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Étiquette : Douala
Fiac 2023 : c’est parti pour la fête des prix et des affaires
Le ministre du Commerce, représentant le Premier ministre, chef du gouvernement, a présidé ce 2 novembre 2023, au stade Omnisports de Bépanda, la cérémonie d’ouverture de la deuxième édition de la Foire internationale des affaires et du commerce de Douala.
Coupure du ruban symbolique de la FIAC 2023 «C’est pari réussi», déclare Luc Magloire Mbarga Atangana. Le membre du gouvernement par ailleurs représentant du Premier ministre camerounais a dit son satisfait à la cérémonie de lancement de la 2ème édition de la Foire internationale des affaires et du commerce de Douala (Fiac). Pour le ministre du Commerce, cette plateforme, « épouse les contours de la stratégie nationale de développement 2020-2030, avec en premier le concept fondamental de l’import-substitution et la valorisation du contenu local à travers la promotion des produits « Made in Cameroun ».
En même temps, il se situe dans la prolongation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), avec son slogan originel « produire pour l’Afrique et consommer africain ». «D’une certaine manière, ajoute-t-il, ce thème nous renvoie aux sources ainsi qu’au fondement du multilatéralisme commercial», explique Luc Magloire Mbarga Atangana.
Le ministre du Commerce entouré des milieux d’affaires de Douala Placée sous le thème «le commerce, levier de la relance économique, de l’industrialisation, et de l’intégration régionale», cette édition représente une opportunité pour l’économie des pays africains. Pour le collaborateur de Joseph Dion Ngute, le commerce ne devrait pas être considéré « comme un instrument d’appauvrissement des plus faibles », au contraire. C’est ce qu’explique le membre du gouvernement, parlant du thème de cette édition. Pour lui, le commerce doit être «un vecteur de l’intégration régionale et de développement». Dans ce sens, précise-t-il, il doit servir à «stimuler les échanges commerciaux inter-États».
Pour la présidente de la fédération des associations des femmes entrepreneures du Cameroun (Fasfecam), la Fiac est une initiative à encourager. Car «encourager le rayonnement d’un tel évènement ne peut être qu’un moyen de contribuer à l’essor des entreprises camerounaises en les rendant plus attractives et compétitives aux yeux des consommateurs camerounais et les partenaires potentiels extérieurs valorisant ainsi le made in Cameroun» . Cependant, reconnaît Elysée Bogning Deumany, l’œuvre est loin d’être parfaite. «Il reste encore à faire sur le plan de l’accompagnement et du soutien des acteurs du secteur privé», relève-t-elle d’un air ravi de ce qui est déjà à la portée des acteurs de ce secteur d’activités.
Diane Kenfack
Stade omnisports de Bepanda
L’entrepreneuriat féminin en exposition
Le plaidoyer de la présidente de la Fédération des associations des femmes entrepreneures du Cameroun (Fasfecam) auprès du ministre du Commerce.
Au Cameroun, plus de 90% de femmes sont dans l’informel et exercent majoritairement des activités agropastorales. Il s’agit d’un secteur capital dans l’atteinte de l’autonomie agroalimentaire. Pourtant, les produits camerounais peinent à se vendre tant sur le marché national qu’international. Selon Elysée Bogning Deumany, cet état de chose est la conséquence d’une concurrence déloyale.
La présidente de la fédération des associations des femmes entrepreneures (Fasfecam) attribue en effet cette manie à une concurrence déloyale. «Nous faisons face à une concurrence hautement déloyale de la part de nos concurrents étrangers implantés au Cameroun et ce dans tous les secteurs d’activité. Cette situation contribue à fragiliser le tissu économique local qui se meurt à petit feu», explique Elysée Bogning Deumany. Au-delà de ces structures, la femme d’opinion pense également que le manque d’infrastructures routières, l’absence régulière d’énergie électrique et autres aléas y sont pour quelque chose. D’ailleurs, martèle-t-elle, cette situation crée «des pertes financières immenses. Car il est aujourd’hui difficile pour la grande majorité, selon elle, de conserver leurs ressources. Résultat des courses, c’est la débrouillardise en matière de conservation avec à la clé, l’utilisation des produits nocifs à la santé des populations. N’ayant pas d’infrastructures routières et de bonnes techniques de conservation, ces produits finissent par se détériorer. Cette situation a pour conséquence d’empêcher la femme d’être la mamelle nourricière du pays et augmente le niveau de précarité et par ricochet force à recourir de plus en plus aux importations qui constituent un obstacle à la politique de l’import-substitution».
Pour tenter de résoudre cette équation, la patronne de la fédération des associations des femmes entrepreneures joint à son plaidoyer des esquisses de solutions. «Nous désirons pouvoir bénéficier des facilités à long terme; à l’accès aux financements auprès des institutions bancaires; de l’aide à la participation aux salons et foires nationaux et internationaux; à la formation technique dans les domaines de l’emballage, des normes, des règles d’hygiène, de la gestion d’entreprise et du digital. De l’accompagnement technique et technologique dans la transformation et la numérisation de nos entreprises, l’accès aux machines agricoles pour se spécialiser dans l’agriculture à grande échelle. D’un système fiscal souple, l’accès continue à la formation, le renforcement des capacités. Un accompagnement dans notre processus de recherche et de développement, l’approche sensible au genre dans la mise en œuvre nationale de la politique Zlecaf. En particulier dans les domaines qui affectent les femmes. La négociation des contrats sur le plan international», égraine encore Elysée Bogning Deumany.
Si tout ceci est mis en œuvre, le marché local sera un élément favorable à l’essor d’une économie locale forte qui pourra s’appuyer sur ces locaux pour engager la conquête des marchés hors des frontières. «À long terme, une agence en charge de l’entrepreneuriat féminin au Cameroun serait la bienvenue», souhaite-t-elle. En attendant, la femme mène un combat sans merci contre les concurrents qui bénéficient déjà de toutes ces facilités.
Diane Kenfack
Offensive culturelle de Moscou au Cameroun
La formation en russe à prix d’ami
Pour sa première participation à la Foire internationale des affaires et du commerce de Douala (FIAC), le Centre linguistique russe du Cameroun a décidé d’offrir aux visiteurs une réduction de 50%.
Le Centre linguistique russe du Cameroun (CLRC) participe pour la première fois à la Foire internationale des affaires et du commerce de Douala (Fiac). Pour Simon Dupong, son directeur, c’est l’occasion de faire connaître le Centre à de nombreux visiteurs lors de ce grand rendez-vous du commerce. «L’objectif pour nous c’est de partir d’ici avec une édition spéciale de formation parce que nous venons de baisser les prix à 50%. Une formation qui est à 100 000 FCFA, pendant les 12 jours de la Fiac, tous frais payés à 50 000 FCFA. Les attentes de la fin, c’est pour avoir une sélection spéciale Fiac, de gens que nous allons recruter au soir de la fin de la foire», affirme-t-il. En plus, c’est «un honneur pour nous d’être présent ici. Il y a beaucoup de rencontres, d’échanges B2B. On a eu plus de 200 visiteurs en trois jours. Pour nous, c’est déjà beaucoup. Nous avons déjà deux inscrits sur place. On espère qu’avant la fin, on va atteindre notre objectif qui est un minimum de 100 inscrits. Ça nous fait plaisir et nous profitons pour féliciter l’équipe qui organise et on espère qu’on reviendra très prochainement», ajoute le directeur du Centre.
Des nombreux visiteurs accourent dans le stand pour avoir plus d’informations par rapport à l’existence du Centre. Car certains disent ne pas le connaître. «Heureusement qu’il y a des initiatives comme celles-ci qui nous permettent de connaître l’existence des entreprises. C’est ici que je découvre qu’il existe un Centre linguistique russe», souffle Martial à un de ses amis. «Je suis allée prendre les informations. Et à la fin, je suis très intéressé par cette promotion. Je compte faire cette formation», affirme la même source.
Le Centre linguistique Russe du Cameroun est créé le 25 avril 2023. Il est spécialisé dans l’apprentissage de la langue russe. Le Centre est situé à Douala, capitale économique du Cameroun.Diane Kenfack
«Douala Clean city»: New-look au forcing
Lancé le 31 octobre dernier à Douala, le projet vise à guérir et à maintenir la capitale économique propre.
« Circuler dans la ville de Douala est un véritable parcours de combattant. Aucun respect des règles minimales. Le parking réservé pour les voitures est occupé par les commerçants, les pousseurs et même les voitures qui sont en panne depuis des mois. Lorsqu’on stationne en route, la communauté urbaine vient mettre les sabots». Par ces mots, Guillaume décrit le désordre qui caractérise la ville de Douala depuis plusieurs années.
Comme lui, les autorités de cette cité n’en peuvent plus de cette situation, d’où leur descente dans les artères de la ville le 31 octobre dernier. Une délégation conduite par Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, gouverneur de la région du Littoral s’est accordée à l’Avenue Ahmadou Ahidjo, Boulevard de l’Unité.
C’était à la faveur du lancement du projet « Douala ville propre ». La visite avait pour but « d’amener les populations à changer de comportement, à travers une approche qui permet de lutter contre les formes d’incivisme liées », explique le patron de la région .
