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Étiquette : Copax
Défense et sécurité: le statut du personnel de la Fomac en étude à la CEEAC
La RDC a récemment abrité à Kinshasa, la deuxième session extraordinaire du Comité technique spécialisé sur la Défense, la Sécurité et la Sûreté. Les travaux présidés par le ministre congolais Didier Mazenga Mukanzu ont connu la participation de la délégation de la Commission de la CEEAC. Gilberto Da Piedade Verissimo qui la conduisait a ainsi pu présenter sa vision de l’organisation et du fonctionnement de la Force multinationale de l’Afrique centrale (Fomac). Il l’a notamment fait au travers de son allocution prononcée devant les représentants des États membres et publiée in extenso ce 3 mai 2022 par son institution.
Pour l’essentiel, il était question de se prononcer sur «l’arrimage des textes de la Fomac et de la structure de l’EMR au Traité révisé et autres textes légaux révisé (protocole relatif au Copax, cadre organique de la Commission et statut du personnel); sur le Projet de décision portant statut particulier du personnel de la Fomac; et sur le projet de règlement portant organisation et fonctionnement de la Fomac», renseigne un communiqué. Les participants ont pour ce faire tiré avantage de «l’examen et adoption des recommandations des travaux des chefs d’États-majors généraux/commandants en chefs/directeurs généraux de police/gendarmerie/hauts responsables des ministères du Copax, notamment sur la situation politique et sécuritaire, sur le règlement portant organisation et fonctionnement de la Fomac, et la décision portant statut particulier du personnel de la Fomac».
Le dirigeant communautaire a alors plaidé pour que «face à ces défis, les mécanismes de sécurité collective de la CEEAC, notamment la Fomac, soient renforcés, revitalisés, et arrimés à la nouvelle architecture institutionnelle de la CEEAC».
Théodore Ayissi Ayissi
Réforme institutionnelle : La CEEAC fait sa mue à Libreville
La neuvième session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale consacre ce mercredi 18 décembre 2019 le nouveau visage de l’institution sous- régionale.
Le nouveau siège de la CEEAC à Libreville « 36 ans après sa création, l’organisation sous-régionale a pris quelques rides et exige une cure de jouvence afin de faire face aux défis actuels et futurs, à savoir opérer sa mue en profondeur». Le constat est d’Ali Bongo Ondimba. Le président de la République Gabonaise, président en exercice de la CEEAC, justifie le coup de neuf à donner à la vieille dame, à travers l’examen et l’adoption des instruments suivants: le projet de Protocole du Traité instituant la Commission de la CEEAC; le projet du Conseil de paix et sécurité de l’Afrique centrale (COPAX); le projet de Règlement financier; le projet de cadre organique; et le projet du Statut du personnel révisé de la Communauté.
De fait, «le but poursuivi par la réforme est d’améliorer l’efficacité et l’efficience de la CEEAC en vue de réaliser un saut qualitatif majeur dans la gouvernance de l’Organisation et d’en faire une Communauté Economique et Régionale viable et forte, dotée d’un Exécutif à l’architecture rénovée. La Réforme vise aussi à contribuer à accélérer le processus de la rationalisation des Communautés Economiques Régionales en Afrique centrale, notamment la CEEAC, la CEMAC et la CIRGL, en lien avec la volonté des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC matérialisée par le lancement du processus de rationalisation».
Selon le Secrétaire Général de la CEEAC, les assises des chefs d’Etat et de Gouvernement s’inscrivent par conséquent «dans le processus visant à opérer une mue historique de notre institution communautaire dans le cadre de la mise en œuvre effective du développement social futur de nos Etats». Ahmad Allam-Mi poursuit: «les profondes mutations qui vont s’opérer au sein de notre Communauté, grâce aux effets induits des délibérations qui découleront des présentes assises, nous interpellent au plus haut niveau et nous projettent dans des défis majeurs auxquels nous devons faire face pour le bien-être de nos peuples».
