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Baltasar Engonga Edjo’o : ce que nous ferons de ce mandat
Le président de la Commission de la Cémac se découvre après sa prestation de serment le 2 juin 2023 à la Cour de justice communautaire basée à Ndjamena et sa prise de fonction le 5 juin dernier au siège de la Commission à Bangui. Au menu : nouvelle approche managériale, plan stratégique, libre-circulation, arrimage de la Cémac à la CEEAC, relations avec les États et les partenaires, etc. Lisez plutôt.
Vous venez de prêter serment et votre mandat démarre légalement. Quelles sont les priorités de ce mandat?
Les priorités sont déjà tracées. Les piliers de la Communauté sont la solidarité, la collégialité, l’égalité, la transparence et la justice. Ce sont les piliers que nous développerons en équipe. Parce que nous commençons notre mandat avec une équipe collégiale pour partager les mêmes idées.Maintenant que vous tenez les rênes de la Commission, qu’est-ce que vous souhaitez améliorer ou changer pendant les cinq prochaines années?
Pour améliorer, il faut partir d’une base. Le plan d’amélioration va s’appuyer sur les textes existants. Parce que la réforme institutionnelle de la Cemac avait été couronnée par l’adoption de nouveaux textes. L’application de ces textes sera le début de notre travail, mais, dans la collégialité, la justice, l’égalité, la transparence et la solidarité. Il y a eu des doléances après l’adoption des textes. Nous allons voir comment améliorer et intégrer toutes ces doléances dans les structures d’exécution des actions qui seront prévues dans notre plan de stratégie.Au sortir de cette prestation de serment, une nouvelle ère s’ouvre à vous. Quelles seront les attentes vis-à-vis de vos collaborateurs, ensuite vos attentes envers les chefs d’Etat, enfin vos attentes envers les différents et nombreux partenaires?
Notre travail sera un travail d’évaluation et d’exécution des projets. Ce que notre équipe prévoit de réaliser, c’est d’abord de rendre à la Commission sa crédibilité. Car cette crédibilité ne peut pas être acquise si nous ne sortons pas de l’opacité de gestion. Nous devons également sortir la Commission de l’anonymat. En effet, les structures de la Commission ont été créées afin de réaliser certaines actions au nom des États. De fait, les États ont cédé une partie de leur souveraineté aux structures communautaires. Et à partir de ce principe politique, les institutions communautaires doivent travailler en justifiant aux États et à la population, les actions exécutées. Nous allons imposer une gestion collégiale. Mais avant de le faire, nous prévoyons de gagner en crédibilité. Nous commençons d’abord par réaliser un audit financier et un audit des ressources humaines pour connaître la situation de la maison – Commission et celle des institutions spécialisées, avant d’élaborer notre plan stratégique. S’il n’y a pas cette visibilité, on ne peut pas apporter le changement que la population attend de cette équipe.Qui dit Cemac parle forcément d’intégration. Qui dit intégration parle des projets intégrateurs. Avant d’être président de la Commission de la Cemac, vous êtes d’abord un citoyen de cette sous-région. En tant que citoyen, est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que ces projets intégrateurs sont sur la bonne voie malgré les difficultés rencontrées, notamment la crise Covid-19?
C’est une question qui est liée à la passation de service. Parce que la passation de service va nous présenter un état assez lisible pour faciliter la lecture. Le document de la passation de service est une structure classique. Il doit prévoir les actions en cours et les actions exécutées. À partir de cette démonstration, l’équipe actuelle va élaborer son plan stratégique pour compléter les besoins de la Communauté. Lors de la réforme institutionnelle, on avait élaboré un certain nombre de projets, dans le cadre du Programme économique régional (PER). Il s’agit d’un programme qui peut servir de base pour développer l’activité économique. Il y avait la constitution des projets de construction des infrastructures d’interconnexion; des projets de construction de certains ponts; l’interconnexion électrique… Comme projets intégrateurs, il y avait la construction des chemins de fer, la construction des aéroports et ports, pour faciliter les échanges commerciaux entre nous et avec les pays tiers. Tous ces projets ont connu des difficultés de financement. La plupart de ces projets, après la passation de service, seront remis au goût du jour. Nous allons voir quels sont les projets que nos prédécesseurs ont pu exécuter dans le Programme économique régional, et ceux en cours d’exécution.Vous avez évoqué les difficultés financières. Mais il y a aussi les défis sécuritaires. Tout ceci ne vous fait-il pas peur?
Et pourquoi pas. Nous travaillons dans une conjoncture économique dynamique. Les situations sécuritaires, sanitaires et autres peuvent impacter négativement l’activité économique. Ces situations préoccupent la Commission engagée dans la réussite de ses objectifs. La Taxe communautaire d’intégration (TCI) est perçue grâce à l’activité économique. Si toutes ces crises impactent négativement l’activité économique, nous aurons des difficultés d’avoir le financement pour pouvoir faire face à l’exécution de nos projets et des projets intégrateurs, indépendamment du financement que la Communauté peut avoir de nos partenaires. Raison pour laquelle l’équipe actuelle est prête à organiser un audit et inaugurer une nouvelle approche de fonctionnement.Vous avez un mandat de cinq ans, et par expérience cinq ans, c’est très limité. Au soir de votre mandat, qu’est-ce que vous souhaitez qu’on retienne de vous?