Les sanctions
L’initiative, apprend-on, est la version anglaise et améliorée du concept traditionnel « Douala ville propre ». Objectif, «rendre les rues, les quartiers, les espaces publics propres et de manière permanente» , explique Dr Roger Mbassa Ndine, maire de la ville de Douala.
Par ailleurs, il invite les populations à contribuer à leur manière au rayonnement de la ville. Auquel cas, les contrevenants s’exposent à des sanctions. «L’arrêté qui interdit les dépôts d’ordures au sol a été signé ce matin. Celui qui sera arrêté en train de jeter les ordures par terre sera sanctionné» , avertit le patron de la ville.
Belle initiative
Pour les habitants de Douala, l’opération est une belle initiative. Mais elle risque de se heurter à la mauvaise volonté des riverains ou au manque de suivi. «La mairie n’a pas sévi à temps, raison pour laquelle il est difficile pour les commerçants de respecter ces règles. L’action a mené n’ira pas loin. Pour le moment, les trottoirs sont libérés parce qu’ils sont là. Mais revenez ici à 17 heures, vous verrez que c’est retour à la case départ», affirme Ludovic. A ce niveau, les autorités rassurent. Les contrôles seront effectués tous les jours.
Diane Kenfack
Les « microbes » ou la désespérance d’une jeunesse
Douala, la prospérité de la désespérance des jeunesses dans une ville où sont pourtant célébrées au quotidien les eucharisties.Comment comprendre cette décrépitude morale et ce froissement des imaginaires portant ces jeunesses dans des jardins des aubes nouvelles ? Les microbes, ne sont-ils pas réellement ces usines à fantasmes et ces comptoirs de la vente des illusions qu’on appelle églises, mosquées, temples etc?La dégénérescence et la castration des horizons attestent que nos villes et villages ne sont habités que par des religions aux dieux spectaculaires et donc sans empreintes dans les sites où les jeunesses prennent des options pour des ailleurs. Suffit-il de fermer les bars, d’interdire le port d’armes blanches pour reconstruite des imaginaires liquidés et liquéfiés? Non ! Ce ne sont pas les bars qu’il faut fermer. Il ne s’agit pas non plus de sauver les mains de ces jeunesses de la dictature de la drogue. L’urgence des urgences est ailleurs, là où l’on ne veut pas aller, alors que c’est là-bas qu’il faudrait justement aller. Face à ces supermarchés achalandés par de fausses questions et de fausses réponses, face aussi aux religions de la démission là où la décision de prendre en charge la construction de la destinée humaine, eh bien, ce sont les églises, mosquées et temples qu’il faut fermer. Ce n’est qu’à partir de la fermeture de ces sanctuaires de ventes des spiritualités de friperie que nos jeunesses aux conseils remis entre leurs mains, pourront se décider pour un Avent des avants.Douala est la ville-témoin de la pollution mentale fruit d’une enflure du religieux ayant offert comme eucharisties pour croire et croître la drogue et le sexe. Quelque chose d’autre est-il proposé à ces jeunesses? Oui! Il leur est proposé des veillées de prières, des jeûnes, des demandes de messes, la bénédiction des Bics, un catéchisme désuet et démodé, un rosaire ne faisant éclore aucune rose dans leur quotidien où manger, se soigner, relèvent du miracle. La véritable gangrène des sociétés africaines, est là: la prolifération des religions ayant enfanté une société de la prostitution existentielle. Naître à Douala et ne pas être microbe, relève de l’impossibilité. Faire le diagnostic social, c’est quitter les solutions de cosmétique ou des mesures de vernis. Le diagnostic social doit questionner la gestion de nos imaginaires et quels en sont les patrons. Le tragique des jeunesses de Douala, jeunesses-temoins, réside dans leur enferment dans des discours d’enfumage des imaginaires et de brouille des horizons et dans des eucharisties insipides ne leur ouvrant qu’à de faux idéaux. La religion, superstructure de renforcement de l’infrastructure, voilà ce qu’il faut déconstruire. Il faut exiler les dieux du ciel pour entrer en alliance avec ceux de la terre qui nous commande d’habiter la terre.Loin de travailler à l’achat des terrains, à la construction des églises, des mosquées, des temples castrant l’appétit des grandes extases, l’unique discours qu’il faut tenir à ses jeunesses est de déconstruire les cathédrales, temples et mosquées qu’ils construisent sans que ceux-ci aient jamais entrepris de construire quelque chose en eux comme mémoire de l’histoire d’une vie en marche vers la liberté. Comme le barbu révolutionnaire de Jérusalem, ces jeunesses ne doivent avoir qu’un seul rêve : la lutte pour la chute des temples parsemés ici et là sans qu’aucun sens ne soit semé. Oui, il ne doit plus avoir pierre sur pierre! Là est la liberté de construction de la nouvelle phrase de sens. Les microbes sont les religions.Père NgimbusCemac: cap sur Douala pour la semaine internationale de l’investisseur
L’évènement a cours depuis 3 au 9 octobre dans la capitale économique sur les thèmes «La résilience de l’investisseur et la finance durable» et de «prévention des escroqueries et les précautions face aux crypto-actifs».
La Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) a lancé lundi la cinquième édition de la Semaine internationale de l’investisseur (SIIC 2022). L’évènement porte sur la promotion d’une éducation financière et boursière. Il est orienté grand public avec pour cœur de cible les épargnants, les investisseurs potentiels et primo-investisseurs. «Les messages clés de la Semaine sont diffusés auprès des corps sociaux structurés ou non composés autant d’étudiants, de travailleurs, d’entrepreneurs, du secteur informel ou formel où les besoins et les capacités de création de la valeur ajoutée sont certaines», indique la Cosumaf.
Les thématiques à l’ordre du jour pour le SIIC 2022 s’inscrivent dans la suite de celles développées en 2021. Lesquelles visent sur le terme à accroître la protection face à l’offre des produits et services du marché financier de l’Afrique centrale. Et pour cause, l’année dernière aura connu l’arrivée sur le marché de nouveaux investisseurs qui ont tiré profit de la digitalisation d’accès au marché. Ce qui, rappelle la Cosumaf, sans être un problème en soi «s’est accompagnée d’une mauvaise application des règles en matière de «due diligence» ou «compliance», exacerbée par l’apparition de nouveaux produits aux caractéristiques nouvelles».
Il est question cette année de «faire de l’éducation financière et la culture boursière, un facteur d’élargissement de la surface des investisseurs personnes physiques et un adjuvant de la protection de l’investisseur face à des ores frauduleuses visant à détourner l’épargne publique.»
La Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC) organise des journées-portes ouvertes en lien avec le Salon international de l’investisseur. La structure ouvre des stands d’expositions gratuits en faveur des sociétés de bourse, de gestion des portefeuilles, ainsi que des émetteurs cotés en bourse.
Vu sur le site
Louise Nsana
Fiac 2023: la deuxième édition à l’horizon
Après l’édition fondatrice de 2018, la Fiac honorera sa deuxième rencontre du 25 janvier au 5 février 2023 au Parcours Vita de Douala. Les fondamentaux ont été dévoilés au cours d’un point de presse tenu ce vendredi 30 septembre 2022 dans la capitale économique.
Plateforme dynamique des affaires au triple plan national, sous-régional, et international, la Foire internationale des affaires et du commerce (Fiac) est une manifestation à caractère commercial qui a mis un point d’honneur sur la valorisation des produits estampillés « Made in Cameroun », Made in Central Africa et Made in Africa dans un contexte de l’opérationnalisation de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Ainsi, plusieurs jours seront consacrés à la promotion du label et du savoir-faire camerounais afin que triomphe le label « Made in Cameroon » au niveau national et même au-delà pour une profitabilité partagée. « La Foire internationale des affaires et du commerce, c’est booster encore plus l’attractivité de la ville de Douala.Nous sommes dans la mouvance des grandes réalisations. Nous voulons transformer Douala en une métropole moderne et qu’elle se positionne comme l’une des plus grandes villes d’Afrique centrale », souhaite Roger Mbassa Ndine, maire de la ville de Douala.
C’est une grande fête inédite des affaires dans un cadre où se rassemblent tous ceux qui veulent l’amélioration des conditions économiques et croire à la valeur et à l’utilité des occasions de vivre ensemble une telle expérience. « De plus en plus, de telles manifestations ici partant du pôle économique Douala irradient le Cameroun, l’Afrique centrale, et au-delà seront portées par des entreprises qui sont au cœur de la fabrication de la richesse et régulées par des organismes de l ‘État qui sera aussi présent à la Fiac. Le tout s’inscrit dans l’effort global du progrès économique, de la diminution de la pauvreté, des écarts sociaux entre richesses et pauvres.Cette manifestation offre à tous les acteurs dans la vaste gamme des activités commerciales et aussi industrielles un lieu de rencontre, d’échange entre les acteurs économiques, les exposants et les visiteurs », affirme Pierre Zumbach, promoteur de la Fondation internationale Inter-Progress. C’est ainsi que « la Fiac offre des espaces d’exposition aux entreprises pour expliquer leur savoir-faire, présenter leurs produits et surtout les innovations de produits. De nombreuses animations culturelles contribueront à une ambiance conviviale qui favorisera les échanges, des lieux de détente serviront boisson et nourriture pour toutes bourses, un espace loisir accueillera les familles avec un grand manège.Des commodités sanitaires seront réparties sur le site même qu’un service permanent de navette par petit bus pour passer d’une zone d’exposition à une autre », dit-il.