Enjeux
Pour les initiateurs des assises de la capitale gabonaise, «il s’agit d’intégrer dans un cadre juridique et institutionnel unique et harmonisé, toutes les composantes du processus de l’intégration régionale au sein de la CEEAC, à savoir l’intégration économique et commerciale, politique, stabilité sociale, paix et sécurité. Le processus d’intégration africaine avance à grands pas, et la CEEAC en tant que Communauté Economique Régionale pilier de cette dynamique pour l’Afrique centrale, doit être outillée pour s’y intégrer. Tel est le défi à relever».
Pour ce faire, Ahmad Allam – Mi sollicite toutes les forces vives de la sous – région. «Dans ce combat d’édification d’une Communauté véritable, la contribution de tous est des plus attendue, pour prendre le bon virage de l’intégration régionale sans risques. Nous espérons le prendre tous ensemble, chacun à son rythme, mais en suivant la même courbe» lance-t-il.
Rappel
En prélude aux travaux des chefs d’Etat et de Gouvernement, la huitième session extraordinaire du Conseil des ministres de la CEEAC sur la réforme institutionnelle s’ouvre ce lundi 16 décembre à Libreville. A son menu: la prise en compte des amendements des Etats – membres aux projets de textes adoptés au COPIL 2 par les ministres; la présentation de l’avant-projet de Déclaration de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement (CCEG) déterminant la procédure de sélection des membres de la Commission; l’examen et la validation du projet de communiqué final de la neuvième session extraordinaire de la CCEG; le point d’information sur le coût du cadre organique; l’examen et l’adoption du Rapport de la huitième session extraordinaire du Conseil des ministres de la CEEAC.
La Réforme institutionnelle de la CEEAC a été ordonnée par la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEA réunis en Conférence à N’Djamena le 25 mai 2015. Elle avait approuvé la proposition faite par le Secrétariat Général «d’initier une réforme profonde de la CEEAC». Les chefs d’Etat décidèrent alors de confier le pilotage de cet important dossier à leur pair, le Président Ali Bongo Ondimba».
Thierry Ndong Owona, à Libreville
Réforme institutionnelle : La CEEAC en mission circulaire dans les palais présidentiels
Depuis le 5 septembre 2019, Alain Claude Bilie By Nze et Ahmad Allam-Mi sillonnent les pays de cet espace communautaire. Objectif : présenter les instruments consacrant la mue de cette institution régionale.
La mission circulaire au Cameroun (en haut) et en Guinée Equatoriale (en bas) Deux gros bonnets de la CEEAC (Communauté économique des États de l’Afrique centrale) sont en mission commandée auprès des chefs d’État membres de cette communauté sous-régionale. En effet, depuis début septembre courant, le président du Comité de pilotage de la réforme institutionnelle de la CEEAC et l’ambassadeur, secrétaire général de l’institution ont eu des entretiens avec les dirigeants du Cameroun, d’Angola, de Guinée Équatoriale, du Rwanda et du Tchad. Selon une note d’informations publiée le 7 septembre 2019 par l’instance communautaire, Alain Claude Bilie By Nze et Ahmad Allam-Mi sont en tournée en prélude au prochain sommet extraordinaire des Chefs d’État et de gouvernement prévu avant la fin de l’année en cours.
Le même document souligne le viatique de ce périple. Celui-ci, apprend-on, participe d’un désir. Celui d’Ali Bongo Ondimba, président en exercice de la CEEAC, de mettre à la disposition de ses pairs, l’ensemble des documents relatifs aux nouvelles réformes de l’institution dont il tient les rênes.
Durant leur tournée, les deux émissaires du président de la République gabonaise, ont la charge de transmettre à leurs homologues, le rapport de la deuxième réunion des ministres du Comité de pilotage de la réforme institutionnelle de la CEEAC. Tenue du 25 au 26 juillet 2019 à Libreville, les travaux de ladite réunion se sont soldés par l’adoption de quelques projets majeurs. Notamment : le Projet de protocole du COPAX (Conseil de paix et de sécurité d’Afrique centrale), le Projet du règlement financier, le Projet de cadre organique, et le Projet du statut du personnel révisé de la communauté.
Rappelons que les orientations des plus hautes autorités de la Communauté concernant cette Réforme consistaient à transformer le Secrétariat Général actuel en une Commission. Objectif, doter l’organe exécutif de plus de prérogatives et de marge de manœuvre, pour conduire le processus d’intégration. Il s’agissait également d’insérer le Conseil de paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale(COPAX) dans l’architecture institutionnelle de la Communauté.
Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire
Crise des devises
La solution qui vient de l’utilisation des intrants agricoles locaux
Le gouvernement camerounais exhorte les entreprises du secteur agroalimentaire du pays à consommer camerounais.
Selon le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), les chaînes de valeur agricole peuvent devenir très importantes pour la détermination de la compétitivité commerciale du Cameroun à cette heure de rareté des devises. Parce que l’agro-industrie est l’une des épines dorsales de son économie, le pays peut non seulement renforcer la compétitivité de ses exportations, mais aussi, pour développer des systèmes agricoles durables, lutter contre la pauvreté et promouvoir l’inclusion financière. C’est tout le sens de la réunion de concertation tenue le 5 septembre 2019 à Yaoundé, entre les promoteurs de structures agro-industrielles et l’administration citée supra.
Selon Isaac Tamba, le directeur général de l’Économie et de la Programmation des investissements publics (DGPIP) au Minepat, la crise des devises appelle à un changement de paradigme dans tous les secteurs en général et celui de l’agro-industrie en particulier. «Dans le cadre de la transformation structurelle de l’économie locale, l’utilisation des intrants agricoles locaux par ce secteur peut permettre de lutter contre la crise des devises qui s’abat sur le pays depuis quelques mois», suggère le DGPIP. Ce dernier est d’autant plus conforté que, «depuis février dernier, il y a une nouvelle règlementation de change au niveau de la zone Beac qui impose des plafonds dans le cadre de l’importation de certaines denrées».
Proposition
Ainsi, le Minepat, bras séculier du gouvernement, transcende la simple promotion et promet de tout mettre en œuvre pour satisfaire la demande des firmes agro-industrielles en intrants. «Ce qui nous reste au niveau du Minepat est d’assurer que l’offre soit conséquente», a déclaré Isaac Tamba, soucieux de faire savoir que, désormais, la banque centrale fixe des conditions moins favorables aux entreprises désireuses d’importer une certaine quantité de produits.Du côté des entreprises, la mesure ravive plus d’un. Raymond Diffo, promoteur de la société Soproicam (Soyabeans Processing Industry of Cameroon) estime que l’utilisation des intrants locaux est un bon moyen de réduire les pertes en devises dues aux importations. Cet entrepreneur entrevoit déjà les gains induits. «C’est dire que dans dix ans, en augmentant les capacités de production, nous pourrons éradiquer complètement les importations de soja, qui sont évaluées à près de 14 milliards de francs CFA chaque année», s’empresse de déclarer l’homme d’affaires. Il se montre d’ailleurs très optimiste. «Nous utilisons 35 000 tonnes de grains de soja pour obtenir 27 000 grains de tourteau, et le besoin national est évalué à 50 000. Le gap de 50 000 c’est faisable».
Pour Stève Oyono Elemva, chargé des relations publics de la société Guiness Cameroun, l’offre du gouvernement camerounais est une opportunité d’enrichir l’économie locale. «Nous voulons avoir l’appui du gouvernement parce qu’importer des intrants nécessite des implications», a-t-il déclaré.
Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire
Réformes institutionnelles : Et voici la CEEAC new-look
Du nouveau dans l’ancien
La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) change de fond en comble. Ce changement marque l’aboutissement du processus de réforme institutionnelle de la CEEAC. En effet, la deuxième réunion ministérielle du comité de pilotage de cette réforme a adopté, le 26 juillet 2019 à Libreville, les instruments consacrant la mue de cette communauté économique régionale. Désormais, la CEEAC dispose d’un nouveau cadre organique, d’un statut du personnel révisé, de textes révisant son règlement financier, du protocole révisé relatif au Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (Copax), et d’un traité révisé instituant la Communauté économique des États de l’Afrique centrale.
