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Archives des Gabon - Page 5 sur 8 - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : Gabon

  • Vestimentaire à Yaoundé : des pantalons made in Mokolo Elobi

    Vestimentaire à Yaoundé : des pantalons made in Mokolo Elobi

    Plusieurs ateliers de coutures spécialisés réhabilitent ces vêtements usagés, au profit des maisons de vente de renom.

     

    Dans une usine de démontage et de montage à terre noire dans Tsinga-Élobi

    Situées à Mokolo-Elobi (Yaoundé II), les usines de réfection des pantalons de deuxième main tournent à plein régime tous les jours, à l’exception du samedi. Sans avoir été dans une école de couture, ces artisans self made man ont le don de transformer des pantalons vendus au prix de rien à la friperie.

    Il est 11 heures au lieu-dit terre noire, encore appelé carrefour Obala à Mokolo-Élobi. Dans un atelier de réfection des pantalons «super 100», situé à environ 100 mètres de la pharmacie Élobi, on trouve Senghor. Âgé d’une vingtaine d’années seulement, il compte parmi la grande expertise du coin. Son pseudonyme, «Juninho» fait référence à son expertise dans la retouche des pantalons. Comme pour dire qu’il est dans la réfection des pantalons ce que le joueur brésilien dont il tient le pseudonyme était dans les années 2000 (excellent tireur de coups franc). «Il démonte et relooke un pantalon en 10 minutes ; et depuis le matin, il est à son 30e pantalon. Juninho est trop fort», se réjouit un démarcheur de cette marchandise. Dans son atelier, quinze (15) pantalons recousus attendent impatiemment d’être amenés dans un prêt –à – porter du côté du marché central de Yaoundé. Une fois mis en vitrine, ils auront une deuxième vie.

    Confection
    Pour en arriver là, il faut parcourir certaines étapes. Dès 4 heures du matin, Jonathan se rend au déballage au marché Mokolo, au lieu-dit bateau. C’est l’endroit où s’effectue le déballage des vêtements de seconde main dans cette partie de la capitale camerounaise. À force de s’y rendre, le jeune ressortissant du Mayo-Tsanaga (Extrême nord Cameroun) a fini par en maitriser les rouages. Il connaît le bon et le moins bon du tissu à des prix acceptables. Pour en tirer le meilleur parti, il achète des pantalons de qualités différentes (choix). «J’achète les pantalons de différents choix, cela me permet d’avoir tout type de client. Je pars du cinquième au premier choix», révèle le médecin des pantalons usés.

    Après l’achat, l’on passe à la confection. Dans son atelier, il commence le travail de fond: les retouches. Il ne faut pas commettre une erreur, surtout pour les premiers choix. Ses collaborateurs, généralement venus du même village que lui, sont payés par pièce. Soit 100 FCFA par pantalon. Mais le même travail vaut 500 FCFA pour celui qui n’est pas du métier.

    Clients
    Tous ces pantalons reconstruits ont pour premiers clients, les tenanciers des boutiques et autres prêt-à-porter. Les tailleurs révèlent qu’en dehors des pantalons venus de Dubaï et de la Turquie, le reste est du «made in Mokolo-Élobi». «Tous les pantalons fripe que vous voyez ou que vous achetez proviennent d’ici, à terre noire», explique Henri, un «rafistoleur». Les grandes boutiques situées à l’avenue Kennedy s’approvisionnement chez ces derniers. Ils font d’ailleurs partie de la clientèle privilégiée, «par exemple moi Senghor, quand je finis ma couture, je les appelle afin qu’ils fassent le premier tri», explique le couturier. Senghor indique que les vendeurs de vestes s’approvisionnent chez lui pour trouver des pantalons correspondants aux vestes achetées préalablement. Parce que, ajoute-t-il, les pantalons et les vestes ne sont pas mélangés. Terre noire et le carrefour Bafana, situé l’un à quelques encablures de l’autre, constituent des coins pionniers de la reconstitution des vestes et pantalons. Mais, il faut avoir l’œil et l’expérience d’un habitué pour, non seulement trouver un pantalon de même qualité que la veste, mais aussi se l’approprier à un prix juste. «Les vendeurs en boutique viennent en priorité pour trouver le tissu qui correspond à leurs vestes. Celles-ci ne se déballent pas à Mokolo, mais plutôt au marché 8e. Donc, il peut acheter un pantalon à 7000 FCFA maximum et le revendre avec la veste à 40000 FCFA. Il est le grand gagnant», explique Senghor.
    Les deuxièmes clients sont les vendeurs qui exposent les pantalons sur les rambardes de sécurité à la Poste centrale. Ces commerçants «prennent le deuxième choix en grande quantité. Tenez par exemple, Moussa prend 30 pantalons de 1500 FCFA. Il va les revendre à 2000, 2500 ou 3000 FCFA», martèle Senghor. Bref, ces acheteurs sont aussi prioritaires parce qu’ils achètent «en gros» apprend-on.

    Les fonctionnaires sont la troisième catégorie de notre clientèle. Dans ce cas, ce sont les tailleurs et leurs alliés qui vont vers les clients, indique notre interlocuteur. «C’est souvent du 25 au 30 que nous allons là-bas, pour proposer des pantalons de deuxième ou de troisième choix. Ils ne paient pas toujours au prix indiqué. Ils discutent pour un rabais des prix. C’est une perte de temps de s’y rendre», conclue Henri.

    Les vendeurs ambulants viennent au bas de la chaine. Ils achètent le «vrac». Même-ci le tissu est de qualité, il y a toujours un problème dessus. Il peut être lié au bouton ou à la couleur. «Nos frères qui vendent en marchant prennent ces déchets à 500 FCFA et gagnent parfois 1500 dessus» confie le couturier.

    André Gromyko Balla

  • Nids de poule à Yaoundé : ici couvent des pickpockets

    Nids de poule à Yaoundé : ici couvent des pickpockets

    Sur la foi des témoignages et des recueils de renseignements sécuritaires, la présence de trous sur certaines routes de la capitale n’en finit pas d’inspirer des voleurs de toutes les farines.

    Emombo 2e, bloc 4, même les filles pickpocketent ici

    Il est mercredi 15 novembre 2023, 19h30, l’heure de pointe ici au lieu-dit «Carrefour de la mort» (Yaoundé 4e). Dans un brouhaha agaçant, des particuliers se bousculent. Ils sont à la recherche d’un taxi. Quelques garçons, ordinaires en apparence, se mêlent à eux. De temps à autre, ces adolescents les collent littéralement. Pendant qu’il esquive une marre d’eau, l’un fait diversion en sommant un conducteur de voiture de ralentir. En dix ou quinze secondes, les autres «tirent» téléphone et portefeuille posés du côté passager. Hier mardi, presqu’à la même heure, «ils ont arraché un Smartphone à l’oreille d’un passager à bord d’un taxi», raconte un vendeur de fruits. D’après ce dernier, il y a d’abord eu, ici, le cas de cette jeune femme désorientée au milieu des nids de poule. Son agresseur s’en est pris à elle au moyen d’un bistouri pour lui dérober sa chaîne de baptême en or. D’après un témoin, l’infortunée présentait une longue balafre sur la joue gauche. Deux jours plus tôt, lors d’une tentative de vol d’un sac à main, c’est un gamin qui a lourdement fait chuter une dame, au point de la plonger dans le coma. La scène, apprend-on, s’est passée entre deux nids de poule, juste à l’angle d’une station-service.

    Des filles…
    Toujours dans le 4e arrondissement de la capitale, la chronique fait part d’une route profondément dégradée au lieu-dit Emombo 2e. «À cause de cette situation, les automobilistes, tout comme les piétons ne peuvent pas aller vite. Et c’est devenu la plaque tournante des chapardeurs», déplore un riverain. «Ici, quand la route était bonne, on ne signalait que quelques agressions exceptionnelles. Mais, actuellement, c’est invivable au quotidien», avance un homme. Si l’on écoute bien ce que dit Thierry Alima, le chef du bloc 4 d’Emombo 2e, l’emballement du vol à la tire ici ne doit rien au hasard. «Regardez, ces nombreux gros trous qui se transforment en lacs à la moindre pluie, c’est ce qui ralentit le trafic et augmente le nombre petits larcins sur cet axe», explique-t-il. «Ici à Emombo 2e, la peur suinte de nuit ou de jour. Le vol à la tire mené par de jeunes filles se porte très bien ici. Ça devient grave!», appuie son épouse. «Ça», c’est un sale soir du 10 novembre 2023. «Une adolescente sans maquillage, en jean, sweat-shirt et baskets, avec de longs cheveux épais, bijoux clinquants, vernis rouge écaillé sur les ongles, regard appuyé, a fait l’objet d’un signalement pour vol de matériel multimédia appartenant à un passager à bord d’un corbillard immobilisé au milieu d’un nid de poule. Une vraie irrévérence! Dans sa fuite, elle a projeté un vieillard qui a fait une chute mortelle», raconte un enquêteur de la brigade de gendarmerie, située non loin. Selon un témoin qui demande l’anonymat le plus absolu, «elle faisait partie d’un groupe qui, en quelques secondes, détrousse les usagers engouffrés dans ces trous sur la route».

    Chiffres
    «À cause de ces trous, on a tout vu sous le pont du lieu-dit Derrière Combattant». Rigolarde, cette phrase est signée d’un adjudant en service à la brigade de gendarmerie de Nlonkak. À travers elle seule, se résume le sentiment des forces de l’ordre. Sur la foi de leur recueil de renseignements, la présence de nids de poule sur certaines routes de la capitale n’en finit pas d’inspirer des voleurs de toutes les farines. «En deux ans, c’est-à-dire de janvier 2021 à septembre 2023, les vols à la tire sur certains axes routiers ont augmenté de plus de 35%. Certains tronçons endommagés de la ville sont ainsi devenus, en l’espace de deux ans, le royaume des pickpockets de tout poil, pour qui les téléphones de dernière génération et autres biens sont objets de gros appétits. On a de nombreuses plaintes contre inconnu pour vols de téléphones dans 75% des cas. Et plus précisément des iPhone 3 ou 4 dans plus de 45% des cas», renseigne une source policière. Celle-ci ajoute d’ailleurs que «tout cela s’inscrit dans une tendance de fond qui s’observe depuis près de 10 ans que nos routes ont commencé à se dégrader». Au rayon des bonnes nouvelles, l’on assure peaufiner des stratégies plus percutantes contre ce type de délits. «Nous ne sommes pas inactifs», ponctue un enquêteur.

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Blockchain, échanges peer-to-peer, « smart contrat » : quel rôle pour l’économie bleue des océans ?

    Blockchain, échanges peer-to-peer, « smart contrat » : quel rôle pour l’économie bleue des océans ?

    L’écosystème de l’étoile de mer et ses branches autonomes mériteraient d’être davantage étudiés. Le modèle de développement linéaire actuel « extraire, fabriquer, jeter » repose sur la consommation de matériaux et d’énergie peu chers et accessibles, mais il atteint aujourd’hui ses limites. L’économie circulaire offre une alternative immatérielle intéressante et crédible que les entreprises qui ont déjà commencé à explorer.

    Dans ce sens, la valorisation d’actifs immatériels en mer pose des enjeux juridiques de transfert d’innovation, en confrontant des modèles et véhicules juridiques et leurs pistes d’évolution.

    Deux véhicules juridiques seront particulièrement étudiés dans le cadre de nouveaux projets de recherche : d’une part, la confiance contractuelle (agrément de mission, consortium par exemple, demain la blockchain) et d’autre part, le secret des affaires et/ou des créations.

    Dans cette actualité, le périmètre de ces deux véhicules juridiques offre des champs de transformation et d’innovation. C’est en ce sens, par exemple, que les autorités d’Hawaï ont annoncé début 2017 la création d’un groupe de travail afin d’explorer l’usage de la blockchain afin « d’explorer l’usage de la blockchain pour faciliter la consommation de produits et services locaux et dynamiser l’économie bleue ». Cette initiative est notamment portée par le constat qu’une grande partie des investisseurs et visiteurs d’Hawaii sont originaires d’Asie, où l’usage du bitcoin se développe rapidement.

    Aussi, il convient de s’interroger quels aménagements le contrat et le secret des affaires peuvent-ils

    proposer pour valoriser des actifs immatériels en mer ?

    Dans un premier temps, plusieurs projets de recherche ont montré que le secret des affaires et/ou des créations se retrouve plébiscité dans un processus de temps long pour accomplir des sauts technologiques (voire technologies de rupture). A l’inverse, la confiance contractuelle se positionne dans un cycle beaucoup plus court en offrant un cadre juridique favorable pour favoriser l’innovation incrémentale.

    Kevin LOGNONÉ

  • Année des océans : faire de la Mer un vivier de capital immatériel et de « spécialisation intelligente »

    Année des océans : faire de la Mer un vivier de capital immatériel et de « spécialisation intelligente »

    2025 sera « l’année des océans » en France. Au cœur de notre destin et celui de l’humanité, l’économie de la mer constitue un volant d’entraînement de premier plan de notre économie du futur : une économie immatérielle. Elle couvre un champ très large de secteurs d’avenir : recherche, construction et déconstruction navale, algoculture, aquaculture quantique, biotechnologies bleues, stockage de l’énergie, nautisme et matériaux biosourcés…

    Sa diversité traverse tous les secteurs et toutes les régions. Par exemple, les hydroliennes et éoliennes offshore consomment des aciers fins produits en Lorraine. L’effet d’entraînement traverse donc tous les métiers et compétences à forte valeur ajoutée. Les activités choisies, à leur tour, opèrent une sélection de demandes et de consommations, dans une logique de « spécialisation intelligente ».

    Au-delà des algues, plusieurs organismes marins offrent à la science et à la médecine des horizons nouveaux.

    Bien sûr, la recherche est encore en cours et il ne peut être question d’idéaliser la science et la technique sans réfléchir à leur utilisation. Mais comment taire l’espoir formidable que représentent les essais de création d’un sang humain de substitution à partir de l’hémoglobine du ver de vase Arenicola marina ? Ou les potentialités offertes à la recherche contre le cancer par les travaux sur les cellules des éponges ?

    Il en va de même des algocarburants. À surface égale, les algues produisent trente fois plus de carburants que les agrocarburants comme le colza.

    De plus, les conditions de production d’algues sont relativement simples à réunir : de l’eau, du soleil et du CO2.