Innovations
« L’armée camerounaise prépare un spectacle inédit pour expliquer ce qu’elle fait et notamment son rôle en tant que premier formateur et employeur des métiers techniques au Cameroun. Un pavillon de la santé en préparation avancée avec le soutien du Minsanté et d’acteurs privés publics qui regardent l’avenir après les chocs brutaux de la pandémie. De même que l’activité du métier de la mer, expliquant la gamme de services offerts, est en préparation », explique Pierre Zumbach.Principales activités
Une exposition-vente des produits et services en cohérence avec le thème de la manifestation parfaite « le commerce dans tous ses états » ; des rencontres B to B et B to C en vue de nouer et de développer des partenariats productifs ; des conférences-débats sur des thèmes aussi riches que variés portant entre autres sur le commerce international, le climat des affaires, la libre circulation des biens et des personnes en zone Cemac et CEEAC, ainsi que dans la Zlecaf. Des ateliers de renforcement des capacités des entreprises en matière de norme, certification et qualité, marketing opérationnel. «Cette initiative dans l’environnement économique évènementiel rentre en droite ligne de la politique des grandes opportunités dans une ambition permettant de faciliter le développement des entreprises à la rencontre du consommateur et partant de favoriser la production nationale et le riche potentiel de notre pays », explique Pr Magellan Omballa, représentant du Mincommerce. Pour faciliter la procédure de souscription, un espace d’exposition se tient dès ce jour dans une permanence d’un chapiteau nommé Fiac en face du bureau du directeur du Parcours Vita. Ce tous les vendredis après-midi et samedi matin pour une information détaillée et concernant l’implantation d’un espace, exposition des stands qui sera disponible à la fin des travaux du Génie militaire.À propos de la Fiac
La Fiac est née d’une décision du gouvernement, à la suite d’études détaillées, de créer dans la métropole économique Douala, en alternance une année sur deux avec le Salon international de l’entreprise Promote à Yaoundé. La première édition s’est déroulée en 2018 sur le site de Camtel Bepanda à Douala et a regroupé 500 participants et 80000 visiteurs. Pour participer à la relance économique partant de la métropole économique du Cameroun avec la force de ses 6 millions d’habitants et la majorité d’entreprises du pays. Evènement appartenant au gouvernement camerounais et dont le mandataire est à la Fondation internationale Inter-Progress. La Fiac 2023 est un rendez-vous du donner et du recevoir.Diane Kenfack
7ème Marathon day: Bolloré réhabilite l’école publique de Bépanda
Cette action a été menée dans le cadre de la septième édition de la course solidaire le 29 septembre. Les filiales du Groupe Bolloré s’y sont illustré par des actions sociales.
Le Groupe Bolloré et ses filiales camerounaises – Camrail, Bolloré Transport & Logistics, SEPBC – multiplient des actions sociales dans la capitale économique. Dans le cadre de la 7e édition du Marathon day, les collaborateurs de la société française ont financé la construction de 40 latrines et la réhabilitation de l’école publique de Bepanda Bonawonda à Douala.
«C’est un honneur pour nous d’apporter notre modeste contribution à l’épanouissement de ces jeunes élèves. La construction de ces latrines va permettre aux enfants de cette école située dans un quartier défavorisé de poursuivre leur scolarité dans un environnement sain et propice à leur épanouissement», a déclaré le 29 septembre Flore Yango, directrice générale adjointe de la Société d’exploitation du parc à bois du Cameroun (SEPBC).
Lancé depuis 2016, le Marathon Day est un évènement annuel qui se tient chaque mois de septembre. tous les collaborateurs du groupe dans le monde se réunissent au profit d’une association caritative en faveur de la jeunesse et de l’éducation. Cette année, l’objectif visé était de 200 000 km.
Du matériel didactique a également été remis aux six directeurs de l’école maternelle et primaire de Bépanda, dans l’arrondissement de Douala 5e.
Louise Nsana
Hadj 2022 au Cameroun: des bonnes dispositions pour beaucoup de fric
Pour le pèlerinage à la Mecque, des mesures particulières sont prises par les pouvoirs publics pour faciliter les opérations de dépistage et de délivrance de la documentation nécessaire au plan sanitaire
Selon Manaouda Malachie, le ministre de la Santé publique, des sites de dépistage PCR contre le covid-19 seront exceptionnellement ouverts dans les délégations régionales de la santé publique de l’Extrême-nord, Adamaoua et Nord en plus de ceux déjà opérationnels dans les villes de Yaoundé, Douala, Garoua et Bafoussam. . « Les opérations de testing se dérouleront conformément à l’ordonnance n° 2022/001 du président de la République du 2 juin 2022 qui consacre le paiement des tests de dépistage PCR contre le Covid au taux forfaitaire de 30 000 francs, auprès d’un régisseur dûment désigné par le ministre des Finances », indique Manaouda Malachie, dans un communiqué rendu publique le 20 juin 2022.
D’après une « comptabilité » tenue par le quotidien camerounais L’Économie, L’État va récolter 135 millions de FCFA pour les tests Covid-19. « Sur les 4500 fidèles musulmans enregistrés pour le pèlerinage à la Mecque, chacun devra débourser 30 000 FCFA pour effectuer les tests PCR, ce qui fait un montant total de 135 millions de FCFA à verser dans les caisses de l’Etat », écrit L’Économie du 22 juin 2022.
Lire aussi: Hadj 2022 : le prix revus à la baisse au Cameroun
Jean-René Meva’a Amougou
Développement de Douala: les privés ont voix au chapitre
Pour assurer le développement de Douala, pouvoirs publics et collectivités territoriales décentralisées, malgré toute leur volonté, ne peuvent y parvenir seuls, à cause de l’importance de gros financements. Ainsi, pour que Douala soit le poumon économique du Cameroun, il faut que les deux secteurs s’allient. Une solution émise24 au 27 mai 2022, lors de la 2e édition du Forum économique de Douala (Fed) placée sous le thème «Financement et partenariats pour l’émergence de la capitale économique».
Dans son mot d’ouverture, le Pr Désiré Avom, président du comité scientifique du forum est revenu sur la problématique posée par le thème et a donné quelques esquisses de solution. «Le forum économique doit marquer un tournant décisif dans les relations entre les chefs d’entreprises et l’administration publique locale. Mais surtout secréter des partenariats solides et impactant dans différents secteurs d’activités de la ville de Douala». Selon l’universitaire, des espaces d’échanges comme le Fed sont très importants pour le développement de la ville. «Ce genre d’initiatives a cours depuis des lustres dans les pays développés», précise la même source.
En présence de chefs d’entreprise, d’opérateurs économiques, de nombreux problèmes étaient au centre des débats entre autres: le logement, l’énergie, la mobilité, l’environnement, l’occupation des sols et autres. L’objectif de ces échanges est de voir comment les nouveaux partenariats pourront être liés. «Le développement de la ville va avec le développement de l’activité économique. Et ce n’est pas l’État qui crée la richesse mais le privé», a souligné Martin Omgba Zing, économiste.
Pour une meilleure synergie en vue du développement, Douala doit donc se construire dans un dialogue inclusif, dans un contexte d’apprentissage et de décentralisation. Dans ce contexte de construction d’une ville inclusive, non seulement les coûts sont énormes, mais il y a la nécessité de démolir certains espaces, l’urgence de recaser ceux qui ont été délogés. Les fonds de la diaspora, les fonds verts, de carbone, les fonds participatifs sont aussi de nouvelles de financement et peuvent aider la capitale économique à se développer. Une fois ces fonds mobilisés, ils vont permettre à la création d’espaces publics, l’urbanisation inclusive, la mobilité, l’attractivité, la résilience économique, mais également la création de plusieurs offres en termes d’emploi et l’adoption d’une politique de planification urbaine.
Diane Kenfack
Hydrocarbure : la SCDP construit une sphère de 1000 tonnes métriques à Douala
Le projet y afférent répond aux besoins d’augmentation des capacités de stockage de la Société camerounaise des dépôts pétroliers.
Le chantier envisagé par la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SDCP) permettra à la structure d’optimiser ses capacités d’approvisionnement tout en limitant les risques de pénurie dû à la forte demande nationale en pétrole et dérivés. Un appel d’offres international restreint pour la construction d’une sphère de 1000 Tonnes Métriques(TM) et de la mise en conformité de la défense Contre Incendie (DCI) y relative au dépôt Scdp de Bonaberi à Douala vient de ce fait d’être lancé par le directoire de la structure.
Le projet devrait rentrer en exploitation en 2024. D’un coût prévisionnel de neuf milliards de Francs CFA pour une durée de 30 mois, celui-ci rentre dans le cadre d’un programme d’augmentation des capacités de stockage initié à la suite de l’incendie survenu en 2020 à la Société nationale de raffinage (Sonara) ; et qui a de ce fait une augmentation des approvisionnements par l’importation. Autres projets dans le pipe : trois réservoirs de 6 500 m3 chacun à Douala ; un réservoir de 5 000 m3 à Belabo ; deux bacs de stockage de gasoil de 10 000 m3 à Yaoundé et à Bafoussam.