En attendant l’approbation de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC, votre journal se propose de mettre en lumière la grande mue de l’institution communautaire, en ressortant la différence entre l’existant et l’avenir.Dossier réalisé par
Thierry Ndong Owona,
envoyé spécial à Libreville
1-Une commission à la place du Secrétariat général
La Commission de la CEEAC est la principale innovation du nouveau cadre organique de la Communauté. En lieu et place de l’actuel Secrétariat général, la Commission est l’organe exécutif principal de la « CEEAC new look ». Elle prévoit un exécutif composé de sept commissaires, dont un président, un vice-président et cinq commissaires-chefs de département. Les champs d’action des départements de la Commission sont clairement identifiés : Affaires politiques, paix et sécurité ; Marché commun, affaires économiques, monétaires et financières ; Environnement, ressources naturelles, agriculture et développement rural ; Aménagement du territoire et infrastructures ; Développement humain et social.La 2ème réunion du comité ministériel de la réforme institutionnelle de la CEEAC Dans cette configuration, la Commission de la CEEAC comporte 115 postes de travail, «hormis les Experts dont le nombre est laissé à l’arbitrage de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement», indique le communiqué final de la deuxième réunion du comité de pilotage de la réforme institutionnelle de la CEEAC. Pour Ahmad Allam-Mi, secrétaire général de la CEEAC, la transformation du Secrétariat général en Commission renforce la place de la CEEAC dans sa mission et son travail auprès des partenaires de l’institution. Selon des expériences vécues par Ahmad Allam-Mi, certains interlocuteurs de la CEEAC à l’international ont souvent tendance à réduire le secrétaire général à la fonction administrative. La réforme de l’organe exécutif de la Communauté devrait donc changer la donne, et redorer le blason ou l’image de l’institution.
Défis
Le fonctionnement de cet ambitieux dispositif exécutif ne coûtera-t-il pas plus cher à la CEEAC ? Le patron du Secrétariat général de la CEEAC rassure : «le coût de fonctionnement de la future Commission ne doit pas dépasser le double de ce qui se fait aujourd’hui ». Selon Ahmad Allam-Mi, « sur un budget annuel de 17 milliards de FCFA, le Secrétariat général de la CEEAC dispose de 6 milliards pour son fonctionnement». Il mentionne également les retards ou les non-paiements par les États membres de leurs contributions financières à la CEEAC. Toutes choses qui plombent l’exécution budgétaire et par conséquent certaines activités de la CEEAC.L’institution communautaire fonctionne alors en deçà de son régime normal. Elle bénéficie toutefois de la confiance des partenaires, qui lui octroient en moyenne 25 milliards de FCFA par an pour la mise en œuvre de ses différents programmes. La Banque africaine de développement (BAD), l’Union européenne et l’Union africaine comptent parmi les bailleurs de fonds de la CEEAC. La réforme institutionnelle de la CEEAC a par exemple été financée en partie par la BAD, à travers son programme Parci, clôturé en 2016.
2- Les nouveaux habits du personnel de la CEEAC
Le futur visage de la CEEAC se décline également par le statut du personnel révisé. « Il porte sur la mise en cohérence de la classification professionnelle et des emplois avec le statut et le règlement du personnel de l’Union africaine », lit-on dans le communiqué final censurant les travaux de Libreville le 26 juillet dernier. Le statut révisé du personnel de la CEEAC prévoit : la rationalisation des allocations et des indemnités ; l’incitation et la stimulation du personnel au moyen de diverses récompenses ; l’encadrement du règlement des différends liés aux mesures disciplinaires ; le renforcement des règlements du contentieux professionnel ; et la création de cadres de concertation et d’un Comité du personnel.À l’évidence, un nouveau jour va se lever pour l’ensemble du personnel de la Communauté. Pourtant, l’état d’esprit actuel de ces personnels est à l’inquiétude. « La réforme fait peur aux fonctionnaires de la CEEAC. Parce qu’elle remet en cause leurs intérêts, leurs emplois et avantages », explique Ahmad Allam-Mi. De fait, des scénarii sur la liquidation des droits des personnels sortants et le recrutement des personnels entrant sont soumis à l’arbitrage de la prochaine Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC.