    Pourtant, la production reste résiduelle. Car aujourd’hui, la production d’algocarburants coûte dix à quinze fois plus cher que celle d’agrocarburants.

    Autre exemple : l’algoculture pour l’alimentation. C’est également l’une des clés du monde de demain.

    Il est illusoire et dangereux de vouloir nourrir en protéines 7 milliards d’êtres humains uniquement par l’élevage animal ou la pêche. Même la pisciculture n’y suffira pas. Par contre, la micro-algue spiruline produit 9 tonnes de protéines par hectare cultivé, soit neuf fois plus que le soja.

    Kevin LOGNONÉ

  • Sur les routes de l’Extrême-Nord: chronique d’un reporter sur «e nja itoo»

    Sur les routes de l’Extrême-Nord: chronique d’un reporter sur «e nja itoo»

    À l’échelle de la région, cette moto artisanalement adaptée présente deux faces: celle d’un engin économique et celle d’un ange noir qui tue.

     

    Manifestement, ce n’est pas rien d’être passager. Passager sur les pistes et routes de l’Extrême-Nord. En quittant Bogo cet après-midi du 30 mai 2023, le «babana» (pseudo donné à tous les conducteurs de mototaxis) qui me ramène à Maroua explique que son «client» n’a pas une valeur nulle. «C’est un être humain qui ne doit pas avoir peur de mourir», fait-il semblant de m’apprendre. «À moto ou en avion, la mort existe partout», ajoute-t-il. Dans mon esprit, ces mots viennent, s’agitent, butent et culbutent. Et pour finir, je me les approprie et les impose à mon esprit. «Babana a raison», je me dis. Autant être son pote, son complice, tout le long des 35 kilomètres qui séparent Bogo de Maroua.

    Peur sur la moto
    Dès le premier kilomètre, l’adolescent lâche les poignées pour réajuster ses gants. Cédant à la tentation d’une virtuosité qu’autorise l’assise remarquable de sa moto, Babana amorce un virage autrement prononcé. J’entends les cale-pieds riper contre le bitume neuf où caquette la gomme de ses pneus. Comme ceux des oiseaux, nos deux corps brisent la résistance du vent. De temps à autre, Babana conduit du bout des doigts d’une seule main. L’adrénaline et la tension que génère cette pratique sont renforcées en moi, à la fois, par un nœud qui se resserre dans ma gorge et une boule qui semble alourdir mon estomac. Sur la droite, une plaque signale que nous sommes à Douloumo, à 25 kilomètres de Maroua. Ça risque de ne pas être facile de vous dire que le voyage est encore long. J’essaie de distraire mon esprit. Mon regard oscille de l’horizon qui charrie les rayons et les ombres d’un grand ciel clair à la glissière centrale de la route où défilent quelques moutons. Entre temps, Babana se laisse systématiquement associer aux débordements et aux paroxysmes. Il multiplie les vitesses. A très vive allure, d’autres motos nous croisent dans l’autre sens, au fur et à mesure que nous avançons. Avec Babana, leurs conducteurs échangent à l’aide de lourds klaxons. Avec des facultés plus lucides et plus détendues, j’essaie de lui signifier ma peur. En vain. «35 Kilomètres, je les avale en 30 minutes au trop», me rétorque-t-il. Je m’autorise à calculer la vitesse. 100? 200 kilomètres par heure? Mon arithmétique se perd. «La route ne tue pas», chanson moralisatrice de Black Roger’s tourne en boucle dans ma tête. Corps et âme dans la voltige, je me mets à imaginer ma tombe, avec «mort sur e nja itoo» comme épitaphe.

    Fouineur
    Après avoir couvert près de 30 km en 15 minutes (un record dans ma carrière de passager), il faut se rendre présent, non pas seulement comme observateur, mais comme communiant potentiel et comme vrai ami de Babana. Franchir la latitude de la peur et jeter mon instinctive raideur à la voirie…Oui, c’est mieux ainsi. J’engage la conversation. Première thématique: la marque de la moto. Selon Babana, partout ici dans la région de l’Extrême-Nord, on l’appelle «e nja itoo». Il épelle. Mon imagination tombe aussitôt sur une fausse anagramme très courante chez certains peuples de la côte camerounaise, les Bakweris notamment:»e ja to» (le petit chat, NDLR). En sollicitant de lui une explication plus élaborée, Babana avance que «ce n’est pas une marque. C’est juste pour dire au revoir». Il précise que c’est un style de moto artisanalement adapté pour être très économe. À l’observation, l’engin est doté d’un réservoir en aluminium poli et d’un tuyau d’échappement libre. Autrement dit, «e nja itoo» c’est une moto sur laquelle l’on a sacrifié le confort aux exigences de la vitesse. «C’est comme ça partout ici», me dit-il.

    Au cœur de tels détails significatifs, il m’apparait que, pour de nombreux conducteurs de moto de la région, «e nja itoo» est autant un instrument qu’un symbole. En fait, cette moto procure une «sensation de puissance» aux utilisateurs qui apprécient la «mélodie» de leur machine et considèrent qu’elle leur permet de se faire entendre. Au vrai, le moteur adapté se fait plus bruyant et même plus puissant. Pour toutes ces raisons, ici à l’Extrême-Nord, on qualifie «e nja itoo» de «moto des jeunes». La notion de jeunesse paraît ainsi renvoyer davantage au «sentiment d’être jeune». Elle est liée à ces pratiques qu’aux limites fixées par l’âge. «Tout le monde a conduit ça», balance Babana. À l’écouter, ceux qui ont 40 ans aujourd’hui, voire un peu plus, l’ont fait tout au long de leurs parcours, depuis l’enfance souvent, en tout cas à partir du moment où ils ont été introduits dans ce milieu et qu’ils ont commencé à se livrer à ces activités comme un loisir ou comme une forme de travail plus ou moins informel et précaire. Quelques-uns ont déjà fondé une famille, d’autres vivent encore chez leurs parents.

    Pratique
    Dans mon semblant de bonne humeur et ma fausse conscience d’appartenir à une même humanité que des braves, j’aborde la thématique relative à l’efficacité de «e nja itoo». Pour Babana, sa rapidité améliore la portée des déplacements de ceux qui font profession de vivre à deux roues. Bien plus, me confie-t-il, ce type de moto accroît le nombre de destinations potentielles atteignables dans un temps donné. De ce fait, «e nja itoo» leur offre un choix plus grand de destinations avec très peu de carburant.

    Déviances
    Et voilà, la somme de toutes ces informations permet de comprendre pourquoi, ici à l’Extrême-Nord, les conducteurs de «e nja itoo» s’affranchissent couramment de nombreuses réglementations jugées incompatibles avec une utilisation efficace de leur machine. Ils dépassent les vitesses limites autorisées; ils doublent les véhicules à l’arrêt au feu rouge; ils circulent sur les trottoirs pour éviter un embouteillage ou un sens interdit; ils franchissant certains feux rouges, surtout la nuit; ils stationnent sur la chaussée.

    «Ange noir»
    Dieu merci! Me voici à Maroua! 25 minutes chrono… Maintenant, il faut creuser. Selon Djildé Ibrahima, cadre de l’équipe régionale de prévention routière de l’Extrême-Nord, «e nja itoo» se caractérise par deux choses: la rapidité et la dangerosité». D’après le fonctionnaire, il ressort qu’à l’échelle de toute la région, près de 90 % des usagers (sans compter ceux qui ne sont pas recensés par les forces de l’ordre) de «e nja itoo» sont morts sur le coup après une chute. Dans 55 % des cas, les conducteurs se tuent tout seuls, sous l’effet des stupéfiants. On constate ensuite que le risque d’être tué par «e nja itoo» 25 fois supérieur à celui de l’être en voiture et que le risque d’être blessé hospitalisé est même 70 fois supérieur. À partir des données qu’ils maîtrise, Djildé Ibrahima révèle enfin que le risque pour un conducteur de «e nja itoo» d’être blessé (toutes gravités) est 2,5 fois plus élevé «hors ville dense» qu’»en ville dense» alors qu’il est au contraire 2 fois plus faible pour d’autres types de motos. «Ce résultat peut s’expliquer par les écarts de vitesse beaucoup plus grands entre les «e nja itoo» et voitures en milieu urbain qu’en rase campagne, alors que c’est l’inverse pour d’autres types de motos.

    Jean-René Meva’a Amougou,

    envoyé spécial à Maroua

  • Emplois, urgences, astuces

    Emplois, urgences, astuces

    1. Le FNE recherche pour le compte d’une entreprise de la place

    Trois offres d’emploi
    Branche d’activité: secrétariat, administration
    Missions/tâches: une expérience pertinente dans le domaine; des compétences interpersonnelles exceptionnelles; une capacité de résolution de problèmes; une capacité à travailler en équipe; maitrise parfaite de l’outil informatique (Word, Excel); compétence en E-Commerce; maitrise du web
    Nature: plein temps
    Type de contrat: Contrat à durée déterminée
    Salaire mensuel: 80 000 et plus
    Lieu de travail: Douala-Bonamoussadi
    Date d’expiration: 31/12/2023
    Sexe: féminin
    Age: 27 max ans
    Formation initiale: secrétaire comptable
    Formation complémentaire: secrétariat bureautique
    Catégorie socioprofessionnelle: Agent de maîtrise
    Durée de l’expérience professionnelle: 12 mois
    Autres informations: maitrise parfaitement du domaine comptable et fiscal; maitrise parfaite des logiciels Word et Excel; community manager
    Compétences requises: jeune fille présentable et dynamique
    Contact du gestionnaire de l’offre: Liliane Monique Ongono, lmanga@fnecm.org, 233 432 651 – 233 432 660; conseiller Emploi au FNE – Agence de Douala-Bali

    Deux manutentionnaires
    Branche d’activité: commerce, distribution
    Missions/tâches: chargement et déchargement des marchandises
    Salaire mensuel: 60 000 (FCFA)
    Type de contrat: durée indéterminée
    Nature des horaires: plein
    Lieu de travail: Bandjoun
    Date d’expiration: 08/11/2023
    Sexe: masculin
    Catégorie socioprofessionnelle: Agent d’exécution
    Durée de l’expérience professionnelle: 0 mois
    Expérience professionnelle: indispensable
    Langue: français
    Contact du Gestionnaire de l’Offre: Anong Habib, 696506077 conseiller-emploi au FNE à l’agence de Bafoussam

    2- URGENCES MEDICALES
    Yaoundé
    Fondation Chantal Biya, Centre mère et enfant
    Situation: quartier Messa
    Urgences pédiatriques: tél: 222 22 20 00/ 222 22 25 33/ 222 22 50 84/ 222 23 40 20
    Centre des urgences de Yaoundé
    Situation: quartier Messa
    Tél: 222 22 25 25/ 222 22 25 24
    Hôpital gynéco obstétrique et pédiatrique de Yaoundé
    Situation: quartier Ngousso
    Tél: 222 21 24 35
    Centre Hospitalier universitaire (CHU)
    Situation: quartier Melen
    Tél: 222 31 21 03/ 222 31 25 66
    Hôpital de la CNPS
    Situation: quartier essos
    Tél: 222 23 02 25
    Hôpital général
    Situation: quartier Ngousso
    Tél: 222 20 28 02
    Hôpital militaire
    Situation: rue du monument de la réunification
    Tél: 222 22 00 80
    Hôpital central
    Situation: quartier Messa
    Tél: 243 68 03 24/ 243 68 03 25
    Secrétariat administratif
    Tél: 222 22 20 86
    SAMU
    Tél: 119
    Hôpital Jamot
    Situation : quartier Mballa2
    Tél: 222 20 43 90
    Centre pasteur
    Situation: quartier Messa
    Tél: 222 23 18 03

    Douala
    Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala
    Tél: 233 50 43 00
    Hôpital Laquintinie
    Tél: 233 42 23 10/ 33 42 06 94
    Hôpital général
    Tél: 233 37 01 41/ 33 37 01 46
    Samu
    Tél: 233 42 01 10/ 233 42 01 81

    Bafoussam
    Hôpital régional
    Tél: 233 44 06 03/ 233 44 17 23
    Grandes endémies
    Tél: 233 44 18 22

    Garoua
    Hôpital régional
    Tél: 222 27 14 14/ 222 27 13 39
    Centre médico-social
    Tél: 222 27 16 03
    Centre de santé de kollere
    222 27 10 42

    Bertoua
    Hôpital régional
    Tél: 222 24 12 07/ 233 36 24 68

    Maroua
    Hôpital régional
    Tél: 222 29 11 75/ 222 29 28 16
    Ambulance
    Tél: 222 29 10 72

    Ebolowa
    Hôpital régional
    222 28 32 20/ 222 28 34 75

    Bamenda
    Hôpital régional
    233 36 21 21/ 233 36 24 68
    Samu
    233 36 18 19
    Buea
    General hospital
    Tél : 233 32 33 88

    PROTECTION CIVILE
    Direction: 222 21 46 06
    Sdci: 222 21 46 07
    Cep: 222 21 46 05
    Permanence: 677 96 82 10

    SAPEURS POMPIERS
    Tél: 118
    Caserne sapeurs-pompiers Yaoundé- ville, face collège de la Retraite
    Tél: 222 22 99 08
    Mimboman, après carrefour Terminus
    Tél: 222 23 14 79
    Etoudi, à côté du commissariat du 6e arrondissement
    Tél: 222 20 32 68

    ASTUCES SIMPLES ET PRATIQUES
    Réaliser une vinaigrette parfaite
    Faire une vinaigrette maison, ça paraît simple. Mais faire une vinaigrette parfaite comme nos grands-mères n’est pas donné à tout le monde… À moins d’avoir l’astuce, qui n’est rien d’autre que de respecter un ordre précis des ingrédients. Le voici:
    • Commencez d’abord par le sel,
    • Ensuite le poivre,
    • Puis le vinaigre,
    • La moutarde,
    • Et finissez toujours par l’huile d’olive.
    Le vinaigre permet au sel de mieux se dissoudre et donc de donner plus de goût à votre vinaigrette. L’huile d’olive empêche les ingrédients de se mélanger correctement, c’est pourquoi il est important de l’ajouter en dernier

    ANNONCES RADIO INTEGRATION
    La Radio Intégration «la voix des communautés», émettant de Yaoundé au Cameroun, diffuse en ligne depuis ce mois de novembre 2023, espaces publicitaire disponible tel: (+237) 222 232 352 690 02 03 39/ 676 20 37 09 radiointegration@gmail.com; ndongru@yahoo.fr

    Appels d’offres SOPECAM
    Le Directeur Général de la société de presse et d’Éditions du Cameroun communique: Les soumissionnaires intéressés par l’appel d’offres international ouvert n°01/AOIO/SPE/CIPM/2023 du 14 Juillet 2023 pour la fourniture, l’installation et la mise en service d’un nouveau CTP à la SOPECAM, sont informés que le date de remise des offres initialement prévue le 08 novembre 2023 à 12 heures est reportée au 04 décembre 2023 à la même heure. L’ouverture des plis suivra une heure plus tard.