Notre mandat va se focaliser sur un plan d’assainissement de la Commission et de ses institutions spécialisées. Parce que la plupart des textes adoptés en 2010 sont devenus obsolètes. Nous allons compléter ces textes et les intégrer à la nouvelle donne annoncée. Nous allons faire tout le nécessaire pour combler ce vide. Ça va donner un peu plus de crédibilité à la Commission, auprès de nos États et de nos partenaires. Ce sont les États et les partenaires qui donnent les moyens de financement à la Commission. À partir du moment où la crédibilité va s’installer, le financement sera là. Et à partir du moment où nous disposons des financements, les projets seront exécutés selon la disponibilité de ces financements.Comment vous voyez la relation entre la Cémac et la CEEAC?
La Cemac a une communauté économique et une communauté monétaire. La CEEAC a une communauté économique des États de l’Afrique centrale. Dans la CEEAC, il n’y a pas une communauté monétaire. La rationalisation est une idée des chefs d’États pour renforcer les échanges dans notre région. Les difficultés que cette rationalisation peut rencontrer seraient l’aspect monétaire. Le Programme économique régional adopté pendant la réforme avait pour objectif de faciliter les échanges intracommunautaires. Si les échanges entre les six États à la monnaie commune éprouvent des difficultés, dynamiser les échanges dans une région avec une hétérogénéité monétaire serait plus difficile. Le sommet des chefs d’Etat, l’organe supérieure de la Cemac (comme d’ailleurs à la CEEAC), avait décidé de créer le Copil/Cers-AC à Yaoundé. La réforme de la CEEAC prévoit aussi la création des institutions monétaires, comme la banque centrale, la banque de développement, etc. Autant d’institutions dont dispose déjà la Cémac. S’il y avait une facilité d’aller à la réduction des accords de coopération monétaire de 1972 au niveau de la Cemac, pour avoir déjà une banque centrale crédible et capable d’actionner les États membres de la Cemac, la rationalisation serait facile.«La réforme institutionnelle de la Cemac avait été couronnée par l’adoption de nouveaux textes. L’application de ces textes sera le début de notre travail, mais, dans la collégialité, la justice, l’égalité, la transparence et la solidarité»
Mais, nous constatons que le Copil – Cers et la CEEAC sont en train de faire un travail parallèle, pourtant le mandat est unique. Au niveau du Copil Cers, les textes sont déjà adoptés par le Conseil des ministres. Nous attendons le sommet des chefs d’Etat pour faire la lecture de ce qui est prévu par ce traité. Et le mandat et l’assistance des acteurs doivent être donnés aux chefs d’Etat. Au lieu d’aller parallèlement, ils ont une vision politique que nous allons matérialiser.
Lire encore : Commission de la Cémac : prestation de serment et passation de service effectués
La CEEAC a une dimension régionale et la Cemac une dimension sous-régionale. Mon arrimage à la CEEAC est un impératif nécessaire pour travailler en harmonie avec les mêmes idées. Les difficultés que nous connaissons à la Cemac seront plus importantes avec l’arrimage à la CEEAC. Dans les projets de transformation de la CEEAC, il est prévu la création d’une chambre de compensation. À partir du moment où nous prévoyons encore de créer une chambre de compensation pour échanger entre nos pays membres de la Cemac, je commence à rêver à une défaite. Mais, comme il y a une volonté politique, tout sera fait.
Dans votre propos liminaire, vous avez parlé des valeurs de votre institution: le partage, la justice, la solidarité… Ça nous rappelle que l’Afrique centrale est bâtie sur la solidarité. Est-ce que cette solidarité sera véritablement mise en œuvre pour que votre mandat soit celui attendu par beaucoup?
La solidarité est prévue par des textes et elle fait aussi partie des piliers de notre action. Si la solidarité n’est pas applicable à la Commission, c’est une violation systématique de nos principes. En 2008, on avait élaboré les conditionnalités de la libre-circulation à Yaoundé, avec tous les ministres chargés de l’intérieur et des sécurités de tous les États membres. On avait dit que, pour avoir une libre-circulation, il faut que tous les pays soient en possession du passeport biométrique Cemac. Pour la libre circulation, il faut une formation harmonisée des policiers de frontière. Afin qu’elle soit effective, il faut la construction des postes de contrôle frontaliers. Comme toutes ces actions méritaient un financement que la Commission n’avait pas, nous avions priorisé la libre-circulation des passeports diplomatiques et des fonctionnaires communautaires en possession de l’ordre de mission. Les acteurs économiques, sans visa et sans passeport diplomatique, déjà installés dans plusieurs pays de la sous-région, devraient avoir un agrément de la Cémac. Nous avions aussi priorisé des sociétés privées qui s’installent dans plusieurs pays. Parce que la Cemac, à l’époque, continuait de donner les agréments à des sociétés privées pour s’installer dans plusieurs pays. Les employés de ces sociétés agréées par la Cemac ont aussi l’avantage de pouvoir circuler librement. C’est à partir de là que la libre-circulation est un acquis. Alors, qu’est-ce que la population attend? Et qu’est-ce que nous attendons nous-même? Toute activité doit avoir des références.«Nous commençons d’abord par réaliser un audit financier et un audit des ressources humaines pour connaître la situation de la maison – Commission et celle des institutions spécialisées, avant d’élaborer notre plan stratégique. S’il n’y a pas cette visibilité, on ne peut pas apporter le changement que la population attend de cette équipe»
Afin que la libre-circulation soit opérationnelle, nous devons avoir des postes de frontière construits, avoir des équipements, avoir le personnel déjà formé. Nous ne voulons pas de contrôles hétérogènes. Nous voulons harmoniser une structure de contrôle. Les chefs d’Etat ne veulent pas voir traîner les projets d’années en années. Pour avancer rapidement, notre équipe prévoit d’établir les délais de réalisation des études pour éviter que les études soient prolongées éternellement. Pour la construction des postes frontières, les cabinets d’étude doivent faire entre trois et six mois.