L’ensemble des chantiers entrepris à partir de 2021, devrait à terme doter la SCDP à terme, des capacités supplémentaires de 34 500 m3 dans ses dépôts de Yaoundé, Douala et Bélabo. Selon les chiffres officiels du ministère de l’Energie, la structure disposait de capacités de stockage évaluées à 238 545 m3 à fin 2018. Les données officielles chiffrent quant à elles les besoins en termes de renforcement des capacités de stockage de cette entreprise à 108 000 m3 pour les produits blancs (essence, gazole, kérosène, etc.) et 15 000 tonnes métriques (TM) pour le GPL ou gaz domestique.
Louise Nsana
Douala ou Pointe-Noire : les transporteurs auront bientôt le choix
La Commission de la CEEAC vient de procéder au lancement technique du Projet de développement du corridor de transport multimodal Pointe-Noire-Brazzaville-Bangui-Ndjamena (CD13) phase I. Il est destiné à sortir encore un peu plus la RCA et le Tchad de l’enclavement.
Une rude compétition se profile à l’horizon entre le port de Douala au Cameroun et celui de Pointe-Noire au Congo (Brazzaville). Le premier constitue déjà l’épine dorsale des principaux corridors menant aux capitales de la Centrafrique et du Tchad, et plus que jamais appelés à être plus compétitifs. Le second est, quant à lui aussi, censé dans un futur plus ou moins proche, être le centre névralgique des échanges commerciaux le long de l’axe Ouesso-Brazzaville-Bangui-Ndjamena et de la navigation sur le fleuve Congo et ses affluents Oubangui et Sangha. C’est dans le cadre de la mise en œuvre du Projet intégrateur baptisé CD13 phase I.
Le Programme a, entre autres, vocation à assurer «la mobilité des Centrafricains en les connectant aux pays voisins comme la République du Congo et la République Démocratique du Congo», a fait valoir le ministre centrafricain des Équipements et des Travaux publics. Le membre du gouvernement a également précisé le 12 avril dernier à Bangui qu’«en promouvant une approche multimodale qui combine le transport routier et le transport fluvial, et plus tard nous l’espérons le transport ferroviaire, ce corridor contribuera à l’amélioration de la compétitivité de notre économie, non seulement en permettant à notre pays d’avoir une deuxième voie d’accès à la mer, mais également aux marchés régionaux».
CEEAC, BAD, BDEAC
La Banque africaine de développement (Bad) et la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont en effet procédé ce 12 avril 2022 en République Centrafricaine (RCA), au lancement technique du Projet de développement du corridor de transport multimodal Pointe-Noire-Brazzaville-Bangui-Ndjamena. La commissaire en charge de l’Aménagement du territoire et des Infrastructures représentait à cette cérémonie le président de la Commission, Gilberto Da Piedade Verissimo. Marie Thérèse Chantal Germaine Ngakono épouse Mfoula Edjomo a notamment souligné que «la CEEAC marque son appréciation pour le début de la réalisation de ce grand projet transfrontalier dont elle assure la coordination générale, après avoir commis la réalisation des différentes études».
La responsable communautaire s’est par ailleurs félicitée au nom de son institution «des efforts consentis par les États concernés pour parvenir à l’évolution actuelle de ce processus». Elle a également exprimé sa reconnaissance à l’endroit du «Groupe de la Banque africaine de développement (Bad), chef de file des Partenaires techniques et financiers, qui nous accompagne dans la réalisation de ce projets, aux autres partenaires financiers comme la BDEAC, de même qu’à tous ceux qui ont marqué leur intérêt et leur disponibilité à apporter leurs contributions à cet important projet multimodal».
Déclinaison
La première phase du Projet CD13 concerne principalement la RCA et le Congo. «Les travaux routiers entre Ouesso et Bangui consistant alors en: la construction et le bitumage de routes, la réhabilitation de tronçons bitumés, l’aménagement minimal de route en terre, la construction de ponts, la construction de voiries urbaines dans les principales agglomérations traversées; les aménagements portuaires et fluviaux; l’amélioration, la sécurisation et la facilitation du transport fluvial; les aménagements et mesures connexes, des aspects sociaux relatifs entre autres à la promotion des femmes et à l’ emploi des jeunes; l’appui au secteur des transports; et la gestion du projet». À en croire, la commissaire de la CEEAC, il est en outre prévu que «la CICOS soit impliquée dans la mise en œuvre du volet fluvial de ce projet».
Financement
La mise en œuvre en cours du Projet CD13 est rendu possible grâce notamment à «l’octroi d’un don d’un montant historique de 209,42 millions d’Unités de Compte, soit l’équivalent de 167 milliards FCFA, et qui représente environ 19 fois l’allocation annuelle du pays, portant ainsi l’ensemble du portefeuille de la Banque en RCA de 177,3 millions USD à 474,7 millions USD». Le responsable pays de la Bad relève aussi que «la BDEAC octroie également à la RCA deux dons pour un montant cumulé de 2,80 millions d’Unité de Compte, soit 2 232 372 800 FCFA provenant de l’Aide budgétaire globale française (ABG) et du Fonds de Développement de la Communauté (Fodec).
Le Premier ministre centrafricain a par ailleurs été informé de ce que «l’accès à ce financement a été rendu possible grâce à la mobilisation des pays de la CEEAC (CEEAC) et par l’engagement de la République du Congo, qui a reçu un prêt de 175 millions d’Euros de la BDEAC (Banque de Développement des Etats de l’Afrique centrale), partenaire très important dans le montage de ce projet. Sans ces arrangements, les ressources de l’enveloppe régionale du Fonds africain de Développement n’auraient pu être levées», a-t-on appris du responsable pays de la Bad.
En tout état de cause, la Commission de la CEEAC reste très optimiste quant à la mise en œuvre du projet intégrateur. Il vise à «promouvoir l’intégration régionale, l’intégration physique, et la densification des échanges commerciaux grâce, entre autres, au développement des infrastructures pour le développement et le bien-être des populations de la sous-région et au-delà». C’est pourquoi Marie Thérèse Chantal Germaine Ngakono épouse Mfoula Edjomo a dit être «convaincue que l’accompagnement de la Bad et les apports des différents PTF qui se sont déjà manifestés (la BM, l’UE), permettront d’atteindre les objectifs escomptés».
Évolution
Le Projet CD13 fait partie du Plan directeur consensuel des Transports de l’Afrique centrale (PDCT-AC). Du côté de la Centrafrique, on relève surtout qu’il «rentre dans la stratégie de développement des corridors de transports régionaux et s’intègre parfaitement dans la stratégie de développement des infrastructures de transports de la RCA», a indiqué le ministre centrafricain. Cette ambition connaît un début de concrétisation le 29 avril 2011. Puisque ce jour-là, «la République Centrafricaine, la République du Congo, la République Démocratique du Congo et le Fonds africain de Développement ont signé un Protocole d’ Accord Dons destinés à la réalisation des études techniques et institutionnelles».
La commissaire de la CEEAC rappelle également que c’est «suite à un appel à la concurrence, que le Groupement Cima International/La Sallette/Techniplan a été sélectionné pour mener les différentes études sectorielles (techniques, économiques, sociales, environnementales et institutionnelles) de faisabilité et dont les rapports ont été approuvés et validés au cours de l’année 2019 par le Comité technique mixte regroupant les Experts pays de la Centrafrique, du Congo, de la RDC et du Tchad, et chargés du suivi de la mise en œuvre du projet».
Après quoi, la Bad «a organisé, du 23 juin au 4 juillet 2021, une mission conjointe Bad-Bdeac d’évaluation dont les résultats ont conduit (a) à l’approbation, le 11 novembre 2021, des accords de Dons pour le financement de la Phase 1 du projet par le Conseil d’Administration de la Bad, et (b) à la signature desdits accords de Dons le 29 novembre 2021 par Faustin Archange Touadera, président de la RCA et Serge N’guessan, directeur général de la Banque pour la Région Afrique centrale».
Marie Thérèse Chantal Germaine Ngakono épouse Mfoula Edjomo précise enfin que «les Accords de financements ont également été signés entre la Bdeac et le Congo, pour cette première phase de ce projet de transport multimodal».
Théodore Ayissi Ayissi
Libération de la France : L’Afrique centrale et le butin de guerre
Devoir de mémoire
Le 3 septembre 1939, il y a 80 ans, l’Angleterre et la France déclaraient la guerre à l’Allemagne.
Les causes sont connues : les invasions successives de l’Autriche, des Sudètes en Tchécoslovaquie et de la Pologne, le 1er septembre par les troupes d’Hitler. Souvent oubliée lors des commémorations, l’Afrique a participé activement au conflit. Selon l’historien Raffael Scheck, «l’armée britannique a recruté dans pratiquement toutes ses colonies en Afrique».