Sus à l’insubordination
L’incertitude nourrit donc des appréhensions somme toute compréhensibles au sein des équipes de travail de la Communauté. L’inquiétude s’y rajoute après l’énonciation de nouveaux critères de recrutement. Confidence du secrétaire général de la CEEAC : « Chaque pays enverra trois candidatures pour chaque poste pourvu. Le conseil des ministres de la CEEAC évaluera chaque candidature et la conférence des chefs d’État va choisir l’élu ». Pour Allam-Mi, cette façon de procéder dotera la CEEAC de ressources humaines compétentes, mobilisées aux enjeux de l’institution et conscientes des défis à relever. « Ça évitera à l’avenir d’avoir des gens insoumis ou déconnectés au cap fixé par le top management », entend-on au siège de la CEEAC.Le nouveau siège de la CEEAC à Libreville Le statut révisé du personnel donne l’opportunité d’une représentativité effective et équitable de l’ensemble des pays membres au sein de l’organe exécutif de la CEEAC. On peut par conséquent présumer de la fin des phénomènes de sous-représentation ou de la non-représentation de certains États membres au sein de la future Commission de la CEEAC. Les batailles larvées entre États pour des postes, ou la course effrénée aux avantages au sein de la Commission devraient également être réglées par le statut révisé du personnel de la Communauté. Il reste toutefois l’épineuse question des experts. Les chefs d’État de la CEEAC vont arbitrer le sujet, en l’occurrence pour ce qui concerne leur nombre, leur traitement, leur évaluation, etc.
3- La nouvelle orthodoxie financière validée
La Commission de la CEEAC fonctionnera sur la base d’un nouveau régime financier. En effet, le règlement financier révisé porte sur cinq points précis. Il y a en premier le renforcement des principes budgétaires nécessaires à la bonne gouvernance financière. C’est la suite logique du management des ressources financières mises en place sous l’ère Allam-Mi. « Lorsque j’ai pris les rênes de cette institution, il a fallu remettre en cause certaines pratiques en matière financière », argumente le conducteur de la réforme de la CEEAC. Le deuxième point du nouveau Règlement financier est « l’insertion des modalités de liquidation, de recouvrement et de gestion de la contribution communautaire d’intégration (Cci). C’est la principale recette au budget de la CEEAC. Elle est apportée par les États membres. Malheureusement, cette recette n’arrive pas toujours [à temps] dans les caisses de la Communauté. Le nouveau régime financier propose des solutions pratiques à ce problème.Organes et institutions dans la rigueur financière
Parmi les points saillants du nouveau régime financier de la CEEAC, il y a le renforcement du dispositif de contrôle budgétaire et comptable des organes et institutions de la Communauté par la Cour des comptes, la Cour de justice, le Parlement communautaire, le contrôleur financier et l’auditeur interne. Il y a par ailleurs l’introduction de la chaine planification, programmation, budgétisation et suivi- évaluation (Ppbs), ainsi que les outils y relatifs, notamment le cadre budgétaire à moyen terme (Cbmt) et le cadre de dépenses à moyen terme (Cdmt).Dans la foulée des innovations du régime financier de la CEEAC, citons l’instauration d’un code des marchés de la Communauté. Cet instrument servira à encadrer le processus de passation des marchés au sein des organes et institutions de la Communauté. Le temps des petits arrangements dans l’attribution des marchés au sein des organes et institutions de la CEEAC sera révolu dès l’approbation de la réforme par les chefs d’État de la Communauté. C’est une nouvelle ère qui s’annonce dans la gouvernance financière au sein de la CEEAC. Une ère symbole de l’orthodoxie financière.
4- Un Copax mieux adapté pour plus d’efficacité
La voix et l’action de la CEEAC dans les domaines de la paix et de la sécurité auront un plus grand rayonnement avec le protocole révisé, relatif au Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (Copax). Pour contourner les lenteurs néfastes qui plombent les réponses urgentes aux conflits en Afrique centrale, la Copax se réunira désormais au niveau de la Conférence et du Comité technique spécialisé sur la défense, la sûreté et la sécurité (ministres) et des Ambassadeurs ou Représentants permanents. Allam-Mi salue cette disposition du Copax rénové. À l’en croire, « le fait d’associer les ambassadeurs et représentants permanents de la CEEAC basés à Libreville permet de gagner en temps et en efficacité, en cas de besoin urgent d’agir sur une crise dans notre communauté économique régionale».Pour autant, en finira-t-on avec le silence assourdissant de la CEEAC sur certaines crises sécuritaires en Afrique centrale? Allam-Mi répond sans ambages: « Il arrive que notre médiation soit récusée par certains pays. Le cas du Burundi en est une illustration… Nous ne mettons pas de l’huile sur le feu. Nous faisons une diplomatie de velours ». Bon à savoir, le comité de pilotage de la réforme institutionnelle de la CEEAC apporte en outre des innovations dans le protocole révisé relatif au Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale. Il s’agit, entre autres, de l’insertion complète et définitive du mécanisme institutionnel du Copax au sein de l’architecture institutionnelle de la CEEAC ; du renforcement de la coopération entre les États membres, dans le domaine de la police et de la justice, à travers la mise en place du Mécanisme régional de coopération policière et judiciaire d’Afrique centrale.