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Nous savons que la libre-circulation est une véritable épreuve pour la Communauté, et pour des personnes. Malgré l’institution du passeport biométrique, les hommes ont toujours des difficultés à circuler dans la sous-région. Quelle sera votre recette?
Ça ne serait pas une recette personnelle. Ça serait dans le respect des textes dont nous disposons. La Cemac ne peut pas appliquer la libre-circulation dans le cafouillage. Elle veut exécuter la libre-circulation dans les normes organisées. La Commission de la Cemac a prévu une campagne de sensibilisation dans tous les États et promet à la population l’application de certaines mesures sur la libre circulation. Tous les jours, nous allons organiser des conférences dans toutes les villes de la Cémac.Vous héritez d’un environnement économique très difficile. Ce qui ne facilitera pas votre travail. Il y a cette difficulté légendaire de recouvrement de la Taxe communautaire d’intégration (TCI) qui devrait être la mamelle nourricière de la Commission. Comment contourner ces obstacles objectifs pour mener à bien votre feuille de route ?
Nous sommes en train de travailler pour assainir la gestion de la Commission, avec une gouvernance collégiale. Cette démarche va nous donner un peu plus de crédibilité auprès de nos partenaires et des États pour pouvoir recouvrer à temps la TCI. Nous sommes prêts à informer les États et nos partenaires de l’exécution de nos actions. C’est une illustration assez importante pour sortir de l’opacité. Nous devons montrer aux États et aux partenaires ce que nous faisons. Et là, les États seront motivés à payer la TCI et les partenaires disposés à débloquer les financements. Ils vont nous aider à exécuter certains projets qui peuvent relancer la Communauté.Propos recueillis par
Thierry Ndong Owona,
envoyé spécial à NdjamenaJulienne Elenga Ngaporo : dans la collégialité, vous parviendrez à des visions saines, des décisions efficaces appliquées de manière rigoureuse et rapide
Morceau choisi du propos conclusif de la Présidente de la Cour de justice communautaire à l’occasion de l’audience solennelle de prestation de serment des membres de la Commission de la Cémac le 2 juin 2023 à Ndjamena.
La Cour vous exprime sa ferme détermination et son entière disponibilité à vous accompagner dans la sphère juridique de l’œuvre communautaire et cela dans l’intérêt bien compris de la zone Cemac. En cette heureuse occasion, je voudrai vous exprimer, au nom des membres du personnel de la Cour de justice et en mon nom propre, nos vives félicitations et nos vœux les meilleurs de réussite dans l’accomplissement de la noble mission pour laquelle vous avez été si opportunément nommé. Cette cérémonie donne à la Cour l’occasion de saluer votre prédécesseur, le président Daniel Ona Ondo, et l’ensemble des commissaires de ce gouvernement pour le travail accompli tout au long de leur mandat, malgré les difficultés engendrées par la crise économique couplées à la Covid-19. La Cour exprime sincèrement ses remerciements à Daniel Ona Ondo.
Lire aussi : Commission de la Cémac : prestation de serment et passation de service effectués
Depuis la transformation du secrétariat exécutif en Commission, vous êtes le 1er président de la Commission à avoir répondu présent à l’invitation de la Cour de justice en vue d’assister à la rentrée judiciaire. La 15ème Conférence des chefs d’Etat a formulé un vœu, celui de voir les responsables de nos institutions et institutions spécialisées travailler en collégialité. C’est en effet dans la collégialité que vous parviendrez à des visions saines, des décisions efficaces appliquées de manière rigoureuse et rapide. La Cour vous adresse ses vives et chaleureuses félicitations pour votre nomination. Elle y joint ses vœux de plein succès dans l’exercice de vos importantes responsabilités.
TNO, envoyé spécial à Ndjamena
Benoît Mballa Etogo
Un acte de sacralisation et de volonté, un engagement solennel sur l’honneur
Le magistrat hors hiérarchie, Président de la deuxième Chambre de la Cour des Comptes Communautaire de la Cemac, présente les tenants et aboutissants de la prestation de serment devant la Cour de justice communautaire.
Sur le plan juridique, quelle est la portée de l’acte de prestation de serment de la Commission de la Cemac devant la Cour de justice communautaire?