Pour Karl Rössel, un autre historien, «le fait est que les soldats africains ont vu pour la première fois les Européens, qu’ils croyaient supérieurs, dans la boue, la saleté, la douleur et la mort. Ça leur a montré qu’il n’y avait pas de différences entre les hommes. Ce qui a mené ensuite un certain nombre d’entre eux à soutenir les mouvements indépendantistes de leur pays et tout ça c’est donc une conséquence de la guerre ». L’écrivain et réalisateur sénégalais Ousmane Sembène a dit: «Pendant la guerre, nous avons vu les Blancs nus et nous n’avons pas oublié cette image». Jeune Afrique du 14 mai 2013 a appelé cela «la force africaine, le sang des Africains».
À Verquin (Pas-de-Calais, France), une stèle en hommage aux soldats africains se dresse depuis 2019. Cette stèle en métal de 3,50 m de hauteur et 25 m², découpée au laser en trois parties, représente le général de Gaulle passant en revue les troupes africaines à Brazzaville, «capitale» de la France libre, en 1940. Elle «commémore Brazzaville, capitale de la France libre, sous De Gaulle et le sacrifice de tous les peuples africains qui sont venus pendant la Seconde Guerre mondiale pour lutter contre le nazisme. Toute une Histoire. C’est elle qui est revisitée dans le présent zoom.
Félix Éboué, premier gouverneur à rallier la France libre, et Charles de Gaulle, au Tchad Un colloque international sur le sujet réunira à Brazzaville (Congo), ce mois d’octobre, des chefs d’État et de gouvernement africains, des hommes politiques et des intellectuels. Le but est d’évaluer les retombées obtenues par la sous – région suite à sa contribution décisive à la libération de la France sous occupation nazie.
«Brazzaville, capitale de la France libre: une mémoire partagée». Tel est le thème du colloque international que le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, organise à Brazzaville du 24 au 26 octobre 2020. À Brazzaville, le chef d’État congolais veut faire commémorer les 60 ans des indépendances des pays africains francophones et les 80 ans de la participation des troupes africaines à la libération de la France en 1940.
France Libre grâce à l’Afrique centrale
Évoquant les objectifs du colloque international devant la presse camerounaise le 12 septembre dernier, le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, indique que «lorsque la puissance tutélaire qui était la France a été vaincue par les nazis, elle a en quelque sorte réfugié son honneur en Afrique-Équatoriale française. Brazzaville est devenue la capitale de la France libre. Et c’est de Brazzaville que des légions entières de Congolais, Camerounais, Gabonais, Centrafricains, Tchadien, etc. vont partir avec le général de Gaulle, le général Leclerc et d’autres généraux pour prendre part aux grandes batailles de la Deuxième Guerre mondiale».Et si l’honneur de la France occupée par les nazis se redonne une santé à Brazzaville, c’est bien parce que, «un mois après son appel de juin à partir de Londres, le général de Gaulle était presque seul. Et pourtant, des milliers de Français résidaient à Londres. Son appel était donc largement ignoré par les Français. Il ne s’agit donc pas de vue de l’esprit, mais de la pure vérité. C’est à partir de Douala, le 27 août 1940, que renaissent l’espoir et la matérialisation de la France libre. C’est à partir de Douala que se feront les ralliements de Bangui, Brazzaville et Libreville.
Ce sont nos pays qui ont supporté humainement, matériellement et financièrement cette guerre jusqu’en 1943 où l’Afrique occidentale et le Maghreb sont entrés en guerre», à en croire Daniel Yagnye Tom, représentant de l’Union des populations du Cameroun (UPC) en Afrique australe et centrale. L’homme politique estime que la «reconnaissance infinie de la République française pour la ville de Londres, berceau de la France libre!» que le président français Emmanuel Macron a déclaré à Londres le 18 juin 2020 est une «ingratitude de la France. Il n’est pas venu à Douala, Brazzaville ou Dakar, alors que Douala a fait de loin plus que Londres pour la France», assène Daniel Yagnye Tom.
60 ans d’indépendance
Quelle Afrique, 60 ans après les indépendances? C’est un des enjeux de ce colloque. La place de l’Afrique francophone, qui s’est investie jusqu’au sacrifice de ses enfants pour la paix dans le monde à travers l’appui aux puissances alliées, sera profondément examinée. Jean Claude Gakosso affirme qu’à Brazzaville «nous n’acceptons plus la domination, nous n’acceptons plus l’humiliation. Nos chefs d’État vont porter cette parole forte devant le monde, devant l’Afrique, devant notre jeunesse». L’émissaire du président Denis Sassou Nguesso auprès du chef de l’État camerounais Paul Biya en profite pour tacler un ancien président français. Pour lui, «lorsque quelques-uns prétendent que l’Afrique n’est pas assez entrée dans l’histoire, ça nous fait rigoler». Il poursuit en affirmant que «le colloque de Brazzaville est certes un colloque universitaire, mais un colloque au cours duquel les chefs d’État vont s’adresser à la jeunesse africaine et au monde avec des messages d’espoir, surtout par ces temps où ressurgissent des phénomènes comme le racisme».Brazzaville-Yaoundé
L’interconnexion du courage et du leadeurship
Dix ans après la conférence Africa 21 de Yaoundé sur la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale, le colloque de Brazzaville questionne l’évolution des pays francophones indépendants en 1960.
60 ans après les indépendances, quelle est la trajectoire des pays d’Afrique francophone ? C’est une fois de plus en Afrique centrale que la réflexion existentielle sur le devenir de l’Afrique sera menée. À Brazzaville, du 24 au 26 octobre 2020, un des centres d’intérêt du colloque international sera le contenu des 6 décennies d’indépendance des pays francophones. Les participants au colloque tenteront d’évaluer le chemin parcouru par les pays d’Afrique francophone et le statut acquis dans un monde en perpétuelle mutation.
Un moment qui n’est pas sans rappeler la conférence internationale de Yaoundé, organisée par le chef de l’État camerounais et dénommée Africa 21, du 17 au 19 mai 2010 sur le thème : «L’Afrique, une chance pour le monde: réalités et défis». Au moment où la plupart des peuples africains franchissaient le cinquantenaire de leur réalité à disposer d’eux-mêmes, Yaoundé interrogeait la portée de cette réalité. En présence des premiers citoyens africains, des grands esprits du continent et des grandes puissances, Yaoundé interrogeait les consciences sur ce que représente l’Afrique dans la conduite du monde. Une décennie plus tard, l’interrogation reste entière !
Plaidoyer
Pour le président camerounais, les institutions de Bretton Woods (qui concentrent l’essentiel de la gouvernance mondiale), le Conseil de paix de l’ONU et bien d’autres sont dépassés. Pour lui, l’équilibre du monde passe par la prise en compte des évolutions (démographique, économique, technologique, démocratique), etc. Cela passe par une gouvernance inclusive et partagée du monde. Il l’a réitéré à de nombreuses reprises et même lors du forum de la paix de Paris (France), le 12 novembre 2019.Dans le même sillage, Brazzaville pourrait rafraichir le plaidoyer de l’Afrique en s’appuyant sur le lourd tribut que l’Afrique francophone a payé, au titre de la contribution à la paix dans le monde durant la Deuxième Guerre mondiale. Cet héritage ne lui a jamais été reconnu à juste titre. En témoigne, l’acte du 18 juin 2020: à l’occasion de la commémoration des 80 ans de l’appel du général de Gaulle face à l’occupation nazie, Emmanuel Macron a décerné la croix de la Légion d’honneur à la ville de Londres. Une des plus hautes distinctions honorifiques des ordres nationaux français.
Non à la polémique d’États
Le colloque de Brazzaville sera-t-il un moment de polémique pour des chefs d’État africains ou alors un de ces rares moments forts sur les initiatives d’affirmation de l’indépendance des pays d’Afrique ? On a le droit de s’interroger, de rêver !
Clôturant la conférence internationale Africa 21 de Yaoundé, le 19 mai 2010, Paul Biya déclare : «il est temps de dire aux Africains que le moment est venu de se défaire de l’image misérabiliste qui, depuis trop longtemps, est la sienne. Qu’ils ont les moyens d’une véritable renaissance et qu’ils sont dignes de rejoindre le reste du monde sur un pied d’égalité».Le 12 septembre dernier, Paul Biya a reçu son carton d’invitation pour le colloque de Brazzaville. La «mémoire de notre sous-région», le «grand patriarche» a la «parole très attendue» à Brazzaville, selon les expressions recoupées auprès du ministre des Affaires étrangères du Congo, Jean-Claude Gakosso.
Bobo Ousmanou
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Selon la Commission technique nationale des établissements de tourisme (CTNET), c’est le nombre d’hôtels recensés au 4 septembre 2020 au Cameroun. À cette date, des détails montrent un parc hôtelier national riche de 18 152 chambres, 698 suites et 446 appartements, 494 restaurants au confort varié, plus de 250 établissements de loisirs et 300 agences de tourisme. À en croire la CTNET, l’immense majorité de ces établissements de tourisme et de loisirs est située dans la région du Littoral. Cette année, 17 établissements hôteliers ont reçu un avis favorable de la Commission technique nationale des établissements de tourisme pour la construction/extension/transformation d’hôtels. Ce sont 10 hôtels une étoile, 6 hôtels deux étoiles et 1 hôtel trois étoiles, repartis dans les villes de Yaoundé, Mbandjock, Douala, Ngaoundéré, Maroua, Batouri, etc. Pour ce qui est de l’ouverture des hôtels, le Cameroun s’est enrichi de 10 nouveaux établissements d’une étoile.
