promoteurs de PME des filières avicoles, piscicoles et agricoles constitue le socle du septennat des « Grandes opportunités ». 

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    Faire le point sur les programmes d’accompagnement des jeunes exerçant dans le domaine agropastoral au Cameroun, pas moins que trois ministres pour tenir le micro, le temps d’une conférence de presse. Au détour du colloque international sur l’entrepreneuriat agropastoral jeunes tenu au Palais des Congrès de Yaoundé ce 1er mars 2019, Gabriel Mbairobe choisit de faire entendre la voix des faits.

    Sur la foi de ceux-ci, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) montre combien les pouvoirs publics ont, depuis des années, intégré la connexion des jeunes aux systèmes et marchés dans la perspective d’une meilleure intégration socio-économique. Avec l’appui du Fonds international de développement agricole (FIDA), c’est plus de 1300 jeunes qui se frottent les mains, grâce au Programme de promotion de l’entrepreneuriat agropastoral des jeunes, PEA-jeunes. « Le gouvernement, par ma voix, s’engage à continuer sur cette lancée qui étale ses résultats au grand jour », scande le Minader.

    Feuille de route
    Et déjà, un programme d’activités est arrêté. Pour Gabriel Mbairobe, au courant de cette année, le PEA- jeunes prévoit incuber 1000 entreprises des jeunes porteurs de projet agricoles, et 1500 pour 2020. Il s’agit de passer à l’échelle de 540 entreprises jeunes dans le domaine agropastoral créées par les jeunes et accompagnées par le PEA-jeunes d’ici 2021. En même temps qu’il va aller au-delà des zones d’intervention établies à ce jour (Centre, Sud, Littoral et Nord-Ouest), le projet compte élargir l’assiette des bénéficiaires vers d’autres horizons.

    Ce qui a motivé le représentant du Fonds international de développement agricole (FIDA) pour l’Afrique centrale, Bernard Hien, à réitérer son engagement à œuvrer aux côtés du Cameroun dans le cadre du projet en tant que partenaire technique et financier. « Les jeunes sont en réalité les commanditaires et les acteurs de leurs actions. À ce titre, nous avons développé un ensemble de valeurs, de démarches et d’outils pour guider l’action et pour les accompagner, depuis l’idée du projet jusqu’à sa réalisation, en toute responsabilité», dit-il.

    C’est d’ailleurs l’avis du Dr Taïga, qui en profite pour dresser le profil des bénéficiaires du projet. Le ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia) insiste sur la disponibilité des pouvoirs publics et ses partenaires. «Nous sommes dans une approche d’agro-incubation. Cela consiste à sélectionner des jeunes, à les aider à faire émerger des idées de business et à les faire murir. Ils préparent leurs plans d’affaires, lesquels sont financés par un don et un crédit. Ils sont mis en relation avec une institution financière. Ils créent leurs entreprises et sont suivis pendant deux à trois ans pour s’assurer que l’entreprise est rentable», explique-t-il.

    De son côté, Henri Eyebe Ayissi, le ministre des Domaines du Cadastre et des Affaires foncières, clame que le gouvernement a adapté sa politique d’accès aux terres aux enjeux. Selon lui, l’État mobilise à bon escient les leviers à sa disposition pour allouer plus efficacement le foncier, afin qu’il soit capable de répondre aux aspirations des jeunes.

    Jean-René Meva’a Amougou

     

  • Gouvernement post-présidentielle : La grosse feinte de Paul Biya

    Gouvernement post-présidentielle : La grosse feinte de Paul Biya

    Michel Roger Emvana avait prévenu: «le président Biya ne varie pas de stratégies et de techniques de gouvernance». L’auteur de «Paul Biya. Les secrets du pouvoir», publié en 2005 aux éditions Karthala, s’exprimait ainsi au cours d’un entretien accordé au journal Intégration à la veille de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. «Autant que Paul Biya ne cède pas aux pressions, il reste profondément secret, mesuré, discret, délicat, circonspect, indéchiffrable, insondable… imperturbable. Il aime prendre de court et adore les contre-pieds», ajoutait le portraitiste.  

    Il a vu juste. Les Camerounais qui ont mis le bulletin du président sortant dans l’urne en espérant le voir changé ont commencé à déchanter. S’appuyant sur les urgences de l’heure, nombre de ses partisans attendaient une rupture. Après avoir feint d’aller dans ce sens, «l’homme lion» leur a servi ce 4 janvier 2019 un réaménagement du gouvernement douchant au passage nombre d’espoirs.

     

    Citoyens, hommes politiques, ministres… Ils sont nombreux qui attendaient un grand chamboulement. Mais fidèle à son habitude, le président camerounais a pris ses partisans à contre-pied. 

    Le discours du président de la République du Cameroun du 31 décembre 2018 a installé nombre de ses partisans dans une certitude : le gouvernement qui va conduire le septennat des «grandes opportunités», comme l’a baptisé Paul Biya, sera en rupture avec l’actuel! De l’avis de nombreux militants du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (RDPC, parti au pouvoir), une phrase a contribué à conforter cette position : «Le septennat qui vient de commencer devrait être décisif pour notre pays. Il pourrait même être l’un des moments les plus importants de notre histoire depuis notre indépendance», lâche, dès l’entame de son message de vœux, l’homme qui tient les rênes du pouvoir depuis 36 ans.

    Dans les émissions de débriefing du discours présidentiel, certains cadres du parti se perdent en conjectures. «[Paul Biya] a voulu rester énigmatique et mystérieux tout en envoyant un message aux Camerounais : « attention le Cameroun va opérer sa forte mutation dès 2019 ». Et ça va être à notre avis une mutation à la fois institutionnelle et structurelle au niveau de gouvernance publique», se risque Gaston Komba sur un plateau de Canal 2 international.

    Pour le député RDPC du Nkam, le temps inhabituellement long (les gouvernements post-présidentielles intervenant généralement en début décembre) pris par le chef de l’État camerounais pour former sa nouvelle équipe pourrait même s’expliquer par sa «volonté de tenir compte d’un environnement de changement beaucoup plus profond qui ne concerne pas seulement le gouvernement». Car explique-t-il, le septennat «peut être décisif du point de vue des hommes, de la configuration institutionnelle et même de la répartition nouvelle des cartes pour durablement refonder le vivre ensemble».

    Inattendu
    En plus, l’instruction formelle donnée aux membres du gouvernement de ne point commenter son discours dans les médias comme ils ont pris l’habitude a fini de convaincre qu’un tsunami se préparait. Mais c’était mal connaitre Paul Biya. Un président qui «gouverne avec une cagoule», qui «n’est pas celui qu’il parait être», selon la description de Michel Roger Emvana, l’un de ses portraitistes. Ce 4 janvier 2019, à la place du chamboulement attendu, ce fut plutôt pour les plus optimistes un remaniement. De toutes les façons, on a certes un nouveau Premier ministre mais pas de nouvel organigramme. Sur un cabinet d’une soixantaine de ministres, on compte douze nouveaux arrivants dont cinq seulement avec portefeuille. On enregistre aussi quelques changements de ministère et de promotion.