De façon significative et symbolique, le serment est un acte de sacralisation, un acte de volonté et surtout un engagement solennel sur l’honneur, par lequel on s’engage ou on engage sa probité morale, le sens du service public et sa loyauté de servir. C’est un acte majeur relativement à l’accomplissement d’une mission de portée majeure; et le serment dans son principe est prêté devant une juridiction ou une instance spéciale prédéfinie. C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre et analyser la prestation de serment, schématiquement perçue, des membres de la Commission de la Cémac le 2 juin dernier à Ndjamena.Les acteurs et leurs rôles au cours de la cérémonie? Qui fait quoi et pourquoi?
Vendredi dernier, il s’agissait d’une audience solennelle contrairement à l’audience ordinaire. La présence de monsieur le Président de la République du Tchad renvoie à la symbolique de l’autorité morale. Il représentait ses pairs, le Tchad étant l’État- siège des deux Cours, Justice d’une part, et Comptes d’autre part. Le parquet général, coiffé en l’espèce par son avocat général, représente l’ordre public de la Communauté et de façon ramassée les intérêts communautaires, le respect des normes et de l’ordre juridique communautaire, etc. En requérant, il vérifie la régularité de la procédure, la qualité des justiciables et leurs aptitudes à exercer la ou les fonctions qui leur sont dédiées. Quant à la présidente de la Cour, elle préside l’audience en qualité de chef de la juridiction et sanctionne sa saisine par le prononcé d’une décision de justice.Que doit retenir et comprendre le citoyen de la zone Cemac de cette cérémonie?
Je peux résumer la réponse que cette audience solennelle et la cérémonie y relative permettent au citoyen communautaire de comprendre au plan structurel et au plan fonctionnel la ou les réalités de la communauté; et que le gouvernement ou l’exécutif de la Cemac est assujetti aux normes statutaires de celle-ci, dans l’optique compris de l’intérêt général communautaire.Interview menée par TNO,
envoyé spécial à NdjamenaCommission de la Cémac : prestation de serment et passation de service effectués
Le gouvernement piloté par Baltasar Engonga Edjo’o est officiellement et administrativement aux commandes de l’institution communautaire depuis ce mardi 6 juin 2023.
Le train des nouveaux dirigeants de la Commission de la Cémac vient de quitter la gare pour cinq années de trajet. Un départ rendu possible au terme de deux cérémonies protocolaires imposées par la réglementation en vigueur ou les us et coutumes de la Communauté. Il s’agit respectivement de la prestation de serment et de la passation de service.
1-Des serments reçus par la Cour de justice communautaire
Ce 2 juin 2023 est un jour spécial au siège du ministère des Affaires étrangères du Tchad. L’amphithéâtre de ce ministère nouvellement installé dans des bâtiments flambant neuf accueille l’audience solennelle de prestation de serment des nouveaux élus à l’exécutif de la Commission de la Cémac. Le président de la République du Tchad rehausse de sa présence la cérémonie de prestation de serment. Ce qui n’échappe pas à l’Avocat général de la Cour. «Excellence, monsieur le Président, chef de l’Etat de la République du Tchad, avant de prendre la Parole en ma qualité d’Avocat général, je prie votre Excellence d’agréer l’expression de la très haute respectueuse considération des membres de la Cour de Justice de la Communauté d’Afrique centrale. Votre présence à cette audience solennelle de prestation de serment honore la Cour de Justice de la Cemac, mais témoigne surtout de la haute attention soutenue des activités des institutions de notre Organisation commune».
Zacharie N’Douba, dans la suite de son réquisitoire, choisit de rappeler la portée de l’événement du jour: «Très honorables et distingués, mesdames, mesdemoiselles et messieurs, la décision de la 15ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat de la Cémac nommant les membres de la Commission a subordonné leur entrée en fonction à une formalité obligatoire, ceci en application des articles 32 et 80, prévus respectivement par le Traité et la Convention régissant l’UEAC: une formalité d’engagement solennel devant la Justice communautaire à son siège à Ndjamena, aux fins d’observer les devoirs d’indépendance, d’impartialité, de réserve, d’honnêteté et d’intégrité nécessaires à l’accomplissement de leur mission parce que la mission qui est la leur est très délicate».
L’événement est ensuite marqué par la présentation individuelle des élus du jour. La préséance initiale retenue pour cette audience publique est bousculée. En lieu et place de l’ordre alphabétique, tel que fixé par l’Acte additionnel n°16 du 17 janvier 2010 ayant décidé du principe de la rotation à des postes de responsabilité au niveau de l’ensemble des institutions et organes de la Cémac, la Cour opte pour une réception de serments à deux détentes. D’abord le président et le vice-président prêtent respectivement serment. Ensuite, les quatre commissaires, sont appelés à la barre par ordre alphabétique des pays qu’ils représentent. L’appel de chaque membre de la Commission est précédé par une lecture de son curriculum vitae.
Au vu des états de services des uns et des autres, l’Avocat général propose à la Cour de: «Recevoir le Président, le vice- Président et les Commissaires nommés par la dernière Conférence des chefs d’États de la Cémac pour constituer la Commission de la Cémac; Les renvoyer à l’exercice de leurs fonctions; Me donner acte de mes présentes réquisitions; Dire que de tout, il sera dressé procès-verbal conformément à la loi pour y recourir en cas de besoins». Dans son réquisitoire, l’Avocat général aura pris soin de «Plaider pour une résolution moins ambigüe du problème d’identification et de reconnaissance de cette Autorité nationale (huissiers agréés) au niveau des États membres pour une question d’efficacité dans l’exécution intégrale des décisions régulièrement obtenues par l’intervention de la Commission».