  • Entrepreneuriat : les jeunes africains dans le business

    Entrepreneuriat : les jeunes africains dans le business

    À travers le Camp international des jeunes entrepreneurs africains (CIJEA), ils entendent créer des fédérations et le Conseil panafricain de l’entrepreneuriat jeune pour plus de partage d’expérience.

    La délégation comorienne à l’esplanade du Musée national (Yaoundé)

    L’urgence des jeunes africains à s’autonomiser se ressent au Musée National du Cameroun ces trois jours (16 au 18 novembre 2023) de travaux tenus dans le cadre de la semaine internationale de l’entrepreneuriat. À l’occasion, des délégations d’entrepreneurs lieux de sept pays africains ont participé à Yaoundé au Camp international des jeunes entrepreneurs africains (CIJEA).
    Selon Patrick Nwentiegho, promoteur de l’événement, la présence de ces jeunes se justifie à double titre. «Il est question de créer à coté de toutes les initiatives qui sont mises sur pied une certaine coordination et fédération entre les jeunes entrepreneurs africains. Et aussi de mettre en place un conseil panafricain de l’entrepreneuriat jeunes». Et d’ajouter: «Nous sommes à Yaoundé en présence des sept pays hôtes pour repenser l’entrepreneuriat jeune en Afrique selon une philosophie d’aller collectivement pour gagner individuellement».

    Engouement
    Pour Jemuel Melchi Madebobou, cet évènement intégrateur autour de l’entrepreneuriat jeune est capital. « Ce qui galvanise davantage ma présence ici au Cameroun à l’événement est l’idée qu’il charrie. L’engouement et la volonté des jeunes à se prendre en charge, à s’autonomiser», indique-t-il. Selon son analyse, les pays africains, et de manière globale les jeunes, font face au problème d’insertion professionnelle. «Le taux de chômage est élevé dans les États africains qui se projettent vers l’émergence, et pour y parvenir, nous les jeunes avons décidé de nous réunir en comité pour mieux asseoir l’entrepreneuriat», explique le Secrétaire général adjoint du Conseil des jeunes entrepreneurs centrafricains (CNJECA).

    Et de poursuivre : « l’entrepreneuriat repose sur la formation ; À travers les ateliers organisés, nous partageons et échangeons sur les difficultés quotidiennes, et nos expériences pour pouvoir donner un nouveau cap ou vision à l’Afrique». Jemuel Melchi Madebobou capitalise son séjour au Cameroun. «Avant, j’avais des projets entrepreneurs, ce qui me manquait, c’était l’initiative; ce que je retiens dans les différents panneaux est qu’il faut oser. Il faut se lancer, et avant de se lancer, avoir un projet fiable à la base, ensuite il faut s’informer. C’est-à-dire, faire l’étude du marché pour apporter quelque chose de neuf», dit-il.

    L’ingéniosité
    Les Comores, par la voix de Fazdat Anliqichekh, Secrétaire général du Centre de formation Institut entrepreneurial des Comores (IEC), présente le savoir-faire du pays. «Il y a des entrepreneurs qui ont leur entreprise, et celles qui sont dans les centres de formations qui s’occupent des formations professionnelles et entrepreneuriales. Nous avons des possibilités de faire des formations à court terme et à long terme ; elles vont d’un mois à onze mois au plus», explique-t-elle. Entre autres savoir-faire, les Comoriennes présentent au public des huiles faites à base du clou de girofle, l’huile de noix de coco, les épices à base des matières premières, et les biscuiteries. «On espère qu’à l’issue de cet évènement, nous allons signer des partenariats et avoir des investisseurs qui peuvent nous accompagner», conclut-elle.

    Olivier Mbessité

  • Manipulation des propos de sa cheffe : la Minusca condamne

    Manipulation des propos de sa cheffe : la Minusca condamne

    Depuis le 26 octobre 2023, des extraits de l’allocution de Valentine Rugwabiza (Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en République Centrafricaine et Cheffe de la Minusca), devant le Conseil de sécurité, font l’objet d’une «déformation». Cela a suscité la réaction de Guy Karema, porte-parole de la mission onusienne. Au nom celle-ci, il a «condamné la manipulation grave et dangereuse, par des personnalités centrafricaines, des propos de la représentante spéciale de l’Onu sur le dialogue, et promis d’œuvrer toujours pour la paix en Centrafrique». Par ailleurs, ajoute-t-elle, «la Représentante spéciale n’a évoqué la question du dialogue que dans le cadre des élections locales de 2024 et du processus de paix en cours en RCA».
    Parlant des élections locales, apprend-on, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies, Valentine Rugwabiza, a plutôt indiqué qu’«il est essentiel que l’engagement des autorités centrafricaines en faveur de solutions politiques se traduise par des efforts visant à préserver l’espace démocratique et à reprendre le dialogue avec l’opposition, dans le but de promouvoir des élections locales inclusives et crédibles».

    Au sujet du processus de paix «les propos de la Représentante spéciale se sont inscrits dans le fait selon lequel l’APPR-RCA est le seul cadre de dialogue sur ces questions comme cela a été rappelé lors de la revue stratégique consacrée à l’évaluation du processus de mutualisation de la Feuille de route de Luanda et de l’APPR-RCA, le 23 octobre 2023, à Bangui», a soutenu Guy Karema. Par ailleurs, la cheffe de la Minusca n’a jamais souhaité voulu causer «préjudice à la souveraineté du gouvernement qui assume la direction stratégique du processus de paix», apprend-on de la communicatrice de la Minusca.

    JJOO

  • Flux financiers illicites (FFI) : la contribution des parlementaires africains

    Flux financiers illicites (FFI) : la contribution des parlementaires africains

    Les législateurs étaient réunis à Kigali en octobre dernier, à l’effet de leur renforcement des capacités quant à la lutte contre ce phénomène financier en Afrique.

     

    Tous contre la fuite des capitaux dans le continent. Voilà la posture des parlementaires africains membres de l’APNIFFT (Réseau parlementaire africain sur les Flux Financiers Illicites et la Fiscalité) depuis quelques années. Ils se sont réunis les 25 et 26 octobre dernier au Rwanda à l’effet de tabler sur ce phénomène qui plombe le développement de l’Afrique. La session est consécutive à celle tenue en 2022 à Luzaka en Zambie.

    L’événement initié par Tax Justice Africa (TJNA) prend appui sur la situation alarmante dans le continent noir. D’après le rapport du Groupe Thabo Mbeki sur les flux financiers illicites, l’Afrique perd entre 50 et 80 milliard de dollars par an du fait des FFI. Des chiffres «ahurissants» et «largement supérieurs» à ceux enregistrés dans d’autres parties du monde. Pour stopper l’hémorragie, l’implication des auxiliaires du pouvoir législatif est capitale. «Cette situation défavorisée fait ressortir l’urgence et la responsabilité qui incombent aux nations africaines, en particulier aux législateurs, de prendre l’initiative pour résoudre ce problème. En tant que élus du peuple, les parlements africains ont pour tâche d’assurer une gouvernance participative et centrée sur le peuple. Ce rôle législatif leur confère en effet une place stratégique pour promouvoir la transparence au sein de l’exécutif à travers un contrôle étayé et la création de cadres juridiques rigoureux de nature à dissuader les FFI et à protéger les ressources du continent», indique le document de TJNA.

    D’où le choix du thème: «le leadership africain dans la lutte contre les flux financiers illicites ». Objectif: «offrir une plateforme propice au dialogue, à l’analyse comparative et au renforcement des capacités des députés africains pour améliorer la collaboration, renforcer les efforts de plaidoyer et favoriser les réformes législatives destinées à lutter contre les FFI et à promouvoir des systèmes financiers plus transparents et plus responsables en Afrique», justifie l’Ong.

    Sujets importants
    Plusieurs sujets sont au cœur des échanges. Notamment, le succès et les défis auxquels sont confrontés les députés africains dans l’élaboration et la supervision de la législation destinée à lutter contre les FFI. Leur difficulté à promouvoir une mobilisation durable des ressources intérieures sur le contient. Les réflexions portent également sur la possibilité pour les députés africains d’acquérir des connaissances et des compétences nécessaires pour mener avec efficacité la lutte contre ce phénomène. Entre autres sujets: les méthodes de développement et de renforcement des partenariats et collaborations pour promouvoir et mobiliser l’action politique; le renforcement des caucus de l’APNIFFT au niveau continental, régional et national afin d’assurer un leadership parlementaire dans la lutte contre les FFI en Afrique.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Renouvellement et entretien de la voie ferrée : Camrail injecte 3,3 milliards de FCFA

    Renouvellement et entretien de la voie ferrée : Camrail injecte 3,3 milliards de FCFA

    D’après le concessionnaire du chemin de fer au Cameroun, ce montant représente la valeur des nouveaux matériels acquis.

     

    Réceptionné mercredi de la semaine dernière à Douala, le lot de matériels acquis par l’entreprise ferroviaire est constitué de 33.000 mètres linéaires (ml), soit 1835 barres de rail et représentant une masse de 1784 tonnes) de rail et 14 appareils de voie. Tout cela, apprend-on, est destiné à l’entretien de la voie ferrée. «Ces barres de rail vont permettre de conduire les travaux de la maintenance courante du réseau sur les sections de voie ferrée Douala-Yaoundé et Yaoundé-Ngaounderé, en attendant le démarrage des travaux de renouvellement projetés par l’État et les bailleurs de fonds internationaux (AFD, BEI, Banque mondiale)», fait savoir l’entreprise du groupe Africa Global Logistics Cameroun. Par ailleurs, apprend-on, «Les 14 appareils de voies adaptées aux rails de 54Kg vont être déployés sur les voies principales de certaines gares du réseau», précise Camrail.

    Démarche de modernisation
    Le matériel permettra d’améliorer la sécurité et la fluidité de la circulation ferroviaire au Cameroun, avec une réduction notable des incidents. «En 2022 seulement, Camrail avec le soutien de son actionnaire AGL a réalisé d’importants travaux incluant la mise en place de 26000 mètres linéaires de rails de 54 Kg, l’injection de 60000 traverses, ainsi que le bourrage lourd de 150000 mètres linéaires de voie. Nous sommes ainsi engagés dans une démarche de modernisation du réseau ferroviaire camerounais. Nous l’avons démontré aux côtés de l’État, à travers l’introduction de traverses en béton bi-blocs et l’acquisition d’équipements modernes. Dans cette même perspective, nous avons modernisé les ateliers centraux de Bassa, en introduisant de nouveaux espaces de travail et en adoptant les technologies de pointe pour la maintenance ferroviaire», précise Pascal Miny, directeur général de Camrail.

    D’après les responsables de Camrail, la société filiale de AGL (Africa global logistics) investit 12 milliards de FCFA par an. Cette entreprise, concessionnaire du chemin de fer camerounais, continuera ainsi d’apporter sa contribution au développement et à la modernisation des infrastructures ferroviaires, ainsi qu’à l’amélioration de la connectivité du Cameroun et des pays de la sous-région.

    Diane Kenfack

  • Partenariat UE-OAECP : Opportunités pour la SND 30

    Partenariat UE-OAECP : Opportunités pour la SND 30

    Prévu pour expirer le 29 février 2020, l’Accord de Cotonou finalement reconfiguré le 15 novembre dernier regorge une plus-value pour le développement du Cameroun.

     

    Après plusieurs années de coopération régies par l’accord de Cotonou, les pays de l’Union européenne (UE) et ceux de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) viennent de redéfinir leur cadre de collaboration, à Samoa le 15 novembre dernier, à travers la ratification, de commun accord, d’un nouveau cadre juridique.
    A bien comprendre, le nouveau cadre législatif vient abroger et remplacer le deal de Cotonou. Cela va bien au-delà de l’ajustement de simples termes juridiques du partenariat devenu obsolète. Son appellation aussi change. Désormais, on parle d’«Accord de Samoa» pour désigner le partenariat UE-OAECP.

    Contenu
    Il est donc désormais question de mettre sur pied des partenariats politiques renforcés entre les États membres de l’OAECP et de l’UE. Ceci, en vue de leur permettre de faire face aux défis sans cesse croissants dans le monde. L’accord, apprend-on, couvre plusieurs secteurs. Parmi ceux-ci, il y a : la croissance et le développement économique inclusif et durable ; le développement du capital humain.

    Lors des échanges, la voix du Cameroun n’a pas manqué de faire écho. Porteur des pleins pouvoirs du chef de l’État, Alamine Ousmane Mey, Coordonnateur du partenariat Cameroun-Union européenne, s’est prononcé à Samoa : «Nous sommes à une phase de démarrage d’un nouvel élan, avec de nouveaux instruments. Nous sommes vigilants quant à l’efficacité des structures de suivi avec l’implication des acteurs de la société civile dans la perspective de rendre les objectifs de cet accord réalisable et surtout réalisé sur le terrain pour les bénéfices des populations». À en croire le ministre camerounais de l’Économie, du plan et de l’aménagement du territoire, la signature de ce document va contribuer à relever les défis de la Stratégie nationale de développement (SND30) au Cameroun. Notamment, en ce qui concerne l’émergence et le développement du capital humain, rassure Alamine Ousmane Mey.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Enregistrement et impôts au secteur informel : doutes sur les intentions des entrepreneurs camerounais

    Enregistrement et impôts au secteur informel : doutes sur les intentions des entrepreneurs camerounais

    La troisième enquête sur l’emploi et le secteur informel met à nu la détermination des opérateurs économiques à rester en marge de la légalité.

     

    Les promoteurs d’unités de production informelles (UPI) restent peu enclins à faire enregistrer leurs activités et à payer les impôts. Le constat dressé par l’Institut nationale de la statistique (INS) montre que ces derniers rament à contre-courant du gouvernement; bien décidé à encadrer le secteur informel et à élargir son assiette fiscale. «L’analyse de la disposition des promoteurs à enregistrer leur UPI auprès de l’administration ou à payer les impôts sur leurs activités permet de noter que les chefs des UPI semblent globalement préférer rester loin de l’administration. Il ressort aussi que les promoteurs de 6,1% d’UPI non-enregistrées ne veulent pas collaborer avec l’Etat», souligne l’Institut dans son rapport de l’Enquête sur l’emploi et le secteur informel (EESI3), mené en 2021 et rendu public le 1er novembre 2023.