    Cette option laisse plus d’un sur leur faim. Dans le cabinet d’un ministre en fonction, on soutient que «Paul Biya a surpris même les membres de son propre gouvernement». Présentant un «grand nettoyage», notamment après le fiasco qui a abouti au retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations, certains ministres se sont livrés à un jeu de massacre par média interposés. Un problème que Paul Biya a ignoré pour les uns et ajourné pour les autres. Toujours est-il que le secrétaire Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République, a été non seulement reconduit, mais conforté comme ministre d’État. Louis Paul Motaze reste au ministère de Finances et Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt a été muté du ministère des Sports et de l’Éducation physique à celui de la culture. Seuls Abba Sadou, Jean Claude Mbwentchou et Mama Fouda respectivement en charge des Marchés publics, de la Santé publique et de l’Habitat et du Développement urbain ont été écartés.

    Aboudi Ottou

    Le gouvernement du 4 Janvier 2019 

    Premier ministre, chef du gouvernement : Joseph Dion Ngute

    Ministres d’Etat
    Ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des sceaux : Laurent Esso
    Ministre d’Etat, ministre du Tourisme et des Loisirs : Bello Bouba Maïgari
    Ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur : Jacques Fame Ndongo
    Ministre d’Etat, ministre Secrétaire général de la présidence de la République : Ferdinand NgohNgoh

    Secrétariat Général
    de la Présidence
    Secrétaire général-adjoint : Elung Paul Che
    Secrétaire général-adjoint : Mohamadou Moustafa

    Cabinet civil
    Directeur : Samuel Mvondo Ayolo
    Directeur-adjoint : Oswald Baboke

    Ministres
    Ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la Défense : Joseph Beti Assomo
    Ministre délégué à la présidence de la République, chargé des Relations avec les Assemblées : Francois Wakata Bolvine
    Ministre délégué à la présidence de la République, chargé du Contrôle supérieur de l’Etat : Mme Mbah Acha Fomundang Rose Gwari

    Ministre délégué à la présidence de la République, chargé des Marchés publics : Ibrahim Talba Malla
    Ministre de l’Administration territoriale : Paul Atanga Nji
    Ministre des Affaires sociales: Mme Kendeck Pauline Irène née Nguene.
    Ministre de l’Agriculture et du Développement rural : Gabriel Mbairobé
    Ministre des Arts et de la Culture : Bidoung Kpwatt Ismaël
    Ministre du Commerce: Mbarga Atangana Luc Magloire
    Ministre de la Communication: René Emmanuel Sadi
    Ministre de la Décentralisation et du Développement local : Georges Elanga Obam
    Ministre des Domaines du Cadastre et des Affaires foncières : Henri Eyebe Ayissi
    Ministre de l’Eau et de l’Énergie: Gaston Eloundou Essomba
    Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire: Alamine Ousmane Mey
    Ministre de l’Éducation de base: Laurent Serge Etoundi Ngoa
    Ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales: Dr Taiga.
    Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle : Issa Tchiroma Bakary
    Ministre des Enseignements secondaires: Pauline Egbe Nalova Lyonga
    Ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable: Helé Pierre
    Ministre des Finances: Louis Paul Motaze
    Ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative : Joseph Anderson LE
    Ministre des Forêts et de la Faune : Jules Doret Ndongo
    Ministre de l’Habitat et du Développement urbain : Mme Célestine Keutcha Courtès
    Ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique : Mounouna Foutsou.
    Ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique : Gabriel Dodo Ndonke
    Ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat : Achille Bassilikin III
    Ministre des Postes et télécommunications : Minette Libong Li Likeng.
    Ministre de la Promotion de la femme et de la famille : Mme Abena Ondoa née Obama Marie-Thérèse
    Ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation : Mme Tchuinte Madeleine
    Ministre des Relations extérieures : Lejeune Mbella Mbella
    Ministre de la Santé publique : Manaouda Malachie
    Ministre des Sports et de l’Éducation physique : Narcisse Mouelle Kombi
    Ministre des Transports : Massena Ngallé Bibehe Jean Ernest
    Ministre du Travail et de la Sécurité sociale : Owona Grégoire
    Ministre des Travaux publics : Nganou Djoumessi Emmanuel

    Ministres délégués
    Ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture et du Développement rural chargé du Développement rural : Ananga Messina née Beyene Clémentines
    Ministre délégué auprès du ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable : Nana Aboubakar Djalloh
    Ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire chargé de la Planification: Paul Tasong
    Ministre délégué auprès du ministre des Finances : Yaouba Abdoulaye
    Ministre délégué auprès du ministre de la Justice, garde des sceaux : Jean de Dieu Momo
    Ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargé de la coopération avec le Commonwealth : Felix Mbayu
    Ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargé de la coopération avec le monde islamique : Adoum Gargoum
    Ministre délégué auprès du ministre des Transports : Njoya Zakariaou

    Ministres chargés de mission à la présidence de la République
    Ghogomu Paul Mingo
    Ndong Soumhet Benoit
    Hamidou Moustapha
    Mengot Victor Arrey Nkongho.
    Mbarga Mboa Philippe

    Secrétaires d’Etat
    Secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé de la Gendarmerie nationale : Yves Landry Etoga
    Secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants et victimes de guerre : Koumpa Issa.
    Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation de base : Mme Kilo Viviane Asheri.
    Secrétaire d’État auprès du ministre des Enseignements secondaires, chargé de l’Enseignement normal : Bayola Boniface
    Secrétaire d’État auprès du ministre des Forêts et de la Faune : Mme Koulsoumi Alhadj ép. Boukar.
    Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Habitat et du Développement urbain, chargé de l’Habitat: Dibong née Biyong Marie Rose
    Secrétaire d’État auprès du ministre de la Justice, garde des sceaux, chargé de l’Administration pénitentiaire : Dooh Jérome Penbaga
    Secrétaire d’État auprès du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique: Calistus Gentry
    Secrétaire d’État auprès du ministre de la Santé publique chargé de la lutte contre les épidémies et les pandémies : Alim Hayatou
    Secrétaire d’État auprès du Ministre des Travaux publics chargé des routes : Armand Ndjodom

    Joseph Dion Ngute
    Premier ministre du septennat «d’opportunités»
    C’est un visage pour le moins inconnu du grand public qui va diriger le premier gouvernement du septennat des « Grandes opportunités » du président Paul Biya. Celui qui était depuis mars 2018, ministre chargé de mission à la présidence de la République à la charge aujourd’hui de conduire une équipe gouvernementale réaménagée, dans la foulée ; et dans laquelle les principaux barons du régime conservent leur poste. C’est dire si le nouveau chef du gouvernement aura fort à faire pour ce qui est de la cohésion gouvernementale mise à mal ces derniers mois. Joseph Dion Ngute n’est pour autant pas un novice dans les sphères politique et administrative du pays.