Au final, la Cour par sa présidente accepte les serments des membres de la Commission de la Cémac. Julienne Elenga Ngaporo conclut ainsi: «La 15ème Conférence des chefs d’Etat a formulé un vœu, celui de voir les responsables de nos institutions et institutions spécialisées travailler en collégialité. C’est en effet dans la collégialité que vous parviendrez à des visions saines, des décisions efficaces appliquées de manière rigoureuse et rapide. La Cour vous adresse ses vives et chaleureuses félicitations pour votre nomination. Elle y joint ses vœux de plein succès dans l’exercice de vos importantes responsabilités».2- Prise effective des fonctions du nouveau Gouvernement de la Commission de la Cémac
Inédite dans l’histoire de la Commission de la Cémac que cette cérémonie officielle de prise des fonctions d’un Gouvernement. Ce 6 juin 2023 fera date dans les annales de la Cémac d’autant plus que la passation de services entre les exécutifs entrant et sortant se déroule au siège de l’institution communautaire à Bangui, en République Centrafricaine, sous le patronage du président en exercice de la conférence des chefs d’Etat de la Cémac. À l’occasion, S.E Faustin Archange est personnellement représenté par sa ministre des affaires étrangères, de la Francophonie et des Centrafricains de l’étranger, S.E Sylvie Baipo-Temon. Outre la signature et la remise des documents entre les deux parties, deux discours marquent cette cérémonie fort courue par le gratin politico-diplomatique de la capitale centrafricaine. Le Pr Daniel Ona Ondo évalue à grand trait le chemin parcouru ces cinq dernières années. Des acquis et des insuffisances sont relevés. Des excuses sont présentées. Des conseils sont donnés. Beau joueur, il félicite les promus et promet que son «engagement au service de notre Communauté se poursuivra certainement sous une autre forme et je me réjouis déjà de cette nouvelle expérience». Baltasar Engonga Edjo’o, quant à lui, présente un discours de politique générale du mandat débutant. Dans la foulée, il annonce un plan d’action triennal et promet la «renaissance» de l’intégration sous- régionale. Nous y reviendrons.Thierry Ndong Owona,
envoyé spécial à Ndjamena et Bangui
Lutte contre les discours de haine en Afrique centrale : le Cameroun en porte-flingue
Le pays vient d’être désigné comme facilitateur dans le processus de validation du projet de stratégie sous-régionale contre le fléau.
Les experts du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC) ont achevé leurs travaux le 18 mai dernier à Sao Tome. L’un des points essentiels à retenir concerne le mandat donné au Cameroun pour assurer le suivi des actions devant aboutir à l’endossement politique de la stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale, dont le projet a été adopté en juin 2022 à Kinshasa (RDC). «Les États membres ont invité le Cameroun à travailler en étroite collaboration avec la Commission de la CEEAC et l’UNOCA afin de veiller à la validation de ladite stratégie par les Chefs d’État et de Gouvernement de la sous-région, suivant les mécanismes en vigueur. Cette démarche permettra à la CEEAC de disposer d’un outil communautaire de prévention et de lutte contre les discours de haine en Afrique centrale», précise le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca). .
D’après cette source, le cahier de charges proposé au Cameroun par l’UNSAC tient en deux points. Le premier: «organiser un forum sur la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale, en vue de renforcer la sensibilisation sur cette question». Le second: «préparer les étapes devant conduire à l’adoption définitive de la stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale».
Pour avoir placé cette question au cœur de son mandat à la tête du Comité dont il a dirigé le 53e bureau, le Cameroun a émis son engagement à abriter ce forum. Il est important de relever que le projet de stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale est le résultat de trois forums organisés par l’UNOCA, la CEEAC et plusieurs autres partenaires onusiens à Douala (26-29 octobre 2021), à Bangui (26-29 avril 2022) et à Kinshasa (21-24 juin 2022). Il répond à une demande des États membres de l’UNSAC, qui continuent à exprimer leur vive inquiétude quant à la prolifération des discours de haine dans les médias et dans tous les autres supports de communication.
Ongoung Zong Bella
Quartier Nkolmesseng : les curiosités d’une route alambiquée à Yaoundé
Des pierres tombales, des immeubles bâtis et des poteaux électriques demeurent sur le tracé du chantier. Malgré l’avancée des travaux.
À quoi ressemblera la route de Nkolmesseng au terme des travaux de construction liés au Programme de développement des villes inclusives et résilientes (PDVIR)? La question est sur les lèvres des riverains. Ces derniers multiplient des comparaisons entre les annonces initiales et les ouvrages réalisés à pas de fourmis. L’entreprise Sinohydro en a terminé avec la pose des rigoles le long du tracé. La mise en place du terre-plein central est déjà effectuée. L’entreprise chinoise procède depuis plus d’un mois au bitumage de la chaussée. Seul problème: cette activité ne suit pas une progression ordonnée. Seuls certains morceaux de ce tronçon bénéficient du précieux sésame, notamment l’itinéraire Lycée de Nkolmesseng-Dos d’âne. Moins d’un demi-kilomètre plus loin, le bitume est de nouveau disponible entre la Brigade de Gendarmerie-Nkolmesseng et le Carrefour Safari. «Moi je veux seulement qu’on finisse les travaux parce que nous sommes fatigués. La route est large à certains endroits et elle rétrécit à d’autres. Tu ne connais pas le tracé exact de la route. On jongle seulement pour circuler», commente Alexis Eba’a, mototaxi.