Aux sources de la réforme de la CEEAC
La quintessence du propos introductif du secrétaire général de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, lors de la conférence de presse du 28 juillet 2019 à Libreville.
Pour la petite histoire, j’ai pris les rênes du secrétariat général de la CEEAC en août 2013, à la suite du rappel de mon compatriote au pays. Dès ma prise de fonction à la tête de notre institution sous-régionale, et surtout après avoir scruté l’ensemble des textes qui sous-tendent son fonctionnement, grande a été ma surprise de constater que notre institution était en déphasage avec nos réalités, celles du continent et du monde. Les textes étaient devenus, dirais-je, pratiquement caducs et presque inadéquats par rapport aux attentes de nos États, de nos partenaires et aussi de nos populations. Je me suis donc retourné du côté de notre hiérarchie, nos chefs d’États et de gouvernements, pour recommander du nouveau sang à la CEEAC.
Ainsi en 2015, à la faveur de la 16e session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement, qui s’est tenue à Ndjamena au Tchad, j’ai relancé une requête de mes prédécesseurs restée sans suite, sur la nécessité de reformer la CEEAC de fond en comble. Ma requête a prospéré. Les chefs d’État et de gouvernement ont décidé de procéder à une réforme profonde de la CEEAC. Le président de la République gabonaise, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, a été porté à la présidence de la CEEAC à l’époque. Il a été mandaté par ses pairs, à l’époque, pour conduire cette réforme. Le deuxième mandat du Tchad à la tête du Secrétariat général, qui commence début 2016, intègre donc naturellement la réforme institutionnelle comme l’une des principales priorités.
C’est pour dire que la réforme de la CEEAC ne sort pas du néant. Nous avons commis un cabinet de consultants pour réaliser un audit institutionnel. On ne s’est pas contenté de mon observation personnelle. On a réalisé un audit de l’institution et du cadre légal, en vue de disposer d’un diagnostic plus précis, ce qui a permis d’élaborer les termes de références clairs de notre réforme institutionnelle. Sur la base de cet audit, un deuxième cabinet de consultants a été recruté sous l’impulsion du président en exercice de la CEEAC pour la refonte des textes. Grâce au travail de ce cabinet, des experts des États, du Secrétariat général ainsi que des ministres de nos États, je puis me permettre de vous affirmer que le processus de réformes est sur de bons rails et a commencé à produire des résultats intermédiaires.
En outre, le président en exercice, Son Excellence monsieur Ali Bongo Ondimba, vient de doter notre communauté de locaux prestigieux et dignes de notre communauté. Je voudrais saisir cette occasion, au nom de la Communauté en général, et du Secrétariat en particulier, pour lui adresser respectueusement nos remerciements les plus chaleureux pour ce geste qui, s’il en est besoin, montre l’importance de son leadership, la force et l’efficacité de ce leadership pour la construction de l’intégration en Afrique centrale et aussi pour la consolidation de la paix et de la sécurité dans notre sous-région.