    En chiffres, cela représente 7,5% de promoteurs prêts à enregistrer leurs structures auprès de l’administration et prêts à payer les impôts contre 54,4% ne manifestant aucune volonté de se soumettre à ces deux exigences. 12,6% d’entre eux sont favorables à une immatriculation seulement et 17,4% se disposent à payer leurs charges fiscales sans autres formalités. Précisément: «95,7% ne possèdent pas de numéro de contribuable, 97,4% ne sont pas inscrits au registre de commerce, 97,5% ne possèdent pas de carte professionnelle et 99,5% ne sont pas affiliées à la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale)», lit-on. Et encore, «comparativement à 2010, la proportion des UPI pour lesquelles les promoteurs payent les impôts a connu une baisse de l’ordre de 5,4 points (de 17,9% en 2010 à 12,5% en 2021). De même, la proportion des UPI enregistrées a connu la même tendance, passant de 8,0% en 2010 à 4,1% en 2021».

    Prix et ignorance en avant
    L’enquête menée auprès d’un échantillon de 4576 unités de production, sur les 3,4 millions établies au Cameroun, est ponctuée d’un sondage. Celui-ci a permis, entre autres, d’établir les raisons de l’abstention des entrepreneurs à ces formalités réglementaires. «La principale raison la plus avancée est que l’enregistrement n’est pas obligatoire pour exercer l’activité. La deuxième raison vient de l’ignorance, car pour près d’une UPI sur quatre, le promoteur dit ne pas savoir qu’il faut s’enregistrer. La troisième raison est le coût élevé : les promoteurs de 20,5% d’UPI ont évoqué cette raison pour justifier la non possession d’un numéro de contribuable et de 17,2% pour le registre de commerce», ressort le rapport.

    La précarité exaltée
    La précarité reste le maitre-mot dans un exercice qui consiste à dresser la physionomie du secteur informel. Selon l’Institut national de la statistique, moins d’un dixième des structures répertoriées possèdent un local professionnel. Le pourcentage évoqué en la matière est de 9,2%. 31% d’entre elles sont établies dans des domiciles privés sans aucune installation spécifique. Cela est fait dans une logique de minimisation des dépenses, notamment dans un contexte marqué par l’insuffisance des moyens de 27,4% d’entrepreneurs. Mais pour 39,1% autres, la raison repose sur la non nécessité d’un local.

    Sur un tout autre plan, le secteur informel brille par la précarité des emplois, envenimée par un désintérêt aux questions relatives à l’affiliation des travailleurs au système de sécurité sociale et à une police d’assurance. «1,1% d’UPI ont déclaré avoir affilié au moins l’un de leurs employés à la CNPS. La proportion des UPI pour lesquelles les promoteurs ont souscrit à une police d’assurance auprès d’une société privée pour la couverture des risques de métier est très marginale (1,0%)», révèle l’Institut.

    La pratique porte par ailleurs sur des niveaux de rémunérations et des taux de salarisation bas. En effet, près de 6 travailleurs sur 100 sont salariés, contre 9 personnes sur 100 en 2010. Et les salaires mensuels pour les situer sont en moyenne plafonnés à 83409 FCFA. Le revenu moyen mensuel était de l’ordre de 48400FCFA en 2010 (année de la deuxième Enquête sur l’emploi et le secteur informel). Les primes aussi sont quasi inexistantes dans le secteur informel tandis que la masse des travailleurs se recrutent sans contrat sur la base de liens filiaux.

    Louise Nsana

  • Changement climatique en Afrique centrale: la main tendue de la société civile au secteur privé

    Changement climatique en Afrique centrale: la main tendue de la société civile au secteur privé

    Du 16 au 17 novembre à Yaoundé les acteurs de ce secteur se sont concerté pour trouver de financements en vue d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).

     

    L’Afrique centrale connait des changements climatiques. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les activités des populations, notamment dans le secteur agricole. C’est dans l’optique de la lutte contre la pauvreté, les inégalités et le retour aux politiques basées sur les droits fondamentaux que s’est tenu le Forum régional de la Société civile de l’Afrique centrale organisé par la division de la société civile et engagement communautaire de la Banque africaine de développement (Bad).

    Sous le thème : «Engager la société civile dans la mobilisation des financements du secteur privé pour le climat et la croissance verte en Afrique». Cette thématique témoigne à suffire de l’importance de la problématique des changements climatiques dans le monde, en raison des droits nouveaux qu’elle crée pour les populations d’Afrique centrale. Et de l’impact très important qu’elle aura sur les emplois.

    Selon Danielle Nlate, représentante de Rober Mabala, Coordinateur régional du Réseau des plateformes nationales d’Ong d’Afrique centrale (REPONGAC), engager la société civile à la mobilisation des financements du secteur privé pour le climat et la croissance verte en Afrique «devient urgent en Afrique centrale».

    Cela s’explique par le fait que la sous-région reste en proie à plusieurs défis relatifs aux changements climatiques. L’atteinte des résultats des Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 est hypothétique. L’évaluation faite au mois de juillet dernier à New York montre que seuls 10% des pays engagés dans le processus sont sur le bon chemin, 40% des pays tâtonnent encore, 40% d’autres où rien ne marche et 10% ne suivent pas ces (ODD).

    Secteur privé

    Face au tableau peu reluisant de l’Afrique centrale dans l’atteinte des ODD, le secteur privé est l’alternative. Le secteur public ayant montré ses limites dans la lutte contre les changements climatiques.

    Ainsi la mobilisation du secteur privé à financer les actions climatiques «exige une confiance totale de nos gouvernements, des institutions internationales, régionales, nationales et locales à subventionner toutes les organisations de la société civile impliquées dans la lutte contre le changement climatique, surtout celles évoluant dans les milieux ruraux vulnérables et marginalisés et très souvent victimes des phénomènes météorologiques devenus de plus en plus pressants», rappelle Danielle Nlate.

    Le secteur privé doit assurer le renforcement des capacités sur la règlementation énergétique, la transparence et la recevabilité afin de rendre ses voix pour soutenir l’Afrique à pousser les pays développés à concrétiser leurs promesses de créer un fond de changement climatique de l’ordre de 100 milliard de dollars.

    Pour ce faire, avec un appui permanent, les organisations de la société civile mèneront « des actions résilientes concrètes, permanentes et efficaces qui vont susciter un intérêt croissant et régulier des investisseurs du secteur privé dans la lutte contre le dérèglement climatique», conclut Danielle Nlate, présidente du Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (REFAC).

    Olivier Mbessité

  • Lutte contre les flux financiers illicites :le plaidoyer des parlementaires camerounais

    Lutte contre les flux financiers illicites :le plaidoyer des parlementaires camerounais

    Pour mettre fin à ce phénomène au Cameroun, les membres de APNIFT (Réseau parlementaire africain sur les flux financiers illicites et la fiscalité (Apnifft) réclament une marge d’intervention dans la prise de décisions.

     

    Réunis le 11 novembre dernier à Yaoundé, parlementaires et experts des Organisations de la Société civile (OSC) ont échangé sur les flux financiers illicites. C’était à la faveur du séminaire de renforcement des capacités des députés et sénateurs camerounais sur l’Équité fiscale, les Flux financiers illicites et l’intensification de la campagne Stop the bleeding.

    La plateforme d’échanges est l’initiative du Centre régional africain pour le Développement endogène et communautaire (Cradec). Objectifs, former, sensibiliser et engager 20 parlementaires camerounais membres de l’Apnifft sur les flux financiers illicites, entre autres thématiques.

    Selon le rapport de Global Financial Integrity (GFI) publié en 2020, le Cameroun compte parmi les dix pays africains les plus touchés par les FFI entre 2008 et 2017. D’ailleurs, révèle-t-il, l’État camerounais a perdu 1,35 milliards de dollars chaque année durant la même période. Ces pertes financières sont dues à des activités telles que l’évasion fiscale, la corruption, le blanchiment d’argent, le commerce illicite et d’autres formes de mouvements de capitaux illicites.

    Dispositif défaillant

    Pour contrer le phénomène, le président de la République du Cameroun a signé un décret portant organisation et fonctionnement du Comité de Coordination des politiques nationales de lutte contre le blanchiment des capitaux le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Le texte révèle la «volonté politique» des autorités camerounaises, estime Jean Mballa Mballa, directeur exécutif du Cradec.

    Dans le fond, ajoute-t-il, l’édiction dudit texte pourrait ne pas avoir un grand impact sur la lutte contre l’hémorragie financière, d’autant plus qu’il vient s’ajouter à une pile d’autres textes déjà en vigueur. «Dans la pratique, ce décret vient s’ajouter aux différents textes qui ont créé la Conac [Commission nationale anti-corruption Ndlr], qui créent l’Apnifft, qui créent un ensemble d’institutions, y compris le contrôle supérieur de l’État qui a pour mission aussi de juguler ce phénomène. Maintenant on se pose la question de savoir, est-ce que ces différents actes se mettent effectivement en œuvre de manière à pouvoir réduire le risque de blanchiment d’argent de flux financiers illicites», s’interroge-t-il.

    Dans son élan, l’expert sur les questions financières fait allusion aux «failles dans le dispositif actuel». Pour s’en convaincre, le membre de la société civile évoque «une loi qui a été adoptée et dont on attend tout simplement le décret d’application sur la déclaration des biens et des avoirs. Il suffit que le président de la République énonce la composition et désigne la commission de déclaration des biens qu’on pourrait voir véritablement ceux qui s’enrichissent légalement et ceux qui s’enrichissent illégalement. Mais nous constatons que depuis 2008, ce décret n’est pas appliqué.»   

    «Ce n’est pas suffisant», estime le sénateur Pierre Flambeau Ngayap. Pour le président du groupe de parlementaires camerounais engagés dans la lutte contre les FFI, la situation peut être améliorée. À condition qu’on implique plus d’acteurs dont les parlementaires dans la chaine de prise des décisions. «Nous parlementaires aurions souhaité que le rapport que produit ce comité (de l’Anif Ndlr) semestriellement et annuellement puisse également être disponible annuellement afin que nous sachions exactement quelles sont les identifications qui y sont faites au niveau des flux financiers illicites afin de mieux contrôler ce que fait le gouvernement», fait savoir le sénateur Ngayap.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Un débat inutile sur l’Afrique en France

    Un débat inutile sur l’Afrique en France

    Le 21 novembre 2023, était prévu en France un débat parlementaire sur “la stratégie de la France en Afrique et au Sahel”.
    Je ne sais pas si ce débat a eu lieu et s’il a débouché sur des décisions courageuses comme reconnaître les nombreux torts causés aux Africains, fermer toutes les bases militaires françaises installées en Afrique, cesser de fabriquer le franc CFA, etc.
    Mais, entre nous, à quoi sert-il d’organiser 100 ou 1000 débats si on n’est nullement prêt à abandonner l’hypocrisie, la duplicité, le paternalisme, l’arrogance qui ont toujours caractérisé la France dans son rapport aux pays africains? Quelle est l’utilité de débattre si on refuse de reconnaître et de réparer les atrocités commises pendant 6 siècles sur le sol africain?
    À mon avis, seul un débat franc et honnête entre Africains et Français serait plus crédible et plus utile. Un débat où on permettrait aux Africains les plus lucides et les plus critiques de prendre la parole.
    En optant pour un débat entre Français, les autorités françaises apportent une mauvaise solution à un vrai problème.
    Ma proposition : Et si on marquait une pause dans la relation entre la France et ses ex-colonies? Et si chacun restait un peu chez lui? Peut-être verrait-on alors qui aide qui ou bien qui dépend de qui. En tous les cas, le Mali, le Burkina et le Niger ont commencé à faire ce que doit faire un garçon quand il n’est pas d’accord avec la manière dont il est regardé et traité par celui qui prétend être son ami. Et cela me remplit d’une grande joie.
    Jean-Claude Djéréké
  • L’université au cœur de la transformation économique en Afrique centrale

    L’université au cœur de la transformation économique en Afrique centrale

    Universitaires et décideurs viennent de mener (15 – 17 novembre) à Douala une réflexion en vue de mettre sur pied les piliers d’une économie plus diversifiée. En effet, deux années après la mise en place de la phase-pilote de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), sa promotion s’étend désormais dans les universités.

     

    D’après la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique centrale (CEA), cette rencontre avait pour objectif «de faire en sorte que les universités, les centres de recherche, les laboratoires que nous avons aujourd’hui soient placés au cœur de toutes les stratégies que nous menons au niveau de nos pays» à l’effet de diversifier l’économie de la sous-région Afrique centrale.
    Le séminaire de Douala, apprend-on, fait suite à un constat. «L’Afrique centrale est la seule région du continent qui a aujourd’hui le plus besoin de tirer le meilleur profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) parce que nous n’échangeons que 2% de produits manufacturés. C’est l’occasion ou jamais pour les économies de l’Afrique de prendre à bras le corps la question et de mettre en place dans l’urgence les plans directeurs d’industrialisation et de diversification économique», fait savoir le Dr Adama Coulibaly. À en croire cet économiste de la CEA, l’Afrique centrale n’est pas suffisamment industrialisée pour tirer son épingle du jeu dans l’implémentation de la Zlecaf.

    Diane Kenfack

  • Paludisme chez l’enfant de moins de 5 ans : 8 606 FCFA de dépenses moyennes pour des soins

    Paludisme chez l’enfant de moins de 5 ans : 8 606 FCFA de dépenses moyennes pour des soins

    Le coût du traitement peut par ailleurs varier selon que le patient réside en milieu urbain ou rural.

    Prise en charge de paludisme chez l’enfant
    de moins de 5 ans

    Les populations dépensent en moyenne 8606 FCFA pour des soins de paludisme chez des enfants de moins de 6 à 59 mois au Cameroun. Ce constat est révélé à l’issue de l’Enquête sur les indicateurs du paludisme mené par l’Institut national de la statistique (INS) courant 2022, et dont les résultats ont été publiés le 1er novembre 2023. L’on y apprend par ailleurs que les sommes à débourser ne sont plus importantes dans les villes que dans les villages. Ils sont de l’ordre de 10202 francs CFA pour les milieux urbains, avec 12622 francs CFA à Yaoundé et Douala. Ils sont estimés à 7052 francs CFA pour le milieu rural. «L’achat des médicaments représente la rubrique de dépense la plus importante avec, en moyenne 5837 francs CFA pour l’ensemble des enfants, suivie des frais de tests de diagnostic de la maladie pour laquelle la dépense moyenne de l’ensemble est de 1 487 francs CFA», révèle l’Institut.