Des poteaux sur la voie
Une chose capte le regard sur le chantier de la route de Nkolmesseng. Il s’agit des poteaux de la société The Energy of Cameroon (Eneo). Notamment, une dizaine environ laissés sur le tracé. Certains sont pourtant récents. Ils datent d’un peu plus d’un an et y ont été posés lors d’une opération de remplacement des poteaux en bois par d’autres en béton. «Il y a un automobiliste qui a failli rentrer dans un poteau l’autre-jour. Le poteau divise carrément une voie en deux et pour nous qui roulons en voiture c’est un problème. Il faut vite décider avant de s’engager à cet endroit sinon, tu peux avoir des problèmes devant, surtout si quelqu’un d’autre passe au même moment», raconte Mathurin Enyegue, habitant du quartier.La situation est portée en «Haut-lieu», font savoir sous anonymat des employés rencontrés sur le terrain vendredi 21 avril 2023: «on a saisi l’entreprise qui a même répondu. Depuis là on attend».
La faute aux indemnisations
Entrée «Le maire», non loin de l’antenne Elecam. Un immeuble bâti (R+3) occupe une partie de la route. Les agents de la société Sinohydro n’y ont pas posé de rigoles. L’édifice n’a pas subi de casses. Il en est de même de quelques tombes situées à quelques mètres de là. Au chapitre des entraves à lever pour la finalisation du projet, il y a la station – service. L’infrastructure ronge une partie de la surface établie pour la route, en témoigne les croix de St André du PDVIR sur l’un des murs. «Les gens veulent être indemnisés. Beaucoup ne sont pas d’accord avec les montants qui leur ont été proposés. Pour d’autres, le problème c’est qu’ils exigent des montants que les autorités jugent élevés. Il y a par exemple un homme qui bloque le chantier à cause de deux manguiers. Il demande qu’on lui verse 500.000 FCFA avant de les couper. Donc les négociations continuent, mais ça affecte la façon dont nous travaillons», renseignent les employés.Le chantier de construction d’une route principale (2×2) et d’axes secondaires (1×2) au quartier Nkolmesseng dans le cinquième arrondissement est financé à hauteur de 12 milliards FCFA par la Banque mondiale. Le bailleur de fonds a par ailleurs fourni une enveloppe de 2 milliards FCFA pour les indemnisations des populations impactées. 1 milliard 300 millions FCFA ont été dispatchés entre les bénéficiaires au lancement des travaux en 2022, avait alors recoupé Intégration auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé. «Le projet était censé s’achever au mois de juillet. Mais avec toutes les difficultés rencontrées, le gouvernement a accordé un sursis de six mois. Le Chinois a donc demandé qu’on commence à travailler sur les tronçons libres. De façon à ce que s’il y a un problème, qu’on voit bien que ça ne vient pas de nous», soulignent les mêmes employés.
Louise Nsana
La route au Cameroun : l’incivisme roule et mousse… de misères
Des hordes d’opérateurs économiques installent leurs activités partout : trottoirs, chaussées, drains, feux tricolores… Tant pis pour l’ordre public et le bien-être de tous. Attachez vos ceintures pour un tour de ville à Yaoundé.
Utilité à géométrie variable pour les routes camerounaises 1-Garage, jamais sans la chaussée
«Casse Mvog-Ada», quartier au cœur de Yaoundé. L’occupation anarchique de la voie publique par l’exemple. Une centaine de garages profilent la route à leur convenance. Le trottoir est utilisé aux fins de prolongement des différentes boutiques locatives. Jantes de roues, pneus, huiles de moteurs, pièces détachées de tous genres y sont exposés tout au long des journées. La chaussée quant à elle est occupée de part et d’autre par des files de voitures à réparer. Des mécaniciens s’affairent autour de ces voitures sans prévoir pour les usagers des contraintes de se contester le reste de la chaussée.Le spectacle est presque similaire au carrefour Briqueterie, non loin de Mokolo. Des dizaines de garages pour motos fonctionnent à ciel ouvert sur une route très courue. Lesdits opérateurs sont installés directement sur le trottoir et leurs activités se déroulent sur la chaussée. À leurs côtés, de nombreux commerçants se livrent à leurs affaires. Ce qui a pour résultat d’obstruer la circulation des personnes et des engins roulants. Les milliers de piétons qui passent par-là doivent composer avec les automobilistes pour éviter des accidents.