Fonctionnement quotidien
Bien entendu, à côté du travail sur la réforme institutionnelle, il y a la gestion du quotidien de fonctionnement et des programmes d’activités du Secrétariat général. Un fardeau à n’en point douter, mais aussi une tâche exaltante. Il s’agit de gérer les dossiers dans tous les domaines d’activités de la CEEAC, de gérer des hommes de différentes cultures et de différents niveaux d’instruction, de gérer parfois les humeurs des uns et des autres, de gérer les interférences.Il n’est un secret pour personne que nous avons ainsi hérité d’un actif et d’un passif ; comme je le disais, les bonnes et les mauvaises performances, les bonnes et les mauvaises pratiques que la CEEAC traine depuis le retour de la léthargie ne nous ont pas toujours facilité la tâche. La mise à mal de la cohésion sous-régionale par certaines crises et le non-versement régulier des cotisations statutaires par nos États membres ne nous permettent pas aussi d’être pleinement à la hauteur de nos tâches. Malgré tout cela, nous pouvons nous réjouir de l’aboutissement, du moins à l’étape actuelle, du processus de la réforme de la CEEAC. La balle est désormais dans le camp de nos chefs d’État pour entériner les résultats obtenus par les ministres en charge dans de ce processus.
Les déterminants d’une région crisogène
Les facteurs de tension et d’insécurité dans la région sont pluriels mais bien connus. Ils se rapportent essentiellement à des insuffisances managériales des ordres gouvernants.
L’actualité de la sécurité de la sous-région est accaparée par les trois pôles géographiques sensibles et fragiles d’Afrique centrale. D’abord la région des Grands Lacs avec pour épicentre la République Démocratique du Congo (RDC) et dans une moindre mesure le Burundi, son voisin ; ensuite le fragile bassin du Lac Tchad impliquant la partie septentrionale du Cameroun, le Tchad et la République Centre Africaine (RCA), et enfin le golfe de Guinée où la piraterie, les trafics maritimes illicites et les attaques en mer touchent le Cameroun, le Gabon, la Guinée Équatoriale, Sao Tomé et Principe. Les diagnostics établis sur les facteurs de l’insécurité en Afrique centrale mettent en lumière les éléments suivants : la situation de crise économique chronique depuis plusieurs décennies, la longue série de turbulences politiques et militaires, les carences en matière de pratique de la gouvernance, la détérioration de la sécurité dans un contexte de conflit régional, la mobilisation des groupes de jeunes sans emploi dans diverses forces paramilitaires ou informelles (rebelles, coupeurs de route, bandits), la centralisation du pouvoir, l’exclusion politique dans le processus de prise de décision et les dérives autoritaires. Plus précis encore, le Comité Consultatif Permanent des Nations Unies chargé des Questions de Sécurité en Afrique Centrale (CCPNUQSAC) permet à la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) de présenter le panorama géopolitique et sécuritaire de la sous-région. Il s’articule autour de quatre enjeux majeurs, à savoir :
- les dysfonctionnements politiques et institutionnels d’un côté, la fragilité des processus démocratiques avec des conflits électoraux de l’autre ;
- la sécurité intérieure et transfrontalière menacée à la fois par des trafics illicites, par des groupes armés ou des groupuscules terroristes marqués par leur propension à multiplier des ramifications transfrontalières ;
- les enjeux liés à la gouvernance, à la situation humanitaire et aux droits de l’homme ;
- la situation interne dans plusieurs États minés soit par l’instabilité politique quasi chronique soit par l’insécurité causée par des groupes armés.
L’Afrique centrale est l’une des sous-régions d’Afrique qui subit le plus de violence. Si certains Etats connaissent une violence politique quasi cyclique, d’autres semblent être à l’abri de ces violences à répétition, les dégâts collatéraux de l’insécurité de leurs voisins entretiennent chez eux le redoutable phénomène de coupeurs de routes, de criminalité transfrontalière et banditisme de grand chemin. L’insécurité dans cette partie du continent demeure une préoccupation majeure, car elle y hypothèque tous les efforts de développement. La dynamique conflictuelle de ces dernières années a permis la redéfinition de nouvelles frontières, la délimitation de nouveaux espaces politiques et la régionalisation sécuritaire comme enjeu de la souveraineté des Etats.Depuis la fin de la période d’« hibernation » de la CEEAC et son recentrage sur les questions de paix et de sécurité, la prévention des conflits est devenue une des priorités de la coopération sous-régionale. En témoigne l’article 4 du Protocole du COPAX, qui indique que le Conseil a pour objectifs de prévenir, gérer et régler les conflits, d’entreprendre des actions de promotion, de maintien et de consolidation de la paix, de promouvoir les politiques de règlement pacifique des différends, de coordonner l’action des pays membres contre le phénomène de l’immigration clandestine ou encore d’assurer une gestion concertée du problème des personnes déplacées, des ex-combattants et des réfugiés.