    Ce membre du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), au pouvoir, est originaire du département du Ndian dans la région du Sud-ouest. C’est en juin 1986 que le président Paul Biya le nomme pour la première fois. Il est fait directeur adjoint du Centre national d’administration et de magistrature, puis directeur de la prestigieuse École nationale d’administration et de magistrature. Il sera ensuite ministre délégué auprès du ministre de Relations extérieures, chargé du Commonwealth de 1997 à 2018…

    À l’aube de ce septennat, Joseph Dion Ngute devra s’attaquer aux grands dossiers laissés par son prédécesseur : la poursuite des chantiers de la Can, la conduite du programme économique avec le Fonds monétaire international, la crise anglophone, etc. Mais également lutter contre la corruption et améliorer le service public.

    Célestine Keutcha Courtès
    La pasionaria récompensée
    Elle est l’une des deux entrées féminines du premier gouvernement des «Grandes opportunités». Célestine Keutcha Courtès est la nouvelle ministre de l’Habitat et du Développement urbain. Elle remplace à ce poste Jean Claude Mbwentchou, avec qui les rapports n’ont pas toujours été des plus cordiaux dans leur Nde natal. Connue jusqu’alors comme la maire de la commune de Bangangté (département du Nde, région de l’Ouest), Célestine Keutcha Courtès s’est distinguée au fil des années par la qualité du management de cette municipalité. Management qui a permis à la ville de Bangangté de remporter plusieurs prix dans les catégories de la gouvernance locale et du respect de l’environnement. Née le 13 octobre 1964, cette nomination est également une victoire politique pour la femme d’affaires prospère, par ailleurs en conflit ouvert avec le président du Sénat Marcel Niat Njifenji, pour le leadership dans le Nde.

    Ibrahim Talba Malla
    Dans le bourbier des marchés publics
    Le ministère des Marchés publics vient de décrocher la moins glorieuse première place des administrations les plus corrompues, selon l’indice de perception 2017 des usagers conduit par la Commission nationale anti-corruption (Conac). C’est ce département ministériel qui échoit désormais à Ibrahim Talba Malla, dépêché de Limbe (Sud-ouest) où il est encore Directeur général de la Société nationale de raffinage (Sonara). Originaire de Mora dans la région l’Extrême-nord, le nouveau ministre des Marchés publics aura fort à faire pour endiguer la corruption dans un ministère – ironie de l’histoire – qui a été créé pour juguler ce fléau dans la passation des marchés publics. Âgé de 65 ans, il est inspecteur principal des impôts diplômé de l’Enam (1992) et de l’Institut supérieur en management public (1986). Ibrahim Talba Malla est davantage connu pour avoir dirigé la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH) de 1988 à 2013.

    Achille Bassilekin III
    Un diplomate pour développer les PME
    Le nouveau ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa) est un diplomate. Né le 20 mars 1969, Achille Bassilekin III est ministre plénipotentiaire de classe exceptionnelle. Avant sa nomination comme Minpmeesa, il était d’ailleurs secrétaire général du ministère des Relations extérieures (Minrex). Un poste qu’il occupe seulement depuis le 20 juillet 2018. De décembre 2015 à cette date, il était le secrétaire général du ministère du Commerce. Dans ce ministère, il initie certains chantiers pour permettre au Cameroun d’aller à l’assaut des marchés extérieurs. Il travaille notamment au renforcement des exportations du Cameroun vers l’Union européenne en tirant pleinement parti de l’Accord de partenariat économique (APE).

    Ce sujet, le diplomate qui commence sa carrière en novembre 1993 à la Direction des Nations unies et de la coopération multilatérale au Minrex, le connait bien. En 2001, il rejoint en effet le secrétariat du groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) comme conseiller économique à la représentation permanente de cette organisation internationale auprès de l’Organisation mondiale du commerce et de l’Office des Nations Unies à Genève. En 2008, il est promu adjoint au représentant permanent au sein de la même mission. En 2010, il deviendra sous-secrétaire général, chef du département du développement économique durable et du commerce au siège de cette institution à Bruxelles jusqu’en 2015. Pendant toutes ces années, il a contribué à la mise en place du processus des négociations des APE qui régissent les relations commerciales entre l’UE et certains pays ACP. Le nouveau Minpmeesa devrait donc mettre cette expérience à profit pour transformer l’APE en une opportunité pour les PME.

    Gabriel Dodo Ndoke
    Un inspecteur des impôts pour industrialiser le Cameroun
    Le nouveau ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) a intégré l’administration camerounaise comme inspecteurs des Impôts le 08 juillet 2002. Marié, père de sept enfants, le nouveau Minmidt a été tour à tour, sous-directeur du budget, du matériel et de la maintenance au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, inspecteur-vérificateur au Centre spécialisé des impôts des professions libérales et de l’immobilier du Mfoundi, inspecteur en service au Centre régional des impôts du Centre, chef du Centre divisionnaire des impôts de Douala 14, chef du Centre spécialisé des impôts de l’Est et inspecteur-vérificateur à la Brigade provinciale de contrôle et de vérification des entreprises de l’Est.

    Diplômé de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) de Yaoundé, il était jusqu’à sa nomination secrétaire général du ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières. Originaire de la Kadey (Est), l’ancien directeur administratif et financier de la chambre d’Agriculture devrait sa nomination au rôle joué dans cette ville pour la réélection de Paul Biya. Il remplace à ce poste Ernest Gwaboubou. Originaire lui aussi du même département, l’ancien ministre est accusé de s’être ménagé pendant la campagne. Né le 13 décembre 1971 à Mokolo dans l’Extrême-Nord du pays, Gabriel Dodo Ndoke est présenté comme le fils spirituel de l’influent Mongui Sossomba, maire de Dimako, décédé le 19 mai 2018. Beaucoup y voit d’ailleurs dans son accession, la main d’Oswald Baboke, fils naturel du feu président de la chambre d’Agriculture.

    Jean de Dieu Momo
    Bouche d’avocat, bouche d’enfer
    Le nouveau ministre délégué auprès du ministre de la Justice est celui que l’on attendait le moins à ce poste. Jean De Dieu Momo, soutien de la 25e heure de Paul Biya, risée d’une partie de l’opinion pour son spectaculaire retournement de veste ; signe l’une des entrées les plus inattendues dans le gouvernement. L’avocat, candidat malheureux à la présidentielle de 2011 et en banqueroute selon certains, était devenu depuis septembre 2018 l’un des plus grands louangeurs du chef de l’État camerounais. Celui qui aurait volontiers remporté le prix du grand bêtisier de l’année 2018 voit son retournement de veste récompensé de la plus belle des manières. Jean de Dieu Momo, né le 24 janvier 1960 à Bassa, est ministre sans portefeuille d’un département ministériel de souveraineté. Aussi bien sous les lambris dorés de la République que dans les chaumières, Jean de Dieu Momo provoquait l’hilarité à chacune de ses prises de parole.