Transport maritime : « Débarqué » de Douala, Bolloré montre Kribi sous un beau jour
« A compter du 1er janvier 2020, le terminal à conteneurs de Douala (Cameroun) est géré en régie déléguée par le Port autonome de Douala pour une période annoncée d’un an. Cette transition est susceptible d’affecter la fluidité des opérations. Toujours engagé à vous offrir les solutions d’acheminement les plus compétitives en coûts et délais, Bolloré Logistics vous propose un plan de transport alternatif, vers le Cameroun, le Tchad et la République centrafricaine via le port de Kribi ». C’est sans doute la partie intéressante d’un communiqué récemment publié par le groupe Bolloré et reprise sur le site internet du magazine Investir au Cameroun en date du 13 janvier 2020.
Une vue du terminal conteneurs à Kribi Arrivé en fin de contrat au terminal à conteneurs du port de Douala le 31 décembre 2019, Bolloré suggère désormais celui de Kribi à ses clients, comme pour contrer les pénibles attaques dont certains l’accablent et lessiver en même temps l’image piteuse à lui collée. Dans cet exercice, le groupe a pris sur lui de mener sa barque au bon sort plutôt qu’au mauvais port. Selon Investir au Cameroun, l’affaire consiste à vanter la place portuaire de Kribi. Sur place, relève le média, « le logisticien français propose une large gamme de services depuis l’Asie et l’Europe, opérés par les plus grandes compagnies maritimes, des procédures de dédouanement simplifiées et dématérialisées, et un terminal stratégiquement situé pour l’acheminement des marchandises vers les centres économiques du Cameroun ainsi que les pays de l’hinterland : Tchad et République centrafricaine ».
Pour ne pas faire les choses à moitié, le groupe valorise sa filiale : Kribi Conteneurs Terminal (KCT). Dans le communiqué cité supra, il est mentionné que cette unité logistique a manutentionné 3001 Teus (unités de conteneurs) pour 1809 mouvements lors de l’escale du navire Maersk Cardiff long de 250m, en provenance de Namibie, le 30 décembre dernier, date de son départ au port de Douala.
Entre les lignes, il se dégage une volonté du logisticien français de mettre en scène une opposition frontale entre les grandes places maritimes camerounaises : Douala et Kribi.
Jean-René Meva’a Amougou
Accident ferroviaire d’Eséka: Le rapport de toutes les douleurs caché à Paul Biya
C’est ce qu’affirme le cabinet Cerutti, commis pour faire la lumière sur la catastrophe survenue dans le chef-lieu du Nyong-et-Kelle.
Eséka: la catastrophe encore non élucidée Eséka, 21 octobre 2016. Le train 152 de la Cameroon Railways (Camrail) en provenance de Douala et en direction de Yaoundé quitte les rails. Sur le site, la scène terrifiante s’affiche: beaucoup d’agonisants, de morts et de disparus. Il n’y a rien à faire. Bilan officiel: 79 morts et 600 blessés. Qu’est-ce qui en est la cause? Une question de trop qu’on se pose… Sur le vif, certains disent que la filiale de Bolloré a tissé une histoire qui ment. Dans la tête de beaucoup d’autres, le drame continue de languir au milieu de forfaits et de grandes infortunes.
C’est dans cette fourchette que se place le cabinet français Cerutti. Dans une lettre ouverte adressée au président Paul Biya le 9 octobre dernier, Pierre Cerutti, le président dudit cabinet est formel. Selon lui, «il apparaît donc que le rapport définitif du cabinet Cerutti du 14 février 2017 n’a jamais été communiqué ni aux magistrats ni aux conseils des victimes. Seul le rapport d’étape du cabinet Cerutti du 21 novembre 2016 a été produit en justice alors que le rapport d’expertise de 70 pages, qui avait été adressé par DHL à la présidence de la République du Cameroun en 46 exemplaires (23 en langue française et 23 en langue anglaise) à l’attention d’un haut commis de l’État encore en fonction (et réceptionné par ses soins) dont 2 exemplaires de grand luxe à votre attention, a totalement disparu».
Traduction
Le rapport, le «vrai» n’est jamais parvenu au chef de l’État camerounais. Ce n’est pas un conte, semble dire Pierre Cerutti à Paul Biya. Pour la gouverne de ce dernier, le Français enchaîne par pics langagiers, convoquant à la fois les faits et les postures. «Ce rapport-là comportait des précisions destinées aux juges du tribunal d’Eseka sur les causes et circonstances de l’accident. Il apportait la démonstration technique et scientifique des fautes graves et des manquements commis par la société Camrail, depuis la direction générale jusqu’aux équipes opérationnelles… Je me tiens à votre disposition pour vous soumettre toutes les pièces qui justifient mes déclarations», renseigne le patron du cabinet anciennement connu pour son expertise apportée dans le cadre de la construction du Palais de l’Unité.Pour les survivants et les ayants droit des personnes disparues dans cet accident, la disparition du «bon rapport» surgit encore au bout du fil comme une étrange fatalité. À Me Dissake Kwa par exemple, il apparaît que la vérité sur la tragédie d’Eséka est entravée par des réticences et des calculs. «Ceux-ci sont dérisoires», tique l’avocat au barreau du Cameroun, non moins époux de Me Dorette Dissake, disparue. Pour le reste, le juriste s’alarme de «l’abaissement du débat public, ployant sous les emballements politico-médiatiques et le goût de l’argent de certains ayants-droits». Au moins, ajoute-t-il, la lettre ouverte adressée à Paul Biya par Pierre Cerutti pourrait, «au cas où elle sincère, servir de rampe de relance». Pour l’instant, aucun commentaire officiel ne filtre.
Ongong Zong Bella
«Marches blanches» : En petite allure de croisière
Après une première séquence, le bras de fer entre le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et le régime de Yaoundé est en passe connaître l’escalade.
La ville de Douala bousculée dans sa serénité, le 26 janvier 2019 Passé ce qui, sur les réseaux sociaux, est appelé «Acte I». En une journée (26 janvier 2019), le mouvement du MRC aura ressemblé à une cocotte en ébullition dans quelques localités du pays (Yaoundé, Douala, Dschang, Mbouda). La chronique retient que Me Michèle Ndoki et Célestin Njamen sont devenus des figures médiatiques du mouvement. Sur la foi des images disponibles sur la toile, la première tout comme le second ont reçu chacun une balle «réelle ?» au pied.
Ailleurs, en France et en Allemagne notamment, des images de mise à sac des représentations diplomatiques du Cameroun dans ces pays-là circulent. Pour certains analystes, le mouvement va bien au-delà de la simple com’. Tous les décryptages instantanés tiennent compte de son ampleur. Appréciant le cran et l’ardeur des marcheurs, Maurice Kamto fait valoir que «le peuple, lui, semble avoir compris la leçon des derniers mois et se déclare par conséquent prêt à une confrontation directe, nécessairement aporétique et hystérique avec l’exécutif, qui l’a bien cherché puisqu’il avait même érigé cela en méthode». «On ne s’attendait pas à un tel engouement, il y a une vraie soif de démocratie, de débat», confie le président du MRC, candidat à la dernière élection présidentielle au Cameroun. Le temps n’a pas modifié l’opinion de l’agrégé de droit sur sa «victoire» à ce scrutin. In fine ses les marches blanches sont l’expression du «droit contre le hold-up électoral».
Riposte
Secoué, le gouvernement a coupé court à cette dynamique. A Yaoundé et à Douala, au nom de l’ordre public, les forces de sécurité ont dispersé les militants, «faisant montre de maitrise et de professionnalisme, les forces de maintien de l’ordre ont dû procéder à des mises en demeure (…) non suivies d’effets de la part des manifestants», selon René Emmanuel Sadi. 124 personnes interpellées et 6 autres blessées, brandit le ministre de la Communication (Mincom) au cours d’une conférence de presse donnée conjointement avec Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale (Minat). Devant la presse nationale et internationale, les deux membres du gouvernement sont formels: «le MRC veut inciter nos compatriotes à braver l’ordre républicain».Perspectives
Alors que «l’acte II» de sa mobilisation s’annonce pour cette semaine et qu’un grand débat national est lancé, le mouvement initié par Maurice Kamto semble se trouver à la croisée des chemins. Contre-débat sur les réseaux sociaux, nouvelles actions de terrain… comment se réinventer pour ne pas s’essouffler? Sur les plateformes numériques, les partisans s’interrogent de plus en plus : comment continuer à exister et à peser dans le débat public? Le mouvement doit-il se réinventer, se réorganiser? Et si oui, sous quelle forme? Des questions qui reçoivent pour l’heure autant de réponses que le mouvement comprend de tendances.