Bouchons et pollution au rendez-vous
La circulation est constamment ralentie au lieu-dit Casse-Mvog-Ada. L’intensité de la vente des pièces détachées contribue pour beaucoup à cette situation. Cela se conjugue à l’étroitesse de la route, une voie fois deux, qui s’étend jusqu’au Carrefour Emombo 2ème. «Moi je n’aime pas effectuer ce trajet. Non seulement, il y a les embouteillages, mais au niveau de la Casse jusqu’à Escalier Mvog-Ada, il y a toujours quelqu’un qui traverse la route sans regarder. Lorsque les gars s’arrachent une voiture nouvellement stationnée, ils traversent n’importe comment. Si tu n’es pas vigilant, tu vas cogner quelqu’un et la population va s’en prendre à toi», explique Bernard Tchoupi,2-Marchés de rue, insalubrité aux enchères
L’environnement reçoit son lot de perturbations avec l’occupation illégale de la voie publique. Ce mercredi 19 avril 2023, le Carrefour Momebelingual au quartier Nkolmesseng, dans le cinquième arrondissement, affiche triste allure. Papiers, restes de nourriture, cartons et divers emballages jonchent le sol. Témoignage de l’existence d’un marché improvisé en ce lieu. Le spectacle est désormais coutumier pour les populations qui se raccrochent aux bénéfices de cette cohabitation. « Je fais facilement un mois sans aller au marché. J’ai tout sur place.En plus, je fais des économies sur l’argent de transport parce que le marché Essos est à 400 FCFA l’aller simple et celui d’Etoudi aussi», raconte Marceline, riveraine.Lire la suite : Quartier Nkolmesseng : les curiosités d’une route alambiquée à Yaoundé
Sur une partie du boulevard présidentiel, précisément au niveau des feux tricolores de Bata Nlongkak, des vendeurs à la criée dictent leur loi. Ils sont très jeunes. Des adolescents – pour la majorité de l’effectif – proposent aux occupants de véhicules en circulation divers biens et services : mouchoirs, oranges, kolas, livres, etc. L’activité commerciale est généralement florissante aux heures dites de pointe. À l’occasion des vacances scolaires, l’espace commercial est renforcé par de jeunes écoliers. Ils y travaillent pour soutenir le budget familial et préparer les rentrées scolaires. Leur déploiement, on s’en doute, ne va pas sans risque. Car, à qui saura faufiler entre les voitures en circulation reviendra le chiffre d’Et les risques de se faire écraser par un véhicule ? « Qui ne risque rien n’a rien », répond on.
3- « Discothèques trottoirs », la quiétude déchante dans les rues
Yaoundé, capitale des « discothèques trottoirs ». Elles connaissent un boom ces derniers temps. Elles attirent beau monde et du grand monde. Ses afficionados se retrouvent dans la rue pour se divertir, danser et écouter de la musique. Au quartier Nsimeyong (Yaoundé 3), on en dénombre une kyrielle installée en bordure de la route. La musique est bruyante. « Les discothèques sont partout ici dans le secteur, vous savez que les Camerounais aiment bien s’amuser pour évacuer les déboires de la vie. Ce qu’on déplore est l’ouverture anarchique de ces discothèques sans respect du plan d’urbanisation.Les concernés sont concernés par la recherche effrénée de leur douleur quotidienne », confie Messi, riverain au quartier Nsiméyong. Conséquence immédiate, on tombe dans les nuisances sonores. « Elles ne tiennent pas compte du voisinage, de la préservation du public et des problèmes environnementaux », précise Gabriel Ateba. Selon cet habitant de Yaoundé, ces discothèques n’offrent pas les commodités élémentaires de sérénité : « pas d’eau, pas de toilettes, installation parfois sur des zones dites à risques. L’important pour le propriétaire est de se remplir les poches», ajoute-t-il. En dépit des injonctions de fermeture faites par les autorités, rien ne change sur le terrain.Les résistances sur les constructions anarchiques ont amené le maire Luc Messi Atangana à donner un coup de pied dans la fourmilière. Au quartier Efoulan (Yaoundé 3), il a procédé à la démolition de ces discothèques pirates. «Il a été demandé aux propriétaires soit de déguerpir, soit de s’arrimer aux exigences de la mairie, qui souhaite voir des discothèques propres, en matériau définitif,4-Laveries, les bouchons coulent de source
Les laveries en bordure de routes provoquent très souvent des embouteillages. Au lieu-dit cité universitaire, une laverie est sortie de terre comme un champignon. Les jeunes désœuvrés ont fait de cet espace leur gagne-pain. Il n’y a pas de sots-métiers. «Cette laverie me permet de nourrir, vêtir, et soigner ma famille», souligne Anatole, laveur de véhicules. Si la raison existentielle a toute sa pertinence, elle occulte l’occupation anarchique de la route et les désagréments que cela cause sur la fluidité du transport. «Il est vrai que cela provoque des embouteillages, mais ils sont de courte durée, le temps que le chauffeur fait des manœuvres pour bien garer son véhicule.Notre présence ici est à nous rapprocher des chauffeurs de taxis ou des propriétaires de véhicules. On n’a pas d’autres sites pour s’installer et c’est vite fait.Louise Nsana et Olivier Mbessité
Les encours en dette cotés à 32%
Grace à cette troisième action, l’institution bancaire sous-régionale est désormais considérée comme émetteur de référence.