    Manouada Malachie
    Pour une philosophie de la Santé publique
    L’ascension de Manouada Malachie se poursuit. Après avoir été secrétaire général des ministères de la Culture (2010-2012); de l’Eau et de l’Énergie (2012-2018) ; du Commerce (juillet 2018-janvier 2019) – ce titulaire d’un doctorat en philosophie est le nouveau ministre de la Santé publique. L’un des ministères les plus importants sur l’échiquier gouvernemental camerounais. Originaire de Mokolo, (département du Mayo Tsanaga, région de l’Extrême-Nord), Manouada Malachie est diplômé de l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam), de l’Ena de Paris, et du Centre canadien de recherche et d’appui à la gouvernance des organisations publiques (CCRAGOP) du Canada. De 2003 à 2010, ce spécialiste des relations internationales – âgé aujourd’hui de 45 ans – était attaché des affaires organiques à la présidence de la République.

    Njoya Zakariaou
    Copilote aux transports
    Originaire du département du Noum (région de l’Ouest), Njoya Zakariaou remplace numériquement Mefiro Oumarou «son frère du village» au poste de ministre délégué auprès du ministre des Transports. Titulaire d’une licence et d’une maîtrise en scoliotique politique obtenues à l’universitaire de Yaoundé I en 1997, Njoya Zakariaou est diplômé de l’Enam (2000), de l’Institut international de droit humanitaire de San Remo (Italie-2004), et de l’ENA de Paris (2018). Avant son entrée au gouvernement, celui qui a débuté sa carrière administrative comme cadre d’appui au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative en novembre 2000 a été tour à tour : chef de cabinet du gouverneur de l’ex-province du Nord-ouest (2003-2004), premier adjoint préfectoral des Bamboutos à Mbouda ( 2004-2006), sous-préfet de l’arrondissement d’Isanguele – Bakassi (2006-2008), sous-préfet de l’arrondissement de Nkongsamba 3e (2008 -18 janvier 2011), sous-préfet de l’arrondissement de Douala 3e (18 janvier 2011-13 mars 2017) ; et préfet du département du Mayo-Louti depuis le 13 mars 2017. Il est âge de 49 ans et deux enfants.

    Mohamadou Moustafa
    La nouvelle redingote du diplomate
    C’est une nouvelle vie pour celui qui était techniquement à la retraite depuis 2016. Mohamadou Moustafa
    Est le nouveau secrétaire général adjoint (n°2) de la présidence de le République. Devenu ministre plénipotentiaire hors échelle en janvier 2014, il est d’abord reçu aux concours de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) et de l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam) en 1985. Les premiers organisés après le coup d’État manqué du 6 avril 1984. Heures sombres durant lesquels Mohamadou Moustafa va préférer une carrière de diplomate à celle d’administrateur civil.

    Sept ans plus tard, le natif de Banyo dans la région de l’Adamaoua, sort de l’Iric nanti d’un doctorat en relations internationales et fait son entrée dans la fonction publique en janvier 1990. Après un bref passage un ministère des Relations extérieures, Mohamadou Moustafa est nommé au Haut-commissariat du Cameroun à Lagos en qualité de deuxième secrétaire (1991-1997). Il sera plus tard premier secrétaire au Haut-commissariat du Cameroun à Londres (1997-2006). De retour au Cameroun, cet expert en finances et gouvernance va diriger la sous-direction des affaires politiques et juridiques avec le Commonwealth, puis la direction des Affaires d’Asie et des Relations avec l’Organisation de la coopération islamique au ministère des Relations extérieures. Après quoi, le diplomate âgé aujourd’hui de 59 ans a assuré l’intérim du secrétariat général du ministère des Relations extérieures dès décembre 2011, après le départ de Ferdinand Ngoh Ngoh depuis lors secrétaire général de la présidence de la République.

    Gabriel Mbairobé
    L’agronome prend la clef des champs
    Le nouveau ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) est un ingénieur agronome, diplômé de l’École nationale polytechnique de Yaoundé, option électromécanique. Après des études primaires et secondaires à Garoua (où il naît le 3 février 1958), Gabriel Mbairobé débute sa carrière professionnelle à la Société de développement du coton (Sodecoton). Au sein de cette agro-industrie, ce père de quatre enfants va occuper divers postes de responsabilités jusqu’à sa retraite en décembre 2018. Toutefois, le conseil d’administration de cette société va lui accorder une rallonge de deux ans. Gabriel Mbairobé est aussi connu pour avoir dirigé le Coton sport de Garoua, le club de football de la Sodecoton. C’est pourtant sur le terrain de l’agriculture que ce féru de football est attendu. Il devra transformer en actes un discours maintes fois rabâché sur le développement de l’agriculture de 3e génération.

    Kilo Viviane Asheri
    Une dramaturge au chevet des instituteurs
    L’ancienne conseillère technique numéro 1 du ministère des Arts et de la Culture est désormais secrétaire d’État de l’Enseignement de base. Elle remplace à ce poste Benoit Ndong Soumhet, muté à la présidence de la République comme ministre chargé de mission. Kilo Viviane Asheri devra mettre en valeur sa longue expérience d’enseignante pour dynamiser un poste dont les titulaires sont plus connus pour inaugurer les chrysanthèmes. Titulaire d’un Phd (doctorat) en art dramatique obtenu en Angleterre, Kilo Viviane Asheri est de son retour en 1992. Elle enseigne pendant une année à l’Université de Yaoundé. Puis, elle exercera pendant plus d’une quinzaine d’années à l’Université de Buea, ou elle occupe plusieurs postes de responsabilités comme celui de chef de la division des sports et des loisirs. La nouvelle secrétaire d’État cinquantenaire et originaire de la région du Nord-ouest.

    François Wakata Bolvine
    De l’ombre à la lumière
    Pour des analystes, c’est la juste récompense d’un travailleur acharné et discret. François Wakata Bolvine est le nouveau ministre chargé des Relations avec les Assemblées. L’enseignant-maître de conférences à l’École Supérieure des Sciences et Techniques de la Communication (ESSTIC) a été porté à cette fonction à la faveur du réaménagement ministériel du 4 janvier dernier. Ancien chargé de mission au secrétariat général des Services du premier ministre, François Wakata Bolvine est également connu dans l’opinion pour être le coordonateur de l’unité technique opérationnel du Cameroon Digital télévision (CAM-DTV), le comité national de pilotage de la migration de l’analogique vers le numérique. Considéré comme l’une des imminences grises du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), c’est à l’ancien conseiller du Premier ministre qu’incombe désormais le devoir de servir de courroie de transmission entre le Parlement et l’Exécutif. Proche collaborateur de Joseph Charles Doumba, le charismatique secrétaire général du parti de Paul Biya aujourd’hui décédé, François Wakata Bolvine est quinquagénaire originaire de la région de l’Ouest.

     

    Ils changent de portefeuille

    Jeu de chaises musicales entre Ismaël Bidoung Kpwatt et Narcisse Mouelle Kombi. Au terme du réaménagement ministériel du 4 janvier 2019, Ismaël Bidoung Kpwatt quitte le ministère des Sports et de l’Éducation physique pour le ministère des Arts et de la Culture. Là-bas, il vient remplacer Narcisse Mouelle Kombi. Ce dernier laisse le chaudron de la gestion du droit d’auteur, pour remplacer son successeur comme patron des Sports. Les deux ministres ont chacun passé trois ans au poste qu’ils quittent.