Les uns penchent clairement pour un tout autre rapport de force: la grève générale. Cette action doit être menée en coopération avec des syndicats de transporteurs. Le socle de leur position est l’hystérisation du langage opérée par le pouvoir lui-même. «Engagé résolument dans un traitement répressif du mouvement, ce dernier va nous trouver sur sa route», avertit un internaute-militant.A côté, les autres font le point sur les revendications et sur les modes d’action, puis réflexion sur une éventuelle restructuration du mouvement. Doit-on créer des associations départementales, régionales? Devons-nous nommer des délégués par localité pour éviter que certains s’autoproclament porte-paroles? Des questions qui laissent présager que tout n’est pas fini.
Jean-René Meva’a Amougou
Présidentielle 2018: électeurs cherchent bureaux de vote à Douala
Cas pratique le centre de vote CCC Pacific dans le 3e arrondissement.
Les dix bureaux de vote qui constituent ce centre sont ouverts depuis 8h ce matin. Dans chaque bureau de vote, on note la présence des représentants de tous les partis politiques en compétition pour la magistrature suprême.
Au niveau logistique, les bulletins de vote des neufs candidats en lice sont exposés pour être remis aux électeurs. L’encre utilisée ici est celui qu’on utilise régulièrement dans les bureaux ordinaires. Ce n’est pas l’encre indélébile.
La grande difficulté ici est la recherche des noms sur les listes électorales. Les électeurs se bousculent d’autant plus qu’Elecam a enregistré les électeurs de manière désordonnée et ce désordre se répercute sur les listes. A cette heure, environ seulement 875 électeurs ont glissé leurs bulletins dans l’urne.
Alain Biyong, stagiaire
Couvre-feu : Bamenda, la vie en 12 heures…
Le durcissement de la restriction des mouvements des biens et des personnes, désormais autorisé seulement entre 6 et 18 heures, crée une ville fantôme de fait. Tranches de vie.
Bamenda se vide au jour le jour Bamenda, capitale régionale du Nord-ouest, ce jeudi 13 septembre 2018. Il est environ 17h. Le portail du marché central de la ville vient de fermer. Au pas de course, chacun essaie de regagner son domicile avant 18 heures. Initialement fixé à 21 heures, c’est désormais à cette heure que débute le couvre-feu selon une décision d’Adolphe Lele Lafrique Deben Tchoffo, gouverneur de la région, prise le 9 septembre 2018.
En fait, cette décision renforce le couvre-feu en vigueur dans la région. Lequel passe de 21h à 5h à 18h à 6h du matin. La veille, des hommes armés ont coupé la ville pendant des heures du reste du pays en creusant une tranchée sur la chaussée sur la nationale N°6 au niveau d’Akum. Les assaillants dont certains brandissaient le drapeau de l’Ambazonie, s’en sont également pris à des bus de transport, tuant un chauffeur et faisant de nombreux otages.
Soudain, le ciel s’assombrit et une forte averse dégringole, poussant la majorité des personnes à s’agglutiner quelques parts. C’est la même situation du côté du marché des vivres et même au marché de Nkwen. Les plus téméraires foncent dans la pluie afin d’arriver chez eux avant l’heure H. Tout le monde n’y réussira pas.
Ville fantôme
Au lieudit Mile 4 Junction, il est 18h13mn, des gouttelettes de pluies tombent encore après l’orage qui vient de s’achever. L’on observe encore des mouvements de personnes et de véhicule. Sur ces entrefaites, les pandores de la brigade de recherche de Mile 4 envahissent la route et tirent de façon continue en l’air. Un moyen dissuasif pour pousser les retardataires encore dans la rue à retourner à la maison. C’est la débande totale, chacun prend ses pieds à son cou. En un laps de temps la rue se vide. La ville fantôme prend droit de cité.
En cette période de couvre-feu, les mouvements des véhicules et des personnes sont prohibés. Le lieutenant-colonel Edgar David Petatoa Poufong, commandant du 50e groupement des sapeurs-pompiers annonce la disponibilité de ses services à venir à la rescousse des personnes en détresse. «Si quelqu’un est malade, si une femme enceinte est en travail, si quelqu’un a un AVC, s’il y a un incendie déclaré, s’il y a un accident, il faut appeler le 118, se présenter, donner son numéro de téléphone, décrire la nature du problème afin que nous prenons des dispositions pour lui apporter l’assistance adéquate une fois sur le terrain». Toutefois, il met en garde contre les appels fantaisistes.
Abus
La veille, au check point de mile 4, Michael Ngwa, un taximan est surpris par le couvre-feu. «J’ai pris des passagers de Bambui pour Bamenda hier (mercredi dernier Ndlr). Je suis arrivé à Mile 4 à 18h 02mn alors que des gendarmes venaient à peine de s’installer au poste de contrôle. Ils m’ont interpellé. Chaque passager dans mon véhicule était obligé de négocier sa libération avec un billet de 1000 F et moi j’ai dû payer 2000 F», raconte-t-il. Une attitude que réprimande le général de Brigade Agha Robinson Ndong, commandant de la 5e région militaire interarmées (RMIA). Le haut-gradé avise notamment: «tous ceux qui sont coupables d’exaction, d’arnaque sont punis et extirpés de la région du Nord-ouest. Le haut commandement ne cautionne pas des attitudes déviantes». Il ajoute «sur instruction du haut commandement, nous avons à notre niveau, conseillé à nos éléments déployés sur le terrain d’être amical, proche des populations. De ne pas extorquer, nuire les populations, de les accompagner dans leurs activités quotidiennes».
Muma Peter, un autre taximan a manqué de juste d’être parmi les premières victimes de cette mesure de l’autorité administrative: «je rentrais de Bambili pour la ville de Bamenda le 9 septembre. J’ai eu une crevaison au niveau de la pharmacie Andreg à Mile 4 Nkwen. Il était 17h45mn. Pendant que je remplaçais la roue, j’ai vu des gens courir et j’ai demandé ce qui se passait. C’est alors que l’un m’a demandé tu n’es pas au courant? J’étais perplexe et ne comprenais rien. C’est alors que j’ai reçu un coup de fils de mon voisin m’informant de l’arrêté du gouverneur prohibant la circulation à partir de 18h. J’étais obligé de garer mon véhicule à la station-service et regagner à pas de course mon domicile».
Impact économique
Du fait de ce couvre-feu, l’activité économique déjà fortement perturbée par l’insécurité a pris un nouveau coup. «C’est généralement à partir de 18h que je commençais à recevoir des clients parce qu’en journée chacun est occupé. Je ne fais plus de recette. Avant quand le couvre-feu débutait à 21h, je pouvais en moins de 2h de temps faire une recette de 50 mille francs. Voilà qu’aujourd’hui je ne peux même pas avoir 5 mille. Je risque faire banqueroute. Je me demande comment vais-je faire pour rembourser le prêt contracté auprès d’un établissement de micro-finance», s’inquiète Rayim Kemegni, gérant de débit de boissons au lieu-dit City-Chemist Round-about. Les propriétaires des lieux ludiques sont dans la même situation.
Autrefois, une ville bouillonnante dans la nuit, avec ses cabarets, bars, night-clubs et autre points chauds dont le coin de débauche par excellence Mobil Nkwen, Bamenda est aujourd’hui à l’image d’un cimetière. A partir de 18h, les flonflons de véhicules et motos se taisent. Les haut-parleurs des églises réveillées et autres baffles de sonorités cèdent la place à un silence de mort. Même dans les chaumières, les volumes des écrans téléviseurs sont réduits au minimum, s’ils ne sont simplement pas éteins. Chacun est sur le qui-vive. Certains vont au lit très tôt. «Je dors moins de 5h de temps chaque nuit parce qu’on se sait jamais par où le danger peut venir» lâche Willibroad Vedzenyuy pour qui «si je suis encore à Bamenda, c’est parce que je n’ai pas de relation dans une autre région». Michel Taboula ne dit pas autre chose «c’est mon emploi qui me retient encore ici. J’ai envoyé les enfants poursuivre leur éducation à Bafoussam, Douala et Yaoundé».
Vague d’exode
Après la journée de ville morte observée lundi 10 septembre, les agences de voyage de transport interurbain faisant la ligne Bamenda- Bafoussam, Douala et Yaoundé sont submergées. Ce qui a fait dire à un observateur averti que le degré d’exode à Bamenda est supérieur à celui contenu dans le livre d’exode dans la bible. Dans l’une de ces agences visitées jeudi matin autour de 11h, l’un des responsables qui a requis l’anonymat nous fait dire qu’une dizaine de bus sont déjà partis mais les passagers ne font qu’affluer. «Nous sommes débordés, nous leur expliquons qu’il n’ya plus de bus mais ils ne veulent pas entendre. Certains ont même passé la nuit à l’agence afin de s’acheter un ticket tôt ce matin» laisse-t-il entendre.
Du coup le prix des tickets de transport entre Bamenda et Yaoundé ou encore Bamenda et Douala a été revu à la hausse. Il faut débourser entre 8 et 10 mille francs CFA désormais, loin des 5600 et 5000 exigés en temps normal. A finance Junction, les transporteurs individuels exigent 4 à 5 mille francs aux passagers en partance pour Bafoussam. Or le prix homologué est de 1500 francs. Ici les passagers se bousculent lorsqu’un véhicule en provenance de Bafoussam gare. Les responsables d’agence justifient cette augmentation par le fait que les bus reviennent vides de Douala, Yaoundé, Bafoussam. Par conséquent, l’additif vise à compenser le carburant utilisé sur ce trajet retour.
