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Semaine internationale du premier film : Repenser le cinéma à l’ère du numérique

Les cinéastes et réalisateurs camerounais, tchadiens, sénégalais, et nigérians ont accordé leurs violons sur cette problématique. L’essentiel étant que la formation suive.

Le numérique mis au-devant de la scène.

La 8ème édition du Festival Yarha est entrée dans les annales de l’histoire. Cette édition s’est voulue une plateforme de réflexion sur les problèmes qui minent le secteur du cinéma en Afrique. Parmi les solutions envisagées, il a été recommandé aux jeunes cinéastes et réalisateurs de s’arrimer au numérique.

Ce tournant représente le nouveau paradigme pour mieux vendre les films et se faire connaître dans le monde entier. D’où le thème retenu pour cette édition, à savoir: «Le cinéma face au numérique …le cinéma de demain». Il a vocation à interpeller les uns et les autres à faire leur aggiornamento. «Il faut aller vers le numérique, c’est clair. On ne peut pas faire de recul, on est lié. Je suis un cinéaste reconnu mondialement et j’ai fait 17 films à l’aide du numérique. Je viens d’en faire un dix-huitième. Mais je le fais avec tout ce j’ai comme expérience sur l’analogique. Je dirai avec mon expérience de cinéaste que pour ce qui est du basculement vers le numérique, j’étais le premier cinéaste à le faire en 2011. Et quand je l’ai fait à Ouagadougou, la salle était remplie de réalisateurs. Abraham Sissoko cinéaste a pris le micro et a fait une déclaration forte. Comme quoi, je venais de leur donner une leçon», raconte Moussa Touré cinéaste sénégalais.

Selon le jeune réalisateur tchadien, Patrice de la Joie Madjiadoum, le numérique revêt de nombreux atouts et le thème est d’actualité. «Lorsqu’on parle du numérique c’est parce qu’il y a d’abord en amont l’analogique. Et le numérique est venu pour améliorer le travail. Il ne met pas en difficulté la carrière du jeune réalisateur. Il apporte plus de facilités dans le tournage des films et permet d’avoir certains formats d’images. Cela n’empêche pas le réalisateur de bien travailler son histoire, de bien la scénariser et de bien gérer son casting pour mieux embrasser le numérique», explique-t-il.

Formation
Pour intégrer tous corps de métier, cela demande une formation et un certain apprentissage auprès des ainés. Malheureusement, c’est le contraire qui est constaté sur le terrain. Avec le numérique, tous les jeunes pensent devenir réalisateurs du jour au lendemain. «Le numérique est à la portée de tout le monde et du Camerounais en particulier. Mais ce qu’on demande, c’est de pouvoir se former pour pouvoir faire de l’image. Tout le monde peut gérer le numérique, mais il faut avoir le scénario qui va avec l’image, pour faire un film», précise Bitjocka Bondol Mbock. «On ne peut pas faire du cinéma sans revenir aux fondamentaux.

Quand on veut faire ce métier, on doit revenir sur les bases cinématographiques, comme la grammaire, un gros plan, plan moyen, le langage, regarder des films qui ont été produits depuis 1900, connaître un peu l’histoire du cinéma dans sa globalité, regarder les films africains pour voir ce qui a été fait», martèle le cinéaste sénégalais Moussa Touré.
Toute chose qui n’est possible que si «on a des salles de cinéma, de théâtre, l’implication des autorités pour donner un sens véritable à l’unité du Cameroun tant recherchée. Celle-ci ne se fera pas derrière un ballon de football. Je pense que l’Unité du Cameroun se fera dans la culture», fulmine Gérard Essomba, parrain du Festival Yarha 2021.

Olivier Mbessité

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