    Laurent Serge Etoundi Ngoa change lui aussi change de portefeuille, après plus de 12 ans passés au ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat. Il va désormais présider aux destinées du ministère de l’Éducation de base jusque-là dévolu à Youssouf Adidja Alim.

    Henri Eyebe Ayissi part du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, pour le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières.

    René Emmanuel Sadi, après un passage de10 mois comme ministre chargé de mission à la présidence de la République, l’ancien ministre des l’Administration territoriale et de la Décentralisation retrouve un ministère avec portefeuille ; celui de la Communication. Il remplace à ainsi Issa Tchiroma Bakary.

    Issa Tchiroma Bakary, 10 ans comme ministre de la Communication et voici l’« opposant » à Paul Biya qui hérite d’un nouveau ministère. Issa Tchiroma Bakary est depuis le 4 janvier, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle.

     

    ILS PRENNENT DU GALON

    Jacques Fame Ndongo
    Beaucoup le pensaient sur le départ, ou tout au moins à un autre poste ministériel, au regard du temps passé à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup). 15 ans après sa nomination comme Minesup, le professeur voit son bail prolongé et, bonus, il ajoute un grade à son CV déjà long comme le bras. Jacques Fame Ndongo est désormais ministre d’État.
    Le membre du bureau politique – le saint des Saints – du Rdpc semble avoir bénéficié du climat apaisé dans les universités, mais aussi de la conduite plus ou moins réussie de l’opération «un étudiant, un ordinateur» de 2017 à 2018.
    Il rejoint ainsi le club, ô combien sélect, des super-ministres où l’on retrouve déjà le ministre de la Justice Laurent Esso, le ministre du Tourisme Bello Bouba Maïgari. Il a été promu le 4 janvier dernier aux côtés de Ferdinand Ngoh Ngoh.

    Ferdinand Ngoh Ngoh
    Pour une partie de l’opinion, le ministre Secrétaire général de la présidence de la République ne survivrait pas un réaménagement gouvernemental. Et pour cause, l’un des plus proches collaborateurs du chef de l’État est pointé par certains comme l’artificier de l’échec de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2019 au Cameroun.
    Le président Paul Biya vient d’en décider autrement. Le chef de l’État a fait de Ferdinand Ngoh Ngoh un ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République. À charge pour le natif de la Haute-Sanaga (région du Centre), que l’on dit proche de la première Dame, de poursuivre la coordination des chantiers des infrastructures sportives en vue d’une éventuelle Can ; tout en assurant sa principale mission qui est celle de courroie de transmission entre la présidence de la République et le gouvernement.

    Nommé secrétaire général de présidence de la République en octobre 2011, le diplomate de formation est en passe de battre le record de longévité à ce poste. Record de 8 ans jusqu’ici détenu par Paul Biya himself, lorsqu’il occupait cette responsabilité sous l’ancien président Ahmadou Ahidjo, de 1967 à 1975.

    Elung Paul Che
    Le secrétaire général adjoint à la présidence de la République n°1 va seconder le nouveau ministre d’Etat Ferdinand Ngoh Ngoh. Ancien ministre délégué auprès du ministre des Finances, il s’agit davantage d’une confirmation pour Elung Paul Che qui était depuis le 2 mars 2018, secrétaire général adjoint de la présidence de la République.

    Ghogomu Paul Mingo
    Très souvent présenté comme l’un des meilleurs spécialistes de thermodynamique du Cameroun, Ghogomu Paul Mingo est depuis le 4 janvier dernier, ministre chargé de mission à la présidence de la République. Une récompense pour ce fidèle de l’ancien Premier ministre Philemon Yang dont il a été le directeur de Cabinet depuis 2009. Fils d’un Fon (chef traditionnel en pays anglophone), natif de Bambalang-Ndop dans le département de Nkoketunja (région du Nord-Ouest) ; Ghogomu Paul Mingo a été enseignant à l’Université de Yaoundé 1. Ceci après avoir obtenu un doctorat de 3e cycle à Nancy en France. Ghogomu Paul Mingo a également occupé plusieurs postes à l’université, dont celui de codirecteur du laboratoire de physique et de chimie théorique de 2000 à 2010 et chef de département de chimie de 2009 à 2010 à l’université de Yaoundé 1. Âgé de 57 ans, l’ancien directeur de Cabinet du Pm s’est surtout révélé en conduisant plusieurs délégations gouvernementales dans le cadre de négociations relatives à la crise anglophone dès la fin 2016.

    Benoit Ndong Soumhet
    L’ancien directeur général de l’ENAM et ex-secrétaire d’État auprès du ministre de l’Enseignement de base, est désormais ministre chargé de mission à la présidence de la République, aux côtés de Ghogomu Paul Mingo, lui aussi promu à ce poste.

     

     

     

     

     

    Admis à la réserve de la République 

    Le réaménagement gouvernemental du 4 janvier dernier a vu le départ de 10 ministres. Dans leur nouvelle situation, les patrons d’hier sont appelés à vivre les affres du désert.

     

    Le premier ministre remercié la semaine dernière

    Ils n’auront pas droit aux youyous, aux groupes de danse, aux flashes de photographes et aux ronronnements des caméras. Ils devront cependant garder le sourire ce jour, le temps d’une cérémonie de passation de service avant de rentrer dans l’anonymat de simple citoyen. Ceux-là, ce sont désormais les dix ex-ministres, victimes du coup de tête présidentiel du vendredi 4 janvier 2019.

    Paul Biya a en effet remercié quelques-uns de ses ministres dont certains battaient des records de longévité au sein du gouvernement. C’est le cas d’Amadou Ali, ministre d’État, ministre chargé des Relations avec les Assemblées depuis décembre 2011. Devenu quasi invisible de l’espace public et très affaibli par la maladie, celui qui a jadis occupé les hautes fonctions de secrétaire général de la Présidence de la République, de ministre de la Défense ou de ministre de la Justice sort aujourd’hui après 36 ans sans discontinuité au sein de gouvernements successifs.

    André Mama Fouda, dont l’image a été fortement liée aux scandales financiers et à une gestion des plus décriées du ministère de la Santé, est le seul des «Princes du Mfoundi» à être bouté hors du gouvernement. Ernest Gwaboubou, ministre de Mines, n’aura survécu que trois ans aux intenses batailles de positionnement qui font rage dans sa région de l’Ouest natale. Jean Claude Mbwentchou fait aussi les frais des ambitions politiques clairement affichées de Célestine Keutcha Courtès qui le remplace au ministère de l’Habitat.

    Zakary Perevet, connu pour avoir très souvent défendu (avec une logique douteuse) les chiffres de l’emploi avancés par le chef de l’État, ne va cependant pas garder son poste de ministre de l’Emploi. Remplacé par un Issa Tchiroma Bakary définitivement en état de grâce. Youssouf Adidja Alim, ci-devant ministre de l’Enseignement de base, sort également par la petite porte sans avoir pu régler l’intégration des instituteurs vacataires. Quant à Jacqueline Koung à Bessike du ministère des Domaines, elle quitte le gouvernement après avoir trôné sans panache à la tête d’une des administrations les plus corrompues.