Ce flux de la population qui quitte Bamenda a caracolé avec la sortie des leaders séparatistes dont Ivo Tapang Tanku sur les réseaux sociaux. Ce dernier enjoint à population du Nord-ouest et singulièrement celle de Bamenda de se terrer à domicile du 16 septembre au 10 octobre. Il affirme que ses éléments vont empêcher toute entrée de véhicule dans la région du Nord-ouest à partir du péage de Matazen par Santa pendant la période indiquée. Ceci afin de bloquer les charters de vote et partant, empêcher le déroulement de la présidentielle dans la région.
Zéphirin Fotso Kamga à Bamenda
Crise anglophone : La facture salée de la guerre
Le Fonds monétaire international estime à 79 milliards de francs CFA les dépenses réalisées en 2017 pour combattre les groupes armés dans le Nord-ouest et le Sud-ouest.
Le déploiement des militaires dans les régions anglophones a un coût élevé La guerre contre les groupes armés d’inspiration séparatiste dans les régions anglophones fait saigner les caisses de l’Etat. Dans un rapport sur le Cameroun, rendu public le 30 août dernier, le Fonds monétaire international (FMI) estime les dépenses supplémentaires engagées dans le domaine de la sécurité du fait de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest à 0,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2017. Avec un PIB évalué l’année dernière à 19 806,3 milliards de francs CFA, ces dépenses se chiffrent à plus de 79 milliards de francs CFA. Soit un coût moyen mensuel de 6,6 milliards.
Pertes fiscales
Selon le FMI, les dépenses dues à la crise anglophone représenteront au moins 0,2 % du PIB en 2018. Soit plus de 41 milliards de francs CFA. Il ne serait d’ailleurs pas surprenant que ce montant soit largement dépassé au regard de la montée des violences observée depuis le début de la rentrée scolaire. En plus, la crainte de voir la situation se dégrader davantage à l’approche de l’élection présidentielle. Les séparatistes ont en effet promis de tout mettre en œuvre pour perturber le scrutin. Il va donc falloir davantage de moyens pour essayer de limiter leurs actions. Afin notamment de revoir à la hausse les prévisions de dépenses de sécurité pour l’année budgétaire en cours, jugées peu réalistes par le FMI, Paul Biya a signé en juin dernier, une ordonnance portant révision du budget de l’Etat.
Tout en saignant les caisses de l’Etat, la crise sociopolitique prive aussi le trésor public d’importantes ressources. «Les recettes fiscales ont diminué de 8-9 % dans les deux régions [anglophones] en 2017 par rapport à 2016, en raison de la baisse de l’activité économique et des difficultés de recouvrement des impôts». Soit une perte sèche pour l’Etat de près de 2 milliards de francs CFA, en considérant les 18,3 milliards mobilisés en 2016 par les centres régionaux des impôts du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Le conflit a également un impact sur l’activité économique. Même «si une quantification rigoureuse est difficile en raison du manque de données appropriées», «des évidences anecdotiques tendent à montrer que la crise anglophone a un impact négatif sur l’économie», estiment les experts du FMI. L’institution de Bretton Woods note par exemple que «les exportations réelles de café et de cacao, qui sont principalement cultivés dans les zones anglophones, ont baissé d’environ 10 % en 2017». «Le volume des exportations de café a encore chuté de 72 % au premier trimestre 2018 (en glissement annuel)», renchérit le rapport. A cela, il faut ajouter les pertes dues aux perturbations d’activités dans les agro-industrielles telles que la CDC, Pamol… et les destructions des biens, les retards dans la conduite des projets de développement et meurtres de personnes.
Aboudi Ottou
Bamenda
La ville coupée du pays
Les séparatistes interrompent le trafic sur la nationale n°6 dans la nuit du 8 au 9 septembre. En creusant une tranchée sur la chaussée et en détruisant de nombreuses voitures.
La chaussée dégradée et véhicules endommagés par les séparatistes Un voyageur relate: «ils nous ont stoppés au environ de 21h 10mn à Akum, en indiquant qu’ils veulent travailler sur la route. Un parmi eux, tenant un fusil, nous a dit qu’ils sont des «Amba boys» [groupe armé séparatiste, Ndlr] et par la suite nous a demandé de descendre de la voiture. Ils ont menacé de nous abattre si nous alertions les forces de l’ordre». Les miliciens feront ensuite usage d’un excavateur pour former une tranchée sur le bitume de la façon à rendre la route impraticable. Par la suite, ils vont abîmer les cartes nationales d’identité des passagers en retirant la partie qui porte le drapeau national.
Au cours de cette attaque, la bande armée détruit également les bus de la compagnie de transport interurbain «Amour Mezam». Avant de fondre dans la nuit, les assaillants mettent le feu à l’excavateur.
Alertées tardivement, les forces de l’ordre arrivent sur lieux. Au petit matin du 09 septembre, les passagers sont escortés dans les agences de voyage respectives. Certains regagnent leur domicile. D’autres s’engagent à reprendre la route pour leur destination initiale (Douala, Yaoundé ou Buea).
Quelques jours plutôt, l’on apprend la libération du Fon de Oku après une dizaine de jours de captivité. Fon Sentieh II Martin Yosimbom Ngum, chef du village du Premier ministre Philemon Yang a pu regagner sa chefferie. La veille, le proviseur du lycée de Mankon, André Gabiassi, est kidnappé par des individus armés alors qu’il s’apprête à tenir une réunion avec son staff.
A la suite de ces évènements, le gouverneur de la région du Nord-ouest renforce le couvre-feu. Désormais, les mouvements des personnes et des biens sont réduits entre 18h et 6h. Exception faite pour les véhicules des autorités administratives et ceux des forces de défense et de sécurité. Le gouverneur Adolphe Lele Lafrique Tchoffo suspend également les voyages de nuit jusqu’à nouvel ordre.Zéphirin Fotso Kamga
Douala : un réveillon chaud malgré la crise
Pour attendre la nouvelle année, nombre d’habitants de la capitale économique ont bravé les difficultés financières et investi bistrots et autres boites de nuit.
Une vue aérienne de la ville de Douala. ©Ibis Des feux d’artifice explosent dans le ciel de la métropole économique du Cameroun. Il est un peu plus de 20h30 ce 31 décembre 2017. Le traditionnel discours du chef de l’État camerounais, Paul Biya à la nation, vient juste de s’achever. Il n’a pas été suivi par beaucoup de personnes de Douala 2e. Encore moins dans les bistrots du carrefour Shell New-Bell. Dans ce coin «show», on n’est pas en phase avec l’adresse du président de la République. Ce soir, les lieux accueillent tranquillement un grand nombre de personnes, comme tous les jours depuis plusieurs semaines déjà.
Le nombre de clients des snack-bars a augmenté cette fin d’année 2017. Les bières et les brochettes de viande de bœuf circulent sur toutes les tables. Les serveuses font du mieux qu’elles peuvent pour satisfaire tous les clients. La demande est de plus en plus forte. Même les vendeurs de viande à la braise «Soya», mouillent également le maillot.
La ville brille de mille feux
Toujours dans ce même coin du deuxième arrondissement de Douala, la Communauté urbaine a embelli plusieurs poteaux électriques avec des jeux de lumières multicolores pour que la ville rayonne en cette période festive. Le pari est tenu jusqu’au lieu-dit «Douche» à Akwa. Le seul parc d’attraction des lieux fait foule. Autour des jeux de lumière et sapins, plusieurs familles immortalisent ces moments inoubliables. «Quand le Seigneur vous permet de voir la nouvelle année, après tant d’obstacles, il faut célébrer ça jusqu’au matin», explique Steve Atangana, sur le chemin de l’église pour rendre gloire à Dieu.
Dans les coins «show», comme au lieu-dit «Carrefour sénégalais» à Ngangue, les bars vibrent le long des trottoirs. Ici, les «DJ» poussent les anciens succès à fond. Main dans la main, les vieux couples, esquissent quelques pas de danse sur la chanson «Ami O» de l’artiste musicienne Bébé Manga, décédée le 1er juillet 2011. Au même moment, un peu plus loin, une boite de nuit pour adolescents joue les musiques urbaines à la mode. «Pour entrer, il faut débourser 500 francs CFA», apprend le jeune homme qui filtre les entrées.
Mais tout le monde n’est pas de la fête. «Papa a refusé qu’on ne parte pas au boum show. Il dit qu’il y a des mauvaises choses là-bas», informe toute triste Mavie Assogo, âgée de 13 ans, en classe de 5e. En accord avec son petit frère de 11 ans en classe de 6e, ils ont choisi de ne pas désobéir à leur père. Tous deux ont pourtant obtenu des bonnes notes au premier trimestre. Toutefois, ils peuvent jouer sur la véranda du domicile familial avec leurs amis. Dans la même mouvance, plusieurs personnes optent pour les lieux de prière. Ils y resteront jusqu’au petit matin.
Didier Ndengue