    Le taux de prévalence du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans est de 26%. Aux côtés des femmes enceintes, ils représentent les cibles principales des actions gouvernementales en matière de lutte contre la maladie à malaria. Dans ce chapitre, l’on note la gratuité de la prise en charge en leur faveur. Elle est prônée dans le pays depuis 2011 en ce qui concerne le paludisme simple et depuis 2014 pour ce qui est du paludisme grave. Pourtant, révèle l’Institut national de la statistique, bon nombre de malades sont encore obligés de recourir à des circuits de santé parallèles. «Au cours de l’enquête, on a demandé pour quelle raison on ne s’était pas rendu dans une formation sanitaire pour rechercher des conseils ou un traitement pour la fièvre de l’enfant. Les résultats montrent que l’absence de recherche de soins est due en majorité à deux raisons principales: le manque d’argent (47 %) et l’appréciation de l’état de santé de l’enfant qui n’a pas été considéré comme grave (44 %). La distance pour atteindre la formation sanitaire a été évoquée pour 4 % d’enfants pour lesquels aucun conseil ou traitement n’a été recherché auprès d’une formation sanitaire». Et pour illustrer avec des chiffres, le rapport souligne que: «Près de deux enfants sur trois (65 %) ayant de la fièvre ont reçu un traitement ou un médicament sans que l’on ait au préalable consulté un professionnel de santé. Pour 42 % des enfants à qui un médicament ou traitement a été donné sans avoir consulté un professionnel de santé, le médicament ou traitement avait été obtenu dans une pharmacie ou un établissement de santé; pour 25 % des enfants, le médicament ou traitement avait été obtenu dans une boutique ou sur un marché et pour 12 % des enfants, on a utilisé un médicament disponible à la maison; enfin, dans 10 % des cas, les enfants ont été traités avec un médicament obtenu auprès d’un vendeur itinérant de médicaments». Cette situation est davantage vécue dans les villages que dans les villes, avec des pourcentages respectifs de 50 et de 42 %.

    Louise Nsana

  • Banque mondiale / Cameroun : les enjeux de la visite d’Ousmane Diagana

    Banque mondiale / Cameroun : les enjeux de la visite d’Ousmane Diagana

    Le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre entame ce lundi une visite de travail centrée sur l’énergie et le nouveau modèle stratégique de développement de l’institution.

    Ousmane Diagana, vice-Président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre

    Le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, est en terre camerounaise. Il entame ce 20 novembre 2023 une visite de travail, deuxième du genre au Cameroun, pour discuter des engagements de la Banque mondiale à contribuer à l’amélioration de l’accès à l’énergie au Cameroun et en RCA. En République Centrafricaine, il a procédé au courant de la semaine à l’inauguration du nouveau parc solaire de Danzi.

    La mission se poursuit se poursuit au Cameroun, où Ousmane Diagana rencontre des représentants de haut niveau du gouvernement et les partenaires du secteur de l’énergie. L’orientation des échanges sera guidée par la vision et la mission actualisées de la Banque mondiale, ainsi par que la feuille de route pour y parvenir. La dynamique d’innovations de l’institution a été dévoilée le 13 octobre dernier à l’occasion des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international à Marrakech. Elle engage l’institution de Bretton Wood à réinventer ses partenariats; à mobiliser davantage de ressources financières tout en maximisant leur impact dans le développement des pays; et à simplifier ses procédures.

    Le domaine de l’énergie bénéficiera des changements adoptés par la Banque mondiale. Les perspectives en la matière sont contenues dans l’allocution du président de la Banque mondiale, Ajay Banga, du 13 octobre 2023. «Nous étudions la possibilité de réduire les taux d’intérêt pour inciter les pays à sortir du charbon dans le cadre de transitions énergétiques. Et dans les pays qui ont recours à la fois à l’IDA et à la BIRD, nous cherchons des moyens d’encourager le passage à des énergies de source renouvelable en augmentant la part des financements concessionnels dans le bouquet», a-t-il annoncé à Marrakech.

    Projets énergétiques
    Le programme de travail d’Ousmane Diagana prévoit une visite du projet hydroélectrique de Natchigal, sur le fleuve Sanaga. Celui-ci est mené avec pour objectif d’améliorer l’accès des populations à l’énergie électrique tout en réduisant pour elles le coût de la prestation de service. Le barrage attendu augmentera les capacités installées du pays de 30 % et renforcera l’offre d’énergie verte. Il permettra également au pays de faire des économies de coût production de l’ordre de 100 millions de dollars, selon des données de la Banque mondiale. Le secteur productif national s’en tirera aussi à bon compte du fait de l’importance de cette ressource sur le fonctionnement des entreprises.

    Le portefeuille de projets de la Banque mondiale pour le Cameroun ne se limite cependant pas là. L’organisme a financé plusieurs opérations en relation avec la fourniture de l’énergie dans le pays. Notamment le Projet de développement du secteur de l’énergie (2008), le projet hydroélectrique de Lom Pangar (2012), le projet de réforme du transport électrique (2016), le projet d’assistance technique pour le développement de l’hydroélectricité dans le bassin du fleuve Sanaga (2017).

    Louise Nsana

  • Pourquoi veut-il rentrer en Côte d’Ivoire?

    Pourquoi veut-il rentrer en Côte d’Ivoire?

    Le Guillaume Soro, qui a rencontré le général nigérien Abdourahamane Tchiani le 13 novembre 2023, je l’ai trouvé amaigri, pas au mieux de sa forme. A-t-il perdu du poids parce qu’il souffre d’une grave maladie ou bien parce qu’il est rongé par des soucis et regrets liés à sa participation active d’abord à la tentative de coup d’État du 19 septembre 2002 qui endeuilla et divisa le pays, ensuite au renversement de Laurent Gbagbo en 2011?

    Quoi qu’il en soit, l’ancien secrétaire général du syndicat estudiantin (la Fesci) a déclaré qu’il voulait retrouver la terre de ses ancêtres. La question que l’on pourrait légitimement se poser ici est la suivante: pour faire quoi? Je doute qu’il cherche à se réconcilier avec Dramane Ouattara. Sinon, il n’aurait pas décoché quelques flèches à ce dernier tout en encensant les autorités nigériennes qui entretiennent des relations exécrables avec le régime d’Abidjan depuis leur arrivée au pouvoir à Niamey.

    Certains pensent que Soro désire rentrer dans son pays parce qu’il sait ses jours comptés et parce qu’il n’a pas envie de mourir à l’étranger. D’autres estiment qu’il compte utiliser le Niger, le Burkina et le Mali comme bases arrières pour dégager l’homme qu’il a aidé à prendre le pouvoir en 2011 et qui veut sa peau aujourd’hui. Pour eux, ce serait le meilleur cadeau de fin d’année, le meilleur service que le patron de Générations et peuples solidaires (GPS) rendrait au pays. Ils ajoutent que Dieu, dont les voies sont insondables, veut peut-être passer par Soro pour mettre fin au calvaire des Ivoiriens, calvaire qui n’a que trop duré.

    Quant à l’argument selon lequel Soro a fait preuve de courage en annonçant qu’il mettait fin à son exil de 4 ans, il est non seulement farfelu mais risible. Le courage et la dignité se trouvent plutôt du côté de ceux et celles qui sont en exil depuis 2011 à cause de lui, qui ont tout perdu à cause de lui, qui sont obligés d’exercer aujourd’hui n’importe quel boulot pour survivre et qui affrontent stoïquement leur situation comme le loup qui meurt sans jeter un cri dans “Les destinées” d’Alfred de Vigny.
    “Avec la patience, les nuages se dissipent, le ciel s’éclaircit et le soleil réapparaît “, disait Mazouz Hacène. Attendons donc!

     

    Jean-Claude Djéréké

  • Bili-bili: Boisson transnationale consommée à Yaoundé

    Bili-bili: Boisson transnationale consommée à Yaoundé

    Yaoundé, ville cosmopolite où il fait bon vivre. Le slogan trouve tout son sens pour plusieurs expatriés, notamment de l’Afrique centrale et de l’Ouest. Quartier Elig-Edzoa (Yaoundé 1er), au lieu-dit rails, derrière l’espace marchand du coin.

    Le « bili-bili », une boisson locale qui fait bon ménage à Yaoundé

    Il se tient tous les week-ends une fête foraine spontanée. Ici, il se mélange par milliers, des ressortissants des pays de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Aux côtés des Camerounais généralement originaires du septentrion, Centrafricains, Congolais et Tchadiens ont fait de ce lieu un véritable repère. Ils s’y retrouvent le dimanche, comme des ouailles à l’église. «On vient ici chaque dimanche pour se mettre à l’aise», avance Osheyni. Assis avec quelques amis sur le chemin de fer qui passe par là, le tchadien se confie sur le rituel dominical. «C’est notre jour de la semaine où on vient faire un peu la fête. En semaine, chacun se bat de son côté et on vient se détendre», explique-t-il.

    La taverne
    D’apparence exiguë, ce coin d’Elig Edzoa s’avère être un grand cabaret au registre très particulier. Ici, des sonorités sahélo-sahéliennes retiennent et ravivent les convives. Emportés par la succulence de la mélodie de l’Afrique profonde, plusieurs « festivals » préfèrent la savourer en couple. La piste de danse ici n’est pas célèbre, mais fait quand même l’affaire.
    Le lieu à d’ailleurs le mérite d’avoir formé des couples. «C’est ici que j’ai connu mon fiancé il ya trois ans de cela. Aujourd’hui, sur deux enfants. Il est resté à la maison, mais moi je ne pouvais pas manquer ce rendez-vous», argumente Asta, visiblement déjà sous l’emprise d’un verre de trop. Pas étonnant. Dans ces lieux, la bière coule à flot sur les deux petites tables présentes dans cette arène. Tout à côté, d’autres adeptes moins résistants, sont allongés sur les bancs et d’autres par terre.

    Bili-bili
    Contrairement à ces derniers, il y en a qui préfère se régaler du très aimable «bili-bili», boisson originaire des peuples soudano-sahéliens. Sur les lieux, eaux et calebasses pleines de ce vin sont pris d’assaut et se laissent vider progressivement. Tel ce bon miel qui attire les abeilles, cette boisson locale est consommée ici sans modération. «Le bili-bili est notre vin préféré ici. Ce qui est particulier dans ce vin, c’est qu’il est naturel. Nous le consommons ici sans modération, surtout entre proches. Tu vas en Centrafrique, au Sénégal, au Burkina-Faso, en Mauritanie, au Tchad, ou encore au Nord-Cameroun, cette boisson est consommée partout et c’est bon», s’extasie le Centrafricain François Mouninga.

    Fait à base de céréales (mil rouge, maïs, sorgho), le bili-bili est pris pour son goût unique et n’a rien à envier aux «vins des blancs». La boisson africaine a fini par s’imposer comme boisson locale la plus consommée par les populations de divers pays, à en croire Hasanatou ressortissant nigérien.

    Rapport qualité-prix
    Le succès de ce vin réside aussi dans son prix. Vendu à 100 ou à 200 FCFA le verre, l’épaisseur de la bourse permet aux consommateurs de bien se délecter de cette bière locale. Le plein d’une demi-calebasse coûte 500 FCFA et 1000 FCFA le litre. Les vendeuses trouvent leur compte. «Ma recette ce jour s’élève à 8000 FCFA. Ce qui n’est pas très insignifiant par rapport au boulot qu’on fait», se confie Hawaila, vendeuse plus connue sous le nom de « dada bili-bili ». C’est que le breuvage, réputé pour sa saveur et son odeur exquises, est consommé par des hommes comme par des femmes.

    Les à côtés
    En ce haut lieu de réjouissance, la foule s’étend à perte de vue. Certainement parce que les «festivaliers» viennent des quartiers environnants et même parfois de très loin. Originaire de la République du Congo, Laurent vit à Mbankomo, une banlieue située à quelques kilomètres de la capitale politique camerounaise. Avec son ami Djibril, originaire de l’Extrême-Nord du pays, le natif de Pointe-Noire se envoie chez lui. «On accorde beaucoup d’importance à cet endroit. Mon ami et moi on travaille dur pendant la semaine. On est toujours là chaque dimanche dès qu’on a notre argent de transport pour venir s’amuser avec des amis», assure-t-il.

    Foire
    Dans ce bal d’un autre genre, les activités économiques foisonnent. Au gré des arrivées, l’endroit fini par se transformer en une «foire». Montres, chaussures, cigarettes, vêtements, viandes braisées, safous grillés et autres s’y exposent. Ici, on négocie, on marchande et on vend. Sous les hangars, dans les bars et même en plein air, le seul objectif est de s’amuser. «Je suis accompagné de ma femme et de mes enfants. C’est devenu une tradition pour nous. Ma femme fait frire les petits poissons qu’elle vient souvent vendre le dimanche», raconte Abakar. Au-delà du pur loisir, cet endroit est également le lieu où le Centrafricain retrouve ses cousins ​​via lesquels il reçoit des informations du village. La communication dans ce « carnaval » se fait en fufuldé, la langue locale devenue universelle en ces lieux.

     

    Joseph Ndzié Effa (stagiaire)

  • Oignons: les pays de la Cemac et le Nigéria font grimper les prix au Cameroun

    Oignons: les pays de la Cemac et le Nigéria font grimper les prix au Cameroun

    L’oignon fait larmoyer depuis plusieurs jours les ménages à Yaoundé au Cameroun. La situation est liée à sa rareté de plus en plus prononcée dans les marchés. Et lorsqu’on parvient à en trouver, il se négocie à prix d’or. Grossistes, détaillants et ménagères sont tous aux abois. «Actuellement, on vend le filet d’oignons blancs à 28.000 ou 30.000 FCFA et les rouges entre 18.000 et 20.000 FCFA», indique Adamou, revendeur au marché Mbankolo.