    De corruption, il est également question dans le départ d’Abba Sadou du ministère des Marchés publics. De l’avis de plusieurs analystes, le dernier rapport de la Commission nationale anticorruption qui épingle ce ministère n’est pas étranger au départ du ministre. Du côté du ministère des Transports, Mefiro Oumarou, après avoir résisté à pas moins de trois ministres, est finalement remplacé au ministère délégué par Njoya Zakiriaou ; tout comme Fogui cède sa place au ministère délégué auprès du ministère de la Justice au truculent Jean de Dieu Momo.

    Quoi qu’il en soit, et en l’absence de cap défini, la sortie du gouvernement n’est généralement pas admise comme une déchéance, tant de nombreuses personnalités ont souvent été rappelées plus tard aux affaires. C’est la réserve de la République du président Paul Biya.

    Ifeli Amara

    Amadou Ali, la fin d’un mythe

     

    36 ans dans le gouvernement… sans discontinuer

    Comme Jean de la Fontaine, Charles Ateba Eyene, de son vivant, avait fait un choix : mettre en scène des animaux pour parler des qualités et des défauts des humains. «Dans le monde entier, vous trouverez toujours, dans chaque gouvernement, quelqu’un qui, comme un tigre, est chargé de dévorer des proies et qui ne se soucie pas de se curer les dents après un repas», dit-il un jour, parodiant le rôle de Amadou Ali au sein des «équipes Biya» depuis 1982. «Terminator», «bras droit du prince», «dresseur d’Epervier», le dignitaire de Kolofata a pris bien de pseudos avant sa sortie du gouvernement le 4 janvier 2019, à 76 ans. Ses proches le disent très affecté par la maladie et les remugles de l’enlèvement de son épouse par le Boko Haram dans sa résidence en 2014.

    En cet ancien élève du lycée de Garoua, Paul Biya avait décelé la culture du silence et l’efficacité. A l’aide de ces «qualités», Amadou Ali s’est imposé comme l’inconditionnel lieutenant de son tuteur naturel. Pendant trois décennies, il a été l’éminence grise du président, celui qui donne son avis sur tout, celui qui a l’oreille du chef, celui qui est à la fois courtisé et redouté. De la gendarmerie nationale aux Relations avec les Assemblées, en passant par la Défense, le secrétariat général à la présidence de la République, la Justice, il a surtout donné une épaisseur narrative à son parcours. Des «affaires», il en a pilotées (Bakassi, catastrophe de Nsam, Opération Epervier). Ici comme là-bas, Amadou Ali a joué parfois des rôles clés. «Surtout pour conduire le rapace», écrit François Soudan.

    En clair, du dépiautage de bestioles insuffisamment protégées de ses fringales par leur carapace jusqu’au rot final, l’ex-vice-premier ministre de la Justice, Garde des Sceaux a nourri des controverses. Bien sûr, sans offrir en spectacle ses ragoûtantes mastications. A ce sujet, certains comme Marafa Hamidou Yaya convoquent des récits dont l’énergie continue de déployer des frayeurs. «Au sein de chaque gouvernement, ce personnage attisait des peurs et distillait parfois le poison du mensonge», écrit l’ancien secrétaire général de la présidence de la République, incarcéré pour détournement de deniers publics.

    A côté, et à sa décharge, d’autres vantent beaucoup d’atouts: les diplômes (Institut international de l’administration publique de France en 1959 et Ecole nationale de l’administration et la magistrature en 1971), l’amour de la République, le sens de l’État et une légendaire intuition. «Il misait sur sa capacité à lire de loin des situations», relate le Dr Lambidjeck, colonel à la retraite. A l’intersection des avis des uns et des autres, se présentent quelques handicaps sur le dos du désormais ancien ministre: sa raideur naturelle, une forme d’arrogance (éventuellement imputable à sa timidité naturelle) et le fait, peut-être, d’avoir un regard de braise.

    Jean-René Meva’a Amougou

    Jean Michel Nintcheu 

    «Il n’y a vraiment pas de nouveauté» 

    Bouillant député du SDF réagit au remaniement du gouvernement.

     

    C’est l’épilogue d’un feuilleton ennuyeux, pathétique et pitoyable. Il n’y a vraiment pas de nouveauté en dehors du fait qu’on trouve, comme toujours, des gens qui acceptent de monter sur le Titanic. M. Biya nous a servi en réalité de petits arrangements de nature clanique. Même chef d’orchestre, même partition, même musique contrairement aux promesses faites aux compatriotes encore naïfs lors de son adresse à la Nation du 31 décembre dernier. Au finish, beaucoup de bruits pour rien. Des mois de suspens pour un réaménagement gouvernemental aussi insignifiant, il n’y a que M. Biya pour réaliser pareille contre-performance. Le moins que l’on puisse dire est qu’il est épuisé et asséché.

    La décision de reconduire les mêmes aux postes les plus importants notamment aux postes de souveraineté signifie qu’il n’y aura aucun changement ni de politique, ni de cap ni de ligne et que M. Biya inscrit une fois de plus son action dans la continuité sur fond de bricolage et de rafistolage qui ont toujours été ses marques de fabrique trentenaires.

    Le plus indigeste dans ce refus de prêter attention aux attentes des camerounais est la reconduction à leurs postes des ministres concernés par les marchés de gré à gré opérés dans le cadre des procédures d’urgence liées à la Can. C’est un mépris de trop à l’égard du peuple. Un véritable bras d’honneur adressé aux camerounais. La preuve manifeste que M. Biya est au centre de ces détournements de deniers publics.

    Pour terminer, cette fin de non-recevoir immorale adressée par M. Biya aux compatriotes est une provocation. Après 36 ans de gouvernance régressive, cette indécence supplémentaire est la preuve du choix définitif de M. Biya de continuer à gouverner contre les camerounais. Ce qui est inacceptable. Il s’agit de l’argent du contribuable. Tant que la lumière n’est pas faite sur ce scandale financier du siècle à travers l’ouverture d’une information judiciaire par les parquets de la République ou la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire, les manifestations prévues à partir du 20 janvier prochain sont maintenues. Même la monarchie absolue a des limites qu’elle ne franchit pas.

  • Partenariat BIT/PEA – Jeunes : 20 conseillers outillés à l’utilisation de GERME

    Partenariat BIT/PEA – Jeunes : 20 conseillers outillés à l’utilisation de GERME

    C’était du 5 au 16 novembre 2018 à Ebolowa, sous le patronage du ministère de l’Agriculture et du développement Rural (Minader), avec l’expertise du Bureau International du Travail (BIT).