Le président de la BDEAC à l’ouverture de la séance La cérémonie d’admission à la cote du titre «BDEAC 6,00 % NET 2022-2029» a consisté à accueillir sur le compartiment des obligations de la Bvmac, un stock de 11 085 655 d’unités de valeur, émises par la Bdeac, à l’issue de son opération de levée de fonds, par appel à l’épargne public, conduite entre le 7 et le 21 décembre 2022. Il est exactement 11 heures lorsque la sonnerie de la cloche annonce officiellement au public de la Cemac et d’ailleurs que les titres «BDEAC 6,00 % NET 2022-2029» viennent de rejoindre des actifs financiers disponibles et négociables sur la plateforme de cotation de la Bvmac. L’opération «BDEAC 6,00% NET 2022-2029» boucle le programme triennal d’émissions obligataires de la Bdeac sur le marché financier de l’Afrique centrale. Lequel porte sur une enveloppe globale de 300 milliards FCFA. «Sur un besoin de ressources exprimées de 78 milliards de FCFA, l’opération s’est soldée par une souscription de 110 856 330 000 FCFA; soit une sursouscription de 32 856 330 000 FCFA en nominal et 42% en valeur relative», apprend-on de Dieudonné Evou Mekou, président de la Bdeac. Grâce à cette action, l’institution représente désormais 32% des encours de dettes cotées sur le marché sous-régional.
Grace à cette action aussi, la Bdeac se positionne désormais comme un émetteur de référence du marché financier régional. «C’est la banque des six États de la Cemac, avec un actionnariat diversifié et disposant ainsi des fonds propres suffisants. Ses résultats financiers traduisent une parfaite santé financière et de nombreux bailleurs de fonds et partenaires internationaux lui font de plus en plus confiance. Cela se traduit par le fait qu’elle a levé, sur le marché régional près de 323 milliards FCFA dans le cadre dudit programme», a précisé le président de la Bdeac. En plus d’avoir été un succès de par la souscription de l’opération, «nous avons enregistré 165 bulletins de souscription et parmi eux, nous avons enregistré 126 bulletins de souscription de particuliers. Aussi pour l’une des premières fois, ce titre a été souscrit dans tous les six pays de la zone Cemac», révèle José Mipiaye, représentant du consortium Arrangeurs. Dans sa prise de parole, le Dr. Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bvmac confirme l’idée que cet emprunt vient ainsi consolider définitivement le positionnement de la Bdeac comme émetteur de référence dans le marché financier régional.
Cette récurrence de la Bdeac sur le marché financier traduit la volonté de mobiliser, avec la contribution de tous les acteurs du marché, l’essentiel du potentiel du marché boursier régional pour financer l’émergence des économies de la communauté. Au 30 septembre 2022, le portefeuille des projets actifs de la Bdeac compte 96 opérations en cours de mise en œuvre, pour un montant cumulé de 1426,4 milliards de FCFA.Diane Kenfack
Monsieur Macron, il n’y a rien à clarifier
Vous dites que votre pays traîne un déficit important (172,6 milliards d’euros à financer pour 2022). Vous dites aussi que l’Afrique ne vous rapporte rien, que vous y perdez au contraire beaucoup d’argent puisque l’opération militaire Barkhane au Sahel vous aurait coûté 880 millions d’euros en 2020.
Les Burkinabè veulent vous aider à économiser. Alors, ils demandent le départ de la force militaire Sabre installé depuis 2018 à Kamboinsin (dans la banlieue nord de Ouaga). Au lieu de les demander, puisque vous n’allez plus dépenser un seul rond, vous leur demandez des clarifications. Ah bon ? Qu’est-ce qu’il y a à clarifier ? Qu’est-ce que ce qui est confus dans la décision prise par les autorités de Ouagadougou ? Un pays dit que vous ne lui servez à rien, que, malgré la présence de vos prétendues forces spéciales, les terroristes massacrent chaque jour sa population et vous lui demandez des éclaircissements. Ça va vraiment dans ta tête ? Êtes-vous ok ? Je ne sais pas si Ibrahim Traoré vous apportera les fameuses clarifications. Moi, à votre place, je plierais les bagages illico presto, je prendrais mes cliques et mes claques et je rentrerais chez moi. Vous, j’ai appris que vous manœuvrez pour vous installer à Yamoussoukro. J’espère que l’opposition ivoirienne ne pourra pas pareilles foutaise et fuite en avant. Les gars, que voulez-vous à la fin ? Les Africains vous demandent de rentrer chez vous, pas de déménager. Comme ça, vous ne perdez plus ni vos enfants ni vos euros. C’est difficile à comprendre ? Où est votre dignité ? Où mettez-vous votre honneur et votre fierté ? C’est difficile à comprendre ? Où est votre dignité ? Où mettez-vous votre honneur et votre fierté ? C’est difficile à comprendre ? Où est votre dignité ? Où mettez-vous votre honneur et votre fierté ?
Donc, si je comprends bien, vous vous accrochez à l’Afrique parce qu’elle vous rapporte gros, parce que c’est votre vache à lait, parce que, sans elle, vous n’êtes rien et vous ne valez rien.
Macron, n’est-ce pas qui affirmiez que les Africains pouvaient abandonner le franc CFA s’ils le voulaient ? Aujourd’hui, ils vous disent qu’ils n’ont plus besoin de la France, qu’ils veulent travailler avec d’autres partenaires et ça devient un drame. Pourquoi ? Donc vous n’étiez pas sincère quand vous invitez les Africains à prendre leurs responsabilités ?
D’ailleurs, si chacun reste un peu chez lui, ça fait quoi ? Marine Le Pen a déclaré que le Burkina est un pays souverain et que sa décision méritait d’être respectée. Respect à elle et honte à ceux qui réclament des clarifications !JCD