    Ingrédient indispensable pour l’assaisonnement des repas, les oignons commencent à manquer dans les cuisines. «Vraiment, c’est cher. On ne sait même plus quoi faire, quand on se retrouve à acheter quatre oignons à 500 FCFA et même six parfois à 1000 FCFA. Je fais maintenant certaines sauces, sans oignon», confie Amandine, ménagère venue dans ce marché acheter des légumes.
    Nous sommes au marché Mbankolo plus connu sous le nom de «marché huitième». C’est le principal marché d’approvisionnement des pays tels que le Gabon, le Congo et la RCA. Sur la dizaine de camions semi-remorques stationnés en ce 9 novembre 2023, un seul transporte les oignons. «Avant, on recevait par jour quinze à vingt camions remplis d’oignons. Maintenant, les camions arrivent parfois mélangés avec d’autres produits comme l’arachide. Quand on décharge, il n’y a pas des clients parce que c’est devenu tellement cher», renseigne Bachirou Hamadou, grossiste.

    Les prix sont de plus en plus inquiétants et impraticables, soumis à la loi de l’offre inférieure à la demande. Selon les commerçants rencontrés dans ce grand marché sous- régional, un sac d’oignons blancs de 120 Kg qui coûtait 40.000 FCFA oscille aujourd’hui entre 115.000 et 120.000 FCFA. Il en est de même pour le rouge passé de 50.000 FCFA à 90.000 ou 100.000 FCFA. Ce qui provoque une situation sans précédent. «Ça fait plus de quatre mois que le prix de l’oignon a commencé à grimper. Avant, c’est vrai que le prix devait augmenter à cette période, mais atteindre 140.000 FCFA, c’est la première fois que cela arrive», souligne Adamou.

    Causes
    Selon les mêmes sources, cette pénurie est consécutive aux aléas climatiques, mais aux aussi et davantage à la forte demande des pays voisins. À savoir: la Guinée Équatoriale, le Congo, la Centrafrique, le Nigeria et le Gabon. «Il y a quelques mois, le Nigeria par exemple achetait tout son oignon ici entre Douala et Yaoundé. La récolte vient juste d’être lancée. Maintenant, on achète le produit aux même prix que ces étrangers et pourtant on est chez nous ; on ne s’en sort pas», explique Hamadou, grossiste.

    Les fortes chaleurs observées également au niveau des deux grands bassins de production de ce légume, le Nord et l’Extrême-Nord, n’arrangent guère la situation. «Il se pose un problème de conservation de ce produit, pour pouvoir assurer la disponibilité entre deux récoltes. Ajouté à cela, la demande extérieure. Tout ceci exerce une pression et par conséquent l’offre à tendance à baisser par rapport à une demande qui est sans cesse croissante. Résultat, la hausse des prix», fait observer l’économiste Christian Lemenga.

    L’on évoque aussi la réduction des espaces de cultures par certains cultivateurs. Selon Christian Lemenga, sur le plan économique, les apports de cette culture en termes de revenu collecté par les populations des bassins de production restent difficiles à évaluer. «Ceci fait l’objet des transactions de toutes sortes qui ne sont pas toujours très formalisées, notamment des données relatives aux exportations d’oignons qui ne sont pas très fiables du fait du caractère informel entre les producteurs et les consommateurs venus des pays voisins. On pourrait entrevoir des opportunités au niveau de l’organisation des producteurs d’oignons pour pouvoir entraîner une bonne gestion de leurs productions ; et à partir de là, on pourra mieux chiffrer la production, les exportations, et autres. Il est donc question pour l’État d’aider les opérateurs de la filière oignon au Cameroun à pouvoir mieux s’organiser afin de faire face à tous ces différents défis», conclut-il.

    Joseph Ndzie Effa (stagiaire)

  • Commission de la Cemac : les 150 jours du gouvernement

    Commission de la Cemac : les 150 jours du gouvernement

    Les mesures conservatoires vont concerner certains fonctionnaires en position active aujourd’hui à la Commission. Nous allons prendre ces mesures conservatoires, mais les autres mesures de poursuites ne relèvent pas de la responsabilité de la Commission.

    Près de 150 jours après son accession à la tête de l’institution communautaire, le président de la Commission de la Cemac fait le bilan des actions menées jusqu’ici. Et se projette sur sa feuille de route des prochains mois. Économie de sa conférence de presse donnée à Bangui le 31 octobre 2023, au lendemain de la 40ème session ordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale.

    Baltasar Engonga Edjo’o

    À propos du retour de la Commission de la Cemac à Bangui
    La décision prise par la Conférence des chefs d’État le 17 mars 2023 à Yaoundé pour le retour de la Commission à Bangui a été une décision de l’organe supérieure de la Communauté qui est la Conférence des chefs d’État. Cette décision mérite au préalable la prise des mesures d’accompagnement. La Communauté a créé un comité de pilotage pour le retour à Bangui. Ce comité de pilotage est composé des fonctionnaires de la Commission de la Cemac et des fonctionnaires de l’État-siège, la RCA. Pour travailler en synergie. Les actions prioritaires qu’il faut mettre à jour relèvent d’une responsabilité partagée entre la Commission. Celle-ci doit exécuter l’action et l’État-siège qui doit donner des facilités. Le comité de pilotage est en train de travailler dans cette dynamique et les processus sont en cours. Hier (Ndlr: le 30 octobre 2023) au Conseil des ministres, le rapport sur le retour de la Commission à Bangui a été présenté. Il y a des actions qui ne sont pas encore exécutées.

    Au niveau des membres du gouvernement de la Commission, les villas sont mises à disposition. L’embellissement de certaines d’entre-elles fait partie des travaux qui évoluent normalement. Ce qui bloque pour le moment, c’est d’abord le bâtiment (Ndlr: Palais de la Cemac à Bangui) dans lequel nous sommes. Il est dans un état déplorable. Il ne réunit pas les conditions pour héberger la Commission de la Cemac. Il y a des mesures qui sont prises. Des sociétés ont réalisé des études de réhabilitation. Nous attendons que les décisions soient prises dans les prochains jours. Ce ne sera pas facile. L’État centrafricain, dans le cadre de sa responsabilité, est en train d’accélérer ce retour à Bangui, en mettant à disposition les infrastructures nécessaires pour travailler. Nous allons amorcer les études de réhabilitation pour l’adéquation de ces infrastructures; afin de nous permettre de travailler selon l’accélération des travaux d’ici au 1er trimestre 2024.
    L’information qui a été officialisée hier (Ndlr: 30 octobre 2023), c’est que la Beac avait déjà construit une nouvelle direction nationale et l’ancienne direction sera cédée à l’État centrafricain. À partir du moment où l’État centrafricain sera en possession de ce bâtiment, il va le céder provisoirement à la Commission de la Cemac. La Commission, selon ses règles, va choisir par désignation une société pour réaliser les structures d’adéquation de ce bâtiment en bureaux; afin que la Commission puisse s’installer définitivement à Bangui, avec des bureaux provisoires. Ceci, parce que le bâtiment qui appartient à la Commission est celui dans lequel nous sommes actuellement. Le comité de pilotage, de commun accord avec les autorités nationales, est en concertation avec le responsable de l’immobilier pour trouver des maisons pour le personnel. Pour l’équipe dirigeante de la Commission, le président, le vice-président et les commissaires, les villas sont plus ou moins disponibles. De petites retouches seront faites d’ici le mois de décembre.

    Les freins à l’intégration et les solutions plausibles
    Pendant la réforme institutionnelle de la Cemac, qui avait eu lieu en 2010, on avait élaboré un Programme économique régional (PER) basé principalement sur la mise à disposition des infrastructures, des routes pour faciliter la circulation des marchandises et des individus. Ceci, parce que nous sommes une zone qui a des atouts, mais la situation d’enfermement freine beaucoup l’intégration régionale. Les hommes d’affaires, les voitures ne peuvent pas circuler normalement dans les espaces Cemac du fait de ces freins-là. Aussi, le PER prévoyait la construction des tronçons routiers. Les budgets présentés à l’époque étaient très élevés. On avait révisé ce PER pour amener les pays qui ont les frontières terrestres à prioriser la construction de certains tronçons routiers. C’est de la responsabilité des États. La plupart des tronçons ne sont pas en phase de construction, ni en phase de finalisation. Il y avait aussi autres conditionnalités pour accélérer la circulation des citoyens de la Communauté dans l’espace Cemac. C’était la mise en circulation des passeports biométriques Cemac. Tous les pays se trouvent en possession de cet instrument de voyage. Il y a également la construction des postes frontaliers, l’équipement et la formation de la police des frontières pour éviter certains comportements que nous reprochons. Soit au niveau de certaines barrières, soit au niveau de certains individus qui interprètent de façon négative les exigences qu’ils doivent imposer aux citoyens de la Communauté. Donc les postes de contrôle frontaliers ne sont pas encore à jour et la formation des policiers proposés à cet effet en 2008, pour passer par ces couloirs avant d’ouvrir les frontières, n’est pas encore opérationnelle.
    Étant donné la volonté politique des chefs d’État et la priorité des institutions communautaires d’accélérer le processus de la libre circulation, il y a eu une flexibilité en 2016 pour demander aux États-membres de privilégier certaines actions. La conditionnalité de 2008 prévoyait de catégoriser les citoyens qui doivent dans un premier temps circuler librement pour amorcer l’accélération de ce processus d’intégration. Mais, comme cela a connu un retard, les États ont signé l’accord de la libre circulation des citoyens en possession des passeports biométriques Cemac et de certaines catégories, malgré l’absence des constructions de postes frontières et leur équipement.
    Toutes ces actions ne sont pas faciles. Nous attendons le Pref-Cemac en concertation avec la Commission. Nous sommes en train de présenter prochainement à la table-ronde de Paris 13 projets intégrateurs. Parmi eux, l’éclosion des routes d’interconnexion entre deux pays voisins. Aussi, la construction de certains ponts, la construction des Ports secs pour faciliter la surcharge des marchandises de deux pays voisins. Bien que les infrastructures de bases mentionnées auparavant soient difficiles à réaliser en très peu de temps, nous cherchons d’autres facilités pour accélérer le processus d’intégration afin de permettre aux citoyens de la Communauté de se familiariser avec les échanges entre les pays de la même zone. Il y a plusieurs actions qui sont entreprises. La lenteur est au niveau de l’absence des infrastructures de base qui doivent faciliter la circulation des biens et des citoyens.

    Le bilan de 150 jours
    Après la prise de fonction de la nouvelle équipe dirigeante de la Commission de la Cemac, nous avons décidé, au cours d’un collège des commissaires, de sélectionner les actions prioritaires avant d’amorcer un plan d’assainissement et de reconstruction de la Commission de la Cemac. On avait misé sur les audits pour avoir des éclairages sur la situation brève de la Commission, avant d’amorcer un plan de restitution. En dehors de cela, nous avons pris les mesures au préalable pour créer au sein de la Commission un comité de trésorerie pour établir le contrôle de certaines dépenses. Dans nos priorités, les résultats ne peuvent pas être donnés aujourd’hui. Tout cela est en cours. Ce n’est qu’hier (Ndlr: 30 octobre 2023) que le rapport de l’audit a été présenté au Conseil des ministres. L’une de nos priorités, la Commission de la Cemac veut créer au pays-siège une cité Cemac pour construire des logements pour tous les fonctionnaires de la Commission de la Cemac pour éviter l’installation des fonctionnaires dans tous les quartiers. Cela rend très difficile d’établir les contrôles de sécurité. Nous avons un programme, mais le rapport présenté au Conseil des ministres va faciliter l’implémentation de nos actions.

    Les grandes lignes de l’audit présenté au Conseil des ministres
    Les grandes lignes du rapport d’audit qui ont été présentées au Conseil des ministres apparaissaient comme une mauvaise gouvernance. Des recommandations ont été formulées par un cabinet d’audit. D’autres observations fortes étaient la faiblesse de la collégialité, la faiblesse au niveau du personnel pour dynamiser les travaux de la Commission de la Cemac… C’est la raison pour laquelle les actions qui seront prises pour le budget 2024 seront effectivement le renforcement des capacités et le recrutement des personnels. Il faut avoir le personnel au niveau de tous les services, toutes les directions de la Cemac et un plan d’assainissement de la gestion des finances publiques. Nous allons élaborer les manuels de procédures pour le recrutement du personnel. Tout cela reflète les aspects fondamentaux que l’audit de la Commission a signalés.
    Un autre aspect est celui de la situation générale constante dans laquelle se trouve la Commission: le siège provisoire. C’est cette situation qui constitue une des faiblesses de la Commission de la Cemac. Les dispositions seront prises, d’abord pour suivre la réforme au niveau de la reconstruction de la Commission et ensuite sur l’actualisation des textes. Nous devons régulariser ces textes. Les rapports d’audit ont été mis à jour hier et présentés publiquement. Toutes les recommandations formulées par le cabinet d’audit seront conduites par une décision signée du président du Conseil des ministres, pour application au niveau de la Commission. Et d’ici deux ou trois mois, la Commission de la Cemac va présenter la feuille de route au Conseil des ministres, ainsi que le projet de budget 2024. Parce que toutes les insuffisances constatées par le cabinet d’audit seront intégrées au projet de budget 2024.

    Libre circulation des biens et des personnes dans l’espace Cemac
    La responsabilité de chaque pays est de veiller à la levée des barrières de tous les corridors à l’intérieur de son territoire. La responsabilité de la Commission de la Cemac est d’accélérer la construction des points des postes frontières qui relient deux pays. Nous voulons construire des postes de contrôle mixtes, former les policiers que nous allons sélectionner pour gérer ces frontières. Nous voulons équiper les postes-frontières avec les machines qui peuvent lire l’authenticité des instruments de voyage que les citoyens utilisent pour se déplacer d’un lieu à un autre. La responsabilité des tracasseries à l’intérieur des pays n’est pas imputable à la Commission. Mais, nous allons travailler avec les ministères sectoriels chargés de l’immigration, de la sécurité interne pour trouver une solution. Il faut aussi tenir compte de la situation d’insécurité qui freine le processus d’intégration. L’une des mesures visant à lutter contre l’insécurité est la création de certains postes de contrôle hors frontières. Parce que l’immigration de certains doit être contrôlée, la Cemac a besoin d’une libre circulation maîtrisée.