    La solennité de la remise des parchemins aux 20 conseillers de suivi-accompagnement à l’utilisation de l’outil « Mieux Gérer votre Entreprise (GERME) a marqué l’apothéose de dix jours de formation du BIT/PEA-Jeunes le 15 novembre dernier dans la ville d’Ebolowa. Venus des régions du Nord-Ouest, du Littoral, du Centre et du Sud, ces jeunes (dont cinq femmes), ont reçu des informations relatives aux outils et techniques de sélection des entrepreneurs et de conduite de formation en gestion, ainsi que le suivi après-formation. Delphine Ngo Bayiha, représentante des apprenants ne tarit pas d’éloges: «nous partons d’ici vraiment outillés pour mieux améliorer notre travail d’accompagnement auprès des bénéficiaires du programme que nous encadrons».

    À travers une démarche systématique, pratique, simple et cohérente, les formateurs ont permis aux jeunes entrepreneurs agropastoraux de développer et d’améliorer leurs compétences dans les domaines de l’approvisionnement, la gestion des stocks, le marketing, l’estimation des coûts, la tenue des registres comptables, la planification des activités et la gestion des ressources humaines. La cuvée 2018 de ce programme vient s’ajouter aux 80 conseillers et facilitateurs déjà formés sur différents outils de formation en entrepreneuriat du BIT, depuis janvier 2017 sous l’impulsion de madame Vera Lucia Paquete-Perdigao, Directrice générale de l’ETD/BP-Yaoundé, par ailleurs en charge de la Guinée équatoriale et de Sao Tomé et Principe.

    A l’issue de la formation, de l’avis même de tous les intervenants, il se dégage un satisfecit général. Pour les initiateurs du Programme de Promotion de l’Entreprenariat Agropastoral des Jeunes (PEA-Jeunes), ces conseillers viennent combler le vide jadis existant d’une formation sans suivi. Désormais, ces jeunes aideront les entrepreneurs en activité à mieux gérer leur entreprise, et participeront activement à l’amélioration des performances entrepreneuriales des bénéficiaires du PEA-jeunes déjà en activité depuis 6 mois, et ceux de la catégorie C3 qui seront sélectionnés. A terme, le programme ambitionne de créer 4687 entreprises agro-pastorales et développer environ 353 entreprises de jeunes dont l’âge varie entre 18 et 35 ans, dans les chaînes de valeur des filières agropastorales éligibles.

    Bobo Ousmanou

  • Henri Eyebe Ayissi

    Henri Eyebe Ayissi

    «Agir pour l’avenir. La faim zéro en 2030 c’est possible». Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a repris en boucle ce thème de la 38e journée mondiale de l’alimentation.

    Il a surtout exalté les efforts du Cameroun en matière de lutte contre la faim, lesquels ont été reconnus par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la communauté internationale. Selon le Minader (qui s’exprimait le 23 octobre dernier devant la presse à Yaoundé), trois ans avant l’échéance, le pays a atteint l’un des Objectifs du millénaire pour le développement (ODD) en ramenant de 4,7 millions en 1990-1992 à 2,3 millions en 2012-2014, le nombre de personnes sous-alimentées.

  • Alimentation : Le FAO garde un œil sur les prix des denrées

    Alimentation : Le FAO garde un œil sur les prix des denrées

    De manière continue, l’agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture travaille à établir les variations de cinq principaux produits de consommation.

    De la viande de boeuf, l’un des produits à promouvoir

    Ce n’est pas connu de tous: l’agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) joue un rôle clé dans le suivi, l’analyse et la diffusion des données sur les prix des denrées alimentaires. Au Cameroun, tout comme dans d’autres pays, ce démembrement de l’Organisation s’intéresse à la chaîne d’approvisionnement, du producteur au consommateur.
    Cadrant avec cette démarche, Athman Mravili, le représentant de la FAO au Cameroun, explique que son institution fournit des informations sur les prix par le biais de deux principaux domaines. Il s’agit du domaine des prix internationaux (qui inclut les prix internationaux et l’indice FAO des prix des produits alimentaires) et le domaine des prix intérieurs (qui inclut les prix à la production et à la consommation, les prix de gros et de détail et les indices des prix des aliments).

    Accent
    Pour cette dernière catégorie, la FAO se sert des données sur la production. Ceci en vue d’estimer la valeur de la production pour un pays, par produit et au total, ainsi que les indices des prix à la production, qui permettent de mesurer l’inflation des prix. Les prix à la production permettent également d’analyser la transmission et la volatilité des prix. «Ces instruments d’analyse servent généralement à mesurer et à suivre le taux d’inflation, à fixer les objectifs en matière de politique monétaire, à indexer les prestations sociales telles que les pensions et les allocations chômage, et à augmenter les seuils et les crédits dans les systèmes d’impôt sur le revenu et les salaires dans les contrats salariaux des secteurs public et privé », détaille Athman Mravili.

    Au-delà, cela permet d’avoir un œil sur les circuits de distribution des produits vivriers pour résoudre la crise alimentaire de manière durable dans certaines régions camerounaises. Chaque mois, l’indice mondial de la FAO mesure la variation des prix de cinq denrées alimentaires de base sur les marchés internationaux: les céréales, les huiles végétales, le lait, la viande et le sucre.

    Cette année, le Cameroun célèbre la journée mondiale de l’alimentation le 25 octobre 2018. En prélude à l’événement placé sous le thème «Agir pour l’avenir», Henri Eyebe Ayissi, le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) donne une conférence de presse à Yaoundé ce 23 octobre.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Commerce du cacao : Une prime de qualité pour les producteurs

    Commerce du cacao : Une prime de qualité pour les producteurs

    Dans un communiqué publié la semaine dernière, Luc Magloire Mbarga Atangana, le ministre camerounais du Commerce informe les bénéficiaires des modalités d’accès à ce subside.

    Dans la perspective du paiement de la prime de qualité aux producteurs ou organisations des producteurs ayant commercialisé un cacao reconnu comme tel au cours de la campagne cacaoyère 2017/2018, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, invite les producteurs de cacao candidats au bénéfice de ladite prime à bien vouloir déposer auprès des délégations départementales du Commerce de leur ressort d’activité, au cours de la période allant du 16 octobre au 16 novembre 2018, un dossier complet comprenant les pièces ci-après :

    Pour les organisations des Producteurs : la photocopie de l’attestation d’inscription au Registre COOP/GIC du MINADER ; le rapport d’activités de l’année antérieure, validé par le représentant COOP/ GIC/MINADER de la localité concernée ; les noms et prénoms des postulants à la prime ; le calendrier des marchés de la campagne 2017/2018, signé de l’Autorité Administrative compétente ; le bordereau du marché, conjointement signé du vendeur et de l’acheteur, indiquant la qualité du cacao vendu ou, dans le cadre des ventes par convention, la copie de la convention, le calendrier d’enlèvement et le bordereau de livraison.

    Pour les producteurs individuels : tout document attestant de l’exploitation d’une cacaoyère ; tout document attestant de la commercialisation d’un cacao de Grade 1 ou Good Fermented. Le ministre du Commerce invite l’ensemble des intervenants de la filière à relayer cette information auprès des producteurs et de leurs organisations.