Prévention des conflits
Priorité aux actions de terrain
Elle est validée le 20 février 2018 au cours d’un séminaire organisé par le Centre africain des études internationales, diplomatiques, économiques et stratégiques (CEIDES) à Yaoundé.
Depuis leur accession à l’indépendance, les États de l’Afrique centrale basculent, chaque jour, dans l’enfer des guerres civiles ou interétatiques avec un lourd tribut: pertes massives en vies humaines, vagues de réfugiés, populations déplacées, criminalité urbaine, etc. Les analyses consacrées à la recherche des causes de ces conflits divergent : déclassement de l’Afrique comme enjeu politique et idéologique suite à la fin de la guerre froide, découpage artificiel des frontières par les colonisateurs, désagrégation des États, émergence d’un nouveau bloc offensif ou encore illustration de la théorie des dominos, exacerbée par la répartition transfrontalière des ethnies. Difficile en tout cas de cerner sur le plan théorique la nature de ces conflits.
Dans ce sens, la tenue à Yaoundé le 20 février 2018 d’un séminaire sur le thème «Anticiper les crises multiformes en Afrique centrale» a suscité des interrogations diverses sur le sujet. Pour le Dr Christian Pout, la question majeure est celle de savoir si les différents instruments mis sur pied dans l’espace CEEAC disposent des moyens de leur politique. Cette situation oblige à passer de la traditionnelle diplomatie préventive utilisée à l’action sur les situations préconflictuelles. «Il s’agit d’une autre conception de la prévention qui consiste à essayer d’agir non sur des acteurs mais sur des situations diagnostiquées comme préconflictuelles, autant que possible en temps utile, c’est-à-dire avant qu’un conflit soit considéré comme probable», avance le directeur du think tank Ceides. Pour cela, des consultations, des prises d’initiatives, telles que l’envoi de missions d’envoyés spéciaux pour approfondir sa connaissance de la situation et l’aider à décider utilement de la réaction appropriée.
Jean-René Meva’a Amougou
Une tournée présidentielle pour la sécurité en Afrique centrale
Le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le Gabonais Ali Bongo Ondimba, est en tournée régionale depuis le 13 février dernier. L’odyssée du président Gabonais l’a successivement conduit auprès de ses homologues du Rwanda, de l’Angola, du Congo, de la République Démocratique du Congo (RDC) et de la Guinée Equatoriale. A la veille d’un sommet crucial de la CEEAC sur la paix et la sécurité, le président Ali Bongo tente de convaincre ses pairs sur la nécessité de l’implémentation d’actions fortes dont la première se veut la participation effective. Les 5 et 6 mars prochain, Libreville accueille en effet un sommet des chefs d’Etats du Conseil de paix et de sécurité (Copax) de la CEEAC.
Lors de cette session du Copax qui sera précédée les 3 et 4 mars du Conseil des ministres, les Chefs d’Etats devront se pencher sur les problématiques politiques et sécuritaires qui entravent la quiétude sociale dans la sous-région. Tous les pays de cette zone connaissent des crises, des conflits ou des troubles dormant. De la crise centrafricaine aux troubles du Congo-Kinshasa en passant le coup d’Etat manqué à Malabo, les tensions dans la partie anglophone du Cameroun ou dans le pool du Congo, l’Afrique centrale connait une certaine instabilité.
A cette situation s’ajoute l’environnement économique. Marquée par des ajustements économiques et financiers, cet espace continue de subir la dépréciation des cours des matières premières sur le marché international. La diversification économique et l’intensification des échanges intra-régionaux demeurent des solutions structurelles à cette addiction d’extraversion économique accompagnée d’une étroitesse de la structure de production. Et même si les sujets économiques ont jalonné les échanges entre Ali Bongo et ses hôtes, il est utile que les solutions aux crises régionales s’accompagnent d’une approche intégrée. Laquelle prendra en compte l’inclusion sociale et spatiale dans la gestion des sociétés de même que les questions de migrations.
ZRM