    L’École inter-États des douanes
    Concernant la situation de l’École inter-États des douanes basée à Bangui, cette infrastructure est déplorable. Les dispositions sont prises. Des sociétés se sont déplacées pour réaliser des études de réhabilitation de cette infrastructure. Nous attendons le résultat. N’oubliez pas aussi qu’il y a les aspects de disponibilité financière. Nous savons que notre Communauté, tout comme le monde entier, vient de subir la crise de Covid-19. Nous avons aussi d’autres crises économiques liées au pétrole, l’un des produits importants au sein de notre Communauté. La crise du Covid a créé des dégâts. Les hôtels sont fermés et les transactions entre les pays avec lesquels nous coopérons étaient bloquées. Vous pouvez voir ça au niveau des statistiques des importations. Les activités économiques sont mortes et même au niveau de la production nationale que nous aimerions voir augmenter un jour pour instaurer la diversité économique. Pour ce qui est de la réflexion de l’École inter-États des douanes, nous attendons la réaction des études qui ont été réalisées. Mais, la volonté politique de l’État-siège est visible. La République Centrafricaine s’est engagée à construire les murs de cette École inter-États des douanes. Après la construction des murs, nous allons voir à quel niveau la RCA peut avancer pour d’autres réhabilitations. S’il n’y a pas de financement, s’il n’y a pas la disponibilité, la vitesse à laquelle nous aimerions aller sera difficile à atteindre. La volonté est là, mais la vitesse que la population ou les médias souhaitent voir dans l’exécution des projets n’est pas faisable.

    À propos du budget retoqué de la Commission
    Le budget sera adopté soit en décembre, soit en janvier. Parce que les recommandations du rapport d’audit seront intégrées dans ce budget. C’est plutôt un bon départ, parce qu’elles sont faites sur la base de l’audit. Depuis 2006, la Commission de la Cemac n’a pas connu d’audits. Celui qui a été réalisé en 2006 a abouti à un processus de transformation et des réformes de la Communauté. Ce projet d’audit va continuer dans toutes les institutions spécialisées de la Communauté. C’est un départ avec les pieds de fer.

    À propos de la mal gouvernance de l’équipe actuelle
    Les informations doivent partir des sources officielles. Le directeur de la Communication doit maintenir les relations avec tous les médias de tous les États. Si nous regardons les réseaux sociaux, nous irons dans une voie qui n’est pas la bonne. J’ai vu l’article qui est passé dans les réseaux sociaux et je m’interroge. Les frais de fonctionnement de la Commission de la Cemac peuvent atteindre, voire aller au-delà de 3 à 4 milliards de FCFA par mois. Quand les réseaux parlent de 100 millions, je commence à rire. Ça ne couvre même pas dix fonctionnaires de grandes catégories. C’est une information qui veut dévier l’attention de la population et des médias. Or, il y a de vraies choses qui se passent ailleurs. J’insiste pour la source d’informations officielles. Un rapport d’audit a été présenté au Conseil des ministres avec le constat des situations graves de détournements. Les preuves et les pièces comptables à l’appui. Mais, à partir du moment où vous prenez les informations dans les réseaux, cela peut faire douter des accréditations des médias qui s’accrochent à ça pour ostraciser les actions de la Commission. Après la présentation de l’audit au Conseil des ministres, le Conseil, sur proposition de la Commission de la Cemac, a décidé de la régularisation des audits externes. C’est-à-dire après trois ou quatre mois, les audits doivent passer et lancer les informations dans tous les médias, pas les rumeurs des réseaux. Les audits qui seront réalisés au cours de mon mandat peuvent être publiés en janvier ou en février. Selon la réalisation des audits que les ministres avaient décidés, vous serez en possession d’un rapport d’audit qui va signaler ce que les autres ont dit. Et à partir de ce moment-là, je serai en position de donner une réponse.
    Le but de la Commission est de réaliser les audits pour avoir une situation claire, afin de pouvoir amorcer un plan d’assainissement et d’adéquation. Le cabinet d’audit a souligné quelques faiblesses au niveau des fonctionnements. Des faiblesses qui facilitent la déviation des fonds. Toutes ces mesures seront prises après concertation entre la Commission et le cabinet d’audit, selon les recommandations formulées au Conseil des ministres. Quant aux fonctionnaires… qu’est-ce que la Commission peut faire? Elle n’a pas compétence pour poursuivre les gens qui ont détourné les fonds. Il y a d’autres institutions qui vont le faire. Et les dossiers de cet audit seront remis à ces institutions pour prendre cette responsabilité. Notre but était de constater les faiblesses, les consigner dans un rapport, ainsi que les propositions faites pour corriger ces faiblesses. La Commission ne voudrait pas se mêler de ces dysfonctionnements internes. Sinon, ce travail pouvait être personnalisé par les équipes dirigeantes actuelles. Nous voulions passer par l’intermédiaire d’une structure officielle pour réaliser des audits et présenter les rapports à l’organe supérieur qui est le Conseil des ministres. Et le Conseil donne mandat à la Commission, ainsi que la conduite à tenir sur les résultats des audits. Les mesures conservatoires vont concerner certains fonctionnaires en position active aujourd’hui à la Commission. Nous allons prendre ces mesures conservatoires, mais les autres mesures de poursuites ne relèvent pas de la responsabilité de la Commission.

    La Taxe communautaire d’intégration (TCI)
    Il y a une décision qui a été prise pour autonomiser la collecte de la TCI. Cette mesure n’a pas été suivie d’une mesure forte au niveau de la Commission. Le seul pays qui applique la collecte automatique de la TCI est la République du Gabon, malgré quelques faiblesses observées dans le processus. Le cabinet d’audit a soulevé un parallélisme des comptes de la TCI. Le cabinet d’audit vient également de signaler que la faiblesse de la collecte des informations est due à la faiblesse de la Commission qui n’assure pas le suivi de l’implémentation effective de la décision donnant l’automatisation de la collecte de la TCI. Nous allons, avec les services compétents, planifier la situation du Gabon sur les parallélismes signalés par les cabinets d’audits. En dehors des comptes officiels, il y a d’autres structures secondaires qui facilitent la déviation des fonds collectés de la TCI au niveau du Gabon. Pour ce qui est des autres États, la Commission les saisira tous.
    Si dans certains pays on hésitait à débloquer totalement la TCI, c’est dû à la gestion de la Commission et des institutions communautaires qui ne respectent pas les principes de gestion que nous voulons installer. L’absence de l’audit régulier, pendant trois à quatre mois par la Cour des comptes, est l’une des causes de cette situation. Nous voulons recommencer à zéro pour renforcer les audits internes de toutes les institutions, renforcer avec les personnels qualifiés au niveau de la Cour des comptes, afin que chacun puisse jouer son rôle de contrôle de toutes les institutions, y compris de la Commission. La régularité des audits externes que nous avons proposés au Conseil des ministres a aussi été adoptée. Nous avons la volonté d’instaurer un plan d’assainissement. Nous demandons à l’organe supérieur (le Conseil des ministres) de nous contrôler au quotidien. Nous devons montrer notre disponibilité de citoyen de la Communauté pour travailler dans les meilleures conditions et respecter les idées pour lesquelles les chefs d’État avaient créé toutes ces institutions. Nous sommes venus pour encourager et instaurer une crédibilité au niveau des États et de nos partenaires.

    Coopération avec l’Union européenne
    Concernant l’Union européenne, on a eu des échanges. Tout cela découle de la mauvaise gestion. Avec elle, nous allons revoir les accords pour instaurer une structure de contrôle et de suivi. Les dettes de l’UE dont nous entendons parler sont un laisser-aller de la part de celui qui est chargé de gérer les fonds de la Commission, pour ne pas suivre la régularité des dépenses. Nous allons aussi en parler avec l’UE qui n’a pas demandé la justification à temps. Avec l’équipe dirigeante actuelle, nous avons promis à l’ambassadeur notre disponibilité de continuer la coopération avec l’UE, en payant une partie de ces dettes avant de nous asseoir pour vérifier son origine.

    Synthèse menée par
    Thierry Ndong Owona,
    envoyé spécial à Bangui

  • Bdeac : le Fonds bleu en promotion au Sommet des trois Bassins

    Bdeac : le Fonds bleu en promotion au Sommet des trois Bassins

    La délégation conduite par le vice-président de l’institution sous-régionale a insisté sur l’importance de ce mécanisme et sur son originalité.

     

    La Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) était également à son aise au dernier Sommet des trois Bassins forestiers à Brazzaville. Au centre des préoccupations de la délégation conduite à ces assises par le vice-président de l’institution sous-régionale, le Fonds bleu pour le Bassin du Congo (F2BC). Il constitue «le premier mécanisme de financement africain destiné à assurer la préservation du second poumon écologique mondial, à travers notamment le financement d’une transition économique durable de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’est», a rappelé Jean Paterne Megne Ekoka. La légitimité de la Banque de développement d’en parler tenant au fait qu’«elle avait été sélectionnée pour héberger la ligne de financement y relative. Une convention portant mandat de gestion du F2BC a dans la foulée été signé le 7 décembre 2022 avec la Commission climat pour le Bassin du Congo (CCBC)», est-il souligné.

    La Bdeac a donc brillé par une participation active pendant et en marge du Sommet. En témoigne l’organisation d’un «évènement parallèle au cours duquel elle a partagé le panel avec la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la Banque mondiale, la Banque africaine de Développement (Bad), le Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud) et la Banque postale du Congo», rend compte un communiqué.

    L’ambition poursuivie était de «communiquer et d’informer une fois de plus sur deux principaux points: l’importance du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo qui est un outil novateur de coopération régionale pour le financement de l’action; et l’accompagnement effectué par la Bdeac pour le financement des projets identifiés dans son plan d’investissement». Et aux dires de l’institution bancaire sous-régionale, il y a matière à envisager «ultérieurement de valoriser le modèle de gouvernance mis en place pour le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, modèle efficient dans le contexte africain de financement des actions climatiques; et de souligner les actions déjà menées par la Bdeac». L’une des voies à explorer est précisément «d’ouvrir des perspectives de partenariat avec la CCBC, dans le cadre du financement des projets inscrits dans le plan d’investissement du Fonds», apprend-on.

     

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Gage d’attractivité des territoires

    Gage d’attractivité des territoires

    L’information n’étant pas à la portée de tous, il est urgent de mettre en place une véritable stratégie de collecte de l’information utile pour plus de compétitivité.

     

    Dans un contexte où les technologies de l’information et de la communication sont accessibles à tous, malgré les disparités liées à la fracture numérique, « l’information est le levier de développement des territoires », affirme Maguy Dooh Collins. Elle est participante à la deuxième édition du Fief et elle apporte sa contribution aux réflexions sur le thème : « les enjeux de l’intelligence territoriale dans l’espace francophone ». À l’en croire, le recours au patrimoine immatériel s’explique par le fait que l’écosystème manque des infrastructures fondamentales (routes, hôpitaux et énergie, des filières stratégiques).

    Eu égard à tout cela, le patrimoine immatériel (l’information) se présente comme un recours alternatif. Par conséquent, il faut travailler sur la captation de l’information pour aider les gouvernements, les administrations et les mairies à mieux se développer. Selon Maguy Dooh Collins, malgré l’existence des structures, l’information est inaccessible. Plusieurs institutions manquent en effet de ressources adéquates et n’ont pas de données suffisantes pour agir et donner des informations «pour les transformer dans un mais stratégique», souligne-t-elle. Et quand bien même les structures existantes, elles ne pensent pas à développer des stratégies pour être compétitives à l’international.

    Il est donc clair que les structures mises en place ne répondent pas aux défis internationaux de compétitivité à cause de la culture de non-partage d’informations, que ce soit dans les administrations privées ou dans celles publiques. Pour y pallier, des recommandations ont été faites. «Mettre une véritable stratégie de collecte d’informations pour le développement des territoires, et ce à tous les niveaux. À l’instar du Miti au Japon qui est un outil puissant de guerre économique», fait savoir le panéliste. Selon le Dr Stéphane Mortier, il faut capitaliser l’information des citoyens de la diaspora. Le territoire national des pays francophones ne s’arrête pas à leurs frontières, il inclut leurs diasporas, leurs réseaux diplomatiques et la société civile. En clair, on ne peut pas faire l’intelligence économique tout seul, on le fait avec les autres. Selon Guy Gweth, président du Cavie, il est crucial que toutes les parties participent à une stratégie permettant à un pays de préserver ses intérêts et d’atteindre ses objectifs sur le long terme.

    Olivier Mbessité

  • Trois idées de start-up révolutionnaires à suivre comme actionnistes à la COP 28

    Trois idées de start-up révolutionnaires à suivre comme actionnistes à la COP 28

    Trois start-up révolutionnaires ont été identifiées comme « actionnistes » en prévision de la COP 28 et de l’agenda global de conduite de changement qui devrait marquer la prochaine décennie.
    « Restaurer les écosystèmes marins dégradés » Vriko Yu, Archeref  Vriko Yu a lancé Archireef en 2020, une entreprise technologique travaillant à restaurer les écosystèmes marins en utilisant l'impression 3D et la terre cuite qui permettent aux fragments de coraux de s'attacher aux fonds marins, les aidant ainsi à survivre et à se développer. Les coraux ensemencés sur des tuiles spéciales en terre cuite ont pu atteindre un taux de survie impressionnant de 95 % après 3 ans. Archireef travaille avec des entreprises du secteur privé pour restaurer les écosystèmes et enseigne aux enfants, aux étudiants et aux professionnels une « culture océanique ».

    « Quand les gens le voient, ils peuvent le croire. C’est un premier pas énorme.
    —Dr. Tarifa Al Zaabi, directrice générale du Centre international d'agriculture biosaline
    L'ICBA est un centre de recherche agricole appliquée qui contribue à un monde d'action en démontrant les moyens de subsistance durables et la sécurité alimentaire pour tous ceux qui vivent dans des environnements marginaux. Grâce à ses recherches révolutionnaires, l'ICBA repense le dessalement de l'eau comme un processus durable à cycle complet. En réinventant ce processus et d’autres, ces projets peuvent devenir un modèle permettant aux communautés agricoles du monde entier de prospérer et de croître.
    « Notre action est révélatrice et peut catalyser une action mondiale plus vaste »
    — Mirko Schedbauer, co-fondateur de shipzero
    shipzero (par Appanion) est une plateforme technologique engagée à accélérer la décarbonation
    dans le secteur des transports. Sa mission est de changer la logistique mondiale en fournissant des
    solutions pratiques et des informations exploitables pour réduire les émissions liées au transport
    mondial de marchandises. Leur portefeuille actuel compte 4 millions de tonnes de CO2 sous gestion et ils viennent de clôturer un cycle de financement pour poursuivre leur croissance à l'international.