    Source Mincommerce

  • S.E. Nicolas Nzoyoum

    S.E. Nicolas Nzoyoum

    En poste à Bangui, cet ambassadeur du Cameroun en République Centrafricaine (RCA) a fait un tour au bercail le 29 août 2018. Il a été reçu par Henri Eyebe Ayissi, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader).

    Avec ce dernier, le diplomate a jeté les bases d’une coopération agricole entre la RCA et le Cameroun. Selon le plénipotentiaire camerounais dans la capitale centrafricaine, cette coopération reste encore très fragmentée. Seules, a-t-il établi, quelques initiatives ont le profil pour se lancer ou déployer les moyens marketings et publicitaires pour promouvoir leurs produits en grandes surfaces en RCA. « Elles sont souvent coincées en amont par la volatilité des prix et en aval, par l’insécurité ; il faut faire quelque chose », a-t-il dit, assurant que la paix revient peu à peu dans son pays d’accueil. Un argument qui lui a valu l’attention du Minader. Ce dernier n’a pas manqué de le féliciter pour sa démarche assise sur le slogan « rouler pour le voisin en détresse ».

  • S.E. Kunio Okamura

    S.E. Kunio Okamura

    Il était à Kousséri, dans l’Extrême-nord du Cameroun, le 05 mars 2018.

     

    Raison : son pays, à travers la multinationale Panasonic, a appuyé financièrement le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans le cadre d’un don de lampes solaires aux populations locale. Le 06 mars 2018 à Yaoundé, il est allé s’assurer de la mise en œuvre du projet de production de riz piloté à partir du ministère camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). Le 08 mars 2018, il a participé au défilé des dames de la chancellerie nipponne au Boulevard du 20 mai 1972 dans la capitale camerounaise. A l’observation, il se trouve qu’une semaine de travail de l’ambassadeur du Japon au Cameroun montre bien l’intense activité du diplomate. Ce qui frappe c’est l’interruption et le changement de tâche sans que celle-ci ne résulte nécessairement d’une contrainte extérieure.

  • Insécurité alimentaire : une patate chaude dans les mains d’Eyebe Ayissi

    Insécurité alimentaire : une patate chaude dans les mains d’Eyebe Ayissi

    Henri Eyebe Ayissi, le minader.

    Au cours d’une conférence de presse donnée le 16 février 2018 à la Chambre d’agriculture de Yaoundé, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural dégage sa responsabilité dans la montée de la faim au Cameroun et esquisse une riposte contre le fléau.

     

    Après l’avoir bloqué pendant plusieurs semaines, le gouvernement a fini par autoriser, en fin janvier, le Programme alimentaire mondiale (Pam) «à partager avec les donateurs» le rapport sur la sécurité alimentaire au Cameroun. L’étude réalisée tous les cinq ans, conjointement par le Pam et le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), est disponible depuis décembre 2017. Une restitution officielle des résultats de cette enquête n’est cependant toujours pas à l’ordre du jour. «Elle est du ressort du gouvernement camerounais qui l’a commandée», se défend-on au Pam.

    En fait, l’affaire tombe mal pour les autorités camerounaises. En pleine année électorale, l’enquête met en exergue une contre-performance du pourvoir en place depuis plus de 35 ans sur la satisfaction d’un besoin élémentaire : manger à sa faim. De son nom officiel, Analyse globale de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité (CFSVA : Comprehensive Food Security and Vulnerability Analysis), l’étude montre en effet une dégradation de la sécurité alimentaire dans le pays. Le nombre de camerounais souffrant de faim est passé de 2,6 millions lors de la dernière enquête à près de 4 millions aujourd’hui.

    La conférence de presse du 16 février dernier a permis au ministre Henri Eyebe Ayissi de faire le bilan des actions de son département ministériel en 2017 et de dresser les perspectives d’actions pour l’année 2018. Concernant la montée en puissance de la faim au Cameroun, l’on retient que «la situation alimentaire nationale demeure sous contrôle». Sans donner de chiffres, l’administrateur civil admet néanmoins une production déficitaire pour la campagne agricole en cours.  Un recul qu’il attribue aux «facteurs externes»: l’insécurité, le climat (baisse de la pluviométrie dans l’Extrême-nord et arrivée tardive des pluies dans le sud du pays) et la lourdeur des procédures de passation des marchés publics (ce qui a empêché la disponibilité, au moment opportun, des semences et autres appuis aux agriculteurs…).

    Face à cette situation, «des mesures d’urgence sont envisagées là où cela s’avère nécessaire, notamment dans la région de l’Extrême-nord», assure Henri Eyebe Ayissi. Le Minader pense précisément au «don alimentaire spécial du président de la République» distribué depuis 2014 dans cette région : «A la fin de l’année 2017, nous avons enregistré une mission spéciale prescrite par le président de la République concernant justement l’évaluation de la situation. Le  don alimentaire spécial du président de la République, qui est un mécanisme de sauvegarde, permet d’assurer l’aide alimentaire d’urgence et en même temps, de renforcer les capacités de production qui existent. Nous considérons que la situation permettra d’apprécier l’opportunité de le déclencher. Nous avons de bonnes raisons de l’espérer», confie-t-il.

     

     Plan d’action

    Quid des régions du Nord-ouest et de l’Ouest, qui ont les taux d’insécurité alimentaire les plus élevés (respectivement 18,1% et 18% des ménages) après l’Extrême-nord (33,7%) selon CFSVA 2017 ? Le ministre Henri Eyebe Ayissi n’en dit rien. C’est que, à ce niveau, la planche est davantage savonneuse. Car, pour les experts du Pam, l’évolution de la faim dans ces régions est «très probablement» le fait «de la crise anglophone qui s’est intensifiée». A en croire le Pam, 41% des sondés dans le Nord-ouest disent avoir été affectés par l’insécurité alimentaire pendant les jours précédant l’enquête.

    Parmi les priorités du Minader cette année, la lutte contre l’insécurité alimentaire figure donc en bonne place. Eyebe Ayissi l’a annoncé à ses collaborateurs venus lui présenter leurs vœux pour la nouvelle année, lors d’une cérémonie organisée ce même 16 février à Yaoundé. «Nous devons considérer comme une urgence prioritaire, l’augmentation de la production agricole dans son ensemble, dans les différentes filières et dans les différentes aires géographiques qui sont déficitaires parce qu’il faut réduire et maitriser les risques d’insécurité alimentaire», indique-t-il à son équipe.

    Pour ce faire, il prescrit aux délégués régionaux et aux coordonnateurs des programmes de veiller à la bonne exécution des campagnes agricoles et à la mise à disposition à temps des intrants agricoles. Il invite aussi le personnel de son département ministériel à cultiver l’esprit de collaboration avec les autres administrations : «ce chantier requiert une synergie institutionnelle entre les ministères et une collaboration des différentes structures impliquées», précise le ministre.

     

    Henri Eyebe Ayissi, Minader : «Nous devons considérer comme une urgence prioritaire, l’augmentation de la production agricole dans son ensemble, dans les différentes filières et dans les différents aires géographiques qui sont déficitaires parce qu’il faut réduire et maitriser les risques d’insécurité alimentaire»

    (suite…)