  • Fonds en déshérence dans les compagnies d’assurance : premiers transferts pour la Caisse des dépôts et consignations

    Fonds en déshérence dans les compagnies d’assurance : premiers transferts pour la Caisse des dépôts et consignations

    Echanges entre les patrons de la CDEC et d’Allianz Cameroun

    La Caisse des dépôts et de consignations (CDEC) vient d’enregistrer dans le cadre de ses missions ses premiers transferts. Celui objet de la cérémonie de signature du 31 octobre dernier à Yaoundé porte sur des fonds relatifs aux contrats en déshérence (lorsqu’aucun bénéficiaire ne s’est pas manifesté après le décès du souscripteur) au sein de la société d’assurance Allianz Cameroun. C’est en effet «à la suite de travaux préalables menés par la direction des Assurances du ministère des Finances afin d’évaluer et de déterminer le montant des fonds, qu’Allianz a procédé au transfert effectif de l’intégralité des montants évalués à plus d’un milliard et demi de francs CFA (1,5 milliard FCFA)», précise l’institution dirigée par Richard Evina Obam.

    Cette évolution «consacre l’aboutissement des longs échanges engagés avec la compagnie d’assurance Allianz et s’inscrit dans le cadre de la démarche participative adoptée par la CDEC auprès des acteurs en vue de la mobilisation des ressources à elle dévolues», indique la direction générale de l’entreprise publique. L’idée étant de se mettre également en conformité avec l’article 2 du Règlement n°003/ Cima/ Pcma/ PCE/ 2018 et l’article 28 du Code Cima. Lesquels «disposent que les sommes dues au titre des contrats d’assurance sur la vie et des bons ou contrats de capitalisation qui ne font pas l’objet d’une demande de versement des prestations ou du capital sont, à l’issue de la période de prescription prévue, déposées auprès de la Caisse des dépôts et consignations», est-il indiqué.

    Gestion des fonds
    Qu’en est-il du sort réservé aux fonds ainsi transférés? «Il importe de relever que le transfert desdits fonds en déshérence à la CDEC participe de la sécurisation de l’épargne des Camerounais et ne pourrait en aucun cas constituer une préoccupation quant à la restitution et la disponibilité des ressources transférées». Toujours selon les assurances de la direction générale de l’entreprise d’État et «de par son modèle économique, la CDEC est tenue de restituer à la première demande, les montants réclamés, dès lors qu’un bénéficiaire ou son ayant droit se présente avec toutes les pièces justificatives requises conformément aux procédures mises en place».

    Il est par ailleurs constant qu’«en termes d’emploi des fonds confiés à la CDEC, le modèle économique met un point d’honneur sur la sécurisation desdits fonds au travers d’un modèle prudentiel et d’outils adaptés qui permettent de bien gérer les risques inhérents aux interventions de la CDEC». Bien plus «la CDEC, en tant qu’investisseur institutionnel, emploie les fonds qu’elle détient pour en faire un effet levier pour générer et renforcer des fonds propres nécessaires en vue d’accompagner des politiques publiques et financer les projets d’intérêt général».

    Perspectives
    Ces premiers transferts de fonds ne constituent assurément qu’une première victoire et une étape. Surtout qu’à en croire Richard Evina Obam, «les travaux se poursuivent avec les autres compagnies d’assurance, en liaison avec la direction des Assurances du Minfi pour finaliser les détails techniques préalables aux transferts effectifs des fonds en déshérence inscrits dans leurs livres respectifs». D’autres indications laissent également entendre que «les discussions avancent sereinement avec toutes les autres entités détentrices des ressources de la CDEC, en vue de leurs transferts effectifs». Ce sont autant de cérémonies de signature de procès-verbaux de transferts de fonds en perspective.

    Sont particulièrement ciblées par cette démarche, «l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Appecam) et l’ensemble des dirigeants des banques; l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (Asac) et la Conférence interafricaine des Marchés d’assurances (Cima)». L’entreprise publique dit avoir en outre associé à cette sensibilisation «le ministère des Marchés publics (Minmap) et l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP); la Chambre nationale des notaires du Cameroun et la Chambre nationale des huissiers de justice; les acteurs des domaines portuaire, forestier, téléphonique, énergétique et de l’habitat».

    Coercition
    Les missions statutaires de la CDEC ouvrent également d’autres horizons. «Nous avons opté pour une approche concertée, participative et empreinte de sensibilisation des acteurs pour que les choses se passent à l’amiable. Mais les dispositions légales en vigueur prévoient que la CDEC peut déployer des mesures et instruments coercitifs pour aller vers le recouvrement de ces sommes à travers ses porteurs de contraintes et utiliser toutes les voies de droit en matière de recouvrement», a prévenu le directeur général de la CDEC au micro de plusieurs confrères. D’où justement le recours aux porteurs de contrainte.

    Porteurs de contrainte
    D’après une note d’information parvenue à notre rédaction, «six porteurs de contrainte désignés par le directeur général de la CDEC en qualité d’agents de poursuite, agissant comme des huissiers du Trésor public pour le recouvrement des créances conformément à l’article 22 de la loi du 25 juillet 2023 régissant les garanties et le recouvrement des créances par les entités publiques, ont précisément prêté serment le lundi 30 octobre 2023 devant le Tribunal de Grande Instance du Mfoundi». Une formalité qui tire son origine et son explication dans «la nature des fonds que cette entité publique gère, et le mécanisme légal de garantie de recouvrement à elle expressément reconnue par les lois en vigueur», précise le document. C’est aussi une exigence appelée à consolider l’opérationnalisation de la CDEC engagée depuis le 20 janvier 2023 par le chef de l’État, Paul Biya.

  • Développement agricole en zone Cemac : la sonnette d’alarme de la Chambre d’Agriculture du Cameroun

    Développement agricole en zone Cemac : la sonnette d’alarme de la Chambre d’Agriculture du Cameroun

    La Chambre d’Agriculture, des Pêches, de l’Élevage et des Forêts (CAPEF) et le Minader forment les journalistes pour les outiller à la maîtrise des techniques agricoles. C’est au cours d’un séminaire organisé ce 31 octobre au siège de la CAPEF à Yaoundé.

     

    Selon le rapport 2023 de la Banque africaine de Développement (BAD) basé sur la sécurité alimentaire, l’Afrique centrale doit impérativement et obligatoirement augmenter sa production agricole de 30% en 2024 afin d’éviter une crise alimentaire. Pour éviter cette catastrophe humanitaire pointant à l’horizon, le Cameroun, principale économie de la sous-région prend les devants. La chambre d’Agriculture, l’un des bras séculiers dans ce secteur est aux avant-postes. On assiste ainsi à l’organisation de la toute première formation des mass médias sur le processus d’acquisition et de gestion des intrants agricoles en Afrique centrale. Ce séminaire a pour but de doper l’agriculture sous-régionale. Le cas du Salon international des intrants agricoles qui organise une formation pour les hommes de médias, la véritable courroie de transmission entre les décideurs, les agriculteurs et les autres acteurs du secteur. «Vous êtes des hommes de médias, les scientifiques, des décideurs. On a besoin de vous pour véhiculer notre message. Les populations écoutent la radio, regardent la télévision, lisent la presse et prennent ce que vous dites pour vérité d’évangile. Vous êtes le véritable vecteur de l’information», déclare Henri Séverin Assembe, représentant du président Roger Melingui au cœur dudit séminaire.

    Au cours du déroulement des travaux, les spécialistes et représentants des institutions vont dans le même sens que les organisateurs. Ils exhortent les hommes et femmes de médias à se rapprocher d’eux afin d’avoir les éléments pour communiquer. «Nous voulons avoir des points focaux auprès des médias et même des journalistes spécialisés dans l’agricoles. Sortez aussi du milieu politique, économique et du sport. Parlez aussi d’agriculture, d’élevage. Nous sommes prêts à vous accompagner», évoque monsieur Fouda, représentant du Minader dans le cadre du séminaire.

    En termes de recherches de qualité dans l’agriculture, l’Afrique centrale en général et le Cameroun en particulier les possèdent. Il faut simplement vulgariser la production des chercheurs. Cela peut conduire les agriculteurs vers les centres de recherches et doper l’agriculture dans la sous-région. C’est pourquoi Laurence Ngata, enseignante et chercheuse en phytopathologie à l’Université de Yaoundé I, au cours de son intervention, prie les journalistes d’être le relais des travaux effectués dans le domaine de la phytopathologie. De manière prosaïque, elle est ce que le médecin est pour l’homme. La phytopathologie est la médecine des plantes. «Nous sommes prêts à répondre aux sollicitations des journalistes et présenter nos travaux de recherche que ce soit dans les médias audiovisuels ou dans la presse écrite», lance la chercheuse en guise d’exhortation aux hommes de médias. La chercheuse va au-delà des frontières pour insister sur la sous-région. Il est concrètement question de sortir la zone Cemac de la zone rouge. «La Cemac reste à votre écoute et compte sur les médias pour être autosuffisante sur le plan alimentaire».

    André Gromyko Balla

  • Hausse du nombre de pièces en circulation dans la Cemac : parole tenue pour la Beac

    Hausse du nombre de pièces en circulation dans la Cemac : parole tenue pour la Beac

    Les populations de la sous-région sont en proie depuis plusieurs années à des difficultés dans leurs transactions commerciales quotidiennes. En grande partie du fait de la rareté des pièces de monnaie. Au point que l’augmentation du nombre de signes monétaires en circulation en zone Cemac a fini par constituer l’une de leurs attentes fortes en direction de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Cette demande peut aujourd’hui être considérée comme satisfaite. Puisque s’agissant «des billets et pièces mis en circulation dans la zone, le montant global au 31 décembre 2022, s’est situé à 4 373,1 milliards (y compris les billets de type 2020, ‘‘nouvelle gamme, Ndlr’’) contre 4 098,6 milliards au 31 décembre 2021», laisse entendre la Banque centrale dans son rapport annuel 2022. Un montant qui correspond en valeur à plus de 274 milliards FCFA supplémentaires dans les caisses des établissements bancaires et les poches des citoyens de la Communauté. Sans toutefois que l’on puisse dire qu’elle est le véritable poids des pièces de monnaie dans l’enveloppe globale.

    Le gouverneur de la Beac a bien annoncé lors d’une session du Comité de politique monétaire, une commande de pièces attendues pour la fin de l’année 2022. Abbas Mahamat Tolli entendait répondre ainsi à cette préoccupation pressante des populations. Cela s’est traduit «par pays par une augmentation des billets et pièces en circulation au Cameroun (+8,5%), en Centrafrique (+6,2%), en Guinée Équatoriale (+63,0%) et au Tchad (+46,0%)». La Banque centrale dit néanmoins avoir observé «une diminution au Gabon (-19,5%) et au Congo (-28,9%)». Et au final, «en ce qui concerne les pièces de monnaie, la BEAC a enregistré un versement en nombre de 36 885 pièces d’une valeur de 9 milliards FCFA venant des banques et comptables publics», peut-on lire.

    TAA

  • Transition politique au Tchad: la CEEAC aux nouvelles

    Transition politique au Tchad: la CEEAC aux nouvelles

    Quelles sont les prochaines phases de la transition politique en République du Tchad? Le président Félix Antoine Tshisékédi Tshilombo en a bien une idée. Ce qui intéresse toutefois le Facilitateur désigné de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ce 24 octobre 2023, c’est la vision à ce sujet du président tchadien. Ses deux émissaires également mandatés par la Communauté se sont rendus à Ndjamena. Ils en ont discuté avec le général Mahamat Idriss Déby Itno.

    Le président de la Commission de la CEEAC et le ministre (RD) congolais de l’Intégration régionale ont en effet échangé avec leur hôte sur «la feuille de route qui avait été déposée par le Facilitateur. Ils ont aussi scruté avec le chef de l’État tchadien les différentes étapes de la transition». Lesquelles étapes intègrent «trois axes stratégiques. À savoir le renforcement de la sécurité et de la défense; l’organisation du Dialogue national, consolidation de la paix et de l’unité nationale; et le renforcement de l’État de droit et de la bonne gouvernance», à en croire les rappels de Gilberto Da Piedade Verissimo et Didier Mazenga Mukanzu à Mahamat Idriss Déby Itno.

    Il ressort par ailleurs du compte rendu d’audience récemment publié par la Commission de la CEEAC que les deux émissaires angolais et congolais étaient en plus «porteurs d’un message de Félix Antoine Tshisékédi Tshilombo. Notamment sur la nécessité de la poursuite des échanges entre toutes les parties». Est particulièrement concerné «l’accompagnement de la sous-région au Tchad», renseignent les deux responsables communautaires. Il s’est en effet passé un certain temps depuis le Dialogue national inclusif et souverain. Il s’est tenu du 20 août au 8 octobre 2022 dans la capitale tchadienne. Soit plus d’un an désormais. Le président Mahamat Idriss Déby Itno avait bénéficié à cette occasion d’une prolongation de deux ans du mandat du Conseil militaire de transition.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Poliomyélite: 2 millions d’enfants à immuniser au Cameroun

    Poliomyélite: 2 millions d’enfants à immuniser au Cameroun

    Ils sont la cible d’une campagne de vaccination qui se tiendra du 22 au 24 septembre 2023.

    Le Cameroun initie une nouvelle campagne de vaccination contre la Poliomyélite. Celle-ci se tiendra du 22 au 24 septembre 2023 dans six régions du pays, à savoir le Centre, le Littoral, le Nord-Ouest, l’Ouest, le Sud et le Sud-Ouest. L’objectif de cette opération est «d’arrêter l’épidémie actuelle de poliomyelite dûe  au poliovirus variant de type 2 circulant dans la région du Centre», informe le Programme élargi de vaccination (Pev).

    2 893 131 enfants âgés de 0 à 5 ans sont ciblés par ces activités des Journées locales de vaccination de riposte à l’épidémie de poliomyélite. Dans le détail, ce sont 1 065 512 enfants qui doivent être immunisés dans le Centre ; 582 436  enfants dans le Littoral, 294 368 dans le Nord-Ouest, 513 703 à l’Ouest, 148 266 dans le Sud et 288 846 dans le Sud-Ouest.

    Les écoles, hôpitaux, les ménages et des espaces publics sont retenus pour abriter les activités y afférentes.

    Sur le site Catherine Colonna : «Ce n’est pas à nous d’être prescriptifs sur la tenue de nouvelles élections au Gabon»

    Louise Nsana